Le point conjoncture Bulletin électronique de la Direction des Affaires Economiques et Fiscales
Indicateurs économiques et analyse de la CGPME.
Juin 2009
les tendances
Industrie Commerce Services
ACTIVITÉ DANS L’INDUSTRIE En juin, les industriels estiment que la conjoncture est un peu moins dégradée : l'indicateur synthétique du climat des affaires gagne 2 points, soit une progression pour le 3ème mois consécutif. Cependant, il se situe toujours à un niveau faible (75 %). La baisse de l’activité passée s’est ralentit : le déstockage opéré ces derniers mois a permis de ramener les stocks à un niveau jugé proche de la moyenne de longue période. Ainsi, la baisse de la production de l'ensemble de l’industrie se poursuit en avril pour le 8ème mois consécutif (-1,4 % après -1,7 % en mars). Il est à noter que concernant l’industrie manufacturière, après avoir reculé de 1,6 % en mars, la production se tasse en avril (-0,5 %). Sur les trois derniers mois, l’ensemble de la production industrielle s'est réduite de 5,8% et de 6,1% pour la production manufacturière par rapport aux trois précédents. Sur un an, la chute atteint 17,1%. En avril, les commandes en valeur reçues de l’étranger renouent avec la croissance (+4,4 %) après 9 mois de baisse. Cependant, en juin, les entrepreneurs estiment que les carnets de commandes globaux et étrangers se dégarnissent à nouveau : ils sont considérés comme très peu étoffés. Cela augure une reprise très lente : le déstockage devrait se poursuivre et le processus de production ne reprendrait que très progressivement. En effet, en juin les perspectives personnelles d’activité continuent de diminuer et les perspectives générales de production s’élèvent mais sont toujours négatives. De plus, en 2009, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière prévoient une chute de leurs investissements : -21 % dans l’industrie manufacturière contre -18 % dans l’ensemble de l’industrie. Le recul est encore plus net dans les secteurs des biens intermédiaires (-30 %) et de l’automobile (-24 %). En 2009, les industriels ne consacreront que 14 % de leurs investissements à l’extension de leur capacité de production et 27 % au renouvellement des équipements, soit une baisse de 2 points par rapport à 2008. Enfin, les chefs d’entreprise prévoient de baisser les prix au cours des prochains mois. Déjà, en avril, les prix de production de l’industrie française pour le marché français diminuent de 0,9 % après -0,3 % en mars, soit -6,4 % en un an. Cette évolution est portée par les prix de production des produits de la cokéfaction et du raffinage qui, malgré une légère hausse en avril (+4,5 %), ont perdu 45,9 % de leurs valeurs en un an. Les prix de production des produits manufacturés se stabilisent en avril (-0,1 %), même si, en 12 mois, ils ont perdu 7,9 % de leur valeur. Les mêmes remarques peuvent être faites concernant les prix de production de l’industrie française pour les marchés exté-
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rieurs : les prix de production des produits de la cokéfaction et du raffinage ont perdu 35,7 % de leurs valeurs en un an tandis que ceux des produits manufacturés ont diminué de 3,5 %. L’indicateur de retournement se redresse de nouveau pour atteindre la zone signalant une conjoncture favorable. Biens intermédiaires En juin, les industriels considèrent que l’activité passée s’est moins contractée : les carnets de commandes globaux et étrangers sont considérés comme très peu étoffés, mais se dégarnissent moins que durant les mois précédents. Le déstockage de ces derniers mois a rapproché les stocks de leur niveau moyen de longue période. Les perspectives personnelles de productions se redressent de nouveau mais demeurent faibles. Les entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à abaisser leur prévision d’investissement pour 2009. Biens d’équipement En juin, d’après les chefs d’entreprise, l’activité passée s’est à nouveau nettement dégradée : les stocks de produits finis se sont alourdis en juin du fait de la faiblesse des carnets de commandes, globaux et étrangers. Néanmoins, les perspectives personnelles de production s’améliorent mais demeurent à un niveau faible : la baisse de l’activité au cours des prochains mois serait moins prononcée. Par ailleurs, les industriels de cette branche ne vont pas investir d’avantage pour 2009. Biens de Consommation Les entrepreneurs estiment que la baisse de leur activité s’est modérée en juin. Les stocks se sont allégés pour atteindre un niveau proche de leur moyenne de longue période. Cependant, les carnets de commandes globaux et étrangers se dégarnissent de nouveau et sont toujours considérés comme très peu étoffés. Les perspectives personnelles montrent que la baisse de l’activité serait moindre au cours des prochains mois. Ainsi, les chefs d’entreprise pensent diminuer leurs investissements pour l’année 2009. Automobile Selon les entrepreneurs de la branche automobile, la baisse de l’activité s’est atténuée en juin. Cependant, les carnets de commandes globaux et étrangers se vident et sont jugés très inférieurs à la normale. Le déstockage entrepris ces derniers mois a permis d’établir les stocks à un niveau jugé léger. Au vu des perspectives personnelles de production, l’activité pourrait croître au cours des prochains mois. Les industriels réduiraient, néanmoins, leurs investissements pour 2009. Agroalimentaire D’après les industriels, l’activité demeure modérée en juin : les carnets de commandes globaux et étrangers sont peu remplis et sont toujours jugés inférieurs à la normale. En outre, les stocks se sont de nouveau alourdis. Les perspectives personnelles de production restent atones. L’investissement dans cette branche pour 2009 devrait se réduire, ce qui indique la poursuite du déstockage plutôt qu’une reprise du processus de production pour les mois à venir.
Enquête mensuelle dans l’industrie (Derniers chiffres INSEE au 23/06/2009)
Commandes reçues - février 2009
Indice de production industrielle - avril (Derniers chiffres INSEE au 10/06/2009)
(Derniers chiffres INSEE au 19/06/2009)
Investissement dans l’industrie (Derniers chiffres INSEE au 13/05/2009)
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COMMERCE Les commerçants estiment que la conjoncture est un peu moins dégradée en juin : l’indicateur synthétique du climat des affaires retrouve son niveau de novembre (88 %). Cependant, il reste très inférieur à sa moyenne de longue période. Les dépenses des ménages dans le commerce ont diminué en mai (-0,8 %) après s’être maintenues en avril (+0,1 %). Sur les 12 derniers mois, ces dépenses ont diminué de 3,5 %. De plus, les commerçants anticipent un relèvement des perspectives d’activité du fait, notamment, des soldes mais ces perspectives demeurent basses. Aussi, leurs intentions de commandes sont-elles faibles : les commerçants ont l’intention de continuer à opérer à flux tendus. En effet, malgré le déstockage entrepris ces derniers mois, les stocks se sont regarnis en juin. Cependant, ils se situent à un niveau très inférieur à leur moyenne de longue période. En outre, les prévisions d’embauches demeurent négatives. Commerce et réparation automobile Selon les entrepreneurs, la baisse de l’activité s’est accentuée : les perspectives de ventes semblent se détériorer. De plus, le niveau des stocks est jugé un peu moins léger, mais toujours inférieur à la moyenne de longue période. Les commerçants du secteur opéreraient également à flux tendu : les intentions de commandes auprès des fournisseurs demeurent ternes. De plus, les suppressions d’emploi se poursuivraient au même rythme au cours des prochains mois. Commerce de détail spécialisé Habillement-cuir Selon les commerçants, les ventes passées fluctuent autour de leur niveau moyen : en mai, les dépenses de consommation des ménages dans ce secteur ont légèrement diminué (-1,4 % après +0,3 % en avril et +3,6 % en mars). Par ailleurs, les chefs d’entreprise n’anticipent pas d’amélioration notable des ventes futures. Les stocks sont jugés moins légers mais demeurent inférieurs à la normale. Ainsi, les intentions de commande auprès des fournisseurs se situent toujours à un niveau faible. Pharmacie – orthopédie En juin, les pharmaciens estiment que les ventes passées se sont repliées. Les stocks sont jugés plus lourds mais toujours inférieurs à leur moyenne de longue période : du fait des mauvaises perspectives de ventes, les commerçants n’ont pas l’intention d’effectuer des commandes auprès de leurs fournisseurs. Les baisses de prix ont été plus nombreuses ces derniers mois et elles se renforceront dans les prochains mois. Aménagement de l’habitat (textiles, quincaillerie, bricolage, revêtements de sols et murs, combustibles) Selon les chefs d’entreprise, les ventes passées ont fortement reculé. Les stocks se sont dégarnis à tel point qu’ils sont passés sous leur niveau moyen de longue période. Les ventes prévues augmentent très faiblement du fait des soldes mais les intentions de commandes chutent. Équipement du foyer (meubles, équipement du foyer, électroménager, radio et télévision) Selon les commerçants les ventes passées se sont de nouveau contractées : en mai, les dépenses des ménages dans ce secteur fluctuent (-0,8 % en mai après +0,5 % en avril et -0,9 % en mars). Les stocks sont jugés plus lourds et, du fait de la mauvaise orientation des ventes prévues, les intentions de commandes sont faibles.
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Culture loisirs luxe (articles de sport et loisirs, librairie papeterie, optique photo, parfumerie, jeux jouets, horlogerie, bijouterie, informatique, téléphonie) En juin, l’activité oscille autour d’un point bas. Les détaillants de ce secteur ont poursuivit le déstockage : le niveau des stocks est moins faible qu’en mai, mais demeure sous la moyenne de longue période. Les entrepreneurs estiment que les ventes prévues devraient rester ternes, ce qui ne les incite pas à passer de nouvelles commandes auprès de leurs fournisseurs. Enquête mensuelle dans la réparation automobile
(Derniers chiffres INSEE au 23/06/2009) Enquête mensuelle dans le commerce de détail
(Derniers chiffres INSEE au 23/06/2009)
SERVICES En juin, les chefs d’entreprise estiment que la conjoncture dans les services est un peu moins dégradée : l’indicateur synthétique du climat des affaires gagne 3 points et s’établit à 67 %. Néanmoins il demeure à un niveau faible. L’activité est toujours perçue en contraction. Cependant, les chefs d’entreprise considèrent qu’elle devrait se redresser légèrement au cours des prochains mois. Ainsi, les perspectives générales d’activité sont un peu moins défavorables. Dans les services hors intérim, les effectifs ont diminué sensiblement au cours des derniers mois. Ils devraient se replier un peu plus fortement encore dans les prochains mois au vu des anticipations. Dans l’ensemble des services, les entrepreneurs jugent que leurs prix de vente ont continué de baisser sur la période récente et qu’ils devraient encore baisser, mais à un rythme plus lent, dans les mois à venir. Services aux entreprises En juin, l’activité a reculé à un rythme un peu plus prononcé sur la période récente. Au vu des anticipations, l’activité devrait continuer de se replier dans les prochains mois. Dans les services aux entreprises hors intérim, la baisse des effectifs au cours des derniers mois est supérieure à celle déclarée en mai. Les entrepreneurs estiment que la baisse devrait être plus marquée dans les prochains mois. Services aux particuliers Dans les services aux particuliers, les chefs d’entreprise estiment que la contraction de l’activité s’est encore accentuée au cours des derniers mois mais qu’elle devrait se modérer au cours des prochains mois. Dans les services aux particuliers, les effectifs ont légèrement diminué sur la période récente, diminution qui se poursuivrait dans les mois à venir. Enquête mensuelle dans les services aux entreprises (Derniers chiffres INSEE au 23/06/2009)
Enquête mensuelle dans les services aux particuliers (Derniers chiffres INSEE au 23/06/2009)
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TABLEAU RÉCAPITULATIF En hausse
Stable
En baisse
- Indicateur synthétique dans l’in-
- Carnets de commandes globaux
dustrie, commerce et services
et étrangers (industrie) - Stocks (industrie)
- Stocks (commerce) - Perspectives personnelle de production (industrie) - Perspectives d’activité (commerce et services) - Production dans l’industrie Tous ces indicateurs demeurent à des niveaux faibles
ANALYSE DE LA CGPME Selon les derniers comptes nationaux publiés par l’INSEE en mai, le PIB a diminué de 1,2 % au 1er trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent et de 3,2 % par rapport à la même période 1 an auparavant. Il est à noter que le PIB de la zone euro au cours du 1er trimestre a reculé de 2,4 % relativement au trimestre précédent. Pour l’année 2009, l’acquis de croissance se situe à -2,5 % en France et à -4,6 % dans la zone euro. D’après les dernières prévisions du ministère des Finances, le recul du PIB serait de 3 % en 2009. La reprise serait progressive en 2010, avec une croissance du PIB à +0,5 %. Les finances publiques ne permettent pas une reprise vigoureuse : la dette publique devrait atteindre 77 % du PIB cette année, et le déficit public entre 7 % et 7,5 %. Ces niveaux de déficit public ne sont pas seulement dus à la crise : la France accumule les déficits depuis plus de 25 ans et ne parvient pas à équilibrer son budget. En 2008, et pour la 6ème année consécutive, le déficit budgétaire à dépassé la limite des 60 % du PIB fixée par le traité de Maastricht. Aussi, est-il judicieux de parler de « déficit structurel ». Ce mauvais état des finances publiques ne laisse que peu de marge de manœuvre : la dette accumulée par les administrations publiques a un coût immédiat qui est considérable. En effet, à la fin de l’année 2008, les intérêts dont la France a dû s’acquitter, s’élevaient à 54 milliards d’euros. La seule charge des intérêts représente 2,8 % du PIB, soit 2 000 euros par an pour chaque actif. Deux raisons expliquent l’explosion des déficits : ∗ Le repli des recettes fiscales : le ralentissement de la conjoncture dès le début 2008 a limité la croissance des recettes à 7,3 milliards d’euros. Les ressources nettes de l’Etat ont diminué de 4,6 % en 2008 ∗ Les dépenses non maitrisées de l’Etat : les dépenses du budget général ont cru de 2,8 % et celles de l’ensemble de l’Etat de 3,4 %.
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En tout état de cause, à l’horizon 2012, même si l’on retient les prévisions de croissance du Gouvernement et que l’on table sur une progression des dépenses limitée à 2,2 %, le déficit devrait dépasser 6 % et la dette devrait atteindre 90 % du PIB. Compte tenu des évolutions récentes, la Cour des comptes insiste sur le fait que, pour réduire la dette et le déficit à l'horizon 2012, il est indispensable de rationner drastiquement les dépenses. À défaut, il faudra augmenter les prélèvements obligatoires. Si un tel effort n’était pas engagé, plusieurs risques pourraient apparaître à plus ou moins long terme : ∗ La dégradation des finances publiques pourrait inciter les agents économiques à augmenter leur épargne et différer leur consommation par crainte d’une hausse des impôts et des cotisations sociales. ∗ La quasi-totalité de la dépense publique ne sert plus à financer des investissements mais à payer des dépenses de fonctionnement. Cette situation appauvrit l'État : cela pourrait se traduire par une réduction des services apportés aux français et par une dégradation de la protection sociale. ∗ L’« effet boule de neige » : la trop lourde charge des intérêts issue d’un endettement important amène à emprunter sans cesse davantage. Il en résulte un phénomène d’auto-alimentation de la dette qui conduit à son explosion. Or, en France, le niveau du déficit structurel est si élevé que pour faire face, par exemple, à l’augmentation des dépenses liées au vieillissement de la population il faudrait emprunter davantage. Aussi, en France, l’effet boule de neige n’est-il pas qu’une simple hypothèse. ∗ La crédibilité de la France peut être affaiblie par de trop importants et fréquents emprunts : plus la dette augmente, plus la prime de risque s’accroît. De plus, les créanciers risqueraient alors de se montrer réticents à l’idée de financer des prêts supplémentaires. A terme, cela pourrait conduire à un ajustement dramatique des finances publiques. En avril, le déficit du solde du commerce extérieur se réduit de 11,95 % et retrouve son niveau de février (-3,792 milliards d’euros en avril après -4,307 milliards d’euros en mars). En rythme trimestriel, les exportations reculent de 9 % en avril et s’établissent à 27,009 milliards d’euros. Les importations connaissent une décroissance moins rapide en glissement trimestriel, -7,8 % et atteignent 32,959 milliards d’euros. En mai, l’Indice des Prix à la Consommation s’accroît de 0,2 % en un mois et de 0,5 % sur trois mois. En glissement annuel, l’indice est légèrement négatif (-0,3 %). L’Indice des Prix à la Consommation Harmonisé (IPCH) en France se stabilise : il atteint 0,1 % en avril après 0,4 % en mars, le taux de croissance moyen européen s’établissant à 0,6 %. Néanmoins, la hausse du cours du Brent s’accélère en mai, +14,4 % par rapport à avril et +30,8 % depuis janvier, pour s’établir à 57,4 dollars. Cet accroissement est le fait des tensions sur les marchés pétroliers et de la hausse de la demande chinoise. Les cours des matières premières alimentaires, en devises, continuent de croitre au même rythme qu’en avril (+3,8 %). A contrario, les prix des matières industrielles ralentissent : après une hausse de +7,1% en avril, la progression de ces cours atteint +2,7 % en mai sous l’effet de la moindre progression des cours des matières minérales. L’indicateur d’inflation sous-jacente, indice calculé hors tarifs publics et produits à prix volatils, est stable en mai (+0,1 %) et sur les 12 derniers mois son taux de croissance atteint 1,6 %.
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Les ménages En juin, l’indicateur résumé d’opinion des ménages gagne 3 points, mais demeure à un niveau faible (-37 %) : ∗ L’opinion des ménages sur les perspectives d’évolution du niveau de vie en France s’améliore de nouveau légèrement. Ils sont plus nombreux à penser que le niveau de vie au cours des 12 derniers mois a augmenté. ∗ Ils sont plus optimistes quant à leur situation financière passée et future. ∗ Le solde sur l’opportunité de faire des achats importants se redresse en juin. Fin mai 2009, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi dans les catégories A, B, C s’établit à 3 625 600 de personnes en France métropolitaine. Ce nombre croît de 1,5 % (+54 100 personnes) au mois de mai. Sur un an, il augmente de 18,4 %. Les ménages prévoient que la croissance du chômage va se poursuivre. Selon l’INSEE, le taux de chômage au sens du BIT a progressé de 8,7 % au 1er trimestre 2009 : 2,5 millions de personnes souhaitant travailler sont au chômage. Les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés baissent de 0,6 % en mai après s’être accrues de 0,5 % en avril, soit une baisse de -1,6 % sur un an. Le seul poste de consommation qui progresse est celui des dépenses en automobiles (+2,4 % en mai après +3,7% en avril et +1,5 % en rythme annuel) stimulées par la prime à la casse. La question qui se pose est qu’adviendra-t-il de ce secteur quand cette incitation disparaîtra? De plus, il est à craindre que pour les autres postes de consommation, les dépenses soient plus réduites, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires (-0,6 %) et de l’énergie (-0,3 %). Selon les dernières estimations de l’INSEE, le taux de croissance des dépenses de consommation des ménages s’élèverait à 0,9 % en 2008 (après 2,4 % en 2007) et à 0,4 % en 2009. Selon l’INSEE, en 2009, le revenu disponible brut des ménages ralentirait fortement (0,7 % en 2009 contre 3,4 % en 2008) du fait du repli des revenus d’activité et de la propriété. Toutefois, les prestations sociales seraient relativement dynamiques et les prélèvements fiscaux reculeraient du fait des stabilisateurs automatiques et du plan de relance. De plus, grâce au recul de l’inflation, le pouvoir d’achat du revenu des ménages progresserait légèrement (+1,1 % en 2009 après +0,6 % en 2008) : par unité de consommation, le pouvoir d’achat augmenterait de 0,4 % en 2009. En mai, les ménages pensent que les prix ont un peu augmenté ces derniers mois. Ils considèrent que l’inflation va se ralentir au cours des prochains mois.
Les entreprises En juin, les chefs d’entreprise estiment que le climat des affaires continue de se redresser : après 22 mois consécutifs de baisse et un point bas atteint en avril (68 %), l’indicateur du climat des affaires s’accroît de 3 points en mai et de 2 points en juin (73 %). Par ailleurs, l’indicateur de retournement se situe toujours dans la zone défavorable. Ainsi, les réponses des chefs d’entreprise ne laissent pas encore augurer de retour à une conjoncture favorable, mais elles suggèrent néanmoins que la contraction de l’activité s’atténue.
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En effet, selon la 2ème édition du baromètre de KPMG et de la CGPME sur le financement et l’accès au crédit des PME l’inquiétude des patrons de PME à l’égard de la crise est en net recul par rapport au mois de février (-11 points), mais demeure importante : 76 % des entrepreneurs interrogés se disent inquiets. Elle est élevée notamment dans l’industrie (81%). Toutefois, 63% des dirigeants affirment subir une baisse de leur chiffre d’affaires (67% dans l’industrie). En outre, 29% déclarent être confrontés à des hausses de prix de leurs fournisseurs et 28% à des problèmes de trésorerie ou de financement. ALTARES note une augmentation de 21,3 % du nombre de défaillances d’entreprises durant le 1er trimestre 2009 pour atteindre 15 277 jugements. Les entreprises âgées de moins de 6 ans représentent plus de la moitié des défaillances (56 %). Les secteurs de l’industrie (+27,7 %) et des services aux particuliers (+29 %) sont ceux qui ont enregistré le plus de défaillances au cours de la période d’étude. Parallèlement, en mai 2009, le nombre de créations d'entreprises est en légère baisse par rapport aux mois précédents (-2,2 %). Néanmoins, le nombre cumulé de créations d’entreprises aux mois de mars, avril et mai est en forte hausse par rapport aux mêmes mois un an auparavant (+77,6 %). Il est à noter que les créations d'entreprises incluent celles des auto-entreprises. Les secteurs qui contribuent le plus à cette hausse sont les activités de services et du commerce. Au cours de l’année 2009, la production de biens et services devrait continuer de diminuer mais à un rythme de plus en plus modéré : -1,8 % au 1er trimestre 2009, -0,8 % au 2ème, -0,3 % au 3ème et 0,0 % au 4ème. Sur l’ensemble de l’année 2009, la production devrait, néanmoins, fortement reculer (-4,2 % contre +0,6 % en 2008). Il semble que dans la plupart des secteurs, le déstockage s’essouffle. Les industriels vont-ils pour autant relancer le processus de production et investir de nouveau? Ce qui pourrait inciter les entreprises à investir de nouveau est le fait qu’en raison de la chute du salaire moyen par tête et de la baisse des prix du pétrole, le taux de marge se redresserait légèrement au 1er semestre 2009 (+0,3 points par rapport au 4ème trimestre 2008) pour s’établir à 31,7 %, au coût des facteurs. Cependant, en 2009, le taux de marge des entreprises serait de 32,2 %, soit 0,2 points de moins qu’en 2008. L’investissement des entreprises non financières devrait continuer de diminuer en 2009, mais à un rythme de moins en moins soutenu, selon les derniers chiffres de l’INSEE : -3,2 % au 1er trimestre, -2,7 % au 2ème, -2,3 % au 3ème et -1,3 % au 4ème. Ainsi, en 2009, le taux d’investissement des entreprises s’établirait à -8,9 % (-16,4 % concernant les investissements en produits manufacturés, -4,9 dans la construction et -1,6 % dans les services). Cette chute de l’investissement serait due aux conditions de financement qui restent difficiles, aux perspectives d’activité, toujours défavorables et à la sous utilisation des capacités de production. Il est à noter qu’en avril 2009, la production de crédits aux sociétés non financières continue de ralentir en rythme annuel (4,7 %, après 6,4 % en mars). ∗ Le recul de la production de crédit est plus marquée pour les crédits de trésorerie (-4,6% après -2 % en mars); ∗ Dans une moindre mesure, on observe un ralentissement de la production de crédits à l’investissement (9 % après 10,7 % en mars) et les autres crédits (8% après 8,9 % en mars).
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En rythme trimestriel annualisé, la production de crédit diminue également (-1,1 % en avril après une croissance de 2 % en mars). ∗ En effet, le taux de croissance des crédits d’investissement chute de 4,9 points entre mars et avril (3,7 % en avril contre 8,6 % en mars), tout comme celui des autres crédits (4,5 % en avril contre 7,8 % en mars). ∗ Le repli des émissions de crédit de trésorerie se poursuit (-13,8 % en avril après -12,8 % en mars). L’Observatoire du crédit soulignait qu’en avril, les encours de crédit octroyés par les établissements de crédit ayant signé une convention avec l’Etat, se sont stabilisés à 1 493,5 milliards d’euros. ∗ Les encours des PME-TPE s’établissent à 215,9 milliards d’euros en mars, soit une nouvelle diminution de -0,2 % en un mois. ∗ Ceux des TPE, qui représentent 58,6 % des encours aux TPE-PME, (126,4 milliards d’euros) diminuent de 0,4 % en avril. ∗ Les encours des PME indépendantes (20,1 % des encours TPE-PME, soit 43,5 milliards d’euros) augmentent très légèrement en avril (+0,3 %). En avril, les sociétés non financières (SNF) poursuivent leur désendettement : le taux de croissance annuel d’endettement des SNF atteint 7,3 % en avril après 8,4 % en mars et la moyenne trimestrielle des flux correspondants tombe à 0,8 Md euros, après 5,7 Mds en mars. Cette décélération est imputable au crédit bancaire (4,9 %, après 6,6 %) dont le ralentissement est très partiellement compensé par le développement de l’endettement de marché (13,8 %, après 13,2 %). ∗ On constate un désendettement à court terme : le taux de croissance chute à -8 % en avril contre -4,1 % en mars et les remboursements nets s’accentuent (-4,3 Mds en avril après -3,1 Mds en mars). Ce désendettement est présent aussi bien au niveau des crédits bancaires (-8,7 % en avril après -6,6 % en mars) qu’au niveau de l’endettement de marché (-3,2 % en avril contre +13,9 % en mars). Cette tendance reflète le déstockage des entreprises. ∗ À long terme, on assiste à une substitution du crédit au profit de la dette de marché : le taux de croissance des crédits à long terme diminue, passant de 11,1 % en mars à 9,5 % en avril, tandis que celui de l’endettement de marché s’accroît ( 15,9 % en avril après 13,1 % en mars). Néanmoins, à long terme le désendettement se produit également puisque depuis février, les montants nets empruntés par les SNF sur les marchés tendent également à se réduire : la moyenne trimestrielle des flux mensuels correspondants revient à 1,0 Md en avril, après 2,9 Mds en mars, 6,1 Mds en février. Cela signifie que les montants empruntés à long terme tendent à être de moins en moins élevés.
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Conclusion Des signaux moins négatifs sont apparus au 2ème trimestre. En effet, l’intervention des Etats et des banques centrales pour soutenir les établissements bancaires ont permis d’estomper les inquiétudes sur la santé des banques et les tensions sur les marchés interbancaires. Cette relative amélioration trouve sa traduction dans les anticipations des chefs d'entreprise : ils continuent, certes, d'anticiper un recul de leur production, mais de manière moins importante qu'en début d'année. En outre, à la fin du 1er semestre, leurs stocks auraient été ramenés à un niveau plus adéquat, relativement à une demande réduite. Cependant, cela incite-t-il les entreprises à relancer le processus de production et les investissements? Certes, les besoins en financement et en investissement sont importants, comme le montre le baromètre CGPME KPMG, mais le manque de visibilité ainsi que les surcapacités sont des facteurs dissuasifs à toute relance. De plus, les importantes pertes d'activité enregistrées jusque-là produiraient des effets à retardement. En effet, la dégradation du marché du travail se poursuivrait et le taux de chômage continueraient de s’accroître dans les mois à venir : les consommateurs anticipent d’ailleurs cela, ce qui oriente leurs arbitrages en matière de consommation. Ainsi, ils continuent de consommer des biens manufacturés mais ils sacrifient d’autres postes de consommation. Enfin, les finances publiques ne permettent pas une reprise vigoureuse : la dette publique devrait atteindre 77 % du PIB cette année et le déficit public entre 7 % et 7,5 %. Ce mauvais état des finances publiques ne laisse que peu de marge de manœuvre : même si, selon François Fillon, les impôts n’augmenteraient pas, les chefs d’entreprises craignent la création d’impôts annexes. En tout état de cause la hausse des impôts serait une erreur car cela freinerait la reprise.
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