Chapitre Premiere Culture 2007-2008

  • Uploaded by: Mme et Mr Lafon
  • 0
  • 0
  • October 2019
  • PDF

This document was uploaded by user and they confirmed that they have the permission to share it. If you are author or own the copyright of this book, please report to us by using this DMCA report form. Report DMCA


Overview

Download & View Chapitre Premiere Culture 2007-2008 as PDF for free.

More details

  • Words: 12,731
  • Pages: 18
CHAPITRE CULTURE ET SOCIETE PARTIE I – QU’EST CE QUE LA CULTURE ? SECTION I – ESSAI DE DEFINITION DE LA CULTURE. I – LA CULTURE, UN CONCEPT POLEMIQUE Comme le souligne E Morin, le terme culture est un mot piège : • Selon la science qu l’utilise, il désigne : - soit le développement du corps humain (culture physique), - soit la totalité des productions d’une société ( la culture s’oppose alors à la nature ; l’acquis à l’inné), - soit un nombre limité de production maîtrisé par l’esprit d’un individu (la culture générale). • Il peut sous entendre un jugement de valeur (ethnocentrisme : opposition entre le barbare et le civilisé) ou au contraire rechercher une impossible neutralité (cf. le relativisme culturel dans la suite du chapitre) • 160 définitions au moins ont été proposées par les sociologues et ethnologues afin de cerner le concept sans qu’aucune ne recueille un accord réel. Conclusion : • E Morin peut alors en conclure que : « la notion de culture est sans doute en science sociale la moins définie de toutes les notions, tantôt elle englobe tout le phénomène humain pour s’opposer à la nature, tantôt elle est le résidu où se rassemble ce qui n’est ni politique, ni économique, ni religieux ». • Doit-on en conclure que cette notion doit être abandonnée ? Non, car supprimer le mot ce n’est pas résoudre le problème auquel nous sommes confrontés, c’est à dire décrire un des concepts clé des sciences sociales. • La solution paraît alors d’aborder le terme en s’appuyant sur les différents sens qui lui ont été donnés.

II - LA CULTURE, UN CONCEPT PROTEIFORME. Comme on l’a vu précédemment de multiples définitions du terme ont été proposées (pas moins de 160). Il est donc nécessaire d’opérer un tri parmi toutes les définitions et de faire apparaître les six principales façons de définir le terme :

A– UNE DEFINITION PAR LE CONTENU L’objectif est ici de recenser tous les éléments qui composent une culture, d’établir en quelque sorte un catalogue. Exemple de définition : celle célèbre de Tylor : « culture : ce tout complexe qui inclut les connaissances, les croyances, l’art, la morale, les lois, les coutumes et autres dispositions acquises par l’homme en tant que membre d’une société » Faiblesses de ce type de définition : Ce type de définition qui est simplement une énumération de caractéristiques est un fourre-tout manquant de cohérence.

B – LES DEFINITIONS REPOSANT SUR L’OPPOSITION A LA NATURE. Ce type de définitions a pour point commun d’exclure du champ d’analyse tout ce qui repose sur une caractéristique physiologique d’ordre biologique.

C – LES DEFINITIONS QUI REPOSENT SUR L’IDEE D’ACQUISITION ET D’HERITAGE. Le critère essentiel est d’opposer tout ce qui inné (qui est exclu de la définition), à ce qui est acquis, appris par l’individu, et transmis par la société au cours de la socialisation (cf. chapitre suivant). Exemple de définition : celle que R Benedict énonce : « la culture : ce tout complexe qui inclut toutes les habitudes acquises par l’homme, comme membre de la société »

D – LES DEFINITIONS REPOSANT SUR L’IDEE DE CONTRAINTE . L’élément central est ici de considérer que : • la culture n’est pas acquise librement par l’individu, • mais lui est imposée par la société



qui sanctionne tout comportement considéré comme déviant.

E – LES DEFINITIONS REPOSANT SUR L’IDEE D’ORGANISATION. Dans ces définitions c’est l’interdépendance entre les différents éléments qui est le point essentiel. La culture est ici considérée comme un tout relativement cohérent.

F – LES DEFINITIONS REPOSANT SUR L’IDEE DE REPONSE A UNE FINALITE Dans ces définitions la caractéristique centrale est que : • la société est confrontée à des contraintes naturelles (climat, qualité et sol) • qui vont nécessiter des réponses spécifiques édictées par chaque société afin de satisfaire les besoins humains.

CONCLUSION : (cf. doc. 8p144) Pour conclure ont peut donc retenir que la culture est - un ensemble d’éléments interdépendants constituant un tout organisé, - inculqué aux membres de la société et respecté sous peine de sanctions, - visant à répondre aux défis auxquels chaque société est confrontée.

III – L’HOMME SE DEFINIT PAR LA CULTURE (7 et 8 p143-144) Le concept de culture est essentiel pour les sciences sociales car il permet de penser l’unité de l’humanité dans la diversité autrement qu’en termes biologiques : • En effet si l’on ne fait pas référence à la culture, les différences de comportements entre les peuples peuvent conduire à une explication naturalisante en terme de race. Explication dont on connaît aujourd’hui non seulement les dangers (cf le génocide du peuple juif par les nazis) mais aussi l’absence de caractère scientifique. • La référence à la culture permet alors de démontrer que chez l’homme rien n’est purement naturel : même les fonctions qui répondent à des besoins physiologiques (boire, manger) ne s’observent jamais à l’état naturel, mais sont retranscrits en termes culturels (chaque société définissant des interdits culturels).

Exercice d’application : Il y a mille et une manières de venir et de faire venir au monde . ( …) Vient ensuite l'accouchement lui-même: si de nos jours dans les sociétés occidentales, il se fait presque toujours à l'hôpital et sur le dos, il en va souvent bien autrement ailleurs. Debout, accroupies, allongées sur le côté ou sur le dos , les femmes donnent vie de bien des manières et dans des environnements très différents . Aux côtés de la mère , il y a l’accoucheuse : de la matrone ( la femme mûre et expérimentée qui connaît les gestes et assiste la mère dans les sociétés traditionnelles ) à la sage-femme d’aujourd’hui qui a reçu une formation médicale Source : C.Halpern , naître ici et ailleurs , Sciences humaines n° 169 , mars 2006 Questions : 1. A priori , quelles sont les variables qui influencent l’accouchement ? Quelle science doit alors l’étudier ? 2. Quelles sont les limites de cette analyse 3. Montrez que l’exemple de l’accouchement correspond bien à la phrase en gras du III

SECTION II – FONCTIONS ET COMPOSANTES DE LA CULTURE I – LES FONCTIONS A – LA CULTURE ADAPTE L’HOMME A SON ENVIRONNEMENT Face aux limites et aux contraintes qui lui sont imposés par son environnement (en particulier le milieu naturel dans lequel il vit), l’homme va développer des stratégies adaptatives plus ou moins inconscientes et complexe qui vont assurer sa survie (par exemple la société va imposer des interdits alimentaires afin d’assurer la survie de la population). Relativisation : Mais l’homme ne fait pas que s’adapter passivement à une prétendue nature hostile : • chaque société va sélectionner la réponse qui lui paraît la plus adaptée au contexte dans lequel elle vit : les types de réponses peuvent être ainsi très différents • l’homme transforme la nature en fonction des ses propres besoins. Ainsi aujourd’hui même les paysages apparemment les plus naturels ont subi l’influence de l’homme.

B – LA CULTURE PERMET DE REUNIR UNE PLURALITE DE PERSONNES (9p145) Apparemment l’individu dispose d’une aptitude naturelle à se mouvoir en société et à communiquer . Mais cette capacité n’est pas aussi évidente que l’on peut le penser au premier abord. Prenons par exemple les interdits que peut violer sans même sans rendre compte un individu voyageant dans un pays dont il ne maîtrise pas la culture . Ainsi l’on peut mieux comprendre le rôle fondamental que joue la culture : • elle permet à une pluralité d’individus de vivre ensemble • de pouvoir communiquer



de fonder une collectivité en partageant des références et des modèles de comportement

II – LES COMPOSANTES DE LA CULTURE A - LA DISTINCTION ENTRE VALEURS ET NORMES 1 – DEFINITION DU TERME VALEURS On appelle valeur une manière d’être ou d’agir qu’une personne ou une collectivité reconnaît comme idéale et qui rend estimables les êtres ou les conduites auxquels elle est attribuée. Il en découle que : • La valeur est un idéal duquel il faut se rapprocher mais qui n’est pas forcément accessible • La valeur appelle l’adhésion des membres de la communauté • La valeur est la finalité et la justification de l’action • La valeur se situe dans un système qualitatif, les différentes valeurs ne sont donc pas indépendantes les unes des autres . Elles tendent à s’inscrire : - dans une hiérarchie qu’on appelle l’échelle des valeurs - elles s’organisent dans un système où chacune prend sens de ses relations avec les autres ( la devise française « liberté égalité fraternité »suggère bien cette idée d’interdépendance) - on peut alors parler d’éthos afin de désigner le système de valeurs caractéristique d’une culture - néanmoins la cohérence des valeurs n’est pas totale la possibilité d’incomptabilité ou de conflits entre les valeurs existe.

2 – DEFINITION DU TERME NORME les normes sont des règles de conduite très largement suivies dans une société ou un groupe donné, dont la non-observance entraîne des sanctions diffuses ou explicites. Il en résulte que : • les normes sont des règles sociales ayant un caractère contraignant mais pas forcément légal • les normes sont attachées à des valeurs puisqu’elles ont pour fonction d’inciter les individus à se rapprocher d’un idéal de comportement : par exemple à la valeur respect d’autrui l’interdiction de la violence et du meurtre • Maisonneuve distingue 2 types de normes : - les normes communes à tous les membres de la société ou d’un groupe se référant aux cadres généraux de la vie et au système de représentation, de croyances , de valeurs - les normes de rôle qui dictent les conduites inhérentes à la position d’un individu dans un système social particulier (exemple les normes à suivre comme élèves sont inscrites dans le contrat de vie scolaire)

Exercice d’application : Document 1 : 6 p 143 Questions : 1. Répondez à la question 1. 2. Pourquoi la manière de saluer a-t-elle évolué à l’époque de la révolution française, que cela traduit-il en particulier sur l’évolution du système de valeurs? 3. Comparez les manières de se saluer en France, dans les pays anglo-saxons et en Espagne, que pouvez vous en conclure ? 4. les individus se saluent-ils de la même façon en fonction de l’âge et du sexe, pourquoi ? Document 2 Sciences Humaines: Vous montrez dans Le Corps redressé que, depuis le Moyen Age, l'obsession des éducateurs et des pédagogues semble tourner autour du redressement du corps...

Georges Vigarello: Parmi les normes qui concernent le corps, il en est une très importante qui est celle de l'exigence d'une tenue droite. Bien sûr, on retrouve cette exigence aussi bien aujourd'hui qu'au XV ème siècle. Mais, à y regarder de plus près, on s'aperçoit que beaucoup de choses ont changé depuis la Renaissance, non seulement dans la représentation de la rectitude mais surtout dans la manière de l'obtenir. Autrement dit, le corps est au cœur d'une relation pédagogique qui a évolué au cours de l'histoire. Au Moyen Age, cet objectif existe déjà: on recommande par exemple aux pages de ne pas s'appuyer sur leur coude lorsqu'ils sont à table; ou encore, on leur dit: «N'enfonce pas la tête dans les épaules sinon tu risques d'apparaître comme un hypocrite. Ne branle pas la tête de droite à gauche car tu passes pour un indécis... » Source : Tiens toi droit ! Entretien avec G.Vigarello , Sciences humaines n°132 , Novembre 2002 Questions : 1. A priori , selon vous , quelle discipline devrait étudier le corps ? 2. Comment peut-on relativiser cette analyse ? 3. Quelle norme du corps est développée au Moyen-Age ? 4. Montrez , à partir de cette exemple , la relation entre norme et valeur

B- STATUT ET ROLE 1 – DEFINITION DU STATUT Le statut est la position qu’un individu occupe sur une des dimensions de l’espace social comme la profession, le niveau d’instruction, le sexe, l’âge, etc. Il en résulte que : • le statut définit l’identité sociale de l’individu. • le statut social n’est jamais complètement inné, il reçoit toujours au moins en partie une définition sociale (ex : dans les sociétés traditionnelles les hommes sont plus valorisés que les femmes) • le statut n’est pas définitif, il peut évoluer au cours du temps ( ex : statut d’élève, puis d’étudiants, puis d’actifs, puis de retraité) • L’individu peut avoir simultanément plusieurs statuts : par exemple : le père de famille, maire de sa ville, ingénieur

EXERCICE D’APPLICATION : L’opposition droite gauche s’enracine dans des modes de pensées très anciens qui trouvent ainsi un moyen de classer les hommes, leurs actes et leurs valeurs. Il n’est pas de culture qui n’oppose la droite à la gauche, pour donner généralement à la première la prééminence sur la seconde. Partout l’image latéralisée du corps, où la main droite, habilitée à agir, l’emporte en dignité et en efficacité sur la gauche, qui se contente de tenir, fonde des usages métaphoriques et des jugements de valeur. La droite est dès lors exaltée comme ce qui est « droit » et non pas « gauche », voire « sinistre » (du latin sinister : «gauche»). Dans les rituels religieux comme dans le système des valeurs sociales, la droite est communément pensée comme étant le bon côté, celui de la « rectitude » morale et de la « dextérité » technique (la racine latine rectus a donné directus et dextrà). Etymologiquement, le mot « gauche », d’origine germanique, se rattache à l’idée de ce qui fait un détour ou qui vacille, au lieu d’aller ou de tenir droit. La gauche est le côté maléfique. Ainsi l’oiseau que les anciens Romains voyaient sur leur gauche — ou qui, venant de la droite, présentait son flanc gauche à l’observateur— était censé annoncer le malheur. On voit par cet exemple que la justification de l’opposition et de la hiérarchie gauche/droite se trouve déjà dans les idéologies religieuses païennes. Mais le judaïsme et le christianisme connaissent aussi ce balancement. La Bible lui donne même force de modèle explicite, ainsi lorsque le Père dit au Fils : « Assieds-toi à ma droite », c’est-à-dire à la place d’honneur qui revient à celui qui, second par la filiation, n’en est pas moins pleinement Dieu lui aussi {Psaume 110, 1). Pour les chrétiens du Moyen Age, la droite est le côté du Salut et des bien-heureux, celui que le Christ du Jugement dernier, au tympan sculpté des églises, indique en élevant sa main droite, la gauche s’abaissant pour refouler les damnés vers l’enfer. Encadrant le Christ en croix, le bon larron est à sa droite, les yeux levés, pleins d’espoir, la tête légèrement tournée vers le Seigneur ; tandis que le mauvais larron, à sa gauche, est affaissé sur l’instrument de son supplice, la tête rabattue sur la poitrine par le poids de ses péchés et de son incrédulité. L’opposition latérale se concentre dans la valeur différente accordée à chacune des deux mains. Souvent, l’image de Dieu se résume à une main jaillissant de la nuée céleste pour ordonner ou bénir : c’est alors toujours la droite. Pour les hommes pareillement, à l’autel ou à la guerre, la main noble et sainte est la droite, la « dextre », qui prête serment, qui tient l’épée, qui fait le signe de croix. Le destrier des chevaliers du Moyen Age est un cheval de joute, de tous le plus prisé, qui charge au galop sur le sabot droit… Inversement, les gauchers sont mal vus : le plus célèbre, le pire aussi, est le traître Judas dont la chevelure rousse symbolise la félonie. Fidèle aux Évangiles, l’iconographie de la cène, notamment dans les fresques qui ornaient les réfectoires des couvents, le distingue nettement des autres disciples en l’isolant devant la table, une main, le plus souvent la gauche, tendue vers le plat. Le pire est de faire de la main gauche ce qui revient à la main droite, par exemple, selon une expression du Roman de Fauvel au XIVe siècle, se marier « à main senestre » : si le prêtre, au lieu de conjoindre les mains droites des époux, prenait leur gauche, il attirerait le malheur sur le nouveau couple. Au xr siècle, la tapisserie de Bayeux où le duc Harold, les bras en croix, prête simultanément serment avec les deux mains sur deux reliquaires. Intensification du rituel redoublé ? Ou signe annonciateur du parjure de Harold qui, à la mort d’Edouard le Confesseur, s’empare du trône d’Angleterre à la place de l’héritier légitime Guillaume le Conquérant ? Dans cette hypothèse, sa main gauche annulerait par un faux-serment le geste sacré de la main droite.

Cependant, le système hiérarchique des valeurs qui domine la vie sociale, la pensée religieuse et l’idéologie anciennes ne s’exprime pas seulement dans l’opposition droite/gauche. Dans l’ordre des préséances, dans le déroulement des processions, comme dans le simple rituel domestique où le maître a le pas sur le serviteur et l’homme sur la femme, prédomine l’opposition de l’avant et de l’arrière, du premier rang et des suivants. Plus important encore est le couple dedans/dehors, qui fonde tous les processus d’inclusion et d’exclusion, d’élection et de marginalisation, dans les villes à l’abri de leurs murailles aussi bien que dans les monastères soumis à la clôture. Mais le mode de classification majeur est l’opposition du haut et du bas qui, mieux que tout autre, traduit directement le principe hiérarchique dans l’espace. Il rehausse le souverain, céleste ou terrestre, assis sur son trône au-dessus de ses sujets. Lui aussi se nourrit d’une métaphore corporelle : la tête, partie supérieure, noble, pensante, siège de l’âme, domine les pieds, instruments inférieurs, les plus vils, n’ayant au ras du sol d’autre fonction que de soutenir tout l’édifice. Dans la première moitié du XIIe siècle, alors que se mettent en place lesorganes de la monarchie féodale l’évêque de Chartres, Jean de Salisbury, exprime dans son traité politique Policraticus la métaphore organique du pouvoir royal : il assimile le souverain à la tête, les officiers aux mains, les bourgeois au ventre, les paysans aux pieds du grand corps hiérarchisé que forme idéalement le royaume. Cette conception du haut et du bas se combine souvent aux autres modes de classification pour organiser l’espace. A l’intérieur d’une église, clercs et laïcs, hommes et femmes se répartissent du « haut » en « bas » et de droite à gauche de la nef. Partout où des relations de pouvoir sont en jeu, cette organisation spatiale permet aux majores (nobles, clercs, hommes, vieux, etc.) d’exprimer leur supériorité sur les minores (roturiers, laïcs, femmes, jeunes, etc.).

Source : J.C. Schmidt, A la droite du père, in l’histoire,n°162. 1. Que vous apprend l’étymologie des termes droite et gauche ? 2. Démontrez qu’à travers l’histoire l’opposition entre la gauche et la droit conduit à des valeurs inégalement hiérarchisées 3. Quelles conséquences cela a-t-il sur les statuts accordés en fonction de la place occupée (à droite ou à gauche) 4. La société classe t’elle seulement l’individu en fonction de l’opposition droite gauche, expliquez.

2 - DEFINITION DU ROLE. Le rôle correspond à l’ensemble des comportements d’un individu qui sont attendus par les membres de la société, en fonction du statut qu’il occupe. Il en résulte que : • la société va imposer un système de norme qui lui est spécifique et qui va définir le comportement exigible de la part de l’individu en fonction du statut qu’il occupe • Si l’individu ne respecte pas le comportement exigible il sera sanctionné (exemple un élève dont l’absentéisme est récurrent) • Un même individu peut avoir plusieurs rôles (qui peuvent être contradictoire) en fonction des différents statuts qu’il occupe : l’individu n’est donc jamais totalement passif ;il dispose d’une liberté d’action lui permettant de s’adapter aux différents groupes auxquels il appartient . Exercice d’application Les gendarmes mènent une vie singulière, et pas uniquement du point de vue du travail... La caserne, en effet, est à la fois leur lieu de travail et de logement, formant une communauté mêlant collègues et bien souvent conjoint et enfants. Elle intègre donc la vie professionnelle et privée, ce qui n'est pas sans poser certaines difficultés. Sylvie Clément, sociologue rattachée au Centre de prospective de la gendarmerie nationale, a réalisé près d'une centaine d'entretiens avec des personnels de gendarmerie, mais aussi des responsables d'unité et des conjoints, afin de mieux cerner les vécus et les représentations liées à la vie en caserne. Elle note d'abord que la caserne renvoie à trois types d'images, chacune associée aux spécificités du travail des trois principaux corps de gendarmerie: une image de «proximité», dans la gendarmerie départementale; de «projection», pour la gendarmerie mobile; de «protection», pour la garde républicaine. Le gendarme départemental doit se comporter de manière irréprochable, à tout instant, du fait de sa proximité avec les habitants de la commune; la caserne est souvent vécue en termes d'astreinte morale permanente. Pour les gendarmes mobiles, il y a un «avant» et un «après» la mission, la caserne n'est ici qu'une base de travail. Ils vont davantage la considérer comme leur lieu de domicile, un «petit village» propice au repos. Source : S.Clément, Vivre en caserne à l'aube du XXI siècle. L'exemple de la gendarmerie, L'Harmattan, 2003. Questions : 1. A partir de la phrase en gras , expliquez en quoi pour les gendarmes , il ne peut y avoir plusieurs rôles correspondant à plusieurs statuts 2. Montrez que cette caractéristique touche différemment les corps de la gendarmerie.

C - LES RITES Les rites sont des pratiques codifiées obéissant à des règles précises qui symbolisent : • la communion des membres d’une collectivité, • leur acceptation d’un certain ordre des choses,



leur intégration à la société.

On peut distinguer deux grands types de rite : • Les rites de passage qui servent à marquer les étapes de la vie d’un individu ( exemple le baptême, le bizutage) • Les rites d’entretien de la relation qui ponctuent la vie sociale aussi bien dans ses manifestations symboliques et festives (ex Noêl) que dans ses aspects les plus quotidiens ( ex : se serrer la main) Remarque : Il faut distinguer le rite du comportement ritualiste qui correspond au cas de l’individu attache tant de prix aux règles qu’elles deviennent une fin en soi, et qu’elles ne sont plus rattachées aux valeurs qu’elles doivent perpétuer. Exercice d’application : Dans de nombreuses sociétés traditionnelles, les marques corporelles sont associées à des rites de passage à différents moments de l'existence ou, tout au moins, liées à des significations précises au sein de la communauté. Le tatouage a ainsi une valeur identitaire, il dit au cœur même de la chair l'appartenance du sujet au groupe, à un système social, il précise les allégeances religieuses, il personnalise en quelque sorte à travers cette mainmise culturelle. Au sein de ces sociétés, la lecture du tatouage renseigne sur l'inscription de l'homme dans une lignée, un clan, une classe d'âge; il indique un statut et proclame son affiliation à une totalité symbolique. Toute singularité de la part d'un individu signerait son exclusion de la communauté. Impossible de se fondre dans le groupe sans ce travail d'intégration que les signes cutanés impriment dans la chair. Une analogie s'impose entre les rites de passage des sociétés traditionnelles et les épreuves que les jeunes se donnent dans nos sociétés à travers ces jeux symboliques avec le corps. Mais les différences sont essentielles, à commencer par le fait que, dans nos sociétés occidentales, les aînés n'y participent pas, ne les organisent pas et qu'ils ne sont en rien un moment de transmission. Les modifications corporelles (tatouages,scarifications, etc.), même si elles miment parfois de manière explicite celles des sociétés traditionnelles, leurs sont bien éloignées en dépit du discours enthousiaste de ceux qui, dans nos sociétés, en revendiquent, sans les connaître, la filiation. ( … ) Autre différence : dans les société traditionnelles, les marques ne sont jamais une fin en soi comme elles le sont dans nos sociétés elles accompagnent de manière irréductible des rites de passage dont elles sont les traces définitives, elles disent le franchissement d'un seuil dans la maturation personnelle, le passage à l'âge d'homme l'accession à un autre statut social Elles sont un élément de la transmission par les aînés d'une ligne d'orientation et d'un savoir pour les novices qui en bénéficient. Elles ne sont que le moment corporel d'une ritualité plus large. L'identité n'est pas un choix personnel mais la conséquence d'une position au sein d'un groupe qui impose dès lors des droits et des devoirs et insère dans une symbolique difficile à modifier. La marque fixe donc un statut, ou plutôt le confirme, là où dans nos sociétés elle est une décision personnelle n'influant en rien sur le statut social même si elle colore la présence d'une singularité particulière. ( … ) Le recours au tatouage est cependant un mime de rite de passage pour celui qui attache une signification essentielle à sa marque et aux conditions de sa délivrance. S'identifiant alors de manière imaginaire à une société particulière, ou au légendaire du tatouage, il a dès lors l'impression de vivre le passage symbolique d'un monde à un autre par l'intermédiaire de son corps. Il invente une mythologie personnelle. Si le processus se rencontre parfois à travers le tatouage où l'engouement pour les signes tégumentaires est clairement lié dans l'esprit du jeune à un groupe culturel, il en va de même parfois pour la scarification, le branding, ou même le piercing. Seule importe ici la signification subjective. Le jeune, à juste titre, ne vit pas dans une volonté de fidélité ethnologique, son souci n'est pas là, il est dans l'adhésion à une vision du monde ou à un aspect de la culture de l'autre qui a retenu son attention. Source : D.Le Breton , tatouages et piercings ,… un bricolage identitaire ? Sciences humaines , n°132 , novembre 2002 Questions : 1. Pourquoi choisit-on aujourd’hui de se tatouer ? 2. Ces explications sont-elles valables pour toutes les sociétés ? 3. En quoi le tatouage peut-il être considéré comme un rite de passage dans les sociétés traditionnelles ? 4. Expliquez la phrase soulignée ; Montrez , en particulier , ce que recherche l’individu qui se fait tatouer dans les sociétés occidentales

SECTION III - LES DIFFERENTES APPROCHES DE LA CULTURE . I - L’APPROCHE CULTURALISTE . INTRODUCTION - UN PRECURSEUR : DURKHEIM . Comme l’explique Durkheim dans une perspective holiste la culture (qu’il nomme conscience collective) est : • un tout qui est extérieur aux individus qui composent la société • caractérisé par un système de normes et de valeurs relativement cohérent • qui s’impose aux individus sans recourir obligatoirement à la contrainte, qui a pour fonction d’assurer un lien entre les générations qui se succèdent.

A - LES PRINCIPES DE BASE DE L’ANALYSE CULTURALISTE. Les théoriciens culturalistes vont s’inscrire dans la filiation durkheimienne. Ils vont considérer que c’est l’adhésion des individus au modèle culturel spécifique à leur société qui en assure à la fois l’existence, le fonctionnement et la pérennité. Ils vont partager une conception qui les conduit à partir des postulats suivants : • une société particulière est caractérisée par sa culture et non par sa production matérielle : ils s’inscrivent donc dans une conception idéaliste (réfutant le matérialisme en particulier des économistes) • la culture est définie par un système de normes et de valeurs se caractérisant par leur cohérence (ils s’inscrivent donc plutôt dans une perspective holiste) • les individus vont intérioriser ce modèle culturel sous la forme d’une personnalité de base au cour d’un processus de socialisation ( la culture est donc acquise ) • les culturalistes refusent donc les justifications naturalisantes qui expliquent essentiellement le comportement des individus par des contraintes d’ordre physiologiques et psychologiques • la culture va déterminer des modèles de comportement assurant aux individus une sorte de guide pratique des usages de la société , permettant donc une prévisibilité des comportements qui conditionne leur intégration et la survie de la société

B - M MEAD : IL N’EXISTE PAS DE NATURE HUMAINE . EXERCICE DE COMPREHENSION : 10 p 146. QUESTIONS : - Complétez le tableau suivant : ARAPESH

MUNDUGOMOR

CHAMBULI

MODELE DE COMPORTEMENT MODELE D’EDUCATION INCULQUEE DIFFERENCIATION ENTRE LES SEXES - Répondez aux questions 2 ; 3

C - LIMITES DES ANALYSES CULTURALISTES Les théoriciens en particulier individualistes vont émettre un certain nombre de critiques qui visent à montrer les limites des analyses culturalistes : • le culturalisme développe une conception déterministe des phénomènes culturels : les individus censés accepter passivement à un conditionnement qui en fait des sortes d’automates. Or en réalité selon de nombreux auteurs dont Boudon : « de nombreux comportements doivent être analysés non comme le produit d’un conditionnement mais d’une intentionnalité » . C’est à dire que les individus peuvent faire des choix et sont donc amenés à opérer des arbitrages entre les différentes valeurs et normes caractérisant une société • Le culturalisme paraît relativement bien adapté aux sociétés traditionnelles que ses fondateurs ont étudié. Il fournit une grille de lecture beaucoup moins bien adaptée aux sociétés modernes. En effet ci se caractérisent par : - une perspective dynamique, une évolution perpétuelle des modèles de comportement des systèmes de normes et de valeurs. Alors que le culturalisme suppose une stabilité des modèles culturels - le culturalisme postule que chaque culture forme un tout indissociable. Or si cela peut s’avérer réaliste pour des sociétés de taille restreinte, c’est beaucoup moins crédible pour des sociétés complexes et hautement différenciées telles que les nôtres aujourd’hui.

II - LES ANALYSES INTERACTIONNISTES DE LA CULTURE .

Les théoriciens interactionnistes refusent de considérer que la culture est un tout cohérent extérieur au individus qui composent la société. Ils vont chercher à analyser les processus d’élaboration de la culture qui repose selon eux sur les interactions individuelles. Pour faciliter la compréhension de leur analyse on peut prendre le modèle d’un orchestre : • tous les membres de l’orchestre participent solidairement mais chacun à sa manière, à l’exécution d’une partition invisible. La partition c’est à dire la culture n’existe que par le jeu interactif des individus • le travail du sociologue qui étudie la culture consiste alors à analyser les processus d’interaction . • Mais pour cela il faut aussi tenir compte des contextes dans lesquels s’opèrent ces interactions car chacun impose ses règles et conventions. • Ainsi la pluralité des contextes explique le caractère : - pluriel - instable de la culture Conclusion : Par l’approche interactionniste il devient alors possible : • de penser l’hétérogénéité des cultures au lieu de s’évertuer (comme tentaient de le faire les théoriciens culturalistes) à trouver une homogénéité culturelle illusoire • le caractère dynamique et provisoire de toute culture qui n’est jamais figée mais en perpétuelle évolution

III – LA CONCEPTION DEVELOPPEE PAR PIERRE BOURDIEU (17 p150) -

P Bourdieu cherche à dépasser les deux conceptions théoriques dominantes qui, selon lui , ne permettent pas d’analyser la réalité : • la conception strictement déterministe conduisant à poser l’individu comme manipulé par des forces qui lui échappent , n’est pas adaptée aux sociétés modernes individualistes • la conception actionnaliste postulant un individu rationnel sans attaches sociales et familiales , ne lui paraît pas plus réaliste • paradoxalement , les deux conceptions , bien que développant des démarches opposées conduisent finalement à des résultats comparables : les individus n’ont pratiquement aucune liberté d’action , puisqu’ils sont : + soit déterminés par des forces qui leur échappent + soit prisonniers des effets d’agrégation conduisant à des résultats non souhaités et sur lesquels ils n’exercent pratiquement aucune maîtrise.

-

Bourdieu veut développer une analyse lui permettant de dépasser les contradictions mises en évidence dans les deux traditions : • chaque individu est caractérisé par une histoire ( une trajectoire familiale , personnelle ) , occupe une position sociale ( appartenance à un milieu ) qui déterminent un point de vue particulier sur le monde social : c’est l’habitus .C’est-à-dire un ensemble de dispositions que l’individu a incorporé , assimilé au cours du temps et qui lui font percevoir le monde d’une manière particulière et guident ses actions . L’habitus est donc l’ensemble des savoirs et des savoir-faire que l’individu a intériorisé qui lui permet de se comporter avec naturel , de s’adapter avec finesse à un milieu donné . • mais l’individu n’est pas seulement déterminé ; il est aussi un acteur dont la liberté ( certes surveillée ) n’est jamais inexistante . En effet , en fonction du système de valeurs intériorisé dans l’habitus , l’individu dispose d’une grille de lecture qui va lui permettre de choisir le comportement qui est le plus adapté aux buts qu’il cherche à atteindre . Ainsi ,l’habitus n’est pas figé , il évolue avec l’histoire de l’individu , par exemple sa trajectoire professionnelle .

PARTIE II - DES CULTURES . SECTION I - LES CULTURES NE SONT PAS HOMOGENES I - DEFINITION DE LA SOUS-CULTURE (19 p 152) Les sociétés modernes sont des sociétés complexes qui du fait de leur hétérogénéité imposent aux individus des modèles de comportement plus souples et moins contraignants que ceux des sociétés primitives. La diversité des catégories ou communautés qui caractérisent nos sociétés conduit alors à introduire la notion de sous culture c’est à dire :

Une sous-culture est le système de valeurs , normes et modèles de comportements, propre à un groupe social (les jeunes, les ouvriers, les occitans, etc.) lui permettant de se différencier et d’intégrer ses membres en développant une conscience collective sans pour autant s’opposer à la culture de la société. Ainsi : • la sous culture est en quelque sorte l’ aménagement d’un espace propre compte tenu des contraintes ou des opportunités des membres du groupe en fonction de leur place dans la société. • les valeurs et normes de la sous-culture reflètent au moins en partie la culture de la société. En effet partie prenante du système social global, le groupe le plus souvent emprunte, voire subit les modèles culturels de ce système.Mais il peut , inversement , être un élément innovateur générant de nouvelles normes et de valeurs . • les individus peuvent appartenir à plusieurs groupes et donc assimiler plusieurs sous-cultures qu’ils vont utiliser en fonction du contexte dans lequel ils se situent.

II – DEFINITION DE LA CONTRE-CULTURE La contre-culture est la culture d’un groupe social dont les valeurs, les normes et les modèles de comportement s’opposent au foyer culturel légitime de la société dans laquelle il réside. Il en résulte que : • La contre-culture se différencie de la sous-culture en ce qu’elle affirme son autonomie , voire même sa volonté de destruction de la culture dominante et légitime • Une contre-culture même quand elle affirme rejeter voire détruire la culture de la société dans laquelle elle se situe n’est jamais complètement autonome car les individus qui s’en réclament ont intériorisé la culture à laquelle ils s’opposent. • Les traits contre culturels ne sont souvent qu’une inversion (parfois violente et exacerbée) de la culture légitime, toute contreculture est donc une sous-culture. • En réalité loin d’affaiblir le système culturel légitime, la contre-culture contribue à le renouveler et à développer sa dynamique propre car dans la plupart des cas les mouvements de contre-culture ne produisant pas d’alternative à la culture qu’il dénonce.

EXERCICE DE COMPRHENSION : 21 p 153. Questions : 1. répondez aux questions 1à3 du livre. 2.

SECTION II - LA DIVERSITE DES CULTURES : DANS LE TEMPS EXEMPLE DE COMPREHENSION La fourchette apparaît à la fin du Moyen Age : elle sert surtout à prendre des mets dans le plat commun. Le riche trésor de Charles V comporte une douzaine de fourchettes. A l'inventaire particulièrement copieux de Charles de Savoie, où les ustensiles de table sont bien représentés, ne figure qu'une seule fourchette. On dira : « Quels progrès avons-nous faits par rapport à ces mœurs et usages ? » ; d'ailleurs, on ne voit pas toujours très bien qui se cache derrière ce « nous » ; celui qui pose la question, semble parfois, par une sorte d'identification, s'attribuer une part du progrès réalisé. On pourrait aboutir aussi à un jugement opposé : « Qu'est-ce qui a changé ? Quelques usages tout au plus ! ». Plus d'un observateur serait tenté de juger ces usages comme il jugerait de nos jours les mœurs de table de certains enfants : « Si un homme raisonnable leur avait expliqué que leur manière de manger n'était ni appétissante ni hygiénique, s'il leur avait appris à se servir d'une fourchette et d'un couteau, les mauvaises habitudes auraient rapidement disparu. » Mais il est impossible d'isoler le comportement à table du contexte social. Les « contenances de table » ne constituent qu'un fragment — certes fort caractéristique — du comportement social dans son ensemble, tel qu'il résulte des règles imposées. Son niveau répond à une structure sociale déterminée. Il s'agit donc d'en examiner la nature.Le comportement de l'homme médiéval n'était pas moins lié à l'ensemble de ses formes d'existence, à la structure de sa vie que notre comportement et notre code social à notre genre de vie et à la structure de notre société. Il arrive qu'un petit événement éclaire les raisons de la solidité de ces mœurs et nous montre qu'il ne s'agit pas uniquement d'un élément « négatif », d'un « manque de civilisation » ou d' » information » comme nous sommes trop facilement portés à le croire ; nous nous rendons compte que ces mœurs répondaient à un besoin intérieur de ces hommes, qui les jugeaient, sous la forme qui leur était familière, utiles et nécessaires. Au XI°siècle, un doge vénitien épousa une princesse grecque. Dans les milieux byzantins auxquels elle appartenait on se servait, de toute évidence, de fourchettes. Nous apprenons en effet que la princesse portait sa nourriture à la bouche « au moyen de petites fourches en or et à deux dents».Ce fait provoqua à Venise un éclat sans précédent : « Cette nouveauté passa pour une marque de raffinement si outré, que la dogaresse fut sévèrement objurguée par les ecclésiastiques, qui attirèrent sur elle le courroux divin. Peu après, elle était atteinte d'une maladie repoussante et saint Bonaventure n'hésita pas à déclarer que c'était un châtiment de Dieu. » II a fallu attendre cinq cents ans pour que la structure des rapports humains se modifiât de telle manière qu'on ressentait le besoin général de cet instrument. A partir du XVI° siècle, la fourchette s'implanta, venant d'Italie, d'abord en France, puis en Angleterre et en Allemagne, au moins dans les couches sociales supérieures : au début elle servait à prendre les mets dans le plat commun. Henri III en importa l'usage en France, probablement de Venise. On se moquait de ses courtisans et de leur manière « affectée » de se tenir à table. Il est fort probable qu'au début ils étaient peu habitués au nouvel instrument. Les gens racontaient en effet que la moitié de la nourriture tombait de la fourchette « entre le plat et la bouche ». Ce que nous considérons comme une coutume naturelle parce que nous y sommes habitués et conditionnés depuis notre plus tendre enfance ne fut accepté et acclimaté que lentement et péniblement par la société. Cela ne s'applique pas seulement à des objets en apparence peu importants comme la fourchette,

mais aussi à des comportements qui nous semblent aujourd'hui plus significatifs et plus essentiels . Encore au XVII° siècle, la fourchette était essentiellement un objet de luxe en or ou en argent dont se servait la couche supérieure. L'accueil que cette société fit à la « nouveauté » met en évidence un autre fait : des hommes qui mangeaient comme les hommes du Moyen Age, qui prenaient la viande dans le même plat avec les doigts, qui buvaient le vin dans la même coupe, qui lampaient la soupe dans le même bol ou dans la même assiette — sans parler des autres particularités de leur comportement que nous passerons en revue plus tard — entretenaient entre eux des rapports différents des nôtres ; ces différences n'affectaient pas seulement leur conscience claire et raisonnée mais également leur vie émotionnelle dont la structure et le caractère étaient différents des nôtres. Leur « économie affective » était orientée en fonction de relations et d'attitudes qui, comparées au conditionnement émotionnel auquel nous sommes soumis, nous paraissent pénibles ou du moins peu attrayantes. Ce qui faisait défaut dans ce monde « courtois » ou ce qui n'existait pas dans la même mesure qu'aujourd'hui, c'était ce mur invisible de réactions affectives se dressant entre les corps, les repoussant et les isolant, mur dont on ressent de nos jours la présence au simple geste d'un rapprochement physique, au simple contact d'un objet qui a touché les mains ou la bouche d'une autre personne ; il se manifeste déjà dans le sentiment de gêne que nous éprouvons en assistant à certaines fonctions physiques, et très souvent à leur évocation, il se manifeste aussi dans le sentiment de honte qui s'empare de nous quand certaines de nos fonctions physiques sont exposées aux regards des autres, et parfois même quand nous prenons conscience de leur existence.

SOURCE : N.Elias , La civilisation des mœurs , Presses Pocket , 1975 . QUESTIONS : - Caractérisez les manières de table au Moyen Age , au 16 ème siècle , à la fin du 17 ème siècle . Quel vous semble être le fil directeur qu’elles ont suivi ? - Montrez que l’introduction des manières de tables dans les différentes catégories sociales suit un mécanisme social que vous caractériserez . - Expliquez pourquoi , selon N.ELIAS : « rien dans les manières de table ne va de soi , rien ne peut résulter d’un sentiment de gêne naturel » ?

SECTION III - CULTURE : ENTRE INTOLERANCE ET POUVOIR I - CULTURE ET ETHNOCENTRISME . Comme l’indique Lévi-Strauss, la majorité des sociétés considèrent que « l’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique parfois même du village ». Ceci les conduit à s’autodésigner du nom d’homme et donc à refuser aux autres peuples le statut d’être humain. Ainsi, les hommes ont tendance à tenir pour naturel ce qui est culturel, ce qui les conduit à porter des jugements dévalorisants sur les autres cultures c’est à dire à être ethnocentriste (cf. chapitre 1)

Exercice d’application : On sait (...) que la notion d'humanité, englobant, sans distinction de race ou de civilisation, toutes les formes de l'espèce humaine, est d'apparition fort tardive et d'expansion limitée. (...) Pour de vastes fractions de l'espèce humaine et pendant des dizaines de millénaires, cette notion paraît être totalement absente. L’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village ; à tel point qu'un grand nombre de populations dites primitives se désignent d'un nom qui signifie les « hommes » (ou parfois - dironsnous avec plus de discrétion – les «bons», les «excellents», les «complets»), impliquant ainsi que les autres tribus, groupes ou villages ne participent pas des vertus ou même de la nature humaines, mais sont tout au plus composés de «mauvais» de «méchants», de «singes de terre » , ou d’ « œufs de pou ». Ainsi se réalisent de curieuses situations où deux interlocuteurs se donnent cruellement la réplique . Dans les grandes Antilles , quelques années après la découverte de l’Amérique , pendant que les Espagnols envoyaient des commissions d’enquête pour rechercher si les indigènes possédaient ou non une âme , ces derniers s’employaient à immerger des blancs prisonniers , afin de vérifier par une surveillance prolongée si leur cadavre était , ou non , sujet à la putréfaction . Source : C.Lévi-Stauss , Race et histoire , 1961 Questions : 1. Quelle confusion font les peuples qui considèrent que « l’humanité cesse aux frontières de la tribu » ? 2. La réaction visant à nier l'humanité des étrangers est-elle spécifique aux sociétés dites primitives ? 3. Après avoir donné la définition de l’ethnocentrisme , montrez que cette attitude en est un exemple

II - LES CULTURES SONT HIERARCHISEES Comme l’indique D Cuche: « si toutes les cultures méritent le même attention et le même intérêt de la part du chercheur, cela ne permet pas d’en conclure qu’elles sont toutes socialement reconnues de même valeur » Il existe en effet une hiérarchie de fait entre les cultures qui résulte de la hiérarchie sociale. Dés lors parler de culture dominante ou de culture dominée , c’est recourir à des métaphores, dans la réalité ce sont des groupes sociaux qui sont en rapport de domination et de subordination les uns par rapport aux autres .

Exercice d’application : 1 p 156 Questions : 1. Question 2 2. A quels groupes sociaux appartiennent Mr L. et Mr I ?

3. 4.

Quelle est la culture la plus valorisée ? Pourquoi ? Qu’est-ce-qu’une culture légitime ?

SECTION IV - DEUX ECUEILS : LA MARCHE VERS UNE CULTURE DITE CIVILISEE OU LE RELATIVISME CULTUREL I - LA MARCHE VERS UNE CULTURE DITE CIVILISEE A- LES THEORIES EVOLUTIONNISTES A l ‘époque des lumières s’est développé le courant évolutionniste évoquant l’adoucissement des mœurs, le développement des arts, le respect des institutions politiques dont les effets sont ambivalents : • il est un facteur de progrès car il postule l’unité du genre humain donc rejette l’idée de race. • mais il n’est pas sans dangers car il considère que : - il y aurait un progrès des civilisations humaines - ce progrès serait historiquement nécessaire, il existerait des lois de l’évolution applicables à toutes les sociétés humaines - l’histoire de l’humanité suivrait une évolution linéaire et continue orientée vers un avenir meilleur - Ce progrès traduirait un perfectionnement des sociétés qui passerait du simple au complexe : du sauvage inférieur au barbare pour atteindre enfin le stade de la civilisation Les postulats sur lesquels ce courant repose sont fortement contestables car : • contrairement ce que postulent les évolutionnistes , on ne peut affirmer que les sociétés primitives sont caractérisées par la simplicité de leur système social et culturel et que nos sociétés seraient plus complexes. Certes les peuples andins n’utilisaient pas la roue même s’ils la connaissaient mais ils avaient développé des états centralisés dont la complexité n’a rien n’a envié aux nôtres. • donc contrairement aux pré-supposés des évolutionnistes il n’y a pas de trajectoire historique unilinéaire de l’humanité, l’ordre d’apparition des phénomènes est variable selon les sociétés , les logiques historiques sont irréductibles à toute notion de nécessité. • L’idée que l’intégration progressive des peuples non civilisés, des sauvages soient souhaitables est d’autant plus contestable qu’elle a souvent servi de justification à la colonisation .

B - RISQUENT DE GENERER DES DERIVES : L’ETHNOCIDE ET LE GENOCIDE L’ethnocentrisme peut ainsi mener au racisme qui postule : • qu’il existerait des différences d’ordre naturel entre les peuples : des races • qui permettraient de justifier une supposée supériorité d’une race sur les autres • dont la pureté serait menacée par les peuples définies comme inférieurs • afin d’éliminer tout risque de mélange des races serait alors mis en œuvre un génocide un génocide peut être défini comme l’extermination physique systématique d’une population (exemple le génocide du peuple juif) L’ethnocide doit selon les sociologues et ethnologues être différencié du génocide : • comme l’indique P Clastres : « le génocide assassine les peuples dans leurs corps, l’ethnocide les tue dans leur culture ». l’ethnocide peut ainsi être définie comme culture d’un peuple

une volonté d’extermination systématique de la

C’est l’exemple de l’Amérique du Sud après 1492 : - l’Europe catholique imposa son autorité et soumit les indiens à l’esclavage - mais elle voulut en plus extirper l’idolâtrie - pour cela elle interdit et réprima par la force tout ce qui pouvait avoir un caractère sacré dans les cultures indiennes - le christianisme ne s’attaqua pas au corps mais à l’âme qu’il détruisit le plus souvent en voulant la redresser au nom d’une prétendue civilisation.

Remarque : ethnocide et génocide se recoupent en partie car le meurtre de la culture signifie la destruction de la personne dans son identité profonde et la conduit donc à une déchéance physique et morale qui n’est souvent qu’une mort différée.

Exercice d’application : Dans les années 1970 , des militants amérindiens ont lancé contre le gouvernement américain l’accusation de « génocide » , celui-ci perpétré à l’encontre des populations amérindiennes .Le génocide couvrait selon eux plusieurs siècles , depuis les grands massacres de l’époque coloniale jusqu’à l’époque contemporaine , où l’on pouvait constater des pratiques eugénistes ( stérilisation de femmes notamment) ou des enlèvements d’enfants par des familles blanches ( …) La quasi-totalité des populations amérindiennes a de fait disparu en quelques siècles .Mais quel terme convient-il d’utiliser pour désigner un tel phénomène ? ( …) Selon les spécialistes , il vaudrait cependant mieux parler d’ »ethnocide » plutôt que de génocide . En effet , même si on est dans l’impossibilité d’estimer l’ampleur de la population amérindienne avant la conquête du Nouveau Monde ( peut-être 5 millions aux Etats-Unis ) , on est certain que la cause principale du déclin démographique de ces populations fut l’action fulgurante de virus et microbes transmis aux autochtones lors des premiers contacts .Par ce biais , plus de 80% de la population a disparu des suites de varioles , de grippes , oreillons , etc . ( …) Il reste que de nombreux massacres furent commis , notamment par l’armée , sur des populations civiles , dont femmes et enfants , avec dans certains cas la volonté délibérée d’extermination d’un groupe d’indiens : ce fut le cas à Sand Creek ( 1864) et Wounded Knee ( 1890 ) .On relève aussi des déportations de populations et une volonté d’affaiblir les indiens , en introduisant chez eux de l’alcool ou en épuisant les ressources naturelles ( par élimination des bisons notamment ) . On peut donc parler d’ »actes génocidaires » particuliers .Mais comme en aucun cas l’ordre de tuer massivement les Amérindiens n’est venu de la plus haute autorité , il serait faux de parler du génocide de ces peuples .Le déclin de la population par la maladie , les problèmes d’acculturation entraînant une perte de repères identitaires , la réalité de véritables massacres , …tout cela constitue un ethnocide , non un génocide . Source : R. Meyran , le cas amérindien , Sciences humaines , n°170 , avril 2006 Questions : 1. Distinguez génocide et ethnocide 2. En quoi selon l’auteur , peut-on parler d’ethnocide et non de génocide pour le cas amérindien ?

II - LE RELATIVISME CULTUREL A - VERS UNE MACDONALDISATION DE LA CULTURE ? (23 p 154) Certains sociologues dont A Mattelart : • s’inquiètent d’une tendance à l’uniformisation culturelle qui risquerait de conduire à terme à la disparition des cultures les plus fragiles et les plus minoritaires. Ce qui conduirait à un appauvrissement de la diversité culturelle • cette uniformisation qui a pu être dénommée la mac donaldisation de la culture résulterait : - d’une consommation de masse dont les symboles sont aujourd’hui universels ( ex le mac do ou le coca cola) - du développement des réseaux techniques de l’information en temps réel ( cf. CNN) - de la mondialisation des économies résultant du développement du libre-échange censé apporter à tous croissance et bien-être.

B - LES RISQUES DE DERIVE DU RELATIVISME CULTUREL. • •

Le relativisme culturel est souvent compris comme un principe préconisant la neutralité à l’égard des différents cultures, car toute production humaine n’a de sens que dans le contexte de la culture qui l’a fait naître et donc on doit se garder de tout jugement de valeur assimilable à de l’ethnocentrisme Mais cette conception n’est pas sans danger : - puisqu’elle peut conduire à considérer que toutes les pratiques sont également respectables puisqu’elles ont sens dans leur contexte culture. - la neutralité éthique (louable) peut alors conduire à cautionner des pratiques sociales s’opposant aux droits fondamentaux établis par la déclaration des droits de l’homme (excision, guerre sainte, esclavage)

EXERCICE DE COMPREHENSION : S'il n'est plus possible de fonder une morale sur un dogme unique préexistant, il est cependant pensable de rationaliser a posteriori des morales particulières. Cela peut conduire à une universalité de fait, obtenue par consensus, exprimée en particulier dans certaines déclarations internationales telles que la Déclaration universelle des droits de l'homme. Pourtant, cette déclaration est parfois accusée d'ethnocentrisme, reflétant trop nettement les valeurs occidentales et imposant en quelque sorte un colonialisme culturel aux autres peuples. Est notamment critiquée la primauté du droit des individus, orientation très différente, par exemple, de celle adoptée par les sociétés traditionnelles d ‘Afrique noire, qui

insistent sur l'appartenance de l'individu à la communauté. Le caractère laïque de la déclaration est aussi dénoncé, comme le montre cette intervention d'un représentant de la république iranienne devant l'ONU : « La Déclaration universelle des droits de l'homme, qui illustre une conception laïque de la tradition judéo-chrétienne, ne peut être appliquée par les musulmans et ne correspond nullement au système de valeurs reconnu par la république islamique d'Iran ; cette dernière ne peut hésiter à en violer les dispositions, puisque il faut choisir entre violer l’islam ou les conventions »

SOURCE : les droits de l’homme, ultime valeur universelle? In les valeurs en questions, sciences humaines, n°79, janvier 1998. QUESTIONS : - Quels sont les trois paragraphes que l’on peut faire apparaître, donnez un titre à chacun reflétant l’idée principale du texte ? - La position iranienne vous semble t’elle acceptable ?

SECTION V - LA RENCONTRE DES CULTURES I - DEFINITION DE L’ACCULTURATION (20 p 152) Selon la définition classique de Redfield, Linton et Herskovits l’acculturation est « l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraîne des changements dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes » Ainsi : • chaque société possède un foyer culturel qui la caractérise, un noyau dur en fonction duquel elle sélectionne les apports extérieurs : elle ne les intègre que dans la mesure où ils sont compatibles. • il est ainsi très rare que, malgré la violence du choc culturel que peut représenter l’acculturation (par exemple en cas de colonisation), la culture primitive disparaisse complètement. Généralement la culture survit en réinterprétant les traits culturels compatibles. • L’acculturation s’opère d’ailleurs rarement à sens unique, R Bastide parle ainsi de double acculturation afin de qualifier les répercussions que la rencontre des cultures à sur chacune des sociétés . • Néanmoins la capacité d’une culture a influencé l’autre est inégale selon les rapports de pouvoir qu’elles entretiennent . En particulier l’intégration d’éléments nouveaux sera d’autant plus faciles que les groupes dominants seront les porteurs des nouvelles valeurs ou normes.

II - LES PROCESSUS DE L’ACCULTURATION Les processus acculturatifs varient mais ces variations ne s’opèrent pas au hasard. On peut ainsi dégager un certains nombre de types : • Suivant que l’acculturation s’opère dans l’amitié (ex l’apport d’éléments culturels US après la libération) ou dans l’hostilité (en cas de colonisation forcée) • Suivant que les cultures sont proches (exemple : le processus de construction d’une Europe culturelle), ou éloignées et peu compatibles(exemple : la rencontre des cultures européennes et africaines au 19 ème siècle) • Suivant que les populations en contact sont démographiquement égales (exemple l’amitié franco-allemande )ou au contraire que l’une est majoritaire (exemple :les indiens d’Amérique du Nord face aux colons) • Enfin suivant le lieu où se produisent la rencontre. Les processus d’acculturation sont ainsi très différents dans le cas ou le contact s’opère dans une algérien colonisée ou quand un immigré algérien vient travailler en France. Malgré ces variations on peut dégager un certain nombre de constances qui caractérisent le processus dynamique dans lequel s’opère l’acculturation : • on constate d’abord une période d’opposition de la culture native à la culture conquérante ou dominante • puis si le contact se prolonge se produit une sélection par la culture native des traits offerts par la culture conquérante : certains traits sont acceptés et deviennent dés lors partie intégrante de la nouvelle culture en formation, alors que d’autres sont refusés pour cause d’incompatibilté. • On distingue alors généralement trois types de conséquences : - l’adoption qui peut conduire à l’assimilation c’est à dire à la disparition d’une des deux cultures qui acceptent intégralement les valeurs de l’autre, mais elle doit être volontaire , sinon la culture dominée continue d’imprégner la culture dominante - la combinaison c’est à dire la constitution d’une culture syncrétique ( ou métisse) c’est à dire que de la rencontre des deux cultures naît une culture nouvelle qui peut être une véritable synthèse ou une configuration éclectique adaptable selon les comportements et les situations. - la réaction à cause de l’oppression ou des conséquences négatives imprévues résultant de l’adoption de traits étrangers peut s’opérer un processus de contre-acculturation, c’est à dire un mouvement de refus actif de la

culture dominante qui peut générer une contre culture préconisant la restauration du mode de vie antérieur au contact (mode de vie lui-même réinterprété donc largement mythique) Remarque : • contrairement à ce qui est souvent affirmé (au moins implicitement)l’acculturation ne produit pas des êtres hybrides, malheureux et inadaptés.. Ce type d’affirmation repose sur l’idée (fausse) que le métissage culturel serait un phénomène négatif voire pathologique traduisant une perte de repères irréparable. • Il faudrait inverser la perspective : aujourd’hui on ne part plus de la culture afin de comprendre l’acculturation mais de l’acculturation pour mieux appréhender la culture. En effet aucune culture n’existe à l’état pur, identique à elle-même depuis toujours. Le processus d’acculturation est un phénomène universel : toute culture est un processus permanent de construction, déconstruction et reconstructions. Certains préconisent alors selon D Cuche de « remplacer le mot culture par celui de culturation pour souligner cette dimension dynamique de la culture »

Exercice d’application : La presse anglophone indienne a célébré les transformations des traditions familiales et des rapports de sexe induites par la globalisation, mais cela est surtout vrai pour les plus riches. Beaucoup de femmes disent aux spécialistes des médias que la série «Ally McBeal» «montre comment les femmes pensent». Les emplois à haut salaire et la célébration médiatique des femmes menant carrière amènent de plus en plus de femmes aisées à travailler - et de plus en plus d'hommes aisés à l'accepter. Adoptant la mode occidentale, ces femmes s'affranchissent de plus en plus de leur assignation au foyer. Et les étudiantes qui lisent les romans à l'eau de rosé anglais adhèrent avec enthousiasme à l'idée du mariage d'amour. Mais du côté des classes moyennes, les hommes, bien que consommateurs de médias internationaux, n'ont pas changé leur conception de la famille et des rapports de sexe. N'ayant pu tirer parti des opportunités économiques qui alimentent les nouveaux styles de vie, beaucoup d'entre eux résistent activement à ce qui, dans les médias et images étrangers, est vécu comme une perturbation. S'ils ont souvent un diplôme universitaire et un bon travail, il manque à ces Indiens les compétences en anglais et les contacts internationaux qui leur permettraient de participer pleinement à la nouvelle économie globale. ( … ) La globalisation culturelle a en revanche révolutionné leur consommation médiatique. L’accès à la télévision est passé de 10 % de la population urbaine en 1990 à 75 % en 1999, et les films étrangers sont projetés dans les cinémas des grandes villes. En 1991 et 2001, j'ai interviewé des cinéphiles de la classe moyenne dans la petite ville de Dehra Dun. En 1991, aucun de ces 22 jeunes hommes n'avait vu de film hollywoodien. En 2001, sur 32, ils étaient 16 à en regarder régulièrement.Et 22 d'entre eux regardaient la télévision câblée, qui n'existait pas dix ans plus tôt .Dans les programmes télévisés occidentaux et les films d’Hollywood que regardent ces hommes de la class moyenne , l’amour est au fondement du mariage . Les films hindis, influencés par ces médias, mettent aussi de plus en plus souvent en scène la quête de l'amour. Pourtant, les hommes que j'ai interviewés en 2001 restent aussi attachés au mariage arrangé que ceux que j'avais interviewés avant le déluge médiatique. Un étudiant ingénieur en second cycle universitaire dit aimer les films d'amour, mais reste convaincu que «dans la vie réelle, un mariage d'amour est impossible». Un autre étudiant de 19 ans admet aussi que les mariages d'amour ne sont pas «possibles dans la vraie vie». Son film favori met en scène un professeur qui encourage ses élèves à rechercher l'amour, mais il reste certain «qu'aucune des filles que je pourrais me trouver ne serait aussi bien que celle que mes parents vont trouver». Alors que les médias célèbrent l'indépendante Ally McBeal, qui travaille dans un cabinet d'avocats, les hommes de la classe moyenne indienne cherchent toujours à limiter la liberté des femmes. un cabinet d'avocats, les hommes de la classe moyenne indienne cherchent toujours à limiter la liberté des femmes ; Tashin, 25 ans, va au cinéma deux fois par semaine, et explique fièrement que celle qui est sa femme depuis sept ans reste à la maison car elle n'aime pas les «robes séduisantes des héroïnes, et elle est tellement casanière qu'elle refuse même d'aller voir des films avec son mari». Quand les hommes discutent de leurs héroïnes préférées, ils insistent sur leur modestie et leur féminité. Tashin n'aime pas beaucoup les héroïnes d'aujourd'hui, car il trouve qu'elles montrent trop leur corps. Ces hommes, comme la plupart, veulent des femmes qui ne sortent pas souvent et se consacrent à aider leur prochain. Ils restent également attachés aux privilèges masculins. Certains d'entre eux interdisent la télévision câblée à leurs femmes, soeurs et filles, car ils pensent que cela va encourager leur indépendance. Un dessinateur industriel, qui vient de faire un mariage arrangé, aime les films d'Hollywood et la télévision par câble, mais reste gêné par les programmes qui disent «qu'un frère doit laisser sa sœur aller au cinéma avec son petit ami». Les attitudes de ces hommes s'enracinent dans la réalité économique et familiale à laquelle fait face la classe moyenne indienne. Les jeunes hommes doivent compter sur le soutien parental durant les premières années du mariage, et souvent vivre sous le même toit qu'eux. Les femmes de la classe moyenne manquant des contacts et des compétences en anglais nécessaires pour postuler aux nouveaux emplois, leurs maris préfèrent qu'elles travaillent à la maison plutôt que dans des emplois mal payés. Ces réalités - et l'intérêt des hommes à maintenir leur contrôle - sapent toute possibilité d'accepter les mariages d'amour et la libération de la femme promue par les médias.

Les hommes de la classe moyenne indienne rejettent donc les messages des médias étrangers qui mettent en cause les rapports traditionnels entre les sexes. Mais ils accueillent volontiers d'autres messages - de la célébration de la violence masculine à l'objectification de la femme - car ils correspondent à leurs idées sur le pouvoir et les privilèges masculins et les alimentent. Aujourd'hui, la télévision câblée et les films étrangers accentuent l'attrait pour la violence. Dans les salles de cinéma, les Indiens continuent de crier et d'applaudir avec enthousiasme quand les héros guerriers du cinéma hindi frappent leurs adversaires ( … ) Ainsi, plutôt que d'adopter les nouveaux idéaux présentés par les médias occidentaux, la plupart des hommes de la classe moyenne indienne n'acceptent que les messages qui les confortent dans leurs avantages. Pour les riches, la contestation des mariages arrangés introduite par les médias internationaux fait sens parce que les nouvelles ouvertures économiques permettent à davantage de jeunes couples d'être indépendants. Ils peuvent mettre les nouveaux idéaux en pratique. Les hommes de la classe moyenne n'ayant pas profité de ces ouvertures, la globalisation culturelle a échoué à transformer leur vision de la famille. Au lieu de ça, elle a simplement apporté de nouvelles images que les hommes utilisent pour renforcer leurs anciennes habitudes. Source : S.Derné , Cinéma , séries télé et mariages arrangés en Inde » , Sciences humaines , n°170 , avril 2006 Questions : 1. Quels phénomènes sont à l’origine des transformations sociales en Inde depuis le milieu des années 90 ? 2. Ces transformations touchent-elles toute la population de la même manière ? Pourquoi ? 3. Montrez que la plupart des hommes de la classe moyenne sélectionnent des traits de la culture occidentale et les réinterprète

Thème de compréhension : les pratiques alimentaires ( cf TD ) La baleine, exception culinaire nippone Au coeur du quartier jeune de Shibuya, le Kujira-ya - le Restaurant de la baleine - est flambant neuf. Le vénérable établissement, vieux de plus d'un demi-siècle, célèbre pour ses menus de baleine, a été rénové il y a un an. Ses salles et salons particuliers en tatamis reproduisent une atmosphère traditionnelle. Au menu, de la baleine : crue (y compris du coeur), fumée, en ragoût, frite, à la coréenne, à l'indienne ou grillée comme un steak, en soupe... On ne compte pas moins d'une cinquantaine de plats. Le clou étant une friture de baleine au fromage... Le Kujira-ya achète une baleine entière, et son chef cuisinier en fait des plats de la tête à la queue. A la carte ou au menu dégustation, un repas coûte dans les 50 euros, et Kujira-ya fait salle pleine en fin de semaine. A Tokyo, une centaine de bistrots à saké servent de la viande de baleine parmi d'autres petits plats et amuse-gueule. Mais guère plus d'une trentaine à travers le pays sont spécialisés et ne servent que du cétacé, certains allant jusqu'à proposer les organes génitaux de l'animal. C'est dans les quatre ou cinq ports de baleiniers qu'ils sont les plus nombreux. Crue, la viande de baleine, rouge comme celle du boeuf, s'accommode bien avec le saké, disent les amateurs. Pour beaucoup, elle est un peu fade, et, à moins d'apprécier d'avoir dans son assiette comme un steak saignant qui a une saveur d'eau de mer, elle peut laisser indifférent. Au Kujira-ya, comme au Taruichi, autre restaurant spécialisé du quartier nocturne de Shinjuku, à Tokyo, l'atmosphère est bon enfant. Chaude comme celle de tous les bistrots où l'on boit force saké. Pour les Japonais de la génération née au lendemain de la guerre, la viande de baleine rappelle l'enfance : jusqu'au début des années 1960, le Japon était pauvre et la viande de baleine faisait partie de l'ordinaire des cantines scolaires. Elle était bon marché et riche en protéines animales. Aujourd'hui, elle n'est guère appréciée des jeunes. Mais la virulence de la bataille entre partisans et adversaires de la chasse a donné un tour émotionnel à cette tradition culinaire nippone. "La baleine est devenue la 'vache sacrée' des Occidentaux", dit un jeune convive venu avec sa femme et son fils. Une antienne souvent entendue en réaction aux pressions étrangères. Notre interlocuteur reconnaît ne pas spécialement aimer la viande de baleine, mais être irrité par ce qu'il considère comme un "impérialisme culinaire". La baleine n'est-elle pas une espèce menacée ? "Il y a différentes espèces de baleines. Certaines doivent être protégées, mais pas toutes", rétorque-t-il. La majorité des Japonais mange rarement de la baleine ou ne l'aime guère. Les partisans de la chasse font valoir qu'en raison de sa rareté elle est trop chère. C'est sans compter peut-être avec l'évolution du goût des jeunes générations, bien qu'à Hakodate (Hokkaido) la baleine soit passée dans le fast-food sous forme de friture sur le modèle du Kentucky Fried Chicken. Selon une enquête commanditée à Nippon Research Center par Greenpeace, 60 % des Japonais sont opposés à la chasse commerciale et 20 % n'ont jamais mangé de baleine de leur vie. Les cétacés consommés proviennent de "la chasse à fin scientifique" autorisée par le moratoire, mais dont les adversaires estiment qu'elle revient à une chasse commerciale déguisée. La baleine occupe une place particulière dans l'histoire de la pêche au Japon. Dans les ports baleiniers, de petits sanctuaires honorent les "âmes" des animaux sacrifiés à l'appétit des hommes, et la cuisine à base de baleine a ses lettres de noblesse : elle figure dans un livre de recettes du XVe siècle. La pêche a été un ferment d'identité et de solidarité des communautés de pêcheurs, et les baleiniers font valoir qu'alors que l'Occident a décimé les mers pour tirer uniquement de l'huile des baleines, "dans (leur) cas, on ne jette rien". Tout est utilisé à des fins alimentaires ou industrielles. Philippe Pons Article paru dans l'édition du 24.06.06 PAP N'DIAYE, CHERCHEUR À L'ECOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES (EHESS), HISTORIEN DES MONDES NOIRS

"L'intégration par le sport est un miroir aux alouettes" LE MONDE | 08.07.06

Pourquoi l'équipe de France, à la différence des autres, compte-t-elle autant de joueurs noirs ? Encore exceptionnelle dans les années 30, la présence de Noirs dans l'équipe de France s'est accentuée à partir de ces années 19601970, années où les flux migratoires venant des anciennes colonies se sont développés. Or, la France a eu un empire colonial plus vaste que ne l'a été celui de pays comme l'Italie ou l'Allemagne. La Grande-Bretagne, si elle a eu un grand empire, n'a que très peu de joueurs qui en sont issus. Car outre-Manche, il a longtemps existé une réticence à l'emploi de joueurs noirs dans l'équipe nationale. En France, on a intégré plus simplement les joueurs de couleur, au nom de leur qualité propre, et non de leur couleur de peau. Ainsi, les joueurs de l'équipe de France retracent une carte de l'ancien empire français presque complète, à l'exception de l'Indochine : on y retrouve les vieilles colonies (Martinique, Guadeloupe, Guyane), l'Afrique du nord (Algérie), l'Afrique occidentale française (Mali, Sénégal) et même l'Afrique équatoriale française (Congo).

Comment expliquer qu'il y ait une telle identification à cette équipe de France ? L'attachement à l'équipe nationale n'est pas affaibli par le fait qu'elle compte une majorité de joueurs noirs. Au contraire. Beaucoup de ceux qui descendent sur les Champs-Elysées sont issus de l'immigration et s'identifient d'autant plus à cette équipe qu'elle représente la diversité. Il y a une double identification : une identification nationale à la France et une identification que j'appellerai "minoritaire". Les minorités visibles éprouvent une fierté supplémentaire à ce que des hommes d'origine non métropolitaine fassent gagner la France. Les minorités savent très bien d'où viennent les joueurs. Chacun se projette sur un joueur qui vient de la même région que lui. N'y a-t-il pas un paradoxe à ce que la société aujourd'hui soit fière des joueurs noirs, alors qu'il y a huit mois, au moment des émeutes de banlieues, les Noirs étaient stigmatisés ? Pour la population en général, il se produit un phénomène de déracialisation. La notoriété des joueurs tend à gommer les stéréotypes les plus négatifs qui pèsent sur l'apparence noire. On peut donc être un supporter enthousiaste de Henry, Vieira et Thuram, et dans le même temps avoir un comportement discriminatoire, raciste.

L'intégration par le sport n'est-elle pas un mythe ? Les Noirs sont loin d'être aussi présents dans les autres secteurs de la société. C'est un double mythe. Car d'une part cela concerne une toute petite minorité de personnes. L'intégration par le sport est un miroir aux alouettes qui peut pour certains avoir des conséquences dramatiques. D'autre part le sport, même lorsqu'il s'exprime de façon joyeuse, n'abolit pas les stéréotypes racistes qui veulent notamment que les Noirs se caractérisent par leurs prouesses sportives, leurs forces physiques : elles les renforcent au contraire. Personne n'est donc surpris de voir que les Noirs réussissent en sport. Pas même les racistes. Pour que les victoires sportives favorisent la lutte contre les discriminations, il faudrait que les joueurs s'investissent, de manière plus évidente, dans des domaines extra-sportifs, dans la vie civique. Or ce n'est pas encore le cas, à l'exception de Lilian Thuram qui a, lui, fait preuve d'un énorme courage alors que tout va dans le sens d'une dépolitisation du sport. La diversité est normale dans le sport en raison de la force présupposée supérieure des Noirs, mais il faudrait qu'elle s'étende dans des secteurs où elle n'a justement pas lieu d'être aujourd'hui. Même dans le sport c'est sur le terrain que les Noirs sont présents, pas dans les instances dirigeantes, à l'exception du président de l'Olympique de Marseille, Pape Diouf Exercice de compréhension 1à 3 p141 et 22 p 154 ,

Questions : 1. Caractériser les goûts et les dégoûts qui permettent de définir la culture savante (1p140) 2. opérer la même démarche pour la culture populaire (2 p 141) 3. répondez aux questions 1 et « du doc 3 p 141 4. répondez aux questions 1à 3 du doc 22 p 15 Exercice de compréhension En France, l'interrogation scientifique sur les pratiques culturelles a été depuis bientôt trente ans dominée par la question des inégalités de classe. La raison principale est sans doute la publication, en 1979 et au terme de toute une série de travaux empiriques, du maître ouvrage de Pierre Bourdieu, La Distinction ( qui a dressé un cadre théorique très solide pour analyser les liens entre la culture et le social. L’apport de l'ouvrage était de mettre en évidence une correspondance entre la hiérarchie des pratiques culturelles et la hiérarchie des groupes sociaux. Dessinant le portrait des cultures de classes en France, P. Bourdieu montrait que les pratiques lies plus légitimes, c'est-à-dire celles auxquelles il est reconnu une valeur supérieure aux autres (« LA» culture telle que la promeuvent les institutions, en premier lieu l'école), sont accaparées par les classes supérieures: opéra, théâtre, musique classique, musées... Les classes moyennes, elles, devaient se contenter de pratiques culturelles «dégriffées», c'està-dire des «formes mineures des pratiques et des biens culturels légitimes»: opérette plutôt qu'opéra, revues de vulgarisation plutôt que revues savantes, monuments et châteaux en lieu et place des musées et galeries d'art, jazz, photographie... Les classes populaires, enfin, étaient essentiellement définies par leur (auto)exclusion du domaine de la culture légitime («c'est pas pour nous» , se contentant, en matière de musique par exemple, d'oeuvres «légères» ou de musique savante dévalorisée (Le Beau Danube bleu, La Traviata, L’Arlésienne}, mais surtout de «chansons totalement dépourvues d'ambition ou de prétention artistiques» comme celles de Luis Mariano, Georges Guétary ou Petula Clark (l'enquête est réalisée dans les années 1960...). Vingt-cinq ans après, ce schéma ne semble plus pouvoir être reconduit tel quel. Certes, les inégalités face à la culture légitime sont toujours aussi flagrantes, mais le paysage culturel a connu de profonds bouleversements, avec notamment la montée en puissance des industries culturelles, de la télévision et d'Internet, ou l'apparition de nouveaux genres musicaux comme le rap... Ces mutations font ressortir rétrospectivement combien les différentes formes de la culture de masse sont absentes dans La Distinction. ( … ) L’ouvrage de Bernard Lahire, La Culture des individus a été de ce point de vue une étape importante. A partir de données statistiques, d'entretiens et d'observations ethnographique, le sociologue a voulu amender sans l'invalider la théorie de la légitimité proposée par P. Bourdieu. Ce que B. Lahire met à mal, c'est avant tout la correspondance entre hiérarchie sociale et hiérarchie des pratiques. Il montre par exemple, chiffres à l'appui,que certaines pratiques très légitimes ne sont en fait pratiquées que par une minorité au sein

même des classes supérieures. De même, seule une minorité des membres des classes supérieures est «consonante», c'est-àdire n'a que des pratiques légitimes, la grande majorité faisant se côtoyer pratiques légitimes et peu légitimes . ( … ) Pour expliquer comment peut s'opérer ce mélange des genres à l'intérieur même des individus, B. Lahire met en avant toute une série de phénomènes. La variété des instances de socialisation, par exemple. Loin de n'être soumis, comme chez P. Bourdieu, qu'à l'action uniforme de l'école et du milieu familial, les individus contemporains sont soumis à des influences diverses et parfois contradictoires: famille et école, certes, mais aussi médias, groupes de pairs et amis, conjoint... Ces multiples appartenances se combinent avec les effets de la massification scolaire et de la mobilité sociale (sous toutes ses formes: petite ou grande, ascendante ou descendante...), qui favorisent la confrontation avec des normes sociales et des goûts hétérogènes. Source : X.Molénat , Pratiques culturelles , le mélanges des genres , Sciences humaines n° 170 , avril 2006

EXERCICE DE COMPREHENSION : 2p 149 et 18 p 151

1. 2. 3. 4.

Mode de lecture et de calcul des chiffres 46 (l1 c1) et6 (l5 c5)( doc. 2 p149) Peut-on parler d’une réelle homogénéisation des pratiques culturelles, justifier (doc2 p 149) répondez à la question 1 du doc 18 p 151 Le document 18 p 151corrobore t’il les analyses interactionnistes,ou celle de P Bourdieu ?

Rajouté la thèse de B.Lahire

Related Documents


More Documents from "Mme et Mr Lafon"

October 2019 20
October 2019 17
December 2019 27
October 2019 25
April 2020 20