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UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES Faculté de philosophie et lettres Langues et littératures françaises et romanes

L’IMAGE DANS LES MANUELS DE FLE Étude diachronique

Travail réalisé dans le cadre du cours : Séminaire de FLE (Roma-B-433)

DEKOSTER PAULINE LEEMANS FANNY MEINHERTZHAGEN LIONEL PLATA DE PABLO PALOMA ROIG AUDREY

ANNÉE ACADÉMIQUE 2007-2008

INTRODUCTION Les manuels de français langue étrangère ne datent pas d’hier. Depuis plusieurs décennies, déjà, ces ouvrages rendent possible l’apprentissage de notre langue auprès de ceux qui ne la possèdent pas. Bien sûr, les manuels des années 1950 ne correspondent pas à ceux que l’on trouve aujourd’hui dans les commerces. Si la façon d’apprendre a évolué, le contenu des manuels s’est adapté aux nouvelles méthodes d’enseignement, tant en matière de textes que d’images. Il serait fort intéressant d’étudier chacun de ces deux domaines dans une perspective diachronique, car elle seule pourrait nous fournir les clefs de ce que le temps a altéré dans ces ouvrages. Certes, le sujet est vaste, et il nous emble important de réduire le corpus pour rendre l’objectif réalisable. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de nous concentrer sur le registre de l’image uniquement, au détriment des contenus textuels.

Après avoir opéré ce premier choix, il a bien fallu nous rendre à l’évidence : le champ d’investigations demeurait encore très conséquent. Soucieux de mener à bien notre projet, nous l’avons donc réduit encore un peu, en nous concentrant uniquement sur les manuels de français langue étrangère publié depuis 1953 jusque 2003, chez Hachette. Les treize manuels que nous avons sélectionnés, sont tous destinés soit aux jeunes de 12 à 14 ans, soit aux adultes et grands adolescents, de niveau A1, conformément au Cadre européen commun de référence.

La première partie de notre étude consistera ainsi en une observation minutieuse de tous les manuels. Notre examen débutera par un aperçu global, pour nous pencher ensuite sur une analyse plus détaillée de toutes les premières et dernières séquences, ainsi que des synthèses et lexiques des ouvrages. Soucieux d’effectuer un travail complet, il nous a également semblé intéressant de préciser d’autres points connexes, tels que les tableaux, la couleur dans le texte, ou encore le rapport entre le texte et les images. L’étude de chacun de ces points nous guidera alors vers l’élaboration d’une grille comparative. Une fois complétée, celle-ci nous permettra de mettre en évidence les tendances suivies durant ces cinquante dernières années par les manuels, dans différents registres qui ont traits, de près ou de loin, à l’image. Les couleurs, les tableaux, les contenus et fonctions des illustrations ainsi que leur statut dans les synthèses et lexiques des manuels de français langue étrangère, attireront donc, successivement, notre attention.

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I. ANALYSE SYNCHRONIQUE DES 13 MANUELS Nous allons tenter, présentement, d’analyser un à un chacun des manuels sous leurs différentes facettes : couverture, première séquence et dernière étape. Après cet examen, nous soumettrons le fruit de nos observations aux autres leçons de la méthode, afin de confirmer nos propos, ou, au contraire, de considérer les éventuels écarts. Ceci fait, nous nous attarderons ensuite brièvement, pour chaque manuel toujours, sur les synthèse et lexique de fin d’ouvrage. C’est par là que nous achèverons le premier chapitre, assez conséquent, de notre travail.

1. LE « MAUGER BLEU » 1.1. Fiche signalétique Le cours de Langue et de Civilisation Française fut dirigé en 1953 par Monsieur Mauger (agrégé de l’Université, ancien professeur à l’École Supérieure de professorat à l’Étranger et à l’Institut Britannique de l’Université de Paris, directeur honoraire de l’École pratique de l’Alliance française) et publié aux éditions Hachette. Il fut couronné par l’Académie française.

La méthode est composée de quatre tomes : -

Tome I : méthode des premier et deuxième degrés

-

Tome II : méthode des troisième et quatrième degrés

-

Tome III : méthode du cinquième degré

-

Tome IV : civilisation et littérature.

Le manuel est entièrement rédigé en noir et blanc à l’exception d’une seule page figurant dans l’étape quatre ; cette dernière a pour but d’enseigner les couleurs de base aux

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apprenants (vert, gris, brun, noir, bleu, rouge, jaune et rose). Toutes les illustrations, qu’il s’agisse de photos ou de dessins, sont en noir et blanc ; ce manque de couleurs n’est pas surprenant puisqu’à l’époque (1953), elle est quasiment inexistante. Les photographies proposées en fin de manuel renforcent la justification de la date, comme, par exemple, les tenues vestimentaires, les modèles de voitures…

1.2. Analyse du manuel 1.2.1. Première de couverture La couverture est assez sobre ; le titre en noir et orange est inscrit sur un fond bleu. Il n’y a pas d’illustrations et aucun sens particulier n’y est transmis.

Couverture du manuel (Mauger bleu)

1.2.2. Organisation générale de l’ouvrage

Le cours de Langue et de Civilisation française est introduit par une préface et un avertissement qui explicitent le concept du manuel, sa constitution en quatre tomes, les 4

intérêts d’apprendre le français et donnent quelques informations sur les groupes de personnes et organisations (Alliance française) qui ont participé à son élaboration.

Le premier volume correspond aux deux premiers degrés d’apprentissage et constitue un outil aussi bien pour le professeur que pour l’apprenant.

Le premier volume est constitué de 230 pages et comprend : -

un avertissement

-

une préface

-

un tableau de l’alphabet français et de l’alphabet phonétique

-

65 leçons réparties en deux grands groupes : le premier et second degré. Le premier degré est lui-même divisé en deux rubriques : la première couvre les leçons 1 à 14 et porte le titre de « Leçons de base », la deuxième comprend les leçons 15 à 25 et s’intitule « Au Canada avec la famille Vincent ». Le second degré porte le titre « La famille Vincent en France » et est constitué des leçons 26 à 65.

-

une rubrique « En France », représentant la tradition française de l’époque, son folklore et les activités des Français. Les auteurs nous y proposent également des chansons et des poésies françaises

-

une vingtaine de pages de tableaux de grammaire.

Les illustrations fournies dans ce manuel sont principalement de simples dessins qui agrémentent les explications des notions abordées dans chaque leçon. Elles ne sont pas abondantes et ne représentent a priori que 25% du manuel contre 75% de textes. Nous constaterons au fil de l’étude des manuels que l’image a pris une place beaucoup plus importante avec le temps.

1.2.3. Première séquence La première leçon de ce manuel est constituée de deux pages seulement. Le contenu de cette séquence est très sommaire, il s’agit de l’apprentissage des articles indéfinis un et une. La théorie est illustrée par quelques petites images.

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La première séquence (Mauger bleu, pp. 2-3)

Les illustrations proposées dans cette leçon sont uniquement de petits dessins isolés de tout contexte, en noir et blanc ; nous les retrouvons en début, milieu et fin de séquence et en haut, milieu et bas de page. Le rôle de ces illustrations est uniquement documentaire et leurs fonctions sont référentielle et métalinguistique.

Image référentielle et métalinguistique (Mauger bleu, p. 2)

En ce qui concerne le contenu des illustrations, il n’est pas très important et ne représente rien de singulier, comme par exemple des aspects culturels, politiques, religieux ou autres). Cependant, lorsque l’apprenant découvre le mot livre, l’image qui lui est proposée est un dessin de livre avec, comme page de couverture, une carte de la France. Ces illustrations ne connotent jamais, elles dénotent : aucun sens particulier ne doit être pointé.

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Un seul tableau, en noir et blanc, est recensé dans la leçon 1 ; son contenu est purement grammatical. Aucune couleur n’est utilisée dans cette leçon. Nous constatons qu’il y a autant de textes que d’images et que le rôle du texte est de complémenter l’image.

Seul tableau de la première séquence (Mauger bleu, p. 3)

Les différentes leçons ne débutent ni ne se clôturent jamais par des pages spéciales, nous entrons directement dans le vif du sujet.

1.2.4. Dernière séquence Cette dernière leçon est également constituée de deux pages. Le point de grammaire qui y est proposé explique la topicalisation. Une seule image en noir et blanc y est présentée. Il s’agit d’un livre dont la couverture reprend le titre Grammaire Française et une carte de la France. Cet unique dessin, rappelant étrangement celui de la première séquence, se trouve au milieu de la première page ; son rôle est symbolique et divertissant ; ses fonctions sont référentielle et métalinguistique. Nous ne remarquons pas de connotation.

Dessin symbolique et divertissant (Mauger bleu, p. 178)

Comme pour la première leçon, il n’y a qu’un seul tableau, en noir et blanc, dont le contenu est grammatical.

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Seul tableau grammatical de la dernière séquence (Mauger bleu, p. 178)

En revanche, contrairement à la leçon 1, l’image ne représente que 25% du contenu, le reste des pages est chargé de texte en noir et blanc.

1.2.5. Autres séquences du manuel Les autres séquences sont tout à fait identiques aux deux précédentes. Il y a cependant deux aspects à relever : la nette diminution du nombre d’images au fur et à mesure que l’on avance dans les étapes du manuel, et la présence de couleurs au moment d’apprendre leur nom (leçon 4).

Présence de couleurs (Mauger bleu, p. 8)

Mis à part cela, le manuel reste fidèle à lui-même.

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1.3. Synthèse grammaticale Le Mauger bleu comporte à sa fin une synthèse grammaticale. Ces quelques pages, austères, ne comportent pas d’illustrations mais énormément de tableaux. Ces derniers sont exclusivement en noir et blanc, comme les titres et sous-titres. Il n’y a pas la moindre touche de couleur dans cette partie-ci de la méthode.

1.4. Lexique Le Mauger bleu ne comporte pas de lexique final.

2. LA FRANCE EN DIRECT 2.1. Fiche signalétique du manuel La France en direct fut publié en 1969 et cible un public adulte. Ses auteurs utilisent la méthode audio-visuelle mais aucuns supports tels que cassettes audio ou vidéo ne lui ont été annexés.

De prime abord, nous constatons que le noir et blanc domine, que ce soit au niveau des illustrations ou au niveau du texte. En fait, ce manuel n’utilise pour ainsi dire qu’une seule couleur (orange pâle), si ce ne sont de rares exceptions comme au moment d’apprendre le nom de couleurs par exemple. Il s’agit alors de couleurs de base vives. Dans l’ensemble, cependant, nous observons une économie de la couleur (hormis l’orange), sans doute due au coût qu’elle demandait en 1969.

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Couleur utile à l’apprentissage du vocabulaire (La France en direct, p. 49)

Même si quelques photos en noir et blanc parsèment régulièrement le manuel, la majorité des illustrations sont des dessins. L’illustration prend autant de place dans le manuel que le texte et toutes les pages du manuel possèdent un fond blanc, qu’elles soient emplies de texte ou d’images.

2.2. Analyse du manuel 2.2.1. Première de couverture

Malgré le peu de couleurs présentes à l’intérieur du manuel, la couverture contient deux couleurs vives : orange et turquoise foncé. Le titre, lui, est inscrit en noir, à l’intérieur d’un grand cercle blanc. Il s’agit d’un montage assez abstrait, sans rapport apparent avec le titre « La France en direct ».

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Couverture du manuel (La France en direct)

2.2.2. Organisation générale de l’ouvrage Le manuel est divisé en vingt leçons et l’apprenant franchit un palier toutes les cinq leçons. Il y a donc quatre paliers. Chacun de ceux-ci étant atteint, l’apprenant y découvre de petites bandes dessinées sans phylactères l’obligeant à former des phrases. Nous concluons à ce type d’illustration une fonction conative.

Dessins suivis manifestant de la conation (La France en direct, p. 140)

Le manuel, ainsi que les leçons, ne possède ni introduction ni synthèse. Cependant, nous trouvons à la place un recueil de poèmes et chansons françaises, jalonné de dessins en noir et blanc qui illustrent le contenu.

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Chanson folklorique française accompagnée d’une illustration (La France en direct, p. 203)

2.2.3. Première séquence

Puisque les étapes ne possèdent pas de page introductive, la première séquence commence de pleins pieds par une suite de dessins représentant des personnages qui discutent. Les énoncés produits sont écrits de chaque dessin, ainsi que leur transcription phonétique. Ce sont les mêmes personnages que l’on retrouve au fil des leçons. Nous pouvons donc constater, présentement, l’existence d’un nouvel élément phatique.

Les dessins sont en noir en blanc, mais des ajouts en orange pâle ont eu lieu. Ceux-ci peuvent être des points d’interrogation indiquant les questions que se posent les personnages, ou des cercles mettant en évidence certains éléments de l’image. La transcription phonétique est également en orange pâle (comme toutes les indications phonétiques dans le manuel), tandis que le reste du texte est inscrit en noir. Nous pouvons ainsi affirmer que 95% du texte est écrit en noir et blanc et 5% en couleurs.

Transcription phonétique orange (La France en direct, p. 2)

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La page suivante est consacrée à une leçon de prononciation et d’orthographe. Celle-ci ne contient aucune illustration, uniquement du texte en noir et blanc et quelques indications phonétiques en orange. Vient ensuite une page d’exercices où se situent, en son bas, trois petites photos à contenu religieux, à savoir un mariage. On peut dire que ces images ont une fonction conative puisque le but de l’exercice est d’imaginer ce que se disent les personnages.

Expression de la fonction conative (La France en direct, p. 5)

Suite à cela, nous trouvons deux pages intitulées « Variations ». Elles ne contiennent presque que des images représentant diverses situations. Les dessins y sont alternés avec des photos. Ces pages ont pour but principal de fournir du vocabulaire aux apprenants.

Présence de dessins et de photos sur une même page (La France en direct, p. 7)

Enfin, la séquence se termine par deux pages nommées « Structures ». Elles présentent une série de tableaux à fond gris, numérotés en orange et contenant des phrases inscrites en noir. Leur rôle est d’enseigner l’ordre des mots en français. Aucune illustration ne parsème ces pages finales.

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Page saturée de tableaux grammaticaux (La France en direct, p. 9)

Les images qui parsèment cette première leçon, peuvent avoir aussi bien une fonction documentaire – lorsque le texte accolé leur est complémentaire – qu’une fonction divertissante – lorsqu’elles sont elles-mêmes complémentaires au texte. En ce qui concerne leur contenu, bien que nous ayons relevé un petit élément religieux, nous considérons qu’elles représentent surtout la vie sociale et culturelle de la France. La francité est complètement absente du manuel, ce qui donne l’illusion que le français n’est parlé que dans ce pays.

Présentation de la France (La France en direct, p. 6)

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2.2.4. Dernière séquence La dernière leçon possède exactement la même structure que la première, si ce n’est l’ajout de deux pages que nous expliciterons ci-après. L’étape commence ainsi par une série de petits dessins complémentaires au dialogue retranscrit à côté. À la différence de la première leçon, la transcription phonétique n’est plus présente dans cette séquence. Elle a, en réalité, disparu depuis la treizième leçon. Par contre, les ajouts en orange pâle dans les dessins conservent la même fonction de mise en évidence. Nous remarquons en outre que cette couleur a servi à colorier les visages de deux personnages pour illustrer un coup de soleil.

Récurrence de l’orange dans les dessins (La France en direct, p. 184)

Le reste de la leçon ne présente aucune dissemblance par rapport à la première, si ce n’est le fait que les trois petites photos dans le bas de la page d’exercices ne possèdent plus de contenu religieux, mais uniquement social et culturel.

Toutefois, comme nous le disions, deux pages ont été ajoutées à la fin de cette séquence. En réalité, ce changement s’est produit depuis la onzième leçon, soit le deuxième palier. Ces pages s’intitulent « Textes ». Il s’agit de textes continus où sont insérées de petites illustrations orange mais vides de tout coloriage, dont la seule fonction est de divertir.

Texte orné de petites illustrations orange (La France en direct, p. 163)

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Les dix premières leçons sont donc composées de huit pages chacune, tandis que les dix suivantes en sont composées de dix.

2.2.5. Autres séquences du manuel Nous pouvons établir pour les dix-huit autres leçons du manuel un constat identique aux deux leçons présentées ci-dessus. Les images à l’intérieur du manuel se retrouvent à la même fréquence, et les pourcentages de photos et de dessins sont identiques que dans les première et dernière leçons. Toutes les photos sont en noir et blanc, et la plupart des dessins également. Nous avons juste découvert une infime portion de dessins en couleurs quand la matière à enseigner l’exigeait, comme expliqué précédemment.

Le contenu des illustrations est avant tout socioculturel, et les fonctions phatique et conative sont aussi présentes que dans les leçons détaillées ci-dessus. Demeurent, bien sûr, à côté de celles-ci, les fonctions métalinguistique et référentielle. Enfin, il ne semble pas que les images aient une connotation particulière.

2.3. Synthèse grammaticale La France en direct est dépourvu d’une synthèse générale en fin d’ouvrage.

2.4. Lexique Un lexique termine le manuel. Il est composé de deux parties. La première est intitulée « vocabulaire de classe » et occupe deux pages (pp. 210-211). Aucune couleur n’est utilisée pour cette partie, ni dans le texte ni dans les illustrations. Celles-ci prennent deux tiers de la double page et sont des dessins représentant des scènes ou objets de classe, donc complémentaires au texte.

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Illustration à fonction métalinguistique dans la première partie du lexique (La France en direct, p. 211)

La deuxième partie du lexique est intitulée « Liste de mots » et occupe neuf pages. Il s’agit de tous les mots présents dans les vingt leçons, auxquels sont joints une indication permettant de les retrouver dans le manuel. Ils sont placés dans l’ordre alphabétique et notés en noir et blanc, si ce ne sont ceux des pages de prononciation, notés en orange. Aucune illustration n’est présente dans cette seconde partie.

Deuxième partie du lexique (La France en direct, p. 213)

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3. MÉTHODE ORANGE 3.1. Fiche signalétique La Méthode Orange est le seul manuel d’apprentissage du français que nous ayons pour les années 1970. Sa cible est un public adolescent. Il mêle, dans son contenu, illustrations couleurs et noir et blanc, avec une faible préférence pour les premières et une plus marquée pour les dessins. La date justifie, au moins partiellement, le contenu des images : objets techniques (enregistreur, pp. 2-3, télégramme, p. 70 ; téléphone, p. 96) ; coiffure et style vestimentaire (p. 5, 37, 48-49, 96) ; culture (Belmondo, p. 11 ; émancipation de la femme, p. 17 ; monnaie française, p. 67 ; U.R.S.S. + RFA/RDA + etc., p. 77), pour ne citer que quelques exemples.

La date transparaît dans le contenu de l’illustration (Méthode Orange, p. 77)

La méthode, audio-visuelle, s’accompagne de « diapositives reprenant les bandes dessinées et les documents de départ de chaque leçon et de cassettes contenant les dialogues du livre et des exercices oraux ».1

De manière assez sommaire, nous dirions que le dessin couleur domine nettement le texte dans la première partie de l’ouvrage, à raison de 75%, et que, dans la seconde, le texte atteint 50% de l’espace occupé.

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Cf. page d’introduction du manuel

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À l’inverse de celle présente dans les tableaux, la couleur des illustrations n’est, a priori, jamais justifiée. De même, les dessins revêtissent surtout les fonctions référentielle et métalinguistique et, en cela, contribuent à rendre l’apprentissage plus pragmatique et divertissant mais ils ne sont pas essentiels. Le contenu des images relève principalement du socioculturel et les situations, inscrites dans le quotidien, semblent inviter à la communication.

Contenu social (Méthode Orange, p. 108)

3.2. Analyse du manuel 3.2.1. Première de couverture La couverture du manuel est divisible en trois espaces distincts dont deux sont nettement marqués.

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Couverture du manuel (Méthode Orange)

Sur dégradé bleu et centré en au haut de la page, le titre est inscrit en caractères noirs (Méthode ... 1) et orange (... Orange ...). Le terme Orange est doublement connoté dans la mesure où, à la couleur qu’il suppose, s’ajoute la forme du fruit redessinée sur base du O. La sphère en dégradé orange qui occupe le centre de la page n’est pas sans rappeler le fruit, elle aussi, mais de manière moins évocatrice. Sur fond azur, elle évoque davantage le soleil. Cette dernière lecture de l’image est appuyée par la forme partielle de nuage qui délimite la troisième partie. L’on voit sur celle-ci, en couleurs peu nuancées, une pièce désordonnée avec trois jeunes gens en activité : deux filles apparemment ravies des bouquins qu’elles ont sélectionnés sur l’étagère voisine et un garçon occupé à bricoler une maquette d’avion. La signification globale de l’image reste assez obscure, de même que les liens entre ses différentes parties.

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3.2.2. Organisation générale de l’ouvrage Le manuel est très dépouillé en matière d’introduction, la première leçon n’étant précédée que de trois pages dont la page de titre. La deuxième reprend le matériel que nous évoquions plus haut et la troisième un sommaire succinct. S’il ne présente ni objectifs, ni matières, il permet toutefois de constater que les première et dernière leçons (20) – objets de notre étude – n’interviennent pas dans la régularité établie. Aucune d’elles ne fait partie des rappels qui suivent chaque bloc de trois leçons (Rappels 2-3-4,..., Rappels 17-18-19). Aussi, elle isole les douze dernières pages du livre en onze titres recouvrant les domaines grammatical, lexical et littéraire.

3.2.3. Première séquence Chaque leçon s’ouvre sur une illustration, souvent dessinée, aux couleurs pâles et peu nuancées. La première présente sur une bande dessinée qui occupe deux pages et dont les phylactères sont vierges ou occupés par une image symbolisant une posture énonciative (exclamation ou questionnement), une compétence (vue, parole, audition) ou un objet du monde (ballon de football).

Extrait de la bande dessinée d’ouverture (Méthode Orange, p. 3)

L’histoire représentée est celle d’une jeune fille se rendant dans le magasin de matériel audio-visuel Paris Musique afin de s’y procurer l’enregistreur qu’elle voit en vitrine. Accueillie par un vendeur souriant qui approche l’objet et lui propose de le tester, elle passe ensuite à la caisse et rejoint un ami, intrigué, auquel elle montre le fonctionnement de l’appareil et offre une démonstration. Les deux pages en regard sont dépouillées de toute indication textuelle autre que l’intitulé et les numéros de leçon et de page. 21

La page suivante est un mémo, c’est-à-dire une page insérée dans chaque leçon et ayant pour fonction de synthétiser, approfondir ou systématiser ce qui vient d’être acquis de manière implicite par l’activité précédente. Il revient en l’occurrence sur deux de ce que nous avons nommé, précédemment, les « compétences » : la vue et l’audition. Neuf vignettes rondes, disposées en trois lignes/colonnes, mettent en scène deux, trois, voire quatre personnages qui se parlent par image symbolique (œil, oreille). Les dessins sont du même type que ceux de la bande dessinée qu’ils suivent. Le bas de la page est composé de cinq dessins en noir et blanc mettant en scène deux personnages, un homme et une femme, se rencontrant. À nouveau, les phylactères sont vierges.

Extrait du mémo de la leçon 1 (Méthode Orange, p. 4)

Face au mémo, un dessin coloré d’une page présentant une famille – apparemment celle de Sabine, la jeune fille qui a acheté un enregistreur deux pages plus tôt – dont un des enfants salue Sabine, elle-même attendue par quelqu’un.

Le contenu des illustrations est – nous venons de l’évoquer – exclusivement social. Les personnages ne sont jamais seuls et interviennent dans des scènes de la vie quotidienne.

Cette leçon appelle au moins trois commentaires. Elle est courte et ne contient aucun texte, sinon l’intitulé et le numéro de pages ; même les paroles des personnages, quand elles sont présentes, sont traduites en images. Les phylactères vierges ont une fonction conative intéressante puisqu’ils amènent l’apprenant, tout en l’encadrant strictement, à produire le texte manquant. Le deuxième point qui a retenu notre attention est celui de ce qui est représenté. Si le contexte est a priori générique et propice à la discussion, il véhicule, sinon des stéréotypes, le reflet d’une époque. Ainsi, le vendeur, à l’avant du magasin (et des images) est un homme et, à la caisse, en retrait, se trouve une dame. Par ailleurs, le manuel ne reflète aucunement la mixité sociale ; il n’y figure aucune personne de couleur, par exemple. Enfin, la France, en 22

général, et Paris, en particulier, sont deux incontournables (« Paris Musique », p. 2 ; Tour Eiffel, p. 52 ; « Rue de Paris », p. 56 ; « France Matin », « Police de Paris », p. 111 ; Paris symbole de l’arrivée, p. 40, 122), tandis que le reste de la francité ne fait l’objet que d’une carte d’une demi page.

Seule référence picturale de la francité (Méthode Orange, p. 55)

La seule véritable occurrence de stéréotype est, à nos yeux, la représentation des nationalités par des personnages caricaturés (Néerlandais blond, etc.).

Quelques représentations stéréotypées (Méthode Orange, p. 76)

3.2.4. Dernière séquence

La dernière leçon est construite exactement comme la première, à savoir : une double page de bande dessinée avec des phylactères vides ou occupés par une image symbolique ; un mémo intermédiaire ; et une page de dessin pour la clôturer. Tout n’est toutefois pas 23

identique, à commencer par le dessin, plus abouti, et la couleur, ici nuancée. À l’achat d’un enregistreur dans la première leçon correspond un vol dans la dernière : une dame arrête un homme en rue pour lui demander de récupérer une boîte qu’un passant tient à la main. Les deux situations se rejoignent en ce qu’elles plongent l’apprenant dans la société et des situations de communication. La boîte (rouge) dont il est question est le fil conducteur de la leçon, qu’elle traverse en figurant à chaque page et remplissant ainsi une fonction phatique peu représentée dans ce manuel. Nous sommes loin du cahier d’apprentissage qui s’articulerait autour d’une histoire unique découpée en épisodes divers.

La boîte rouge et la fonction phatique (Méthode Orange, pp. 108-110-111)

Autre différence de contenu, le texte, exclusivement noir et blanc, occupe désormais presque la moitié de l’étape, alors qu’il était absent de la première. En outre, le mémo, alors composé uniquement d’images, tient ici en un tableau récapitulatif dans lequel l’usage de la couleur rend l’information plus claire.

La dernière page s’inscrit dans la continuité de la première, tant par le type d’illustrations que par ce qu’elle contient : la dame raconte l’histoire à ses amies ; un journaliste écrit un article à propos du vol ; un policier écrit son rapport ; et l’homme qui a pris la boîte est interrogé par un policier.

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3.2.5. Autres séquences du manuel

Les autres séquences ne diffèrent que partiellement de celle-ci. Il s’agit, néanmoins, de souligner certains points qui fausseraient l’analyse si nous n’en tenions pas compte. Si, de manière générale, les dessins, isolés ou suivis, l’emportent et bien que la plupart de ceux que nous ayons vus soient en couleurs, l’examen complet du manuel montre presque 25% d’illustrations en noir et blanc, proportion s’élevant à quasiment 100% dans les rappels de deux pages figurant après trois leçons. Le manuel recèle aussi des photographies dont seule une est en couleurs, que nous dirions par ailleurs « vieillies » aujourd’hui ; quelques cartes ; des tableaux à contenu varié dans les mémos et rappels ; l’une ou l’autre image publicitaire ; et des schémas de phonétique à plusieurs leçons.

Exemple de tableau (Méthode Orange, p. 22)

L’évocation de ces rappels est aussi l’occasion de signaler que les tableaux sont, généralement, de trois couleurs porteuses de sens (masculin - féminin ; phonétique). Les dessins qui s’y trouvent, petits, nombreux et en noir et blanc, ne ressemblent pas à ceux qui remplissent les leçons. Leur fonction y est, avant toute autre, métalinguistique.

3.3. Synthèse grammaticale La synthèse grammaticale n’est pas annoncée et ses limites sont difficilement perceptibles. Le constat que nous faisons est proche de celui des rappels à ceci près que les images sont, quoique du même type, moins nombreuses, à l’inverse des tableaux à contenu grammatico-lexical dont l’espace occupé grandit au fil des pages pour atteindre 100% (pp. 118 – 119).

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3.4. Lexique Pour la première fois dans le manuel, l’emploi de couleurs, dans deux illustrations, est justifié. Les dessins, qui abondent dans le lexique (75%), sont majoritairement en noir et blanc. Leur fonction est, comme on l’imagine, distinctement métalinguistique, puisque associés au texte qu’ils représentent.

La couleur ne prend sens qu’à peu d’endroits (Méthode Orange, p. 120)

4. CARTES SUR TABLE 4.1. Fiche signalétique Cartes sur Table est un manuel paru quelques années seulement après la Méthode Orange (1978), en 1981. Toutefois, leur proximité temporelle ne se traduit pas par un même agencement de la page. Cartes sur table réintroduit, en effet, le noir et blanc et le texte, mais ce dernier ne l’emporte par sur l’image quant à l’espace occupé. L’orange pâle est la seule couleur présente et, accompagnée au gris, elle colore les dessins mettant en scène les personnages récurrents du manuel. Elle intervient parfois comme contraste dans d’autres illustrations, comme les annonces publicitaires. Aussi, cette couleur est celle de fond des

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pages de gauche qui « sont utilisées comme déclencheurs d’apprentissage ». En cela, elles rempliront une fonction, avant toute autre, conative.

Le type d’illustration est varié (dessins, photographies, cartes, images publicitaires, etc.), majoritairement noir et blanc puisque les dessins colorés que nous évoquions ci-dessus, n’occupent que 10% du manuel. Le texte est écrit en noir, hormis pour quelques titres dont « Exercice personnel » dans chaque unité, « Et maintenant, faites le point » à chaque palier. La méthode s’adresse à « des adultes ou des grands adolescents débutants ou faux débutants », nous précise l’éditorial. Elle procède par unités (15) et paliers, parties des unités 3, 5 et 10 qui « permettent aux apprenants de faire le point sur leur apprentissage ». S’y ajoutent, en fin de volume, un récapitulatif grammatical d’une quinzaine de pages tout en orange (page) et noir (texte et dessins), la transcription des enregistrements, la résolution des exercices personnels et un lexique alphabétique sous forme de liste.

La méthode est communicative et s’appuie, outre le livre, sur un cahier d’exercices complémentaires, des cassettes audio et un guide d’utilisation.

Les images, divertissantes pour la plupart, remplissent des fonctions multiples. Mettant le plus souvent en scène des adultes inscrits dans une situation banale nécessitant le dialogue, elles sont avant tout pragmatiques et référentielles. Nous l’avons déjà mentionné partiellement, la couleur des pages de gauche (orange) assure une fonction phatique, et les images qui s’y trouvent se veulent conatives. Les dessins colorés ont pour fonction – en atteste la présence régulière d’un personnage dédoublé hésitant sur ce qu’il veut dire – le métalinguistique. Cette dernière mention illustre aussi la fonction émotive puisque le destinateur est incertain et concentre son attention sur la correspondance de son message à sa pensée.

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4.2. Analyse du manuel 4.2.1. Première de couverture Étonnamment, la couverture est multicolore et ne reflète, par là, pas son contenu. Ni le vert, ni le jaune (qui occupe tout le fond), ni le rose, ni le brun, ni le bleu n’apparaissent dans l’ouvrage, pas même quand il est question des mêmes personnages que ceux représentés. Les trois illustrations qui occupent cette première de couverture sont des dessins d’un homme qui hésite sur ses paroles en s’adressant à une dame. Celui-ci est représenté avec une expression du corps différente pour chaque proposition qui le traverse. La fonction phatique de ce personnage est désormais annoncée, et confirmée par la troisième illustration, montrant l’homme, en plus grand, désignant le titre du manuel de la main et prononçant son sous-titre. La confirme aussi, la présence du personnage en quatrième de couverture.

Couverture du manuel (Cartes sur table)

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Enfin, il est difficile d’établir un lien entre le titre et les images représentées. Cependant, l’explication est livrée aux premières lignes. « [Cartes sur table] parce l’apprenant trouve dans ce seul volume, ouvertement et clairement, les éléments qui lui sont nécessaires pour apprendre le français. »

4.2.2. Organisation générale de l’ouvrage

Nous revenons rapidement sur l’architecture du manuel car tous les points ont déjà été mentionnés. Il contient quinze unités de huit pages chacune et trois paliers de deux ou quatre pages. En annexe figurent grammaire, enregistrements, exercices personnels et lexique. Aux déclencheurs d’apprentissage des pages de gauche, correspondent les activités pédagogiques, tant collectives que personnelles, des pages de droite.

4.2.3. Première séquence

La première unité s’ouvre sur l’une de ces pages de gauche. Figurent sur celle-ci quatre photographies de personnes de culture différente qui se saluent.

Les pages orange de gauche (Cartes sur table, p. 8)

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Les dessins de la page de droite y répondent et incitent chacun, eux aussi, à faire de même. Le dessin du haut représente une situation de classe où les adultes sont ravis de se saluer les uns les autres. Dessous, sur des dessins colorés (orange et noir, donc), deux des personnages que nous rencontrerons régulièrement se saluent et se présentent l’un à l’autre. Il n’y a pas encore trace de texte, sinon dans l’image ou légende de celle-ci.

Exemple de dessin récurrent (Cartes sur table, p. 123)

Une carte schématique présentant la francophonie suit et, sur la page de droite, le rôle métalinguistique de l’image se fait ressentir : cinq dessins indiquent cinq raisons d’apprendre le français. Le contenu social reste au premier plan, et le culturel passe au second : comme plaisir, notre personnage va voir un film bien français, vieux de quarante ans ; les touristes, eux, ont choisi de visiter Paris.

Présentation de la francophonie et trois raisons (sur 5) d’apprendre le français (Cartes sur table, pp. 10 et 11)

Nous ne nous attarderons pas sur la page suivante qui offre un schéma explicatif du fonctionnement de la méthode et ses renvois. La page de droite en regard ne contient aucune image, sinon un stylo accompagnant la mention « Écrivez », qu’il symbolise.

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La disposition des images de la page de gauche suivante rappelle celle de la première page : cinq dessins suivis répartis de manière à occuper toute la page. Le contenu semble s’adresser directement à l’adulte aisé qui arriverait en France : taxi, réception d’hôtel, bar. La page de droite qui ferme la leçon poursuit et clôt ce que les précédentes avaient entamé. Les personnages qui s’étaient salués se disent « au revoir ».

La méthode procède beaucoup par encadrés pour isoler les éléments, qu’il s’agisse de photographies (p. 8), de dessins (pp. 9 et 11) ou d’exercices de reconnaissance auditive (pp. 11 et 15).

4.2.4. Dernière séquence Le constat est très proche de celui que nous avons fait pour la première unité. On y trouve cartes, photos, dessins, tableaux, mais aussi des annonces publicitaires de périodiques français et des dessins purement symboliques (pp. 124 et 126) à fonction conative prononcée. L’un de ces deux dessins illustre le stéréotype du Français portant un béret. En revanche, une seule illustration (dessin coloré noir et orange) est présentée pour l’ensemble des pages de droites, dont trois sur les quatre, dès lors, ne contiennent que du texte.

Image symbolique et stéréotype du français au béret (Cartes sur table, p. 124)

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4.2.5. Autres séquences du manuel

Les autres unités procèdent de la même manière. Nous souhaitons relever certaines illustrations au contenu particulier : le voyage du pape en France (p. 32) ; Reagan victorieux (p. 32) ; visite de la reine Élisabeth en Australie (p. 32). Il s’y trouve aussi des stéréotypes, comme celui du Suisse inséparable de sa banque (p. 82).

Quelques stéréotypes plus marqués (Cartes sur table, p. 82)

Contenu politique et religieux (Cartes sur table, p. 32)

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4.3. Synthèse grammaticale La synthèse grammaticale ne retiendra pas longtemps notre attention. Sur dix-sept pages orange, nous comptons deux dessins documentaires à fonction métalinguistique pour expliquer la pronominalisation et le lieu. Le reste de l’espace est occupé par des tableaux dont tout le texte est noir et le contraste marqué par des grasses.

Partie de l’une des deux images présentes dans la synthèse grammaticale (Cartes sur table, p. 132)

4.4. Lexique Les quatre pages (blanches) du lexique ne contiennent ni tableaux, ni images, mais seulement une liste de mots avec renvoi à la page de l’ouvrage où ils apparaissent.

5. BONNE ROUTE ! 5.1. Fiche signalétique Cette méthode date de 1988 et est destinée aux adultes et grands adolescents débutant l´apprentissage du français. La date permet de justifier l’introduction de couleurs dans le

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manuel, bien que l’ouvrage recoure encore aux photographies noir et blanc dans 50% des cas. La date est aussi liée au contenu des images : nous retrouvons la mode vestimentaire, la technologie, les voitures, etc. de l’époque.

Bonne route ! est une méthode communicative qui s’appuie sur un livre et sur une cassette audio. Cette dernière habitue l’oreille au français parlé, tandis que le manuel favorise l’apprentissage de la langue écrite et de sa grammaire.

5.2. Analyse du manuel 5.2.1. Première de couverture La couverture du manuel est illustrée par l’image d’une route. Celle-ci mène au Mont Saint-Michel, dessiné en arrière plan, symbole de la France. L’illustration est, présentement, liée au titre (« Bonne route ! ») et dégage du sens : l’apprenant est mené sur la route de l’apprentissage du français. L’apprenant ? En réalité, non. D’après l’avant-propos du manuel, c’est le professeur qui est mené sur la route. En effet, nous y lisons :

« Je pense à ces dizaines de milliers d’enseignants qui, leur vie durant – parce qu’il faut bien vivre –, enseigneront le français 50 ou 60 heures par semaine. […] C’est pour eux surtout, eux de qui dépend la survie de notre langue demain, que nous avons tracé cette route. Qu’ils la suivent en confiance et en conscience, elle conduira naturellement leurs étudiants aux niveaux des examens de l’Alliance […]. » Philippe GREFFET, « Avant-propos » dans : Bonne route !, Paris, Hachette FLE, 1988, p.5

C’est donc bien aux enseignants de français langue étrangère qu’est destiné le manuel, avant les apprenants.

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Couverture du manuel (Bonne route !)

5.2.2. Organisation générale de l’ouvrage Bonne route ! débute par un avant propos, dans lequel l’auteur explique la raison d’être de ce manuel. Le rédacteur y détaille également le véritable public auquel s’adresse ce manuel, comme nous venons de le lire.

Après l’avant-propos, est présentée une carte géographique de la France et des départements d’Outre-mer.

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Carte de France et des départements d’Outre-mer (Bonne route !, p. 6)

En face d’elle, se tient une page d’introduction ; elle reprend les différents objectifs poursuivis, etc. La page d’introduction terminée, débute la partie intéressante du manuel.

Bonne route ! comprend 17 séquences de deux leçons chacune. Chaque séquence s’ouvre sur un dialogue ou un texte, vis-à-vis duquel se trouve une page intitulée « Pour mieux comprendre ». À celle-ci succèdent deux pages nommées « Pour pratiquer la grammaire » et « Pour bien prononcer ». La leçon s’achève alors sur deux pages « Pour aller plus loin ». Commence ensuite la leçon suivante, agencée de façon similaire. À la fin de chaque séquence, nous trouvons un bilan reprenant exclusivement le contenu grammatical des deux leçons vues. La récurrence de l’organisation des étapes est un élément phatique.

Après les 34 leçons, nous trouvons un mémento grammatical ainsi qu’un lexique. Le manuel s’achève enfin sur une table des matières.

5.2.3. Première séquence Les séquences ne débutent jamais par une page d’introduction, mais l’on y rentre de pleins pieds.

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La première étape comporte environ 60% d’images contre 40 % de texte. L’illustration qui ouvre la séquence est présentée sous forme de « dessins suivis », tandis que toutes les autres images sont soit des objets isolés, soit des vues uniques. Toutes les illustrations sont en couleurs. L’on peut les classer en trois catégories : il y a, d’une part, les images multicolores pâles, une série de petits dessins bleus d’autre part, et, enfin, une photographie couleur.

La seconde étape comporte, en plus de ce que nous venons de détailler, bon nombre de photographies en noir et blanc.

Dans la première leçon, les images multicolores sont exclusivement placées en début et en fin de leçon. Au milieu ne sont exposées que des images en dégradé de bleu. Le constat n’est pas similaire pour la seconde leçon de l’étape en cours d’analyse, qui débute et s’achève par des dessins bleus et des photographies en noir et blanc. L’intérieur de la leçon, elle, comprend de petits dessins en couleurs.

Le texte est noir à 95 %, les 5% restant étant écrit en bleu. Cette couleur est une constante à travers tout le manuel. Elle agit, en ce sens, en fonction phatique ; elle assure une continuité au manuel. Nous sommes toutefois amenés à nous interroger sur l’emploi du bleu plutôt qu’une autre couleur. Nous n’avons pas de réponse à cette question, le rédacteur du manuel n’en livre pas davantage.

Les illustrations sont toutes documentaires, symboliques, ou seulement divertissantes. Leurs fonctions sont à la fois référentielle et métalinguistique, mais jamais poétique, conative ni émotive.

Image aux fonctions référentielle et métalinguistique (Bonne route !, p. 8)

Le contenu des images met l’accent sur la dimension sociale et, accessoirement, culturelle des Français. La France, elle, est présentée dès l’introduction. S’il n’y a plus de

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cartes géographiques donc dans cette séquence, les allusions à l’Hexagone sont multiples. L’on nous présente, par exemple, à la page 19 du manuel, une série de cartes d’identité et de passeports français. La francité, quant à elle, n’est pas représentée dans cette séquence. Elle l’est seulement à la fin de la dernière étape du manuel.

Illustration de la société française (Bonne route !, p. 12)

La séquence comporte des tableaux grammaticaux bleus. Ce sont les seuls qu’il est possible de trouver dans la deuxième leçon. La première en comporte un autre, supplémentaire, dans lequel sont inscrits différents prénoms français, masculins et féminins. Ce dernier tableau est riche en couleurs, ce qui le met en marge de ceux qui organisent les faits de langue.

Tableaux des prénoms (Bonne route !, p. 13)

Le manuel est doté d’une page de bilan, retrouvée à la fin de chaque séquence. (Pour rappel, une séquence équivaut à deux leçons). Ce bilan, bleu à 40%, s’étale sur deux pages. La première page concerne la première leçon, la seconde la leçon numéro 2. Cette synthèse évoque les points grammaticaux rencontrés dans l’étape mais elle ne les présente plus, que ce

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soit sous forme de tableaux ou autrement. Elle rappelle également le vocabulaire vu et propose ensuite 5 exercices sur les acquis.

Cette synthèse n’est pas non plus pourvue d’illustrations. L’on trouve, toutefois, de petits jeux comme celui-ci :

Petit jeu repéré dans le bilan de la séquence (Bonne route !, p. 20)

5.2.4. Dernière séquence À l’instar de la première, la dernière séquence s’ouvre sur un petit texte noir, accompagné de dessins bleus. Il n’y a plus d’autres couleurs dans cette séquence que celle-ci. Toutes les images sont des photographies en noir et blanc ou de petits dessins bleus, donc. À noter également la présence d’une carte géographique illustrant la francophonie dans le monde. Les pages intitulées « Pour aller plus loin » porte justement sur le sujet. C’est la seule fois où il en est question. Bonne route profite de l’occasion pour réintroduire une nouvelle carte de France.

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La francophonie (Bonne route !, p. 233)

L’apprenant ne peut discerner des images qu’au début et à la fin de l’étape, les deux pages intermédiaires n’en comptant aucune. Elles disposent néanmoins de tableaux grammaticaux (bleus).

Tableau grammatical bleu (Bonne route !, p. 234)

Les illustrations sont toutes dénotatives et leur contenu est à la fois social et culturel. Elles sont toujours inscrites dans un rapport de complémentarité au texte, en ce sens qu’elles viennent illustrer les propos. Les fonctions distinguables sont seulement au nombre de deux. Ce sont encore les fonctions référentielle et métalinguistique que nous retrouvons dans cette ultime séquence du manuel.

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Image présentant la société (Bonne route !, p.236)

De manière générale, Bonne route ! présente des images assez pauvres en contenu. Nous ne distinguons pas de stéréotypes, ni quelques clichés typiques à la France ou la francité.

5.2.5. Autres séquences du manuel Les autres séquences font l’objet d’un constat en tous points identiques aux deux séquences analysées. La seule remarque utile à préciser a trait aux nombres d’illustrations, sans cesse décroissant dans cette méthode. Au départ, nous dénombrions près de 60% d’images, 40% de texte. Après quelques séquences, les chiffres s’inversent. L’on compte alors 60 % de texte pour 40% d’images.

Il nous semble aussi intéressant de souligner le caractère économique de certaines images dans le manuel. Au moment de parler de commerce, le manuel insère quelques photos de pièces de monnaie d’époque.

Pièces de monnaie – image au contenu économique (Bonne route !, p. 88)

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5.3. Synthèse grammaticale À la fin du manuel, Bonne route ! compte six pages de rappels grammaticaux. Entièrement blanches et bleues, ces quelques pages sont faites de tableaux et de textes uniquement. Les illustrations sont absentes de ce « Mémento grammatical ».

5.4. Lexique Un lexique de quatre pages succède au mémento grammatical. L’auteur a fait le choix de ne pas donner la traduction des mots en différentes langues comme cela se fait dans certains manuels. Le lexique se présente ainsi sous forme de listes continues de mots et d’expressions françaises.

Il n’y a ni images ni tableaux dans cette ultime partie du manuel. La couleur (bleue) se résume aux 26 lettres de l’alphabet trouvées en début de colonne.

Extrait du lexique de la méthode (Bonne route !, p. 252)

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6. GRAND LARGE 6.1. Fiche signalétique Grand Large (1988) est spécialement conçu pour un public d’adolescents et d’adultes ; il s’agit d’une méthode communicative, reflet de son époque en ce sens qu’elle suit les modes de son temps (coupes de cheveux, tenues vestimentaires, stars (Belmondo,…), moyens techniques,…).

Les illustrations sont essentiellement des photos en couleurs et des dessins. Mais de temps à autres, nous retrouvons des bandes dessinées, des publicités,… La gamme des couleurs utilisées est variée. Lorsque les illustrations sont coloriées manuellement, les couleurs sont plus nuancées alors que lorsqu’elles sont informatiques, elles restent assez basiques (ex : carte géographique).

Cette méthode est composée d’un livre pour l’élève, d’un guide pour le professeur et de deux cassettes pour la classe.

6.2. Analyse du manuel 6.2.1. Première de couverture En ce qui concerne l’image proposée sur la page de couverture, elle représente une course de voiliers ; le titre, « Grand Large », occupe un tiers de la page et est inscrit en oblique. Nous retrouverons cette photographie à trois reprises dans le manuel ; à mesure que l’apprenant progresse, la photo s’étend. La page d’ouverture de la première étape est ainsi ornée d’un tiers de la photo, celle de la deuxième étape est agrémentée des deux tiers, et, enfin, la troisième étape recoupe l’entièreté de la photographie. Toutes les unités tournent autour d’un même thème : la course de voiliers. La présentation des personnages en début de manuel et leur évolution au fil de l’ouvrage permettent à l’élève de se familiariser plus rapidement avec le concept de cette méthode.

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Couverture avec un lien sémantique entre le titre et l’image (Grand Large )

6.2.2. Organisation générale de l’ouvrage

Grand Large est composé de 220 pages et respecte le format A4. Il est structuré par : -

un avant-propos

-

une table des matières

-

douze unités regroupées en trois étapes principales. Chaque étape se clôture par un bilan (moment d’évaluation, proposition d’exercices de contrôle pour faire le point sur les acquisitions et les consolider) suivi d’une escale (ensemble de documents authentiques rassemblés autour d’un thème motivant et qui met en valeur de nombreux aspects de la civilisation)

-

un précis grammatical.

L’avant-propos nous informe sur les projets et les compétences visés. Il nous précise que Grand Large « […] offre aux enseignants et aux apprenants les moyens de construire une réelle compétence de communication : il développe la prise de conscience linguistique au travers de situations de communication variées et d’activités originales qui poussent les apprenants à être actifs. Pour renforcer leur motivation, un fil conducteur a été choisi : une course de voiliers dans le volume 1 et une croisière dans le volume 2. » (Grand Large 1, p. 2).

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Les illustrations données dans ce manuel sont très nombreuses. Elles représentent à première vue 50% des pages. Elles sont de différents types et presque toujours en couleurs : photos, cartes géographiques, dessins…

6.2.3. Première séquence L’étape 1 de ce manuel est composée de quatre unités. La première leçon est constituée de treize pages et débute par une page d’ouverture, ornée de trois photos en couleurs et d’une carte géographique.

Extrait de la page d’ouverture de la première séquence (Grand Large, p. 3)

Nous retrouvons toutes sortes d’illustrations (photos, dessins, images publicitaires, bandes dessinées, schémas, cartes géographiques…) en couleurs, parfois pâles et parfois vives. Elles sont présentes en début, milieu et fin d’unité et tout au long de la séquence. Les illustrations en noir et blanc, quant à elles, sont beaucoup moins conséquentes ; il n’y en a que quelques-unes en milieu de séquence et en haut de la page. Ces images sont souvent présentées sous forme d’objets isolés ou de vues uniques. Leur rôle est essentiellement documentaire et divertissant et leur fonction est référentielle et métalinguistique.

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Illustration en noir et blanc (Grand Large, p. 8)

Le contenu de ces illustrations est social et culturel. Nous y retrouvons quelques présentations de la France et de la francité. Le sens premier des illustrations est respecté, il n’y a aucune connotation particulière.

Le manuel propose une grande série de tableaux en couleurs et en noir et blanc, leur contenu est généralement grammatical et parfois chiffré. Les textes sont toujours en noir et blanc et représentent 60% du manuel contre 40% d’images. Le texte complète de temps à autre l’image mais l’image peut aussi être complémentaire du texte.

6.2.4. Dernière séquence

Comme pour toutes les autres unités, Grand Large introduit cette dernière séquence par une photo en couleurs. En regard de celle-ci, nous sont donnés une carte dessinée et coloriée manuellement, ainsi qu’un tableau noir et blanc.

Page d’ouverture de la dernière séquence (Grand Large, p. 170)

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La troisième étape du manuel est composée de quatre séquences. L’ultime leçon reprend des photos, des dessins, des images publicitaires, des bandes dessinées et des cartes géographiques, de couleurs pâles et vives. Nous les percevons en début, milieu et fin de séquence et sur l’ensemble des pages (haut, milieu et bas de page). Les illustrations en noir et blanc, de leur côté, emploient moins de place ; elles occupent seulement le centre de l’unité et le bas de la page.

La présentation des illustrations se fait en vue unique ou sont des objets isolés. Leur rôle est documentaire et divertissant et leurs fonctions sont référentielle et métalinguistique. Leur contenu est à la fois social et culturel mais dépourvu, a priori, de connotation. La France n’est pas du tout abordée dans ce chapitre.

Carte géographique en vue unique, sans accent particulier sur la France (Grand Large, p. 171)

Les tableaux sont peu nombreux. Comme dans la première unité, le texte y est inscrit en noir et blanc. De manière générale, le texte qui compose la séquence sert de support à l’image, mais des rapports inverses ne sont pas pour autant à exclure.

6.2.5. Autres séquences du manuel

Les autres séquences sont tout à fait identiques aux deux précédentes. Il n’y a aucune différence particulière à relever.

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6.3. Synthèse grammaticale Grand Large est pourvu d’une synthèse grammaticale. Entièrement en noir et blanc, elle reprend en une dizaine de pages les différents faits de langue rencontrés au fil des séquences. Cette partie du manuel comprend quelques tableaux, en noir et blanc. Les titres et sous-titres sont également dépourvus de couleurs. Ce bilan n’offre par ailleurs aucune image.

6.4. Lexique Le lexique se différencie peu de la synthèse grammaticale. À son tour, elle n’est faite que de texte ; titres, sous-titres et mots de vocabulaire sont écrits en noir. Nous n’y décelons aucune illustration.

7. ESPACES 7.1. Fiche signalétique Espaces est une méthode communicative pour adultes et grands adolescents, publiée en 1990. Elle s’appuie, outre le livre de l’élève, sur deux cassettes audio, un cahier d’exercices et un guide pédagogique. Épais de plus de deux cent pages où la couleur domine nettement, il renferme une grande quantité de dessins et de photos dont le rôle, le contenu et la fonction de la communication varient. Vives dans la plupart des cas, les couleurs contribuent à la clarté de la mise en page. Le contraste qu’elles offrent, par exemple, dans les tableaux, rend l’information plus accessible ou la fait tout au moins mieux ressortir.

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7.2. Analyse du manuel 7.2.1. Première de couverture La couverture du manuel est une photo d´un ciel aux couleurs sombres (bleu et rouge) et vives (jaune). Le contraste fait sens ; le lever du soleil connote, notamment, le début de quelque chose dont on sait qu’elle aboutira, et le ciel suggère l’espace, la liberté, la découverte. Le titre est en blanc avec deux lignes rouge sur la lettre A. Au milieu de la couverture, à droite, est indiqué, dans un cadre rouge encore, le numéro 1 nous indiquant le niveau du public auquel s’adresse le manuel.

Couverture du manuel (Espaces)

La couverture est le point de départ d’une succession de photographies du même type qui traverse tout le manuel, en ouverture de chaque dossier. Entretenant le contact et confirmant la continuité de l’apprentissage, elle joue un rôle proprement phatique.

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7.2.2. Organisation générale de l’ouvrage

Le sommaire présente douze dossiers de treize pages, chacun divisé en cinq sous-titres et développant les cinq grands axes détaillés en début d’ouvrage, que sont « Notions », « Actes de parole »s ; « Grammaire » ; « Phonétique » ; « Fonctionnement des textes » ; « Aspects socioculturels ». De plus, les dossiers sont rigoureusement structurés en trois fois quatre pages. La première série vise à « fournir […] tous les éléments linguistiques nécessaires à la suite », la deuxième à la lecture et à l’écriture, la troisième à la langue parlée.

Chaque dossier est introduit par une page spéciale constituée d’un titre en blanc sur un fond de couleur variable et d’une photo « artistique » de ciel en arrière plan.

Portion d’un page d’ouverture de dossier (Espaces, p. 7)

En fin de manuel, figurent les transcriptions, un précis grammatical, des tableaux de conjugaisons, un index des actes de paroles (par exemple : exprimer l’indifférence ; refuser), des stratégies de communication (par exemple : attirer l’attention ; interrompre) et un lexique.

7.2.3. Première séquence

La page d’introduction, comme on peut le voir ci-dessus, est une page dédiée à cet effet et ne comportant pas de blanc.

Dans le premier dossier, l’espace occupé par les illustrations l’emporte, à raison de 75%, sur celui qu’habite le texte. L’intégralité du texte, hormis certains titres, est en noir, de

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même que les trois petites images symboliques de la page d’ouverture : un livre (Informations/préparation) ; un casque (Paroles) ; et une pointe de stylo (Lectures/Écritures).

Exemple d’un titre en couleur ; Exemple d’un titre en noir et blanc (Espaces, p. 16 et p. 8)

Toutes les photos et tous les dessins (sauf ceux évoqués ci-dessus et quelques photographies d’archives) sont en couleurs vives, de même que les tableaux. Ces derniers apparaissent en assez grand nombre. Ils sont généralement bicolores et contiennent du texte noir uniquement, doublé d’un jeu sur les grasses. Le titre du tableau est inscrit en blanc sur surlignage noir. Le contenu varie entre grammaire, phonétique ou données chiffrées.

Exemple de tableau (Espaces, p. 8)

La couleur domine donc très nettement.

Les illustrations remplissent des rôles très diversifiés ; certaines sont documentaires (éléments qui nous rapportent à la réalité de l´époque), d’autres symboliques (logos publicitaires), d’autres encore divertissantes (bandes dessinées). Quant aux fonctions de la communication, on peut souligner l’abondance de métalinguistique (parce qu´on fait référence à la langue comme sujet de travail), de référentiel (on connaît par l´image) et de phatique (le

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contact se maintient à chaque leçon, par une bande dessinée, où le personnage présente des situations réelles).

Illustration de la fonction phatique (images de la première et de la dernière séquences) (Espaces, p. 13 et p. 167)

Dans la plupart des cas, l’image est complémentaire ou équivalent au texte.

Dans la première séquence, les illustrations sont orientées vers le social et le culturel ; il est surtout question de personnes adultes qui organisent ou sont impliquées dans diverses situations de communication. Le contenu de type économique est, lui aussi, présent puisqu’une scène a lieu dans une banque. Toutefois, l’aspect économique n’est pas marqué dans cette image mais dans celle d’un chèque, quelques pages auparavant.

Illustration à contenu économique (Espaces, p. 19)

Ce dernier document illustre le reflet de la date de publication sur le contenu. En effet, ce chèque est rempli en francs français – logique, pour l’époque.

La France est le lieu ou s’accomplissent les diverses actions. La francité, quant à elle, n’est pas encore mentionnée.

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L’action se déroule en France (Espaces, p. 17)

Enfin, les deux premières pages de la troisième partie (Lectures/Ecritures) sont des pages sans blanc au fond orangé. Au vu de l’ensemble du manuel, on peut en déduire une certaine régularité (jusqu’au dossier onze) et, par là, la fonction phatique de la couleur.

7.2.4. Dernière séquence Le dernier dossier diffère du premier en quelques points. Présentant mai 1968, il met en scène du contenu sociopolitique. Les photos, des images d’archives, sont en noir et blanc.

Contenu sociopolitique (Espaces, p. 164)

Il y apparaît également une carte, sociopolitique elle aussi, de la CEE, comprenant alors douze pays.

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Carte sociopolitique (Espaces, p. 170)

Enfin, la dernière leçon entre dans une régularité entamée dans le deuxième dossier, celle du feuilleton « Mémoires d’ordinateur ».

Mémoire d’ordinateur (Espaces, p. 33)

7.2.5. Autres séquences du manuel

Le constat qui a été proposé vaut pour les autres séquences également. Alors que la France continue à être illustrée à plusieurs reprises, il n’est fait qu’une minuscule place au reste de la francité : deux pages à propos de la ville de Québec (pp. 58-59) seulement.

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Évocation de la ville de Québec (Espaces, p. 58)

Le stéréotype, quant à lui, nous semble absent.

7.3. Synthèse grammaticale La synthèse grammaticale ne contient aucune illustration autre que des tableaux à contenu informatif sur la langue. Les titres sont inscrits en rouge, les sous-titres en noir, de même que le texte.

7.4. Lexique Il n’y a aucune illustration dans le lexique non plus. Le vocabulaire y est classé alphabétiquement et traduit en cinq langues (Anglais, Allemand, Espagnol, Italien et Grec). Chaque mot est accompagné du numéro de la page à laquelle il apparaît.

8. FRÉQUENCE JEUNES 8.1. Fiche signalétique Fréquence Jeunes est un manuel qui date de 1994. La date est importante, elle permet de justifier la présence de couleurs dans le manuel, retrouvées à la fois dans certains titres et dans la grande majorité des images. Elle permet également d’expliquer le contenu de certaines illustrations, comme nous le verrons par la suite.

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Le manuel cible un public particulier, de jeunes adolescents ; il s’appuie sur la méthode communicative. L’ouvrage s’accompagne d’une cassette audio destinée à l’élève, tandis qu’une cassette vidéo est fournie au professeur.

8.2. Analyse du manuel 8.2.1. Première de couverture

La couverture du manuel se compose d’une photo représentant un concert, auquel assiste une foule impressionnante de personnes. Il s’agit d’une photo aux couleurs vives, avec une dominante de jaune, de rouge et de noir. Si ces trois couleurs connotent le drapeau belge, elles n’ont en réalité aucun lien étant donné qu’il n’est jamais question de Belgique dans les pages du manuel. Cette photo fait davantage songer aux concerts auxquels les jeunes adolescents apprécient de se rendre. L’ambiance « jeune » est, ici, mise en avant.

Couverture du manuel (Fréquence Jeunes)

Cette idée se voit confortée par le titre du manuel, « Fréquence Jeunes », inscrit en blanc. Nous ne pouvons toutefois pas parler de titre en noir et blanc, pour cette raison que

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l’intérieur de certaines lettres est colorié en orange, en bleu,… De même, le point sur le « J » est substitué par un rond plein vert. Ce titre est accompagné d’un sous-titre vert : « méthode de français » est accolé au « Fréquence Jeunes ». Le numéro de la méthode – en l’occurrence le premier – est écrit dans cette même couleur et est situé dans le coin inférieur gauche de la page. Le coin inférieur droit de la couverture est occupé par le nom de l’édition, inscrit en noir sur fond vert.

8.2.2. Organisation générale de l’ouvrage Fréquence Jeunes s’ouvre sur un avant-propos, dans lequel les auteurs développent leurs objectifs. Les quelques lignes nous informent d’une série d’éléments relatifs au contenu, comme la mise en avant de ce qui rassemble les adolescents « par-delà les frontières : le besoin de copains, l’amour de la musique et l’envie d’affirmer sa personnalité » (p. 3). Nous y apprenons également que « le reportage photographique a été préféré au dessin pour mieux plonger les élèves dans la réalité française [et qu’une] bande dessinée a été spécialement créée pour leur divertissement. » (p. 3). Continuée dans chaque séquence, cette dernière se veut être un élément phatique du manuel.

L’avant propos est suivi d’un sommaire. Ce dernier présente les 48 leçons du manuel et leur répartition en 12 séquences. Chaque séquence comporte 4 leçons spécifiques, ordonnées de la même façon : une première leçon appelée « Bande FM », une seconde dite « magazine », une troisième « Bande FM », et, enfin, une dernière nommée « Loufoque » ; elle présente sous forme de bande dessinée les aventures d’un même personnage, Émile Loufoque. Chaque séquence se termine sur un bilan des acquis.

Le manuel ne s’achève pas après la quarante-huitième leçon. Nous pouvons encore trouver, après celle-ci, une page de révision, une autre d’évaluation, quatre pages où sont retranscrits les passages enregistrés, un précis grammatical et une dizaine de pages de vocabulaire.

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8.2.3. Première séquence a. Page d’ouverture

Une page spéciale ouvre la première séquence. Il s’agit d’une grande photographie couleur, couvrant la totalité de la page. Elle représente la Tour Eiffel illuminée à la tombée de la nuit. En son sommet se trouve le titre de la séquence : « Le monde en français ». La connotation qui se dégage de cette image, est très forte. D’emblée l’on associe le français à la ville de Paris. Prise en son pied, la vue qui nous est offerte de la Tour Eiffel affirme le prestige du monument et, par association, celui de la langue française qui lui est rattachée.

Page d’ouverture (Fréquence Jeunes, p. 9)

Il n’y a pas d’autres textes que le titre cité, écrit de manière semblable à celui lu en couverture. Pour rappel, il s’agissait d’un titre blanc ornementé de ronds colorés pleins. En gardant la même police d’écriture pour introduire chaque nouvelle séquence, le manuel traduit un désir de continuité. Ce procédé est nommé par Jakobson « fonction phatique ».

b. Contenu

Passons à présent au contenu de la première séquence. Plusieurs éléments sont à soulever, qui ont respectivement traits aux illustrations, au texte, et aux tableaux.

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Les illustrations repérées dans cette première séquence sont nombreuses et de genres différents : dessins, photographies, images publicitaires, cartes géographiques et une bande dessinée. Un type d’images n’a pas de place propre dans la séquence ; l’on peut trouver n’importe quelle illustration n’importe où au sein de l’étape. Nous constatons, de même, qu’il n’y a pas plus d’illustrations au début de la séquence qu’à la fin, ni en son milieu, comme nous n’en distinguons pas davantage dans le haut que dans le bas d’une même page. Les images sont donc réparties de manière équilibrée dans l’étape.

Photographie, dessin, carte de France (Fréquence Jeunes, pp. 10, 15, 17)

Extrait de la bande dessinée, image publicitaire (Fréquence Jeunes, pp. 16, 17)

Toutes les images sont en couleurs, aucune n’est en noir et blanc. Les illustrations ne sont jamais monochromes mais multicolores. Le rendu des couleurs, en revanche, n’est pas uniforme : si chacune des photos rencontrées est vive, certains dessins sont plus pâles que d’autres.

Les images se présentent toujours d’une certaine façon. Nous n’avons jamais affaire à des schémas ou à des vues éclatées dans le manuel, mais seulement à des vues uniques ou à des objets isolés. Leur rôle est essentiellement documentaire et divertissant, bien qu’une fonction symbolique ne soit pas toujours à exclure, comme c’est le cas pour la France dotée d’un béret (cf. ci-dessus). C’est là, par ailleurs, le stéréotype du Parisien.

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Quant aux fonctions de la communication que ces illustrations exercent (cf. schéma de Jakobson), nous ne repérons que les fonctions référentielles et métalinguistiques. Chacune des images renvoie soit à la réalité – c’est le cas de toutes les photographies notamment –, soit traduit dans un autre langage ce que le texte vient de formuler. L’exemple le plus évocateur, dans cette première séquence, n’est sans nul doute celui-ci :

Image métalinguistique et référentielle (Fréquence Jeunes, p. 11)

Aucun exemple de fonction émotive, conative, phatique et poétique n’est recensé à l’intérieur de cette première séquence.

Le contenu des illustrations diffère énormément selon le sujet des leçons. La première étape, dont le thème est « Bonjour », comporte essentiellement des images qui mettent en scène la rencontre de deux personnes. La seconde s’intitule « Le monde en français » et présente une carte des pays où l’on parle le français, ainsi que de nombreuses photos parmi lesquelles il convient de distinguer celles qui présentent des monuments de France. Cette leçon est la seule où il est question de la francophonie ; le texte qui lui est adjoint, toutefois, n’apporte aucune explication sur la francité, mais uniquement sur la France.

La francophonie (Fréquence Jeunes, pp. 12-13)

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La troisième leçon de cette première séquence porte le nom de « Les voilà ! » ; y sont proposés différents dessins et photos d’individus en vue de les décrire. Ici, l’accent est principalement mis sur le physique des personnes : une femme aux longs cheveux blonds, un homme aux cheveux rasés bruns, etc. Il n’est pas pour autant légitime de parler, dans ce cas, de stéréotypes, car sont présentés encore bien d’autres femmes et hommes aux coupes et couleurs de cheveux diverses.

Enfin, la quatrième étape évoque le début des aventures d’« Émile Loufoque ». Chacun des personnages y est présenté, le tout dans un cadre simple, à savoir un coin de rue puis l’intérieur d’un taxi. Il ne s’agit cependant pas de n’importe quel taxi ! Alors que nous avons vu que le manuel datait de 1994, nous sommes surpris de voir que le type de voiture proposée est une automobile du début des années 1980 environ. Nous reviendrons sur ce décalage temporel dans la suite de notre analyse.

Le contenu des images rejoint tant le domaine de la société que celui de la culture. Nous pouvons éventuellement percevoir un peu de politique, si l’on classe la carte de la francophonie dans ce domaine. Pour notre part, nous jugeons préférable de la ranger parmi le socioculturel. Nous nous accordons, en revanche, pour affirmer qu’il n’y a aucune illustration aux caractères religieux et économique parmi celles passées à la loupe. Chacune des images se veut dénotative ; il serait osé de parler de connotation au sujet de l’une d’entre elles.

Intéressons-nous aux tableaux à présent. Leur nombre est assez élevé ; nous en comptons dix, répartis sur huit pages. Parmi eux, six sont de couleurs jaune et gris. Leur contenu est purement grammatical. Du reste, nous discernons encore deux tableaux monochromes bleus qui abordent la question de l’accent tonique en français, et enfin un dernier, sans fond particulier, reprenant quelques statistiques sur les langues pratiquées en Europe.

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Tableau grammatical (Fréquence Jeunes, p. 14)

Si nous consentions à nous intéresser, enfin, au texte de cette première séquence. Il est entièrement écrit en noir, pas un seul mot n’est en couleurs si ce ne sont les titres des leçons deux et quatre. Les numéros de séquence, quant à eux, sont inscrits en blanc sur fond rouge, vert ou bleu. Le texte occupe à peu près 40% de la page, tandis que les images s’y étendent sur 60% environ. Il y a donc un tantinet plus d’images que de texte dans cette première séquence, bien que l’illustration ne soit jamais que complémentaire au texte, exception faite de la bande dessinée. Cette dernière s’inscrit dans un rapport d’équivalence au texte.

c. Page de bilan

Nous remarquons la présence d’une page spéciale de clôture. Cette dernière est entourée d’un cadre blanc, cela n’est donc pas une page entièrement en couleurs. Le titre est écrit en blanc sur fond orange, tandis que la page se divise en deux colonnes de couleurs vert et jaune pâles. La colonne de gauche (verte) reprend les « Maintenant, vous pouvez… », celle de droite (jaune) reprend « Vous savez utiliser… » (p.18). Les sous-titres et explications qui suivent sont exclusivement écrits en noir.

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Page de bilan (Fréquence Jeunes, p. 18)

Il n’y a pas de tableaux dans ce bilan grammatical, pas plus que de photographies, mais l’on distingue en revanche deux dessins en couleurs. Ceux-ci sont de couleurs pâles, et représentent une jeune fille entourée de multitude d’objets différents. À droite se trouvent des objets liés aux loisirs, à gauche les affaires scolaires telles un cartable, un cahier, une latte, etc. Pour ce qui a trait à la vue des images, il s’agit dans les deux cas « d’objets isolés ». Elles ne sont pas documentaires, ni symboliques et n’ont strictement aucun lien avec le texte. Ce sont des dessins placés pour divertir et agrémenter l’apprentissage : leur unique fonction est référentielle. Ils ne reformulent aucune parole, contrairement aux images rencontrées au fil de la séquence. Nous ne pouvons ainsi leur octroyer la fonction métalinguistique. Ils ne sont pas davantage connotatifs, étant donné qu’il n’y a de sens particulier qui en émane.

La proportion texte-images est, sur cette page-ci, de l’ordre des 75% pour le texte contre 25 % seulement d’images.

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8.2.4. Dernière séquence a. Page d’ouverture

Comme ce fut le cas pour la première séquence, une page spéciale ouvre cette dernière étape du manuel qui comprend à son tour quatre leçons. Il s’agit d’une page entièrement colorée. Aucune trace de bords blancs n’y est perceptible. La photographie qui la couvre, représente des chevaux qui courent dans une plaine.

Page d’ouverture de la dernière séquence (Fréquence Jeunes, p. 123)

En haut de la page, se trouve un titre écrit en blanc et décoré de ronds colorés. Cette pratique n’est pas neuve, nous la rencontrons pour la troisième fois depuis le début de l’analyse du manuel (fonction phatique). Cette séquence s’intitule « Des animaux et des hommes ». S’il y avait une forte connotation dans la page d’introduction de la première séquence, il semble n’y avoir dans la présente que de la dénotation.

b. Contenu

Sculpture, dessins, photographies, (fausse) image publicitaire, bande dessinée sont présentés dans cette séquence. Toutes les illustrations sont en couleurs, vives ou pâles. Il est toutefois impossible d’établir une quelconque logique quant à la place qu’elles occupent dans le manuel. Il n’y a pas plus d’images pâles au début qu’à la fin de la séquence, ni inversement.

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Il n’y en a pas non plus davantage en haut qu’en bas des pages. Elles sont donc réparties de façon homogène dans le manuel. En revanche, l’on ne discerne aucune illustration en noir et blanc, comme ce fut le cas pour la première étape.

Les images ne sont représentées que par des vues uniques ou des objets isolés. Leur rôle est prioritairement le divertissement, mais une facette documentaire n’est pas négligeable. La fonction de ces illustrations est référentielle et métalinguistique.

Illustration référentielle (Fréquence Jeunes, p. 124)

Illustration métalinguistique (Fréquence Jeunes, p. 126)

Le nombre d’images à la fonction métalinguistique est moindre que celui observé dans la première séquence. Alors que nous en trouvions presque à toutes les pages au commencement du manuel, les dessins qui reformulent ce qui est dit, sont en nette diminution à présent.

Au contraire, s’il existe un aspect du manuel qui reste constant entre la première et la dernière page de Fréquence Jeunes, c’est certainement le contenu des images. Nous avions évoqué préalablement la fascination pour les domaines de la culture et de la société. Cette étape semble confirmer nos propos, puisque les aspects politiques, économiques et religieux sont absents de cette séquence, comme ils l’étaient dans la première.

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L’aspect culturel est mis en avant par la présentation de la licorne, animal fabuleux issu des contes occidentaux. La dimension sociale est, elle, tout à fait retrouvée dans l’image de l’enfant rendant un service à l’homme âgé (insérée supra).

Contenu culturel (Fréquence Jeunes, p. 131)

Nous avions émis préalablement l’hypothèse d’un décalage entre les objets exposés dans la bande dessinée et l’année de publication du manuel (1994). Nous avions pris pour exemple le vieux taxi. Cette idée se voit renforcée présentement ; deux autres indices confortent notre pensée : un téléviseur noir et blanc du type année 1960-1970, et un téléphone datant des années 1910 !

Technologie ancienne (Fréquence Jeunes, p. 130)

Le manuel ne suit donc pas l’évolution technologique. Fréquence Jeunes présente des appareils qui ne sont pas d’époque.

Les images se veulent dénotatives ; l’absence de connotation se marque même dans le faux slogan publicitaire retrouvé en page 124. Cela traduit une intention des rédacteurs : leur

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but n’est pas de faire une réelle publicité pour un concert européen de musique, mais seulement d’illustrer le dialogue précédant l’image.

Les tableaux sont, cette fois encore, très nombreux dans cette dernière séquence. Ils sont tous en couleurs. Nous en dénombrons huit au total, répartis sur huit pages. Leurs couleurs varient selon le contenu. Ainsi, nous avons trois tableaux grammaticaux aux teintes jaune et grise, trois autres relatifs à la prononciation en bleu et noir, et un dernier sans fond particulier comportant des chiffres. Celui-ci est de couleur verte ; nous n’en avons pas encore rencontré de pareils. Il comprend différents termes de vocabulaire qui peuvent s’avérer utiles à l’apprenant.

Tableau grammatical (Fréquence Jeunes, p. 129)

Tableau sur la prononciation (Fréquence Jeunes, p. 129)

Tableau avec des statistiques (Fréquence Jeunes, p. 127)

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Tableau lexical (Fréquence Jeunes, p. 131)

Enfin, pour ce qui est du texte, il n’y a que des mots inscrits en noir ou, éventuellement, en blanc. Aucun titre n’est en couleurs, excepté ceux chapeautant les leçons deux et quatre. Le rapport images-texte se fait, ici, dans des proportions de type 60% d’images pour 40% de texte seulement. Ce sont les mêmes pourcentages que ceux observés dans la première analyse séquentielle.

c. Page de bilan

Comme pour la première étape, nous remarquons la présence d’une page spéciale de clôture succédant aux quatre leçons. Cette dernière ressemble comme deux gouttes d’eau à celle observée préalablement : elle est en couleurs et entourée d’un cadre blanc, le titre est écrit en blanc sur fond orange, le contenu de la page se répartit en deux colonnes. Le fond de la colonne de gauche est vert pâle, celui de droite est jaune pâle. Les titres et contenus des rubriques n’ont pas changé entre la première et la dernière étape : nous retrouvons les intitulés « Maintenant, vous pouvez… » et « Vous savez utiliser… » (p. 132) écrits en noir. Les soustitres et explications qui suivent sont exclusivement inscrits en noir également.

Les tableaux sont absents dans ce bilan grammatical, de même que les photographies. Il nous faut toutefois noter la présence de cinq petits dessins représentant des photos de vacances ; ils n’ont aucun rapport avec le contenu grammatical du dessus. Leur agencement sur la page est ainsi fait qu’on penserait voir des photos étalées sur une table. Parmi ces dessins, quatre sont de couleurs pâles, tandis que nous trouvons, pour la première fois dans le

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manuel, une image en noir et blanc. Ces photos arborent un peu la multiculturalité, puisque nous pouvons percevoir un Asiatique, notamment, avec la tour Eiffel en arrière plan. Sur une autre illustration, nous sentons la connivence que partagent deux jeunes, l’un Africain, l’autre Français. Ces images jouent ainsi un rôle à la fois divertissant et documentaire, voire même symbolique pour certaines d’entre elles. Leur fonction est référentielle, uniquement ; il n’y a pas lieu de voir dans la présente trace d’un métalangage quelconque, au sens où ces dessins viennent seulement agrémenter la lecture.

Dessins de la page de bilan (Fréquence Jeunes, p. 132)

La proportion texte-images est, sur cette page-ci, de l’ordre des 50%-50%.

8.2.5. Autres séquences du manuel Le constat que nous pouvons établir à leur propos, reste similaire à tout ce que nous avons observé préalablement, à quelques différences près.

À la page 28 du manuel, nouvelle page d’ouverture de séquence, nous est proposée une photo A4 en noir et blanc. Elle représente un jeune couple de la première moitié du XXe siècle, penché sur le berceau d’un enfant. Le recours au noir et blanc trouve, dans ce cas, une explication rationnelle : il s’agit du stéréotype de la famille d’antan. Qui n’a jamais eu en tête

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l’image d’une vieille photo de famille pendue dans le salon de ses arrières grands-parents ? Il s’agit d’une photo de ce type présentée ici.

Un peu plus loin en parcourant le manuel, nous tombons nez à nez avec une séquence traitant d’économie (p.89). Quelques images de pièces et de billets français – l’euro n’existait pas encore – sont montrées aux apprenants. En face de celles-ci, nous pouvons lire une nouvelle aventure d’Émile Loufoque. La bande dessinée a elle-même trait au registre économique : Émile souhaite offrir un cadeau d’anniversaire à son neveu, et casse son cochon rempli de pièces de monnaie. Fréquence Jeunes aborde ainsi, à un moment de l’apprentissage, l’aspect économique. La dimension culturelle est à son tour présente dans cette même bande dessinée. Le cochon à casser est une image bien ancrée dans la culture française ; nous pourrions même la ranger parmi les stéréotypes culturels français. Qu’en est-il, au fait, des stéréotypes rencontrés dans le reste du manuel ?

Image au contenu économique (Fréquence Jeunes, p. 88)

Les stéréotypes sont omniprésents. À titre d’exemple, l’apprenant ne découvre, dans Fréquence Jeunes, que des Français blancs de peau. Il n’est amené à rencontrer des hommes noirs qu’à cinq reprises seulement ; presque chaque rencontre se résume à l’apport d’un nouveau stéréotype. En effet, nous croisons au fil des pages : un trompettiste noir (stéréotypé), deux joueurs de basket-ball (stéréotypés également), une photo de Marie-José Pérec, l’athlète française, et enfin, – il était temps ! – un homme noir représenté naturellement au sein d’un groupe de Français.

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Joueur de basket-ball noir, stéréotypé (Fréquence Jeunes, p. 60)

8.3. Synthèse grammaticale À la fin du manuel se trouve une synthèse grammaticale. À l’inverse des « bilans » qui ferment les séquences, ces pages ne sont pas entièrement colorées. Les titres sont gris sur fond jaune. Ces couleurs rappellent celles qui composaient les tableaux grammaticaux détaillés dans les séquences. Les sous-titres de la synthèse sont inscrits en lettres grasses noires, tandis que le reste du contenu est écrit en caractères simples noirs.

Ces quelques pages grammaticales ne comportent aucune illustration, seulement des tableaux. Il n’y a rien d’étonnant à ce que leur fond soit peint en jaune, c’est la constante depuis le début du manuel. Leur nombre est impressionnant : sur les douze pages qui constituent la synthèse, nous n’en dénombrons pas moins de treize. Certains, par ailleurs, s’étendent sur une page entière !

8.4. Lexique Fréquence Jeune s’achève sur douze pages de vocabulaire. Comme nous l’avons vu pour la synthèse grammaticale, les pages consacrées au lexique sont ornées de blanc. Le titre principal (« lexique ») est écrit en noir sur fond jaune, tandis que les lettres de l’alphabet sont

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rédigées en blanc sur fond rouge ; les mots du lexique sont entièrement noirs, de même que leur traduction en différentes langues.

9. NOUVEL ESPACES

9.1. Fiche signalétique Le Nouvel Espace s’adresse aux grands adolescents et aux adultes et date de 1995. Il est très semblable aux manuels actuels. Il est agrémenté de photos, de dessins, de plans, de tableaux, de publicités… La date est également le reflet de son temps car au sein même du manuel sont données des photos d’artistes, de stars ou de champions sportifs de l’époque (Alain Prost, Patricia Kaas, Sophie Marceau…). Les technologies en sont aussi une justification ; en effet, à la page 76 de ce manuel, les élèves apprennent à lire le mode d’emploi d’un magnétoscope alors qu’aujourd’hui, le lecteur de DVD a pris le pas sur cet appareil.

Le matériel requis pour cet apprentissage est le suivant : -

le livre de l’élève

-

le cahier d’exercices

-

le guide pédagogique

-

les trois cassettes audio

-

la cassette vidéo (comprenant les aspects de la civilisation française).

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9.2. Analyse du manuel 9.2.1. Première de couverture Deux couleurs dégradées parcourent la page de couverture : l’orange dans la partie inférieure et le bleu dans la partie supérieure. Le titre Nouvel Espace figure en blanc en haut de la page. Des cubes couvrent cette page, ils font sans doute référence au titre en faisant luimême écho au concept de géométrie dans l’espace.

Couverture du manuel (Nouvel Espaces)

9.2.2. Organisation générale de l’ouvrage Le manuel, composé de 207 pages, contient : -

un avant-propos

-

une table des matières sous forme de tableau en couleurs reprenant les titres de chaque dossier, les points grammaticaux abordés, les thèmes, les actes de paroles, les évaluations… En fin de dossier, nous retrouvons une rubrique

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« récapitulation » qui constitue une sorte de synthèse des éléments vus précédemment. -

un index des actes de parole (par exemple : comment accepter avec des formules du type avec plaisir, mais certainement, d’accord)

-

des stratégies de communication (excusez-moi, écoutez-moi, dis / dites,…)

-

une carte de la France et une présentation de ses régions

-

treize dossiers allant de 0 à 12

-

les transcriptions des enregistrements

-

un mémento grammatical

-

un lexique.

Cette méthode a ceci de particulier qu’elle offre une continuité par sa bande dessinée La roue tourne. Cette dernière apparaît dans chaque séquence et met toujours en scène les mêmes personnages ; de sorte que l’apprenant peut se familiariser avec les protagonistes et apprécier davantage leurs aventures.

Chaque dossier s’ouvre sur une page sans blanc, reprenant les objectifs qui suivront. Ils sont rangés selon trois catégories, « Vous allez parlez de… », « Vous allez apprendre à… », « Vous allez utilisez… ». Dans la partie supérieure de cette page d’ouverture, nous retrouvons les pictogrammes mentionnés dans l’avant-propos - un livre (aspects lexicaux et grammaticaux importants), un micro (compréhension et production orale), une plume de stylo (compréhension et production écrite). Nous pouvons cependant conclure que la structure du manuel reste extrêmement rigoureuse et que les images occupent une grande partie de l’ouvrage.

9.2.3. Première séquence

Nouvel Espaces est la version mise à jour du manuel Espaces, paru quelques années auparavant. De manière générale, aucune grosse modification n’a été apportée au contenu des séquences, excepté une. Chaque étape comporte désormais une page bilan, inexistante dans l’édition antérieure. Ces récapitulatifs sont tous dotés de deux rubriques de longueurs inégales, nommées « Communication » et « Grammaire ».

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9.2.4. Dernière séquence Cf. points 7.2.4 et 9.2.3.

9.2.5. Autres séquences du manuel Cf. points 7.2.5 et 9.2.3.

9.3. Synthèse grammaticale La synthèse grammaticale ne contient aucune autre illustration que des tableaux à contenu informatif sur la langue. Les titres sont inscrits en rouge, les sous-titres en noir, de même que le texte. Nos observations rejoignent donc en tous points celles opérées pour le manuel Espaces.

9.4. Lexique Il n’y a aucune illustration dans le lexique non plus. Le vocabulaire y est classé alphabétiquement et traduit en cinq langues (Anglais, Allemand, Espagnol, Italien et Grec). Chaque mot est accompagné du numéro de la page à laquelle il apparaît.

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10. CAFÉ CRÈME 10.1. Fiche signalétique Café Crème est un manuel de 1997. Il n’y figure pas de noir et blanc et le dessin l’emporte largement en nombre sur les autres types d’illustrations, notamment sur la photo, qui occupe la seconde place. La méthode, adressée aux grands adolescents et adultes, s’accompagne d’un cahier d’exercices, d’un guide pédagogique, d’un CD audio, d’une cassette vidéo et de fiches d’activités.

Le type d’illustration est varié, de même que les couleurs. Il n’est, toutefois, pas aisé de trancher entre pâle et vif. Nous serions tentés d’y voir un jeu sur les deux registres. Dessins, photographies, cartes, etc. présentent la France, ses grandes villes, ses paysages, ses territoires outre-mer, ses monuments, sa capitale mais le reste de la francité ne se voit pas esquissé ailleurs que dans le dialogue.

L’avant-propos annonce, indirectement, la fonction divertissante (cf. « attrayant ») qui sera accordée à l’image puisque l’objectif est de « construire, en moins de 200 pages, le socle d’un apprentissage durable, efficace, solide et… attrayant ». Les fonctions métalinguistique et référentielle l’emportent largement sur les autres. La fonction phatique reste, toutefois, bien représentée par la récurrence du type de dessins (cartoon, artistique, photographie) et de la couleur de fond de la page (cf. la Boîte à Outils).

Les titres sont généralement colorés (rouge, bleu, jaune) et les sous-titres de dernier niveau noirs. La Boîte à Outils ne contient que des titres noirs

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10.2. Analyse du manuel 10.2.1. Première de couverture Nous considérons le titre du manuel qui figure sur la couverture comme un titre inscrit en couleurs, bien que blanc, du fait de l’illustration qui le compose. L’illustration est celle d’une tasse de café, celle-ci connotant ce que le reste de l’image dénote, à savoir une terrasse de restaurant où les gens discutent, observent ou lisent en buvant une boisson. Cela dit, mais qu’importe, personne ne boit de café. La photo est en couleurs et met en scène des adultes exclusivement.

Couverture du manuel (Café Crème)

10.2.2. Organisation générale de l’ouvrage

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Le manuel est articulé autour de seize unités divisées en quatre parties au terme desquelles se trouvent quelques pages de civilisation. Les parties font l’objet d’une page spéciale, au fond de photographie, en tête d’unités 1, 5, 9 et 13. Il y est signalé un sommaire des unités contenues. Au sein d’une partie, au terme de deux unités, se trouve un bilan revenant sur les acquis. Chaque unité (huit pages) est elle-même subdivisée en trois ; « se succèdent la partie Découvertes (3 pages), la partie Boîte à Outils (3 pages), et la partie Paroles en liberté (2 pages) ». Les parties Découvertes et Paroles en liberté rassemblent des activités pédagogiques plus ou moins dirigistes. La Boîte à Outils comprend une page de vocabulaire et deux de grammaire et toutes trois sont des pages beiges.

Extrait de la page ouvrant une « partie » (Café Crème, p. 9)

10.2.3. Première séquence La première unité est précédée d’une unité 0 de trois pages en guise de bienvenue. Les dessins y sont plus nombreux que dans les unités suivantes.

Chaque unité, dont la première, s’ouvre sur une photographie occupant le tiers supérieur de la page. Alors que celle des autres unités a une fonction clairement métalinguistique vis-à-vis du titre de celles-ci, la première n’entretient avec lui (« Préférences ») aucun lien sémantique : l’avion représenté est davantage le symbole du voyage, du changement de culture ou de langue.

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Tiers supérieur de la première page de la première unité (Café Crème, p. 10)

Les illustrations occupent 75% des trois premières pages (Découvertes), 45% des trois suivantes (Boîte à Outils) et 30% des deux suivantes (Paroles en liberté). Le dessin figurant dans cette dernière partie, toujours en tête de double page et sur 2/3 de sa largeur totale, est plus artistique que les « cartoons » des deux précédentes.

Les images de l’unité, dispersées sur l’ensemble de la page, sont divertissantes et ont pour fonctions celles de représenter la situation ou l’objet mis en mots dans l’exercice. Dès lors, leur contenu oscille entre objets et personnages. Les dessins sont présentés comme des « objets isolés », sans arrière-plan autre que la page ni succession logique entre eux.

Les illustrations mettent en scène des adultes ou grands adolescents aux couleurs de cheveux ou de peau variées. Les deux portraits photographiques et le dessin qui l’accompagnent, en bas de troisième page n’est pas sans évoquer la France (le Petit Prince, Laetitia Casta et Zinédine Zidane).

Personnages représentatifs de la France (Café Crème, p. 12)

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Les dessins de la Boîte à Outils, humoristiques pour la plupart, ne dérogent pas aux fonctions métalinguistique et référentielle. La partie « Grammaire » s’appuie, outre les illustrations, sur divers tableaux et encadrés. Ceux-ci ne jouent pas sur la couleur mais sur les grasses, mettant en évidence le point grammatical dont il est question.

Tableau et dessin humoristique (Café Crème, p. 15)

La section Paroles en liberté ne s’accompagne que d’une image, un dessin artistique concentré dans le tiers supérieur de la double page, comme nous l’évoquions plus haut. Les fonctions de ce dernier restent métalinguistique et référentielle. Le reste n’est que texte.

Extrait de dessin de la section Paroles en liberté (Café Crème, p. 17)

Le bilan des deux premières unités est une double page blanche, aux titres et textes noirs. Il y figure quelques illustrations (40%) : deux dessins de type « cartoon » et deux photographies. Leurs fonctions sont identiques à celles de la première unité.

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10.2.4. Dernière séquence

Cette dernière étape est construite suivant le même canevas que les précédentes. Les différences notables avec la première unité sont un passage de 50% à 40% d’espace occupé par l’image et une présence moins marquée de tableaux dans la Boîte à Outils.

La photographie d’ouverture est, ici aussi, symbolique. La grande roue symbolise l’aboutissement et la complétude : la boucle est bouclée.

Il y a peu à dire du reste dans la mesure où, du point de vue de l’image, il est très proche de la première unité.

10.2.5. Autres séquences du manuel Le constat est le même pour les autres unités.

Le stéréotype est peu marqué dans ce manuel. Peut-être la météo en est-elle un ? Une carte indique du soleil au sud et de la pluie au nord. Nous n’osons trop nous avancer car la géographie pourrait justifier le climat. Cependant, le choix délibéré ou la récurrence pourrait être perçu comme une exagération.

Carte météo (Café Crème, p. 30)

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10.3. Synthèse grammaticale La synthèse grammaticale, en fin d’ouvrage, est en noir et blanc. Titres, sous-titres et textes sont en noir et l’objet précis du point de grammaire est en caractères gras. Les tableaux sont nombreux et en noir et blanc eux aussi. Elle ne contient aucune illustration.

Extrait de la synthèse grammaticale (Café Crème, p. 166)

10.4. Lexique Nous ne nous attarderons pas non plus sur le lexique, vierge de toute image. Les mots, tous en noir et blanc, sont présentés en colonnes : français, anglais, allemand, espagnol,…

11. REFLETS 11.1. Fiche signalétique Reflets fut publié en 1999 et vise autant les grands adolescents que les adultes. La méthode employée est communicative et nous remarquons que les auteurs ont voulu mettre en évidence l’utilisation des nouvelles technologies, tant par les supports (cassettes audio et

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vidéo, cd-rom) que par les signes indiqués en couverture. Il s’agit d’une méthode à dominante orale.

Le manuel veille à expliquer sa méthode et à s’en justifier, autant dans l’avant-propos que sur la quatrième page de couverture. Les auteurs précisent vouloir stimuler la créativité des apprenants et favoriser l’apprentissage par la mise en scène d’une communication en action, plutôt que par des descriptions abstraites. Apprendre une langue est pour eux indissociable de sa ou ses cultures, le titre du manuel étant de la sorte explicite.

À cette fin, la progression est rythmée par le visionnage d’un feuilleton. Le but des auteurs est que les apprenants « se sentent dépaysés, amusés, intéressés, sécurisés et motivés ». Le feuilleton souhaite donc conserver l’intérêt des élèves, susciter leur curiosité, en leur diffusant la vie de personnages français. Ce feuilleton est donc un élément phatique, sans doutes possibles. Dès un premier regard dans le manuel, nous pouvons constater que les images sont presque aussi présentes que le texte, mais que le nombre de photos est plus important que le nombre de dessins. Toutes les illustrations sans exception sont de couleurs vives.

11.2. Analyse du manuel 11.2.1. Première de couverture La couverture reflète bien le contenu du manuel. En effet, les textes sont déjà en couleurs et peu de place est accordée au blanc. De plus, quatre petites photos, en couleurs elles aussi, annoncent le contenu du feuilleton : il s’agit des trois personnages principaux et de la Tour Eiffel, ceci connotant que l’histoire se passe à Paris. Enfin, les mots « civilisation », « images » et « modes de vie » écrits en fond de page renforcent, avec le titre « Reflets », la volonté d’enseigner la culture en même temps que la langue.

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Couverture de la méthode (Reflets)

11.2.2. Organisation générale de l’ouvrage

Le manuel est composé de vingt-sept leçons. Un avant-propos, un sommaire détaillant les douze premières leçons et une carte géographique de la France en format A4 les précèdent, tandis que les correctifs de tous les exercices présents dans le manuel, un mémento grammatical et des tableaux de conjugaison terminent le manuel.

11.2.3. Première séquence

Comme toutes les leçons du manuel, la première débute par une page introductive. Celle-ci contient le titre de la leçon, « Etes-vous Français ? » ; une photo mesurant environ trois centimètres sur huit, située au milieu de la page et centrée à gauche ; les objectifs de la leçon et enfin les outils grammaticaux qui y sont utilisés. Le texte est écrit en blanc sur fond bleu.

La photo présente en avant-plan les trois personnages principaux du feuilleton. Devant une porte d’entrée, ils se tiennent par les épaules de façon complice et souriant à l’objectif. Ils semblent souhaiter la bienvenue aux apprenants.

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Image de la page d’ouverture (Reflets, p. 7)

La première leçon est constituée de cinq pages. La première double page comporte quatre illustrations, deux par face. Deux dessins occupent la moitié de la première face. L’un représente une journaliste canadienne, l’autre illustre un garçon et une fille qui se présentent. Il s’agit d’images complémentaires au texte situé à côté et à fonction divertissante puisqu’ils ne sont pas nécessaires à la compréhension du texte.

Images complémentaires aux textes (Reflets, p. 8)

Les deux illustrations suivantes sont elles aussi complémentaires au texte qui les accole et sont également de fonctions documentaire et divertissante. Mais il s’agit cette fois des photos d’identité de deux acteurs ; l’un français (Gérard Depardieu) et l’autre espagnole (Victoria Abril), mais chacune de ces deux stars apparaît comme le symbole de leur pays.

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Images documentaires et divertissantes au texte (Reflets, p. 9)

L’illustration de la page suivante est, au contraire, nécessaire à l’accomplissement de l’exercice. C’est une petite carte géographique sommaire de la France où les apprenants doivent indiquer et épeler les noms de ville qu’ils entendent. Le dessin qui suit, sur la page à côté, n’occupe qu’une toute petite place dans le coin supérieur droit et a une fonction entièrement divertissante.

Présentation de la carte de France (Reflets, p. 10)

La dernière page comporte quatre photos : trois petites photos d’identité des trois personnages du feuilleton, disposées les unes à côté des autres dans la partie supérieure de la page, et une grande photo de scène de vie avec les mêmes personnages, située au milieu de la page. Sous les photos d’identité se trouvent les fiches de présentation des personnages et c’est là que nous pouvons peut-être apercevoir un stéréotype. Les deux personnages qui ont un emploi, sont habillés classique, un tailleur pour elle et un costume pour lui, tandis que le seul sans profession est vêtu d’un jeans et s’assied avec ses baskets dans le fauteuil.

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Représentation de stéréotypes (Reflets, p. 12)

Les illustrations de cette première leçon sont parfois complémentaires au texte, parfois le texte leur est complémentaire. Elles occupent environ 40% de la séquence et leur contenu, uniquement social et culturel, met par moments en scène quelques stéréotypes. Quant aux textes, ils sont à 90% écrits en noir et blanc. De nombreux tableaux aux fonds brun ou gris sont également présents dans cette leçon. Leur texte, en noir, peut autant contenir de la grammaire que du vocabulaire.

Aucune synthèse ne clôture cette leçon.

11.2.4. Dernière séquence

Comme la première leçon, la dernière comporte également une page introductive à fond bleu, qui vaut à la fois pour l’avant-dernière leçon. Cette introduction n’a pour tout texte, écrit en blanc, que les deux titres des leçons, « Souvenirs…Souvenirs… » et « À bientôt ! », et possède deux photos. Celles-ci, accolées en milieu de page, sont du même format que celle de la page d’ouverture de la première séquence. Elles illustrent encore ces mêmes personnages du feuilleton. La première photo a pour cadre la cuisine de leur appartement, tandis que la deuxième représente les trois personnages dans le fond de la pièce, souriant à l’objectif. S’ils semblaient souhaiter la bienvenue aux apprenants sur la page d’introduction de la première séquence, ils semblent à présent leur dire au revoir.

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Images appartenant à la page d’ouverture des deux dernières séquences (Reflets, p. 205)

Cette dernière leçon n’est constituée que de deux pages et ne traite que du feuilleton. Les trois quarts de la double page sont occupés par la retranscription de celui-ci, un huitième par du texte en noir et blanc et le huitième restant par quatre petites photos tirées du feuilleton. Il s’agit de scènes de vie concernant d’autres personnages. Elles sont nécessaires à l’exercice puisque la consigne demande à l’apprenant d’imaginer les scènes suggérées par les photos. Elles ont donc une fonction conative.

Illustrations à la fonction conative (Reflets, p. 207)

Six autres photos, numérotées, se trouvent sur cette double page. Les trois premières sont situées sur la première face, les unes à côté des autres, et entrecoupent le dialogue sur le milieu de la page. Il s’agit des trois personnages principaux du feuilleton, pris en gros plan lors d’une discussion, chacun séparément. Les trois photos suivantes sont disposées de la même façon, au milieu de la page suivante. Elles concluent le dialogue. Il s’agit des mêmes personnages, mais photographiés ensemble. La dernière des trois photos est celle qui figure sur la page d’introduction de la séquence. Ces six photographies, reflets de la réalité et métalangage du film, jouent un rôle de divertissement.

Photos tirées du feuilleton (Reflets, pp. 206-207)

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Il reste un petit dessin en bleu et blanc représentant une télévision, au début de la retranscription du dialogue. Symbolique, elle indique que le visionnage du feuilleton est demandé.

Comme dans la première leçon, le contenu des images est à dominante sociale et culturelle, et si la France est majoritairement représentée, la francité n’est pas oubliée pour autant. À présent, les deux personnages travailleurs ayant tronqué leur costume ou tailleur, nous ne repérons plus de stéréotypes dans cette dernière leçon.

Le texte occupe, quant à lui, environ 60% de l’espace par rapport à l’image, et est écrit en noir et blanc pour 90%. Il est complémentaire à l’image comme l’image peut lui être complémentaire. Mais contrairement à la première leçon, nous ne trouvons plus ici aucun tableau. Aucune synthèse non plus ne clôture cette leçon.

11.2.5. Autres séquences du manuel Après l’analyse de ces leçons, nous pouvons conclure que Reflets ne suit pas une structure très rigoureuse, le nombre de pages variant beaucoup d’une leçon à l’autre, ainsi que son contenu.

11.3. Synthèse grammaticale Une synthèse grammaticale termine ce manuel, reprenant la théorie vue tout au long de l’apprentissage. Le texte y est écrit en noir et blanc, excepté quelques éléments et titres en couleurs. Cette synthèse contient en outre des tableaux de conjugaison, dont le texte est écrit en noir sur fond blanc, si ce n’est la colonne du subjonctif présent dont le fond est brun.

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Tableau grammatical fort coloré (Reflets)

11.4. Lexique Ce manuel ne contient aucun lexique.

12. EXTRA ! 12.1. Fiche signalétique Extra ! date de 2002. La date est importante ; elle permet de justifier la présence de couleurs dans le manuel, tant dans les titres et sous-titres que dans les illustrations. Elle permet également d’expliquer le contenu de certaines illustrations, comme nous le verrons par la suite. Le public auquel il s’adresse cible les jeunes adolescents. Cet élément se reflète également dans le contenu du manuel, qui ne fait intervenir que de jeunes gens.

Extra ! est une méthode communicative. Il axe la plupart de ses exercices sur la production des apprenants, ainsi que sur leur aptitude à comprendre le français oral. C’est la raison pour laquelle l’ouvrage s’accompagne de cassettes audio et vidéo.

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12.2. Analyse du manuel 12.2.1. Première de couverture La couverture du manuel est très colorée, dominée par le jaune, le rouge et le violet. Le titre est inscrit en blanc ; un rond jaune plein siège en dessous du point d’exclamation. Le numéro du manuel est de la même couleur, et se trouve lui-même inscrit dans une bulle orange au contour jaune. Un peu plus bas sur la page se tient un sous-titre bleu, « Méthode de français ». Toutes les couleurs citées jusqu’à présent sont vives. La couverture comporte également des images, mais que l’on distingue plus difficilement. Ce sont des filigranes évoquant différentes parties du corps humain : une main tenant un stylo, une bouche qui exprime la gaieté et enfin un œil. Chacune de ces illustrations est entourée d’un cercle fin jaune, à peine perceptible. Il donne l’impression de voir des bulles.

Couverture du manuel (Extra !)

S’il y a assurément de la dénotation sur cette page, la connotation est plus obscure, comme le lien entre le titre et les images proposées… L’on ne le saisit pas pleinement le sens dégagé, même après réflexion. Peut-être est-ce voulu…

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12.2.2. Organisation générale de l’ouvrage Extra ! n’a pas d’avant-propos. Il s’ouvre d’emblée sur le sommaire, auquel succède six unités. Chaque unité comporte plusieurs parties : -

« Découvre l’histoire », un roman-photo poursuivi à travers tout le manuel,

-

« Entraîne-toi », des exercices relatifs portant sur les termes rencontrés,

-

« Découvre la grammaire », une page présentant les points grammaticaux utiles,

-

« Monsieur Catastrophe », une bande dessinée également continuée dans chaque étape,

-

« Tu as bien compris », qui pose des questions sur la bande dessinée lue,

-

« La vie en France », deux pages qui portent sur les mœurs françaises

-

« Bilan », dernière page de la séquence, qui fait l’état des acquis dans l’unité.

Toutes les deux unités, une chanson française, deux pages de « projet » et une dernière d’« évaluation » viennent s’intercaler. Après l’évaluation de la sixième séquence sont insérées quelques pages dites « en tandem ». Elles proposent des activités à réaliser par groupe de deux. Le manuel s’achève, enfin, sur un précis grammatical et un lexique proches de ceux déjà observés.

12.2.3. Première séquence

a. Page d’ouverture

Une page isolée ouvre la première séquence. Si dans certains manuels nous ne trouvions trace de blancs, cette page-ci est majoritairement blanche. Elle est chapeautée du titre « unité 1 » écrit en blanc sur un fond bleu vif, de même que le sous-titre « Ma famille et mes copains » l’est sur un fond brun. Ces deux couleurs sont celles qui reviendront constamment au fil de cette première séquence, puisque chaque étape bénéficie de deux couleurs propres ! La seconde séquence, par exemple, est dominée par le rose et le kaki. Nous venons de pointer un élément à fonction phatique dans le manuel.

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La page présente des illustrations couleurs, empruntées à celles qui seront rencontrées dans la séquence. Il s’agit d’un dessin et de cinq photos, agencés de manière spéciale sur la page. L’ensemble tient à l’intérieur d’un cercle bleu et orange, à partir duquel partent différentes flèches. À leur bout, sont notés les objectifs poursuivis dans l’unité.

Mise en page construite et dégageant du sens (Extra !, p. 7)

Cette présentation dégage du sens : l’apprenant va faire le tour des objectifs décrits durant la leçon, d’où l’importance du cercle. La connotation est évidente.

b. Contenu

Les illustrations repérées dans cette première séquence sont nombreuses et de genres différents : il y a des dessins, des photographies et même une bande dessinée. Chacune des illustrations sont en couleurs, de teintes vives. Nous ne distinguons aucune image pâle ni en noir et blanc. La particularité des images ne réside donc pas en leur couleur, mais plutôt en leur agencement. S’il est possible de retrouver des images n’importe où sur la page ou dans la séquence, la tendance est toutefois à les concentrer vers le haut. Nous ignorons à ce stade-ci de notre analyse s’il s’agit d’une constante du manuel ou si c’est là l’expression du hasard. Il n’en reste pas moins que ce regroupement d’images dans le haut se remarque à plusieurs reprises dans cette première étape.

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La vue donnée aux illustrations diffère selon le genre d’images : les vues uniques semblent réservées aux photos et à la bande dessinée, les vues isolées paraissent parfaitement convenir aux dessins. Leur rôle, en revanche, n’est pas propre au type d’images. Les photos, comme les dessins, sont insérées en vue de divertir et de documenter l’apprenant.

Images divertissantes et documentaires (Extra !, p. 11, 16)

Dessin documentaire (Extra !, p. 10)

D’autres illustrations ont une portée plus symbolique. C’est le cas notamment des drapeaux présentés à la page 9 du manuel.

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Images symboliques (Extra !, p. 9)

Les fonctions de la communication qu’exercent ces images sont au nombre de deux : métalinguistique et référentielle. Certaines servent à reformuler ce qui est écrit en vue de faciliter la compréhension de l’apprenant, d’autres tentent de représenter le monde français. Nous ne repérons nulle trace de fonction émotive, conative ou poétique dans cette séquence.

Observons à présent le contenu des illustrations, constamment axé sur la culture et la société. Plusieurs autres constats sont toutefois à établir. Premièrement, tout lecteur attentif aura vite établi l’analogie entre Monsieur Catastrophe et le personnage d’Émile Loufoque rencontré dans Fréquence Jeunes. Même si les personnages ne partagent aucun trait physique commun, ils se ressemblent fort au niveau de leur caractère.

Venons-en ensuite à la technologie présentée dans le manuel. Absente dans certains manuels, Extra ! semble vivre avec son temps. L’ouvrage montre plusieurs images sur lesquelles nous pouvons remarquer la présence de nouvelles technologies : gsm, ordinateur, etc. Celles-ci ne sont cependant apercevables que sur les images dessinées, jamais sur les photographies.

Insertion des technologies nouvelles dans le manuel (Extra !, p. 11-12)

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Le contenu des illustrations passe également par l’image de la France donnée dans cette première séquence. Chaque étape du manuel, nous l’avons déjà mentionné, est dotée de deux pages intitulées « La vie en France ». Pourtant, cela n’est pas pour autant que les illustrations qui y sont rattachées définissent la France. Que du contraire ! Tous les dessins et photos rencontrés sont rattachables à n’importe quel pays. Nous ne voyons pas en quoi une famille se baladant des paquets à la main serait plus française qu’italienne ou espagnole,… La France est pourtant représentée dans cette première séquence, sur une autre page, par l’intermédiaire d’un drapeau français. Mais cette fois encore, l’accent n’est pas particulièrement mis sur ce pays, puisque d’autres drapeaux figurent à ses côtés (Japon, Brésil, Espagne et Belgique). Nous pouvons donc résumer la situation à ces quelques mots : la France est belle et bien représentée textuellement, mais non graphiquement. Il n’y a d’ailleurs pas une seule carte de France dans cette première étape.

La francophonie n’est pas plus présentée dans ce manuel que la France ; elle l’est peutêtre même moins ! Alors que nous avions du texte relatif au pays français, aucune ligne n’a trait aux autres pays qui possèdent la langue française. Au niveau des images, en revanche, la France et la francophonie sont à pied d’égalité… Il n’y a pas davantage de stéréotypes dans cette séquence. Il serait bien farfelu celui qui s’essayerait à en trouver.

Les tableaux sont assez peu nombreux dans Extra !. Ils sont au nombre de cinq sur un total de dix pages. Leur contenu est exclusivement grammatical (les statistiques ne faisant pas l’objet de tableaux). Tous sont monochromes : les rédacteurs ont préféré décliner la couleur bleue plutôt que d’en insérer plusieurs. C’est un choix que nous respectons.

Tableau grammatical avec dégradé de bleu (Extra !, p. 13)

Enfin, pour ce qui est du texte, tout est écrit en noir, sauf les titres (en brun), les soustitres (en brun) et les consignes des exercices (en brun plus foncé). Le texte occupe à lui seul 60 % de la séquence ; les images occupent, par conséquent, les 40 % restant. Ces statistiques 96

sont confirmées par le rôle que joue l’image par rapport au texte. En effet, les illustrations sont soit complémentaires au texte - elles viennent alors accompagner les propos afin d’en faciliter la compréhension –, soit équivalentes dans le cas de la bande dessinée.

c. Page de bilan

Comme nous avions une page d’ouverture au début de la séquence, nous en avons à présent une de clôture. Il s’agit d’une page entièrement orange pâle, avec un titre inscrit en blanc sur fond rouge et bleu vifs. Les sujets des exercices sont rédigés en rouge, tandis que les consignes et exercices sont écrits en noir.

Cette page comporte deux petits dessins qui mêlent couleurs vives et couleurs pâles. Ce sont deux vues isolées qui occupent 10% seulement de la page. Leur présence n’est pas fortuite, ils sont nécessaires à la réalisation de l’exercice qui consiste à les décrire. Il n’y a pas d’autres illustrations. Quatre schémas, en revanche, se tiennent au bas de la page, sur un fond de couleur bleue. S’opère à cet endroit comme une rupture entre les exercices grammaticaux du haut (sur fond orange) et les schémas du bas (sur fond bleu). Ces schémas occupent 15% de la place et ont un rôle particulier : ce sont en réalité des exercices de vocabulaire. Leurs couleurs sont particulièrement vives.

Chacune des illustrations décrites est uniquement référentielle et ne dissimule aucune connotation. Elles ne sont pas stéréotypées non plus.

12.2.4. Dernière séquence

a. Page d’ouverture

La dernière page d’ouverture est montée de façon similaire à celle observée auparavant et dégage la même connotation. Les couleurs brune et bleue ont fait place présentement au kaki et au rouge, les nouvelles couleurs phatiques. Les images sont à nouveau agencées au sein d’un cercle, et reprennent des illustrations rencontrées dans cette

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sixième séquence. Parmi elles, nous repérons deux dessins et quatre photos, dont deux évoquent Paris (l’Arc de Triomphe, qui, bizarrement ne se retrouve pas dans l’étape !) et la France (le Mont Saint-Michel). Chacune de ces images est de couleurs vives, de même que le rond les entourant. Autour de ce cercle, gravitent les objectifs à atteindre dans cette étape, comme nous l’avions vu pour la première séquence.

Page d’ouverture de la dernière séquence (Extra !, p. 75)

b. Contenu

La dernière étape suit la même organisation établie dans la première : suite et « fin » du roman-photo, exercices communicatifs, découvertes grammaticales, présentation d’une ultime aventure de Monsieur Catastrophe (la bande dessinée), questions sur celle-ci, exposition des certaines coutumes françaises, et, enfin, bilan de la séquence. Puisque cet agencement est identique à celui rencontré dans les autres étapes d’Extra !, nous pouvons garantir que nous détenons, présentement, une nouvelle expression de la fonction phatique. Elle n’est cependant pas propre à cette séquence mais elle se dégage du manuel vu en tant qu’unité.

Les cartes géographiques, dessins et photos sont tous de couleurs vives et viennent tant agrémenter la lecture que documenter et appuyer certains textes. Dans le cas du délassement, la fonction référentielle est mise en avant, tandis que la fonction métalinguistique est capitale pour les images qui accompagnent un texte. Quelques-unes des illustrations font également

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office d’exercices à elles seules et ne s’accompagnent plus de mots. Leur rôle est alors plus important que le simple divertissement. Aucune des images, cependant, ne recèlent de connotation.

Le contenu des images est varié : culture et société semblent toutefois être les seuls domaines explorés. Le manuel ne présente aucune illustration aux caractères politique, économique ou religieux dans cette séquence. La technologie, quant à elle, est présente, bien qu’elle le soit peu. Elle semble néanmoins, cette fois encore, être exclusivement réservée aux dessins ; les photos ne les présentent jamais.

Les nouvelles technologies dans la dernière séquence (Extra !, p. 79)

Si la francophonie est absente dans cette étape, la France l’est un peu moins. Les images donnant un aperçu du pays restent, cependant, peu nombreuses compte tenu de la quantité d’illustrations dans la séquence. Deux cartes dessinées lèvent le voile sur la météo dans le pays à la page 80. Sur ces dernières, nous ne retrouvons pas les clichés habituels tels « que la pluie incessante en Bretagne », etc. Au contraire, la Bretagne est pourvue d’un magnifique soleil, comme dans le Sud, alors que le reste de la France doit se contenter d’un ciel mitigé. Voilà qui devrait amuser les Bretons !

Carte météorologique de la France (Extra !, p. 80)

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Le texte est principalement écrit en noir, les consignes des exercices en couleurs. Les titres sont inscrits en blanc sur fond kaki ou bordeaux, selon leur hiérarchie ; les sous-titres sont rédigés en bordeaux également. L’ensemble du texte occupe environ six dixième de l’étape. Parmi les quatre dixièmes restant, 30% sont alloués aux illustrations et 10% aux tableaux.

Les tableaux sont toujours monochromes dans Extra !, qui préfère jouer sur les dégradés d’une couleur, présentement le kaki. La plupart des tableaux porte sur la grammaire, bien que nous en distinguions deux qui n’ont aucun rapport avec celle-ci. Il s’agit de deux exercices de compréhension à la lecture, où l’apprenant doit compléter les cases par des éléments du texte.

Tableau en fonction d’exercice (Extra !, p. 79)

c. Page de bilan

La mise en page de ce bilan est similaire à celle observée à la fin de la première séquence : fond orange pâle, titres blancs sur fond kaki, sous-titres orange vif, texte en noir. Il n’y a aucun tableau sur cette page, mais seulement des dessins et des photos dont celle du Mont Saint-Michel aperçue en début de séquence. Ces illustrations, en couleurs, ont un rôle dans les exercices : l’apprenant a pour tâche de les décrire. Elles ne sont donc pas là dans le seul but d’agrémenter la leçon, mais également d’exercer la parole chez l’élève. Par conséquent, ces images ne se veulent pas métalinguistiques – en dépit de quoi l’exercice perdrait son intérêt – mais uniquement

Page de bilan de la dernière séquence (Extra !, p. 86)

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référentielles. En bas de la page, s’opère la même césure que dans le bilan 1 : sur un fond bleu pâle, se tiennent deux schémas rouges. Ils travaillent le vocabulaire rencontré au fil de l’étape.

12.2.5. Autres séquences du manuel

Un constat similaire peut être établi pour les autres séquences. Extra ! suit la même structure à travers tout le manuel, ce qui lui assure une forme de cohérence.

En matière de contenu des images, cependant, il y a quelques petites précisions à apporter. Le lecteur attentif aura remarqué que nous n’avons jamais abordé la question des stéréotypes sociaux dans chacune des deux séquences. La raison en est qu’il n’y en a pas. La multiculturalité n’est pas une dimension exploitée par le manuel. De même, la découverte de la France se limite à la présentation des moeurs qualifiées de « françaises » selon le manuel, d’« européennes » d’après nous. Extra ! a fait le choix d’insister sur la façon de vivre de l’Autre, sur ses coutumes, et d’omettre tout aspect politique, économique, religieux et même social, de la France. Pour preuve, les vues de monuments ou de paysages français ne sont jamais accompagnées d’un nom ou d’une légende expliquant ce dont il s’agit. C’est une manière de procéder, qui plaira à certains alors que d’autres la déploreront sans doute…

Il nous semble enfin intéressant de relever la particularité de la page 60. Nous avons affirmé qu’Extra ! vivait avec la technologie de son temps. C’est important, surtout lorsqu’on s’adresse à un public jeune tombé dedans dès son plus jeune âge. Le manuel présente ainsi la page web d’un collège français. Après vérification, soit la page proposée est, en réalité, une fausse montée pour l’occasion, soit son URL a changé… mais la pratique est intéressante.

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Page web présentée dans le manuel (Extra !, p. 60)

12.3. Synthèse grammaticale La synthèse repérée en fin de manuel porte exclusivement sur la grammaire. Le haut de la page comporte d’ailleurs le titre « Précis grammatical » ; aucune équivoque n’est possible. Ce titre est inscrit en brun et blanc sur fond bleu, les couleurs de la première séquence. Il n’y a pas d’images dans cette partie-ci du manuel, qu’elles soient noires et blanches ou en couleurs. Nous y constatons toutefois la présence d’un nombre élevé de tableaux. Presque la totalité des points grammaticaux en font l’objet.

Les tableaux sont très colorés, toujours ave ces mêmes tons bleu et brun. Le texte qu’ils comportent est tantôt noir, tantôt blanc, selon le fond. Il est en effet difficile de lire les inscriptions noires sur du bleu foncé. Le recours au blanc s’avérait donc indispensable.

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Extrait du précis grammatical de l’ouvrage (Extra !, p. 97)

12.4. Lexique Extra ! comprend huit pages de vocabulaire. Les pages consacrées à ce lexique ne sont plus toutes en couleurs comme c’était le cas pour les bilans des séquences ; les mots sont écrits sur fond blanc. Le titre principal (« Dictionnaire ») est lui-même écrit en blanc sur fond bleu et est surmonté du mot « dictionnaire » écrit en brun cette fois. Les lettres de l’alphabet sont rédigées de la même façon : en blanc sur fond bleu. Une nouveauté apparaît dans ce manuel, à savoir la présence d’un filigrane brun derrière les termes du lexique. Ces filigranes reprennent la lettre de l’alphabet dont il est question à tel ou tel endroit du dictionnaire. Chaque mot, enfin, est écrit en noir, et s’accompagne de sa traduction en quatre langues différentes (espagnol, anglais, portugais et grec).

13. TAXI ! 13.1. Fiche signalétique Taxi !, le plus récent des manuels analysés, date de 2003. Sa publication récente se remarque au travers de différents traits : textes en couleurs, absence d’illustrations en noir et blanc, insertion d’éléments appartenant à la technologie nouvelle, etc. Taxi ! recourt, par 103

ailleurs, fréquemment aux illustrations ; à première vue, nous pouvons dire qu’elles constituent près de 40% du manuel.

Taxi ! est une méthode communicative qui s’adresse à un public d’adultes et de grands adolescents. Il axe l’apprentissage sur trois aspects, comme le soulignent ses rédacteurs : « thématique, fonctionnel et communicatif » (p. 3). Pour soutenir leur objectif de développer la communication chez l’apprenant, les auteurs ont décidé de publier un CD avec la méthode.

13.2. Analyse du manuel 13.2.1. Première de couverture La couverture du manuel se divise en trois zones distinctes. La première partie, située en haut de la page, consiste en un fond rouge avec « Taxi ! » écrit en lettres grasses blanches dessus. Un procédé similaire est utilisé pour la seconde, au milieu de la page ; il n’y a que la couleur qui change. Le rouge du haut fait place à du gris, sur lequel se retrouvent ces mots : « méthode de français ». À la droite de ce ruban monochrome, l’on peut noter la présence d’un chiffre « 1 », apposé sur un carré noir. La tierce zone de la couverture est occupée par une image aux contours mal définis. Coloriée par différentes gammes de gris, elle semble représenter des voitures. L’illustration est donc intimement liée au titre. L’association de ces deux éléments est porteuse de sens. La connotation que nous percevons semble traduire l’image de l’apprenant conduit sur la route de l’apprentissage du français !

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Couverture du manuel (Taxi !)

13.2.2. Organisation générale de l’ouvrage

Taxi ! comporte neuf séquences d’apprentissage, chacune constituée de quatre leçons de deux pages. Les trois premières leçons de chaque étape reprennent systématiquement les rubriques suivantes : -

« Découverte », une phase d’observation sur la langue,

-

« Entraînez-vous », des exercices pour s’approprier la grammaire,

-

« Communiquez », une phase de réinvestissement des acquis,

-

« Prononcez », des exercices de prononciation.

Les quatrièmes leçons bénéficient d’un statut particulier. Elles font intervenir une autre compétence que l’apprenant doit acquérir : l’écrit. Chaque unité s’achève alors sur un bilan. Ce dernier propose de revenir sur quelques faits de langue rencontrés dans la séquence.

Une particularité de l’ouvrage réside en ses parties « Évaluation », rencontrées à la fréquence de toutes les 3 unités. Les épreuves qui y sont proposées entendent respecter les

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recommandations du Cadre Européen Commun de Référence, comme le soulignent les auteurs du manuel.

13.2.3. Première séquence

a. Page d’ouverture

L’unité 1 est annoncée par une page particulière. En son haut se tient la même illustration que celle observée en couverture (fonction phatique), où le gris a disparu au profit d’un dégradé de vert. La moitié inférieure de la page est occupée par un tableau blanc. Encadré d’orange, il énonce les différents objectifs communicatifs et linguistiques, ainsi que les savoir-faire à atteindre. La couleur de la police la plus utilisée est la noire ; seules les thématiques des leçons sont écrites en vert.

Au milieu de la page, figure l’inscription blanche « Unité 1 : En route ! ». Le titre de la séquence rappelle celui de l’ouvrage, Taxi ! et dégage la même connotation : pour l’apprenant, un passionnant voyage sur les routes du français s’annonce.

Page d’ouverture de la première séquence (Taxi !, p. 9)

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b. Contenu

Les illustrations occupent 40 % de la séquence. Ce ne sont que des dessins et des photos ; il n’y a pas de cartes géographiques ni de bandes dessinées dans cette première séquence. Les photos se présentent soit sous forme de vues uniques, soit d’objets isolés, alors que les dessins ne paraissent jamais qu’en éléments isolés.

Toutes les images sont de couleurs vives, quelle que soit la page dans la séquence. Nous remarquons, cependant, une concentration plus dense des images dans le haut des pages. Cela n’est pas pour autant qu’il n’y en a pas en bas, mais les illustrations y sont moins fréquentes.

Dénotatives, les images remplissent uniquement les fonctions référentielle et métalinguistique. Parfois symboliques, elles sont principalement sources de documentation et de divertissement. La dimension oisive, justement, est mise en scène dans les premiers dessins de l’unité qui illustrent les vacances : un jeune couple rencontre deux personnes à l’âge avancé et font connaissance. De manière générale, nous ne pensons pas nous tromper en affirmant que le projecteur des stéréotypes n’a pas illuminé les images de cette première séquence. Nous verrons toutefois si cela se confirme dans les autres étapes du manuel.

Si une partie des images renferme en elles un contenu chargé socialement, une autre partie met l’accent sur la dimension culturelle. Certaines, par ailleurs, présentent à la fois les deux aspects. C’est le cas, par exemple, pour cette image :

Image au contenu socioculturel (Taxi !, p. 11)

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La France n’est pas évoquée un instant dans cette première séquence, au contraire de la francophonie. Sur les quatre leçons que comporte l’unité, deux lui sont réservées. L’une d’entre elles présente rapidement Bruxelles (texte et image), l’autre feint de recevoir des emails de personnes de nationalités différentes, qui parlent le français. Remarquons, d’ailleurs, l’insertion des technologies nouvelles dans le manuel Taxi !.

La francophonie à travers la première séquence (Taxi !, pp. 14, 16)

Il n’y a qu’un seul tableau dans cette unité, en noir et blanc. Il ne porte pas sur la grammaire, mais sur un exercice de compréhension à l’audition. Cela n’est pas pour autant que le manuel fait l’impasse sur les faits de langue. Ceux-ci ne font pas l’objet d’un tableau, mais ils ont leur place spécifique dans le manuel. Ils sont toujours situés en bas à gauche de la double page, dans l’encadré jaune. Le contenu est tricolore : noir, vert et orange. Ces couleurs sont tronquées dans les autres séquences, au profit de celles propres à la séquence. Car la couleur joue une fonction phatique dans le manuel ! Les différents titres et sous-titres de la méthode sont écrits dans les couleurs de l’étape dans laquelle ils s’inscrivent.

La fonction phatique est aussi assurée par la mise en page, identique dans chacune des quatre leçons de cette séquence. Elle est également attestée par la présence du vert et de l’orange. En effet, c’est de cette couleur que sont rédigés les titres de rubriques (cf. supra, à la hauteur de l’agencement du manuel). Quant au reste du texte, il est entièrement noir et occupe une place de l’ordre des 60 % dans l’étape.

108

Exemple de mise en page, identique pour chaque leçon (Taxi !, p. 10-11)

c. Page de bilan

Taxi ! comporte une page spéciale de clôture, entièrement de couleur saumon ornée d’un cadre épais orange. Le titre est écrit en blanc sur fond orange, et est surmonté d’un petit taxi blanc. Ce denier se retrouve en haut de chaque page de bilan. C’est là la manifestation d’un nouvel élément phatique.

La page se divise en deux colonnes, la seconde n’étant que la continuité de la première. S’y trouvent texte et images. Les écrits sont noirs, les exercices comme les consignes. Ces dernières sont cependant différenciées du reste par l’utilisation de lettres grasses. Quant aux images, elles sont au nombre de deux : un boulanger et une danseuse occupent une infime partie de la page. Ce sont deux dessins isolés, sans fond particulier. Leur fonction est à la fois référentielle et métalinguistique. Ces deux professions n’ont pas été rencontrées au fil des quatre leçons, il est donc naturel d’expliquer aux apprenants à quoi elles réfèrent, d’où leur complémentarité au texte.

109

Page de bilan (Taxi !, p. 18)

13.2.4. Dernière séquence

a. Page d’ouverture

La dernière unité est annoncée par une page tout à fait semblable à celle que nous avons décrite pour la première. En haut, l’on retrouve cette même voiture vue sur la couverture et dans l’introduction de la première séquence. Sa fonction est, par conséquent, de type phatique, comme nous l’avions dit supra. Quant à l’orange du dessous, il a cédé sa place au brun. C’est donc cette couleur que nous devrions retrouver dans les textes colorés. Après un rapide coup d’œil, notre hypothèse est vérifiée. Cela confirme le rôle phatique que nous avions attribué à la couleur en début d’analyse du manuel. Ouverture de la dernière étape (Extra !, p. 93)

Au milieu de la page, figure l’inscription blanche « Unité 9 : On verra bien ! ». À l’inverse de la première séquence, nous percevons moins bien le lien qui unit le titre de cette étape au manuel. Alors qu’une connotation se dégageait d’elle seule dans la première séquence, elle est plus subtile actuellement.

110

b. Contenu

Il n’y a pas de tableaux dans cette ultime séquence du manuel. Nous y repérons, en revanche, les mêmes types d’illustrations que celles trouvées au début du manuel : dessins et photographies. À celles-ci viennent s’ajouter des cartes géographiques, ce que nous n’avions pas encore rencontré. Elles ne sont pas là dans le but de présenter la France, mais la météo. Cet aspect semble nous indiquer que le manuel ne se base pas sur la découverte de la France en tant que pays, mais souhaite plutôt lever le voile sur la francophonie et les mœurs françaises. Chacune des illustrations semblent venir confirmer cette hypothèse, elles qui n’exposent jamais que la culture française, rarement la société qui la fait vivre.

Toutes les images du manuel sont de couleurs vives, et il en figure sur chacune des pages de l’étape (le plus souvent dans le haut). Leur fonction est de deux sortes : métalinguistique (si elles illustrent les propos tenus, elles permettent également de les reformuler autrement) et référentielle (elles se veulent être le reflet de la réalité). Les deux fonctions ne sont pas remplies par toutes les images. C’est le cas de celle-ci, par exemple, qui n’illustre aucune des deux fonctions :

Image simplement divertissante (Taxi !, p. 96)

Les images comme celle du crocodile ci-dessus ont pourtant leur importance. Elles viennent agrémenter la lecture.

Sur cette même page, nous voyons que la vaisselle est faite par une femme. Des stéréotypes auraient-ils été introduits depuis la première séquence ? Après réflexion, il y avait, statistiquement, une chance sur deux pour que la personne soit de sexe féminin. Par ailleurs,

111

nous ne retrouvons aucun autre cliché du genre dans les pages restantes. Nous mettons donc cela sur le compte du hasard.

Stéréotype ou hasard ? (Taxi !, p. 96)

Cependant, les stéréotypes sont peut-être ailleurs… Nos observations des cartes météorologiques ont révélé que, à l’inverse du manuel Extra !, la pluie est apparemment très abondante dans le Nord de la France (ci-compris la Bretagne), tandis que le soleil est monnaie courante au Sud. Parmi les trois cartes présentées, pas une ne fait exception. Cette fois encore, nous sommes amenés à nous interroger sur la présence ou l’absence de stéréotypes. Serait-ce simplement l’accentuation du cliché populaire ? Peut-on vraiment parler de stéréotypes ? Nous laissons à chacun de nos lecteurs l’occasion de se faire sa propre opinion sur le sujet.

Carte météorologique de la France, stéréotypée ? (Taxi !, p. 94)

Les images n’occupent plus à présent que 30% de la séquence, alors que les 70 autres pourcents sont octroyés au texte. Celui-ci est presque entièrement noir ; seuls les noms des quatre rubriques et le titre de la leçon sont en couleurs. Le texte, ici, domine les images, qui ne sont jamais que complémentaires aux mots.

112

c. Page de bilan

La fonction phatique de cette page de bilan est évidente : la mise en page, le genre de dessins, le fond couleur saumon, etc. sont autant d’éléments qui la confirment. Taxi ! marque ainsi sa volonté d’assurer une continuité entre les différentes séquences.

L’on remarque encore, dans ce bilan, les deux fonctions référentielle et métalinguistique, exprimées par le biais de l’unique dessin. En couleurs et de taille moyenne, il représente une célébrité fictive et accompagne le texte qui le précède, à savoir « Si, un jour, je suis célèbre…. » (p.102). Parmi les cinq domaines d’activités de l’homme, cette image se range, à nos yeux, dans la rubrique société. Son apport, cependant, semble être plus divertissant que documentaire…

Image référentielle et métalinguistique, au contenu social (Taxi !, p. 102)

13.2.5. Autres séquences du manuel

L’analyse des sept autres séquences du manuel nous mène à un constat presque similaire à celui établi ci-dessus. Nos observations semblent, toutefois, nous inviter à reconsidérer deux points : les stéréotypes et la représentation de la France et de la francité. Commençons par ce second.

Taxi ! ne revient pas sur la francophonie – détaillée au cours de la première étape – et présente peu la France. Sa description reste néanmoins très sommaire ; jamais une carte ne vient illustrer son évocation. Les auteurs du manuel ont résolu cette carence dans une autre

113

partie de l’ouvrage, extérieure aux neuf séquences. En effet, l’on découvre à la fin du manuel l’existence de deux cartes, l’une de l’Hexagone, l’autre de la Francité.

En ce qui concerne les stéréotypes, nous avons pointé du doigt la femme à la vaisselle et la météorologie française, laissant au lecteur la possibilité de se faire sa propre opinion sur le sujet. Vient, à présent, s’ajouter un nouvel élément. Après avoir passé l’ensemble du manuel à la loupe en quête de Français noirs, quelle ne fut pas notre consternation face à leur modicité dans les séquences 2 à 8 de Taxi ! ! Nous n’en avons compté que deux, aux pages 59 et 75. Le premier est assez discret, il faut être attentif pour le remarquer. Le second, en revanche, est bien plus imposant… Nous sommes assez choqués même de sa représentation et sa situation – un homme aux allures de singe, questionné dans la rue. Il devient difficile, à ce stade-ci, de ne pas parler de stéréotypes…

Stéréotype dérangeant (Taxi !, pp. 74-75)

13.3. Synthèse grammaticale Taxi ! reprend, à la fin de l’ouvrage, l’ensemble des faits de langue étudiés au fil des séquences. Ce « mémento grammatical », aux couleurs des encadrés grammaticaux vus dans

114

les étapes – jaune pâle, vert et orange – ne comporte aucune illustration et assez peu de tableaux.

Le blanc domine dans les tableaux, exception faite pour ceux qui ont trait à la conjugaison et qui jouissent d’un fond jaune pâle. Tous, toutefois, renferment d’une manière ou d’une autre du vert (lignes du tableau, etc.).

Extrait du mémento grammatical de la fin du manuel (Taxi !, p. 115)

13.4. Lexique Le lexique du manuel comporte trois parties : le titre, un encadré développant les abréviations utilisées, et la liste des termes français (par ailleurs traduits en cinq langues différentes). Parmi ces trois parties, seules les deux premières sont en couleurs : le titre est écrit en blanc sur fond vert, les abréviations en noir sur un fond jaune pâle. Hormis cela, tout le reste du lexique est écrit en noir sur fond blanc. Taxi ! n’a inséré aucune image dans ses listes de vocabulaire.

Début du lexique du manuel (Taxi !, p. 120)

115

II. GRILLE COMPARATIVE 1. RÉALISATION DE LA GRILLE La confection de la grille et la sélection des critères a demandé, avant toute autre chose, plusieurs heures d’observation attentive. Outre les aspects pratiques liés à l’obtention des manuels, après les avoir tous parcourus une première fois ainsi que d’autres documents théoriques, il convenait d’en dégager les caractéristiques pertinentes concernant notre objet d’étude et de les articuler autour de grands axes tels la couleur, les fonctions, le contenu, etc. Ces catégories méditées, il s’agissait alors de les représenter à tous les niveaux d’analyse auxquels il était possible qu’elles interviennent, en tenant compte que pour certains le même approfondissement dans le détail n’était pas nécessaire et, au contraire, risquait d’alourdir la recherche et de rendre les résultats moins accessibles.

Ces différents niveaux que nous mentionnons sont la fiche signalétique du manuel, la séquence, la synthèse grammaticale et le lexique. La fiche signalétique d’un manuel concerne ses références et l’impact que celles-ci auraient sur le manuel, la méthode qu’il met en place, ses couleurs, son type d’illustrations. Il est évident qu’étoffer la grille, à ce niveau, de l’intégralité des critères que nous trouvons une fois dans la séquence, en plus d’allonger la grille de plusieurs pages, aurait été redondant et inutile. En effet, voir, par exemple, au niveau de la fiche signalétique si la date de publication du manuel influe sur le type d’illustrations et leur contenu, c’est perdre son temps à rendre vertical des données qui, horizontalement, ressortiront d’elles-mêmes.

Ayant d’abord pensé à établir une grille en arbre dans laquelle l’analyse procéderait par étapes successives et hiérarchisées et aboutirait à un classement définitif de chaque image, nous nous sommes rapidement aperçus qu’un tel projet n’était pas à notre portée et que nous manquions de connaissances pour fixer les critères de ce classement définitif. Ainsi, nous avons fait le choix d’une grille sans hiérarchie aussi déterminante et où l’interdépendance des éléments ne définit pas la voie – ou l’impasse – que doit emprunter l’image.

116

2. UTILITÉ DE CETTE GRILLE COMPARATIVE L’élaboration de la grille a été progressive ; elle a consisté en deux étapes successives. La première phase a donné lieu à un tableau dont il ne sera fait aucune autre allusion dans ce travail. Celui-ci n’était, en réalité, qu’une mise en page des critères choisis sans autre avantage que celui de les organiser. La seconde consiste en une grille – ci-dessous – que nous identifions comme la « grille d’analyse ». Plus aboutie que la première, elle en reprend les critères, en les formulant, toutefois, de telle sorte qu’il ne soit possible d’y répondre, dans une case prévue à cet effet, que par « oui » (2), « non » (1) ou « sans objet » (0). De plus, cette grille nouvelle aligne les constats effectués pour chaque manuel afin d’en permettre une lecture horizontale, diachronique, aisée. Aussi, le choix de données chiffrées pour rendre compte des observations facilite l’exploitation graphique de celles-ci. Enfin, placer les résultats de cette manière favorise la déduction de même qu’elle en rend la vérification plus accessible et en permet d’autres inexploitées dans la présente étude.

3. AIDE À LA COMPRÉHENSION DE CERTAINS POINTS Afin de nous assurer que l’ensemble des points insérés dans la grille comparative soit interprété de la même façon par tous, il nous semble judicieux d’en détailler quelques-uns, choisis parmi les plus obscurs ou les plus subjectifs. ë COULEURS PÂLES ET COULEURS VIVES : conformément à la définition du Petit Larousse de 1998, nous entendons par « couleurs pâles » les couleurs dont les teintes sont atténuées ou peu marquées. Par opposition à celles-ci, nous avons dénommé « couleurs vives » celles aux teintes très prononcées.

117

Image aux couleurs pâles (Bonne route !, p. 8)

Image aux couleurs vives (Taxi !, p. 10)

ë DÉNOTATION (VS CONNOTATION) : la dénotation désigne le sens propre d’un mot, son sens premier. Par extension, nous avons appliqué ce terme au registre de l’image. La dénotation d’une illustration, c’est ce qu’elle montre de prime abord, ce qu’elle représente platement. Il se peut toutefois qu’une image recèle un sens second. Il s’agit alors de « connotation ». Martinet la définit comme étant « tout ce qu’un terme [ou une image] peut évoquer, suggérer, impliquer de façon nette ou vague ». La connotation est souvent le résultat d’une construction de l’image ou d’un travail quelconque sur son signifiant ; dans la grille, nous avons appelé cet aspect « MONTAGE PARTICULIER ».

ë FONCTIONS DE L’IMAGE : nous reconnaissons, suivant le schéma de la communication établi par Jakobson, six fonctions potentielles aux images : émotive, conative, phatique, référentielle, métalinguistique et poétique (Vrebos, 2007/2 : 44-47). La fonction émotive est centrée sur le destinateur et sur ses émotions. À l’inverse, la fonction conative est axée sur le destinataire. Elle cherche à le faire réagir ou, du moins, à susciter une réponse de sa part. La fonction phatique porte sur le canal dont l’objet est le contact avec l’interlocuteur. Son rôle est de maintenir la communication. La fonction référentielle correspond aux informations objectives transmises. L’activité métalinguistique se propose de reformuler autrement un même discours. Enfin, la fonction poétique met l’accent sur le message luimême et le prend pour objet. Elle investit l’image d’une construction particulière, par le biais de figures de style telles que la métaphore, la métonymie, etc. ë IMAGE COMPLÉMENTAIRE AU TEXTE : il s’agit d’une image accolée au texte, illustrant les propos tenus. À l’inverse, il existe des textes complémentaires aux images ; dans tel cas, nous trouvons les phrases qui décrivent une image. Enfin, il se peut qu’images et textes soient dans une relation d’équivalence. L’exemple le plus parlant est sans doute celui de la bande dessinée.

118

ë OBJET ISOLÉ : nous avons dénommé « objets isolés » les images dépourvues d’un fond.

Objet isolé (La France en direct, p. 23)

ë PAGE SANS BLANC : une page sans blanc est une page sur laquelle il ne figure aucun bord blanc. Elle est donc occupée à son comble par de la couleur, aucun espace n’est laissé libre sur ce type de pages.

Page sans blanc, ouverture de la 3ème séquence (Fréquence Jeunes, p.28)

ë PAGE SPÉCIALE D’OUVERTURE : nous avons appelé ainsi les pages introduisant les séquences, et sur lesquelles sont généralement présentés les objectifs de l’étape qui suit.

ë RÔLES DOCUMENTAIRE - SYMBOLIQUE - DIVERTISSANT : chaque image joue un rôle. Celuici peut être de trois sortes : documentaire, les images montrent alors des situations réelles et sont employées comme preuves ; symbolique, elles figurent ainsi une idée abstraite ou un concept ; ou divertissante, où l’illustration n’a pour seul objectif que le divertissement de son destinataire. ë VUE ÉCLATÉE : vue d’un objet dont toutes les parties sont représentées dans leur situation relative, mais où elles sont dissociées les unes des autres.

119

Vue éclatée (www.infovisual.info)

ë VUE UNIQUE : la vue unique est la plus basique de toutes. Il s’agit de n’importe quelle photo ou dessin, doté d’un fond. Ces illustrations sont le plus souvent rectangulaires, mais peuvent également être de forme ronde, etc.

Vue unique (Grand Large, p. 170)

4. GRILLE COMPARATIVE

120

Mauger bleu

La France en direct

Méthode Orange

Cartes sur table

Bonne route !

Grand Large

Espaces

1953

1969

1978

1981

1988

1988

1990

1994

NB

2

2

2

2

1

2

1

Couleurs

2

2

2

2

2

2

Majorité NB

2

2

1

2

1

1

Majorité Couleurs

1

1

2

1

2

Majorité dessins

2

2

2

2

Majorité photos

1

1

1

Egalité

1

1

Reflet sur le contenu

2

Adolescents

FréquenNouvel ce Espaces Jeunes

Café Crème

Reflets

Extra !

Taxi !

1995

1997

1999

2002

2003

2

1

1

1

1

1

2

2

2

2

2

2

2

1

1

1

1

1

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

1

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

2

1

1

1

1

1

2

2

2

2

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

2

1

1

1

1

2

1

1

1

2

1

Adultes

2

2

1

2

2

2

2

1

2

2

2

1

2

Traditionnelle

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Audio-visuelle

1

2

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Communicative

1

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Cassette / CD

1

1

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

2

Vidéo

1

1

1

1

1

1

1

2

2

2

2

2

1

CD-ROM

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

2

1

1

Texte

2

2

1

1

2

2

1

1

2

2

2

2

2

Image

1

2

2

2

1

1

2

2

2

1

1

1

1

Noir et blanc (N&B)

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

2

2

Couleur

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

N&B

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

FICHE SIGNALETIQUE DATE

COULEURS DATE TYPE CONTENU PUBLIC

CIBLE

TYPE METHODE SUPPORT

MANUEL COUVERTURE

DOMINANTE TITRE IMAGE

121

TITRE - IMAGE SEQUENCE 1

INTRODUCTION

LECON(S)

Monochrome

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Couleurs pâles

1

1

1

2

1

1

1

1

2

1

1

1

1

Couleurs vives

1

2

2

1

2

2

2

2

1

2

2

2

2

Dénotation ?

1

1

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Connotation ?

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Lien ?

1

1

2

1

2

2

2

2

2

2

2

1

2

Sens ?

1

1

1

2

2

2

2

2

2

1

2

1

2

Page spéciale d'ouverture

1

1

1

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

Page sans blanc

0

0

0

0

0

2

2

2

2

2

1

1

2

Titres en N&B

0

0

0

0

0

2

2

1

2

1

1

1

2

Titres en couleurs

0

0

0

0

0

1

2

2

1

2

2

2

1

Présence de texte en N&B

0

0

0

0

0

1

2

1

2

2

2

2

2

Présence de texte en couleurs

0

0

0

0

0

2

1

1

1

2

2

2

2

Présence de dessins en N&B

0

0

0

0

0

1

2

1

2

1

1

1

1

Présence de dessins en couleurs

0

0

0

0

0

2

1

1

2

1

1

2

2

Présence de photos N&B

0

0

0

0

0

1

1

1

1

1

1

1

1

Présence de photos couleurs

0

0

0

0

0

2

2

2

2

2

2

2

1

Montage particulier

0

0

0

0

0

1

1

1

1

1

1

2

1

Sens spécifique se dégageant (cf. connotation) ?

0

0

0

0

0

2

1

2

1

1

1

2

2

Nombre de leçons dans la séquence

1

1

1

1

2

4

1

4

1

4

1

1

4

Peintures / sculptures

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Dessins

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Photos

1

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Images publicitaires

1

1

1

1

1

2

2

2

2

1

1

1

1

BD / dessins "suivis"

1

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

2

1

Schémas

1

1

1

2

2

2

1

1

1

1

1

2

1

Cartes géographiques

1

1

1

2

2

2

1

2

1

1

2

1

1

Couleurs pâles

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

1

Illustrations

Illustrations en

122

couleurs

Couleurs vives

1

1

1

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

Début de séquence

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Milieu de séquence

1

1

2

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

Fin de séquence

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

En haut

1

1

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Au milieu

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

En bas

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

Début de séquence

2

2

1

2

1

1

1

1

2

0

1

0

0

Milieu de séquence

2

2

2

2

2

2

1

1

1

0

1

0

0

2

2

1

2

1

1

1

1

1

0

1

0

0

2

2

1

2

1

2

1

1

2

0

1

0

0

Au milieu

2

2

1

2

2

1

1

1

1

0

1

0

0

En bas

2

2

2

2

1

1

1

1

1

0

1

0

0

Organigrammes

1

1

1

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

Schémas

1

1

1

2

2

2

1

1

1

1

1

2

1

Vue éclatée

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Vue unique

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Objet isolé

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Documentaire

2

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Symbolique

1

1

2

2

2

1

2

1

2

2

2

2

2

Divertissante

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Émotive

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Conative

1

2

2

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Phatique

1

2

1

2

1

1

2

1

1

2

1

2

2

Référentielle

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Métalinguistique

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Poétique

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Politique

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Illustrations en noir & Fin de séquence blanc En haut

Présentation des illustrations

Rôle des illustrations

Fonctions de la communication

Contenu des

123

illustrations

Économique

1

1

1

1

1

1

2

1

1

1

1

1

1

Social

1

2

2

2

2

1

2

2

2

2

2

2

2

Religieux

1

2

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Culturel

1

2

1

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

Présentation de la France

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

Présentation de la francité

1

1

1

2

2

1

1

2

1

1

2

1

2

Stéréotypes

1

2

2

2

1

1

1

1

1

1

2

1

1

Dénotation

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Connotation

1

1

1

2

1

1

1

1

2

1

1

1

1

Nombreux

1

2

1

1

2

1

2

2

1

2

1

1

1

Peu nombreux

2

1

1

2

1

2

1

1

2

1

2

2

2

Absents

1

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

En noir et blanc

2

2

0

2

1

2

1

1

1

2

1

1

2

D'une seule couleur

1

1

0

1

2

1

1

1

1

0

1

1

1

Dégradé d'une couleur

1

1

0

1

2

1

2

1

1

0

1

2

1

Couleurs multiples

1

1

0

1

2

1

2

2

2

0

2

1

1

Contenu grammatical

2

2

0

1

2

2

2

2

2

2

2

2

1

Statistiques / chiffres

1

1

0

1

2

1

2

2

1

1

2

1

1

Autre contenu

1

1

0

2

2

2

1

1

1

2

2

1

2

Proportion de texte en N&B

100%

95%

100%

90%

90%

100%

100%

100%

100%

100%

90%

80%

90%

Proportion en couleurs

0%

5%

0%

10%

10%

0%

0%

0%

0%

0%

10%

20%

10%

0% images - 100 % texte

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

25% images - 75 % texte

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

40 %images - 60 % texte

1

2

1

1

1

2

1

1

1

1

2

2

2

50 % images - 50 % texte

2

1

1

1

1

1

1

1

1

2

1

1

1

60 % images - 40 % texte

1

1

1

2

2

1

2

2

2

1

1

1

1

75 % images - 25 % texte

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Tableaux

Texte Rapport images texte

124

100 % images - 0 % texte

1

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Texte complémentaire de l'image

2

2

0

1

1

2

1

1

1

1

2

1

1

1

2

0

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

1

0

2

2

1

2

1

2

2

1

2

2

Page spéciale de clôture

1

1

1

0

2

2

1

2

2

1

1

2

2

Page sans blanc

0

0

1

0

1

1

0

1

1

1

0

2

2

Titres en N&B

0

0

2

0

2

2

0

1

2

1

0

1

2

Titres en couleurs

0

0

1

0

1

1

0

2

1

1

0

2

1

Présence de texte en N&B

0

0

0

0

2

2

0

2

2

2

0

2

2

Présence de texte en couleurs

0

0

0

0

1

1

0

1

2

1

0

1

2

Présence de dessins en N&B

0

0

2

0

1

1

0

1

1

1

0

1

1

Présence de dessins en couleurs

0

0

2

0

1

2

0

2

1

2

0

2

2

Présence de photos N&B

0

0

1

0

1

1

0

1

1

1

0

1

1

Présence de photos couleurs

0

0

1

0

1

1

0

1

1

2

0

1

1

Montage particulier ?

0

0

2

0

1

1

0

2

1

1

0

1

1

Documentaire

0

0

2

0

1

2

0

1

0

1

0

2

1

Symbolique

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Divertissante

0

0

2

0

1

1

0

2

0

2

0

2

2

Émotive

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Conative

0

0

2

0

1

1

0

1

0

2

0

1

1

Phatique

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

2

Référentielle

0

0

2

0

1

2

0

2

0

2

0

2

2

Métalinguistique

0

0

1

0

1

2

0

2

0

2

0

1

2

Poétique

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Politique

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Économique

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Rôle de l'image par rapport au texte

SYNTHESE

Rôle des illustrations

Fonctions de la communication

Contenu des illustrations

Image complémentaire du texte Image équivalente au texte

125

Social

0

0

2

0

1

1

0

2

0

2

0

2

2

Religieux

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0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Culturel

0

0

1

0

1

1

0

2

0

2

0

1

1

Stéréotypes

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Dénotation

0

0

2

0

1

2

0

2

0

2

0

2

2

Connotation

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Nombreux

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Peu nombreux

0

0

1

0

1

2

0

1

0

1

0

1

1

Absents

0

0

2

0

2

1

0

2

0

2

0

2

2

En noir et blanc

0

0

0

0

0

2

0

0

0

0

0

0

0

D'une seule couleur

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

Dégradé d'une couleur

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

Couleurs multiples

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

Contenu grammatical

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

Statistiques / chiffres

0

0

0

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

Autre contenu

0

0

0

0

0

2

0

0

0

0

0

0

0

Proportion de texte en N&B

0

0

100%

0

100%

100%

0

100%

100%

100%

0

100%

90%

Proportion en couleurs

0

0

0%

0

0%

0%

0

0%

0%

0%

0

0%

10%

0% images - 100 % texte

0

0

1

0

2

1

0

1

0

1

0

1

1

25% images - 75 % texte

0

0

1

0

1

2

0

2

0

1

0

2

2

40 %images - 60 % texte

0

0

1

0

1

1

0

1

0

2

0

1

1

50 % images - 50 % texte

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

60 % images - 40 % texte

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

75 % images - 25 % texte

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

100 % images - 0 % texte

0

0

2

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Texte complémentaire de l'image

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Tableaux

Texte

Rapport images texte

Rôle de l'image par rapport au texte

126

Image complémentaire du texte Image équivalente au texte DERNIERE SEQUENCE

INTRODUCTION

LECON(S)

0

0

2

0

1

2

0

1

0

2

0

1

2

0

0

1

0

1

1

0

1

0

1

0

1

1

Page spéciale d'ouverture

1

1

1

1

1

2

2

2

2

1

2

2

2

Page sans blanc

0

0

0

0

0

1

1

2

2

0

1

1

2

Titres en N&B

0

0

0

0

0

2

2

1

2

0

1

1

2

Titres en couleurs

0

0

0

0

0

1

2

2

1

0

2

2

1

Présence de texte en N&B

0

0

0

0

0

2

2

1

2

0

1

2

2

Présence de texte en couleurs

0

0

0

0

0

1

2

1

1

0

1

1

2

Présence de dessins en N&B

0

0

0

0

0

1

2

1

2

0

1

1

1

Présence de dessins en couleurs

0

0

0

0

0

2

1

1

1

0

1

2

2

Présence de photos N&B

0

0

0

0

0

1

1

1

1

0

1

1

1

Présence de photos couleurs

0

0

0

0

0

2

2

2

2

0

2

2

1

Montage particulier

0

0

0

0

0

1

1

1

1

0

2

2

1

Sens spécifique se dégageant (cf. connotation) ?

0

0

0

0

0

1

1

1

1

0

2

2

2

Nombre de leçons dans la séquence

Illustrations

Illustrations en couleurs

1

1

1

1

2

4

1

4

1

4

1

1

4

Peintures / sculptures

1

1

1

1

1

1

1

2

1

1

1

1

1

Dessins

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

Photos

1

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Images publicitaires

1

1

1

2

1

2

1

2

1

1

1

1

2

BD / dessins "suivis"

1

2

2

1

1

2

2

2

2

1

1

2

1

Schémas

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

2

1

Cartes géographiques

1

1

1

2

2

2

2

1

2

1

1

2

2

Couleurs pâles

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

Couleurs vives

1

1

1

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

Début de séquence

1

1

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Milieu de séquence

1

1

2

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

Fin de séquence

1

2

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

En haut

1

2

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

127

Au milieu

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

En bas

1

1

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Début de séquence

1

2

1

2

2

1

2

1

2

1

1

1

1

Milieu de séquence

2

2

2

2

1

2

2

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

2

1

2

1

2

1

1

1

1

1

2

1

2

2

1

2

1

2

1

1

1

1

Au milieu

2

2

2

2

2

1

2

1

2

1

1

1

1

En bas

1

2

1

2

2

2

2

1

2

1

1

1

1

Organigrammes

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Schémas

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

2

1

Vue éclatée

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Vue unique

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Objet isolé

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

Documentaire

1

2

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2

2

2

Symbolique

2

1

2

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1

1

1

Divertissante

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2

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2

2

Émotive

1

1

1

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1

Conative

1

1

2

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Phatique

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2

2

1

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2

Référentielle

2

2

2

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2

Métalinguistique

2

2

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2

2

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Poétique

1

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1

1

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1

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Politique

1

1

1

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1

1

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1

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1

Économique

1

1

1

1

1

1

1

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Social

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2

2

2

2

2

2

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2

2

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Religieux

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1

1

1

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1

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1

Culturel

1

2

1

2

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2

2

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2

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2

Présentation de la France

2

2

2

2

2

1

2

1

1

2

2

1

2

Présentation de la

1

1

1

1

2

1

1

1

1

1

2

1

1

Illustrations en noir & Fin de séquence blanc En haut

Présentation des illustrations

Rôle des illustrations

Fonctions de la communication

Contenu des illustrations

128

francité Stéréotypes Dénotation Connotation

Tableaux

Texte

Rapport images texte

Rôle de l'image par rapport au texte

SYNTHESE

1

1

2

2

1

1

1

1

1

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1

1

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1

1

1

Nombreux

1

2

1

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1

1

2

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1

1

1

1

Peu nombreux

2

1

2

1

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2

2

1

2

1

1

2

1

Absents

1

1

1

1

1

1

1

1

1

2

2

1

2

En noir et blanc

2

2

1

2

1

2

1

1

1

0

0

1

0

D'une seule couleur

1

1

1

0

1

1

2

1

2

0

0

1

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Dégradé d'une couleur

1

1

1

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2

1

1

1

1

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Couleurs multiples

1

1

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1

1

2

2

2

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0

2

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Contenu grammatical

2

2

2

1

2

1

2

2

2

0

0

2

0

Statistiques / chiffres

1

1

1

1

1

1

1

2

1

0

0

1

0

Autre contenu

1

1

1

2

1

2

1

2

1

0

0

2

0

Proportion de texte en N&B

100%

95%

90%

90%

90%

100%

100%

100%

100%

95%

90%

90%

90%

Proportion en couleur

0%

5%

10%

10%

10%

0%

0%

0%

0%

5%

10%

10%

10%

0% images - 100 % texte

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

25% images - 75 % texte

2

1

1

1

2

1

1

1

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1

1

1

1

40 %images - 60 % texte

1

2

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1

2

2

2

2

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50 % images - 50 % texte

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2

1

1

1

1

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1

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60 % images - 40 % texte

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1

1

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1

1

2

1

1

1

1

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75 % images - 25 % texte

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1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

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100 % images - 0 % texte

1

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Texte complémentaire de l'image

2

2

1

2

1

2

2

1

2

1

2

2

1

1

2

2

1

2

2

2

2

2

2

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2

2

1

1

2

2

1

1

2

2

2

1

1

2

2

1

1

1

1

2

2

1

2

2

1

1

2

2

Image complémentaire du texte Image équivalente au texte Page spéciale de clôture

129

Page sans blanc

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0

1

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1

1

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1

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0

2

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0

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0

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1

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0

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0

2

2

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2

Présence de texte en couleurs

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2

0

1

1

0

1

2

0

0

1

1

Présence de dessins en N&B

0

0

1

0

1

1

0

2

1

0

0

1

1

Présence de dessins en couleurs

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0

1

0

1

2

0

2

1

0

0

2

2

Présence de photos N&B

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0

1

0

1

1

0

1

1

0

0

1

1

Présence de photos couleurs

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0

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0

1

1

0

1

1

0

0

2

1

Montage particulier ?

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0

1

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1

1

0

2

1

0

0

1

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Documentaire

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0

0

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0

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2

1

Symbolique

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0

1

0

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1

1

Divertissante

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0

0

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1

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Émotive

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Conative

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0

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1

0

0

0

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Phatique

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Référentielle

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2

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Politique

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1

Économique

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Social

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Religieux

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Culturel

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Stéréotypes

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0

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1

1

Dénotation

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0

0

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0

2

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2

2

Connotation

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1

Nombreux

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2

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Peu nombreux

0

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1

0

1

1

0

1

0

0

0

1

1

Rôle des illustrations

Fonctions de la communication

Contenu des illustrations

Tableaux

130

Absents

0

0

1

0

2

2

0

2

0

0

0

2

2

En noir et blanc

0

0

1

0

0

0

0

0

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0

0

0

0

D'une seule couleur

0

0

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0

0

0

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0

0

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Dégradé d'une couleur

0

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1

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0

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0

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0

0

0

0

Couleurs multiples

0

0

2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

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Contenu grammatical

0

0

2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Statistiques / chiffres

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Autre contenu

0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

50%

0

100%

100%

0

100%

100%

0

0

100%

100%

0

0

50%

0

0%

0%

0

0%

0%

0

0

0%

0%

0% images - 100 % texte

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2

0

2

1

0

1

0

0

0

1

1

25% images - 75 % texte

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1

0

1

2

0

1

0

0

0

1

2

40 %images - 60 % texte

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1

0

1

1

0

1

0

0

0

2

1

50 % images - 50 % texte

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1

0

1

1

0

2

0

0

0

1

1

60 % images - 40 % texte

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0

1

0

1

1

0

1

0

0

0

1

1

75 % images - 25 % texte

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1

0

1

1

0

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0

0

0

1

1

100 % images - 0 % texte

0

0

1

0

1

1

0

1

0

0

0

1

1

Texte complémentaire de l'image

0

0

0

0

0

2

0

2

0

0

0

1

1

Image complémentaire du texte

0

0

0

0

0

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0

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0

0

0

1

2

Image équivalente au texte

0

0

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0

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1

Identique

1

2

1

2

1

2

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1

1

2

1

1

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Faiblement dissemblant

2

2

2

1

2

1

2

2

2

1

2

2

2

Fort dissemblant

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Politique

1

1

1

1

1

2

1

1

1

1

1

1

1

Économique

1

1

2

1

2

1

2

2

2

2

2

1

1

Social

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

Texte

Rapport images texte

Rôle de l'image par rapport au texte

AUTRES SEQUENCES

CONSTAT CONTENU DES ILLUSTRATIONS

Proportion de texte en N&B Proportion en couleur

131

SYNTHESE

Religieux

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Culturel

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

Présentation de la France

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Présentation de la francité

1

1

2

2

1

1

2

2

1

1

2

2

2

Stéréotypes

1

1

2

2

1

1

1

2

1

2

1

2

2

2

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Grammatical

2

0

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Culturel

1

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Autre

1

0

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Page sans blanc

1

0

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Titres en N&B

2

0

1

2

1

1

1

1

1

2

1

1

1

Titres en couleurs

1

0

2

1

2

2

2

2

2

1

2

2

2

Sous-titres en N&B

2

0

2

2

1

2

2

2

2

2

1

1

1

Sous-titres en couleurs

1

0

1

1

2

1

2

1

2

1

2

2

2

Présence de texte en N&B

2

0

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Présence de texte en couleurs

1

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Présence de dessins en N&B

1

0

2

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Présence de dessins en couleurs

1

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Présence de photos N&B

1

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Présence de photos couleurs

1

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Nombreux

2

0

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Peu nombreux

1

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Absents

1

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

En noir et blanc

2

0

2

2

1

2

1

1

1

2

2

1

1

D'une seule couleur

1

0

1

1

1

1

1

2

1

1

2

1

1

Dégradé d'une couleur

1

0

1

1

2

1

1

1

1

1

1

2

1

Couleurs multiples

1

0

2

1

1

1

2

1

2

1

1

2

2

Contenu grammatical

2

0

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

SYNTHESE ? CONTENU

AGENCEMENT

TABLEAUX

132

LEXIQUE

Statistiques / chiffres

2

0

1

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

Autre contenu

1

0

2

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

2

2

2

2

2

2

2

2

2

1

2

2

Page sans blanc

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

0

1

1

Titres en N&B

0

2

2

2

2

2

1

1

1

2

0

1

1

Titres en couleurs

0

1

1

1

1

1

2

2

2

1

0

2

2

Sous-titres en N&B

0

2

2

2

1

2

2

1

2

2

0

1

1

Sous-titres en couleurs

0

1

1

1

1

1

2

2

1

1

0

2

2

Présence de texte en N&B

0

2

2

2

2

2

2

2

2

2

0

2

2

Présence de texte en couleurs

0

2

1

1

1

1

1

1

1

1

0

1

1

Présence de dessins en N&B

0

2

2

1

1

1

1

1

1

1

0

1

1

Présence de dessins en couleurs

0

1

2

1

1

1

1

1

1

1

0

1

1

Présence de photos N&B

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

0

1

1

Présence de photos couleurs

0

1

1

1

1

1

1

1

1

1

0

1

1

LEXIQUE ?

AGENCEMENT

Légende

0

Sans objet

1

Non

2

Oui

133

III. ANALYSE DIACHRONIQUE DES IMAGES DANS LES MANUELS DE FLE L’éventail de méthodes dont nous disposons ont ces quatre points communs – nous les avons déjà présentés – qu’elles furent éditées chez Hachette pour un public adolescent ou adulte débutant, d’une part, et entre 1953 et 2003, d’autre part. D’un point de vue méthodologique, nous nous appuyons sur la description détaillée de celles-ci (v. Chapitre I) et la grille d’analyse figurant ci-avant (v. Chapitre II). Nous espérons que ces matériaux suffiront à valider nos prochaines hypothèses ou observations.

En effet, maintenant que nous avons établi une grille comparative appropriée à notre analyse, nous sommes enfin disposés à confronter les différents manuels dans une perspective diachronique. C’est donc dans ce troisième chapitre que nous allons nous essayer à dégager les changements opérés et les tendances suivies par les manuels de FLE sur le plan de l’image, durant les cinquante dernières années du XXe siècle. Notre étude portera à la fois sur les couleurs ainsi que sur les tableaux et textes des méthodes, sur le contenu de leurs illustrations et sur les fonctions de ces images. Enfin, exhortés par un souci d’exhaustivité, nous terminerons ce chapitre par une observation de l’évolution des synthèse et lexique repérés en fin de manuels.

1. COULEURS Nous tâcherons dans cette partie de l’analyse et de mise en commun de tous les manuels, de tirer des conclusions générales qui permettent de définir correctement l’évolution relative à la couleur et au noir et blanc.

134

La première constatation que nous pouvons tirer est que la couleur apparaît comme constante à partir des années 1988. La couleur devient majoritaire également dans ces annéeslà et tend à minimiser la proportion du noir et du blanc. La couleur sur la page de couverture entre en vigueur très tôt, dès 1953 ; la couleur s’y retrouve parfois dans le titre.

135

Couverture des manuels

Les images ne sont présentes sur la page de couverture qu’à partir de 1969. Dès leur apparition, les couleurs qui les constituent sont plutôt vives ; nous retrouvons cependant des variantes, comme par exemple, Cartes sur table ou encore Nouvel Espace.

Nous entrons maintenant dans la première séquence des manuels ; voyons ce qu’il en est de la place qu’occupent les images en couleurs sur la page d’introduction et au sein de cette première étape. En ce qui concerne la page spéciale d’ouverture, elle est inexistante jusque en 1988. Le titre qu’elle comporte est généralement en couleurs (cf. Espace, 1990), mais il est possible d’en trouver encore quelques-uns en noir et blanc par la suite, surtout lorsque l’ensemble de la page est colorié ; la couleur blanche est ainsi souvent utilisée parce qu’elle ressort aisément.

136

Titre blanc sur fond coloré (Taxi !, p. 9)

Outre les titres et sous-titres, le texte de la page d’ouverture est noir jusque dans les années ’80. La couleur y apparaît pour la première fois dans Grand Large (1988) mais disparaît aussitôt. Plus aucun texte ne sera alors coloré sur ce type de page jusqu’en 1997 (cf. les proportions de texte en noir et blanc et en couleurs dans la grille comparative).

Les illustrations figurant sur ces pages d’ouverture sont nombreuses. Elles sont rarement en noir et blanc, souvent en couleurs – surtout lorsqu’il s’agit de photographies. Elles font souvent sens avec le titre lorsqu’il en figure un.

Page d’ouverture en couleurs (Nouvel Espaces, p. 7)

137

Observons maintenant le contenu des étapes. Les illustrations en couleurs naissent à partir de 1978. La couleur vive est perceptible dès les manuels postérieurs à 1988, alors que les couleurs pâles sont déjà visibles dès 1978. Nous les voyons en début, milieu et fin de séquences ainsi qu’en haut, au milieu et en bas de page. Les illustrations en noir est blanc (début, milieu et fin de séquence ; haut, milieu et bas de page) sont prépondérantes jusqu’en 1978 mais disparaissent progressivement pour devenir inexistantes dans les années suivantes.

Couleurs pâles présentes dans les séquences (Méthode Orange, p. 70)

Photos de couleurs vives (Reflets, p. 16)

La proportion de texte en couleurs reste infime dans tous les manuels (lorsque la couleur est présente, elle ne représente que 5%, 10%, 20% de la totalité des textes mais jamais davantage).

Étudions maintenant les synthèses achevant les premières séquences. La couleur fluctue dans celles-ci. Nous ne pouvons pas suggérer de conclusions précises puisque les variations sont très différentes d’un manuel à l’autre. Cela est dû au fait que les dessins, photos ou autres sont peu nombreux dans ces parties des méthodes d’apprentissage. Une tendance, toutefois, semble démontrer que les bilans séquentiels sont plus colorés à l’aube du troisième millénaire que dans les années ’50.

138

Pour ce qui est des tableaux dans cette partie-ci des manuels, toutes les méthodes n’en livrent pas. Elles sont plutôt rares même à en y insérer, puisque nous ne repérons que Grand Large (1988). Les tableaux sont presque inexistants et, lorsqu’il y en a, ils sont en noir et blanc.

Tableau du bilan de la première séquence (Grand Large, p. 51)

Qu’en est-il des dernières séquences ? L’évolution est-elle identique aux premières étapes? Le texte des pages d’ouverture des dernières séquences est généralement noir est blanc ; la couleur devient plus fréquente dès 1994. Toutes comportent au moins un dessin (parfois en noir et blanc, mais souvent en couleurs) ou une photographie (toujours en couleurs).

Page d’ouverture de la dernière séquence (Extra !, p. 75)

Passons au contenu de l’étape. Les illustrations en couleurs apparaissent dès 1969 mais leurs couleurs restent pâles jusqu’en 1988. Ce n’est aussi qu’à partir de cette année-là 139

que les illustrations en couleurs occupent le début, milieu et fin de la séquence ainsi que les haut, milieu, et bas des pages. Nous retrouvons des illustrations en noir et blanc dans des proportions moindres que les illustrations en couleurs jusqu’en 1995. Elles finiront par disparaître complètement les années suivantes.

La proportion de texte en couleurs reste infime dans tous les manuels (lorsque la couleur est présente, elle ne représente que 5%, 10%, 20% de la totalité des textes mais jamais davantage). Très peu de manuels proposent une page spéciale de clôture ; et lorsqu’elles y figurent, elles contiennent très peu de dessins, photos,… Il n’y a pas pour autant moins de couleurs, car celles-ci se retrouvent parfois en fond. Bien que moins illustrées, donc, ces pages de bilan ne demeurent pas moins colorées.

Page bilan de la dernière séquence, emplie de couleurs (Taxi !, p. 102)

140

2. TABLEAUX ET TEXTES 2.1. Tableaux 2.1.1. Dans les premières séquences Concernant les tableaux, nous ne remarquons pas de différences significatives selon les époques. En effet, nous pouvons constater que les tableaux ont de tous temps été présents dans les manuels de français langue étrangère, si ce n’est une exception en 1978, que nous attribuons plus au choix des auteurs que le reflet d’une époque.

Seul tableau de la première séquence (Mauger bleu, p. 3)

Tableau dans un manuel récent (Café Crème, p. 15)

En revanche, la couleur ne fait son apparition dans les tableaux qu’à partir de 1988. Passé cette date, s’il est possible d’encore trouver du noir et du blanc, la couleur domine nettement (cf. section précédente du présent travail).

C’est également en 1988 que les tableaux commencent à contenir des éléments autres que grammaticaux. Les faits de langue resteront toutefois les contenus les plus présents, en 1953 comme en 2003.

141

L’un des rares tableaux repérés dans le manuel de 2003 (Taxi !, p. 14)

Seule la moitié des manuels analysés sont composés d’une synthèse à la fin de la première séquence. Parmi ces synthèses, une seule, datant de 1988, contient un tableau. En noir et blanc, son contenu n’est pas grammatical.

Tableau des pages bilan de la première séquence (Grand Large, p. 51)

2.1.2. Dans les dernières séquences Les tableaux sont moins nombreux dans les dernières séquences que dans les premières. De même, leur nombre semble diminuer dans une perspective temporelle : si les manuels de la moitié du XXe siècle en comportaient beaucoup, ils deviennent plus rares par la suite ; après 1995, leur disparition est presque complète.

142

Page envahie par les tableaux (La France en direct, p. 9)

La couleur fait son apparition dans les tableaux dès 1978. Elle côtoie le noir et blanc pendant dix ans, environ, puisqu’il faut attendre 1988 pour la voir quitter à jamais les manuels. La couleur n’influe cependant en rien sur le contenu, qui reste majoritairement grammatical, quelles que soient les années.

Tableau coloré dans la première séquence (Nouvel Espaces, p. 16)

À nouveau, seule la moitié des manuels contiennent une synthèse achevant la dernière séquence. Parmi eux, un seul (Méthode orange, 1978) y a inclus des tableaux. Ceux-ci y sont nombreux, parfois en couleurs et grammaticaux.

143

Un des tableaux figurant sur la page de synthèse (Méthode orange, p. 110)

2.2. Rapport images - texte 2.2.1. Dans les premières séquences Contrairement à ce que nous aurions pu penser, il n’y eut pas d’époque où les manuels exclurent les images ; même les méthodes des années ‘50 et ’60 en disposent, et pas forcément moins. En effet, le pourcentage d’illustrations oscille entre 40% d’images pour 60% de textes et 60% d’images pour 40% de textes, de façon tout à fait aléatoire dans le temps. Une méthode fait toutefois exception à ces proportions, la Méthode Orange de 1978, où il figure 100% d’illustrations à la première séquence. Ces chiffres sont impressionnants mais expliqués par le type de méthode qu’utilise ce manuel, soit la méthode audio-visuelle. Excepté cet ouvrage, donc, nous constatons un équilibre constant entre l’espace accordé au texte et aux images dans les manuels de français langue étrangère, quelle que soit la décennie.

144

Page riche en illustrations (Mauger bleu, p. 2)

Extrait de la première séquence, emplie d’images sans texte (Méthode Orange, p. 4)

La page bilan de ces premières séquences – pour les manuels qui en ont une –, semble nous indiquer qu’une tendance consiste à ne pas y insérer d’images, ou alors très peu. En effet, dès les années ‘80, les trois-quarts de la page sont consacrés au texte. Les 25% d’images présentes sont généralement complémentaires au texte ; ces illustrations viennent appuyer l’un ou l’autre exercice. Fréquence Jeunes (1994) déroge toutefois à ce constat, étant donné que le manuel insère des illustrations sans véritable rapport avec le texte dans ce premier bilan.

145

Page fermant la première séquence, dépourvue d’images (Bonne Route, p. 20)

Image extraite de la page de bilan, avec laquelle elle n’entretient aucun rapport (Fréquence Jeunes, p. 18)

2.2.2. Dans les dernières séquences Excepté une fois de plus le manuel de 1978, de 1950 à la moitié des années ‘90, l’espace occupé par les images oscille entre 25 et 60% au sein de la dernière séquence. À partir de 1995, néanmoins, la fréquence des images par rapport au texte connaît une étonnante constance. Les statistiques révèlent que 40% de la séquence est rempli par des images, les 60% restants étant constitués de texte.

Jusqu’à la fin des années ‘80, les images sont absentes des pages « bilan » qui terminent la dernière séquence. Passé cette date, elles connaissent une nette augmentation jusqu’en 1994 (Fréquence Jeunes), où les illustrations occupent près de 50% la page. Après 146

cette apogée, le texte reprend à nouveau de plus en plus de place sur la page, mais il n’évince plus totalement l’image.

Illustration occupant 50% de la page (Fréquence Jeunes, p. 132)

Illustrations de la page « bilan » de la dernière séquence (Extra !, p. 86)

2.3. Rôle de l’image par rapport au texte Nous avons observé, jusqu’à présent, la place occupée par l’image par rapport au texte dans les manuels. Nous allons maintenant traiter du rôle de celle-ci par rapport au texte. Les images ne sont-elles toujours qu’un accompagnement du texte ou peuvent-elles parfois être indispensables ? Nous ne distinguerons plus les séquences, présentement, pour cette raison que le constat est identique pour toutes.

147

Jusque 1970, le texte est majoritairement complémentaire de l’image. Cela signifie donc que l’image a un rôle indispensable dans l’apprentissage. À partir de ce moment, l’image va cependant perdre sa suprématie au profit du texte. C’est à son tour de devenir complémentaire au texte, qu’elle accompagne. Il est étonnant de constater que ce changement va de pair avec l’apparition des méthodes communicatives.

Texte complémentaire à l’image (La France en direct, p. 23)

Images complémentaires au texte (Café crème, p. 11)

Face à ce constat étonnant, nous remarquons que de tous temps, il y eut des relations d’équivalence entre texte et image. Il existe en effet plusieurs situations où les illustrations et les textes se complètent mutuellement, et ce, jusqu’à l’aube du troisième millénaire. C’est le cas des bandes dessinées par exemple, où généralement textes et images ne vont pas l’un sans l’autre.

148

Image et texte en relation d’équivalence (Espaces, p. 167)

Dans les synthèses concluant les séquences, le rôle de l’image n’est plus que celui d’accompagnateur de textes.

Image complémentaire au texte (Grand Large, p. 47)

Image complémentaire au texte (Taxi !, p. 94)

149

3. CONTENU DES ILLUSTRATIONS 3.1. Confrontation des différents manuels Au regard des treize manuels analysés, nous nous proposons de dégager les tendances – ou peut-être devrait-on parler de propension – relatives au contenu de l’illustration, tant celles prévisibles que d’autres plus surprenantes ou inattendues.

De manière généralisée – et cela ne devrait surprendre personne – le contenu de l’illustration se voit concorder avec son temps. Il est bien entendu que les photographies, notamment, reflètent la mode et la technique d’une époque. Sans doute est-ce là, par ailleurs, un argument de vente. Il nous semblerait, en effet, déplacé, dans la perspective de ces manuels de s’ancrer dans le social et la communication, de publier, aujourd’hui, un manuel où il serait question d’outils de communication obsolètes.

Reflet de la date de publication sur le contenu de l’image (Méthode Orange, p. 70)

Il semble également logique, et cela est confirmé, que les personnages mis en scène dans l’image correspondent, sinon à la mixité sociale – nous y reviendrons –, à l’âge que le manuel cible. L’illustration suivante présente des adultes alors qu’une méthode pour plus jeunes montre des adolescents en activité.

150

Mise en scène d’adultes (Cartes sur table, Couverture)

Mise en scène d’adolescents (Méthode Orange, Couverture)

D’autres couvertures connotent davantage le voyage, l’ « étrangeté », le social ou la mission qui incombe au manuel de construire et développer une compétence linguistique. Ce travail sur le signifiant est présent sur toutes les premières de couvertures, à l’exception de celle du Mauger Bleu, qui ne contient aucune illustration. Cette connotation est parfois telle que le lien entre le titre et la signification de l’image reste parfois obscure.

Les graphiques suivants permettent de constater le type d’illustration de prédilection et, pour certains d’entre eux, leur contenu. Le dessin, qu’il figure seul ou sous la forme de bande dessinée, l’emporte largement puisqu’il est présent dans tous les manuels étudiés. Dans la plupart des cas, il n’est pas le seul type d’illustration et est accompagné de photographies. À cette constance perceptible se joint une variabilité quant aux autres types et nous ne pouvons pas, à

ce niveau, dégager une quelconque tendance diachronique. Hormis la

représentation de peintures ou de sculptures, tous les critères prédéfinis se trouvent représentés.

151

Exemple d’images publicitaires (Espaces, p.18)

Le contenu des images de la première leçon nous intéresse particulièrement car cette dernière est le lieu des présentations. Nous pouvons constater que seuls les deux manuels les plus récents n’évoquent pas la France et que Taxi !, uniquement, présente la Francité, sans mettre l’emphase sur la France. Tous, dès le premier, figurent la France mais la Francophonie n’apparaît qu’au début des années ’80, de manière irrégulière.

152

Il va de soi que dans certains manuels, la Francité apparaît plus avant dans le contenu. Néanmoins, l’unité d’ouverture nous semble le lieu le plus chargé symboliquement pour la mentionner. La Méthode Orange, par exemple, ne le présente qu’à la neuvième leçon.

La Francité (Méthode Orange, p. 55 ; Fréquence Jeunes, p. 12)

Nous avons distingué cinq catégories de contenu génériques : politique, économique, social, religieux, et culturel.

153

Le social et le culturel dominent largement, que ce soient dans les étapes sélectionnées ou le reste des manuels. La plupart des images illustrent, en effet, une situation de communication ou un élément de la culture occidentale, voire précisément française. Le politique et le religieux, de manière assez surprenante, apparaissent eux aussi. Le contenu économique concerne, avant tout, la représentation de monnaie.

Contenu religieux (Cartes sur table, pp. 8 et 32)

Contenu politique et économique (Espaces, pp. 164 ; Fréquence Jeunes, p. 89)

Contenu culturel et social (Reflets, Couverture ; Méthode Orange, p. 111)

154

Les manuels procèdent fréquemment par caricatures ou stéréotypes. Ceux-ci n’ont aucun caractère provocateur. Au contraire, ils occupent un rôle de divertissement et vise à faciliter l’acquisition de données culturelles. Dans certains cas, il est difficile de trancher entre le stéréotype ou le reflet d’une époque. Il est, par exemple, évident que la femme n’a pas le même statut aujourd’hui qu’auparavant.

Le stéréotype est bien présent (Méthode Orange, p. 76 ; Cartes sur table, p. 82 ; Fréquence Jeunes, p. 17)

Parfois, néanmoins, le stéréotype dérange.

Stéréotype dérangeant (Taxi !, pp. 74-75)

155

Enfin, il est amusant de constater l’intertextualité entre ces manuels. Celle se justifie fort probablement par l’appartenance à la même maison d’édition.

Images en dernière étape de manuels distincts (Café Crème, p. 150 ; Espaces, p. 167)

Images en première étape de manuels distincts (Méthode Orange, p. 5 ; Cartes sur table, p. 3)

3.2. En conclusion Enfin, en guise de conclusion, nous pourrions évoquer à nouveau ce point dont la présence dans un manuel de français langue étrangère nous interpelle. Nous pensons, outre au stéréotype qui a ici une fonction majoritairement ludique ou qui n’en est pas vraiment un, aux contenus de type politique et religieux. Peut-être sont-ils à ranger dans le culturel ? Dans ce cas, pourquoi ne pas consacrer un espace identique aux autres représentants religieux ou aux politiciens de l’opposition, par souci d’équité ?

Aussi, nous regrettons que la Francité ne soit pas mieux représentée. Selon nous, elle devrait l’emporter sur la France, qu’elle englobe. Or, au contraire – et cela, nous semble-t-il, est regrettable –, la France est bien souvent présentée en marge de la Francité, dont elle serait à la tête ou le modèle.

156

La France, centre du « Monde en français » ? (Fréquence Jeunes, p. ??)

En ce qui concerne le contenu même de l’image, de même que le type d’illustrations, il ne nous semble pas possible de dégager une tendance pertinente. De manière générale, l’image des manuels est en phase avec le progrès technique. De ce fait, la photographie en couleurs abondera dès lors que le progrès aura rendu sa production et l’impression en couleurs moins coûteuses. Enfin, le contenu de l’image correspond, lui aussi, à son temps et le courriel, pour ne citer que lui, une fois son usage standardisé, apparaîtra dans l’image, au détriment du télégramme ou de la carte postale. Cependant, l’image ne reflète que peu la mixité sociale.

4. FONCTIONS DES ILLUSTRATIONS 4.1. La fonction émotive La grille présentée au chapitre II de notre travail nous indique qu’aucun manuel ne comporte d’illustrations à la fonction émotive, si ce n’est dans la dernière séquence de Cartes sur Table.

157

Image à fonction émotive (Cartes sur Table, p. 123)

Pourquoi cette fonction est-elle si peu présente ? Les manuels de français langue étrangère n’ont a priori pas besoin d’elle, au contraire des publicités par exemple. Les sentiments exprimés par les personnages n’intéressent que peu les apprenants dans les séquences analysées ; les quelques fois où nous rencontrons de l’émotion, elle s’accompagne de la fonction métalinguistique. Il s’agit avant tout de traduire les états des personnes, du type « il est heureux », « il est triste », etc. L’image a pour premier objectif de traduire les mots en images, afin de faciliter la compréhension de l’apprenant. La dimension métalinguistique prime donc sur l’émotif, relégué au second plan.

À côté de ces cas particuliers, nous trouvons également une série d’illustrations où les personnages n’expriment aucune émotion, surtout dans les manuels des années 1950 (Mauger bleu) et 1960 (La France en direct).

Personnages sans expression (La France en direct, p. 7)

158

4.2. La fonction conative Centrée sur le destinataire, la fonction conative se retrouve dans les manuels de 1969 à 1981 seulement, ainsi que dans Reflets (1999). À deux reprises, dans La France en direct et la Méthode Orange en l’occurrence, elle s’exprime au travers d’une bande dessinée aux phylactères vides que l’apprenant doit remplir. Par la suite, cet exercice – difficile pour un niveau A1 ! – s’envole.

Dessins suivis manifestant de la conation (La France en direct, p. 140)

Bande dessinée à la fonction conative (Méthode Orange, p. 3)

Le dernier manuel à nous offrir des illustrations conatives avant la disparition de cette fonction, est Cartes sur Table, dont les pages de gauche sont des « déclencheurs d’apprentissage ». Les images qui y figurent, s’efforcent d’agir sur le destinataire, en l’interpellant. Elles incitent à écouter, à produire, etc.

159

Manifestation de la fonction phatique (Cartes sur Table, p. 126)

Après Cartes sur Table, il faudra attendre 1999 pour retrouver des illustrations conatives. Si nous ne regrettons aucunement la perte des exercices où l’on demande de compléter les phylactères des bandes dessinées, la disparition du procédé rencontré dans le dernier des trois manuels est plus dommageable.

Lorsque Reflets reprend le flambeau, il fait le choix d’exploiter cette fonction différemment. Reflets ne propose plus de bandes dessinées aux bulles vides, mais demande aux apprenants de traduire en mots ce qu’illustrent les images tirées du feuilleton. Cet exercice est à nouveau abandonné dès les méthodes suivantes, sans doute jugé trop difficile pour un apprenant débutant A1.

4.3. La fonction phatique De prime abord, la fonction phatique ne se retrouve pas dans tous les manuels. En effet, en analysant les séquences une par une, nous avons vu que très peu d’ouvrages présentaient des dessins (voire d’autres éléments) récurrents. Tel était le cas dans la Méthode orange, où l’on retrouvait la même boîte rouge à trois reprises, dans Espaces et le Nouvel Espaces, où la couleur de l’unité se trouvait être marquée sur chacune des pages de la séquence, etc.

160

La boîte rouge et la fonction phatique (Méthode Orange, pp. 108-110-111)

La grille confirme le propos, elle qui nous indique que seuls 6 manuels sur les 13 comportent explicitement du phatique dans leur première séquence. Les autres ouvrages n’en bénéficient-ils pas ?

En réalité, il y a énormément de phatique, mais il se remarque à un niveau d’analyse supérieur. Une étude séparée de chacune des séquences ne nous permet pas de le distinguer, il faut prendre le manuel dans son ensemble. Il se traduit par :

- l’expression d’une même couleur à travers tout le manuel,

La couleur orange en fonction phatique (La France en direct, pp. 2, 45, 100)

- la similarité des personnages dessinés,

161

Exemple de dessin récurrent (Cartes sur table, p. 123)

- la continuité dans chaque séquence d’une bande dessinée, d’un roman-photo ou d’un feuilleton,

Extrait du feuilleton suivi à travers l’ensemble le manuel (Reflets, p. 207)

- la récursivité de la mise en page,

La couleur orange en fonction phatique (Taxi !, pp. 10, 94 )

- et, enfin, l’agencement même de la séquence (cf. Mauger Bleu, Extra !).

162

Ces critères sont parfois additionnés, comme dans Taxi ! par exemple. Ils assurent ainsi une plus grande continuité entre les différentes leçons d’un même manuel.

Les exemples choisis nous montre que le phatique n’est pas propre à une décennie. Cette fonction existait déjà dans le manuel des années 1950, et se retrouve encore dans ceux du XXIe siècle. Entre ces deux dates, les différents ouvrages analysés continuent d’en porter.

La grille nous indique également qu’il n’y a jamais de phatique au sein même du bilan des acquis qui achève les séquences d’apprentissage – pour les manuels qui ont ce genre de pages. L’explication, rationnelle, est à chercher du côté du nombre de pages de ces bilans : généralement une seule. Il est, en effet, difficile d’introduire des récurrences au sein d’un corpus si petit. La fonction phatique se réalise cependant lorsqu’on prend pour corpus les pages de bilan de toutes les séquences d’un manuel. Les couleurs y sont souvent réciproques (Bonne route), de même que l’organisation de la page (Fréquence Jeunes, Taxi !,…).

4.4. La fonction référentielle La fonction référentielle, aussi appelée dénotative, « concerne le référent auquel renvoie le message. […] Elle correspond aux informations objectives transmises. » (Vrebos, 2007/2 : 46). Comme le montre la grille comparative (cf. chapitre II), cette fonction est retrouvée dans tous les manuels de français langue étrangère, quelle que soit la décennie ; c’est l’une des deux principales, l’autre étant la fonction métalinguistique.

Cette fonction s’avère très importante dans ce genre de manuels d’apprentissage. Elle vient souvent appuyer un texte, et permet à l’apprenant d’identifier avec sûreté un objet ou une situation décrite. Elle présente ces derniers de façon à se rapprocher le plus possible de la réalité. Bien qu’elle soit plus facilement perceptible dans les photographies, les dessins sont, eux aussi, majoritairement référentiels.

163

Photographie référentielle (Fréquence Jeunes, p. 128)

Dessin à la fonction référentielle (Café Crème, p. 17)

La fonction référentielle joue également un rôle important dans la découverte du monde français par l’apprenant, puisque les images des manuels mettent régulièrement en scène des coutumes françaises (voire européennes). Nous ne revenons pas sur ce point, détaillé précédemment dans le travail.

4.5. La fonction métalinguistique La fonction métalinguistique consiste en la reformulation différente d’un même énoncé, nous l’avons vu au chapitre II. D’après la grille comparative, tous les manuels possèdent des images de ce type. C’est la seconde fonction principale des illustrations dans les manuels de FLE. Elle répond à la nécessité d’expliciter autrement la même chose. C’est le cas, par exemple, de ce dessin tiré de Bonne Route, accompagnant un bref dialogue.

Dessin métalinguistique (Bonne route, p. 14)

164

Les images métalinguistiques sont souvent secondaires aux propos écrits. Ne sont équivalentes au texte que les illustrations issues d’une bande dessinée, d’un roman-photo, etc.

Notre étude diachronique des manuels nous montre que les images métalinguistiques ont tout de même évolué avec le temps. Le Mauger Bleu, seul ouvrage datant des années ’50, comporte une quantité impressionnante d’images de ce type :

Dessin référentiel (Mauger bleu, p. 8)

Le temps passant, le métalangage prend une autre forme. L’on ne retrouve, en effet, plus que très rarement des illustrations de mots. Les images se font le métalangage d’une situation à part entière, et non plus d’un seul objet. Ce changement est amorcé avec l’apparition des méthodes communicatives.

Dessin métalinguistique (Espaces, p. 33)

165

4.6. La fonction poétique D’après la grille, la fonction poétique n’est jamais retrouvée dans aucun manuel, ni dans les séquences, ni dans les bilans. Elle n’a pas sa place en leur sein. Cela se comprend aisément : les ouvrages de français langue étrangère ne sont pas des catalogues d’œuvres d’art, mais sont, avant tout, des outils pratiques et pédagogiques pour apprendre la langue française. C’est la raison pour laquelle il n’y figure aucune construction particulière des images.

Il est toutefois possible d’en discerner sur la couverture de certains manuels, ainsi que sur quelques-unes des pages d’ouverture des séquences. Ce sont les rares endroits où titre et image font sens, et font éventuellement l’objet d’une construction particulière, nous l’avions vu dans le chapitre I.

Couverture avec un lien sémantique entre le titre et l’image (Grand Large )

Mise en page construite, dégageant du sens (Extra !, p. 7)

La fonction poétique, cependant, n’est repérée que sur les couvertures des manuels publiés à partir de 1980 environ. Le Mauger bleu et La France en direct ne sont donc pas concernés, à l’inverse des onze2 autres ouvrages analysés présentement.

2

Nous incluons dans ce second groupe la Méthode Orange, très proche par sa date des années ’80.

166

4.7. En conclusion : pluralité des fonctions Ainsi, notre analyse diachronique nous révèle plusieurs aspects importants.

Le premier concerne l’importance des fonctions référentielles et métalinguistiques dans les ouvrages de français langue étrangère. Le métalangage prend, toutefois, une autre forme d’expression au fil du temps : à l’illustration d’un mot succède l’illustration d’une situation entière. En revanche, nous n’avons repéré aucun changement du côté du référentiel. Les images représentaient la réalité, et la représentent aujourd’hui encore.

L’atténuement voire l’absence des dimensions émotives et conatives constitue une seconde observation. L’émotion n’a jamais été vraiment présente dans les manuels, quelle que soit leur année de publication, tandis que la conation s’en envolée après 1981 chez Hachette FLE. La récente tentative de sa réintroduction s’est soldée par un échec, puisque la pratique fut à nouveau abandonnée dès les manuels suivants.

Le troisième aspect relevé a trait à la fonction phatique. Tous les manuels observés contiennent du phatique, peu importe leur date, mais rares sont ceux qui le manifestent clairement au sein d’une séquence. Il faut en effet observer le manuel dans son ensemble pour remarquer sa présence.

La dernière observation faite concerne la fonction poétique. Inexistante dans les manuels jusqu’en 1980 environ, elle fait son apparition avec la Méthode Orange. Elle se détache toutefois de toute séquence pour se placer en tête de manuel ou, éventuellement, sur une page d’ouverture d’étape. Sa faible présence est expliquée par le but recherché des manuels de français langue étrangère, qui, avant d’être artistiques, se veulent surtout pratiques !

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5. SYNTHÈSES ET LEXIQUES 5.1. Synthèses grammaticales Depuis les années ’50, tous les manuels semblent être systématiquement dotés d’une synthèse grammaticale, si ce n’est La France en direct (1969). Ces bilans servent principalement de support et de référentiel aux apprenants de français langue étrangère ; y sont repris les plus importants des faits de langue étudiés dans les méthodes. La Méthode Orange offre une particularité supplémentaire, en insérant parfois des éléments qui n’ont pas directement traits à la grammaire, mais davantage au vocabulaire.

Souvent relégués au rang des annexes, ces bilans sont nettement moins colorés que les séquences, à proprement parler, des manuels. Il s’agit toujours de textes et tableaux rassemblés sur quelques pages au fond blanc. Si les images – uniquement de petits dessins en noir et blanc – s’y font rares au début des années ’80, ce constat n’ira pas en s’améliorant avec le temps : plus une illustration, en effet, ne sera insérée par la suite au sein des synthèses grammaticales.

Illustration figurant dans le mémento grammatical (Méthode Orange, p. 119)

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Image tirée du bilan grammatical (Cartes sur Table, p. 132)

Tableau grammatical sans images (Reflets, p. 17)

Cette disparition eut pour conséquence d’accentuer le statut d’annexe octroyé à ces pages, puisque les séquences sont généralement assez bien fournies en matière d’images.

La couleur, en revanche, ne cesse de croître. Absente du Mauger bleu, elle fait son apparition dans le titre au cours de la septième décennie du siècle. Par la suite, la couleur se verra étendue aux sous-titres (fin des années ’80) mais jamais au texte. Si Reflets insère toutefois ponctuellement des encadrés de couleurs au sein de ses tableaux, cette manière de procéder ne sera suivie ni par Extra !, ni par Taxi !. Il s’agit donc d’une exception dans le cas de Reflets.

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Tableau riche en couleurs (Espaces, p. 8)

Tableau grammatical sans images (Reflets)

Titre et sous-titre en couleurs, texte en noir et blanc (Taxi !, p. 115)

Les méthodes n’ont pas subi de grands changements en ce qui concerne les tableaux. Comme ce fut le cas pour le Mauger bleu, ils se retrouvent en nombre important dans chacun des manuels, peu importe leur date de publication. Ils offrent l’avantage d’organiser la matière de façon claire ; son assimilation s’en verra ainsi facilitée par son destinataire.

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Le contenu de ces tableaux est souvent grammatical, bien que la Méthode Orange (1978) et Cartes sur tables (1981) y insèrent d’autres éléments aussi, de type lexicaux. Après eux, néanmoins, plus un manuel ne fera exception. Cela participe sans doute à une envie de classification plus rigoureuse.

Tableau à double emploi : grammatical et lexical (Méthode Orange, p. 22)

Jusqu’en 1988, les tableaux sont essentiellement en noir et blanc. Bonne route ! marquera son détachement avec cette pratique, en les remplissant d’un dégradé bleu. Après ce manuel, il devient exceptionnel de rencontrer des tableaux dépourvus de couleurs ; Café Crème est pourtant l’un de ces rares ouvrages.

Premier tableau entièrement en couleurs (Bonne route !, p. 246)

Tableau en couleurs (Fréquence Jeunes, p. 139)

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Extrait de la synthèse grammaticale (Café Crème, p. 166)

5.2. Lexiques Il s’en trouve un dans onze de nos manuels, tandis qu’il fait défaut à deux : le Mauger bleu et Reflets n’intègrent pas de listes de vocabulaire à leur fin. Ces carences s’expliquent par des motifs différents : Reflets est un manuel qui prend essentiellement appui sur des séquences vidéo ; il n’accorde ainsi pas la même importance à l’ouvrage que les autres méthodes. Il est plus difficile d’expliquer de manière raisonnée l’absence de lexique dans le Mauger bleu. Étant le plus ancien des manuels de notre corpus, il nous est impossible d’observer l’(in)existence des lexiques dans les ouvrages antérieurs. Nous ne pouvons donc conclure à une singularité ou à une mode des manuels avant 1960. Quoiqu’il en soit, les lexiques deviennent une partie inéluctable des manuels de FLE après 1960.

Tous les lexiques observés tiennent en une petite dizaine de pages au fond blanc. Les titres et sous-titre sont toujours de couleur noire, jusque fin des années ’80 ; dès 1990, le noir sera relayé par la couleur. Café Crème (1997) n’a cependant pas suivi le mouvement, comme il ne l’avait pas suivi pour la synthèse grammaticale.

Lexique en noir et blanc (Nouvel Espaces, p. 191)

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Lexique noir et blanc (Café Crème, p. 178)

Titres et sous-titre en couleurs, termes en noir et blanc (Extra !, p. 105)

Quant aux listes de mots, elles ont suivi la tendance inverse. Si La France en direct détenait quelques mots orangés, cette pratique est définitivement abandonnée avec la Méthode Orange. Rien n’y changera, alors, plus ; tous les termes repris sont inscrits en noir, en 1978 comme en 2003. L’agencement du vocabulaire n’a plus bougé depuis.

Présence de termes en orange dans le lexique (La France en direct, p. 213)

Ce qui a changé, en revanche, ce sont les illustrations qui figuraient dans les premiers manuels. La France en direct (1969) comme la Méthode orange (1978) comportaient tous deux de petits dessins en noir et blanc (voire en couleurs) qui se faisaient le métalangage des

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mots indexés. Ces illustrations ont disparu avec la commercialisation de nouvelles méthodes, communicatives.

Illustration à fonction métalinguistique dans la première partie du lexique (La France en direct, p. 211)

5.3. En conclusion : l’importance des années 1980 Les années 1980 semblent être une décennie charnière, tant pour les synthèses grammaticales que les lexiques. Elles sont la période des grands changements, dans le domaine de la couleur principalement. À côté de cela, nous avons vu que c’était également durant ces années que les deux parties analysées ont véritablement adopté le statut d’annexes. Si le fossé était peu visible auparavant, il s’est creusé par la place occupée par l’image dans les manuels : présentes dans tous les ouvrages jusque dans Cartes sur Table, elles finissent par disparaître de ces deux parties dans les années ’80. Ce constat nous invite à conclure en soulignant l’importance des années 1980 dans les domaines des synthèses grammaticales et des lexiques en français langue étrangère.

174

CONCLUSION La présente recherche, si elle ne nous permet pas de généraliser – ce serait abusif – nos trouvailles étant donné la restriction initiale du champ d’étude à treize manuels (1953 – 2003) publiés chez Hachette, nous renseigne toutefois sur l’orientation éditoriale empruntée par une maison d’édition majeure quant à l’illustration.

La couleur est présente dans chacun des manuels observés ; elle n’est donc pas chose neuve. Cependant, de rare qu’elle était dans les années ’50, elle est devenue chose commune aujourd’hui. Alors qu’on ne la repérait que dans les titres et quelques dessins choisis dans les manuels de la moitié du XXe siècle, elle s’est progressivement étendue aux sous-titres, aux photographies, et à l’ensemble des dessins de manière générale. La couleur a ainsi vécu un remarquable essor, surtout aux environs de 1980.

Si les illustrations ont été les premières touchées par cet envol de la couleur, les tableaux ont eux aussi été concernés. Sobres dans les années ’50 et ’60, ils deviennent multicolores à partir des années ’80. À l’inverse de la couleur, toutefois, leur heure de gloire semble passée ; leur nombre régresse davantage à chaque décennie. Les manuels d’aujourd’hui ne connaissent plus les pages entières de tableaux qui composaient leurs ancêtres, excepté celles des mémentos grammaticaux de fin de manuels.

Le contenu dominant des illustrations (dessins et photographies pour la plupart) correspond à la logique même de la mission centrale d’une méthode d’apprentissage du français, à savoir l’acquisition de compétences linguistiques et d’informations de civilisation. En effet, les dimensions sociales et culturelles l’emportent nettement sur le politique ou le religieux, néanmoins présents. Aussi, la France et l’esprit français chapeautent la plupart des manuels, au détriment de la Francité, n’apparaissant dans ceux-ci que sporadiquement. Quand bien même ils apparaissent souvent, il est difficile de déterminer si les stéréotypes en sont de véritables ou s’ils reflètent un état de la société d’une époque que nous méconnaissons. Toutefois, il semble évident que les occurrences claires sont humoristiques et entendent, par le grossissement, faciliter l’intégration de données culturellement partagées dans la société française, voire européenne.

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Les fonctions de la communication de ces illustrations sont multiples. Bien entendu, le métalinguistique et le référentiel sous-tendent la grande majorité des illustrations. Aussi, nous ne sommes pas surpris de la rareté de l’émotif et du poétique. En revanche, les deux fonctions restantes – conative et phatique – n’étaient, a priori, pas attendues mais abondent, surtout la seconde. Leur présence est toutefois logique puisque la conation est centrée sur le destinataire – l’apprenant – et le phatique sur le maintien du contact. Les manuels, de tout temps, foisonnent de phatique mais la consultation d’images isolément ne permet pas de le déceler.

Enfin, en ce qui concerne les synthèses et lexiques, nous avons constaté que les années 1980 étaient une date clef tant au niveau de leur statut que de l’image et de la couleur. Car la disparition de l’illustration dans ces deux parties des manuels a largement contribué à la relégation des synthèses et lexiques au rang des annexes, alors qu’ils l’étaient dans des proportions moindres dans les années ’50 et ’60.

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BIBLIOGRAPHIE SOURCES PRIMAIRES BEACCO DI GIURA M. et alii, Café crème 1, Paris, Hachette FLE, 1997, 192 p. CAPELLE J. et alii, La France en direct 1, Paris, Hachette, 1969, 223 p. CAPELLE Guy, GIDON Noëlle, Espaces 1, Paris, Hachette FLE, 1990, 208 p. CAPELLE J. et alii, Fréquence Jeunes 1, Paris, Hachette FLE, 1994, 160 p. CAPELLE Guy, GIDON Noëlle, Le nouvel "Espaces" 1, Paris, Hachette FLE, 1995, 206 p. CAPELLE J., GIDON Noëlle, Reflets 1, Paris, Hachette FLE, 1999, 224 p. CAPELLE J., MENAND R., Taxi ! 1, Paris, Hachette FLE, 2003, 128 p. GALLON Fabienne, Extra ! 1, Paris, Hachette FLE, 2001, 112 p. GILBERT P., GREFFET P. et alii, Bonne route ! 1, Paris, Hachette, 1988, 258 p. MAUGER G. et alii, Cours de langue et de civilisation française 1 (dit le Mauger bleu), Paris, Hachette, 1953, vol.1, 230 p. PACCAGNINO C., POLETTI M.-L., Grand large 1, Paris, Hachette, 1988, 220 p. REBOULLET A. et alii, Méthode orange 1, Paris, Hachette FLE, 1997, 125 p. RICHTERICH R., SUTER B., Cartes sur table, Paris, Hachette, 1981, 160 p.

SOURCES SECONDAIRES AUGER Nathalie, « Les formes du stéréotype dans les manuels scolaires de français langue étrangère : quelques usages pour quelques stratégies », dans : Marges linguistiques, mars 2001, 18 p. LÓPEZ DIAZ Montserrat, « La stéréotypie culturelle dans l’enseignement - apprentissage du FLE », sur : Horizon sémiologie (www.semiologie.net), 2006, 13 p.

VREBOS Pascal, Éducation aux médias, vol.1, Bruxelles, PUB, 2007, 113 p. VREBOS Pascal, Éducation aux médias, vol.2, Bruxelles, PUB, 2007, 60 p.

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TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION ............................................................................................................................... 2 I. ANALYSE SYNCHRONIQUE DES 13 MANUELS ...................................................................................... 3 1. LE « MAUGER BLEU ».............................................................................................................. 3 1.1. Fiche signalétique ...................................................................................................... 3 1.2. Analyse du manuel .................................................................................................... 4 1.2.1. Première de couverture ..................................................................................... 4 1.2.2. Organisation générale de l’ouvrage.................................................................. 4 1.2.3. Première séquence.............................................................................................. 5 1.2.4. Dernière séquence .............................................................................................. 7 1.2.5. Autres séquences du manuel ............................................................................. 8 1.3. Synthèse grammaticale ............................................................................................. 9 1.4. Lexique ....................................................................................................................... 9 2. LA FRANCE EN DIRECT .............................................................................................................. 9 2.1. Fiche signalétique du manuel................................................................................... 9 2.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 10 2.2.1. Première de couverture ................................................................................... 10 2.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 11 2.2.3. Première séquence............................................................................................ 12 2.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 15 2.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 16 2.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 16 2.4. Lexique ..................................................................................................................... 16 3. MÉTHODE ORANGE ............................................................................................................. 18 3.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 18 3.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 19 3.2.1. Première de couverture ................................................................................... 19 3.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 21 3.2.3. Première séquence............................................................................................ 21 3.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 23 3.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 25 3.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 25 3.4. Lexique ..................................................................................................................... 26 4. CARTES SUR TABLE ............................................................................................................... 26 4.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 26 4.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 28 4.2.1. Première de couverture ................................................................................... 28 4.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 29 4.2.3. Première séquence............................................................................................ 29 4.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 31 4.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 32 4.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 33 4.4. Lexique ..................................................................................................................... 33 5. BONNE ROUTE !.................................................................................................................... 33 5.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 33 5.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 34 5.2.1. Première de couverture ................................................................................... 34 5.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 35 178

5.2.3. Première séquence............................................................................................ 36 5.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 39 5.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 41 5.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 42 5.4. Lexique ..................................................................................................................... 42 6. GRAND LARGE..................................................................................................................... 43 6.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 43 6.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 43 6.2.1. Première de couverture ................................................................................... 43 6.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 44 6.2.3. Première séquence............................................................................................ 45 6.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 46 6.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 47 6.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 48 6.4. Lexique ..................................................................................................................... 48 7. ESPACES .............................................................................................................................. 48 7.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 48 7.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 49 7.2.1. Première de couverture ................................................................................... 49 7.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 50 7.2.3. Première séquence............................................................................................ 50 7.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 53 7.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 54 7.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 55 7.4. Lexique ..................................................................................................................... 55 8. FRÉQUENCE JEUNES ............................................................................................................... 55 8.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 55 8.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 56 8.2.1. Première de couverture ................................................................................... 56 8.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 57 8.2.3. Première séquence............................................................................................ 58 a. Page d’ouverture ................................................................................................ 58 b. Contenu............................................................................................................... 58 c. Page de bilan ....................................................................................................... 62 8.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 64 a. Page d’ouverture ................................................................................................ 64 b. Contenu............................................................................................................... 64 c. Page de bilan ....................................................................................................... 68 8.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 69 8.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 71 8.4. Lexique ..................................................................................................................... 71 9. NOUVEL ESPACES .................................................................................................................. 72 9.1. Fiche signalétique .................................................................................................... 72 9.2. Analyse du manuel .................................................................................................. 73 9.2.1. Première de couverture ................................................................................... 73 9.2.2. Organisation générale de l’ouvrage................................................................ 73 9.2.3. Première séquence............................................................................................ 74 9.2.4. Dernière séquence ............................................................................................ 75 9.2.5. Autres séquences du manuel ........................................................................... 75 9.3. Synthèse grammaticale ........................................................................................... 75

179

9.4. Lexique ..................................................................................................................... 75 10. CAFÉ CRÈME ..................................................................................................................... 76 10.1. Fiche signalétique .................................................................................................. 76 10.2. Analyse du manuel ................................................................................................ 77 10.2.1. Première de couverture ................................................................................. 77 10.2.2. Organisation générale de l’ouvrage.............................................................. 77 10.2.3. Première séquence.......................................................................................... 78 10.2.4. Dernière séquence .......................................................................................... 81 10.2.5. Autres séquences du manuel ......................................................................... 81 10.3. Synthèse grammaticale ......................................................................................... 82 10.4. Lexique ................................................................................................................... 82 11. REFLETS ............................................................................................................................. 82 11.1. Fiche signalétique .................................................................................................. 82 11.2. Analyse du manuel ................................................................................................ 83 11.2.1. Première de couverture ................................................................................. 83 11.2.2. Organisation générale de l’ouvrage.............................................................. 84 11.2.3. Première séquence.......................................................................................... 84 11.2.4. Dernière séquence .......................................................................................... 87 11.2.5. Autres séquences du manuel ......................................................................... 89 11.3. Synthèse grammaticale ......................................................................................... 89 11.4. Lexique ................................................................................................................... 90 12. EXTRA !............................................................................................................................. 90 12.1. Fiche signalétique .................................................................................................. 90 12.2. Analyse du manuel ................................................................................................ 91 12.2.1. Première de couverture ................................................................................. 91 12.2.2. Organisation générale de l’ouvrage.............................................................. 92 12.2.3. Première séquence.......................................................................................... 92 a. Page d’ouverture ................................................................................................ 92 b. Contenu............................................................................................................... 93 c. Page de bilan ....................................................................................................... 97 12.2.4. Dernière séquence .......................................................................................... 97 a. Page d’ouverture ................................................................................................ 97 b. Contenu............................................................................................................... 98 c. Page de bilan ..................................................................................................... 100 12.2.5. Autres séquences du manuel ....................................................................... 101 12.3. Synthèse grammaticale ....................................................................................... 102 12.4. Lexique ................................................................................................................. 103 13. TAXI ! ............................................................................................................................. 103 13.1. Fiche signalétique ................................................................................................ 103 13.2. Analyse du manuel .............................................................................................. 104 13.2.1. Première de couverture ............................................................................... 104 13.2.2. Organisation générale de l’ouvrage............................................................ 105 13.2.3. Première séquence........................................................................................ 106 a. Page d’ouverture .............................................................................................. 106 b. Contenu............................................................................................................. 107 c. Page de bilan ..................................................................................................... 109 13.2.4. Dernière séquence ........................................................................................ 110 a. Page d’ouverture .............................................................................................. 110 b. Contenu............................................................................................................. 111 c. Page de bilan ..................................................................................................... 113

180

13.2.5. Autres séquences du manuel ....................................................................... 113 13.3. Synthèse grammaticale ....................................................................................... 114 13.4. Lexique ................................................................................................................. 115 II. GRILLE COMPARATIVE .............................................................................................................. 116 1. RÉALISATION DE LA GRILLE .................................................................................................... 116 2. UTILITÉ DE CETTE GRILLE COMPARATIVE ................................................................................... 117 3. AIDE À LA COMPRÉHENSION DE CERTAINS POINTS ...................................................................... 117 4. GRILLE COMPARATIVE .......................................................................................................... 120 III. ANALYSE DIACHRONIQUE DES IMAGES DANS LES MANUELS DE FLE.................................................. 134 1. COULEURS ......................................................................................................................... 134 2. TABLEAUX ET TEXTES ............................................................................................................ 141 2.1. Tableaux................................................................................................................. 141 2.1.1. Dans les premières séquences........................................................................ 141 2.1.2. Dans les dernières séquences......................................................................... 142 2.2. Rapport images - texte .......................................................................................... 144 2.2.1. Dans les premières séquences........................................................................ 144 2.2.2. Dans les dernières séquences......................................................................... 146 2.3. Rôle de l’image par rapport au texte................................................................... 147 3. CONTENU DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................... 150 3.1. Confrontation des différents manuels ................................................................. 150 3.2. En conclusion......................................................................................................... 156 4. FONCTIONS DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................. 157 4.1. La fonction émotive............................................................................................... 157 4.2. La fonction conative.............................................................................................. 159 4.3. La fonction phatique ............................................................................................. 160 4.4. La fonction référentielle ....................................................................................... 163 4.5. La fonction métalinguistique................................................................................ 164 4.6. La fonction poétique ............................................................................................. 166 4.7. En conclusion : pluralité des fonctions................................................................ 167 5. SYNTHÈSES ET LEXIQUES ....................................................................................................... 168 5.1. Synthèses grammaticales ...................................................................................... 168 5.2. Lexiques ................................................................................................................. 172 5.3. En conclusion : l’importance des années 1980 ................................................... 174 CONCLUSION .............................................................................................................................. 175 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 177 TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................................... 178

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