COLLÈGE INTERNATIONAL MARIE DE FRANCE
J OURNAL ÉTUDI ANT
Mars 2008 Volume1, numéro 5
Quand la Terre ne tourne pas rond…: Jeux olympiques Les autorités chinoises ont annoncé officiellement dimanche dernier avoir déjoué plusieurs attentats contre les Jeux Olympiques qui doivent se tenir à Pékin (Beijing) cet été, du 8 au 24 août. Les officiels chinois ont démantelé un groupe de séparatistes: l’ETIM (en français: Mouvement islamique du Turkestan oriental) originaire de la région du Xinjiang, qui réclament l’indépendance de cette région à majorité musulmane. Le projet d’attentat visait les infrastructures des Jeux Olympiques. Les autorités ont annoncé avoir également déjoué vendredi dernier un second attentat contre un avion assurant la liaison entre la ville d’Urumqi et la capitale Pékin. L’avion de la compagnie China Southern Airlines a été forcé à un atterrissage d’urgence à Lanzhou (capitale provinciale), car « certaines personnes tentaient de provoquer une catastrophe aérienne. ». L’équipage aurait maîtrisé les assaillants et personne n’aurait été blessé. Le Xinjiang est une région autonome de la Chine dans laquelle vivent plus de 10 millions de musulmans (sur les 17 millions que compte la Chine). Certains groupes de cette région continuent de se battre pour l’indépendance de la région qui fut autrefois une république (République du Turkestan, de 1930 à 1949).
Espagne, Élections Le président sortant espagnol José Luis Zapatero a été réélu le 9 mars, son parti (PSOE) obtenant 43,64 % des voix contre 40,12 % obtenus par le parti populaire de droite mené par Mariano Rajoy. Le premier ministre Zapatero n’a toutefois pas obtenu la majorité absolue, ce qui le poussera à s’allier avec d’autres formations politiques. Ces élections ont été marquées par une très forte participation (plus de 75 %) ainsi que par des menaces de l’ETA (Organisation révolutionnaire basque) qui se sont concrétisées en attentats. L’ETA avait assassiné un ancien conseiller municipal du Pays Basque (Isaias Carrasco) deux jours plus tôt. En réponse aux attentats, les deux principaux partis ont décidé de mettre fin à la campagne électorale plus tôt. Le Premier ministre Zapatero avait alors déclaré qu’il ne laisserait pas l’ETA interférer dans la pacifique volonté des citoyens convoqués aux urnes. Rajoy, leader de droite, avait lancé un appel à l’unité des Espagnols pour vaincre l’ETA. Khalil Otmane
ETA : Euskadi L’ETA est un organisme révolutionnaire terroriste séparatiste basque créé en 1959 par de jeunes nationalistes. L’ETA était alors apprécié par une majorité de la population espagnole en général en raison de son opposition face à Franco, célèbre dictateur espagnol. Dès le début des années 80, l’ETA change complètement d’orientation, décidant de s’en prendre à ceux qu’elle désigne comme traîtres pour avoir cessé le combat pour son indépendance. L’ETA considère alors les élus, les intellectuels et les policiers basques comme traîtres et utilise la violence armée comme moyen pour atteindre ses objectifs. Vers la fin des années 90, L’ETA perd son soutien auprès de la majorité espagnole, cette dernière craignant de voir le mouvement dégénérer en guerre civile. Ainsi en 1998, l’ETA accepte une trêve proposée par le gouvernement espagnol, néanmoins elle reprendra ses attentats moins de 9 mois plus tard. Dès 2002, le chef du gouvernement, qui était alors José Maria Aznar, décide de prendre des mesures contre l’ETA en interdisant les mouvements politiques basques ainsi qu’en enchaînant de multiples coups policiers en collaboration avec les autorités françaises (base arrière de l’ETA en raison de sa localisation limitrophe avec le Pays Basque). En réaction à ces diverses actions entreprises par le Premier ministre Aznar, les attentats diminuent, cela n’empêchant pas les attentats de Madrid le 11 mars 2004, attentat après lequel Aznar avait accusé sans preuves réelles l’ETA comme responsable. Suite à l’élection de Zapatero en 2004, le nouveau gouvernement décidera d’entamer des négociations avec l’ETA, ce qui mènera en 2006 à une trêve de l’ETA. Puis, fin 2006 (le 30 décembre), l’ETA jugeant que les gouvernements français et espagnol n’avaient pas fait d’avancées significatives dans les négociations face aux requêtes basques (voulant, d’après l’ETA, le rapprochement des prisonniers politiques basques de leurs familles) va commettre un nouvel attentat contre l’aéroport de Barajas a Madrid, causant la fin des pourparlers entre le gouvernement de Zapatero et l’ETA. L’Espagne a refusé de reconnaître l’indépendance du Kosovo en janvier 2008 pour éviter de donner un exemple à l’ETA qui, dans un communiqué, avait appelé à l’exemple du Kosovo déclaré indépendant de la Serbie début 2008 pour réclamer celle du Pays Basque face aux états français et espagnol. Khalil Otmane
Du 1er au 7eme art: Le Festivalissimo, un événement à ne pas manquer! En ce moment- même a lieu la 12ème édition du festival hispanophone de culture inépuisable et pleine de couleurs, le Festivalissimo, organisé par la fondatrice et directrice générale Elisa Pierna. Du 12 au 27 mars, cet évènement est indubitablement à ne pas manquer. De nouveaux films et spectacles tous les jours, jamais les mêmes, toujours uniques, pleins de vie et de beauté, sont présentés au public grandissant chaque année. Je vous incite donc à aller partager l’enthousiasme public de ce spectacle continuel en quatre langues : le français, l’anglais, l’espagnol et le portugais. 18 films officiels arrivent directement d’Espagne, du Pérou, du Mexique, d’Uruguay, d’Argentine et de Colombie, dont certains gagnants de prix, comme Yo (Cannes 2007), sans compter les documentaires et les films étrangers, arrivant du Brésil, des États-Unis et même du Canada. Tous ont beaucoup d’intérêt et méritent un coup d’œil, notamment le film Le Garde du corps, de Rodrigo Moreno. Ce long-métrage argentin, gagnant du prix Alfred Bauer pour le meilleur acteur et le meilleur premier film, raconte l’histoire du garde du corps du ministre de la Planification en Argentine. Cet homme doit suivre son patron dans la vie officielle comme dans la vie privée, et cette vie d’ombre monotone à moitié humiliée, éclipsée, lui devient
de plus en plus difficile à vivre… Tous ces films, spectacles et ateliers sont une vitrine de la culture recherchée de l’Amérique Latine et de l’Espagne, reflétant leur héritage tumultueux et diversifié, et dépeignent tous les aspects de la vie. Les spectacles à ne pas manquer sont la Noche Loca, le 22 mars à 21h00, cocktail de musiques sud-américaines, et Passions en Rouge et Noir, le 29 mars à 20h00 dans la salle Oscar Peterson. De plus, tous les midis vous sont offerts gratuitement du 12 au 27 mars à la place Alexis Nihon des spectacles de Tango, de Flamenco et de Salsa suivis d’ateliers organisés par différentes écoles de danse pour vous apprendre à danser. Je vous incite donc à y aller nombreux! Julia Cytrynbaum
Critique de livre : L’alchimiste de Paulo Coelho J’aurais pu tous vous affliger d’un pavé de 500 pages dûment remplies (et en petits caractères, je vous prie!). J’aurais pu, et je l’aurais fait il n’y a pas de cela 20 secondes. Vous serez alors tous reconnaissants de l’impulsion qui m’a fait me tourner- il y a très exactement 17 secondesvers l’Alchimiste, de l’auteur brésilien Paulo Coelho. Certains d’entre vous en auront certainement entendu parler, étant donné le succès mondial qu’il a connu depuis sa parution en 1994. Traduit en plusieurs langues, il a déjà été rangé aux côtés du Petit prince d’Antoine de SaintExupéry et comparé au Candide de Voltaire. Et, à le lire, on se rend compte que ces rapprochements sont tout à fait valables. L’histoire est celle d’un jeune berger, Santiago, qui entreprend, après une vie solitaire et paisible, un voyage incertain à la recherche d’un trésor enfoui au pied des pyramides. Ce Candide des temps modernes –en quelque sorte du moins, le récit gardant cette touche intemporelle qui, audelà du simple roman, lui confère des allures de conte- ce
Candide-là, donc, au regard également naïf et ouvert, fait l’expérience du monde, cumulant les observations, apprenant au gré des rencontres, se heurtant enfin à l’alchimie. Lui qui n’a jamais quitté son Espagne natale se fait en Égypte, au milieu des tribus arabes et des palmiers, le disciple de l’Alchimiste, sage solitaire qui lui montrera qu’il existe plus d’un type de trésor, et toujours un moyen de l’obtenir. Les réflexions, dans cet étonnant petit livre, sont d’autant plus éloquentes que le style est simple et concis. Avec le printemps qui arrive, c’est une lecture rafraîchissante, légère et peu contraignante. En somme, agréable. Enfin, vous l’aurez compris, avec son enchaînement d’aventures, son ton bref, ses propos qui, sinon moralisateurs, demeurent tout de même moraux et enfin sa vocation de récit « global », L’Alchimiste a tous les atours du conte philosophique. Le voyage, riche en enseignements, du jeune berger est également celui du roman d’initiation. Enfin, L’Alchimiste est un vrai hymne au bonheur, au rêve et à la magie, celle que nous offre l’univers, et celle que nous nous forgeons…
À défaut de le ranger dans une catégorie, c’est certainement une œuvre que vous voudrez ranger dans votre bibliothèque. - Narcisse était donc beau? demanda le lac. - Qui mieux que toi pouvait le savoir? répliquèrent les Oréades, surprises. C'était bien sur tes rives, tout de même, qu'il se penchait chaque jour ! Le lac resta un moment sans rien dire. Puis : "Je pleure Narcisse, mais je ne m'étais jamais aperçu que Narcisse était beau. Je pleure pour Narcisse parce que, chaque fois qu'il se penchait sur mes rives, je pouvais voir au fond de ses yeux, le reflet de ma propre beauté." Extrait de l’Alchimiste, de Paulo Coelho
Ces jolies petites statuettes dorées Depuis maintenant huit ans que je regarde la cérémonie des Oscars après y avoir été initiée par mon père, j’ai encore une fois eu du plaisir à connaître les différents gagnants de cette 80ème soirée. Malheureusement, je n’avais pas vu tous les films en nomination, puisqu’ils ne sont pas encore sortis en DVD pour la plupart, mais comme j’ai l’habitude de faire quelques recherches cinématographiques avec mon père, je suivais plutôt le fil. Au lieu de continuer à vous raconter ma vie, je vais vous dire qui a gagné quoi, car vous mourez sûrement d’impatience. Commençons par la fin, avec le film No country for Old Men des frères Coen, le principal vainqueur de la soirée! En effet, en nomination dans huit catégories, tout comme There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson, No Country for Old Men l'a emporté dans les catégories les plus prestigieuses, soit celles du meilleur film et de la meilleure réalisation, tous deux remis aux cinéastes Joel et Ethan
Coen. Les deux frères, déjà couronnés par Hollywood en 1996, Fargo leur ayant alors valu l'Oscar du meilleur scénario original, ont aussi obtenu le prix de la meilleure adaptation. Toujours pour ce film, le prix du meilleur second rôle masculin, décerné à l’acteur espagnol Javier Bardem. Ayant remporté le prix du meilleur acteur pour la deuxième fois dans sa carrière, l'acteur britannique Daniel Day-Lewis a sauvé l'honneur de There Will Be Blood. Du côté féminin, c’est les yeux pleins de larmes que Marion Cotillard a reçu la petite statuette pour l’Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation d’Édith Piaf dans La Môme. Après son triomphe en Europe, la voici distinguée au milieu des stars américaines, en étant la première actrice étrangère à remporter ce prix depuis maintenant 48 ans! En nomination dans trois catégories, La Môme a fait mouche une autre fois, ayant valu à Didier Lavergne et Jan Archibald l'Oscar du meilleur maquillage. L'Oscar des meilleurs costumes lui a cependant échappé, étant allé à Elizabeth - The Golden Age. Le prix du meilleur second rôle féminin a été attribué à Tilda Swinton (Sorcière blanche dans Narnia), pour son apparition dans le film Michael Clayton. L'Oscar du meilleur film en langue étrangère a été attribué au film autrichien Les Faussaires. Voilà, j’ai fait le tour des principaux prix. J’ai déjà hâte à l’année prochaine! Marwa Chbihi
La vie au CIMF:
En attendant Godot ; des interprétations, il y en a! Les 7, 8 et 9 février 2008, le Collège international Marie de France a mis sur scène une pièce de théâtre écrite par Samuel Beckett, et jouée par cinq élèves du collège. Grâce à la collaboration de Mesdames Sandrine Vallette Viallard, Emmanuelle Merlet-Caron, et Marie-Reine Corvellec, les nombreux spectateurs ont eu la chance d’assister à cette pièce, intitulée En attendant Godot, qui laisse place à de nombreuses interprétations. L’histoire se situe dans la rue, au pied d’un arbre. Deux clochards, Estragon et Vladimir, attendent impatiemment un personnage énigmatique appelé Godot. Mais ce personnage ne vient pas. Estragon, habillé comme un clown, a l’esprit très ouvert; cela explique donc pourquoi il est toujours plongé dans l’imagination. Vladimir, lui, a l’esprit plus rationnel et cherche plutôt des explications concrètes et crédibles. Le temps passe, et les deux clochards se disputent de plus en plus. C’est alors qu’arrive un personnage extravagant, Pozzo. Possédant un esclave, Pozzo cherche à montrer son excellence, sa tyrannie, son ego. Ridiculisé par les clochards, il prend congé de ces derniers. À la fin de la pièce, Vladimir et Estragon n’ont toujours pas reçu la visite de Godot. Pozzo est mourant, et les deux clochards se rendent compte d’un fait surprenant : en ayant gaspillé leur temps à attendre Godot qui n’est jamais venu, ils ont rendu leur vie plus malheureuse, et sont en quelque sorte devenus comme Pozzo. Cela constitue une morale à la pièce; dans la vie, il faut prendre les initiatives pour trouver le bonheur, et non l’attendre, sinon on finit par perdre la raison de vivre. Cette pièce a la particularité de laisser place à de nombreuses interprétations. « Il pourrait aussi être l’émotion, l’évé-
nement ou la personne que l’on passe toute une vie à attendre sans être sûr qu’il apparaîtra un jour. », soutient Sarah Chb i hi (Estragon dans la pièce). Pour ce qui est de la qualité de la mise en scène, eh bien je pense que dans l’ensemble, cela a été un succès. Selon moi, les costumes ont une grande importance dans la pièce. Par exemple, le jeune garçon, qui est le « serviteur » de Godot, est habillé en ange. Ce détail peut donc faire allusion à la divinité de Godot. J’ai moins aimé le jeu des acteurs par moments, mais je trouve leur travail remarquable. « On a commencé les répétitions en septembre, à raison d’une répétition de deux heures par semaine » m’ont-ils expliqué. Ces efforts ont donc tout de même contribué à une pièce qui dans l’ensemble a bien réussi.
Source des photos : extraits de séquences filmiques
13, 14 et 15 mars: Ne ratez pas le théâtre italien, Capricci Veneziani. Série de petites représentations captivantes.
L'objet de tous les regards, l’infâme table de billard... Il est temps de dénoncer les crimes que cette table a commis dans la vie des Marie de Franciens. En effet, je suis prête à mettre ma main au feu que les fervents pratiquants du jeu ont dû voir leurs moyennes baisser de façon drastique. Seulement, à moins d'améliorer nos qualités de mire et de développer une meilleure dextérité, je ne vois pas en quoi cette table a été une bonne chose dans notre école. C'est la seule distraction qui s'y trouve et voilà pourquoi les gens en abusent. Et maintenant que nous avons tous pu faire un pas en arrière, j'ai pu me joindre à la triste constatation que plusieurs ont dû faire avant moi, c'est que la table ne fait que nous nuire et que nous devons nous en débarrasser. D'ailleurs on l'a vu dès les premières semaines, les gens n'allaient plus en cours, certains ne voulaient même pas se prêter au jeu, préférant rester hypnotisés par le mouvement de ces petites balles rondes, colorées et si attrayantes… mais je m'emporte, car il reste encore quelques traces en moi de cette même dépendance insoutenable que je déplore aujourd'hui. De plus, comme n'importe quelle drogue ou chose de laquelle on dépend, on a pu voir chez nos joueurs cette dépendance les ronger comme la cocaïne ronge un junkie: les yeux cernés, des mouvements vifs et anxieux, des sourires crispés, et finalement une sousnutrition de peur de manquer une partie, car on a souvent vu des plateaux en plein foyer, et des plats fraîchement chauffés de la cafétéria que les joueurs dévoraient aveuglement sans même remarquer les regards acharnés que pou-
vaient leur porter certaines âmes seules et désespérées. Les temps ont changé, les filles doivent bosser dur pour avoir une quelconque attention, même un court regard. Tout a basculé. Où sont passés nos poèmes langoureux, nos ballades romantiques sous la fenêtre, la fleur posée discrètement et délicatement dans notre casier? On a perdu nos hommes, et ils se sont eux-mêmes laissés dévorer par notre rivale en bois massif dont le velours rougeâtre qui la recouvre imite la passion qu'on lui porte dans toute sa surface. Étrange corrélation qui dépasse même l'amour et douteuse relation qu'entretiennent les hommes et la table. Peut-être était-ce une tentative de s'évader, de s'affirmer et, qui sait, peut-être même de se faire aimer? Leila Bensalem
Spécial Cuba: L’art, reflet des mutations sociales Cuba… Que savons-nous de la culture de cette île la plus grande des Caraïbes? Située au sud des États-Unis, Cuba est encore aujourd’hui soumise à la dictature communiste de Raul Castro Ruz. Le mardi 26 février, j’ai été transporté par la beauté de l’exposition sur l’art cubain du Musée des Beaux-arts de Montréal. S’il y a une chose que je dois retenir de cette exposition, je dirais bien qu’à Cuba, pendant plus d’un siècle et encore aujourd’hui, l’art était et reste toujours le reflet des mutations sociales. L’exposition débute en 1860. Colonie espagnole, Cuba est soumise à l’autorité de sa métropole, et l’art est très neutre; le costumbrisme repose sur la représentation des mœurs telles qu’elles le sont dans la réalité, sans contenir aucun jugement de l’artiste. Le peintre Victor Patricio est un bon exemple de ce mouvement artistique. Après l’indépendance de Cuba vers la fin du XIXème siècle, une volonté de liberté d’expression naît dans la population. Cette manifestation de liberté s’exprime dans l’art au moyen d’un jeu de contrastes plus important, d’une exagération des dimensions, et de l’utilisation de couleurs plus vives. Alberto Peña est un peintre de cette époque qui dénonce les injustices sociales. À partir de 1938 apparaît l’époque d’affirmation et de rayonnement. Le dessein des artistes n’est alors plus de représenter la société au sens physique, mais plutôt au sens
sensuel. Les objectifs de ce mouvement? Transmettre ses émotions et sa perception de la société dans laquelle on vit. Cet art prend donc la forme du cubisme et du surréalisme. Wilfredo Lam en est un bon exemple. De 1959 à 1979, Cuba traverse une période révolutionnaire. En 1959, Fidel Castro renverse le pouvoir de Batista et instaure une dictature militaire. « Pour la révolution tout, contre la révolution rien ». C’est alors que se crée un lien étroit entre la politique et l’art. Tout l’art est centré sur Fidel : affiches de propagande, photographies de révolutionnaires communistes, etc. En traversant les cinq salles de cette exposition, j’avais l’impression de faire un voyage dans le temps. Qu’il y a-t-il de plus émouvant que de se retrouver au sein d’une grande pièce décorée d’une multitude de tableaux, de sculptures, et d’explications pertinentes sur l’histoire cubaine? Chaque salle regroupe des œuvres d’une période de l’histoire cubaine, avec ses modes de vie caractéristiques. Les mutations sociales et politiques sont très bien représentées dans les peintures, les photographies et les sculptures. En passant d’une salle à une autre, je n’avais pas besoin de lire les explications pour comprendre que je passais d’une période à une autre; ce message que contiennent les œuvres est prépondérant. L’art est donc bien à Cuba le reflet des mutations sociales. Gregory Kudish
MUSICA! Cocktails…plages de sable chaud…océan turquoise….c’est aussi ça, Cuba! Et c’est sans contredit sa musique si envoûtante, si rythmée, si particulière. Dans ces mois d’hiver interminable où nous rêvons tous d’un petit rayon de soleil, l’envie me brûle de vous présenter un coffret de véritables merveilles sonores. « 5 LEYENDAS », ainsi se nomme le bijou musical où l’on retrouve les œuvres de cinq des plus grands compositeurs cubains de notre époque. Qu’ils soient nés à La Havane, à Santiago de Cuba ou à Santa Clara, qu’ils aient fréquenté les écoles de médecine ou les quartiers de prostituées, qu’ils aient été plongés dans le monde de la musique par vocation ou par simple accident de parcours, ils ont tous en commun un amour inconditionné pour les mélodies de leur patrie.
C’est dans l’écho de chacun des 74 morceaux des cinq CD, dans la résonance des bongos, dans le sifflement des saxophones et dans le timbre de leur voix hypnotisante que se reflète leur passion contagieuse. Eliades Ochoa nous transporte dans le Cuba des cigares, des chapeaux melons, des rues étroites et surpeuplées et des voitures d’après-guerre.
Omara Portuondo chante sur des rythmes de spectacle et de cabarets, tandis que les compositions de Ruben Gonzales et de Francisco Repilado ont davantage des airs tranquilles et occidentaux. Mais je craque tout particulièrement pour Ibrahim Ferrer, dont les chansons sensuelles et ardentes évoquent l’atmosphère des quartiers les plus pauvres de Cuba, des recoins les plus sombres des bars enfumés et assourdissants de musique de la capitale. Peut importe vers quoi penchent
vos préférences, je suis sûre que vous serez d’accord avec moi pour dire que le Cuba révolutionnaire est aussi un pays de gens chaleureux, attachants et passionnés. Laissez -vous mener, dansez! Musique rythmée… plages de sable chaud…océans turquoise… Isabelle Sokolnicka
Ràul au pouvoir! Pour ceux qui n'ont pas suivi leur cours d'histoire, Ràul est le demi-frère de Fidel Castro. Les deux hommes partagent la même mère. Né en 1931 près de Biran à Cuba, membre d'une famille de cinq enfants, il vit une jeunesse turbulente, abandonne ses études et se retrouve travailleur dans les champs de son père, un agriculteur espagnol. Devenu jeune homme, il se joint à un parti politique socialiste et depuis lors ne quitte plus le sillage de Fidel Castro, pour qui il devient rapidement le bras droit. Il se retrouve en prison aux côtés de celui-ci après son coup d'état raté en 1953, l'aide à s'évader et à reprendre la lutte pour le pouvoir contre le dictateur cubain Fulgencio Batista. Lutte qui sera couronnée de succès quand, en 1959, Batista s'enfuit devant la progression des forces castristes. Après sa victoire, Fidel nomme son petit frère ministre de la défense ainsi que second secrétaire du comité central du parti communiste cubain, désignant Ràul comme second au commandement au cas où quelque chose arriverait au « Lider ». Toujours présent, obscurci derrière l'aura du grand frère, Ràul assume son rôle de second, appuyant et même remplaçant Fidel lorsque les évènements le requièrent. Il a survécu (c'est bien le cas de le dire) à dix Présidents des États Unis (de Fidel Castro en 1959 Eisenhower à G.W. Bush). À présent, la petite île sous blocus économique américain depuis 1962 tombe entre ses mains. Reste à voir ce qu'il en fera... De leur côté, les États Unis, grands opposants au «régime castriste » disent que le blocus ne sera levé que lorsque le système politique du pays sera entièrement démocratisé. Ceci n'est pas près d'arriver
puisque les dernières élections, qui ont placé Ràul au pouvoir, étaient vues par la majorité des participants comme une «pure formalité », le « Lider » ayant déjà nommé son successeur. À suivre donc: ce bras de fer entre le nouveau dirigeant cubain et ses voisins du nord, ainsi que les premiers moments de ce qui pourrait être une période de Ràul Castro, petit frère de changements pour le pays. C'est arrivé... Après 49 ans à la Fidel (2008) tête de son gouvernement, Fidel Castro « El lider maximo », pose le képi et enlève l'uniforme. L'octogénaire, après une lente récupération de deux ans suite à une crise intestinale, annonce son retrait de la scène politique le 19 février 2008. La question qu’on s’est posée après sa disparition a maintenant une réponse: ce sera bel et bien le petit frère de Fidel, Ràul Castro, qui prendra le commandement de l'île. Ràul est l'une des plus anciennes personnalités politiques cubaines. Depuis le début du nouveau régime nationaliste instauré par Fidel, il a toujours été présent et plus ou moins actif dans les affaires du gouvernement. Étant donné qu'il est considéré comme beaucoup plus dur et strict que son prédécesseur, c'est avec attention et (on peut le dire) un peu d'anxiété, que la communauté internationale suit maintenant ses premières actions. Le surnom un peu moqueur de « lider minimo » reflète bien le scepticisme de la population cubaine face à cette vieille présence politique devenue le nouveau Président de la République. Ashley Lord
Sports: Desport Mais qu’est-ce que cela? Diantre! Sommes nous dans la rubrique science? Et bien … NON! C’est bien la rubrique sport et ce mot à l’air savant veut tout simplement dire « sport » en vieux français (d’où le diantre!). Nous avons beaucoup parlé des compétitions du moment, mais jamais de l’origine. Et déjà l’image des dieux de l’Olympe aux corps bien sculptés miroite dans vos esprits! Mais ce n’est pas qu’en Grèce que le sport a marqué son importance, à Rome aussi et à Byzance, en passant par l’Occident médiéval, puis moderne, l’Amérique précolombienne et l’Asie. Bref, c’est un phénomène généralisé très tôt et qui perdure jusqu’à nos jours et dont la puissance n’a fait que croître. En ce moment- même, il se pourrait bien que ce soit le meilleur modèle de mondialisation. Je m’explique : la FIFA, la Fédération Internationale de Football Association, a le pouvoir de changer les règlements et d’exiger leur mise en application immédiatement et ceci à l’échelle de toute la planète. Bien entendu, il y a toujours des exceptions : la NBA a, elle, quelques règles particulières qu’elle n’abandonne que lors des jeux olympiques. L’autre exemple plus marqué (et toujours américain) serait le baseball car là, National et Américain n’ont tout bonnement pas les mêmes règles du jeu.
divertissement important qui a après donné lieu a des compétions plus ou moins violentes (si l’on pense par exemple aux courses de chars dans l’antiquité romaine…âmes sensibles s’abstenir). Ce que l’on ne vous a peut-être pas dit, c’est que le sport est l’un des pans de l’éducation humaniste. Pythagore, en plus d’être un brillant philosophe, était aussi –tenez vous bienchampion de lutte et entraîneur de grands champions! Comme les différentes formes de sports n’ont cessé de se multiplier, on en arrive à certains … extrêmes. Je vous laisse donc avec la question : “Faut-il admettre les concours de chiens de berger comme un sport ?”. En ce qui me concerne, si l’on venait à l’accepter, dès demain je créerais une discipline!
Nous disions donc que dans des âges reculés, le sport était un
Asma Ben Youssef
Hockey – la date limite des transactions Chaque année dans la Ligue Nationale de Hockey (LNH), la période la plus occupée pour l’administration de chaque équipe reste la ‘’Date limite des transactions’’ (Trade Deadline en anglais). À cette date précise, à 15 h exactement, les équipes n’ont plus le droit d’échanger des joueurs pour le reste de la saison. Cette date est importante, car elle offre à chaque équipe une dernière chance de se consolider en allant chercher de nouveaux joueurs en vue des séries éliminatoires. Avant la Date limite des transactions
En vue de cette date limite, les rumeurs concernant les Canadiens de Montréal n’ont pas cessé de pleuvoir. Tout d’abord, Bob Gainey, directeur-général des Canadiens, a expliqué dans un point de presse qu’il était à la recherche d’un joueur d’impact pour amorcer du bon pied les séries de fin de saison. Mais il affirme aussi que l’esprit d’équipe au sein des Canadiens de Montréal est à son plus haut point, et qu’un échange de grande envergure risquerait d’ébranler la chimie de l’équipe. Par la suite, des rumeurs concernant Marian Hossa (attaquant des Trashers d’Atlanta) émergent : Marian Hossa à Montréal? Peut-être! Surtout que selon certains, un uniforme des Canadiens aurait été commandé pour Marian Hossa. Les joueurs Michael Ryder, Saku Koivu (actuel capitaine de l’équipe) et Chris Higgins se retrouvent beaucoup dans les discussions, car leur rendement peu convainquant de ces dernières semaines les place dans les joueurs que l’on aimerait bien voir être échangés. Ailleurs dans la Ligue Nationale, Brad Richards (attaquant du Lightning de Tampa Bay) et Brian Campbell (défenseur des Sabres de Buffalo) sont très souvent cités dans les rumeurs de transactions. Brad Richards a signé un contrat évalué à 39 millions de dollars pour 5 ans en mai 2006 avec Tampa Bay, mais il a connu cette année une saison peu digne d’un joueur étoile. Est-ce que Tampa Bay l’échangera pour alléger sa masse salariale? À Buffalo, le défenseur Brian Campbell n’a toujours pas de contrat avec les Sabres pour l’an prochain et les négociations ne mènent à rien. Que feront les Sabres dans le cas de Campbell?
Le 26 février 2008 : date limite des transactions
La journée commence en lion. Les coups de téléphone n’en finissent plus : au total, il y a eu plus de 50 transactions (et donc plus d’une centaine de joueurs qui ont changé d’adresse) avant 15 h. On notera plusieurs transactions importantes : Tout d’abord, très grande déception à Montréal : Marian Hossa a été échangé aux Penguins de Pittsburgh. Dans cet échange, les Penguins ont envoyé Colby Armstrong, Erik Christensen, Angelo Esposito et un choix de 1 re ronde en 2008 à Atlanta, en retour de Marian Hossa et de Pascal Dupuis. Après l’annonce de cet échange, le directeur-général des Canadiens explique qu’Atlanta voulait quatre joueurs en retour de Marian Hossa, quatre joueurs qui représentent l’avenir de Montréal, et que l’échange n’a donc pu être concrétisé. Ensuite, comme on pouvait s’y attendre, Brad Richards a été échangé aux Stars de Dallas, avec le gardien Johan Holmqvist, contre Jussi Jokinen, Jeff Halpern, le gardien Mike Smith et un choix de 4 e ronde en 2009 pour le Lightning de Tampa Bay. Cet échange est du même type que celui entre Atlanta et Pittsburgh. On notera également que Atlanta et Tampa Bay sont un peu les gagnants à plus long terme de ces transactions, considérant l’âge des joueurs et la somme d’argent qu’ils doivent débourser pour faire signer un contrat à long terme avec leurs nouveaux venus. Dans le cas de Brian Campbell, il a finalement été échangé aux Sharks de San Jose avec un choix de 7 e ronde en 2008, contre Steve Bernier et un choix de 1re ronde aux Sabres de Buffalo. Une autre déception ajoutée à celle de ne pas avoir Marian Hossa à Montréal : Bob Gainey a échangé Cristobal Huet aux Capitals de Washington contre un choix de 2e ronde en 2009. Le directeur-général mise maintenant toutes ses chances sur la jeune recrue Carey Price qui n’a qu’une vingtaine de matchs d’expérience dans la Ligue Nationale. Après l’annonce de l’échange, le gardien français arrive déçu et triste pour son point de presse. Le contrat de Cristobal Huet avec le Canadien se termine le 1er juillet. À cette date, il n’aura pas non plus de contrat avec Washington et sera agent libre. Guillaume Mazoyer Est-ce que Cristobal Huet signera un nouveau contrat avec le Canadien en juillet? Il a exprimé, dans le point de presse, le désir de revenir à Montréal… alors tout est possible! Suite à cet échange, plusieurs journalistes auraient commenté l’affaire en disant que peut-être le fait qu’il soit français n’aurait pas arrangé le cas de Huet. Depuis la date limite des transactions, le Canadien est sur une séquence de 4 victoires et 1 défaite. Montréal joue ses trois prochains matchs dans l’Ouest, et c’est Jaroslav Halak qui sera devant le filet samedi soir (le 8 mars 2008) contre les Kings de Los Angeles. Résultats des 5 derniers matchs : Atlanta 1 – Montréal 5 (26 février 2008) Montréal 6 – Sabres 2 (29 février 2008) New Jersey 1 – Montréal 2 (1 mars 2008) Montréal 4 – San Jose 6 (3 mars 2008) Montréal 4 – Phoenix 2 (6 mars 2008) Sources : www.nhl.com www.canadiens.com www.cbc.ca sports.espn.go.com
Feuilleton en plusieurs épisodes: L’histoire bien incroyable de ZZ (2ème épisode) Résumé de l’épisode précédent : ZZ est perdu dans un monde étrange qu’il ne connaît pas, mais n’a aucun souvenir de son monde à lui, ni de sa vie passée, si ce n’est son nom. Nouvellement équipé d’une arbalète et de 20 pièces d’or, il commence sa « quête » en suivant une rangée de flèches jaunes dans le ciel. Les flèches jaunes menèrent ZZ dans un sentier qui traversait un épais bois de conifères. Après l’avoir parcouru sur plusieurs kilomètres, il fit le point sur sa situation. Il était perdu dans un endroit qu’il ne connaissait pas, peuplé d’habitants avec des facultés physiques étonnantes qu’il partageait aussi, comme celle d’ouvrir les portes à la vitesse de l’éclair, ou encore, ZZ s’en rendait compte maintenant, celle de ne sentir aucune fatigue à marcher. Mais pourquoi cela l’étonnait-il ? Par rapport à quoi pouvait-il trouver quelque chose bizarre ? C’était donc qu’il avait bien l’habitude d’ouvrir les portes autrement, d’être fatigué après avoir marché, et tout le reste. Mais d’où venaient ces habitudes ? Avait-il eu une vie, avant ces deux dernières heures ? Ou les avait-il héritées de quelqu’un ou de quelque chose d’autre ? Un mot lui vint à l’esprit : « amnésique ». Il devait être amnésique. À la suite d’un choc violent, peut-être. Oui, c’était sûrement ça : dans les BD, les personnages amnésiques ne se rappellent pas qui ils sont, mais savent encore très bien tenir en équilibre sur deux jambes, parler et faire du vélo. Toujours selon les BD, il y avait un remède simple à l’amnésie : répéter le choc initial. ZZ s’approcha d’un arbre, posa ses mains de chaque côté du tronc, et frappa violemment sa tête contre l’écorce. Il eut beau répéter l’opération un grand nombre de fois, il ne parvint pas à se faire mal, encore moins à perdre connaissance. Il sentait très bien le bois faire obstacle à son crâne, mais rien de plus, pas la moindre brûlure au front. Déçu, ZZ se résigna à continuer sa route, quitte à trouver un hôpital, avec un peu de chance, où il pourrait expliquer son problème à quelqu’un. Au virage suivant, il trouva un petit garçon qui pleurait, essuyant son œil droit avec sa main droite, et lui désignant de son index gauche ce qui semblait être son sac de pique-nique, qui remuait et poussait des petits cris. En regardant à l’intérieur du sac, ZZ se rendit compte qu’il s’agissait d’un petit rongeur, une sorte de hérisson à six pattes, qui fouillait le sac à la recherche d’un saucisson. Il s’aperçut ensuite que les flèches jaunes qu’il était censé suivre s’arrêtaient au-dessus du petit garçon, et une dernière et énorme flèche orange verticale flottait dix centimètres au-dessus de ses cheveux roux, en tournant sur elle-même. Puisque tel le voulait sa quête, ZZ se décida à débarrasser le garçon de l’animal, et sortit à contrecœur son arbalète. Il lui suffit d’une flèche bien visée pour massacrer la bête, et elle disparut à moitié dans une flaque de sang. Ce qui se passa ensuite étonna fortement ZZ : son corps sembla entrer en putréfaction accélérée : en dix secondes, sa chair avait disparu et ses os s’étaient transformés en poussière, éparpillée par le vent. Il ne restait rien de la bête. Alors, le père du gamin fit son apparition, se répandit en remerciements et expliqua qu’il n’avait pas pu lui-même terminer la bête. Après ce bref échange, ZZ se trouva gratifié de 30 nouvelles pièces d’or, qui vinrent gonfler sa bourse à 50 pièces. Alors, les flèches jaunes redécollèrent vers le ciel, indiquant à ZZ la suite du chemin. Foucauld Degorges