II - LA COLONISATION , RESPONSABLE DU SOUS-DEVELOPPEMENT ? Constat : • •
P.Bairoch constate que « avant les bouleversements de la Révolution Industrielle, les pays du futur TiersMonde n’étaient pas probablement moins riches en moyenne que les régions comparables dans les futurs pays développés ». Or, selon S.Brunel : « à partir du XIX° siècle , un fossé croissant va se creuser entre les pays occidentaux et les autres . Or l’élargissement de ce fossé coïncide avec l’existence d’un phénomène de domination de l’Europe sur le reste du monde. Y-a-t-il un lien de cause à effet entre le développement des uns et le sousdéveloppement des autres ? » .
A - Présentation des thèses des auteurs tiers mondistes : Selon les théoriciens tiers-mondistes, la colonisation peut être tenue comme responsable du sous-développement : le sousdéveloppement des uns ( PVD ) est alors analysé comme le produit du développement des autres . Les raisons avancées sont diverses mais complémentaires : - la colonisation a visé à imposer de gré ou de force aux colonisés « la civilisation de la métropole » aussi bien du point de vue religieux que culturel, ce qui a généré des phénomènes d’acculturation produisant dans les sociétés des PVD des problèmes identitaires. Or, l’on sait bien que les conditions nécessaires afin d’assurer un développement ne sont pas seulement quantitatives (hausse du taux d’investissement) mais aussi qualitatives (sociétés structurées, cohérentes, ..) . il ne faut pas pour autant, selon les auteurs tiers-mondistes, sous-estimé le véritable pillage des richesses économiques dont ont été l’objet les pays colonisés. Leur économie a été subordonnée aux intérêts de la métropole qui les a obligés à développer des productions répondant à ses besoins ( production de matières premières : cultures d’exportation , ressources minières , ... ) .Les pays colonisés ont alors été spécialisés dans des productions complémentaires à celles des pays industrialisés ; ils ont été insérés dans la Division Internationale du Travail ( DIT ) traditionnelle de façon à produire et exporter les ressources naturelles dont avaient besoin les industries des pays riches . En contrepartie, ils servaient de débouchés aux industries de biens de consommation et d’équipement. Cette spécialisation n’a pas permis d’assurer une croissance économique équilibrée :, L’économie a été désarticulée. On peut alors parler de dualisme qui oppose les secteurs exportateurs de matières premières à la majorité de la population qui réalise une production vivrière. De surcroît, cette spécialisation va à l’encontre d’un développement durable puisqu’elle nécessite la destruction des ressources naturelles