François Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778)
Aujourd’hui nous allons voir Voltaire.
François Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778)
Noter le titre au tableau + le sous-titre (leur dire de prendre une feuille et de prendre note) Connaissez-vous Voltaire ? Que savez-vous de lui ?
1. Eléments biographiques
Noter le titre au tableau
Philosophe – XVIIIe s. – Siècle des lumières – Pamphlet – Ecrivain a. Qui est Voltaire ?
Dicter une présentation générale de Voltaire en reprenant les mots donné par les élèves
François Marie Arouet dit Voltaire est un écrivain, un philosophe du XVIIIe siècle.
Donner un court texte sur la jeunesse de Voltaire, l’analyser. (annexe 1)
Annexe 1
Faire lire le texte par un élève Y a-t-il des mots dans ce texte que vous ne comprenez pas ? Notez la définition en dessous de votre texte.
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Expliquer certains mots ou expressions (s’ils ne les ont pas demandées avant). Notez les explications en dessous de votre texte.
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Receveur des épices à la Chambre des comptes : le receveur des épices est la personne qui reçoit les amendes que doit payer l’accusé. Jésuites : Charge : fonction, emploi dont quelqu’un a tout le soin. Barreau : profession d’avocat Secrétaire d’ambassade : celui qui est nommé par le gouvernement pour faire et pour écrire les dépêches de l'ambassade Huguenote : nom donné aux protestants en France durant les guerres de religion. Régence : période durant laquelle une personne prend le pouvoir en attendant la majorité du futur monarque. Sully-sur-Loire : ville de la Loire près d’Orléans. Bastille : prison de Paris considérée à une époque comme le lieu de rendez-vous des intellectuels.
Expliquer aux élèves que sa peine de prison sera commuée en exil en Angleterre. Quel est la différence, à l’époque, entre l’Angleterre et la France ? Quels sont les
Angleterre = Monarchie constitutionnelle (expliquer) : le pouvoir du roi est limité par la constitution. Cette monarchie se transformera en monarchie parlementaire
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personnages importants anglais ?
Leur noter le titre 2 au tableau
Leur dicter l’explication.
Leur dire de noter les définitions en dessous de leur texte.
c’est-à-dire que le roi nomme le chef du gouvernement et ne garde comme pouvoir qu’un pouvoir représentatif. France = Monarchie absolue de droit divin Nouvelles réalités : philosophique (Locke), politique, scientifique (Newton), littéraire (Shakespeare).
b. L’exil en Angleterre ou la découverte d’un nouveau mode de fonctionnement politique. Ayant réussi à convertir son emprisonnement en exil, Voltaire s’embarque pour l’Angleterre en 1726. Là-bas, il découvre une nouvelle réalité qui influencera directement son œuvre. Cette nouvelle réalité est philosophique (Locke), politique (monarchie constitutionnelle), scientifique (Newton) et littéraire (Shakespeare). C’est dans ce cadre que Voltaire écrira ses Lettres anglaises (appelée aujourd’hui Lettres philosophiques) d’abord dans la langue anglaise. -
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Expliquer aux élèves que Voltaire retourne en France en 1734. Qui est roi de France à cette époque ? Nous avons vu que Voltaire avait écrit les Lettres philosophiques. Celles-ci sont publiées en France mais ne plaisent pas au roi que se passe-t-il quand on déplait au roi ? Que fait-on si on veut éviter d’aller en prison ?
Locke : Philosophe anglais ayant développé des idées sur la politique notamment. Monarchie constitutionnelle : Newton : Philosophe, mathématicien, physicien et astronome anglais. Connu pour avoir développé la théorie de la gravité. Shakespeare : dramaturge anglais de la Renaissance.
c. Le retour en France
Louis XV
Quand le roi n’est pas content il met les gens en prison. Cf. Lettres de cachet.
On s’enfuit.
Voltaire s’enfuit donc et se réfugie chez une amie à Cirey. Dicter
Voltaire rentre en France en 1734 et y publie ses Lettres
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philosophiques. Mais il doit se réfugier à Cirey en Lorraine, chez son amie Mme du Châtelet, pour échapper à la lettre de cachet le condamnant. Définition
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Lettre de cachet : lettre servant à la transmission des ordres du roi souvent un emprisonnement à la Bastille pour les intellectuels.
Noter le titre 4 au tableau
d. Voltaire et le despotisme éclairé
Qu’est-ce que le despotisme éclairé ?
Eclairé est en rapport avec les Lumières. Un despote éclairé est un dictateur qui est influencé par un philosophe des Lumières.
Qu’est ce que les Lumières ?
Mouvement littéraire et culturel français du XVIIIe s.. A ce moment, une nouvelle conception de l’homme et du monde apparaît. Origine du mot : on émerge des siècles marqués par l’obscurité pour arriver à un nouvel âge illuminé par la raison. Voici les principaux représentants de ce courant en littérature : Montesquieu (1689-1755), Voltaire (1694-1778), Jean-Jacques Rousseau (17121778). La liberté de l’homme et la raison sont les mots d’ordre des philosophes.
Voltaire correspond alors avec Frédéric II. Savez-vous qui est Frédéric II ?
Frédéric II est le troisième roi de Prusse. Il est surnommé Frédéric le grand.
Voltaire rejoindra Frédéric II et resta à ses côtés pendant deux ans mais Voltaire remarquera qu’il n’a pas sur Frédéric II l’influence qu’il aurait voulu avoir. Il l’amuse au lieu d’en faire le roi dont il rêve. Voltaire fuira alors la cour de Prusse en 1752. Dicter
Noter le titre 5 au tableau Quelle était la religion dominante à cette époque ?
Dès 1736, Voltaire correspond avec le prince de Prusse, le futur Frédéric II. Il espère influencer ce roi et en faire un despote éclairé. En 1750 Voltaire le rejoint en Prusse alors que Frédéric est roi. Mais Voltaire remarque après deux ans qu’il n’est là que pour amuser ce roi par ses connaissances. Voltaire fuit alors la cour de Prusse, déçu. e. Voltaire et la religion Le catholicisme
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En fait Voltaire a reçu une éducation catholique mais est considéré comme un déiste. Que veut dire ce terme ?
Noter le titre 6 au tableau Connaissez-vous d’autres philosophes du XVIIIe s. ?
Un déiste est une personne croyant à l’idée du dieu horloger c’est-à-dire un dieu qui a créé le monde mais qui n’intervient plus après.
f. Voltaire et la jeune génération Diderot, Rousseau, Montesquieu (s’ils citent Montesquieu, expliquer qu’il est à part)
Diderot et Rousseau sont des auteurs plus jeunes que Voltaire. Ils subiront son influence et le prendront comme modèle. Dicter
Noter le titre 7 au tableau
Avez-vous déjà entendu parler de l’affaire Calas ? Que pouvezvous en dire ? Expliquer puis dicter
Noter le titre et le sous-titre au tableau.
Voltaire était déjà un auteur bien établi au début du XVIIIe s.. Les jeunes philosophes liront ses écrits et désireront le rencontrer. Parmi eux nous pouvons citer Diderot mais surtout Rousseau avec qui Voltaire entretiendra des relations conflictuelles. g. La fin de la vie de Voltaire A partir de 1759 il acquiert un domaine à Ferney, en pays de Gex, territoire indépendant entre la France et la Suisse. C’est là-bas qu’il finira sa vie. Mais sa retraite à Ferney ne l’empêcha pas de s’engager ainsi il défendra le huguenot Calas, condamné pour avoir prétendument tué son fils qui voulait se convertir au catholicisme. Tout en rédigeant son Traité sur la tolérance(1763), il mobilisa l’opinion pour transformer le procès en « affaire » et obtint la réhabilitation de Jean Calas en 1765. En 1778 il retourne enfin à Paris, à l'Académie et à la Comédie Française, mais épuisé par son triomphe, il y meurt peu de temps après. 2. Son œuvre a. Les Lettres Philosophiques
Nous en avons déjà parlé avant que savons-nous de l’origine de cette œuvre ?
Elle a été écrite suite au voyage de Voltaire en Angleterre
Que découvre Voltaire en Angleterre ?
Une nouvelle manière de vivre et de nouvelles connaissances tant au point de vue philosophique, politique, littéraire, scientifique que religieux (Angleterre = anglicanisme).
Pourquoi parle-t-il de cette
Pour faire passer ses idées, parce qu’il trouve que
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autre manière de vivre dans une œuvre publiée en France ?
l’Angleterre peut être un modèle.
En fait il fait ce qu’on appelle de la propagande. Que veut dire ce mot ?
Propagande = Tout ce qui est fait pour répandre une opinion.
Dicter.
Durant don voyage en Angleterre, Voltaire découvre une nouvelle manière de penser. Là-bas, il écrit les Lettres anglaises appelée plus souvent les Lettres philosophiques. C’est une œuvre de propagande : elles montrent les bienfaits de la liberté d’un point de vue politique, religieux, scientifique, philosophique et littéraire.
En plus de cette dimension propagandiste, on peut déceler une dimension satirique. Qu’est-ce qu’une satire ?
Satire = Discours écrit ou oral qui se moque de quelque chose, souvent de façon ironique.
De quoi peut-il bien se moquer ?
De la France, de sa société.
Quels sont les défauts de la France ?
Pas égalitaire, monarchie absolue,…
Pourquoi se moque-t-il, quel est son but ?
Il veut des réformes.
Toutes ces idées présentes dans son texte influenceront beaucoup les Lumières. Dicter.
Noter le sous-titre au tableau
C’est aussi une œuvre satirique : il y fait une critique de la société française de manière directe ou déguisée. Ce qu’il critique c’est son intolérance, son inégalité, son système politique. L’auteur ne voulait pas seulement philosopher mais aussi demander des réformes. b. Le conte philosophique
Voltaire écrit une série de romans qui font partie du genre du conte philosophique. Ce genre était très en vogue au XVIIIe s. et était issu de la tradition anglaise. Le conte est un récit de fiction généralement assez bref qui Qu’est-ce qu’un conte ? relate au passé les actions, les épreuves, les péripéties vécues par un personnage (ou parfois un groupe de personnages). Lorsqu’on rajoute à cela l’idée On veut faire passer des idées en utilisant le genre du conte.
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philosophique qu’est-ce que ça veut dire ? Dicter.
Noter le sous-titre au tableau
Le conte philosophique est un genre très en vogue au XVIIIe s.. Ce genre était issu de la tradition anglaise ce qui explique pourquoi Voltaire l’a choisi. Le conte est un récit de fiction qui relate au passé les actions, les épreuves, les péripéties vécues par un personnage. A cela est ajoutée une idée philosophique. Les contes les plus connus de Voltaire sont : Zadig (1747), Micromégas (1752), Candide (1759) et L’ingénu (1767). c. Analyse de Candide
Nous allons étudier les caractéristiques du genre en lisant un extrait d’un de ceux les plus connu, à savoir Candide ou de l’optimiste. Donner un résumé de l’œuvre. Le faire lire par les élèves. Expliquer le vocabulaire qui serait incompris.
Annexe 2
§ Faire lire l’extrait par les élèves.
Extrait du chapitre I :
Annexe 3
Nous allons tout d’abord analyser l’extrait ligne par ligne pour en dégager le sens. Noter le titre au tableau
o Analyse du contenu -
Premier paragraphe
l. 1
« Il y avait » : référence au conte. Westphalie = région historique d’Allemagne. Thunder-ten-tronckh = trait humoristique, il se moque des aristocrates. Les mœurs les plus douces = caractère doux, manière de vivre douce. (dico XVIIIe s.)
l. 2
Physionomie = physique Sa physionomie annonçait son âme = rapport entre le caractère et le physique de Candide.
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l. 3
Il parle de jugement droit et d’esprit le plus simple = honnêteté et simplicité du personnage.
l. 4
Quartier = sens « quartier de noblesse » : se dit de chaque degré de descendance dans une famille noble, tant en ligne paternelle qu'en ligne maternelle. Il faut 72 quartiers pour être baron. Le père de Candide n’en avait que 71 à ridicule. La mère de Candide n’a pas pu épouser son amant car il n’était pas assez « noble ».
Conclusion §1 (dicter)
à Nous sommes ici en présence du début du roman de Voltaire. Le texte nous situe d’abord l’action dans l’espace et dans le temps. Le « il y avait » nous situe dans une époque lointaine et nous rappelle le début des contes classiques. Le personnage de Candide est le personnage important des premières phrases. Le narrateur établit d’abord une relation entre sa physionomie et son caractère et ensuite il nous explique ses origines. On peut noter déjà dans ce premier paragraphe un trait humoristique dans le nom du baron.
Analysons le second paragraphe. l. 1
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Second paragraphe
Monsieur : signe de respect Un des plus puissants : un des plus riche, des plus influent. Le baron est qualifié de grand seigneur parce qu’il y a dans son château des portes et des fenêtres : ironie ?
l. 2
Tapisserie semble être ici un signe extérieur de richesse.
l. 3
Chiens de ses basses-cours à meute Il fait de la chasse à courre mais ce sont des vulgaires chiens de basse-cours (ferme) qui sont utilisés comme une meute de chiens de chasse. Palefreniers à piqueurs Palefreniers = valets qui s’occupent du soin des chevaux. Piqueurs = Valets de meute qui poursuit la bête à cheval lors de la chasse à courre. Vicaire du village à grand aumônier Vicaire = prêtre assistant le curé du village Grand aumônier = Ecclésiastique chargé de distribuer les aumônes des personnes à qui il est attaché, et de leur dire la messe. Tout cela montre un décalage. Le baron a l’air puissant mais lorsqu’on regarde de plus près, on remarque qu’il n’a pas tant de choses que ça.
l. 4
Respect pour le seigneur. Le rire en fait partie.
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Conclusion §2 (dicter)
Analysons le 3e §
à Le baron nous est ensuite présenté. Des phrases brèves font le tour de tous ses biens. Son pouvoir est tout d’abord mis en avant mais on remarque que Voltaire ironise ce semblant de pouvoirs : ces chiens de chasses ne sont que de vulgaires chiens de basse-cour ; ses valets de chasse, des valets d’écurie ; quant à son grand aumônier, il n’est qu’un vulgaire vicaire de village. Cependant cette apparence de richesse fait de lui un personnage important. -
Troisième paragraphe :
l. 1 Savez-vous ce qu’est une livre ?
350 livres Une livre est une unité de poids qui vaut un demi-kilo. 350 livres = 175 kilos. à la baronne est donc très grosse.
Pourquoi dit-on qu’elle s’attirait par là une très grande considération ?
A l’époque, avoir un poids important était synonyme de richesse. La baronne s’impose donc uniquement par son physique important et non par ses qualités morales ou intellectuelles.
l. 2 De qui nous parle-t-on ensuite ? Que nous dit-on ?
On parle d’un quatrième personnage : Cunégonde. Elle est qualifiée de « fraîche, grasse et appétissante » : représentation de la sensualité.
l. 3
Phrase courte pour présenter le fils du baron.
l. 4
Présentation de Pangloss Oracle = si dit d’une personne dont les opinions sont considérées comme infaillibles. (cf. Oracle chez les grecs et les romains = réponse qu’une divinité donnait aux questions des hommes). à Ironie Pangloss était le précepteur de Candide et Candide l’écoutait avec attention.
Conclusion §3 (dicter)
à La baronne est évoquée d’abord par sa masse qui lui apporte le respect de tous, elle est la maitresse de maison. Ensuite Cunégonde est décrite par trois adjectifs qui font référence à sa sensualité. Le fils du baron est, quant à lui, décrit très brièvement. Enfin Pangloss est présenté en dernier, il est décrit comme l’érudit qui est précepteur de Candide.
Conclusion sur cette première moitié : Que fait l’auteur dans ces trois Il présente les personnages de son roman
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premiers paragraphes ?
Il indique le lieu de départ du roman : Westphalie Il nous indique que c’était il y a longtemps.
Savez-vous comment s’appelle le début d’un texte ? Expliquer.
Un incipit. L’incipit est le terme désignant les premiers mots ou paragraphes d’une œuvre littéraire. L’incipit répond à une série de questions : Qui ? Quand ? Où ?
Dicter
à Nous sommes ici en présence de l’incipit du roman (c’est-à-dire son début). L’auteur nous donne une série d’informations : - l’époque : « Il y avait » - le lieu : « En Westphalie » - les personnages : Candide, le baron, la baronne, Cunégonde, le fils du baron et Pangloss.
Continuons notre analyse : §4 l. 1
-
Quatrième paragraphe
Métaphysico-théologo-cosmolonigologie : Métaphysique = branche de la philosophie ayant pour objet la connaissance de l’être, des causes de l’univers et des principes premiers de la connaissance. Théologie : science de la religion. Cosmologie : théorie de la formation et de la nature de l’univers. « nigologie » = ironie de Voltaire, logos = science en grec et nigo = nigaud à la science des nigauds.
l. 2
« il n’y a point d’effet sans causes » = théorie du providentialisme de Leibniz (philosophe allemand). Providentialisme = doctrine qui soutient que le mal est relatif, que tout sert à quelque chose, que Dieu s'occupe du bonheur des hommes. Idée positive du château, du baron et de la baronne : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Voltaire critiquera dans tout son roman les idées de Leibniz. Conclusion § 4 (dicter)
à Voltaire ironise les nombreux enseignements de Pangloss grâce notamment à l’expression « nigo » signifiant « nigaud ». Ensuite, l’auteur nous indique quelle sont les théories philosophiques suivies par Pangloss, à savoir la théorie de Leibniz. Pangloss est donc un grand optimiste qui considère que tout va pour le mieux dans le
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meilleur des mondes. -
Cinquième paragraphe :
l. 1
Présence de guillemets = discourt direct, paroles de Pangloss. « Tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin » : optimisme en rapport avec les idées de Leibniz.
l. 2
« Remarquez bien » : Pangloss justifie son discours C’est parce que les nez sont fait pour porter des lunettes que nous avons des lunettes.
l. 3
Chausses = chaussures
l. 4
Continue à donner des exemples absurdes. Tout est bien, non, tout est au mieux.
Comment fait Pangloss pour argumenter son discours ?
Il donne une cause puis une conséquence. « les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avonsnous des lunettes » : Il n’y a pas d’effet sans cause (cf. §6) La cause = les nez sont fait pour porter des lunettes. Le fait = nous avons des nez La conséquence = nous portons des lunettes Mais cette argumentation est absurde. à Ce procédé peut être apparenté au sophisme : ex. de sophisme : Tout ce qui est rare est cher, une maison bon marché est rare, donc une maison bon marché est chère.
Pourquoi Voltaire utilise un sophisme dans le discours de Pangloss ?
On remarque l’ironie de Voltaire par l’utilisation de sophismes dans la bouche de Pangloss.
Conclusion §5 (dicter)
à Nous sommes en présence d’un discours direct reprenant les paroles de Pangloss et ses idées. Pangloss démontre à Candide que tout est fait pour le mieux et lui donne des exemples absurdes pour justifier ces idées. Voltaire utilise ici des sophismes pour se montrer ironique. Un sophisme est une technique d’argumentation portant sur un argument faux ou absurde : comme les nez sont fait pour porter des lunettes, nous avons des nez donc nous portons des lunettes. -
l. 1
Sixième paragraphe :
« Candide écoutait attentivement et croyait innocemment » = élève docile, dépourvu d’esprit critique.
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Il trouve Cunégonde très belle (optimisme) mais n’ose pas lui dire parce qu’il manque de courage. l. 2
Recherche du bonheur Candide idéalise sa famille, d’abord le baron puis Cunégonde. Candide généralise les choses : exemple de Pangloss. « Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par conséquent de la terre ».
Conclusion § 6
à Candide écoute et retient les leçons de Pangloss. Il idéalise sa famille et son précepteur et fait d’un exemple une vérité générale comme lui a apprit son maître.
o Le genre du conte philosophique Quels sont les indices qui peuvent rapprocher ce texte du conte classique ?
« il y avait » = il était une fois « en Westphalie » = lieu éloigné, méconnu voire inconnu « Thunder-ten-tronckh » = le nom du château a des sonorités particulières et imaginaires. à Le livre peut être apparenté au genre du conte dont il reçoit certaines caractéristiques. L’époque durant laquelle se déroule le récit est inconnu, nous savons seulement que ces évènements se sont déroulés à une époque passées (« il y avait »). Le lieu, même si la Westphalie existe, est méconnu et lointain quant au nom du château il est imaginaire et revêt des sonorités éloignées du réel.
Quant est-il des personnages et de leur habitation ?
Le milieu aristocratique et le château sont des éléments récurrents dans les contes traditionnels. Le début est très positif, tout est beau, tout est riche, tout est parfait : début idéalisé comme dans certains contes. à On retrouve le milieu traditionnel des contes : une famille aristocratique vivant dans un château. Le début du conte est idéalisé, tout est beau tout est parfait. Le nom de Candide est quant à lui en relation directe avec son caractère. Ce procédé est couramment utilisé dans les contes traditionnels.
Nous avons définis ce qui faisait de ce texte un conte mais qu’est-ce qui en fait un conte philosophique ?
Voltaire nous livre sa critique de la philosophie de Leibniz, de l’optimisme exacerbé : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » (satire du « [...] si ce n'était le meilleur monde possible, Dieu n'en aurait produit aucun » de Leibniz). Il critique aussi l’ordre social de l’aristocratie de province en ridiculisant le baron dans sa présentation.
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Dicter
à Voltaire utilise le genre du conte pour faire passer ses idées : la satire des philosophes et celle du monde aristocratique. Ainsi, il critique l’optimisme exacerbé de Leibniz sous les traits de Pangloss. A coté de cela, il critique le monde aristocratique puisqu’il se moque de la famille du baron lorsqu’il les présente de manière superficielle.
Mais quels procédés utilise Voltaire pour se moquer ?
Il argumente ses idées à l’aide de l’ironie : - dans le nom du château - dans la manière dont est traité le baron (comme un puissant alors qu’il n’a pas grand chose) Il utilise aussi le sophisme pour se moquer des idées philosophiques de Pangloss.
Pourquoi utiliser l’ironie ?
Permet de faire un récit semblant innocent mais imprégné de critique. à Pour faire passer ses idées, Voltaire utilise surtout l’ironie : par exemple dans le nom du château, assurément ridicule. Quant aux idées de Pangloss, Voltaire utilise le procédé du sophisme pour montrer le ridicule de l’optimisme démesuré. Ces procédés permettent à l’auteur de donner ses idées en gardant un semblant d’innocence au texte.
Noter au tableau
§
Extrait du chapitre XIX :
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Annexe 1 François Marie Arouet naquit dans un milieu bourgeois, aisé mais austère : son père, ancien notaire, était receveur des épices à la Chambre des comptes et sa mère, pleine d’esprit, avait ses introductions à la cour. Voltaire fit de brillante étude chez les jésuites au collège Louis-le-Grand où il se lia aux frères d’Argenson, tous deux futurs ministres de Louis XV. Féru de latin et de versification, et décidé à devenir homme de lettres, il refusa de reprendre la charge de son père, qui l’obligea néanmoins à s’inscrire au barreau. Mais ses tumultueuses fréquentations du milieu libertin lui valurent d’être envoyé en 1713 comme secrétaire d’ambassade aux PaysBas, qu’il dut quitter un an plus tard pour ses amours avec une huguenote. Après un bref passage dans l’étude d’un procureur à Paris, profitant du vent nouveau de la régence, il sut séduire la cour par ses divertissements improvisés, des contes et des satires versifiées ; mais pour une épigramme contre le régent, il fut enfermé à Sullysur-Loire, puis à la Bastille pour avoir récidivé. Libéré en avril 1718, il fit jouer avec succès sa première tragédie Œdipe, adoptant dès lors son pseudonyme de Voltaire, anagramme des lettres d’Arouet le jeune (à l’époque le U équivalait à un V et le J à un I). Il publia clandestinement La Ligue, première version de son épopée La Henriade. Alors qu’il commençait à se faire une place à la cour, il fut incarcéré à la Bastille en avril 1726 pour avoir répondu avec insolence au chevalier de RohanChabot qui l’avait attaqué sur son nom. VOLTAIRE, L’ingénu, Paris, Petits classiques Larousse, 2OOO, p. 10-11
Annexe 2 Candide est élevé au château d'un baron westphalien, avec le fils du baron et sa fille, la charmante Cunégonde, sous la direction du précepteur Pangloss, un disciple de Leibniz, qui enseigne que tout est toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes. Amoureux de Cunégonde, il est chassé par le baron, puis enrôlé de force par les recruteurs de l'armée bulgare; il déserte, passe en Hollande et retrouve Pangloss en pitoyable état ; il apprend que le château a été brulé et que tous les habitants ont été massacrés par les bulgares. Tous les deux gagnent Lisbonne, assistent au tremblement de terre et sont condamnés à mort par l'inquisition. Candide est sauvé par Cunégonde, qui a échappé au massacre de sa famille et qu'il retrouve à Lisbonne. Il doit tuer un Juif et le Grand Inquisiteur pour leur arracher celle qu'il aime; et il s'embarque avec elle pour l'Amérique. Candide et Cunégonde arrivent à Buenos Aires ; mais Candide recherché par l'Inquisition, doit se séparer de sa belle et s'enfuir au Paraguay. Il y retrouve le frère de Cunégonde, qui est devenu jésuite, et le tue dans une querelle, puis il gagne le royaume imaginaire d'Eldorado, terre d'abondance et de bonheur, où il ne séjourne pas. Il repart pour l'Europe avec le savant Martin, qui trouve toujours que tout est au plus mal. Tous les deux séjournent à Paris où ils ne rencontrent que des coquins, gagnent l'Angleterre pour voir fusiller l'amiral Byng, puis Venise, où le carnaval réunit les rois en exil. Candide part pour Constantinople; il y retrouve Pangloss, qui a échappé à l'inquisition, le fils du baron qu'il avait mal tué, et Cunégonde qui est devenue, hélas, vieille et acariâtre. Il l'épouse et s'installe avec ses compagnons dans une métairie, où ils travailleront paisiblement.
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Annexe 3
Il y avait en Westphalie, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l'esprit le plus simple ; c'est, je crois, pour cette raison qu'on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu'il était fils de la sœur de monsieur le baron et d'un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l'injure du temps. Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de la Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres. Sa grande salle même était ornée d'une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin ; ses palefreniers étaient ses piqueurs ; le vicaire du village était son grand aumônier. Ils l'appelaient tous monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes. Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s'attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l'oracle de la maison, et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère. Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles. « Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l'année : par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout est au mieux. » Candide écoutait attentivement, et croyait innocemment ; car il trouvait Mlle Cunégonde extrêmement belle, quoiqu'il ne prît jamais la hardiesse de le lui dire. Il concluait qu'après le bonheur d'être né baron de Thunder-ten-tronckh, le second degré de bonheur était d'être Mlle Cunégonde ; le troisième, de la voir tous les jours ; et le quatrième, d'entendre maître Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par conséquent de toute la terre. VOLTAIRE, Candide ou de l’optimiste, maxi poche, La Flèche, 2005, Chapitre I, p. 13-14
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Annexe 4 En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? -- J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. -- Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? -- Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : " Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. " Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible. VOLTAIRE, Candide ou de l’optimiste, maxi poche, La Flèche, 2005, Chapitre XIX, p. 77-78
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