Material De Trabajo Anexo 1 Septiembre 2008

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          MATERIAL DE TRABAJO   ANEXO   1 DE SEPTIEMBRE  «AUN CON EL ATOLONDRADICHO»           

          UN ANTES DE LA  PRIMERA VUELTA  (TEXTO EN FRANCES Y ESPAÑOL)             

Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 1

1970‐00‐00 Apport de la psychanalyse à la psychiatrie

Dans le cadre de la préparation de son rapport au congrès de neurologie et de psychiatrie de Milan en 1970 sur le thème : « Apport de la psychanalyse à la sémiologie psychiatrique », Georges Daumézon avait invité divers spécialistes à lui faire part de leurs remarques sur le sujet. Jacques Lacan convié un soir à l’amphithéâtre Magnan de l’hôpital Henri‐Rousselle à Paris fit une intervention ; l’enregistrement de mauvaise qualité ne permit pas de tout reconstituer. Nous reproduisons ci‐dessous une version dactylographiée (vraisemblablement la sténotypie) déposée à la Bibliothèque de l’école lacanienne de psychanalyse, sous le titre : « Apport de la psychanalyse à la psychiatrie ». Une autre version, sensiblement différente en certains points a été proposée par le Bulletin de l’Association freudienne n° 21 en janvier 1987. (1)

Daumézon – Tu as lu le texte de Melman.

Lacan –  J’ai  lu  l’ensemble  des  choses  et  j’ai  été  évidemment  content  du  texte  de Melman plus que d’autres… Partons quand même de ce qui est l’objet, c’est‐à‐dire l’apport de la psychanalyse à la sémiologie psychiatrique. Il est évident que c’est une question qui ne peut pas m’être indifférente, alors quand j’y ai  pensé,  j’ai  pensé  forcément  comme  toujours,  on  ne  peut  pas  sortir  de  son  présent. Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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C’est‐à‐dire que c’est à partir du point où je dis certaines choses maintenant que je vais essayer de pointer quelque chose. Comme  malgré  tout,  puisque  je  parle  au  présent,  je  me  considère  comme Psychanalyste, je me suis demandé ce que j’avais apporté à la sémiologie psychiatrique, donc ce n’est pas très compliqué comme départ. Il est tout à fait clair par exemple que j’ai apporté quelque chose à la sémiologie psychiatrique, que j’ai même appelé d’un nom qui avait fait une espèce de scandale à l’époque quand j’ai sorti la paranoïa d’auto‐punition c’est‐à‐dire « le cas Aimée », ma thèse, le camarade Cellier… Je ne sais pas si tu sais ce que ça a été… Personne ici naturellement ne soupçonne plus ce que cela a été… Cellier c’est une fumée… Cellier était fou de cette histoire d’auto‐punition. Ce  qui  me  frappe  c’est  qu’il  rejoint  la  structure  en  somme  que  j’ai  articulée  à  ce moment‐là comme je pouvais, d’un cas que j’avais très soigneusement suivi. À la vérité, je ne vois pas une montagne, ni rien qui me sépare de la façon dont j’ai procédé à cette époque‐là. Ma  patiente,  celle  que  j’ai  appelée  Aimée,  était  vraiment  très  touchante.  La  façon  dont  j’ai procédé  avec  elle  et  ce  que  j’enseigne  maintenant,  je  ne  vois  absolument  aucune  espèce  de différence. Tout ce que j’articule dans ma thèse comme sémiologie a quelque chose que je vais essayer  de  dire  maintenant  et  qui  a  un  certain  rapport  avec  ce  qui  fait  le  sommet  de  cette observation,  c’est‐à‐dire  ce  qui  m’a  fait  l’appeler  l’auto‐punition ;  un  certain  rapport  avec  un point que nous appellerons « le point d’acte », qui a bien là‐dedans une fonction puisqu’il est tout  à  fait  clair  que  tout  ce  qui  est  chez  cette  patiente  construction,  délire,  manifestations  à proprement  parler  psychotiques,  est  tombé  net  avec  ce  point  d’achèvement  qui  est  quelque chose  de  spécifique  et  de  distinct  de  ce  qui  est  réalisable,  si  l’on  peut  dire,  dans  d’autres psychoses. Il est rare qu’on observe cette manifestation, ce phénomène singulier, voir le délire s’épurer  comme  cela,  absolument  radicalement.  C’est  très  rare  pour  une  raison  qu’on  peut… … 

(2)

a été à proprement parler de l’ordre de l’impossible, au lieu que dans un

cas comme ça disons particulier, pour ne pas parler de simplicité, dans ce cas il se trouvait que

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c’était possible. Il  est  bien  évident  qu’en  décrivant  les  choses  comme  cela  à  propos  de  ma  patiente d’alors, je n’avais pas les catégories que j’ai maintenant, je n’avais aucune idée de l’objet a à ce moment‐là. Mais il est tout à fait saisissant que quand j’ai fait ce travail qui est sorti en 1932, j’avais donc 30 ans, j’ai procédé avec une méthode qui n’est pas sensiblement distincte de ce que j’ai fait depuis. Si on relit ma thèse, on voit cette espèce d’attention donnée à ce qui a été le travail, le discours de la patiente, l’attention que je lui ai apportée est quelque chose qui ne se distingue pas de ce que j’ai pu faire depuis. Prenons  les  choses  tout  à  fait  à  un  autre  bout  (j’improvise,  je  pensais  que  ce  soir  il  y aurait  beaucoup  d’autres  personnes  qui  parleraient  avant  moi ;  je  les  attendais  un  peu  sous l’orme.  J’essaie  de  me  débrouiller).  Il  y  a  une  chose  qui  me  paraît  aussi  qui  me  paraît  assez frappante, que je vais essayer d’exprimer comme cela va me venir. Je fais chez Daumézon tous les  vendredis  une  présentation  de  malades  et  je  vais  tout  de  suite  dire  ce  qui  me  frappe là‐dedans.  Il  me  semble  que  dans  mes  présentations  du  vendredi,  il  y  a  un  apport  de  la Psychanalyse  à  la  sémiologie  psychiatrique,  (ceux  qui  sont  là  et  qui  me  suivent  depuis  des années, je leur demande de dire que ce que je vais exposer leur parait pertinent) et je vais te dire comment ça se présente pour moi. Il y en a quand même des traces écrites par exemple dans ce qui s’appelle « d’une question préalable à des traitements possibles de la psychose », il est fait expressément référence à une patiente, si mon souvenir est bon, que j’avais vue à une de  ces  présentations,  c’est  le  cas  « je  viens  de  chez  le  charcutier,  truie,  etc. »  qui  sert  en quelque sorte d’introduction à ce que j’ai donné cette année‐là de l’analyse du cas Schreber et je  le  rattache  à  un  cas  qui  a  été  vu  par  un  certain  nombre  de  personnes  qui  étaient  à  ce moment‐là  de  mon  entourage  et  que  je  donne  comme  exemple  d’une  certaine  façon  de prendre l’interprétation, de l’appréhender. Ce qui s’est dégagé de ces présentations qui sont des présentations caractérisées par le fait que c’est au titre de Psychanalyste que je suis là, invité par Daumézon, dans son service et

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que  c’est  <de>  ma  position  actuelle  de  Psychanalyste  que  j’opère  dans  mon  examen.  Cet examen comporte toutes sortes de limitations, de difficultés  (3)liées à une certaine ampleur, un certain  style  de  l’assistance,  je  veux  dire  de  ceux  qui  viennent,  cela  ne  rend  pas  toujours  les choses faciles d’avoir là cent vingt personnes quand il s’agit de patients comme il arrive de plus en  plus  fréquemment  qui  <présentent>  une  certaine  face  de  vie  publique  qu’il  est  tout  à fait délicat de présenter devant cent vingt élèves et on ne sait pas s’il n’y a pas parmi eux quelqu’un de leur famille… C’est secondaire par rapport à ceci qui est le noyau d’où je vais partir. Le noyau consiste en ceci : je reçois très régulièrement, les commentaires, ce qu’ils ont entendu, de gens qui sont là comme étant des assistants beaucoup plus proches que ce vaste public dont je viens de  parler,  des  gens  qui,  appelons‐les  comme  ça  pour  bien  les  épingler  comme  tels,  ont  été analysés par moi. À divers titres, je conserve avec eux des relations parce qu’ils font partie par exemple de l’École Freudienne de Paris ou qu’ils viennent me voir pour le travail en commun. Les observations qu’ils me font après, sont toujours extrêmement riches du point de vue de la sémiologie.  Je  veux  dire  par  là  qu’il  y  a  comme  termes  le  patient,  moi,  qui  l’interroge  d’une certaine  façon,  la  façon  dont  le  patient  répond  et  ce  qui  fait  en  somme  l’intérêt  de  la présentation  en  question.  Cela  a  toujours  un  caractère  assez  brillant,  assez  complet,  c’est  un cas,  le  roman  d’une  vie,  mais  ce  n’est  pas  en  cela  que  consiste  le  relief  de  la  présentation psychiatrique. Il y a une chose qui me frappe, après un certain temps d’expérience, c’est que dans  ce  qui  m’est  représenté  par  les  gens  que  je  viens  d’épingler  en  disant  que  c’était  très spécialement  des  gens  analysés  par  moi  qui  sont  là,  c’est  que  c’est  dans  ce  qu’ils  me représentent  ensuite  comme  addition,  quelquefois  critique  aussi,  sur  ce  que  j’ai  cru  pouvoir donner  comme  conclusion,  ce  qu’ils  ont  remarqué  est  à  proprement  parler  d’une  dimension sémiologique originale en ce sens que c’est tout à fait du même ordre que tel ou tel trait que j’ai  pu  isoler  et  qui  mériterait  de  prendre  sa  place  dans  la  sémiologie  psychiatrique  dans  ma thèse sur le cas « Aimée ». De même pour prendre le cas de la dernière patiente que j’ai vue vendredi dernier, la personne qui me ramène chez moi régulièrement en auto, avait remarqué

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certains  traits  dans  les  réponses  de  la  malade,  une  certaine  façon  chez  cette  patiente  de conjuguer le oui et le non, de conjuguer le a et le é. C’est‐à‐dire que tout en descendant à tel moment d’une certaine rencontre qu’elle avait eue, l’impression qu’elle avait eue c’était qu’elle mentait,  qui  constituait  une  espèce  de  facteur  commun  sémiologique  par  le  type  même  des réponses qu’elle avait apportées à ce que je disais, est de nature à suggérer quelque chose que j’exprimerais ainsi : si un certain type d’interrogatoire, certain type de rapport avec le malade puisse spécifier une certaine position qui est celle acquise, essentielle au Psychanalyste, il y a une certaine façon d’interroger le <patient>…  …  (4)sémiologie psychiatrique, c’est  une  chose  qui  requiert  la  collaboration,  l’assistance  de  quelqu’un  qui  est  disons  de  la même façon « dans le coup » que le Psychanalyste quand c’est lui qui là, mène le jeu. On peut, à la suite de cela, poser toutes sortes de questions : vaut‐il mieux ou ne vaut‐il mieux  pas  que  la  personne  tierce  soit  déjà  elle‐même  déjà  formée  à  la  sémiologie psychiatrique ?  Je  pense  que  cela  prend  d’autant  plus  de  prix  que  la  personne    n’est  pas  du  tout  ignorante  de  la  sémiologie  psychiatrique.  Cela  suggère  une certaine  forme  de  recueil  des  comptes‐rendus,  des  procès‐verbaux  qui  peuvent  se  produire dans  un  tel  mode  d’abord  qui  n’a  rien  du  tout  d’artificiel.  En  fin  de  compte,  il  n’y  a  pas d’objection  à  ce  que  ce  soit  quelqu’un  du  type  du  Psychanalyste  qui  fasse  l’examen  de  cas typiques,  de  cas  normaux,  dans  un  centre  comme  ici.  C’est‐à‐dire,  puisque  nous  sommes  à Henri‐Rousselle, que ce sont des gens qui viennent demander secours. Que les gens viennent s’y  mettre  à  l’abri  comme  justement  je  le  soulignais  à  propos  de  ce  cas,  ne  prouve  pas  qu’ils soient des infirmes ou des malades mentaux. Pour décanter ce qui est à proprement parler symptôme, je crois que cette combinaison d’un certain mode d’abord, avec d’une certaine façon la présence d’un personnage tiers qui est là,  qui  écoute  justement  dans  la  mesure  où  lui  apparaît  plus  spécialement  ce  qui  est  lié  à  la personne qui interroge par le fait de cette expérience commune de l’analyse, pourrait être, me semble‐t‐il, l’occasion d’un type de recueil d’un tas de choses qui sont proprement de l’ordre de

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l’enregistrement et qui rentrent dans le cas de ce que je définirais comme des symptômes. Je pars de là et je peux m’exprimer d’une façon aussi directe à cause de ce titre « apport de la Psychanalyse à la sémiologie psychiatrique ». Car en fin de compte, peut‐être ce terme de sémiologie prend‐il un accent tout à fait spécial dans ce qui est du registre psychiatrique, il ne faut  tout  de  même  pas  mettre  à  l’ombre,  le  fait  que  la  sémiologie  psychiatrique  est  quelque chose  qui  est  tout  spécialement  questionné  à  notre  époque,  cette  espèce  de  tournant historique que nous vivons. La sémiologie psychiatrique, de ce qui en tient le  <mot manquant>, tout ce qui est du mouvement qu’on appelle structuralisme est tout de même profondément lié à une mise en question de ce qu’il en est de la sémiologie psychiatrique. On ne peut pas mettre à l’ombre  le  fait  que  à  la  suite  des  travaux  de  quelqu’un  comme  Michel  Foucault  toute  la question du statut qui est donné dans l’équilibre social pris dans son ensemble à ce qui relevait à proprement parler de sémiologie dans la Psychiatrie est une chose qui …. (5)

Société  de  ce  qu’il  convient  ou  non  d’enregistrer  comme  de  l’ordre  psychiatrique

c’est‐à‐dire  nécessitant  l’intervention  du  médecin  comme  tel  si  tant  est  que  ce  doive  être quelque chose qui ait son statut. Là encore il faut savoir qu’un certain registre théorique peut prendre toute sa fonction. Mais il faut savoir ce que veut dire symptôme à proprement parler dans ce champ, qui est le champ psychiatrique. C’est là que l’apport de la Psychanalyse subvertit tout. Est‐ce que l’apport de la Psychanalyse est de nature à changer profondément le sens du terme sémiologie ? Quand il  s’agit  du  sens  de  ce  terme  en  Médecine,  c’est‐à‐dire  sémiologie  de  quoi,  ce  qui  depuis toujours donne son sens au mot symptôme, entité morbide. Est‐ce que le mot symptôme a le même sens quand il s’agit du symptôme d’une pneumonie ou du symptôme psychiatrique ? C’est  une  question  pour  laquelle  je  n’ai  pas  du  tout  attendu  l’époque  présente  pour m’être aperçu de toute l’importance de cette façon de poser la question. Dans mes premiers pas  en  psychanalyse,  au  temps  où  j’étais  invité  par  mon  vieux  camarade  L.  à  aller  chez  Ab. porter  mes  lumières  psychanalytiques  toutes  neuves  à  l’époque,  j’avais  déjà  beaucoup

Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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accentué  la  distance  entre  l’usage  du  terme  symptôme  dans  le  registre  proprement psychanalytique  par  rapport  à  ce  qui  tout  de  même  rattachait  la  sémiologie  psychiatrique  à l’ensemble de la sémiologie médicale. J’articulais cela à ce moment‐là comme je le pouvais, je commençais seulement à balbutier les choses ; le terme de sens, si j’essaie d’évoquer ce que j’essayais  d’articuler  à  ce  moment‐là,  ce  qu’il  en  était  du  sens  à  proprement  parler,  montrait déjà  l’affinité  linguistique  de  la  chose  que  j’accentuais.  Il  est  bien  évident  que  depuis  j’ai  fait assez de progrès dans l’élaboration théorique de ces choses pour qu’on puisse encore un peu plus  décoller  la  valeur,  la  fonction  du  terme  symptôme  dans  l’ensemble  de  la  perspective médicale et dans ce qu’il en est de la Psychiatrie. Il est certain que l’accent que met quelqu’un comme Foucault, non pas dans ce qu’il a écrit sur la folie, mais dans La Naissance de la Clinique, sur  la  fonction  et  qui  est  important  parce  qu’historiquement  cela  se  distingue  de  tout  un arrière‐fond du mode d’examen en fonction du regard, d’un certain moment qui correspond à peu près à la fin du XVIIIème et à la naissance de l’anatomo‐pathologie dans la définition très générale du symptôme clinique est extrêmement importante… <manque un long fragment>

…(7) On peut regretter que ce qui a été au cours des années entendu, écouté, recueilli de cette  façon,  n’ait  pas  fait  l’objet  d’une  exploitation  systématique.  À  un  certain  moment, Lemoine prenait des notes, sur tout ce qui se racontait dans ces présentations. Je suggère cela, je  témoigne  de  cela  comme  d’une  expérience  qu’il  ne  serait  pas  impossible  de  systématiser, même si ce n’est pas moi qui dois en être par la suite le point pivot. Je ne vois pas pourquoi on n’instaurerait pas cela comme une certaine méthode d’exploration et d’intérêt pour ces choses. Je pense que c’est profondément motivé dans la structure que cela puisse avoir ce relief qu’en fin de compte celui qui pourrait inscrire le bénéfice sémiologique de la chose ne soit même pas forcément identique à celui qui mène l’examen mais qui ne peut le mener d’une autre façon parce qu’il est lui‐même dans une certaine position qui est celle du Psychanalyste. Comme vous le voyez c’est complexe parce qu’il n’est pas le Psychanalyste du patient

Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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qu’il examine, mais le Psychanalyste du tiers qui est là à enregistrer le résultat de l’examen. Je donne  là  comme  témoignage  cru,  massif  de  mon  expérience,  cette  sorte  de  bénéfice  que j’enregistre moi‐même et qui devrait être très systématiquement exploité. C’est quelque chose qui de toute façon a son prix et en tout s’offre à la critique. Il y a là des gens qui à divers titres savent comment je présente des malades. J’aimerais qu’on leur passe la parole pour poser des questions. Mais j’insiste sur le fait que ce qu’ajoute la personne qui a entendu est quelque chose qui m’a paru très riche d’une espèce de possibilité, d’inscription,  de  cristallisation  de  l’ordre  de  la  chose  qui  serait  à  proprement  parler sémiologique.  Dans  Scilicet  il  y  a  un  certain  nombre  de  considérations  sur  ce  qu’il  en  est  des rapports du signifiant et du signe c’est à dire sur une certaine façon de trianguler cela, quelque chose qui était dans ma pensée quant j’ai dit tout à l’heure à Daumézon que cela pourrait avoir un  rapport  avec  ce  que  nous  sommes  en  train  de  dire :  de  ce  qu’il  en  est  de  l’apport  de  la Psychanalyse à la sémiologie psychiatrique c’est que peut‐être elle donne au terme lui‐même de signe un sens articulé d’une façon strictement différente de ce qu’on croit que c’est le signe en  sémiologie  générale.  Une  fois  qu’on  a  introduit  cette  dimension‐là  on  s’aperçoit  que  cela devient  tout  autre  chose,  que  c’est  vraiment  de  nature  à  changer  tout  à  fait  l’abord  du complexe morbide quand il s’agit de quelque chose où l’apport psychanalytique s’introduit. (8)

Dr Castets – Il s’agit toujours pour nous psychiatres de dire : « Ce monsieur ou cette

dame  est  fou  ou  folle ».  Que  recherchons‐nous  au  travers  de  notre  sémiologie,  une  certaine désarticulation  du  discours  qui  peut  se  traduire  en  termes  de  paroles  ou  en  termes  de comportement. Ce discours échappe aux normes communes, n’entre pas dans le cadre de ce qu’on  peut  entendre  et  c’est  pour  cela  qu’une  P.H.C.  nous  raconte  un  certain  nombre d’histoires très intéressantes en elles‐mêmes mais que nous saisissons comme non cohérentes à notre discours commun. Lacan –  Je  ne  vois  absolument  pas  en  quoi  une  P.H.C.  n’est  pas  cohérente  avec  un discours commun. Elle entend des choses que vous n’entendez pas parce que vous êtes sourd.

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Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 9

S’il y a quelque chose qui s’exprime selon le discours commun c’est bien une P.H.C. Castets –  Est‐ce  qu’on  doit  limiter  le  discours  à  cette  certaine  parole  ou  doit‐on  tenir pour  bon  et  admis  « que  le  radar  de  Moscou  me  dit  de  mettre  une  bombe  à  l’amphithéâtre Magnan ce jour à 11 h 30 ». Qu’est‐ce que je dois penser ? Lacan –  Par  le  temps  qui  court,  c’est  pas  dingue.  En  ce  qui  concerne  la  P.H.C.  ce  qu’il convient de saisir au titre que peut avoir pour notre attention ce qu’on appelle la sémiologie psychiatrique  c’est  le  point  où  nous  en  sommes  justement  quant  à  ce  qui  est  à  proprement parler l’hallucination. Nous en sommes toujours au niveau du balbutiement.  ce qu’est à proprement parler une hallucination, il ne s’agit pas d’une  hallucination  causée  par  je  ne  sais  quel  chatouillis  quelque  part.  Chacun  sait  qu’une lésion  donne  une  hallucinose,  mais  ce  qu’est  une  hallucination  à  savoir  votre  P.H.C.  nous  ne sommes pas capables dans l’état actuel des choses de le dire phénoménologiquement. Nous ne sommes pas même pas capables de dire s’il entend vraiment quelque chose. Castets – C’est‐à‐dire que nous nous référons à une certaine croyance du malade qui dit entendre dire que… Lacan – Nous nous référons à rien du tout parce que je vous défie de dire si le malade y croit ou pas. Castets – Il nous dit qu’il croit. Je n’en sais pas plus. Lacan – Non justement il ne dit même pas qu’il croit. Nous ne sommes pas capables de savoir dans ce qu’il dit ce qu’il croit. (9)

Castets – Un jeune ouvrier portugais qui entré dans mon service après avoir cassé la

gueule  à  toute  sa  famille,  dans  un  état  d’agitation  très  vive.  Le  lendemain  un  peu  calmé  il  a expliqué à mon Interne qu’une personne morte il y a sept ans lui parlait et que cette personne lui avait dit ce soir‐là de casser la gueule à tout le monde. Que devons‐nous croire ? Lacan – La sémiologie psychiatrique ne se repère pas en fonction de ce qui nous va ou ne nous va pas. Ce n’est pas en ce sens que ça discorde ou ne discorde pas de notre expérience

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commune  que  les  choses  peuvent  correctement  se  cliver.  En  d’autres  termes,  vous  venez vous‐même  de  manifester,  vous  venez  à  l’instant  de  pouvoir  me  parler  d’un  certain  type d’hallucinations tout de suite après m’avoir parlé de la P.H.C. à propos de laquelle je vous ai fait mes remarques à savoir que nous n’avons pas les bons biais pour la différencier, pour la cliver des autres hallucinations. Il est tout à fait inapproprié de mettre cela sous la même accolade hallucination,  sous  prétexte  que  ces  types  qui  reçoivent  des  messages  dont  nous  n’avons aucune espèce d’idée, c’est le fait que tout cela puisse avoir ce terme commun d’hallucination et  que  nous  ne  pouvons  pas  nous  en  dépêtrer  ce  qui  montre  l’insuffisance  de  l’examen lui‐même puisque l’examen devrait cliver ce dont il s’agit. Je vous ferai remarquer puisque vous avez choisi tout à l’heure la P.H.C. que ce qu’il en est de sa définition sémiologique est tout à fait  insuffisante  et  comme  je  vous  l’ai  fait  remarquer  nous  ne  savons  absolument  pas  sous quelle  forme  même  phénoménologiquement  c’est  appréhendé.  Alors  qu’à  partir  d’un  certain type  d’examen,  un  certain  type  d’échanges,  d’interrogation  et  de  riposte  avec  le  patient, certaines  choses  peuvent  apparaître,  certains  reliefs,  certaines  dimensions  qui  sont  ceux  que j’ai notés tout à l’heure. Il y a un certain mode d’examen dans lequel ressort le rapport qu’il y a entre l’interjection « truie » *

(1), et le « je viens de chez le charcutier » qui s’est présenté alors

comme  quasiment  auditive.  C’est  en  fonction  des  interjections  qui  n’ont  pas  été  prononcées qu’une  autre…  de  l’oreille  tout  à  fait  développée  a  été  entendue.  Il  y  a  un  certain  type  de liaisons qui du point de vue sémiologique est tout de même plus riche que cette notion massive de la chose prétendument auditive mais dont on ne sait pas en fin de compte si c’est auditive ou  auditive  mental  dont  personne  ne  sait,  sauf  ceux  qui  y  sont  passés  eux‐mêmes  et  encore quand on y est passé soi‐même on n’est pas capable pour autant d’en rendre  (10)compte parce qu’on est dans des catégories qui sont tout à fait insuffisantes pour faire fonctionner ce dont il s’agit.  Alors  ça  n’a  rien  du  tout  d’indéfinissable  les  choses  introduites  par  la  sémiologie.  Et  je vais essayer de vous en donner maintenant une idée. Je crois, en fin de compte, que les termes en quelque sorte algébriques dont je me sers Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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pour  définir  le  phantasme  à  savoir  un  certain  rapport  du  sujet  en  tant  que  sujet  qui  est fondamentalement de par la nature même des fonctions signifiantes, un sujet divisé…

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Endnotes 1 (Popup - Ventana emergente) * Le texte source indique à autrui.

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1970-00-00 Aporte del psicoanálisis a la psiquiatría  

    En el marco de la preparación de su Informe para el Congreso de Neurología y de Psiquiatría de Milan en  1970  sobre  el  tema:  «Aportes  del  psicoanálisis  a  la  Semiología  Psiquiátrica  »,  Georges  Daumézon  había  invitado  a  diversos  especialistas  para  que  le  dieran  parte  de  sus  observaciones  sobre  el  tema.  Jacques  Lacan  convidado  una  tarde  al  anfiteatro  Magnan  del  hospital  Henri‐Rousselle  en  París  hizo  una  intervención;  el  registro  de  mala  calidad  no  permitió  reconstituir  todo.  Reproducimos  más  abajo  una  versión mecanografiada (probablemente la estenotipia) depositada en la Biblioteca de la Escuela lacaniana  de  psicoanálisis,  bajo  el  título:  «  Aportes  del  psicoanálisis  a  la  psiquiatría  ».  Otra  versión,  sensiblemente  diferente en ciertos puntos ha sido propuesta por el Boletín de la Asociación freudiana n ° 21 en enero de  1987.    (1)

 Daumézon ‐ leiste el texto de Melman. 

Lacan ‐ Leí el conjunto de las cosas y evidentemente quede contento con el texto de Melman más que  con  los  otros  …  Partamos  a  pesar  de  todo  de  lo  que  es  el  objeto,  es  decir  el  aporte  del  psicoanálisis  a  la  semiología psiquiátrica.  Es  evidente  que  es  una  cuestión  que  no  puede  serme  indiferente,  entonces  cuando  pensé  en  eso,  pensé forzosamente como siempre, no podemos salir de su presente. Es decir que es a partir del punto donde  digo ciertas cosas ahora que voy a tratar de puntualizar algo.  Como a pesar de todo, puesto que hablo en presente, me considero Psicoanalista, me pregunté lo que  había aportado a la semiología psiquiátrica, entonces esto no es muy complicado como punto de partida. Es  completamente  claro  por  ejemplo  que  aporté  algo  a  la  semiología  psiquiátrica,  que  incluso  llamé  por  un  nombre que había hecho una especie de escándalo en la época cuando saqué la paranoia de autocastigo es  decir  «  el  caso  Aimée»,  mi  tesis,  el  compañero  Cellier…  No  sé  si  sabes  lo  que  eso  fue…  Nadie  aquí  naturalmente  sospecha  más  lo  que  eso  fue…  Cellier  es  un  humo…  Cellier  fue  una  cosa  loca  esa  historia  de  autocastigo. 

 

Lo que me impresiono es que reúne la estructura en suma que articulé en ese momento como podía,  de un caso que había seguido muy cuidadosamente.  En verdad, no veo una montaña, ni nada que me separe  de la manera en la que procedí en aquella época. Mi paciente, a la que llamé Aimée, era verdaderamente muy  conmovedora. La  manera  en la  que procedí  con  ella y  lo  que enseño ahora, absolutamente  no veo ninguna  especie de diferencia. Todo lo que articulo en mi tesis como semiología tiene algo que voy a tratar de decir  ahora y que tiene una cierta relación con lo que hace la suma de esta observación, es decir lo que me hizo  llamarla el autocastigo; una cierta relación con un punto que llamaremos « el punto de acto », que tiene muy  ahí dentro una función ya que es completamente claro que todo eso que es en esta  paciente, construcción,  delirio,  manifestaciones  propiamente  hablando  psicóticas,  cayó  neto  con  ese  punto  de  terminación  que  es  algo específico y distinto de esto que es realizable, si se puede decir, en otras psicosis. Es raro que se observe  esta manifestación, este fenómeno singular, ver el delirio depurarse como esto, absolutamente radicalmente.  Es muy raro por una razón que se puede   (2) fue propiamente hablando del orden de  lo  imposible,  mientras  que  en  un  caso  así  digamos  particular,  para  no  hablar  de  simplicidad,  en  este  caso  resultaba que era posible.  Es muy evidente que describiendo las cosas así a propósito de mi paciente de esa época, no tenía las  categorías  que  tengo  ahora,  no  tenía  ninguna  idea  del  objeto  a  en  ese  momento.  Pero  es  completamente  sorprendente que cuando hice este trabajo que salió en 1932, tenía entonces 30 años, procedí con un método  que no es sensiblemente distinto de lo que hice después. Si se relee mi tesis, vemos esta especie de atención  dada a eso que fue el trabajo, el discurso de la paciente, la atención que le presté es algo que no se distingue  de lo que pude hacer después.  Tomamos las cosas completamente por otro lado (improviso, pensaba que esta tarde habría muchos  personas que hablarían antes de mí; los esperaba un poco bajo el olmo. Trato de desenredarme. Hay una cosa  que me parece también bastante sorprendente, que voy a tratar de expresar como eso me salga. Hago en el  Servicio de Daumézon cada viernes una presentación de enfermos y voy en seguida a decir lo que me impacta  ahí  dentro.  Me  parece  que  en  mis  presentaciones  del  viernes,  hay  una  aportación  del  Psicoanálisis  a  la  semiología psiquiátrica, (los que están allí y los que me siguen desde hace años, les pido decir si lo que voy a  exponer  les  parece  a  ellos  pertinente)  y  voy  a  decirte  cómo  esto  se  presento  para  mí.  Hay  a  pesar  de  todo  unos rastros escritos por ejemplo en lo que se llama « de una cuestión preliminar a todo tratamientos posible  de la psicosis », se hace expresamente referencia a un paciente, si mi memoria es buena, que había visto en  una de estas presentaciones, es el caso « vengo del charcutero, la cochina, etc. » que sirve en cierto modo de  introducción a eso que di aquel año del análisis del caso Schreber y lo relaciono con un caso que ha sido visto 

 

por un cierto  número de personas  que eran en ese  momento de mi circulo y qué  doy  como ejemplo de un  cierto modo de tomar la interpretación, de aprehenderla.  Lo  que  se  desprendió  de  estas  presentaciones  que  son  unas  presentaciones  caracterizadas  por  el  hecho el que es en calidad de Psicoanalista que soy allí, invitado por Daumézon, en su servicio y que es <de>  mi  posición  actual  de  Psicoanalista  que  obro  en  mi  examen.  Este  examen  comporta  toda  suerte  de  limitaciones, de dificultades  (3) ligadas a una cierta amplitud, un cierto estilo de la asistencia, quiero decir de  aquellos  que  vienen,  las  cosas  no  se  vuelven  fáciles  al  tener  allí  ciento  veinte  personas  cuando  se  trata  de  pacientes como pasa cada vez más frecuentemente que <presentan> una cierta cara de vida pública que es  completamente  delicado  presentar  delante  de  ciento  veinte  alumnos  y  no  sabemos  si  no  hay  entre  ellos  alguien  de  su  familia  …  Es  secundario  con  relación  a  aquello  que  es  el  núcleo  de  donde  voy  a  volver  a  comenzar. El núcleo consiste en eso: Recibo muy regularmente, los comentarios, lo que oyeron, de gente que  está allí en calidad de asistentes mucho más próximos que este público vasto de quien acabo de hablar, gente  que,  llamémosles  así  para  tomarles  cuidadosamente  bien  como  tal,  han  sido  analizados  por  mí.  A  títulos  diversos,  conservo  con  ellos  relaciones  porque  hacen  parte  por  ejemplo  de  la  Escuela  Freudiana  de  París  o  porque  vienen  a  verme  para  el  trabajo  en  común.  Las  observaciones  que  me  hacen  después,  siempre  son  extremadamente  ricas  desde  el  punto  de  vista  de  la  semiología.  Quiero  decir  por  ahí  que  hay  términos  del  paciente, que yo lo interrogo de un cierto modo, la manera en la que el paciente responde y lo que hace en  suma el interés de la presentación en cuestión. Esto tiene siempre un carácter bastante brillante y bastante  completo,  es  un  caso,  la  novela  de  una  vida,  pero  no  es  esto  en  lo  que  consiste  lo  prominente  de  la  presentación psiquiátrica. Hay una cosa que me impacta, después de un cierto tiempo de experiencia, es que  lo  que  me  es  representado  por  la  gente  a  la  que  acabo  de  tomar  cuidadosamente  diciendo  que  eran  muy  especialmente gente analizada por mí quienes estaban allí, es el que en lo que me representan luego como  adición, algunas veces crítica también, sobre lo que creí que yo podía dar como conclusión, lo que observaron  es propiamente hablando una dimensión semiológica original en el sentido que es completamente del mismo  orden que tal o cual rasgo que pude aislar y que merecería tomar su lugar en la semiología psiquiátrica en mi  tesis  sobre  el  caso    «  Aimée  ».    Del  mismo  modo  para  tomar  el  caso  de  la  última  paciente  que  vi  el  último  viernes,  la  persona  que  me  lleva  a  mi  casa  regularmente  en  auto,  había  observado  ciertos  rasgos  en  las  respuestas de la enferma, una cierta manera en esa paciente de conjugar el sí y el no, de conjugar la a y la é.  Es decir que yendo a un tal momento de un cierto reencuentro, que él había tenido, la impresión que él había  tenido  del  caso  era  que  ella  mentía,  que  constituía  una  especie  de  factor  común  semiológico  por  el  tipo  incluso de respuestas que ella había aportado a lo que yo decía, es de una naturaleza que sugiere algo que 

 

expresaría  así:  si  un  cierto  tipo  de  interrogatorio,  cierto  tipo  de  relación  con  el  enfermo  pudiese  especificar  una  cierta  posición  que  es  adquirida  la,  esencial  al  Psicoanalista,  hay  una  cierta  manera  de  interrogar  al  <paciente>   (4)  semiología psiquiátrica, es una cosa que requiere la colaboración, la  asistencia  de  alguien  que  esté  digamos  del  mismo  modo  «  en  la  jugada»  que  el  Psicoanalista  cuando  es  él  quien allí, lleva el juego.  Podemos, en consecuencia de esto, plantear toda suerte de cuestiones: ¿vale más o no vale más que la  tercera persona sea ya él mismo ya formado en la semiología psiquiátrica? Pienso que esto toma tanto valor  que la persona  no es un ignorante en absoluto de la semiología psiquiátrica. Esto sugiere  una  cierta forma de recolección de los informes, de los procesos verbales que pueden producirse en un tal  modo de abordaje que no tiene nada de artificial. En resumidas cuentas, no hay objeción a que sea alguien del  tipo  del  Psicoanalista  que  haga  el  examen  de  casos  típicos,  de  casos  normales,  en  un  centro  como  este.  Es  decir, puesto que estamos en Henri‐Rousselle, que son esas gentes quienes vienen para pedirme auxilio. Qué  la gente venga para resguardarse allí, como justamente lo subrayaba a propósito de este caso, no prueba que  ellos sean unos incapacitados o enfermos mentales.  Para decantar lo que es propiamente hablando síntoma, creo que esta combinación de un cierto modo  de  abordaje  y  con  un  cierto  modo  con  la  presencia  de  un  personaje  tercero  que  está  ahí,  que  justamente  escucha en la medida en que aparece más especialmente en él lo que está ligado a la persona que interroga  por  el  hecho  de  esta  experiencia  común  del  análisis,  podría  ser,  me  parece,  la  ocasión  de  un  tipo  de  recolección de un montón de cosas que son propiamente del orden del registro y que entran en el caso de lo  que definiría como síntomas.  Parto  de  ahí  y  puedo  expresarme  de  una  manera  tan  directa  debido  a  ese  título  «  Aportación  del  Psicoanálisis a la semiología psiquiátrica ». Porque en resumidas cuentas, quizás este término de semiología  toma un acento completamente especial en lo que es del registro psiquiátrico, no hay que poner sin embargo  en  la  sombra,  el  hecho  que  la  semiología  psiquiátrica  es  algo  que  es  muy  especialmente  interrogado  en  nuestra época, esta especie de giro histórico que vivimos. La semiología psiquiátrica, de lo que tiene <palabra  faltante>,  todo  lo  que  es  del  movimiento  que  se  llama  estructuralismo  esta  ligado  sin  embargo  profundamente  a  una  puesta  en  cuestión  de  lo  que  tiene  que  ver  allí  con  de  la  semiología  psiquiátrica.  No  podemos poner en la sombra el hecho de que a consecuencia de los trabajos de alguien como Miguel Foucault  toda  la  cuestión  del  estatuto  que  está  dado  en  el  equilibrio  social  tomado  en  su  conjunto  en  eso  que  sobresalía propiamente hablando de semiología en la Psiquiatría es una cosa que .  (5) Sociedad de lo que conviene o no registrar como del orden psiquiátrico es decir que necesitando la 

 

intervención del médico como tal tanto que es que eso deba ser algo que tuviera su estatuto.  Allí  de  nuevo  hay  que  saber  que  un  cierto  registro  teórico  puede  tomar  toda  su  función.  Pero  es  necesario  saber  lo  que  quiere  decir  síntoma  propiamente  hablando  en  este  campo,  que  es  el  campo  psiquiátrico.  Es  allí  donde  el  aporte  del  Psicoanálisis  subvierte.  ¿Acaso  el  aporte  del  Psicoanálisis  es  de  una  naturaleza que cambia profundamente el sentido del término semiología? Cuando se trata del sentido de este  término  en  Medicina,  es  decir  semiología  de  lo  que  desde  hace  tiempo  da  su  sentido  a  la  palabra  síntoma,  entidad mórbida. ¿ Acaso la palabra síntoma tiene incluso el mismo sentido cuando se trata del síntoma de  una neumonía o del síntoma psiquiátrico?  Es una cuestión para la cual no esperé en absoluto la época presente para haberme dado cuenta de  toda la importancia de ese modo de plantear la  cuestión. En mis  primeros  pasos en  psicoanálisis, al tiempo  cuando  fui  invitado  por  mi  viejo  compañero  L.  a  ir  al  Servicio  Ab,  para  llevar  mis  luces  psicoanalíticas,  totalmente nuevas en la época, había acentuado mucho ya, la distancia entre el uso del término síntoma en el  registro propiamente psicoanalítico con relación a lo que sin embargo relacionaba la semiología psiquiátrica al  conjunto  de  la  semiología  medica.  Articulaba  eso  en  ese  momento  como  podía,  comenzaba  solamente  a  balbucear las cosas; el término de sentido, si trato de evocar lo que trataba de articular en ese momento,  lo  que era allí el sentido propiamente hablando, ya mostraba la afinidad lingüística de la cosa que acentuaba. Es  muy  evidente  que  después  hice  bastantes  progresos  en  la  elaboración  teórica  de  estas  cosas  para  que  se  pueda un poco más despegar aún más el valor, la función del término síntoma en el conjunto de la perspectiva  medica y lo que tiene que ver allí con la Psiquiatría. Es verdad que el acento que pone alguien como Foucault,  no en lo que escribió sobre la locura, sino en El Nacimiento de la Clínica, sobre la función y que es importante  porque históricamente esto se distingue de toda una entretela del modo de examen en función de la mirada,  de  un  cierto  momento  que  corresponde  más  o  menos  al  fin  del  siglo  XVIII  y  al  nacimiento  de  la  anatomo‐ patología en la definición muy general del síntoma clínico donde es extremadamente importante …    (7)

 Podemos  lamentar lo  que fue en el curso de  los  años oído, escuchado, recogido de ese modo, no 

hubiera  sido  objeto  de  una  explotación  sistemática.  En  un  cierto  momento,  Lemoine  tomaba  notas,  sobre  todo lo que se contaba en estas presentaciones. Sugiero eso, testimonio de eso como una experiencia que no  sería imposible sistematizar, incluso aunque no sea yo quien deba ser allí más tarde el punto pivote. No veo  por qué no se instauraría esto como un cierto método de exploración y de interés por estas cosas. Pienso que  está  profundamente  motivado  en  la  estructura  para  que  eso  pueda  tener  ese  relieve  que  en  resumidas  cuentas  es  aquel  que  podría  inscribir  el  beneficio  semiológico  de  la  cosa  no  siendo  incluso  forzosamente 

 

idéntico a aquel que conduce el examen pero que no puede conducirlo de otro modo porque está él mismo en  una cierta posición que es aquella del Psicoanalista.  Así como ustedes lo ve es complejo porque no es el Psicoanalista del paciente el que examina, sino el  Psicoanalista del tercero que tiene que registrar allí el resultado del examen. Doy allí como testimonio crudo,  masivo de mi experiencia, esta especie de beneficio que yo mismo registro y que debería ser explotado muy  sistemáticamente. Es algo que de todas maneras tiene su valor y en todo se ofrece a la crítica.  Hay allí una gente que a diversos títulos saben cómo presento a enfermos. Quisiera que se les cediera  la palabra para plantear preguntas. Pero insisto en el hecho de que lo que añade la persona que oyó es algo  que me ha parecido muy rico en una especie de posibilidad, de inscripción, de cristalización del orden de la  cosa que sería propiamente hablando semiológica. En Scilicet hay un cierto número de consideraciones sobre  lo  que  tiene  que  ver  allí  con  relaciones  del  significante  y  del  signo,  es  decir  sobre  una    cierta  manera  de  triangular eso, algo que estaba en mi pensamiento cuanto le dije antes a Daumézon que eso podría tener una  relación con lo que estamos diciendo: de lo que tiene que ver allí el aporte del Psicoanálisis a la Semiología  psiquiátrica  es  que  quizás  ella  da  al  término  mismo  de  signo  un  sentido  articulado  de  una  manera  estrictamente diferente de lo que se cree que es el signo en semiología general. Una vez que se ha introducido  aquella dimensión nos damos cuenta que eso se vuelve otra cosa, que verdaderamente es de su naturaleza  que cambia completamente el abordaje del  complejo mórbido cuando se trata  de algo donde la aportación  psicoanalítica se introduce.  (8)

 Dr. Castets ‐ Se trata siempre para nosotros psiquiatras de decir: «Este señor o esta dama está loco o 

loca  ».  Que  buscamos  a  través  de  nuestra  semiología,  una  cierta    desarticulación  del  discurso  que  puede  traducirse  en  términos  de  palabras  o  en  términos  de  comportamiento.  Este  discurso  escapa  a  las  normas  comúnes, no entra en el marco de lo que se puede oír y es por eso que un P.H.C. nos cuenta un cierto número  de historias muy interesantes en ellas mismas pero que captamos como no coherentes con nuestro discurso  común.  Lacan ‐ Absolutamente no veo en que un P.H.C. no es coherente con un discurso común. El oye cosas  que  usted  no  oye  porque  usted  no  oye.  Si  hay  alguien  que  se  exprese  según  el  discurso  común  es  precisamente un P.H.C.  Castets ‐ Se debe limitar el discurso a esta cierta palabra  o debe tenerse por bueno y admitido « que el  radar de Moscú  me  dice  poner una bomba en el  anfiteatro Magnan este día a las  11h 30 ». ¿ En qué debo  pensar?  Lacan ‐ Hoy en día,  no es disparatado. En cuanto al P.H.C. lo que conviene captar al título que puede 

 

tener para nuestra atención lo que se llama la semiología psiquiátrica es el punto donde estamos  justamente  en cuanto a lo que es hablando con propiedad la alucinación. Estamos allí siempre al nivel del balbuceo.  <  No  sabemos>  lo  que  es  hablando  con  propiedad  una  alucinación,  no  se  trata  de  una  alucinación  causada por no sé cual pequeño cosquilleo en alguna parte. Cada uno sabe que una lesión da una alucinosis,  pero lo que es una alucinación, a saber su P.H.C. no somos capaces en el estado actual de las cosas de decirlo  fenomenológicamente. No somos incluso capaces de decir si verdaderamente oye algo.  Castets ‐ Es decir que nos referimos a una cierta creencia del enfermo que dice oir decir que …  Lacan ‐ Nos referimos a nada en absoluto porque le desafío a decir si el enfermo cree en eso o no.  Castets ‐ Nos dice que cree. No sé sobre eso más.  Lacan ‐ no justamente incluso él no dice incluso que cree. No somos capaces de saber en lo que él dice  eso que él cree.  (9)

 Castets ‐ Un joven obrero portugués que entrado en mi servicio después de haber roto las narices a 

toda su familia, en un estado de agitación muy viva. El día siguiente un poco calmado explicó a mi Interno que  una persona muerta hace siete años le hablaba y que esta persona le había dicho aquella tarde de romper las  narices a todo el mundo. ¿ Que debemos creer?  Lacan ‐ La semiología psiquiátrica no se orienta con arreglo a lo que nos va o no nos va. Esto no es en el  sentido que esto discuerda o no discuerda de nuestra experiencia común que las cosas pueden correctamente  separarse.  En  otros  términos,  usted  mismo  acaba  de  manifestar,  usted  acaba  hace  un  momento  de  poder  hablarme  de  un  cierto  tipo  de  alucinaciones  inmediatamente  después  de  haberme  hablado  del  P.H.C.  a  propósito del cual le hice mis observaciones, a saber que no tenemos los buenos sesgos para diferenciarlas,  para separarlas de otras alucinaciones. Es completamente inapropiado de arropar eso con el mismo manto de  la alucinación, so pretexto que estos tipos que reciben mensajes, de los cuales no tenemos ninguna especie de  idea, es el hecho de que todo eso pueda tener ese término común de alucinación y que no podemos librarnos  de eso que muestra la insuficiencia del examen mismo, puesto que el examen debería separar eso de lo cual  se  trata.  Le  haré  resaltar,  puesto  que  usted  escogió  antes  el  P.H.C.  que  lo  que  tiene  que  ver  allí  con  su  definición semiológica es completamente insuficiente y como se lo hice ver, no sabemos absolutamente bajo  cual forma incluso fenomenológicamente es aprehendido. Mientras que a partir de un cierto tipo de examen,  un cierto tipo de intercambios, de interrogación y de réplica con el paciente, ciertas cosas pueden aparecer,  ciertos relieves, ciertas dimensiones que son aquellas que anoté antes. Hay un cierto modo de examen en el  cual  resalta la relación que hay entre la interjección "cerda" *, y  el « vengo de casa del charcutero» que se  presentó entonces como casi auditiva. Es con arreglo a las interjecciones que no han sido pronunciadas más 

 

que a otra oreja completamente desarrollada ha sido oída. Hay un cierto tipo de enlaces que desde el punto  de vista semiológico es más rico sin embargo que esta noción masiva de la cosa supuestamente auditiva pero  sobre la que no se sabe en resumidas cuentas si es auditiva o auditiva mental, sobre la que nadie sabe, salvo  aquellos mismos que han pasado allí y aun cuando uno paso allí en sí mismos, no somos capaces sin embargo  de  darnos  (10)  cuenta  porque  estamos  en  categorías  que  son  completamente  insuficientes  para  hacer  funcionar  eso  de  lo  cual  se  trata.  Entonces  eso  no  tiene  nada  de  indefinible  las  cosas  introducidas  por  la  semiología. Y voy a tratar de le darles ahora una idea.  Creo,  en  resumidas  cuentas,  que  los  términos  en  cierto  modo  algébricos  de  los  que  me  sirvo  para  definir el fantasma de saber una cierta relación del sujeto en tanto que sujeto que es fundamentalmente de  por la naturaleza misma de las funciones significantes, un sujeto dividido … 

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          EL LEMA  PARA EL  DISCURSO PSICOANALITICO  (TEXTO EN FRANCES Y ESPAÑOL)   

Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 1

1972‐05‐12 Du discours psychanalytique

Discours de Jacques Lacan à l’Université de Milan le 12 mai 1972, paru dans l’ouvrage bilingue : Lacan in Italia 1953‐1978. En Italie Lacan, Milan, La Salamandra, 1978, pp. 32‐55. (32) 

Je remercie beaucoup M. Cesa Bianchi de nous avoir donné ces quelques repères, ces

quelques  mots  d’information  qui  étaient  fort  exacts  sur  ce  qui  peut  constituer  un  certain nombre d’étapes. Donc, ce que j’ai fait au cours de ces années a mené à dire… Mon embarras tient à ce que je ne sais pas… je ne peux pas apprécier d’aucune façon le degré d’audition du français que représente votre assemblée. Je suis très heureux d’y voir un très grand nombre de figures jeunes puisque c’est sur… enfin, c’est dans elles je veux dire, ces figures, que je mets mon espoir. Je dois dire que je n’aime pas du tout parler français devant des gens dont je sais qu’ils ne sont pas familiers avec cette langue. Alors, j’espère que je vais sentir jusqu’où je peux aller dans cet ordre d’émissions. J’ai rappelé à déjeuner à quelques amis une expérience qui m’est arrivée à John Hopkins

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University. C’était  tellement  manifeste  que  mon  assemblée  n’entendrait  rien  si  je  parlais  français que,  ayant  pris  d’abord,  comme  ça…  à  la  prière  générale,  la  résolution  de  parler  français,  j’ai commencé  par  m’excuser  en  anglais  de  ne  pas  pouvoir  continuer,  c’est‐à‐dire  de  parler français,  et  puis  cette  excuse  a  duré  une  heure  et  demie,  en  anglais  bien  sûr…  C’est  affreux quand  on  m’entend  parler  anglais.  Mais  les  américains  sont  si  complaisants,  on  peut  se permettre  de  telles  dérogations,  n’est‐ce  pas ?  …  Je  vois  que  vous  comprenez  le  français – bon – alors ça m’encourage. Donc  je  ne  continuerai  pas  à  parler  des  américains :  là  je  suis  tout  à  fait  incapable  de vous parler italien, c’est pour ça que je parle français. (33)

Alors,  j’ai  annoncé  que  je  parlerais  Du  discours  psychanalytique –  ce  n’est  pas  un

terme que j’ai avancé depuis longtemps, mais quand même depuis trois ans. Ce n’est pas commode, devant un auditoire qui n’est pas de mes élèves, qui n’est pas formé,  rompu  à  quelque  chose…  (vous  voyez,  je  commence  à  ouvrir  des  parenthèses)…  qui n’est pas rompu à quelque chose qui est mon enseignement, mon Séminaire comme on appelle ça : ce n’est pas un séminaire du tout, puisque il n’y a que moi qui parle. Enfin, c’est devenu comme ça. Pendant des années j’ai fait parler d’autres personnes à mon séminaire, ça me reposait, mais enfin peu à peu, peut être parce que le temps presse, j’y ai renoncé. Alors, cet enseignement qui dure depuis vingt ans, dont les Écrits… – enfin, je suis bien forcé de parler des Écrits puisqu’ils viennent de paraître, au moins un premier morceau – il y en aura peut‐être d’autres, ceci grâce à Giacomo Contri qui a bien voulu y consacrer un très grand soin et un très grand temps. Je suis bien forcé de parler un peu des Écrits qui, paraît‐il, ne vous paraissent pas faciles. Ça c’est vrai : ils ne le sont pas, pas du tout même. C’est  qu’ils  n’ont  jamais  été  faits,  ces  fameux  écrits…  ils  n’ont  jamais  été  faits  pour

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remplacer mon enseignement. Il  y  en  a  d’abord  une  bonne  moitié  qui  ont  été  écrits  avant  que  je  le  commence, c’est‐à‐dire que ça n’est pas d’hier puisque je vous ai dit qu’il y a vingt ans que je fais ce qu’on appelle mon séminaire. Il  y  en  a  une  bonne  moitié  qui  sont  d’avant,  et  en  particulier  ceux  dont  beaucoup  en sont  encore  à  faire  le  pivot  de  ce  que  j’ai  pu  apporter  au  discours  psychanalytique,  dont  Le stade  du  miroir. Le stade du miroir, c’était une communication que j’ai faite dans un congrès aux  temps  où  je faisais encore partie de ce qu’on appelle IPA – International Psychanalytique Avouée ‐ ou avouable, comme vous voudrez. Enfin, c’est une façon de traduire ces mots. Puis,  la  seconde  partie  de  ces  Écrits  consiste  dans  une  série  d’articles  où  je  me  suis trouvé,  disons  chaque  année  à  partir  d’un  certain  moment,  entre  un  certain  moment  et  un autre… où je me suis trouvé chaque année donner une sorte de repère, qui permettait à ceux qui  m’avaient  entendu  au  séminaire  de  trouver  là,  enfin,  condensé,  en  somme  concentré,  ce que j’avais pu  (34)apporter ou ce que je croyais moi‐même pouvoir repérer comme étant axial dans ce que j’avais énoncé. Ça  n’empêche  pas  que  c’est  une  très  mauvaise  façon,  en  somme,  de  rassembler  un public. C’est très difficile d’abord, la notion de public. Je vais me risquer à rappeler que lors de cette publication, je me suis livré au jeu de mots de l’appeler poubellication – je vois qu’il y a des gens qui savent ce que c’est le mot poubelle. Il y a une trop grande confusion en effet, de nos jours, entre ce qui fait public et ce qui fait poubelle ! C’est même pour ça que je refuse les interviews, parce que malgré tout, la publication des confidences, c’est ça qui fait l’interview. Ça consiste alors tout à fait à attaquer le public au niveau de la poubelle. Il ne faut pas confondre la poubelle avec le pubis – ce n’est pas du tout pareil. Le pubis a beaucoup de rapports avec la naissance du mot public. C’est vrai, hein ?

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Ça ne se discute pas, enfin… je pense. C’était un temps où le public, ce n’était pas la même chose que le déballage du privé, et où  quand  on  passait  au  public  on  savait  que  c’était  un  dévoilement,  mais  maintenant  ça  ne dévoile plus rien puisque tout est dévoilé. Enfin, évidemment je ne suis pas porté à vous faire des confidences, et pourtant je suis forcé quand même de dire quelque chose qui, étant donné que je ne vous verrai qu’une fois – enfin, ça m’étonnerait de vous revoir d’ici peu – je suis forcé de vous dire quelque chose tout de même qui est de l’ordre de cette confidence. À  savoir,  comment  je  peux  me  sentir  actuellement  dans  cette  position  que  j’occupe auprès de gens qui ne font pas partie de mon auditoire. Ce  que  je  peux  bien  marquer,  n’est‐ce  pas,  c’est  ce  que  j’ai  dit  d’abord,  c’est  que  les Écrits, ça me semble difficile que exportés, comme ça, hors du contexte d’un certain effort que je fais et dont je vais vous dire sur quoi il est centré, que les Écrits, enfin, ça suffise du tout à ce qu’on puisse là dessus élucubrer quoi que ce soit qui corresponde vraiment à mon discours. L’auditoire  et  l’éditoire,  si  je  peux  m’exprimer  ainsi,  ce  n’est  pas  du  tout  du  même niveau, vous le voyez. Nous jouons enfin là, éditoire, comme ça… poubellication… ça fait obscène et du même coup auditoire se contamine. (35)

Tout ça, c’est une façon en somme de voir ce que je peux dire et de vous introduire

comme ça, tout doucement, à ce qui est très important. Ce que j’appellerai le jeu des signifiants. Le jeu des signifiants, ça glisse au sens. Mais l’important dans ce que j’énonce c’est que ça ne glisse jamais qu’à la manière d’un dérapage. Pour  ceux  qui  sont  tout  à  fait  inaccoutumés  à  ces  termes,  je  dis  simplement  ceci :  les signifiants  ou  le  jeu  des  signifiants,  c’est  lié  au  fait  de  la  langue,  du  langage –  ce  n’est  pas

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équivalent.  La  langue  c’est  quelque  chose  d’assez  spécifié  pour  chacun,  c’est  la  langue maternelle, l’italien pour la plupart d’entre vous. C’est ça qui fait la langue. Il  se  trouve  qu’il  y  a  quelque  chose  qu’on  peut  repérer,  comme  étant  déterminé  vers une  même  fin,  pour  toutes  les  langues,  et  c’est  en  généralisant,  comme  on  s’exprime,  qu’on parle du langage : comme caractérisant l’homme. (Rumore nell’aula) Qu’est‐ce qu’il y a ?… Je ne demanderais pas mieux que de laisser la parole à quelqu’un, qui me prouverait par là que moi‐même je ne parle pas en vain… Alors, le langage, on a le sentiment que ça définit un être, qu’on appelle généralement l’homme, et après tout, en se contenant strictement de le définir ainsi, pourquoi ? Il est certain qu’il y a un animal sur qui le langage est descendu, si je puis dire, et que cet animal en est vraiment marqué. Il en est marqué au point que je ne sais pas jusqu’où je peux aller pour bien le dire. C’est  pas  seulement  que  la  langue  fasse  partie  de  son  monde,  c’est  que  c’est  ça  qui soutient son monde de bout en bout. C’est pour ça que… N’essayez pas de chercher quelle est ma Weltanschauung – je n’ai aucune Weltanschauung, pour la raison que ce que je pourrais à la rigueur en avoir, ça consiste à dire que le Welt… le monde, c’est bâti avec du langage. Ce n’est pas une vue sur le monde, ça ne laisse place à aucune vue – ce qu’on s’imagine être vu, être intuitif, est évidemment lié à quelque chose qui est le fait que nous avons les yeux, et que le regard, c’est vraiment une passion de l’homme. La parole aussi, bien sûr. Il s’en aperçoit moins. (36)

Puis il y a d’autres éléments qui sont tout à fait cause de son désir.

Mais  c’est  un  fait  que  la  psychanalyse,  la  pratique  psychanalytique  nous  a  montré  le caractère radical de l’incidence signifiante dans cette constitution du monde.

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Je  ne  dis  pas  pour  l’être  qui  parle,  parce  que  ce  que  j’ai  appelé  tout  à  l’heure  ce dérapage, cette glissade qui se fait avec l’appareil du signifiant… c’est ça qui détermine l’être chez celui qui parle. Le mot d’être n’a aucun sens au dehors du langage. On a fini quand même par s’apercevoir que ce n’est pas à méditer sur l’être qu’on fera en rien le moindre pas. On  a  fini  par  s’en  apercevoir  par  la  conséquence…  conséquence  un  peu  poussée…  les suites de cette pratique que j’ai appelée le glissement avec le signifiant. La façon qu’on a, plus ou moins savante, de déraper à la surface de ce qu’on appelle les choses… de ce qu’on appelle les choses jusqu’au moment où on commence à considérer que les choses, ce n’est pas très sérieux. On arrive vraiment à concentrer la puissance du signifiant d’une façon telle qu’une part de ce monde finit par, simplement, s’écrire dans une formule mathématique. Formules mathématiques auxquelles, bien sûr pour les écoliers, on essaye de conjoindre un sens. En  effet  on  y  parvient :  la  formule  d’Einstein  et  même  d’Heisenberg,  enfin,  sont  des petits termes qui désignent la masse. Et la masse, ça fait toujours de l’effet, n’est‐ce pas, on s’imagine qu’on sait ce que c’est. Et en effet on ne se l’imagine pas toujours – quelques fois quand on a des notions physiques précises, on sait comment ça se calcule, mais on aurait tort de croire que la masse c’est ça ou ça… par le sentiment. Ce n’est pas seulement parce que nous pesons un petit peu qu’on peut s’imaginer qu’on sait ce que c’est que la notion de masse. C’est seulement à partir du moment où l’on commence à faire tourner quelque chose, que l’on voit que les corps ont une masse. Mais ça reste toujours tellement contaminé par quelque chose qui est lié au fait qu’il y a une  corrélation  entre  la  masse  et  le  poids  qu’en  réalité  on  fait  mieux  de  ne  pas  chercher  à

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comprendre, et simplement de s’en tenir aux formules. (37)

C’est en ça que la mathématique démontre vraiment quel est le point de l’usage du

signifiant. Bien sûr, nous sommes arrivés à… […] … que de fait nous sommes déjà plongés dans le langage. Vous le voyez, je ne dis pas : nous sommes des êtres parlants. Nous  sommes  dans  le  langage,  et  je  ne  me  crois  pas  du  tout  en  mesure  de  vous  dire pourquoi nous y sommes, ni de dire comment ça a commencé. C’est  même  comme  ça  qu’on  a  pu  commencer  à  dire  sur  le  langage  quelque  petite chose, débarrassés du préjugé que c’est essentiel que ça ait un sens : ce n’est pas essentiel que ça ait un sens, et c’est même là‐dessus qu’est fondée cette nouvelle pratique qui s’appelle la linguistique. Ce qu’il faut – c’est là que la linguistique se centre bien – c’est se centrer sur le signifiant en tant que tel. Il  ne  faut  pas  croire  que  le  signifié –  qui  bien  entendu  se  produit  dans  le  sillage  du signifiant – que ça soit là quelque chose d’aucune façon premier ; et se dire que le langage est là pour qu’il permette qu’il y ait la signification, c’est une démarche dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle est précipitée. Il  y  a  quelque  chose  de  plus  primaire  que  les  effets  de  signification,  et  c’est  là  que  la recherche – si tant est que jamais on cherche quelque chose, si on ne l’a pas d’abord trouvé, hein ? – c’est là que la trouvaille est susceptible d’avoir d’effet. Enfin voyez‐vous, pour le signifiant, tout à l’heure j’y suis arrivé avec ce que j’ai appelé le dérapage, l’effet de glissement… Enfin,  je  serai  porté  à  vous  faire  la  métaphore  que  le  signifiant, c’est comme le style : c’est déjà pareil, c’est du style qu’on aurait déjà là. C’est peut‐être possible que l’animal humain l’ait un jour fabriqué… Nous n’avons pas la moindre trace de ce qui pourrait s’appeler l’invention du langage… Aussi loin dans le passé que

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Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 8

nous le voyons fonctionner, c’est lui qui a le dessus du pavé. Bon, alors, vous me direz, qu’est‐ce que ça à faire avec la psychanalyse ? Ça a à faire de la façon la plus étroite, parce que si on ne part pas de ce niveau qui est le niveau de départ, on ne peut absolument rien faire de plus dans l’expérience psychanalytique… on ne peut rien faire de plus que (38)de faire de la bonne psychothérapie… C’est  à  dire,  comme  aussi  bien  les  psychanalystes  l’avouent…  ils  avouent  tout,  ils déballent tout… Il y a eu un jour… Claudel… comme ça, qui a imaginé que le châtiment de Ponce Pilate, enfin,  ça  devait  être  ceci :  parce  qu’il  avait  demandé,  très  mal  à  propos :  Qu’est‐ce  que  la vérité ? – que chaque fois qu’il parlait devant une idole, l’idole ouvrait son ventre, et qu’est‐ce qu’il en sortait ? C’était un formidable déballage de sous de l’époque, des trucs qu’on mettait dans la tirelire… Les psychanalystes sont comme ça, ils vous avouent tout… ils avouent tout… et tout ce qu’ils racontent prouve qu’évidemment ils sont des très bonnes personnes. C’est  fou  ce  qu’ils  aiment  l’être  humain,  qu’ils  veulent  son  bien,  sa  normalité –  c’est inouï,  enfin,  n’est‐ce  pas,  c’est  inouï  la  folie  de  guérir,  de  guérir  de  quoi ?  C’est  justement  ça qu’il faut jamais mettre en question… Au  nom  de  quoi  est‐ce  qu’on  se  considère  comme  malade ?  En  quoi  est‐ce  qu’un névrosé  est  plus  malade  qu’un  être  normal,  dit  normal ?  Si  Freud  a  apporté  quelque  chose, c’est  justement  pour  démontrer  que  la  névrose,  enfin,  est  strictement  insérée  quelque  part dans  une  faille  qu’il  nomme,  qu’il  désigne  parfaitement,  qu’il  appelle  sexualité,  et  il  en  parle d’une telle façon que ce qui est clair, c’est justement… c’est ce dans quoi l’homme n’est pas du tout à son aise. L’homme, bien sûr, appelé au sens large, la femme non plus ; enfin, il n’y a rien qui aille si mal que les rapports de l’homme et de la femme. C’est ça, ce qu’il y a d’admirable, c’est qu’il y a des gens ici qui ont l’air d’entendre ça

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Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 9

pour la première fois. C’est absolument sublime, comme si vous n’étiez pas nés là dedans… À savoir  que  pour  vous  baiser  avec  une  fille,  ça  ne  marche  jamais.  Pour  la  fille  c’est  la  même chose… et depuis que le monde est monde, il y a toute une littérature, il y a la littérature qui ne sert qu’à dire ça. Alors, Freud un jour parle de sexualité [in falsetto] et il suffit que ce mot sucré soit sorti de sa bouche pour que tout le monde croie que c’est pour résoudre la question. C’est‐à‐dire  qu’à  partir  du  moment,  comme  je  vous  l’ai  dit  tout  à  l’heure,  que  si  l’on pose  une  question,  c’est qu’il y a déjà la réponse, donc s’il pose la question c’est  (39)qu’il a la réponse – c’est‐à‐dire qu’avec ça, ça doit marcher. Ce qui supposerait que Freud ait l’idée de l’accord sexuel. Or, enfin, il suffit de lire, d’ouvrir son œuvre pour voir que jusqu’à la fin, lui, parce qu’il était homme, enfin, il est resté là. Et il le dit, il l’écrit, il l’étale, enfin, à se demander : une femme, qu’est‐ce que ça peut bien vouloir ? [risa] Il  n’y  a  pas  besoin  pour  ça  de  faire  allusion  à  la  biographie  de  Freud,  parce  que  c’est toujours comme ça qu’on rétrécit la question, d’autant plus qu’il était névrosé comme tout le monde,  puis  il  avait  une  femme  qui  était une emmerdeuse… Enfin, ça c’est connu… La vieille Madame Freud… C’est vraiment rapetisser la question. C’est justement pour ça que je ne me mettrais jamais à faire la psychanalyse de Freud, d’autant plus que c’est une personne que je n’ai pas connue. Ce qui est dit par Freud c’est ça, ce que je viens de dire. C’est ce dérapage du signifiant dont je parlais tout à l’heure, qui fait qu’au nom du fait qu’il a dépeint ça*(1) « sexualité », on suppose qu’il savait ce que ça voulait dire : sexualité. Mais justement ce qu’il nous explique c’est qu’il ne le sait pas. Il ne le sait pas. La raison pour laquelle il ne le sait pas, justement, c’est ce qui lui a fait Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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découvrir l’inconscient. C’est‐à‐dire,  s’apercevoir  que  les  effets  du  langage  jouent  à  cette  place  où  le  mot « sexualité » pourrait avoir un sens. Si  la  sexualité  chez  l’être  parlant,  ça  fonctionnait  autrement  qu’à  s’empêtrer  dans  ces effets du langage… Je ne suis pas en train de vous dire que le langage est venu là pour remplir le trou – je ne sais pas si le trou est primitif ou s’il est second : à savoir si c’est le langage qui a tout détraqué. Je m’étonnerais que le langage soit là pour tout détraquer. Il y a des champs où ça réussit… mais où ça ne réussit jamais que pour faire partage de ce  qui  paraît  aller  bien  chez  les  animaux –  à  savoir  qu’ils  ont  l’air  de  baiser  d’une  façon  bien polie. Parce que c’est vrai, chez les animaux ça a l’air –

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Qu’on dise comme fait reste oublié derrière ce qui est dit dans ce qui s’entend. Cet  énoncé  qui  est  assertif  par  sa  forme,  appartient  au  modal  pour  ce  qu’il  émet d’existence.

(41)

c’est ce qui nous frappe par contraste – ça a l’air de se passer gracieusement.

Il y a la parade. Il y a toutes sortes d’approches charmantes, et puis ça a l’air de tourner rond jusqu’à la fin. Il n’y a pas d’apparence, chez les animaux, ni de viols, ni non plus de toutes ces complications, tout ce baratin qu’on fait autour. Ça se passe chez eux d’une façon pour tout dire civilisée [risa]. Chez  l’homme,  ça  fait  ce  qu’on  appelle  des  drames  […].  Par  quoi  bien  sûr  tout  le malentendu […]. Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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Plût au ciel que les hommes fassent l’amour comme les animaux, ça serait agréable. Je  me  laisse  un  petit  peu,  comme  ça,  entraîner  à  quelque  chose…  enfin,  de  tellement patent. Il faut quand même bien le rappeler […] quelque chose qui est quand même ce qui est de l’expérience du psychanalyste. Qu’il  fasse  comme  s’il  n’en  savait  rien,  ça  tient  à  une  nécessité  de  discours  qui  est  là écrite au tableau. Il  faut  bien  quand  même  que  je  m’en  serve,  puisque  je  suis  venu  un  quart  d’heure  à l’avance pour l’écrire au tableau. Ça tient les caractères‐clefs dans tout discours de ce point que j’appelle le semblant. Mon  dernier  séminaire –  ou  appelez‐le  comme  vous  voudrez,  mais  ce  n’est  pas  le dernier puisque le dernier est celui que je suis en train de finir – mon dernier séminaire donc, celui d’avant, s’appelait : D’un discours qui ne serait pas du semblant. J’ai passé mon année à démontrer que c’est un discours tout à fait exclu. Il n’y a aucun discours possible qui ne serait pas du semblant. Ça c’est du semblant, hein ? Bon,  alors  c’est  tout  à  fait  admissible  à  un  certain  niveau  que  le  psychanalyste  fasse semblant, comme s’il était là pour que les choses marchent sur le plan du sexuel. L’ennuyeux c’est qu’il finit par le croire, et alors ça le fige lui‐même, complètement. C’est‐à‐dire, pour appeler les choses par leur nom, il en devient imbécile. Je crois qu’il était, à une certaine date, nécessaire – pour lui permettre de faire un peu de  gymnastique,  pour,  (42)dans  une  expérience  telle  qu’elle  est  instituée,  qu’il  puisse  y  faire quelque pas de plus – qu’il fallait au moins lui rappeler ce qu’il fait : à savoir, malgré tout, que c’est de faire parler quelqu’un en lui expliquant comment il faut faire, c’est‐à‐dire pas n’importe quoi. Lui expliquer la règle : dire à une personne comment il faut qu’elle parle… Et que ça arrive à donner quelque chose, qu’il s’agit de comprendre pourquoi quelque chose qui se fait avec cet

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appareil que j’appelle le signifiant, ça peut avoir des effets. Qu’il y ait un décollage nécessaire, qui consiste justement… à ne pas comprendre trop vite, c’est ça que j’ai essayé de produire. À une certaine époque… évidemment ce n’était pas une époque très bien choisie, mais je  n’avais  pas  le  choix…  Je  suis  entré  dans  la  psychanalyse,  comme  ça,  un  peu sur le tard. En effet jusqu’à ce moment‐là… en neurologie un beau jour… qu’est ce qu’il a pu me prendre ?… j’ai eu le tort de voir ce que ça peut être ce qu’on appelle un psychotique. J’ai  fait  ma  thèse  là‐dessus :  De  la  psychose  paranoïaque –  oh  scandale ! –  dans  ses rapports avec la personnalité. Personnalité, vous pensez, ce n’est pas moi qui n’en ferais jamais des gorges chaudes. Mais enfin, à cette époque ça représentait pour moi, comme ça, une nébuleuse, enfin, quelque chose… qui était déjà bien suffisamment scandaleux pour l’époque, je veux dire que ça a fait un véritable effet d’horreur. Enfin, ça m’a mené à faire l’expérience de la psychanalyse moi‐même. Après ça il y a eu la guerre, pendant laquelle j’ai poursuivi cette expérience. Au sortir de la guerre j’ai commencé à dire que je pourrais peut‐être en dire un peu quelque chose. « Surtout  pas –  m’a‐t‐on  dit –  personne  n’y  comprendrait  rien…  on  vous  connaît,  on vous a repéré déjà depuis un moment ». Enfin, bref, il a fallu pour ça une espèce de crise, de crise politique, politique intérieure… le micmac entre psychanalystes, pour que je me sois trouvé dans une position extraite. Et comme il y en avait qui avaient l’air de vouloir que je fasse quelque chose pour eux… (43)

Je n’aurais commencé que, comme on dit, très sur le tard : mais moi je n’ai jamais été

ennuyé d’être tard… je n’éprouvais aucun besoin, après tout, de forcer les gens. Pour  ne  pas  les  forcer  j’ai  commencé  à  raconter  les  choses  au  niveau  où  je  les  avais vues. Retour  à  Freud :  on  m’a  naturellement  mis  cette  étiquette,  que  je  mérite  bien,  parce

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que c’est comme ça que je l’ai d’abord moi‐même produite. Je m’en fous de toi Freud. Simplement, c’était le procédé pour que les psychanalystes s’aperçoivent que ce que j’étais en train de leur dire, c’était déjà dans Freud. À savoir, qu’il suffit qu’on analyse un rêve pour voir qu’il ne s’agit que de signifiant. Et de  signifiant  dans  toute  cette  ambiguïté  que  j’ai  appelée  tout  à  l’heure  la  fonction  de déparage2(2). À  savoir,  qu’il  n’y  a  pas  un  signifiant  dont  la  signification  serait  assurée.  Elle  peut toujours être autre chose, et même elle passe son temps à glisser aussi loin qu’on veut dans la signification. Tellement  sensible  dans  La  Traumdeutung,  ça  ne  l’était  pas  moins  dans  la  La psychopathologie de la vie quotidienne… ça l’est encore plus dans Le mot d’esprit. Ça me paraît essentiel, c’est essentiel. La chose qui me frappe c’est… [Il discorso si interrompe per il cambio del nastro] … cette priorité du signifiant. Maintenant  tout  le  monde  est  à  la  page.  Ce  que  vous  trouverez  dans  une  revue d’avant‐garde, ou même pas d’avant‐garde, de n’importe quoi, quant à ce signifiant… on nous en rabat les oreilles. Quand  je  pense  qu’au  moment  où  j’ai  commencé,  nous  étions  sous  le  règne  de l’existentialisme, et maintenant… je ne sais pas… Je ne voudrais pas avoir l’air, enfin, d’attenter au style, à la hauteur d’un écrivain dont j’ai la plus grande admiration : il s’agit de Sartre. Et même Sartre… enfin, maintenant le signifiant est entré dans son vocabulaire. Tout le monde, enfin, sait que signifiant signifie lacanisation. Qu’est‐ce que ça veut dire ? Ouais. De temps en temps je m’imagine que j’y suis pour quelque chose, et dans ce cas là, c’est Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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bien ça qui m’a fait… … j’ai retrouvé dans mes notes, comme ça, que  (44)j’avais écrit quelque chose le 11 avril 1956, dans un séminaire recueilli… c’est vrai que bien avant que ce soit devenu absolument… enfin, mon œuvre maintenant connue, bien sûr, il était tout autre… … il n’en est pas moins vrai que ce que je suis en train de dire maintenant – qui lui bien sûr sera exploité dans vingt ans – ce que je suis en train de vous dire maintenant, quand c’est aux structures de la logique mathématique que je recours pour définir de quoi il s’agit dans ce que  j’appelle  discours  psychanalytique,  je  peux  très  bien  m’apercevoir  qu’il  y  a  des  choses drôles :  vous  comprenez  par  exemple,  que  si  je  vous  ai  dit,  bien  sûr,  que  de  mes  Écrits  il  ne fallait  pas  vous  fatiguer…  mais  quand  même,  à  l’avant‐dernier  paragraphe  de  mon « Intervention  sur  le  transfert »  il  est  écrit :  « Le  cas  de  Dora  paraît  privilégié  pour  notre démonstration  en  ce  que,  s’agissant  d’une  hystérique,  l’écran  du  moi  y  est  assez  transparent pour  que  nulle  part,  comme  l’a  dit  Freud,  ne  soit  plus  bas  le  seuil  entre  l’inconscient  et  le conscient, ou pour mieux dire, entre le discours analytique et le mot du symptôme ». Évidemment,  c’est  en  51,  le  discours  analytique :  j’ai  évidemment  mis  du  temps  à  lui donner sa place. Mais enfin, je n’écris jamais les mots au hasard, et le discours analytique c’est tout de même ce jour‐là, n’est‐ce pas, que je l’ai produit. Enfin, cinq ans plus tard, lorsque j’avais commencé mon enseignement, la structure… la structure, écris‐je alors… parce que maintenant je ferai attention, je ne voudrais pas me rallier ou paraître me rallier à cette salade qu’on appelle le structuralisme. Mais  enfin,  la  structure,  j’en  parlais  alors  parce  que  personne  ne  connaissait  ce  mot. Enfin,  la  structure  est  une  chose  qui  se  présente  d’abord  comme  un  groupe  d’éléments, formant un ensemble co‐variant. Je suis maintenant à me repérer sur quelque chose qui s’appelle précisément la Théorie des ensembles. Je  parle  tout  de  suite  après  de  structures  closes  et  de  structures  ouvertes,  ce  qui  est

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également tout à fait à la page de ce que j’énonce maintenant. Et  spécialement…  nous  y  voyons  des  relations  de  groupe  fondées  sur  la  notion d’ensemble, je souligne : relations ouvertes ou fermées. À  l’époque…  je  ne  peux  pas  m’exprimer  autrement  (45)qu’à  dire  que  dégager  une  loi naturelle,  c’est  dégager  une  formule  signifiante  pure.  Moins  elle  signifie  quelque  chose,  plus nous pouvons la mettre du point de vue scientifique… Je fais remarquer  […] que le pas scientifique, ça consiste justement en ça : à couper les choses, strictement, au niveau dit signatura rerum… […] du signifiant serait là arrangé – arrangé, bien  sûr,  par  qui ?  par  Dieu,  parce  que  la  signatura  rerum  c’est  de  Jakob  Böhme… –  pour signifier quelque chose. La démarche scientifique, c’est ça. C’est,  bien  sûr,  ponctuer  le  monde  de  signifiants  mathématiques…  mais  s’arrêter justement  à  ceci…  que  ce  soit  pour  signifier…  Car  c’était  bien  ce  qui  jusque  là  avait  empêtré toutes les terres, et ce qu’on appelle improprement le finalisme. Nous sommes aussi finalistes que tout ce qui a existé avant le discours de la science. Il est tout à fait clair que rien dans aucune loi n’est là pour autre chose que pour aboutir à un certain point, bien sûr. Le discours scientifique est finaliste, tout à fait, au sens du fonctionnement  […] nous ne nous  rendons  pas  compte  que  ce  finalisme,  ça  serait  le  finalisme…  que  ce  soit  fait  pour  nous enseigner  quelque  chose,  par  exemple  pour  nous  inciter  à  la  vertu,  pour  nous  amuser simplement […] dans un monde qui peut être tout à fait structuré sur des causes finales… il serait facile de démontrer que la physique moderne est parfaitement finaliste. L’idée  même  de  la  conservation  de  l’énergie  est  une  idée  finaliste…  celle  aussi  de l’entropie,  puisque  justement,  ce  qu’elle  montre,  c’est  vers  quel  frein  ça  va,  et  ça  va nécessairement. Ce qu’il y a de changé, c’est qu’il n’y a pas de finalisme, justement pour ça : que ça n’a aucune espèce de sens.

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Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 17 […] […] 

faire  décoller  le  sens  qui  est  donné  couramment  au  subjectif  et  à  l’objectif…  le

subjectif est quelque chose que nous rencontrons dans le réel. Non  pas  que le subjectif soit donné au sens que nous entendons habituellement pour « réel », c’est‐à‐dire qui implique l’objectivité : la confusion est sans cesse faite dans les écrits analytiques. (46)

Il  apparaît  dans  le  réel  en  tant  que  le  subjectif  suppose  que  nous  avons  en  face  de

nous un sujet qui est capable de se servir du signifiant comme tel… et de se servir du signifiant comme  nous  nous  en  servons,  se  servir  du  jeu  du  signifiant  non  pas  pour  signifier  quelque chose, mais précisément pour nous tromper sur ce qu’il y a à signifier… se servir du fait que le signifiant est autre chose que la signification, pour nous présenter un signifiant trompeur. Bref, comme vous le voyez, enfin, c’est pas d’hier. J’insiste sur ce biais‐clé. C’est  très  curieux  que  la  position  d’analyste  ne  permette  pas  de  s’y  soutenir indéfiniment. Ce  n’est  pas  seulement  parce  que  ce  qu’on  appelle…  ce  qu’on  appelait  tout  à  l’heure l’Internationale… pour des raisons tout à fait contingentes, y a fait obstacle. Et même des hommes, enfin, que j’avais formés à un moment, ils […]. Ce que en somme j’ai essayé d’en instituer a abouti à ce que j’ai appelé quelque part, noir sur blanc, un échec. Ce  n’est  pas  là  l’essentiel,  parce  qu’un  échec,  nous  savons  très  bien  par  l’expérience analytique ce que c’est : c’est une des formes de la réussite. On ne peut pas dire que, en fin de compte, je n’ai pas réussi quelque chose… j’ai réussi à ce que quelques analystes se préoccupent de ce biais que j’ai essayé de vous expliquer : quel est le clivage entre le discours analytique et les autres. Et puis je dirais que tout le monde depuis quelques années y est intéressé.

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Tout  le  monde  y  est  intéressé  au  nom  de  ceci :  qu’il  y  a  quelque  chose  qui  ne  tourne plus rond. Il  y  a  quelque  part,  du  côté  de  ce  qu’on  appelle  si  gentiment,  si  tendrement,  la jeunesse… comme si c’était une caractéristique… au niveau de la jeunesse il y a quelque chose qui ne marche plus du côté d’un certain discours… du discours universitaire, par exemple… Je n’aurais probablement pas le temps de vous le commenter, le discours universitaire… Celui‐là,  c’est  le  discours  éternel,  le  discours  fondamental.  L’homme  est  quand  même un  drôle  d’animal,  n’est‐ce  pas ?  Où,  dans  le  règne  animal,  y  a‐t‐il  le discours du maître ? Où est‐ce que dans le règne animal y a‐t‐il un maître ?… (47)

S’il ne vous saute pas aux yeux tout de suite, à la première appréhension, que s’il n’y

avait pas de langage il n’y aurait pas de maître, que le maître ne se donne jamais par force ou simplement parce qu’il commande, et que comme le langage existe vous obéissez. Et même que ça vous rend malades, que ça ne continue pas comme ça. Tout  ce  qui  se  passe  au  niveau,  comme  ça,  de  ce  qu’on  appelle  la  jeunesse,  est  très sensible  parce  que  ce  que  je  pense  c’est  que  si  le  discours  analytique  avait  pris  corps…  ils sauraient mieux ce qu’il y a à faire pour faire le révolution. Naturellement il ne faut pas se tromper, hein ? Faire la révolution, je pense que quand même,  enfin,  vous  autres,  vous  qui  êtes  là  et  à  qui  je  m’adresse  le  plus…  vous  devez  quand même avoir compris ce que ça signifie… que ça signifie… revenir au point de départ. C’est  même  parce  que  vous  vous  apercevez  que  c’est  démontré  historiquement :  à savoir  qu’il  n’y  a  pas  de  discours  du  maître  plus  vache  que  à  l’endroit  où  l’on  a  fait  la révolution… Vous voudriez que ça se passe autrement. Évidemment ça pourrait être mieux. Ce qu’il faudrait, c’est arriver à ce que le discours du maître soit un peu moins primaire, et pour tout dire un peu moins con. … [risa nel pubblico]…

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… comme vous savez le français, hein ?… c’est merveilleux. Et en effet, si vous regardez là mes petites formules tournantes, vous devez voir que la façon dont, ce discours analytique, je le structure… c’est exactement à l’opposé de ça qu’est le discours du maître… à savoir qu’au niveau du discours du maître, ce que je vous ai appelé tout à l’heure le signifiant‐maître, c’est ça, c’est ce dont je m’occupe pour l’instant : il y a de l’Un. Le signifiant, c’est ce qui a introduit dans le monde l’Un, et il suffit qu’il y ait de l’Un pour que ça… ça commence, ça… [indica le formule alla lavagna]… ça commande à S2. … c’est‐à‐dire au signifiant qui vient après… après que l’Un fonctionne : il obéit. Ce qu’il y a de merveilleux, c’est que pour obéir il faut qu’il sache quelque chose. Le propre de l’esclave, comme s’exprimait Hegel, c’est de savoir quelque chose. (46)

S’il ne savait rien, on ne prendrait même pas la peine de le commander, quoi que ce

soit. Mais par ce seul privilège, cette seule primarité, cette seule existence inaugurale qui fait le signifiant… du fait qu’il y a le langage, le discours du maître ça marche. C’est tout ce qu’il lui faut d’ailleurs, au maître, c’est que ça marche. Alors,  pour  en  savoir  un  peu  plus  sur  les  effets  justement  du  langage,  pour  savoir comment  ça  détermine  ce  que  j’ai  appelé  d’un  nom  qui  n’est  pas  tout  à  fait  celui  de  l’usage reçu : le sujet… … s’il y avait eu un travail, un certain travail fait à temps dans la ligne de Freud, il y aurait peut être eu… à cette place… à cette place qu’il désigne, dans ce support fondamental qui est soutenu  de  ces  termes : le semblant, la vérité, la jouissance, le plus‐de‐jouir… il y aurait peut être  eu…  au  niveau  de  la  production,  car  le  plus‐de‐jouir  c’est  ce  que  produit  cet  effet  de langage… il y aurait peut être eu ce qui s’implique du discours analytique, à savoir un tout petit peu meilleur usage du signifiant comme Un. Il y aurait peut être eu… mais d’ailleurs, il n’y aura pas… parce que maintenant c’est trop tard… Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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…  la  crise,  non  pas  du  discours  du  maître,  mais  du  discours  capitaliste,  qui  en  est  le substitut, est ouverte. C’est  pas  du  tout  que  je  vous  dise  que  le  discours  capitaliste  ce  soit  moche,  c’est  au contraire quelque chose de follement astucieux, hein ? De follement astucieux, mais voué à la crevaison. Enfin, c’est après tout ce qu’on a fait de plus astucieux comme discours. Ça n’en est pas moins  voué  à  la  crevaison.  C’est  que  c’est  intenable.  C’est  intenable…  dans  un  truc  que  je pourrais  vous  expliquer…  parce  que,  le  discours  capitaliste  est  là,  vous  le  voyez…  [indica  la formula  alla  lavagna]…  une  toute  petite  inversion  simplement  entre  le  S1  et  le  S…  qui  est  le sujet… ça suffit à ce que ça marche comme sur des roulettes, ça ne peut pas marcher mieux, mais  justement  ça  marche  trop  vite,  ça  se  consomme,  ça  se  consomme  si  bien  que  ça  se consume. Maintenant vous êtes embarqués… vous êtes embarqués,… mais il y a peu de chances que quoi que ce soit se passe de sérieux au fil du discours analytique, sauf comme ça, bon, au hasard. À la vérité je crois qu’on ne parlera pas du  (49)psychanalyste dans la descendance, si je puis  dire,  de  mon  discours…  mon  discours  analytique.  Quelque  chose  d’autre  apparaîtra  qui, bien sûr, doit maintenir la position du semblant, mais quand même ça sera… mais ça s’appellera peut être le discours PS. Un PS et puis un T, ça sera d’ailleurs tout à fait conforme à la façon dont on énonce que Freud voyait l’importation du discours psychanalytique en Amérique… ça sera le discours PST. Ajoutez un E, ça fait PESTE. Un  discours  qui  serait  enfin  vraiment  pesteux,  tout  entier  voué,  enfin,  au  service  du discours capitaliste. Ça pourra peut être un jour servir à quelque chose, si, bien sûr, toute l’affaire ne lâche pas totalement, avant. Bref, il est huit heures moins le quart et ça fait une heure et demie que je parle. Je ne Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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vous ai dit, bien entendu, que le quart de ce que j’avais ce soir à vous dire. Mais il n’est peut être  pas  impensable  qu’à  partir  de  ce  que  je  vous  ai  indiqué,  de  la  structure  du  discours capitaliste et du discours psychanalytique, que quelqu’un me pose quelques questions. […]

De très braves gens, mais tout à fait inconscients de ce que disait Marx lui‐même… s’en marrent… sans Marx. Et voilà que Marx leur apprend que ce dont il s’agit c’est uniquement de la plus‐value. La plus‐value c’est ça… c’est le plus‐de‐jouir… hein ? [rumore nella sala] Mais qu’est‐ce que ces gens ont compris, c’est merveilleux… Ils se sont dit : « Bien, voilà, c’est vrai ! ». Il  n’y  a  que  ça  qui  fait  fonctionner  le  système.  C’est  la  plus‐value.  Le  capitalisme  en  a reçu enfin ce bond… ce coup d’ailes qui fait qu’actuellement […]. C’est quelque chose, comme ça, d’un petit peu analogue, mais pas du même sens, que je  dirais  qu’ils  auraient  pu  faire  si  vraiment  les  gens  travaillaient  un  peu,  si  vraiment  ils interrogeaient  le  signifiant,  le  fonctionnement  du  langage.  S’ils  l’interrogeaient  de  la  même façon  que  l’interroge  un  analysant,  comme  je  l’appelle,  c’est‐à‐dire  pas  un  analysé,  puisque c’est lui qui fait le travail : le type qui est en analyse… … s’il l’interrogeait de la même façon, peut être qu’il en sortirait quelque chose. (50)

C’est ça la règle analytique. Ça ne lui était jamais arrivé qu’on  […] pas simplement le

type qui a une velléité. On le force à dire quelque chose, et là, c’est là qu’on l’attrape, parce que quand  même  l’interprétation  analytique,  même  quand  elle  est  faite  par  un  imbécile,  ça  joue quand même sur quelque chose, au niveau de l’interprétation. On lui montre quelques effets logiques de ce qu’il dit, qui se contredit à la fois. Se contredire ce n’est pas de tout le monde. Mais on ne peut pas se contredire de n’importe quelle façon. Il y a des contradictions sur lesquelles on peut construire quelque chose, et puis d’autres sur lesquelles on ne peut rien

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construire du tout. C’est tel le discours analytique. On dit ce quelque chose, très précisément au niveau où le signifiant est l’Un, la racine même du signifiant. Ce qui fait que le signifiant, ça fonctionne, parce que c’est là qu’on attrape l’Un, c’est là qu’il y a de l’Un. [La  trascrizione,  per  difetti  di  registrazione,  subirà  in  alcuni  punti  un  andamento frammentario. Il tratto perduto sarà indicato […] ] Nous en sommes, par ailleurs, tout de même arrivés à quelques petites cogitations qui ne  nous  paraissent  pas  complètement  superflues  du  côté  de  l’interrogation  des  nombres entiers – parce que quand même la théorie des ensembles, Cantor et tout le reste, ça consiste juste à se demander pourquoi il y a de l’Un. C’est pas autre chose. Et peut‐être, avec un peu d’effort, on arriverait à s’apercevoir que les nombres entiers, qu’on appelle naturels, ils ne sont pas si naturels que ça… comme le reste des nombres. Bref,  il  y  a  quelque  chose  qui  devrait  survenir  à  un  certain  niveau,  qui  est  celui  de  la structure. Ces  trois‐quarts  de  siècle,  qui  sont  maintenant  écoulés  depuis  que  Freud  a  sorti  cette fabuleuse subversion de tout ce qu’il en est… il y a une autre chose qui a cavalé, et rudement bien, qui s’appelle rien de moins que le discours de la science, qui pour l’instant mène le jeu… même le jeu jusqu’à ce qu’on en voie la limite : et si il y a quelque chose qui est corrélatif de cette issue du discours de la science, quelque chose dont il n’y avait aucune chance que ça ne parût avant le triomphe du discours de la science, c’est le discours analytique. Freud est absolument impensable avant l’émergence, non seulement du discours de la science, mais aussi de (51)ses effets, de ses effets qui sont, bien entendu, toujours plus évidents, toujours plus patents, toujours plus critiques, et dont après tout on peut considérer […] on ne l’a pas  encore  fait,  peut‐être  un  jour  il  y  aura  un  discours  appelé,  comme  ça :  « le  mal  de  la jeunesse ». Mais  il  y  a  quelque  chose  qui  crie…  et  une  nouvelle  fonction  qui  ne  manquera  pas  de

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surgir, n’est‐ce pas, d’aborder peut‐être, sauf accident, un re‐départ dans l’instauration de ce qui est… de ce que j’appelle discours. J’ai à peine dit ce que c’est qu’un discours. Le discours c’est quoi ? C’est ce qui, dans l’ordre… dans l’ordonnance de ce qui peut se produire par l’existence du langage, fait fonction de lien social. Il y a peut‐être un bain social, comme  ça,  naturel,  c’est  là  que  se  partagent,  éternellement,  les  sociologues…  mais personnellement, je n’en crois rien. Et il n’y en a pas trente‐six possibles, il n’y en a même que quatre… Des signifiants, il faut au moins qu’il y en ait deux. Ça  veut  dire,  le  signifiant  en  tant  qu’il  fonctionne  comme  élément,  ce  qu’on  appelle élément justement dans la théorie des ensembles : le signifiant en tant que c’est le mode dont se structure le monde, le monde de l’être parlant, c’est‐à‐dire tout le savoir. Il y a donc S1 et S2 – c’est d’où il faut partir pour cette définition que […] le signifiant, c’est ce qui représente un sujet pour un autre signifiant. Ce sujet, ce n’est pas ce que nous croyons, ce n’est pas le rêve, l’illusion […] c’est tout ce qu’il  y  a  de  déterminé  par  cet  effet  de  signifiant.  Et  ça  va  beaucoup  plus  loin  que  ce  dont quiconque est conscient… soit connivent. C’est ça, la découverte de Freud : c’est que, les effets du signifiant, il y en a toute une part  qui  échappe  totalement  à  ce  que  nous  appelons  couramment  le  sujet.  C’est,  notons‐le bien, le sujet, déterminé jusque dans tous ses détails par les effets du signifiant […]. Nous savons ce que produit le langage : il produit quoi ? Ce que j’ai appelé là le plus‐de‐jouir, parce que c’est le terme qui est appliqué à ce niveau, que nous connaissons bien, qui s’appelle le désir. Plus exactement, il produit la cause du désir. Et c’est ça qui s’appelle l’objet petit a. (52)

L’objet petit a, c’est le vrai support de tout ce que nous avons vu fonctionner et qui

fonctionne de façon de plus en plus pure pour spécifier chacun dans son désir. Ce dont l’expérience analytique donne le catalogue sous le terme de pulsion  […] pulsion

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qu’on appelle orale […] un très bel objet, un objet lié à ceci […] dès qu’il a pris l’habitude de sucer […]. Il y en a qui sucent comme ça toute leur vie.

Mais  pourquoi  suceraient‐ils  toute  leur  vie  si  ce  n’était  pas  dans  l’interstice,  dans l’intervalle des effets de langage ? L’effet de langage en tant qu’il est appris en même temps, sauf à qui reste complètement idiot, n’est‐ce pas ?… C’est  ça  qui  donne  son  essence…  et  son  essence  tellement  essentielle  que  c’est  ça,  la personnalité : c’est la façon dont quelqu’un subsiste face à cet objet petit a… Il y en a d’autres et j’ai essayé de dire lesquels. Mais là‐dessus la psychanalyse, autant que Freud, jamais plus que Freud, jamais plus ni mieux que Freud… On a ajouté, bien sûr, des détails, une structure, un statut, sur cette fonction de l’objet petit a… Mélanie Klein a apporté largement sa contribution, et quelques autres aussi, Winnicott… l’objet transitionnel… C’est ça, c’est ça la véritable âme… la nouvelle subjectivité, au sens ancien… C’est ça, ce que nous apprend l’expérience analytique. C’est donc là que beaucoup de psychanalystes… C’est le rôle qu’ils jouent au niveau du semblant. C’est ça qui les accable, c’est la cause du désir, dans celui auquel ils ouvrent la carrière de l’analysant. C’est  de  là  que  pourrait…  pourrait  peut  être  sortir  autre  chose…  quelque  chose  qui devrait faire un pas vers une autre construction… C’est à savoir que ce dont il s’agit après tout, en fin de compte, c’est que l’expérience tourne  aussi  court  que  possible –  c’est‐à‐dire  que  le  sujet  avec  quelques  interprétations  s’en tient quitte et trouve une forme de malentendu dans laquelle il puisse subsister. Quelle est l’autre personne qui m’a posé une autre question ?

X – Quelle est la différence entre le discours du maître et le discours du capitaliste ?

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L – Je l’ai quand même indiquée tout à l’heure, j’ai (53)parlé latin, la chanson de toujours n’est‐ce  pas,  entre  le  sujet  et  le  S1.  Si  vous  voulez  nous  en  parlerons  à  la  fin,  en  plus  petit comité, mais je l’ai indiqué.

Y – Quel est le rôle de l’appareil algorithmique dans – excusez‐moi le mot – le système ? Si  nous  sommes  dans  le  langage, quel métalangage pourrait parler la chaîne signifiante ?… et votre style lui‐même est la preuve qu’il n’y a pas de métalangage possible…

L – Il faut dire aux gens qui parlent du métalangage : alors, où est le langage ?

Y – D’accord, sur ça vous êtes très facile… mais quel est l’appareil algorithmique dans la mesure où il échappe au langage naturel, qui n’a pas de métalangage, qui n’est pas soumis au métalangage ? Du moment où vous employez un appareil algorithmique, n’essayez‐vous pas de bloquer  cette  fuite,  ce  dérapage  continuel  de  la  chaîne  signifiante  dans  quelque  chose  qui  la définit  du  dehors ?  Sauf  si  la  chaîne  signifiante  n’est  pas  le  langage  naturel  mais  un  appareil logique, algorithmique au‐dessus. Si vous employez l’appareil algorithmique pour la définir et la bloquer, n’est‐il pas, l’appareil algorithmique, le seul désir finalement accompli ?

L – C’est très pertinent, à ceci près, que ce dont il s’agit dans ce que vous appelez à très juste titre algorithme… cet algorithme ne sort pas de l’expérience analytique elle‐même. Ce qui prend sens, je l’ai toujours expressément articulé, ce qui prend sens valablement est  toujours  lié  à  ce  que  j’appellerai,  si  vous  le  voulez,  le  point  de  contact.  Et  souvent  est  un point de contact l’idéal, comme la théorie mathématique […]. C’est pour autant que ce S1, cet Un du signifiant, fonctionne en des points, en des lieux différents, dans cette tentative de réduction radicale, qu’il peut prendre sens d’être, si je peux Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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dire, traduit […] qu’il peut être traduit d’un de ces discours dans l’autre. C’est pour autant que, dans ces quatre discours, jamais les termes […] ne sont à la même place  fonctionnelle,  qu’après  tout… –  pour  ce  qui  nous  intéresse,  pour  ce  qui  est  incidence actuelle des effets subjectivants, dans ce qui nous intéresse ça se peut pour l’instant…, je ne dis pas que ce soit la seule formule possible, mais ça peut pour l’instant s’articuler de cette façon à l’algorithme –  qu’il  y  ait  convergence  entre  la  limite  où  se  tient  pour  l’instant  la  logique (54)

mathématique  et  les  problèmes  de  nous  analystes  qui  essayons  un  tout  petit  peu  de

maîtriser ce que nous faisons. Qu’il  y  a  convergence…  qu’il  y  a  la  même  limite  algorithmique  […]  la  fonction  de  la limite… Nous ne pouvons pas dire n’importe quoi. Même  les  analystes  les  plus  traditionnels  ne  se  permettraient  pas  de  dire  n’importe quoi. C’est  ce  que  j’ai  écrit  là :  « qu’on  dise –  je  ne  sais  même  pas  quand  j’avais  écrit  ça – qu’on dise comme fait reste oublié – je dis habituellement – derrière ce qui est dit dans ce qui s’entend ». « Dans ce qui s’entend » : à quoi ça se rapporte ? C’est parfaitement ambigu. Ça peut se rapporter  à  « reste  oublié » –  c’est  le  « qu’on  dise »  qui  peut  rester  oublié  dans  ce  qui s’entend, – ou c’est « ce qui est dit dans ce qui s’entend » ? C’est  un  usage  parfaitement  exemplaire  de  l’ambiguïté  au  niveau  de  la  structure générale – transformationnelle, hein ? C’est con, tout le monde le fait, à ceci près qu’on ne s’en aperçoit pas. Qu’est ce qu’il y a ensuite dessous ? « Cet énoncé qui est assertif par sa forme », que j’ai qualifiée d’universelle, « appartient au modal pour ce qu’il émet d’existence ». J’ai  à  peine  eu  le  temps  d’assister  aujourd’hui  à  ce  qu’il  en  est  de  l’existence :  j’avais

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commencé  assez  clair  et  puis  enfin,  comme  d’habitude,  je  suis  moi‐même  sous  mon  fardeau plus au moins fléchissant. Mais enfin, ce qui est tout à fait clair, c’est que nous en sommes à ça : à interroger l’« il existe » au niveau du mathème, au niveau de l’algorithme. Il n’est qu’au niveau de l’algorithme que l’existence est recevable comme telle. À partir du  moment  où  le  discours  scientifique  s’instaure,  ça  veut  dire  tout  savoir,  il  ne  s’inscrit  que dans  le  mathème.  Tout  savoir  est  un  savoir  enseignable…  Nous  en  sommes  là,  à  poser l’existence comme étant ce qui est lié à la structure‐algorithme. C’est un effet d’histoire que nous en sommes à nous interroger, non pas sur notre être mais sur notre existence : que je pense « donc je suis » – entre guillemets : « donc je suis ». Soit ce  à  partir  de  quoi  est  née  l’existence,  c’est  là  que  nous  en  sommes.  C’est  le  fait  du  « qu’on dise » – c’est le dire qui est derrière tout ce qui est dit – qui (55)est le quelque chose qui en vient à surgir dans l’actualité historique. Et là vous ne pouvez aucunement dire que c’est un fait de désir théorique, de ma part par exemple. C’est  ainsi  que  les  choses  se  situent,  émergent…  l’émergence  comme  telle  de l’ordonnance du discours : c’est à partir de là qu’il y a émission d’existence, d’existence comme de quelque chose qui est aussi bien du niveau de ce petit a dont le sujet se divise. C’est  une  question  qui  me  paraît,  enfin,  parce  que  je  viens  de  vous  répondre,  enfin atteinte…

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Endnotes 1 (Popup - Ventana emergente) * Ce mot est bien orthographié ainsi. 2 (Popup - Ventana emergente) 2. Est‐ce un lapsus ? …

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 Parlêtre {Palabreanteser} 1972‐05‐12 Del discurso psicoanalitico.

Discurso de Jacques Lacan en la Universidad de Milan el 12 mayo 1972, aparecido dans la obra bilingue : Lacan en Italia 1953‐1978. En Italie Lacan, Milan, La Salamandra, 1978, pp. 32‐55. Agradezco  mucho  al  Sr.  M.  Cesa  Bianchi  por  habernos  dado  ciertos  puntos  de referencia, alguna información que era muy exacta acerca de lo que puede constituir un cierto número de etapas. Entonces, lo que hice en el curso de éstos años me a llevado a decir ... Mi dificultad se debe a que yo no sé... yo no puedo apreciar de ninguna manera el grado de audición del francés que representa nuestro público. Estoy muy contento de ver aquí mucha gente joven porque es en... en fin, en ellas que yo deposito mi esperanza. Debo decir que no me gusta para nada hablar francés ante gente de la cual sé que no está  familiarizada  con  esta  lengua.  Entonces  espero  que  me  voy  a  dar  cuenta  hasta  donde

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puedo ir en este orden de emisiones. Yo he recordado en el almuerzo a algunos amigos una experiencia que me ha sucedido en la Universidad de John Hopkins. Era  tan  manifiesto  que  mi  público  no  entendería  nada  si  yo  hablaba  francés  que, habiendo  tomado  primero,  así  por  el  ruego  general,  la  resolución  de  hablar  francés,  he comenzado  por  excusarme  en  inglés  de  no  poder  continuar,  es  decir  de  hablar  en  francés,  y está excusa ha durado una hora y media, en inglés por supuesto... Es horrible cuando uno me escucha  hablar  en  inglés.  Pero  los  americanos  son  tan  complacientes,  uno  puede  permitirse tales derogaciones, ¿no es cierto?... Yo veo que ustedes comprenden el francés, bien, entonces esto me da coraje. Entonces yo no continuaré hablando de los americanos: pues soy totalmente incapaz de hablarles en italiano, es por eso que hablo en francés. Entonces, he anunciado que hablaría Del discurso psicoanalítico – no es un término en el que haya avanzado, por lo menos desde hace tres años. No  es  cómodo,  ante  un  auditorio  que  no  son  mis  alumnos,  que  no  está  formado, acostumbrado a mi enseñanza,... (ustedes ven comienzo a hacer un parentesis) acostumbrado a mi  enseñanza,  mi  seminario,  como  se  llama  eso,  pero  no  es    para  nada  un  seminario  porque solo yo hablo. En  fin,  se  convirtió  en  eso.  Durante  años  he  hecho  hablar  a  otras  personas  en  mi seminario,  eso  me  descansaba,  pero  finalmente  poco  a  poco,  puede  ser  porque  el  tiempo apremia, he renunciado a eso. Entonces, esta enseñanza que viene de hace 20 años, de la cual los Escritos... – en fin estoy obligado a hablar de los Escritos porque ellos acaban de aparecer, al menos una primera parte – podría ser que habrá otras, esto gracias a Giacomo Contri quien ha querido consagrar en esto trabajo y tiempo. Estoy obligado a hablar un poco de los Escritos, que parece, que no les parecen fáciles. Es verdad, no son para nada fáciles.  Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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Es que ellos no han sido hechos jamás, esos famosos escritos... no han sido hechos para reemplazar mi enseñanza. Hay una buena parte que han sido escritos antes que yo comience con mi enseñanza, es decir  que  no  son  de  ayer  ya  que  les  he  dicho  que  hace  veinte  años  que  yo  hago  eso  que  se llama mi seminario. Hay una buena mitad que son anteriores y en particular aquellos de los cuales muchos están  todavía  haciendo  de  eje  de  lo  que  yo  he  podido  aportar  al  discurso  psicoanalítico,  por ejemplo  El  estadio del espejo. El estadio del espejo, era una comunicación que yo hice en un congreso  en  los  tiempos  en  que  yo  todavía  formaba  parte  de  la  que  se  llama  la  I.P.A.  – Internacional Psicoanalítica «Confesada» {Avouée} – o «confesable» {avouable}, como ustedes quieran. En fin, es una manera de producir éstas palabras.  Después, la segunda parte de esos Escritos consiste en una serie de artículos donde yo me encontré, digamos cada año a partir de un cierto momento, entre un cierto momento y otro ....  donde  me  encontré  cada  año  dando  una  especie  de  punto  de  referencia,  que  permitía  a aquellos  que  me  habían  oído  en  el  seminario,  encontrar  allí,  en  fin,  condensado,  en  suma concentrado, lo que había podido aportar a lo que yo creía poder señalar como axial en lo que yo había enunciado. Eso no quita que es una mala manera, en suma, de reunir en público. Es muy difícil para empezar, la noción de público. Yo voy a arriesgarme a recordar que en  el  momento  de  esta  publicación,  yo  me he entregado al juego de las palabras de llamarla publicanecación  {poubellication}  –  yo  veo  que  hay  personas  que  saben  lo  que  significa  la palabra  poubelle  {caneca  de  la  basura}.  Hay  una  gran  confusión  en  efecto,  en  nuestros  días, entre  lo  que  se  hace  público  y  lo  que  hace  basura!.  Es  por  esto  mismo  que  yo  rechazo  los reportajes,  porque  a  pesar  de  todo,  es  la  publicación  de  las  confidencias  lo  que  la  hace entrevista. Eso consiste entonces totalmente en asediar al público al nivel de la basura. No hay que confundir el tacho de basura con el pubis – no es para nada parecido.  Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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El pubis tiene mucha relación con el nacimiento de la palabra público. Es verdad, ¿no?  Yo pienso que eso no se discute. Era  un  tiempo  en  el  cual  lo  público,  no  era  la  misma  cosa  que  la  exposición  de  lo privado, y cuando uno pasaba a lo público se sabía que era un develamiento, pero ahora eso no devela nada, porque todo está develado. En fin, evidentemente no estoy dispuesto a hacerles confidencias, y sin embargo me veo forzado igualmente a decir algo que, dado que solo los veré una vez – en fin, me sorprendería verlos dentro de poco – estoy forzado a decir algo que es del orden de esta confidencia. A saber, como puedo sentirme actualmente en esta posición que ocupo ante gente que no forma parte de mi auditorio. Lo que yo puedo marcar, no es cierto, es lo que he dicho al principio, es que los Escritos, me parece difícil que sacados, así, fuera de contexto de un cierto esfuerzo que yo hago y del cual les voy a decir sobre que está centrado, en fin, que los Escritos sean suficientes para que se pueda sobre ellos elucubrar lo que sea que corresponda verdaderamente a mi discurso. El  auditorio  y  el  editorio,  si  yo  puedo  expresarme  así,  no  están    para  nada  al  mismo nivel, ustedes lo ven. Nosotros  jugamos  en  fin  aquí,  editorio,  tal  cual...  publicanecación  {poubellication}  ... parece obsceno y al mismo tiempo auditorio se contamina.  Todo  esto,  es  una  manera  en  suma  de  ver  lo  que  yo  puedo  decir  e  introducirlos  así, despacio, en lo que es muy importante.  Lo que llamaré el juego de los significantes. El juego de los significantes, eso desliza al sentido. Pero  lo  importante  en  lo  que  enuncio  es  que  eso  solo  se  desliza  a  la  manera  de  un derrapaje. Para  aquellos  que  no  están  para  nada  acostumbrados  a  estos  términos,  digo simplemente  esto:  los  significantes  o  el  juego  de  los  significantes,  está  ligado  al  hecho  de  la Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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lengua, del lenguaje – esto no es equivalente. La lengua es algo bastante específico para cada uno, es la lengua materna, el italiano para la mayoría de ustedes. Es eso que hace la lengua. Sucede que hay algo que se puede señalar, como estando determinado hacia un mismo fin,  para  todas  las  lenguas,  y  es  generalizando,  como  se  expresa,  que  se  habla  del  lenguaje: como caracterizando al hombre. (Rumor en la sala) ¿Qué pasa?... Lo mejor que yo podría hacer es dejar la palabra a otro, que me probaría con esto que no hablo en vano... Entonces,  el  lenguaje,  uno  tiene  el  sentimiento  que  define  un  ser,  que  se  llama generalmente hombre y después de todo, nos contenamos con definirlo así, ¿por qué?. Es cierto que hay un animal sobre quien el lenguaje ha descendido, si yo puedo decir, y que este animal está verdaderamente marcado por esto. Está marcado al punto que no sé hasta donde puedo ir para decirlo bien. No es solamente que la lengua haga parte de su mundo, es que es eso lo que sostiene su mundo de cabo a rabo. Es por eso que... no traten de buscar cual es mi Weltanschauung – yo no tengo ninguna Westanschauung , por la razón de que lo que yo podría en rigor tener, eso  consiste en decir que el Welt... el mundo, está construído con el lenguaje. Eso no es una visión sobre el mundo, eso no deja lugar a ninguna visión – eso que uno se imagina ser visto, ser intuitivo, está evidentemente ligado a algo que es el hecho que nosotros tenemos ojos, y que la mirada, es verdaderamente una pasión del hombre. La palabra también, desde luego. Ello se percibe menos. Después hay otros elementos que son totalmente causa de su deseo. Pero  es  un  hecho  que  el  psicoanálisis,  la  práctica  psicoanalítica  nos  ha  mostrado  el carácter radical de la incidencia significante en esa constitución del mundo. No  digo  para  el  ser  que  habla,  porque  lo  que  he  llamado  hace  un  rato  ese  derrapaje, Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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este deslizamiento que  se hace con el aparato significante... es eso lo que determina el ser de quien habla. La palabra ser no tiene ningún sentido fuera del lenguaje. Se ha finalizado igualmente por darse cuenta que no es meditando sobre el ser que se dará el menor paso. Uno  termina  por  darse  cuenta  por  la  consecuencia  ...  consecuencia  un  poco  forzada... los resultados  de ésta práctica que he llamado el deslizamiento con el significante. La manera que se tiene, más o menos erudita, de derrapar en la superficie  de lo que se llama ‘las cosas’... hasta el momento en el que se comienza a considerar que las cosas, no son muy serias. Se llega verdaderamente a concentrar la potencia del significante de una manera tal que una parte de ese mundo termina por, simplemente, escribirse en una fórmula matemática. Fórmulas matemáticas a las cuales, desde luego para los escolares, se intenta unirla a un sentido. En  efecto  se  arriba  ahí:  la  fórmula  de  Einstein  e  incluso  de  Heisenberg,  en  fin,  son pequeños términos que designan la masa. Y la masa, produce siempre efecto, ¿no es cierto?, uno se imagina que sabe lo que es. Y en efecto no se lo imagina siempre – a veces cuando se tienen nociones físicas precisas, se sabe como eso se calcula, pero se equivocaría uno si creyera que la masa es esto o aquello... por el sentimiento. No es solamente porque nosotros pesamos un poco que uno puede imaginarse que  se sabe lo que es la noción de masa. Es solamente a partir del momento en que se comienza a hacer girar algo, que se vé que los cuerpos tienen una masa. Pero eso queda siempre tan contaminado por algo que está ligado al hecho de que hay una  correlación  entre  la  masa  y  el  peso  que  en  realidad  es  mejor  no  intentar  comprender,  y simplemente atenerse a esas fórmulas. Es  en  eso  que  la  matemática  demuestra  verdaderamente  cual  es  el  punto  del  uso  del Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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significante.  Por  supuesto,  nosotros  hemos  llegado  a...  [...]  ...  que  de  hecho  estamos  ya sumergidos en el lenguaje. Ustedes lo ven, yo no digo: nosotros somos seres hablantes. Nosotros  estamos  en  el  lenguaje,  y  no  me  creo  del  todo  capacitado  para  decirles  por que nosotros estamos ahí, ni de decir cómo ésto ha comenzado. Es  incluso  así  como  se  ha  podido  comenzar  a  decir  sobre  el  lenguaje  alguna  cosita, desembarazados del prejuicio de que es esencial que eso tenga un sentido: no es esencial que eso  tenga  un  sentido,  y  es  ahí  mismo  que  está  fundada  esta  nueva  práctica  que  se  llama  la lingüística. Lo  que  es  necesario  –  es  ahí  dónde  la  lingüística  se  centra  –  es  centrarse  sobre  el significante en tanto tal. No  hay  que  creer  que  el  significado  –  que  por  supuesto  se  produce  en  el  surco    del significante – que sea de ninguna manera lo primero que hay en el significante; y decir que el lenguaje está ahí para que permita que haya significación, es un paso del cual lo menos que se puede decir, es que es precipitado. Hay algo más primario que los efectos de significación, y  es ahí que la investigación – si es  que  estamos  buscando  algo,  si  es  que  no  lo  ha  encontrado  primero,  ¿eh?  –  es  ahí  que  el hallazgo es susceptible de tener efecto. En  fin,  ustedes  ven,  por  el  significante,  hace  un  rato  llegué  a  lo  que  he  llamado  el derrapaje, el efecto de deslizamiento... En fin, tendría que llegar a hacerles la metáfora que el significante, es como el estilo: es ya parecido, es del estilo que uno ya estaría allí.  Puede  ser  posible  que  el  animal  humano  lo  haya  un  día  fabricado...  Nosotros  no tenemos la menor huella de lo que podría llamarse la invención del lenguaje... Por más que nos remontemos al pasado que nosotros lo vemos funcionar, el lenguaje está allí por todos lados. Bueno, entonces, ustedes me dirán, ¿qué tiene que ver esto con el psicoanálisis?. Esto tiene que ver de una manera muy estrecha, porque si no se parte de ese nivel que Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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es  el  nivel  de  partida,  no  se  puede  hacer  absolutamente  nada  más  en  la  experiencia psicoanlitica que hacer una buena psicoterapia... Es  decir,  como  tan  bien  los  psicoanalistas  confiesan,  .....ellos  confiesan  todo,  ellos exponen todo. Hubo un día... Claudel... así, quien ha imaginado que el castigo de Poncio Pilatos, en fin, debía ser éste: porque había preguntado, muy mal a propósito: ¿Qué es la verdad? – cada vez que  hablaba  ante  un  ídolo  abría  su  vientre,  y  ¿qué  es  lo  que  sacaba?  Era  una  formidable exposición de monedas de la época, de cosas que se ponían en la alcancía. Los  psicoanalistas  son  así,  ellos  confiesan  todo...  ellos  confiesan  todo...  y  todo  lo  que ellos relatan prueba de que evidentemente son muy buenas personas. Es increíble lo que ellos aman al ser humano, como quieren su bien, su normalidad – es inaudito, en fin, no es, es inaudita la locura de curar, ¿de curar qué? Es justamente eso lo que jamás hay que poner en duda... ¿En nombre de qué uno se considera enfermo?. ¿En qué un neurótico es más enfermo que  un  ser  normal,  así  llamado    normal?.  Si  Freud  ha  aportado  algo,  es  justamente  para demostrar que la neurosis, en fin, está estrictamente insertada en alguna parte en una falla que él nombra, que el designa perfectamente, y llama sexualidad, y habla de tal manera que lo que es claro, es justamente... es en eso en donde el hombre no está para nada cómodo. El hombre, desde luego, nombrado en un sentido amplio, la mujer tampoco; en fin, no hay nada peor o malo que las relaciones del hombre y de la mujer. Lo  que  es  admirable,  es  que  hay  personas  aquí  que  aparentan  escuchar  eso  por  la primera  vez.  Es  absolutamente  sublime,  como  si  ustedes  no  hubieran  nacido  ahí  dentro....  A saber que para hacer el amor con una chica, eso no funciona nunca. Para la chica es la misma cosa... y desde que el mundo es mundo, hay toda una literatura, hay la literatura que sólo sirve para decir esto. Entonces, Freud un día habla de sexualidad (in falsetto) y es suficiente que esa palabra dulce salga de su boca para que todo el mundo crea que es para resolver el problema. Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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Es decir, que a partir del momento, como yo les he dicho recién, que si se formula una pregunta,  es  que  ya  hay  una  respuesta,  por  lo  cual  si  se  formula  la  pregunta  es  que  tiene  la respuesta – es decir que con eso, esto debe marchar. Lo que supondría que Freud tuviera la idea de la armonía sexual. Ahora  bien,  en  fin,  es  suficiente  con  leer,  abrir  su  obra  para  ver  que  hasta  el  final,  él, porque era hombre, en fin, se quedó ahí. Y él lo dice, lo escribe, lo ostenta preguntarse: una mujer, ¿qué es lo que puede querer? (risas)  No hay necesidad para eso de hacer alusión a la biografía de Freud, porque es siempre así que se retuerce la cuestión, tanto más que el era neurótico, como todo el mundo, además el tenía una mujer que era una jodona... En fin, eso es conocido... La  vieja Sra. Freud... Es verdaderamente disminuir la cuestión. Es  justamente  por  eso  que  no  me pondría jamás a hacer psicoanálisis de Freud, tanto más cuanto que es una persona que yo no he conocido. Lo que Freud dijo es eso, lo que acabo de decir. Es ese derrapaje del significante del cual hablaba  hace un rato, que  hace  que  un  nombre de  hecho que  describe  eso «sexualidad», se supone que él sabía lo que quería decir: sexualidad. Pero justamente lo que él nos explica es que él no lo sabe. No lo sabe. La razón por lo cual no lo sabe, justamente, es lo que le permite descubrir el inconsciente. Es  decir,  darse  cuenta,  que  los  efectos  del  lenguaje  juegan  en  éste  lugar  donde  la palabra «sexualidad» podría tener un sentido. Si la sexualidad en el ser hablante, funcionara de otra manera que no sea enredándose en efectos del lenguaje... No les estoy diciendo que el lenguaje llegó para llenar un agujero – no sé si el agujero es primitivo o si es secundario: o sea si es el lenguaje el que ha desarreglado todo. Me sorprendería que el lenguaje estuviera ahí para estropear todo.  Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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Hay campos donde eso se logra... otros donde eso no se logra nunca sino para compartir eso  que  parece  marchar  en  los  animales  –  a  saber    que  ellos  parecen  hacer  el  amor  de  una manera bien educada. Porque es verdad, en los animales eso parece así. Que se diga permanece olvidado tras lo que se dice en lo que se oye. Este enunciado que parece una aserción por su forma, pertenece a lo modal, por lo que él emite de existencia.

.... es lo que nos sorprende por contraste – esto parece pasar inadvertido. Está  la  parada  .  Hay  toda clase de acercamientos encantadores, y después eso parece dar vuelta  en redondo hasta el fin. No hay apariencia, en los animales, ni violaciones, ni todas esas complicaciones, toda ésta charlatanería que se hace alrededor de eso. Eso pasa en ellos de una manera para decirlo precisamente, civilizada. (risa) En el hombre, pasa lo que se llaman dramas [...] Por eso por supuesto el malentendido [...]. Quiera el cielo que los hombres hagan el amor como los animales, eso sería agradable. Yo me dejo un poco, así, llevar hacia algo... en fin, tan patente. Es  necesario  igualmente  recordar  [...]  algo  que  pertenece  a  la  experiencia  del psicoanalista. Que él haga como si nada supiera, es debido a una necesidad de discurso que está ahí escrito en el pizarrón. Quiero utilizarlo porque vine un cuarto de hora antes para escribirlo en el pizarrón. Contiene  las  características  claves  en  todo  discurso  de  ese  punto  que  llamo:  el semblante. En mi último seminario – ó llamenló como ustedes quieran, pero no es el último porque el  último  es  éste  que  estoy  en  vías  de  terminar  –  mi  último  seminario  entonces,  anterior,  se llamaba De un discurso que no sería del semblante. Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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He pasado un año demostrando que es un discurso por completo excluido. No hay ningún discurso posible que no sea del semblante. Todo esto es del semblante, ¿hey? Bien,  entonces  es  totalmente  admisible  que  en  un  cierto  nivel  el  psicoanalista  haga semblante,  como  si  el  estuviera  ahí  para  que  las  cosas  marchen  en  el  plano  de  lo  sexual.  La dificultad es que él termina por creerlo, y entonces esto lo fija, completamente. Es decir, para llamar a las cosas por su nombre, se vuelve un imbécil. Yo  creo  que  sería,    en  cierto  momento,  necesario  –  para  permitirle  hacer  un  poco  de gimnasia, para, en una experiencia tal que ella ha instituido, que pueda  ahí dar algunos pasos de más – que necesitaría al menos recordarle lo que él hace: a saber, a pesar de todo, que es hacer  hablar  a  alguien  explicándole  como  hay  que  hacer,  es  decir  no,  no  cualquier  cosa. Explicarle la regla: decir a una persona cómo es necesario que ella hable... Y esto permite llegar a  algo,  que  se  trata  de  comprender  porque  algo  que  se  hace  con    este  aparato  que  llamo  el significante, puede tener sus efectos. Que  haya  un  despegue  necesario,  que  consiste  justamente...  en  no  comprender demasiado rápido, esto es lo que trato de producir. En  una  cierta  época...  evidentemente  esa  no  era  una  buena  época,  pero  no  tenía elección...  entré  en  el  psicoanálisis,  un  poco  tarde.  En  efecto  hasta  ese  momento...  en neurología un buen día... qué me pudo pasar?— tuve el error de ver lo que puede ser eso que se llama un psicótico. He  hecho  mi  tesis  sobre  eso:  De  la  psicosis  paranoica  –  ¡oh  escándalo!  ‐  en  sus relaciones con la personalidad. Personalidad, piensen, no soy yo quien pueda burlarse. Pero  en  fin,  eso  me  condujo  a  hacer  la  experiencia  del  psicoanalisis  para  mí  mismo. Despues de eso hubo la guerra, durante la cual prosegui esta experiencia. Al acabar la guerra comencé a decor que podría ser que de ello podría decir un poquito.   <«Eso  ¡no!  –  me  han  dicho‐  nadie  comprendería  nada...  lo  conocemos,  lo  hemos Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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observado desde hace un momento » En fin, en resumen, ha sido necesario para eso una especie de crisis, de crisis política, política  interior...  la  intriga  entre  psicoanalistas,  para  que  yo  me  haya  encontrado  en  una posición extraida. Y como había quienes parecían querer que haga algo por ellos...  Yo  no  habría  comenzado  sino,  como  se  dice,  muy  sobre  el  tiempo:  pero  jamás  estuve fastidiado por eso ... yo no experimentaba ninguna necesidad, después de todo, de forzar a la gente. Para no forzarlos he comenzado a contar las cosas al nivel en que yo las había visto. Retorno a Freud: se me ha puesto ésta etiqueta, que bien merezco, porque es así que yo mismo la he comenzado o producido. Me importas nada Freud. Simplemente, era el procedimiento para que los psicoanalistas se dieran cuenta que, lo que yo les estaba diciendo ya estaba en Freud. Es decir, que es suficiente que se analice un sueño para ver que no se trata de otra cosa que del significante. Y del significante en toda ésta ambigüedad que he llamado, hace un rato, la función de derapaje. 2(1)  A saber, no hay significante en el cual la significación estaría asegurada. Puede siempre ser otra cosa, y además se desliza tan lejos como uno quiera en la significación. Tan sensible en La Traumdeutung {La interpretación de los sueños}, no lo era menos en La  psicopatología  de  la  vida  cotidiana...  lo  es  todavía  más  en  El  chiste  y  su  relación  con  el inconsciente. Esto me parece esencial, es esencial. Lo que cosa me sorprende es...  (El discurso se interrumpe por el cambio de cassette} ... esta prioridad del significante. Ahora  todo  el  mundo  está  al  corriente.  Lo  que  ustedes  encontrarán en una revista de vanguardia,  o  mismo  no  de  vanguardia,  de  no  importa  qué,  este  significante...  nos  tienen  las Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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orejas así. Cuando  pienso  que  en  el  momento  en  que  comencé,  estábamos  bajo  el  reino  del existencialismo, y ahora... yo no sé ... no quisiera que parezca, que atento contra un estilo, a la altura de un escritor hacia el cual tengo una gran admiración: se trata de Sartre. E incluso Sartre... en fin, ahora el significante ha entrado en su vocabulario. Todo el mundo, sabe que el significante significa lacanización. ¿Qué quiere decir ésto? Sí... Cada  tanto  me  imagino  que  ahí  estoy  para  algo,  y  en  este  caso,  es  esto  que  me  ha hecho.... He  reencontrado  en  mis  notas,  que  había  escrito  algo  el  11  de  abril  de  1956,  en  un seminario  recopilado...  es  verdad  que  antes  que  mi  obra  devenga  absolutamente...  conocida como ahora,  por supuesto, era totalmente otra... ...  no  es  menos  verdad  que  lo  que  estoy  diciendo  ahora  –  que  desde  luego  será explotado en veinte años – lo que estoy diciendo ahora, en cuanto a las estructuras de la lógica matemática  a  las  cuales  recurro  para  definir  de  qué  se  trata  en  lo  que  yo  llamo  discurso psicoanalítico,  puedo  distinguir  que  hay  cosas  graciosas:  ustedes  comprenden,  por  ejemplo, que si yo les he dicho, por supuesto, que mis Escritos, no tengo que cansarlos, pero igualmente, en el antepenúltimo parágrafo de mi escrito «Intervención sobre la transferencia» está escrito: «El  caso  Dora  parece  privilegiado  para  nuestra  demostración  ya  que,    tratándose  de  una histérica, la pantalla del yo está ahí demasiado  transparente para que ninguna parte, como lo ha dicho Freud, no sea más bajo el umbral entre lo inconsciente y la conciencia, o mejor dicho, entre el discurso analítico y la palabra del síntoma. Evidentemente, es en 1951, el discurso analítico: dediqué tiempo a darle su lugar. Pero en  fin,  no  escribo  jamás  las  palabras  al  azar,  y  fue  ese  día  que  yo  he  producido  el  discurso analítico, ¿no es cierto?. En fin, cinco años más tarde, cuando había comenzado mi enseñanza, la estructura... la Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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estructura,  escribo  entonces...  porque  ahora  pondría  atención,  no  querría  ligarme  o  parecer que me ligo en ésta ensalada que se llama el estructuralismo. Pero en fin, la estructura, yo hablaba entonces porque nadie conocía esa palabra. En fin, la  estructura  es  lo  que  se  presenta  al  principio  como  un  grupo  de  elementos,  formando  un conjunto covariante. Estoy ahora refiriéndome a algo que se llama precisamente la Teoría de los conjuntos.  Hablo  a  continuación  de  estructuras  cerradas  y  de  estructuras  abiertas,  lo  que  está igualmente de moda. Y especialmente... nosotros ahí vemos relaciones de grupo fundadas sobre la noción de conjunto, yo subrayo: relaciones abiertas o cerradas. En aquella época ... no puedo expresarme de otro modo que decir que despejar una ley natural,  es  desprender  una  fórmula  significante  pura.  Cuanto  menos  ella  significa  algo,  más nosotros podemos ponerla desde un punto de vista científico... Remarco  [...]  que  el  paso  científico,  consiste  justamente  en  eso:  en  cortar  las  cosas, estrictamente, al nivel llamado signatura rerum ... [...] del significante que estaría ahí ordenado – ordenado, desde luego, ¿por quién? por Dios, porque la signatura rerum es de Jacob Böhme... – para significar algo. El camino científico, es eso. Es,  desde  luego,  puntuar  el  mundo  de  los  significantes  matemáticos...  pero  detenerse justamente  en  esto...  que  eso  sea  para  significar...  Porque  eso  era  lo  que  hasta  ahí  había enredado todas las tierras, y lo que se llama impropiamente el finalismo. Nosotros  somos  tan  finalistas  como  todo  lo  que  ha  existido  antes  del  discurso  de  la ciencia. Está claro que nada dentro de ninguna ley está ahí solo para conducir a algún punto. El  discurso  científico  es  finalista,  completamente,  en  el  sentido  del  funcionamiento... nosotros  no  nos  damos  cuenta  que  ese  finalismo,  eso  sería  el  finalismo...  que  se  haya  hecho para enseñarnos algo, por ejemplo para incitarnos a la virtud, para distraernos simplemente... en un mundo que puede estar totalmente estructurado sobre las causas finales... sería fácil de Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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demostrar que la física moderna es perfectamente finalista. La  idea  misma  de  la  conservación  de  la  energía  es  una  idea  finalista...  también  de  la entropía, porque justamente, lo que ella muestra, es hacia que freno va, y va necesariamente. Lo que hay de cambio, es que no hay finalismo, justamente por eso: que no tiene ningún sentido.  [...] [...] despegar el sentido que se ha dado frecuentemente a lo subjetivo y a lo objetivo... lo subjetivo es algo que encontramos en lo real. No es que lo subjetivo sea dado al sentido que nosotros entendemos habitualmente por «real»,  es  decir  que  implica  la  objetividad:  la  confusión  es  permanentemente  hecha  en  los escritos analíticos. Aparece en lo real en tanto que lo subjetivo supone que tenemos enfrente de nosotros un sujeto que es capaz de servirse del significante como tal... y de servirse del significante como nosotros  nos  servimos,  servirse  del  juego  del  significante  no  para  significar  algo,  sino precisamente para engañarnos sobre lo que hay a significar... servirse del significante en tanto que es otra cosa que la significación, para presentarnos un significante engañoso. Sintetizando, como ustedes pueden verlo, en fin, esto no es de ayer. Insisto sobre este sesgo ‐ clave. Es muy curioso que la posición del analista no permite sostenerse ahí indefinidamente. No es solamente porque lo que se llama... lo que  llamaba antes, la Internacional... por razones totalmente contingentes, han producido un obstáculo. E incluso los hombres, que yo había formado en un momento dado, ellos [...] Lo  que  en  suma  he  tratado  de  instituir  ha  conducido  a  lo  que  he  llamado  en  alguna parte, negro sobre blanco, un fracaso... No  está  ahí  lo  esencial,  porque  un  fracaso,  nosotros  sabemos  muy  bien  por  la experiencia analítica lo que es: es una de las formas del éxito. No se puede decir que, a fin de cuentas, no he tenido éxito en algo... he tenido éxito en Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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que algunos analistas se preocupan de ese sesgo que he tratado de explicarles:  el clivaje entre el discurso analítico y los otros. Y después diría que todo el mundo desde algunos años está interesado en esto. Todo el mundo está interesado a nombre de esto: que hay algo que no da más vueltas en redondo. Hay en alguna parte, al lado de lo que se llama tan amablemente, tan tiernamente, la juventud...  como  si  fuera  una  característica...  al  nivel  de  la  juventud  hay  algo  que  no  marcha más  al  lado  de  cierto  discurso...  del  discurso  universitario,  por  ejemplo...  no  tendría probablemente el tiempo para comentarles, el discurso universitario... Este  es  el  discurso  eterno,  el  discurso  fundamental.  El  hombre  es  a  pesar  de  todo  un animal raro, ¿no es cierto?..¿Dónde, en el reino animal, hay discurso del amo?. ¿Dónde es que, en el reino animal hay un amo?... Les salta a la vista enseguida, en la primera aprehensión, que si no hubiera  lenguaje no habría amo, que el amo no se da jamás por la fuerza o simplemente porque el comanda, y que como el lenguaje existe ustedes obedecen. Y mismo cuando esto los enferma, que no continúe así.  Todo lo que pasa a nivel, de la juventud, es muy sensible porque lo que yo pienso es que si el discurso analítico hubiera tomado cuerpo... ellos sabrían mejor lo que hay que hacer para hacer la revolución. Naturalmente no hay que engañarse, ¿eh? Hacer la revolución, yo pienso que a pesar de todo, ustedes, que están ahí y a quienes yo me dirijo ... ustedes deben haber comprendido lo que eso significa... que eso significa... volver al punto de partida. Es  porque  ustedes  perciben  que  está  demostrado  históricamente:  a  saber  que  no  hay discurso del amo más vasto que en el lugar donde se hace la revolución... Ustedes querrían que eso pase de otro modo. Evidentemente podría ser mejor. Lo que sería  necesario,  es  llegar  a  que  el  discurso  del  amo  sea  un  poco  menos  primario,  y    un  poco menos boludo. Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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(risa del público) ... cómo ustedes saben francés, ¿eh? ... es maravilloso. Y en efecto, si ustedes miran ahí mis pequeñas fórmulas giratorias, ustedes deben ver que la manera en que yo estructuro el discurso analítico... es exactamente lo opuesto a eso que es  el  discurso  del  amo...  a  saber  que  al  nivel  del  discurso  del  amo,  lo  que  yo  les  he  llamado, hace un rato, el significante–amo, es eso, eso de lo cual me ocupo por ahora: hay del Uno. El  significante,  es  lo  que  ha  introducido  en  el  mundo  el  Uno,  y  es  suficiente  que  haya Uno para que eso... eso comience, eso... (indica la fórmula en el pizarrón).... eso comanda al S 2. ... es decir al significante que viene después... después que el Uno funciona: él obedece. Lo que es maravilloso, es que para obedecer es necesario que sepa algo. Lo propio del esclavo, como lo explicaba Hegel, es saber algo. Si no supiera nada, no valdría la pena manejarlo, para lo que fuese. Pero por este solo privilegio, ésta sola primacía, esta sola existencia inaugural que hace que el significante... por el hecho que hay lenguaje, el discurso del amo, eso funciona. Es todo lo que le es necesario por otra parte, al amo, que eso funcione. Entonces,  para  saber  un  poco  más  sobre  los  efectos,  justamente  del  lenguaje,  para saber cómo esto determina lo que he llamado con un nombre que no es para nada el de uso corriente: el sujeto... ... si hubiera tenido un trabajo, un cierto trabajo hecho a tiempo en la línea de Freud, habría  tenido  posiblemente...  en  este  sitio...  en  este  sitio  que  el  designa,  en  su  soporte fundamental que está sostenido de estos términos: el semblante, la verdad, el goce, el plus de gozar...  hubiera  tenido  posiblemente..  a  nivel  de  la  producción,  porque  el  plus  de  gozar  es  lo que  produce  ese  efecto  del  lenguaje...  hubiera  tenido  tal  vez,    lo  que  se  implica  del  discurso analítico, a saber un mejor uso del significante como Uno. Hubiera tenido.. pero por otra parte no lo tendrá... porque ahora es demasiado tarde. ... la crisis, no del discurso del amo, sino del discurso capitalista, que es el sustituto está Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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abierta. Para  nada  les  estoy  diciendo  que  el  discurso  capitalista  sea  feo,  al  contrario  es  algo locamente astuto, ¿eh? Locamente astuto, pero destinado a estallar. En fin, es después de todo lo más astuto que se ha hecho como discurso. Pero no está menos  destinado  a  estallar.  Es  que  es  insostenible.  Es  insostenible...  en  un  truco  que  podría explicarles...  porque  el  discurso  capitalista  está  ahí,  ustedes  lo  ven..(indica  la  fórmula)  una pequeña  inversión  simplemente  entre  el  S1  y  el  S  tachado.....  que  es  el  sujeto...  es  suficiente para  que  esto  marche  sobre  ruedas,  no  puede  marchar  mejor,  pero  justamente  marcha demasiado rápido, eso se consume, se consume tan bien que eso se consume.  Ahora ustedes están embarcados... están embarcados.. pero hay poco chance para que eso pase seriamente al hilo del discurso analítico, salvo, bueno, al azar. En  verdad  yo  creo  que  no  se  hablará  del  psicoanálista  en  la  descendencia,  si  puedo decir, de mi discurso... mi discurso analítico. Alguna otra cosa aparecerá que, desde luego, deba mantener  la  posición  del  semblante,  pero  esto  será...  pero  esto  se  llamará  posiblemente  el discurso PS. Un PS y después un T, eso estará por otra parte, totalmente conforme a la manera en la cual se enuncia que Freud veía la importación del discurso psicoanalítico en América... eso será el discurso PST. Agreguen unas Es, eso es PESTE. Un discurso que sería en fin verdaderamente apestoso, totalmente consagrado, en fin, al servicio del discurso capitalista. Eso  podrá,  puede  ser,  un  día  servir  para  algo,  si,  desde  luego,  el  asunto  no  afloja totalmente, antes. En fin, son las ocho menos cuarto y hace una hora y media que hablo. Sólo les he dicho, la  cuarta  parte  de  lo  que  tenía  esta  noche  para  decirles.  Pero  a  partir  de  lo  que  yo  les  he indicado,  de  la  estructura  del  discurso  capitalista  y  del  discurso  psicoanalítico,  pueden planteame preguntas. [...] Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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Gente  luchadora,  pero  totalmente  inconsciente    de  lo  que  decía  Marx...  se  ríen...  sin Marx. He aquí que Marx les enseña que de lo que se trata es únicamente de la plusvalía. La plusvalía es eso ... el plus de gozar...eh? (rumor en la sala) Pero que es lo que esas personas han comprendido, es maravilloso... Ellos se han dicho: «Bien, en fin, es verdad! ». Solo eso hace funcionar al sistema. Es la plusvalía. El capitalismo ha recibido en fin este salto... ese golpe de alas que hace que actualmente [...] Es  algo,  así,  un  poco  análogo,  pero  no  del  mismo  sentido,  que  yo  diría  que  hubieran podido  hacer  si  verdaderamente  las  personas  trabajaran  un  poco,  si  verdaderamente  ellos interrogaran    el  significante,  el  funcionamiento  del  lenguaje.  Si  lo  interrogaran  de  la  misma manera que lo interroga un analizante, como yo lo llamo, es decir no un analizado, porque es el que hace el trabajo: del tipo que está en análisis... ... si él lo interrogara de la misma manera, quizás saldría algo. Es esa la regla analítica. Esto no le hubiera sucedido jamás.... no simplemente el tipo que tiene  una  veleidad.  Se  lo  fuerza  a  decir  algo,  y  ahí,  es  ahí  que  se  lo  atrapa,  porque  incluso  la interpretación analítica, incluso cuando ella está hecha por un imbécil, juega de todas maneras sobre algo, al nivel de la interpretación. Se le muestra algunos efectos lógicos de lo que él dice, que se contradice a la vez. Contradecirse no es del todo el mundo. Pero  uno  no  puede  contradecirse  de  cualquier  manera.  Hay  contradicciones  sobre  las cuales se puede construir algo, y otras sobre las cuales no se puede construir nada. Es  tal  el  discurso  analítico.  Se  dice  este  algo,  muy  precisamente  al  nivel  donde  el significante es el Uno, la raíz misma del significante. Lo que hace que el significante, funcione, porque es ahí que se atrapa al Uno, es ahí que hay del Uno. (la transcripción, por defectos en los registros, presenta algunos fragmentos incompletos que se indica ... ] ) Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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Por  otro  lado,  nosotros  hemos  llegado  a  algunas  pequeñas  cogitaciones  que  no  nos parecen completamente superfluas desde el punto de vista de la interrogación de los números enteros  –  porque  incluso  la  teoría  de  los  conjuntos,  Cantor  y  todo  el  resto,  consiste  en preguntarse por qué hay del Uno. No es otra cosa. Y quizás, con un poco de esfuerzo, uno llegaría a darse cuenta que los números enteros, que se llaman naturales, no son más naturales que ... el resto de los números. Brevemente, hay algo que debería sobrevenir a un cierto nivel, que es: la estructura. Estos  tres  cuartos  de  siglo,  que  han  transcurrido  desde  que  Freud  ha  extraído  esta fabulosa subversión de todo lo que es... hay otra cosa que se ha fugado, y que se llama nada menos que el discurso de la ciencia, que por el momento lleva el juego... hasta  que se vé el límite: y si hay algo que es correlativo esta solución del discurso de la ciencia, algo de lo cual no había ninguna posibilidad que eso no aparezca antes del triunfo del discurso de la ciencia, es el discurso analítico.  Freud es absolutamente impensable antes de la emergencia, no solamente del discurso de  la  ciencia,  sino  también  de  sus  efectos,  de  sus  efectos  que  son,  bien  entendidos,  siempre más evidentes, siempre más patentes, siempre más críticos, y por lo cual después de todo uno puede considerar [...] no se ha hecho todavía, quizás un día haya un discurso llamado así: «mal de la juventud»>. Pero hay algo que grita... y una nueva función que no dejará de surgir, no es cierto, de abordar quizás, salvo accidente, una re‐partida en la instauración de lo que ... yo llamo discurso. Apenas he dicho lo que es un discurso. El discurso ¿qué es? Es lo que, en el orden.. en la disposición de lo que puede producirse por la existencia del lenguaje, hace  la función de lazo social. Hay puede ser un baño social, así, natural, es de esto que se ocupan, eternamente, los sociólogos... pero personalmente, no creo en nada. Y no hay treinta y seis posibilidades, hay solamente cuatro... De los significantes, es necesario al menos que haya dos. Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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Eso quiere decir, el significante en tanto que funciona como elemento, lo que se llama elemento justamente en la teoría de los conjuntos: el significante en tanto que es el modo por el cual se estructura el mundo, el mundo del ser hablante, es decir todo el saber. Hay  pues  S  1  y  S  2  –  es  de  donde  hay  que  partir  para  ésta  definición  que  [...  ]  el significante , es lo que representa a un sujeto para otro significante. Este sujeto, no es lo que nosotros creemos, no es el sueño, la ilusión... es todo lo que hay  de  determinado  por  este  efecto  de  significante.  Y  esto  va  mucho  más  lejos  de  cualquier cosa que sea consciente... sea conniviente. Es  eso,  el  descubrimiento  de  Freud:  es  que,  los  efectos  del  significante,  hay  toda  una parte  que  escapa  totalmente  a  lo  que  nosotros  llamamos  corrientemente  el  sujeto.  Es notémoslo  bien,  el  sujeto,  determinado  hasta  en  todos  sus  detalles  por  los  efectos  del significante [...] Sabemos lo que produce el lenguaje: ¿qué produce? Lo que he llamado el plus de gozar, porque es el término que se aplica en este nivel, que  conocemos bien, que se llama el deseo. Más  exactamente,  produce  la  causa  del  deseo.  Y  es  esto  lo  que  se  llama  el  objeto pequeño a. El  objeto  pequeño  a,  es  el  verdadero  soporte  de  todo  lo  que  hemos  visto  funcionar  y que funciona de manera cada vez más pura para especificar a cada uno en su deseo. Esto  por  lo  cual  la  experiencia  analítica  da  el  catálogo  bajo  el  término  de  pulsión  [...] pulsión que se llama oral [...] un muy bonito objeto, un objeto ligado a éste [... ] desde que ha tomado el hábito de chupar [...]  Hay quienes chupan así toda su vida. Pero  porque  succionarían  estos  toda  su  vida  si  esto  no  estaba  en  la  intersticio,  en  el intervalo de los efectos del lenguaje? El efecto del lenguaje en tanto que es aprendido al mismo tiempo, salvo a quien queda completamente idiota, ¿no es cierto?. Es esto que da su esencia... y su esencia tan esencial que es eso, la personalidad: es la manera por la cual alguien subsiste frente a este objeto pequeño a... Hay otras maneras y he yo tratado de decir cuales. Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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Pero  con  referencia  a  ello  el  psicoanálisis,  como  Freud,  nadie  más  que  Freud,  jamás  más  ni mejor que Freud ... Se han agregado, por supuesto, detalles, una estructura, un estatuto, sobre esta función del objeto pequeño a ... Melanie Klein ha aportado ampliamente su contribución, y otros también, Winnicott ... el objeto transicional... Es ésta, es la verdadera alma ... la nueva subjetividad, en su sentido antiguo...  Es esto, lo que nos enseña la experiencia analítica. Es  entonces  aquí  que  muchos  psicoanalistas....  Es  el  rol  que  ellos  juegan  al  nivel  del semblante. Es esto que los abruma, es la causa del deseo, a partir de lo cual inician la carrera del analizante. Es  de  allí  que  podría...  podría  puede  ser  extraer  algo...  algo  que  debería  ser  un  paso hacia otra construcción... Es  a  saber,  que  de  lo  que  se  trata  después  de  todo,  a  fin  de  cuentas,  es  que  la experiencia  se  vuelve  tan  corta  como  posible  –  es  decir  que  el  sujeto  con  algunas interpretaciones se libera y encuentra una forma de malentendido en la cual puede subsistir. ¿Qué otra persona  me ha hecho otra pregunta? X.‐ ¿Cuál es la diferencia entre el discurso del amo y el discurso capitalista? L.‐  Yo  ya  lo  he  dicho,  he  hablado  latín,  la  canción  de  siempre,  no  es  cierto,  entre  el sujeto y el S 1. Si usted quiere nosotros al final hablamos de esto, con menos personas, pero yo ya lo he indicado. Y.‐  ¿Cuál  es  el  rol  del  aparato  algorítmico  en  –  discúlpeme  la  palabra  –  el  sistema?  Si nosotros estamos en el lenguaje, ¿qué metalenguaje podría hablar la cadena significante? ... y su estilo mismo es la prueba que no hay metalenguaje posible..... L.‐ Es necesario decir a la gente que habla del metalenguaje: entonces, ¿dónde está el lenguaje? Y.‐ De acuerdo, sobre esto usted es muy fácil... pero ¿cuál es el aparato algorítmico en la medida donde él escapa al lenguaje natural, que no tiene metalenguaje, que no está sometido Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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al metalenguaje? Desde el momento en que usted emplea un aparato algorítmico, ¿no trata de bloquear  ésta  huída,  este  derrapaje  continuo  de  la  cadena  significante  en  algo  que  la  define desde afuera? Salvo si la cadena significante no es el lenguaje natural sino un aparato lógico, algorítmico por debajo. Si usted emplea el aparato algorítmico para definirla y bloquearla, ¿no es él, el aparato algorítmico, el único deseo finalmente cumplido?. L.‐ Es muy pertinente, más o menos, de lo que se trata en esto de lo que usted llama con justa razón algoritmo... este algoritmo no sale de la experiencia analítica en sí misma. Lo  que  toma  sentido,  siempre  lo  he  expresamente  articulado,  lo  que  toma  sentido válidamente  está  siempre  ligado  a  lo  que  llamaré,  si  usted  quiere,  el  punto  de  contacto.  Y asiduamente es un punto de contacto ideal, como la teoría matemática [...] Es sin embargo porque este S1, este Uno del significante, funciona en puntos, en lugares diferentes,  en  esta  tentativa  de  reducción  radical,  que  puede  tomar  sentido  de  ser,  si  puedo decir, traducido [...] que puede ser traducido de uno de estos discursos al otro. Es  en  la  medida  que,  en  los  cuatro  discursos,  jamás  los  términos  [...}  no  están  en  el mismo lugar funcional, después de todo.... – para lo que nos interesa, para lo que es incidencia actual de los efectos subjetivantes, en lo que nos interesa se puede por ahora... no digo que sea la única fórmula posible, pero puede por ahora articularse de esta manera al algoritmo – que haya  convergencia  entre  el  límite  donde  se  tiene  por  ahora  la  lógica  matemática  y  los problemas de nosotros analistas que tratamos un poco de dominar lo que hacemos.  Que hay convergencia... que hay el mismo límite algorítmico [...] la función del límite... No podemos decir cualquier cosa. Incluso, los analistas más tradicionales no se permitirían decir cualquier cosa. Es lo que he escrito ahí: «Que se diga — no sé cuando había escrito eso — que uno dice como  hecho  permanece  olvidado  —  digo  habitualmente  —  tras  lo  que  se  dice  en  lo  que  se oye.»   «En  lo  que  se  oye»:  ¿con  que  se  relaciona  eso?  Es  perfectamente  ambiguo.  Puede relacionarse con «permanece olvidado»– ¿es lo que «se diga» que puede permanecer olvidado Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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en lo que se oye —  o es  «lo que es dicho en lo que se oye»?. ¿Es un uso perfectamente ejemplar de la ambigüedad al nivel de la estructura general – transformacional, eh?. Es boludo, todo el mundo lo hace, tanto que no se da cuenta. ¿Qué es lo que hay enseguida debajo? «Este enunciado que parece una aserción por su forma» que he calificado de universal,. «pertenece a lo modal por lo que él emite de existencia». Yo  apenas  he  tenido  el  tiempo  para  referirme  hoy  a  lo  que  es  la  existencia:  había comenzado  bastante  claro  y  después en fin, como es habitual, estoy yo mismo bajo mi carga más o menos doblegante. Pero  en  fin,  lo  que  está  totalmente  claro,  es  que  nosotros  estamos  para  eso:  para interrogar el “existe” al nivel del matema, al nivel del algoritmo. Solo al nivel del algoritmo  la existencia es admisible como tal. A partir del momento en que  el  discurso  científico  se  instaura,  quiere  decir  todo  saber,  sólo  se  inscribe  en  el  matema. Todo saber es un saber enseñable... Estamos acá, para cuestionar la existencia como estando ligada a la estructura – algoritmo. Es  un  efecto  de  la  historia  que  estamos  para  interrogarnos,  no  sobre  nuestro  ser  sino sobre nuestra existencia: que yo pienso «luego yo soy» – entre comillas: «luego yo soy ».  Sea a partir de lo cual ha nacido la existencia, es ahí donde nosotros estamos. Es el hecho del «que se diga» — es el decir que está detrás de todo eso que es dicho — que es algo que viene a surgir en la actualidad histórica. Y aquí ustedes no pueden de ninguna manera decir que es un hecho de deseo teórico, de mi parte por ejemplo. Es así que las cosas se sitúan, emergen... la emergencia como tal del ordenamiento del discurso: es a partir de ahí que hay emisión de existencia, de existencia como de algo que es también al nivel del objeto pequeño a por el cual el sujeto se divide. Es una cuestión que me parece, resulta, en fin, porque acabo de  responderles, ... Version Palabreanteser - Ricardo ROJAS

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Notas finales 1 (Ventana-emergente - Ventana emergente) 2. ¿Es un lapsus ? …

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        LAS DOS MIGAJAS:  DOS LECCIONES DEL SEMINARIO   …O PEOR  {EN FRANCES Y ESPAÑOL   (una parcialmente)} 

Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 1

Leçon XI, 14 juin 1972

[Lacan, avant de commencer, écrit au tableau]

Qu'on dise ‐ comme fait ‐ reste oublié derrière ce qui se dit, dans ce qui s'entend.

Naturellement  cet  énoncé  qui  est  assertif  dans  sa  forme  d'universel  relève  du  modal pour ce qu'il émet d'existence.

Alors!  Mettez‐y  du  vôtre,  puisque  ça  semble,  comme  la  dernière  fois,  marcher  assez mal.  Est‐ce  que  cette  fois‐ci  j'arrive  à  me  faire  entendre  ?  Un  peu  plus?  Bon!  Je  vais  faire  de mon  mieux.  Sibony,  venez  donc  un  peu  plus  près.  Venez  un  peu  plus  près,  on  ne  sait  pas,  ça peut servir à quelque chose tout à l'heure. Vous entendez? Alors, en tenant compte de ce que j'appellerai [ou j'appelai ?] tout à l'heure le mixage des  communications  qui  ont  pu  se  faire  entre  mon  public  d'ici  et  celui  de  Sainte‐Anne,  je

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suppose que maintenant ils se sont unifiés, c'est le cas de le dire. Vous  avez  pu  voir  que  nous  sommes  passés  de  ce  que  j'ai  appelé  un  jour  ici  d'un prédicat  formé  à  votre  usage,  nommément  l'unien,  nous  sommes  passés  la  dernière  fois  à Sainte‐Anne  au  terme  d'une  autre  facture  ‐  141  ‐  qui  se promouverait du terme, de la forme unier, unien, unier. Ce dont je vous ai parlé, ce que j'ai avancé la dernière fois, à Sainte‐Anne 1, c'est le pivot qui se prend dans cet ordre qui se fonde ‐ mettez fonde, fondez‐le enfin, que ça soit, que ça soit du fondé‐fondu. Qu'est‐ce qu'il y a?

La salle ‐ On n'entend rien!

Je  dis  donc  que  cet  unier  qui  se  fonde,  et  je  vous  priai  que  ce  fondé  soit...  ne  vous paraisse pas trop fondamental, c'est ce que j'appelai le laisser dans le fondu, cet unier qui se fonde, il y en a Un, il en existe Un qui dit que non. Ça n'est pas tout à fait pareil que de nier, mais  cette  forgerie  du  terme  unier,  comme  un  verbe  qui  se  conjugue  et  d'où  nous  pourrions avancer en somme pour ce qu'il en est de la fonction, de la fonction représentée dans l'analyse par  le  mythe  du  père,  il  unie,  c'est  cela  que  ceux  qui  ont  pu  réussir  à  entendre  à  travers  les pétards,  le  point  sur  lequel  j'aimerais  justement  aujourd'hui,  enfin,  vous  permettre,  disons d'accommoder. Le père unie donc. Dans le mythe, il a ce corrélat des toutes, toutes les femmes. C'est là, si  l'on  suit  mes  inscriptions  quantiques,  qu'il  y  a lieu d'introduire une modification. Il les unie certes, mais pas toutes justement. Ici se touche à la fois ce qui n'est pas... ce qui n'est pas de mon cru à dire, à savoir la parenté de la logique et du mythe, ça marque seulement que l'une puisse corriger l'autre. Ça,  c'est  du  travail  qui  reste  devant  nous.  Pour  l'instant  je  rappelle,  n'est‐ce  pas,  que, avec ce que je me suis permis, enfin de, d'approximations du père, avec ce que j'ai inscrit de l'é‐pater, vous voyez que la voie qui conjoint à l'occasion le mythe avec la dérision ne nous est

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pas  étrangère.  Ça  ne  touche  en  rien  au  statut  fondamental  des  structures  intéressées.  C'est amusant que, comme ça, il y a des gens qui découvrent, qui découvrent sur le tard, ce dont je peux bien dire de ma place que c'est un peu général pour l'instant toute cette effervescence, cette turbulence qui se produit autour de termes comme le signifiant, le signe, la signification, la  sémiotique,  tout  ce  qui  occupe  pour  l'instant  le  devant  de  la  scène,  c'est  curieux,  les singuliers retards qui s'y montrent. Il  y  a  une  très  bonne petite revue, enfin pas plus mauvaise qu'une ‐ 142 ‐ autre, dans laquelle je vois surgir sous le titre de l'Atelier d'écriture un article, mon Dieu, pas plus mauvais qu'un autre qui s'appelle l'Agonie du Signe ‐ vous entendez? ‐ qui s'appelle l'Agonie du Signe. C'est toujours très touchant l'agonie. Agonie veut dire lutte. Mais aussi agonie veut dire qu'on est  en  train  de  tourner  de  l’œil  et  alors  l'agonie  du  signe,  ça  fait,  ça  fait  pathétique.  J'eusse préféré  enfin  que  ce  ne  fût  pas  au  pathétique  que  tout  cela  tournât.  Ça  part,  ça  part  d'une invention charmante, de la possibilité de forger un nouveau signifiant qui serait celui de fourmi, fourmidable. En effet c'est fourmidable tout cet article et on commence par poser la question, quel  peut  bien  être  le  statut  de  fourmidable  ?  Moi  j'aime  bien  ça.  D'autant  plus  que  c'est quelqu'un  qui  quand  même  est  très  averti  depuis  longtemps  d'un  certain  nombre  de  choses que j'avance et qui pour, en somme, au début de cet article, se croire obligé de faire l'innocent, à  savoir  d'hésiter,  à  propos  de  fourmidable,  à  le  ranger  soit  dans  la  métaphore,  soit  dans  la métonymie  et  de  dire  que,  il  y  a  quelque  chose  qui  est  négligé  donc,  dans  la  théorie jakobsonienne, c'est celle qui consisterait à emboutir des mots les uns avec les autres. Mais il y a  longtemps  que  j'ai  expliqué  ça!  J'ai  écrit  l'Instance  de  la  lettre  exprès  pour  ça,  S  sur  petit  s avec  le  résultat,  un,  parenthèse,  effet  de  signification,  ha!...  C'est  le  déplacement,  c'est  la condensation,  c'est  très  exactement  la  voie  par  où  en  effet  on  peut  créer,  ce  qui  est  quand même un petit peu plus amusant et utile que fourmidable, on peut créer unier. Et puis ça sert à quelque chose. Ça sert à vous expliquer par une autre voie ce que j'ai tout à fait renoncé à aborder par

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celle du Nom‐du‐père, parce que, j'y ai renoncé parce qu'on m'en a empêché à un moment, et puis que c'était justement les gens à qui ça aurait pu rendre service qui m'en ont empêché. Ça aurait  pu  leur  rendre  service  dans  leur,  dans  leur  intimité  personnelle.  C'est  des  gens particulièrement  impliqués  du  côté  du  Nom‐du‐père.  Il  y  a  une  clique  très  spéciale  dans  le monde, comme ça, qu'on peut épingler d'une tradition religieuse, c'est eux que ça aurait aéré, mais je ne vois pas pourquoi je me dévouerais spécialement à ceux‐là. Alors j'ai repris l'histoire de ce que Freud a abordé comme il a pu, justement, pour éviter sa propre histoire, n'est‐ce pas el'shaddaï [xxx] en particulier, c'est le nom dont il se désigne, celui dont le nom ne se dit pas. Il s'est reporté sur les mythes, puis il a fait quelque chose de très propre ‐ 143 ‐ en somme, d'un peu aseptique, il l'a pas poussé plus loin mais c'est bien là ce dont  il  s'agit,  c'est  qu'on  laisse  passer  les  occasions  de  reprendre,  de  reprendre  ce  qui  le dirigeait,  et  ce  qui  devrait  faire  maintenant  que  le  psychanalyste  soit  à  sa  place  dans  son discours.  Sa  chance  est  passée  bien  sûr.  Je  l'ai  déjà  dit.  De  sorte  que,  dans  l'avion  là,  qui  me ramenait  de  je  ne  sais  où,  qui  me  ramenait  de  Milan  d'où  je  revenais  hier  soir,  bon!  j'ai  pas apporté le truc. C'est vraiment très bien, c'est dans l'avion, dans un truc qui s'appelle Atlas et qui est distribué à tous les voyageurs par la Compagnie Air France. Il y a un très très joli petit article,  heureusement  que  je  ne  l'ai  pas,  je  l'ai  oublié  chez  moi,  heureusement  parce  que  ça m'aurait entraîné à vous lire des passages et il n'y a rien d'ennuyeux comme d'entendre lire, il n'y a rien d'ennuyeux comme ça! Enfin, il y a des psychologues, des psychologues de la plus haute volée, n'est‐ce pas, qui s'emploient aux Amériques à faire des, des enquêtes sur les rêves. Parce que sur les rêves on enquête,  n'est‐ce  pas.  On  enquête  et  on  s'aperçoit,  enfin,  que,  que  c'est  très  rare  les  rêves sexuels.  Ils  rêvent  de  tout,  ces  gens‐là  ;  ils  rêvent  de  sport,  ils  rêvent  de  tas  de  blagues,  ils rêvent  de  chutes,  enfin,  il  y  a  pas  une  majorité  écrasante  de  rêves  sexuels.  D'où  il  résulte, n'est‐ce  pas,  que,  comme  ce  qui  est  la  conception  générale,  nous  dit‐on  dans  ce  texte,  de  la psychanalyse, c'est de croire que les rêves sont sexuels. Eh bien! Le grand public, le grand public

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qui  justement  est  fait  de  la  diffusion  psychanalytique  ‐vous  aussi  vous  êtes  un  grand  public  ‐ ben,  le  grand  public  naturellement  va  être  défrisé,  n'est‐ce  pas,  et  tout  le  soufflé  va  tomber comme ça, s'aplatir dans le fond de la casserole. C'est quand même curieux que personne, en somme, dans ce grand public supposé, car tout ça, c'est de la supposition, enfin c'est vrai que dans  une  certaine  résonance,  tous  les  rêves,  c'est  ce  qu'aurait  dit  Freud,  qu'ils  étaient  tous sexuels; il n'a jamais dit ça justement! Jamais, jamais dit ça! Il  a  dit  que  les  rêves  étaient  des  rêves  de  désir.  Il  n'a  jamais  dit  que  c'était  du  désir sexuel! Seulement, comprendre le rapport qu'il y a entre le fait que les rêves soient des rêves de désir et cet ordre du sexuel qui se caractérise par ce que je suis en train d'avancer parce que, il m'a fallu le temps pour l'aborder et ne pas jeter le désordre dans l'esprit de ces charmantes personnes,  n'est‐ce  pas,  qui  ont  fait  qu'au  bout  de  dix  ans  que  je  leur  racontai  des  trucs, n'est‐ce pas, ils songeaient qu'à une chose, ‐ 144 ‐ rentrer dans le sein de l'Internationale Psychanalytique tout ce que j'avais pu raconter, c'était  bien  sûr  des  beaux  exercices,  des  exercices  de  style.  Eux  étaient  dans  le  sérieux.  Le sérieux, c'est l'Internationale Psychanalytique. Oui! Ce qui fait que maintenant je peux avancer, et qu'on l'entende, qu'il n'y a pas de rapport sexuel, et que c'est pour ça qu'il y a tout un ordre qui fonctionne à la place où il y aurait ce rapport. Et que c'est là, dans cet ordre, que quelque chose est conséquent comme effet de langage, à savoir le désir. Et qu'on pourrait peut‐être avancer un tout petit peu et penser que quand Freud disait que le rêve, c'est la satisfaction d'un désir, satisfaction dans quel sens ? Quand je pense que j'en suis encore là, n'est‐ce pas, que personne... tous ces gens qui s'occupent à embrouiller ce que je dis, à en faire du bruit, personne ne s'est encore jamais avisé d'avancer cette chose qui est pourtant la stricte conséquence de tout ce que j'ai avancé, que j'ai articulé de la façon la plus précise, si mon souvenir est bon, en 57 ‐ attendez, même pas! en 55 ! à propos du rêve de l'injection d'Irma ‐ j'ai pris, pour montrer comment on traite un texte de Freud, je leur ai bien expliqué ce qu'il avait d'ambigu, que ce soit là, justement, mais pas du tout

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dans l'inconscient au niveau de ses préoccupations présentes, que Freud interprète ce rêve de désir qui n'a rien à faire avec le désir sexuel, même s'il y a toutes les implications de transfert qui nous conviennent, le terme d'immixtion des sujets, je l'ai avancé en 55, vous vous rendez compte? Dix sept ans, hein? Puis il est clair que ‐ faudra que je le publie, comme ça, parce que, si je l'ai pas publié, c'est que j'étais absolument écœuré de la façon dont ça avait été repris dans un certain livre sorti sous le titre d'Autoanalyse ‐ c'était mon texte, en y remettant, de façon à ce que personne n'y comprenne rien. Qu'est‐ce  que  ça  fait  un  rêve  ?  Ça  ne  satisfait  pas  le  désir,  pour  des  raisons fondamentales  que  je  vais  pas  me  mettre  à  développer  aujourd'hui  parce  que,  parce  que  ça vaut quatre ou cinq séminaires, pour la raison qui est simplement celle‐ci et qui est touchable, et  que  Freud  dit,  que  le  seul  désir  fondamental  dans  le  sommeil,  c'est  le  désir  de  dormir.  Ça vous  fait  rigoler,  parce  que  vous  n'avez  jamais  entendu  ça.  Très  bien!  Pourtant,  c'est  dans Freud. Comment est‐ce que ça ne vient pas tout de suite à votre jugeote, en quoi ça consiste de dormir? Ça consiste en ceci ‐ 145 ‐ que ce qui dans ma tétrade, là, le semblant, la vérité et la jouissance,  et  le  plus  de  jouir  ‐  faut  pas  que  je  le  récrive  au  tableau,  non?  ‐  ce  qu'il  s'agit  de suspendre,  c'est  pour  ça  que  c'est  fait  le  sommeil,  n'importe  qui  n'a  qu'à  regarder  un  animal dormir pour s'en apercevoir, ce qu'il s'agit de suspendre justement, c'est cet ambigu qu'il y a dans le rapport au corps avec lui‐même, le jouir. S'il y a possibilité que ce corps accède au jouir de soi, c'est bien évidemment partout, c'est  quand  il  se  cogne,  qu'il  se  fait  mal,  c'est  ça  la  jouissance.  Alors  l'homme  a  là  de  petites portes d'entrée que n'ont pas les autres, il peut en faire un but. En tout cas quand il dort, c'est fini. Il s'agit justement de faire que ce corps, il s'enroule, il se mette en boule. Dormir, c'est ne pas être dérangé. La jouissance, quand même, c'est dérangeant. Naturellement on le dérange, mais  enfin  tant  qu'il  dort,  il  peut  espérer  ne  pas être dérangé. C'est pour ça qu'à partir de là tout le reste s'évanouit; il n'est plus question non plus de semblant, ni de vérité, puisque tout ça, ça se tient, c'est la même chose, ni de plus‐de‐jouir.

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Seulement  voilà,  ce  que  Freud  dit,  c'est  que  le  signifiant,  lui,  continue  pendant  ce temps‐là  à  cavaler.  C'est  bien  pour  ça  que,  même  quand  je  dors,  je  prépare  mes  séminaires. Monsieur Poincaré découvrait les fonctions fuchsiennes...

La salle ‐ [?] J. Lacan ‐ Qu'est‐ce qu'il y a ? La salle ‐ Une pollution! J. Lacan ‐ Qui vient de dire ce terme? Vous devez être particulièrement intelligent. Je me suis déjà réjoui publiquement que, une de mes analysées, je ne sais pas si elle est là mais... une personne  particulièrement  sensible  ait  parlé  en  effet  à  propos  de  mon  discours,  de  pollution intellectuelle.  C'est  une  dimension  très  fondamentale,  voyez‐vous  la  pollution.  Faudrait  pas, probablement,  pousser  les  choses  jusque‐là  aujourd'hui.  Mais,  vous  avez  l'air  tellement  fier d'avoir  fait  surgir  ce  terme  que  je  soupçonne  que  vous  ne  devez  rien  y  comprendre. Néanmoins,  vous  allez  voir  que  je  vais  tout  de  suite,  non  seulement  en  faire  usage,  mais  me réjouir une seconde fois que quelqu'un l'ai fait surgir, car c'est précisément ça la difficulté du discours analytique. Je relève cette interruption, je saute là‐dessus, j'embarque une chose que, dans ‐ 146 ‐ l'urgence d'une fin d'année, je me trouverai donc avoir l'occasion de dire, c'est ceci, puisque c'est à la place du semblant que le discours analytique se caractérise de situer l'objet a, figurez‐vous, Monsieur, qui croyez avoir fait là un coup d'éclat, que vous abondez précisément dans le sens de ce que j'ai à avancer. C'est à savoir que la pollution la plus caractéristique dans ce monde, c'est très exactement l'objet petit a dont l'homme prend, et vous aussi vous prenez votre substance, et que c'est de devoir, de cette pollution qui est l'effet le plus certain sur la surface  de  la  terre...  de  devoir  en  faire  en  son  corps,  en  son  existence  d'analyste, représentation,  qu'il  y  regarde  à  plus  d'une  fois.  Les  chers  petits  en  sont  malades,  et  je  dois vous dire que je ne suis pas non plus moi‐même dans cette situation plus à l'aise qu'eux. Ce  que  j'essaie  de  leur  démontrer,  c'est  que  ce  n'est  pas  tout  à  fait

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impossible de le faire un peu décemment. Grâce à la logique, j'arrive à leur, s'ils voulaient bien se laisser tenter, leur rendre supportable cette position qu'ils occupent en tant que petit a dans le  discours  analytique,  pour  se  permettre  de  concevoir  que  ce  n'est  évidemment  pas  peu  de choses que d'élever cette fonction à une position de semblant qui est la position clé dans tout discours.  C'est  là  qu'est  le  ressort  de  ce  que  j'ai  toujours  essayé  de  faire  sentir  comme  la résistance ‐ et elle n'est que trop compréhensible ‐ de l'analyste, à vraiment remplir sa fonction. Il ne faut pas croire que la position du semblant, elle soit aisée pour qui que ce soit, elle n'est vraiment tenable qu'au niveau du discours scientifique et pour une simple raison, c'est que là, ce qui est porté à la position de commandement est quelque chose de tout à fait de l'ordre du réel, en tant que tout ce que nous touchons du réel, c'est la Spaltung, c'est la fente, autrement dit c'est la façon dont je définis le sujet. C'est parce que dans le discours scientifique, c'est le grand S, le S barré [$] qui est là, à la position‐clé, que ça tient. Pour le discours universitaire, c'est le savoir. Là, la difficulté est encore bien plus grande, à cause d'une espèce de court‐circuit parce que, pour faire semblant de savoir, il faut savoir faire semblant. Et ça s'use vite. C'est bien pour ça que, c'est bien pour ça que quand j'ai fait là, là d'où je reviens comme je vous l'ai dit tout à l'heure, à savoir à Milan, j'avais une assistance évidemment beaucoup moins nombreuse que la ‐ 147‐ vôtre, mettons le quart, mais qu'il y avait là beaucoup de ces jeunes qui sont ceux qu'on appelle dans le mouvement, il y avait même le, un personnage tout à fait respectable et d'une assez haute stature qui se trouve en être là‐bas le représentant, sait‐il ou ne sait‐il pas, on m'a dit qu'il n'était là qu'après, je n'ai pas voulu l'interroger, sait‐il ou ne sait‐il pas que, en étant là dans cette pointe, ce qu'il veut, c'est comme tous ceux qui sont ici intéressés un peu par le mouvement, c'est redonner au discours universitaire  sa  valeur;  comme  le  nom  l'indique,  elle  aboutit  aux  unités  de  valeurs.  Ils voudraient  qu'on  sache  un  peu  mieux  comment  faire  semblant  de  savoir.  C'est  cela  qui  les guide. Ben en effet, c'est respectable et pourquoi pas ? Le discours universitaire est d'un statut aussi  fondamental  qu'un  autre.  Simplement,  ce  que  je  marque,  c'est  que  c'est  pas  le  même,

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parce que c'est vrai, ça n'est pas le même que le discours psychanalytique. Et  alors  c'est  comme  ça  que  j'ai  été  amené  là‐bas,  mon  Dieu,  comment  faire  avec  un auditoire nouveau et surtout si il peut confondre? J'ai essayé de leur expliquer un tout petit peu quelle  était  ma  place  dans  l'histoire,  j'ai  commencé  par  dire  que  mes  Écrits,  c'était  la poubellication,  qu'il  fallait  pas  qu'ils  croient  qu'ils  pouvaient  là‐dessus  se  repérer.  Il  y  avait quand même et alors le mot séminaire ‐ bien sûr comment leur faire comprendre que, ce que j'ai été forcé d'expliquer, d'avouer que, que le séminaire, c'est pas un séminaire, c'est un truc que je dégoise tout seul, mes bons amis, depuis des années, mais qu'il y avait eu autrefois un temps où ça méritait son nom, où il y avait des gens qui intervenaient? Alors c'est ça qui m'a mis hors de moi, d'en être forcé d'en venir là. Et comme sur la route du retour quelqu'un me pressait  pour  me  dire,  ah  ben!  comment  est‐ce  que  c'était  au  temps  où  c'était  comme  un séminaire ? Je me suis dit, aujourd'hui je vais leur dire, pour l'avant‐dernière fois que je vous vois,  parce  que  je  vous  verrai  encore  une  fois,  bon  Dieu,  que  quelqu'un  vienne  dire  quelque chose! Là‐dessus je reçois une lettre de Monsieur Recanati. Je vous raconte pas d'histoire pour l'instant, je fais pas semblant de faire surgir du floor une intervention. Je dis simplement que j'ai reçu une lettre qui était d'ailleurs une réponse à une des miennes, Monsieur Recanati qui est là, qui m'a prouvé à ma grande surprise, n'est‐ce pas, qu'il avait entendu quelque chose de ce que j'ai dit cette année, alors je vais lui passer la ‐ 148 ‐ parole parce qu'il a à vous parler de quelque chose  qui  a  les  plus  étroits  rapports  avec  ce  que  j'essaie  de  frayer,  avec  la  théorie  des ensembles notamment, n'est‐ce pas, et avec la logique mathématique, il va vous dire laquelle. F. Recanati ‐ La lettre à laquelle le docteur Lacan vient de faire allusion était en fait quelques remarques et commentaires, sur trois textes de Peirce que je lui ai remis, non pas tant qu'il ne les connût pas, c'est évident, mais parce que ces textes, justement, différaient de  ce  à  quoi  il  avait  pu,  par  ailleurs,  faire  référence.  Il  s'agissait,  d'une  part,  de  textes  de cosmologie, et, d'autre part, de textes ayant rapport à la mathématique.

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Je vais tout d'abord préciser la teneur de ces trois textes avant d'en venir à la manière  dont  je  pourrai  en  parler.  Quant  à  la  mathématique,  Peirce  donne  une  critique  des définitions qu'il connaît des ensembles continus. Il examine trois définitions, nommément celle d'Aristote,  celle  de  Kant,  celle  de  Cantor,  qu'il  critique  toutes,  et  en  fonction  d'un  critère unique. Le critère, c'est qu'il voudrait que dans chaque définition soit marqué le fait même  de  la  définition,  puisque,  dit‐il,  à  définir  un  ensemble  continu,  on  n'est  pas  sans  le déterminer  d'une  certaine  manière  et  ceci  est  important  pour  le  résultat  de  la  définition;  le processus même de la définition doit être marqué quelque part, comme tel. Quant à la cosmologie, Peirce parle d'un problème à peu près similaire, d'une préoccupation  similaire  à  propos  du  problème  de  la  genèse  de  l'univers.  Son  problème,  c'est celui  de  l'avant  et  de  l'après.  On  ne  peut  accéder  à  ce  qu'il  y  avait  avant en faisant la simple opération analytique qui consiste à retirer à ce qu'il y a eu après, tout ce qui fait le caractère de cet après, puisque on n'aboutirait, par là, qu'à un après raturé et que précisément c'est sur le mode de cette rature que se constitue l'après, qui ne diffère que par une inscription précise, ici sur le mode de la rature de l'avant. Autrement dit, l'avant est en quelque sorte un après... ou plutôt l'après est un avant inscrit et l'on ne pourra absolument pas déduire l'avant de l'après puisque l'avant qui est inscrit dans l'après, c'est précisément l'après qui dans ce sens n'a plus rien à voir, justement, avec l'avant dont le propre est justement de n'être pas inscrit. Autrement dit, c'est l'inscription qui compte, je veux dire que l'avant‐ 149 ‐ ça n'est rien. C'est ce que dit Peirce, quand il parle de la genèse de l'univers : avant, il n'y avait rien, mais ce rien c'est quand même un rien, quelque chose de spécifique, ou plutôt justement, il n'est pas spécifique, parce que de toute façon il n'est pas inscrit, et on peut dire que tout ce qu'il y a eu après, c'est rien non plus, mais alors comme rien, c'est inscrit. Ce non‐inscrit en général qu'il va retrouver un peu partout, et pas seulement dans  la  cosmologie,  Peirce  l'appelle  le  potentiel  et  c'est  de  ça  que je vais dire quelques mots

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maintenant. Mais avant de ce faire, je voudrais dire quelques mots sur ma position ici qui est évidemment paradoxale, puisque je ne suis spécialiste de rien et pas plus de Peirce que d' un autre, et que tout ce que je vais dire sur cet auteur et sur d'autres, puisque je vais parler d'autres, sera ce que je peux reprendre du discours que tient le docteur Lacan. Dans ma parole même,  je  conserve  mon  statut  d'auditeur.  Et  comment  cela  est‐il  possible?  Justement  à  ne signifier dans mon discours à moi, que le fait d'avoir écouté. Ceci pose le problème de savoir à qui m'adresser. Car évidemment, si je m'adresse à ceux qui, comme moi, ont écouté, ça ne leur servira à rien, et si je m'adresse à ceux qui n'ont pas écouté, je ne pourrai qu'inscrire le rien de leur non‐écoute et permettre par là une élaboration qui évidemment s'en servira dans sa suite et qui n'aura plus rien à voir avec le rien pur qui était au début. En l'occurrence, donc, ça ne changera rien, et c'est en tant que mon intervention d'auditeur ne dérange rien, que je peux effectivement représenter l'auditoire. Puisque,  somme  toute,  toutes  les  interventions  d’Aristote  ne  sont  que supposées dans le discours de Parménide, et que, justement, plus vite c'est terminé, le mieux c'est, généralement, quant aux interventions d'Aristote, plutôt, pour qu'il puisse lui‐même tenir un véritable discours, il faut qu'à son tour, il ait un auditeur muet à qui il puisse s'identifier, ce qui explique que l'autre, Aristote, dans la Métaphysique dit Nous platoniciens, car c'est après que  Platon  a  parlé,  ou,  si  on  veut,  que  Parménide  a  parlé  pour  l'autre,  qu'il  peut  lui‐même commencer à le faire. Vous voyez ici le paradoxe; mais comme ce paradoxe n'est pas mon fait, je laisse au docteur Lacan de le commenter après, parce que je n'en puis rien dire quant à moi. On ne peut pas, dit Peirce, opposer le vide, le 0, au quelque chose, car le 0 est quelque chose, c'est bien connu. Le vide représente quelque ‐ 150 ‐ chose et Peirce dit qu'il fait partie de ces concepts secondants, concepts importants chez Peirce et que je reverrai un peu dans la suite. Il n'est pas une monade, comme vide inscrit, mais il est relatif. En effet, si l'on pose ce vide, on l'inscrit. En l'occurrence, l'inscription de l'ensemble vide peut donner ceci: {Ø}.

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Ceci  se  reconnaît  pour  être  l'ensemble  vide  considéré  comme  un  élément  de  l'ensemble  des parties de l'ensemble vide. Donc, si le vide se constitue comme Un et si l'on voulait répéter un peu l'opération et faire l'ensemble des parties de l'ensemble des parties de l'ensemble vide, on aurait  vite  quelque  chose  comme  ça:  {Ø,  {Ø}},  ce  qui  donne  à  peu  près  ça:  {{Ø}}  2,  et  ceci  se reconnaît pour pouvoir très bien représenter le 2. Aussi bien ceci' peut‐il représenter le Un. C'est par là qu'on est amené à refaire cette remarque que, bien sûr, c'est la répétition  d'une  inexistence*  qui  peut  fonder  bien  des  choses,  et  notamment,  la  suite  des nombres entiers en l'occurrence, mais ce qui intéresse Peirce dans cette remarque, c'est que, ce  qui  se  répète,  ce  n'est  pas  l'inexistence  comme  telle,  ou  plutôt  pas  exactement,  c'est l'inscription de l'inexistence, en tant que l'inexistence se marque de cette inscription. Et c'est ce qu'il développera à bien des reprises, dans plusieurs textes. Je vais vous en parler. On  rejoint  là  son  propos  mathématique.  Quant  on  veut,  dit‐il,  définir  un système  où  cette  inexistence  est  répétée,  il  faut  préciser  qu'elle  est  répétée  comme  inscrite. C'est  au  départ  qu'il  y  a  une  inscription  d'une  inexistence.  Et  ceci  est  très  important  pour  la logique.  Le  quanteur  universel,  tout  seul,  ne  saurait  rien  définir.  Le  quanteur  universel,  pour Peirce, est quelque chose de secondant*, aussi paradoxal que cela paraisse, comme il le dit, il est relatif à quelque chose. Ce qui fonde ce quanteur, c'est la néantisation préalable et inscrite des variables4 qui le contredisent. Ainsi, d'un point de vue purement méthodologique, Peirce s'attaque à Cantor. Cantor a tort parce que sa définition du continu renvoie nommément à tous les points de l'ensemble. Peirce  précise  qu'il  faut  faire  varier  la  définition  d'un  point  de  vue  logique. Une  ligne  ovale  n'est  continue,  que  parce  qu'il  est  impossible  de  nier  qu'au  moins  un  de  ses points  doit  être  vrai  pour  une  fonction  qui  ne  caractérise  absolument  pas  l'ensemble.  Par exemple, quand il s'agit de passer de l'extérieur à l'intérieur, il faut nécessairement passer par l'un des points du bord. ‐ 151 ‐ Ceci  est,  en  quelque  sorte,  une  approche  latérale.  On  ne  peut  pas  poser

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comme  ça  le  quanteur  universel,  il  faut  passer  par  une  néantisation  préalable,  et  qui  passe, elle‐même,  par  une  fonction  préalable.  La  négation,  ici,  est  elle‐même  érigée  en  fonction  et l'ensemble des ensembles pertinents pour cette fonction, en l'occurrence dans la mesure là où il est impossible de nier etc. est l'ensemble vide qui inscrit la négation comme impossible. Le même type d'exemple pourrait être pris en topologie éventuellement. Si l'on écoutait Peirce, le théorème des points fixes devrait s'énoncer comme suit – je vais l'écrire –   $x.  {‐(‐$x  .  ‐Fx)}.  Il  est  impossible  de  nier  que  dans  une  déformation  d'un disque  sur  son  bord,  au  moins  un  point  échappe  à  la  déformation  qui  l'autorise,  par  le  fait même d'y échapper. J. Lacan ‐ Recommencez bien ça. F.  Recanati  ‐  Le  théorème  des  points  fixes,  si  on  prend,  par  exemple,  quelque  chose comme  un  disque,  il  s'agit,  en  quelque  sorte,  il  s'agit  de  déformer  de  manière  continue  un disque sur son bord. Il est certain, et c'est donné comme théorème, qu'au moins un point du disque échappe à la déformation, c'est‐à‐dire reste fixe, et que c'est par ce fait qu'il y a ce point qui reste fixe qu'on peut effectuer la déformation générale. Sans quoi ce ne serait pas possible, et ici, il y a évidemment contradiction. Disons qu'il y a une liaison très nette entre ce point qui échappe à la fonction qu'il autorise. J.  Lacan  ‐  Ça,  c'est  un  théorème  démontré.  Il  n'est  pas  seulement  démontrable,  il  est démontré.  D'autre  part,  ce  théorème  se  symbolise,  vous  pouvez  peut‐être  le  commenter, comment il est symbolisé par ce il existe x, car c'est une formule qui est très près, en somme, de celle que j'ai l'habitude d'inscrire, il existe x tel qu'il faille nier qu'il n'y a pas de $x, qu'il faille nier qu'il n'y a pas d'existence de x, tel que Fx soit nié 5. F. Recanati ‐ Il y a bien une double négation, certes, mais les deux négations ne sont pas exactement  les  mêmes,  elles  ne  sont  pas  équivalentes.  Et  d'autre  part,  surtout  cette  double négation,  dans  la  mesure  où  elle  est  inscrite,  c'est  pas  la  même  chose  que  de  l'affirmer simplement.  On  aurait  pu  affirmer.  Là,  c'est  pour  ça  que  j'ai  cité  au  début  la  critique  du Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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quanteur universel en quelque sorte comme donné comme ça. S'il est le produit d'une double négation, cette première négation non inscrite, d'après lui, elle porte sur une négation érigée comme fonction Par ‐ 152 ‐ exemple : les points ne restent pas fixes. Eh bien, il y a un point qui, justement, échappe à cette fonction, et à ce titre là, la nécessité est avant tout de les inscrire. C'est pourquoi je l'ai fait là. Et il faudrait marquer, peut‐être d'une manière spécifique ce que j'ai  dit  être  une  impossibilité.  Mais  en  même  temps,  ici,  c'est  simplement  ici  l'ensemble  vide posé comme seul ensemble fonctionnant pour la fonction de la négation. J. Lacan ‐ Je crois que ce qu'il faut ici souligner c'est ceci que la barre portée ici sur les deux  termes  chacun  comme  nié  est  un  il  n'est  pas  vrai  que,  un  il  n'est  pas  vrai  que fréquemment utilisé en mathématiques, puisque c'est le point‐clé, c'est ce à quoi fait aboutir la démonstration  dite  de  la  contradiction.  Il  s'agit,  en  somme,  de  savoir  pourquoi,  en mathématiques, il est reçu qu'on puisse fonder, mais seulement en mathématiques, parce que partout ailleurs, comment pourriez‐vous fonder quoi que ce soit d'affirmable sur un il n'est pas vrai que ? C'est  bien  là  que  l'objection  vient  dans  l'intérieur  des  mathématiques  à  l'usage  de  la démonstration  par  l'absurde.  La  question  est  de  savoir  comment,  en  mathématiques,  la démonstration par l'absurde peut fonder quelque chose, qui se démontre en effet comme tel de  ne  pas  mener  à  la  contradiction.  C'est  là  que  se  spécifie  le  domaine  propre  des mathématiques. Alors c'est sous cet il n'est pas vrai que ‐ il s'agit de donner le statut de la barre négative  qui  est  celle  dont  j'use  en  un  point  de  mon  schéma,  pour  dire  que  ça,  c'est  une négation, ‐$X . ‐Fx , il n'existe pas de x qui satisfasse à ceci, Fx nié. F. Recanati ‐ Dans les termes de Peirce, cette barre‐là est ce qui vient en premier, qui est la première inscription. Parce qu'il dit, le potentiel ‐et ça j'allais y revenir dans le cours parce que  c'est  un  concept  qui  est  finalement  assez  élaboré  ‐  c'est  le  champ  d'inscription  des impossibilités, mais avant que des impossibilités, des impossibilités non‐inscrites encore, c'est le champ des impossibilités possibles. Et dans ce champ, quelque chose vient le subvertir par ce

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trait, en quelque sorte, qui est ici impossibilité, qui est une espèce de coupure, coupure qui est faite à l'intérieur d'un domaine qui, auparavant, est en quelque sorte unique et c'est pour ça que,  dit  Peirce,  il  faut  inscrire  la  première  impossibilité  d'abord.  Ça,  ça  détermine  tout.  Et ensuite,  éventuellement,  la  négation  et  toutes  ces  spécifications‐là  continuent  à  déterminer, mais c'est déjà là à l'intérieur, de l'impossible.‐ 153 ‐ Autrement dit, il dit qu'il y a deux champs; il y a d'une part le champ du potentiel, qui est l'élément du pur 0, on pourrait dire du pur vide, mais ça, j'y reviendrai, et, d'autre part les impossibles qui sont ceux qui naissent du potentiel, mais pour s'y opposer très nettement, et à l'intérieur des impossibles on peut dire des choses comme ça, c'est‐à‐dire: il n'existe pas F x tel que non Fx, ou il existe x tel que non Fx. Mais il fait une opposition de ces deux champs comme, fondamentalement, s'opposant, l'un  étant  l'élément  du  pur  0,  l'autre  étant  l'élément  que  je  dirai  du  0  de  répétition,  et  c'est là‐dessus que je voudrais arriver. J. Lacan ‐ Vous admettez, par exemple, que je transcrive tout ce que vous avez dit en disant que le potentiel égale le champ des possibilités comme déterminant l'impossible. F.  Recanati  ‐  Comme  déterminant,  mais  je  précise  tout  de  suite  qu'il  a  dit,  c'est  ce champ  des  possibilités  qui  détermine  l'impossible  mais  pas  au  sens  de  Hegel,  il  faut  faire attention,  dit‐il  lui‐même,  ça  le  détermine  non  pas  nécessairement,  mais  potentiellement, c'est‐à‐dire  qu'on  ne  peut  pas  dire,  nécessairement  ça  devait  arriver;  on  remarque  que  c'est arrivé;  on  sait  que  c'est  ce  potentiel  qui  a  déterminé  cet  impossible,  mais  non  pas nécessairement, on est d'accord. Donc c'est exactement ce que je voulais dire le potentiel... J.  Lacan  ‐  On  pourrait  peut‐être  le  transcrire  comme  ça  :  potentiel  =  champ  des possibilités comme déterminant l'impossible F.  Recanati  ‐  Donc,  c'est  avec  cette  sorte  de  considération  que  Peirce  construit  le concept  de  potentiel.  C'est  donc  le  lieu  où  s'inscrivent  les  impossibilités,  c'est  la  possibilité générale  des  impossibilités  non  effectuées,  c'est‐à‐dire  non‐inscrites.  C'est  le  champ  des

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possibilités comme déterminant les impossibilités. Mais il ne comporte, on vient de le dire, par rapport aux inscriptions qui s'y produisent, aucune nécessité, ce qui signifie notamment, pour un problème mathématique, que du 2 on ne peut pas rendre compte rationnellement, au sens de Hegel, c'est‐à‐dire nécessairement. Le 2 est venu, on ne peut dire d'où il est venu, on peut simplement le mettre en rapport avec le 0, avec ce qui se passe entre le 0 et le 1, mais de dire pourquoi il est venu, impossible. Le potentiel permet ça, de définir le paradoxe du continu, et ça, c'est dans un texte de Peirce ‐ je cite ça, mais en fait, je l'ai pas regardé de bien près donc je ne le développerai pas ‐ si un  point  d'un  ensemble  ‐  154  ‐continu  potentiel  se  voit  conférer  une  détermination  précise, une inscription, une existence réelle, alors la continuité, elle‐même, est rompue. Et ceci c'était intéressant non pas du point de vue du continu, mais du point de vue du potentiel. C'est que le potentiel  existe  vraiment  comme  potentiel  et  que  dès  lors,  qu'il  s'inscrive  d'une  manière  ou d'une autre, il n'y a évidemment plus de potentiel, c'est‐à‐dire qu'il est lui‐même produit d'un impossible qui est issu de lui‐même. X. ‐ Là, Cantor a tort! F.  Recanati  ‐  Pour  ce  qui  est  de  la  cosmologie,  le  0  absolu,  le  pur  néant,  comme  dit Peirce, est différent du 0 qui se répète dans la suite des entiers. Il n'est autre, ce 0 qui se répète dans  la  suite  des  entiers,  que  l'ordre  en  général  du  temps,  et  j'y  reviendrai,  tandis  que  le  0 absolu, c'est l'ordre en général du potentiel. Ainsi le 0 absolu a une dimension propre. Et Peirce essaie  d'insister  pour  que  cette  dimension  soit  inscrite  quelque  part,  soit  au  moins  marquée, soit présentée dans les définitions mathématiques. Le problème est évidemment... J. Lacan ‐ Là, Cantor n'est pas contre. F.  Recanati  ‐...  comment  peut‐on  passer  d'une  dimension,  celle  du  potentiel  par exemple, à l'autre, que je dirai celle de l'impossible ou celle du temps, tout ce qu'on voudra. Peirce  présente  ainsi  ce  problème  :  comment  penser  non  temporellement  ce  qu'il  y avait avant le temps ? Ça rappelle, certes, Spinoza et Saint Augustin, mais ça rappelle surtout

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les  empiristes.  Et  ici,  je  dois  dire  que  on  a  souvent  remarqué  que  Peirce  a  repris  le  style  des empiristes et leurs préoccupations. Mais pour situer véritablement l'originalité de Peirce, on n'a jamais rapporté ça aux empiristes, on n'a jamais cherché ce qui, chez eux, a pu préparer tout ça.  Or  pourtant,  ces  deux  dimensions,  l'une  potentielle  et  l'autre,  si  l'on  veut,  temporelle,  ou plutôt, une dimension du 0 absolu, l'autre du 0 de répétition, étaient présentes dès le début de l'épopée empiriste. Et c'est là‐dessus que je voudrais dire un petit mot pour montrer comment on peut le dégager. J. Lacan ‐ Dites‐le bien, tonitruez‐le! F. Recanati ‐ Je ferai cela et après je reviendrai à la sémiotique de Peirce en rapport avec tout ça. Oui, l'objet de la psychologie empirique ‐ c'est un premier point qu'on a fait exprès, à chaque fois, d'évacuer ‐ c'est les signes et rien ‐ 155 ‐d'autre, c'est le système des signes. Il s'agit d'une extension, on peut le dire, du système quaternaire de Port Royal, telle que, somme toute, de  Saussure  aussi  n'en  est  qu'une  extension  à  la  limite,  la  chose  comme  chose  et  comme représentation, le signe comme chose et comme signe, l'objet du signe comme signe étant la chose comme représentation. C'est la même chose que dit de Saussure ‐ je le disais mais je ne le  développerai  pas  ‐  le  signe  comme  concept  et  comme  image  acoustique.  Seulement,  on  a évacué avec la scolastique le problème en général de la chose en soi, et on a même été jusqu'à voir  dans  le  monde  ‐et  ça,  avec  toutes  les  théories  du  grand  livre  du  monde  ‐  le  signe  de  la pensée. Dès lors, on aboutit à quelque chose comme ça, le monde comme représentation, en tant  que  le  monde,  on  ne  peut  le  connaître  que  comme  représentation,  remplace  la  chose, dans  le  système  quaternaire  du  signe,  et  la  pensée  du  monde  en  général  remplace  la représentation, ce qui équivaut à mettre face à face pensée du monde/monde de pensée. Or, il est évident que la pensée du monde et le monde de pensée qui diffèrent peut‐être par certains côtés, c'est la même chose. Alors  il  y  a  un  problème  pour  le  système  quaternaire  parce  qu'il  y  a  une  dualité

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irréductible dans le système quaternaire, il faut soit l'abandonner, soit le changer, on sait que Berkeley  l'abandonne  en,  justement,  établissant  un  système  d'identité  entre  la  pensée  du monde et le monde de pensée; quant à Locke, il le change. Quand il dit, c'est, et je m'excuse de m'appesantir un peu sur cette introduction, ce qu'il dit c'est, les représentations, les idées, ne représentent pas les choses, elles se représentent entre elles. Ainsi les idées les plus complexes représentent  les  plus  simples.  Il  y  a  des  facultés,  par  exemple,  de  représentation  des  idées entre elles, et c'est très développé, il y a toute une topique qui est à peu près ce qu'on en a dit, une hiérarchie des idées et des facultés. Mais ce sur quoi je voudrais, justement, appuyer un peu, et qui est ce qui n'a pas été remarqué par Locke, et qui est précisément le plus intéressant, puisque ça permet Condillac et que  Condillac  par  là  précède  en  quelque  sorte  Peirce,  c'est  qu'il  y  a  une  autre  faculté  pour Locke,  qui  permet  tout  ça.  Parce  que  comment  ça  se  passe,  ça  fonctionne  tout  seul apparemment, il faut quelque chose pour que ça fonctionne le système. Et il y a une nouvelle faculté, une nouvelle opération qu'il appelle ‐ et ‐ 156 ‐ qu'on n'a jamais repérée parce qu'elle n'est  pas  dans  ses  classifications,  elle  est  toujours  dans  les  notes  ‐  observation.  L'observation qui est quelque chose qui fonctionne tout seul, qui marche à tous les niveaux, qui se retrouve partout  et  qui  est  aussi  intrinsèque  à  tous  les  éléments,  quelque  chose  d'assez incompréhensible, et qui est à la fois le processus de la transformation et le milieu, l'élément en général du transformé. C'est à la fois le milieu... par cette observation, en quelque sorte, une idée  simple  se  transforme  en  image  d'elle‐même,  c'est‐à‐dire  en  idée  complexe  puisque  son objectivité  est  placée  à  ses  côtés  dans  l'idée,  et  dans  cette  idée  générale  par  où  elle  est transformée,  il  y  a  une  inscription,  il  y  a  connotation  de  l'inscription  de  sa  transformation  en image,  c'est‐à‐dire  l'idée,  une  fois  qu'elle  est  transformée,  c'est  en  quelque  sorte  qu'elle  est inscrite, c'est en ça qu'elle devient une idée complexe et non plus une idée simple. Alors,  tout  le  problème  à  cet  endroit,  c'est,  qu'est‐ce  qui  rend  ça  possible  ?  Soit, qu'est‐ce  qu'il  y  avait  au  départ,  qu'est‐ce  qui  se  transforme  au  départ,  à  partir  de  quoi  on

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transforme  pour  obtenir  la  première  cause?  Qu'est‐ce  qui  est  l'avant  premier,  en  quelque sorte? Et Locke le pose en ces termes quand il parle de sensation irréductible d'une réflexion originaire.  Si une réflexion est originaire, qu'est‐ce qui est réfléchi qui soit pré‐originaire. Soit quel est le pré‐originaire, soit qu'est‐ce qui permet, à proprement parler, qu'est‐ce qui permet cette faculté ? Et là, il y a Condillac qui prend la relève. Sa méthode était absolument exemplaire. Il va cerner ce quelque chose qu'il a vu chez Locke, ce quelque chose d'inatteignable, en lui donnant un  nom,  en  le  faisant  fonctionner  comme  une  inconnue  dans  une  équation.  Et  par  la  suite, quand les auteurs ont voulu critiquer Condillac, ils ont dit que son système, c'était pas du tout uniquement  de  la  psychologie,  c'était  de  la  logique,  profondément,  qu'il  en  avait  fait  un système logique, ce système où il n'y avait pas de contenu etc., vous voyez, justement, c'est là l'intérêt de Condillac. Et notamment cette sensation, dont il dit que tout dérive, au moins dans un  de  ses  traités  majeurs,  cette  sensation  là,  finalement,  n'est  rien,  à  aucun  moment  il  ne  la définit précisément, au contraire, tout le développement qu'il en donne, tout ce qu'il montre en dériver, est une espèce de contribution à sa définition. Mais ce qui permet, à proprement ‐157 ‐ parler, et tout le reste en dérive, tout ce qui est à proprement parler les attributs de la sensation, tout ce qui permet cette attribution, c'est ce qu'il indique comme l'élément 0 qui est toujours donné au départ, toujours donné dans la sensation, et dont il se demande ce que c'est, et on va s'interroger avec lui. Il va caractériser, pour essayer d'atteindre cet élément irréductible, tout ce qui se passe avec l'aide de cet élément, mais avec plus que cet élément, c'est‐à‐dire en un mot, comme il dit, tout ce qui se passe dans l'entendement. Avec ça, on va pouvoir arriver à voir ce qui fonde véritablement l'originalité de la sensation, si tant est que c'est de la sensation que dérive tout ce  qui  se  passe  dans  l'entendement.  Or,  le  propre  de  l'entendement,  dit‐il,  et  ce,  dans  son premier essai ‐ j'insiste parce qu'il y a eu une petite divergence après, il s'est éloigné de cette idée  qui  est  évidemment  son  originalité  la  plus  grande  ‐  le  propre  de  l'entendement,  c'est

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l'ordre, c'est la liaison en général, liaison comme liaison des idées, liaison des signes, liaison des besoins, en fait, c'est toujours une liaison des signes, c'est toujours la même chose. Chez l'homme, l'ordre fonctionne tout seul, dit‐il, et il s'en explique un peu, tandis que chez  les  bêtes,  il  faut,  pour  mettre  l'ordre  en  branle,  une  impulsion  extérieure  ponctuelle,  et Condillac précise, entre les hommes et les bêtes, et c'est une assez belle phrase qu'il dit, entre les  hommes  et  les  bêtes,  il  y  a  les  imbéciles  et  les  fous.  Les  uns  n'arrivent  pas  à  accrocher l'ordre,  il  s'agit  des  imbéciles,  systématiquement  ils  n'arrivent  pas  à  accrocher  l'ordre,  et  les autres  n'arrivent  plus  à  s'en  détacher.  Eux,  ils  sont  complètement  noyés  dans  l'ordre,  ils n'arrivent plus à prendre de distance, ils n'arrivent plus à s'en détacher. L'ordre,  en  général,  c'est  ce  qui  permet  de  passer  d'un  signe  à  un  autre.  C'est  la possibilité d'avoir une idée de la frontière entre deux signes. Et Condillac a une conception du signe,  mais  comme  toujours,  impropre,  toujours  une  métaphore,  et  il  le  dit,  cette  fois, nommément  dans  une  courte  étude,  où  il  fait  l'apologie  des  tropes,  reprenant  peut‐être,  je n'en suis pas sûr, des termes de Quintilien. Toujours  est‐il  que  pour  lui,  un  signe,  c'est  ce  qui  vient  remplir  l'intervalle  entre  deux autres signes. Dans ce sens, dans un signe, qu'est‐ce qui est considéré? Ce sont les deux autres signes  limitrophes,  au  moins  deux  qui  sont  considérés,  mais  pas  comme  signes  en  tant  qu'ils pour  ‐158‐  raient  entraîner  une  représentation,  du  point  de  vue  de  leurs  bords  à  eux, c'est‐à‐dire  du  point  de  vue  formel.  Et  il  précise  bien  que  ça  ne  peut  pas  être,  à  proprement parler,  des  représentations,  mais  uniquement  des  signes,  puisqu'il  dit,  il  n'y  a  pas  de représentation  formelle,  il  n'y  a  pas  de  représentation  abstraite,  il  y  a  toujours  une représentation  qui  représente  une  représentation,  c'est‐à‐dire  qu'il  y  a  toujours  une médiatisation de la représentation du signe, mais jamais une immédiatisation du contenu, par exemple.  Comme  il  dit  lui‐même,  l'image  d'une  perception,  sa  répétition,  n'est  que  sa répétition  hallucinatoire.  Il  dit  que  c'est  la  même  chose.  4n  ne  peut  pas  différencier  une perception et son image, et par là, il fait la critique de toutes les théories antérieures.

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Donc l'ordre, c'est ce que le signe représente, en tant que le substantifie un intervalle entre deux signes. Seulement, les signes en général sont censés, par toutes les théories dont lui hérite, Condillac, représenter quelque chose. Et ça, ça lui fait évidemment problème, il n'arrive à s'en dépatouiller, comment se fait la liaison entre le signe formel et sa référence en général ? Cette liaison elle‐même, dit Condillac pour s'en débarrasser, elle dérive de l'inconnu, elle dérive de la sensation. Alors,  l'inconnu  est  déjà  une  relation  entre  le  signe  comme  événement  et  le  signe comme inscription de l'événement et ça je précise, c'est pas Condillac qui le dit, mais il le laisse entendre, c'est Destutt de Tracy, son exégète, qui affirme ça, et je trouve que c'est pas mal. Et Maine de Biran qui, lui, était élève... J  Lacan  ‐  Les  deux  phrases  que  j'avais  commencé  à  écrire  tout  au  long  du  truc,  que certains ont peut‐être relevé sont directement l'énoncé que reproduit Recanati ici... F. Recanati ‐... Maine de Biran lui‐même, disciple de Destutt de Tracy, est d'abord nourri à cette différence entre l'événement et l'inscription de l'événement. Et on voit comme elle est le  pivot  de  toute  la  théorie.  Il  y  a,  dit‐il,  un  perpétuel  décalage  entre  l'inscription  et l'événement.  Ce  décalage,  dit  Maine  de  Biran,  vient  du  décalage  chez  l'être  parlant,  et,  je  ne plaisante pas, entre le sujet de l'énoncé et le sujet de l'énonciation. C'est dans les fondements de la psychologie de Maine de Biran, où il montre à peu près que, à se représenter le moi, dans la mesure où dans toute représentation, il y a déjà un moi, c'est‐à‐dire qu'à ce ‐159 ‐moment‐là, il y en a deux. Dès qu'on essaie de se représenter le je, ça veut dire qu'automatiquement, il y en a deux, ça veut dire qu'immédiatement il y en a deux, ça veut dire que médiatement il n'y en a jamais... qu'il n'y en a jamais un que médiatement. Pour  Condillac,  l'ordre  des  signes,  en  tant  que  l'ordre  des  signes  est  l'ordre  de  ce décalage, a comme modèle l'espace qu'il dit pluridimensionnel du temps, et je ne m'étale pas là‐dessus.  Le  temps  on  peut  dire  que  ce  n'est  que  la  répétition  infinie  des  ponctualités.  La ponctualité  comme  temps‐zéro  est  le  même  problème  qui  plus  haut  se  pose;  ce  n'est  pas  la

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même  ponctualité,  celle  qui  se  répète  dans  le  temps,  et  celle  dont  le  temps  est  issu.  La ponctualité‐zéro,  celle  dont  le  temps  est  issu,  la  ponctualité‐zéro  comme  transparence, précisément,  entre  l'inscription  et  l'événement.  La  ponctualité  qui  se  répète  dans  le  temps, toujours  pour  Condillac,  est  relativisée  à  être  considérée  dans  le  temps  comme  cette ponctualité‐là,  présente,  passée  ou  à  venir.  Elle  aussi  est  considérée  du  point  de  vue  de  ses bords, du point de vue de sa frontière. Le temps, plutôt qu'une série de ponctualités est donc la série  des  frontières  interponctuelles,  en  tant  que  la  frontière  est  justement  le  pointage  des bords respectifs de deux ponctualités ou aussi bien de deux signes. Il  y  a  donc  la  même  différence  entre  la  ponctualité  absolue  et  le  temps  qu'entre l'ensemble  vide  et  l'ensemble  de  ses  parties.  C'est  l'inscription  du  zéro  qui  est  élément  de celui‐ci, de même que c'est l'inscription de la ponctualité qui est l'élément du temps. Ainsi il y a une  faille  qui  est  donnée  au  départ  de  toute  cette  théorie  et  que  Maine  de  Biran  essayait peut‐être  de  mieux  discerner.  Le  système  des  signes  n'est  que  la  répétition  infinie  de  cette faille, en tant que telle, pure faille, et cela se répète dans tous les écrits des Empiristes, elle sort de l'expérience et de l'investigation de leur école, c'est‐à‐dire, on n'en parle pas. Condillac, lui aussi, ça lui arrive rarement, parle de la nature humaine à un moment en disant  qu'il  se  demanderait  bien  comment,  au  début,  ça  se  fait  cette  relation  et  cet  ordre, pourquoi  puisque,  justement,  il  est  raté,  l'ordre  entre  l'inscription  et  l'événement,  pourquoi puisque c'est raté, puisque ça colle pas, pourquoi, quand même ça existe? Pourquoi il y a une inscription  que  de  ce  qui  n'est  que  du  zéro?  C'est  évidemment  son  problème,  et  à  ce moment‐là  il  répond,  après avoir fait un petit morceau de bravoure, je n'en sais rien, c'est la nature humaine. ‐ 160 ‐ C'est cette faille en général qui permet l'auto‐motricité du système des signes, selon Condillac, dont il a dit, le système des signes, là, ça marche tout seul, tandis que dans son Traité des Animaux il raconte des tas de trucs pour montrer comment, chez les bêtes, il y a également un système des signes et comment il est sous la dépendance de tous les objets extérieurs, sous la dépendance de tous les [...]

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On rejoint par là la sémiotique de Peirce dont on était parti. Peirce appelle phanéron du mot grec : fa?e???, l'ensemble de tout ce qui est présent à l'esprit, c'est d'ailleurs, à peu près, le sens de phanéron, réel ou pas, l'immédiatement observable. Et il part de là, il décompose les éléments  de  phanéron.  Il  y  a  trois  éléments  dans  le  phanéron,  indissociables,  qu'il  appelle, d'une  part  ce  qu'on  pourrait  traduire  par  le  primant,  la  monade  en  général,  je  crois  qu'il emploie  le  mot  monade,  élément  complet  en  lui‐même,  d'autre  part  le  secondant,  force statique,  opposition,  tension  statique  entre  deux  éléments,  c'est‐à‐dire  que  chaque  élément, immédiatement,  évoque  cet  autre  avec  quoi  il  est  en  relation  et  c'est  en  quelque  sorte  un ensemble,  un  ensemble  absolument  indissociable.  Et  le  plus  important,  c'est  le  tentant, élément immédiatement relatif à la fois à un premier et à un troisième et Peirce précise, toute continuité, tout procès en général, relève de la ternarité. A partir de là, à partir de cette conception de la ternarité, qu'on peut montrer dériver de ses théories astronomiques, qu'il a produit au début de sa vie, mais enfin ça je n'en dis mot. J. Lacan ‐ Peirce as astronomer.. . F. Recanati ‐. . . donc à partir de cette ternarité il construit une logique qui se spécifie en sémiotique, Logic of semiotic, la sémiotique elle‐même se spécifiant à certains niveaux comme rhétorique. Et ça c'est important pour Peirce. Tout tient dans sa définition du signe en général, le  signe,  il  l'appelle  representamen,  je  suis  désolé  de  citer,  «  C'est  quelque  chose  le representamen, qui, pour quelqu'un, tient lieu d'une autre chose, d'un certain point de vue ou d'une certaine manière. » Là‐dedans, il y a quatre éléments, pour quelqu'un est le premier, et je re‐cite  Peirce:  «  Cela  signifie  que  le  signe  crée  dans  l'esprit  du  destinataire  un  signe  plus équivalent, ou même plus développé. » Le deuxième point découle de celui‐là, la réception du signe est donc un deuxième signe fonctionnant comme interprétant. ‐ 161 ‐

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Troisièmement,  la  chose  dont  le  signe  tient  lieu  est  dite  «  son  objet  ».  C'est  dans  ces trois éléments‐là qui feront les trois sommets du triangle sémiotique. Le quatrième terme qui vient est plus discret mais non moins intéressant. Quelqu'un dans la salle ‐ C'est de la connerie! J. Lacan ‐ Vous croyez que Peirce a tort, vous aussi ? [s'adressant à la personne qui est intervenue à plusieurs reprises]. La personne répond ‐ Je pense qu'il s'allonge. J. Lacan ‐ Ça veut dire quoi, ça ? De toute manière c'est obscène, alors! F. Recanati ‐ Le quatrième terme, plus discret, c'est ce que Peirce appelle le ground. Le signe  tient  lieu  de  l'objet,  non  absolument  mais  en  référence  à  une  espèce  d'idée  appelée  le ground, c'est‐à‐dire le sol, le fond de la relation du signe et de l'objet. Ces quatre termes, dans leur ensemble définissent trois relations. Et ces trois relations sont les objets respectifs des trois branches de la sémiotique. Première  relation,  la  relation  signe‐fond,  sign‐ground.  C'est  la  grammaire  pure  ou spéculative, dit Peirce. II s'agit de reconnaître... J. Lacan ‐ Parce qu'on n'a pas inventé la grammaire spéculative il y a quelques années!... comme  Monsieur  [s'adressant  à  la  personne  qui  est  déjà  intervenue]  voudrait  nous  le  faire croire et... F.  Recanati  ‐  Il  s'agit  de  reconnaître  ce  qui  doit  être  vrai  du  signe  pour  avoir  du  sens, l'idée, en général est la focalisation du representamen sur un objet déterminé selon le ground ou  le  point  de  vue.  On  voit  donc  que  la  signification  s'enlève,  en  quelque  sorte,  sur  un  fond

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différencié  et  que  le  ground,  la  détermination  du  ground  c'est  presque  la  détermination  du premier point de vue qui détermine l'inscription, tout ceci sur du potentiel. C'est‐à‐dire que le ground en général, c'est déjà le potentiel. De même, le representamen est, par rapport à son fond, la détermination d'un certain ‐162 ‐ point de vue qui commande le rapport à l'objet. Le ground est donc l'espace préliminaire de l'inscription. La  deuxième  relation,  representamen‐objet,  c'est  le  domaine  de  la  logique  pure,  pour Peirce.  C'est  la  science  de  ce  qui  doit  être  vrai  du  representamen  pour  qu'il  puisse  tenir  lieu d'un objet. La  troisième,  qui  est  la  plus  importante  pour  ce  que  nous  nous  proposons  ici,  c'est  la relation  entre  le  representamen  et  l'interprétant  que  Peirce  appelle  avec  génie  la  rhétorique pure, qui reconnaît les lois. Ça fonctionne au niveau des lois, selon lesquelles un signe donne naissance à un autre signe qui le développe selon le cursus de l'interprétant qu'on va voir. Et cette question de la rhétorique pure, Peirce l'aborde à l'aide de son triangle sémiotique. Je vais préciser chacun de ses termes pour qu'on saisisse mieux. Quelqu'un dans la salle ‐ Miroir! F.  Recanati  ‐  Je  suis  Peirce  pour  ce  qui  est  de  cette  relation.  «  Le  representamen, premier, a une relation primitive à un deuxième, l'objet. » L'objet dont le deuxième, le signe, est donné d'abord. « Mais cette relation peut déterminer un troisième, l'interprétant à avoir la même  relation  à  son  objet  que  lui‐même  entretient.  »  Autrement  dit,  la  relation  de l'interprétant avec l'objet est commandée à être, par la relation du representamen avec l'objet, à être la même relation. La même du point de vue de l'ordre, mais différente cependant, différente, c'est‐à‐dire plus spécifiée, c'est‐à‐dire, d'une certaine manière, on a un peu réduit le champ des possibilités de ce signe qui vient, et comme ça, ça continue à l'infini, on le réduit de plus en plus, on va voir ça. Le ground est absent ici, détermine la relation du representamen à l'objet lui‐même. Et

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la  représentation  du  representamen  à  l'objet  détermine  comme  répétition  la  relation  du représentant à l'objet qui détermine comme répétition elle‐même ‐ qu'est‐ce que je disais ? J'ai dit du représentant ? Oui donc le representamen‐objet détermine l'interprétant‐objet. Et d'une certaine manière on peut dire, et Peirce le dit, que l'objet de la relation entre l'interprétant et l'objet, ce n'est pas exactement l'objet, qui est objet de l'interprétant, mais c'est l'ensemble de cette  relation,  c'est‐à‐dire,  d'une  part,  tout  ça  ‐  R‐I.‐O.  ‐  c'est  l'objet  de  ça,  I.,  et  que,  d'autre part ça, I.‐O., ça doit répéter ça, pour objet. Et on pourra prendre un exemple, Peirce prend un exemple6.‐ 163 ‐ J. Lacan ‐ C'est ce que je traduis en disant que l'existence, c'est l'insistance. F. Recanati ‐ Je veux dire que tout le problème, c'est le début. C'est ce qui se passe entre le  representamen  et  l'objet.  Or,  justement,  il  est  impossible  de  rien  dire  sur  ce  qui  se  passe là‐dessus. Tout ce qu'on sait, c'est que ça, R.‐O., ce qui se passe là‐dedans, entre les deux, ça entraîne tout le reste. Je vais finir par inscrire le reste parce que ça, I., ça se continue à l'infini. Dès qu'on veut savoir, dès que... pour que ça, ça ait du sens, R.‐O., dit Peirce, le procès de signification il se fait à partir de là, pour que ça, ça ait du sens, il faut nécessairement que, du rapport, si on prend l'objet en tant que justice, et si on prend le representamen comme étant balance, il faut que justement que cette relation‐là, qui en soi, c'est rien, elle soit interprétée par ses interprétants. Ces interprétants, ça pourra être n'importe quoi, ça pourra être égalité, et  à  ce  titre  là,  la  relation,  en  général,  c'est‐à‐dire  de  l'interprétant  à,  ici,  R.‐O.,  va  être elle‐même  interprétée  par  un  deuxième  interprétant.  On  pourra  mettre  toute  une  liste,  on pourra mettre communisme, on pourra mettre ce qu'on voudra, et ça continue sans arrêt. Si bien qu'au départ, il y a toutes les données, il y a une espèce de ground, un fond qui est choisi à l'intérieur d'un fond indifférencié, et, à partir de là, il y a une tentative d'exhaustion absolument impossible, et il se trompe, à partir d'un premier écart qui est donné dans le fond.

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Le  triangle  sémiotique,  on  le  voit,  c'est  très  clair,  reproduit  la  même  relation  ternaire que vous aviez citée à propos des armoiries des Borromées. C'est‐à‐dire, et Peirce le dit, enfin il ne dit pas les armoiries des Borromées mais il emploie les mêmes termes, les trois pôles sont liés par cette relation d'une manière qui n'admet pas de relations duelles ‐ 164 ‐ multiples, mais une triade irréductible. Je le cite: « L'interprétant ne peut avoir de relation duelle à l'objet, mais à la relation que lui commande celle du signe‐objet qu'il ne peut avoir sous forme cependant identique mais dégénérée. La relation signe‐objet sera le propre objet de l'interprétant comme signe ». Donc, le triangle se développe en chaîne comme interprétation interminable, et le mot est  de  Peirce,  c'est  quand  même  fantastique  «  l'interprétation  interminable»,  comme expression!  [F.  Recanati  trace  au  tableau  des  traits  en  pointillés  reliant  O.  et  Il,  I2...  etc.], c'est‐à‐dire qu'à chaque fois c'est ce qu'on pourrait appeler un nouvel interprétant, à chaque fois. Ceci qu'il marque en pointillés, en quelque sorte, se voit affirmé comme objet ensuite pour le nouvel interprétant. Et ce triangle continue à l'infini. Dans l'exemple que j'ai pris, la relation égalité‐justice est du même ordre que la relation balance‐justice,  mais  ce  n'est  pourtant  pas  la  même.  Egalité  vise  non  seulement  justice,  mais aussi le rapport balance‐justice. Alors, pour revenir à Locke par exemple, on voit que justement c'est,  ceci  est  pris  comme  objet  d'une  interprétation,  mais  ce  qui  est  nouveau,  en  quelque sorte, dans le point de vue terminal, dans le résultat de l'interprétation, c'est que l'inscription de  l'objet  y  est  marquée  comme  telle,  parce  que,  justement,  le  rapport  en  général

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balance‐justice est mis à côté de l'objet lui‐même, à savoir la justice. Tel  est  le  modèle  du  procès  de  la  signification  en  tant  qu'il  est  interminable.  D'un premier  écart,  celui  qui  est  donné  par  un  premier  trait  à  l'intérieur  du  ground, representamen‐objet,  d'un  premier  écart  naissent  une  série  d'autres  et  l'élément  pur  de  ce premier écart était ce ground analogue au pur zéro. Ici encore surgit la double fonction du vide. Vu l'heure, je ne vais pas continuer parce qu'il y aurait peut‐être des tas d'exemples à prendre,  et  ce,  aussi  bien  un  peu  partout  dans  Peirce,  qu'un  peu  partout  dans  toutes  les théories, là j'ai pris l'empirisme, vous avez notamment cherché du côté de Berkeley, c'est une bonne idée parce que c'est très riche. On aurait pu prendre un peu n'importe quoi pour justifier ces exemples, mais ce ne serait que s'en tenir au commentaire. Lacan  a  dit  que  son  discours  permettait  de  redonner  sens  aux  discours  plus  anciens. C'est certainement le premier fruit qu'on peut en tirer. Mais le repérage de ce qui s'est produit en  général  comme  frayage,  sous  ‐165‐  la  plume  de  Peirce  par  exemple,  n'est  encore  qu'une inscription  dans  ce  qui  comptait  jusque  là  pour  du  beurre.  Jusque  là,  jusqu'à  Peirce,  jusqu'à Lacan, comme on voudra. Dorénavant, de ce qui était de cette inscription jusque là du zéro, doit naître une suite infinie et c'est à cette suite qu'il s'agit de faire place. J. Lacan ‐ Il a fallu que j'aille à Milan pour éprouver le besoin d'obtenir une réponse. Je trouve  que  celle  que  je  viens  d'obtenir  est  très  suffisamment  satisfaisante  pour  que  vous puissiez, pour aujourd'hui, vous en satisfaire aussi.

NOTES

1  ‐  Conférences  sur  le  Savoir  du  Psychanalyste  qui  se  tenaient  la  même  année  à Sainte‐Anne. 2 ‐ Le point d'interrogation a été rajouté par Lacan au tableau.

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3 ‐ Là probablement F Recanati désigne au tableau {Q)). 4  ‐  Toutes  les  séquences  de  phrases  ou  groupes  de  mots  soulignés  et  suivis  d'un astérisque  ont  été  pointés  par  Lacan  au  tableau.  Pour  la  dernière  phrase  Lacan  écrit  « néantisation préinscrite des variables ». 5 ‐ Si on lit au plus près de l'écriture mathématique précédente: il existe x tel qu'il faille nier qu'il n'y a pas d'existence de x tel que Fx soit nié.  6 ‐ Ces passages paraissent obscurs, voir Scilicet n° 4, pp. 61‐62. ‐ 166 ‐

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Leçon XI, 14 juin 1972 ...Seminario XIX O peor

Traducción de Palabreanteser para el Trabajo «Aun con el Atolondradicho» como una de las migajas. Es la traducción solo de la parte final de la lección. [Lacan, antes de comenzar, escribe en el tablero]  Que se diga como hecho permanece olvidado tras lo que se dice,  en lo que se

oye.              Este enunciado que parece una aserción por su forma, pertenece a lo modal por eso que él emite, de existencia  [...] Recaneti.‐ Ahí, Condillac toma el relevo. Su método era absolutamente ejemplar. El va a cernir algo que él ha visto en Locke, ese algo de inalcanzable, dándole un nombre, haciéndolo funcionar  como  una incógnita en una ecuación. Y más tarde, cuando los autores han querido criticar a Condillac, han dicho que su sistema no era para nada solamente de la psicología, era de  la  lógica,  que  profundamente,  había  allí  un  sistema  lógico,  un  sistema  en  el  que  no  habia contenido, justamente allí reside el interés de Condillac. Y en especial esa sensación, de la cual según  él  deriva  todo,  al  menos  eso  dice  en  uno  de  sus  tratados  mayores,  esa  sensación  ahi finalmente  no  es  nada,  en  ningún  momento  él  la  define  con  precisión,  al  contrario,  todo  el desarrollo que él hace, todo lo que muestra como derivado es una especie de contribución a su

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definición. Pero lo que permite,  propiamente hablar de los atributos de la sensación, todo lo que permite esa atribución, es eso lo que él indica como el elemento cero, presente desde el comienzo,  siempre  en  la  sensación  y  sobre  el  cual  se  interroga  lo  que  eso  es,  y  vamos  a interrogarnos con él.. Va a caracterizar para tratar de alcanzar ese elemento irreductible, todo lo que ocurre con la ayuda de ese elemento, pero con algo más todavía que ese elemento, es decir en una palabra, como él lo dice, todo lo que pasa en el entendimiento. Con eso, se podrá llegar a ver lo qué  funda  verdaderamente  la  originalidad  de  la  sensación,  si  tanto  que  es  la  sensación  de  la que deriva todo lo que pasa en el entendimiento. Entonces, lo propio del entendimiento, dirá en  su  primer  ensayo  —  insisto porque después hay una especie de pequeña divergencia y se alejará de esa idea que era realmente su máxima originalidad— lo propio del entendimiento es el  orden,  la  ligazón,  ligazón  como  ligazón  de  las  ideas,  ligazón  de  los  signos,  ligazón  de  las necesidades; de hecho es siempre una ligazón de signos, es siempre la misma cosa.  En el hombre el orden funciona solo, y se explica en ello un poco, mientras que en los animales,  es  necesario,  para  poner  el  orden  en  movimiento,  un  impulso  exterior  puntual,  y Condillac precisa, entre los hombres y los animales, y es con una bella frase que él dice, entre loshombres y los animales, hay los tontos y los locos. Los unos no llegan a capturar el orden, se trata  de  los  tontos,  y  los  otros  no  llegan  nunca  a  desasirse.  Ellos  quedan  completamente ahogados en el orden sin poder tomar distancia, ellos nunca llega a desasirse. El  orden  en  general,  es  lo  que  permite  pasar  de  un  signo  a  otro.  Es  la  posibilidad  de tener  una  idea  de  la  frontera  entre  dos  signos.  Y  Condillac  tiene  una  concepción    dell  signo, pero  como siempre impropia, siempre una metáfora. y él lo dirá, esta vez con todas las letras en un corto estudio, donde él hace la apología de los tropos, retomando quizá, no estoy muy seguro, términos de Quintilliano. ¿Para él un signo es lo que viene a completar el intervalo entre otros dos signos?. En ese sentido ¿en un signo qué es lo que es  considerado? Estos son los otros dos signos limítrofes, al

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menos  dos  que  son  considerados,  pero  no  como  signos  en  tanto ellos pudieran entrañar una representación desde el punto de vista de sus mismos propios bordes, es decir desde el punto de vista formal. Y el precisa  que eso no puede ser unicamente una representación de los signos porque él dice no hay representación formal, no hay representación abstracta, hay siempre una representación  que  representa  a  una  representación,  es  decir  que  hay  siempre  una mediatización  de  la  representación  del  signo,  pero  jamás  una  inmediatización  del  contenido, por  ejemplo.  Como  él  mismo  dice,  la  imagen  de  una  percepción,  su  repetición  no  es  sino  su repetición alucinatoria. El dice que es la misma cosa. No  se puede diferenciar una percepción y su imagen, y con ello hace la critica todas las teorías anteriores. Entonces el orden es lo que el signo representa en la medida en que el signo sustantifica un intervalo entre dos signos.  Entonces  el  orden,  es  eso  que  él  signo  representa,  en  tanto  que  lo  sustantifica  un intervalo  entre  dos  signos.  Solamente,  los  signos  en  general  se  les  supone  —  en  todas  las teorías de las que Condillac es heredero — representar algo. Y eso, eso para él es un problema, porque  no  llega  a  desprenderse,  ¿cómo  se  establece  la  ligazón  entre  el  signo  formal  y  su referencia  en  general?  Esa  misma  ligazón,  dice  Condillac  para  zanjar  el  tema,  deriva  de  lo desconocido, deriva de la sensación.  Entonces,  lo  desconocido  es  ya  una  relación  entre  el  signo  como  acontecimiento  y  el signo como inscripción del acontecimiento, y de eso preciso que no es Condillac quien lo dice sino Destutt de Tracy, su exégeta, que afirma eso, y yo encuentro que no esta mal eso. Y Maine de Biran, que era alumno de... J. Lacan: —Las dos frases que yo había empezado a escribir a lo largo de la cosa, y que quizá  algunos  de  ustedes  hayan  notado,  son  directamente  el  enunciado  que  reproduce Recanati aquí. (...)

F. Recanati ‐—Maine de Biran mismo, discípulo de Destutt de Tracy, estuvo en principio

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alimentado  por  esa  diferencia  entre  el  acontecimiento  y  la  inscripción  del  acontecimiento.  Y uno  ve  como  ella  es  el  pivote  de  toda  su  teoría.  Hay,  dice,  un  perpetuo  desfasaje  entre  la inscripción y el acontecimiento. Ese desfasaje proviene del desfasaje en el ser hablante —y no estoy  bromeando—  entre  el  sujeto  del  enunciado  y  el  sujeto  de  la  enunciación.  Es  en  los "Fundamentos de la psicología" de Maine de Biran, donde él muestra aproximadamente que al representarse el yo, en la medida en que en toda representación hay un yo, es decir que en ese momento,  hay  allí  dos.  Desde  que  uno  trata  de  representar  el  "yo",  eso  quiere  decir automáticamente, hay allí dos, quiere decir que inmediatamente hay allí dos, quiere decir que mediatamente no hay allí nunca... que no hay allí nunca uno sino mediatamente. Para Condillac el orden de los signos, en tanto que orden de los signos es el orden de ese desfasaje, tiene como modelo lo que él denomina espacio pluridimensional del tiempo, y no me explayo sobre eso. Podemos decir que el tiempo no es sino la repetición infinita de las puntualidades. La puntualidad como tiempo‐cero plantea el mismo problema de antes: no es la misma  puntualidad  aquella  que  se  repite  en  el  tiempo  de  aquella  de  la  cual  el  tiempo  es  su resultado. La puntualidad‐cero aquella del cual el tiempo es su resultado, la puntualidad‐cero como transparencia precisamente entre la inscripción y el acontecimiento. La puntualidad que se  repite  en  el  tiempo  —siempre  para  Condillac—  está  relativizada  al  ser  considerada  en  el tiempo como esa puntualidad ahí presente, pasada o futura. También es considerada desde el punto de vista de sus bordes, desde el punto de vista de su frontera. El tiempo, más que toda una  serie  de  puntualidades,  es  entonces  la  serie  de  fronteras  interpuntuales  en  tanto  que  la frontera  es  justamente  el  punteado  de  los  bordes  respectivos  de  las  dos  puntualidades  o también de dos signos.  Hay entonces la misma diferencia entre la puntualidad absoluta y el tiempo, que entre el conjunto vacío y el conjunto de sus partes. Es la inscripción del cero que es elemento de éste, así  como  es  la  inscripción  de  la  puntualidad  que  es  el  elemento  del tiempo. Así hay una falla que esta dada desde el principio en esta teoría y que quizá Maine de Biran trataba de discernir

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mejor. El sistema de los signos no es sino la repetición infinita de esta falla, en tanto que tal, pura falla, y esto se repite en todos los escritos de los Empíricos, ella surge de la experiencia y de la investigación de su escuela, es decir, no se habla de eso.  Condillac  también,  aunque  le  pasa  raramente,  habla  de  la  naturaleza  humana,  en  un momento diciendo que el se preguntaría precisamente cómo, en el comienzo, se establece esa relación,  ese  orden;  porqué  si  justamente  es  fallido,  el  orden  entre  la  inscripción  y  el acontecimiento,  porque  si  es  fallido,  puesto  que  si  no  encaja,  ¿porqué,  en  todo  caso  eso existe?.  ¿Por  qué  hay  una  inscripción  de  eso  que  no  es  sino  cero?  Evidentemente  ese  es  su problema, y responderá en ese momento, después de haber hecho una pequeña pieza oratoria, no  sé  nada  de  eso,  es  la  naturaleza  humana.  Es  esta  falla  en  general  la  que  permite  la automotricidad  del  sistema  de  signos,  segun  Condillac,  de  lo  cual  el  ha  dicho,  el  sistema  de signos, ahí, caminan solo, mientras que en su Tratado sobre los animales cuenta montones de historias  para  mostrar  como  en  los  animales  también  hay  un  sistema  de  signos  y  que  ese sistema de signos está bajo la dependencia de todos los objetos exteriores. Nos  juntamos  por  ahí  con  la  semiótica  de  Peirce  de  donde  partimos.  Peirce  llama "phanéron",  del  griego  (escritura  en  griego)  al  conjunto  de  todo  lo  que  está  presente  en  el espíritu,  es  por  otra  parte  aproximadamente,  el  sentido  de  phanéron,  real  o  no,  lo inmediatamente observable. Y él parte de allí, descomponiendo los elementos del "phanéron". Hay tres elementos en el phanéron indisociables, que el llama, de una parte lo que uno podría traducir por  "primeridad", que es la mónada en general, creo que él emplea la palabra mónada —elemento completo en sí mismo— de otra parte "la segundidad", fuerza estática, oposición, tensión estática entre dos elementos, es decir que cada elemento evoca inmediatamente ese otro  con  el  cual  él  está  en  relación,  y  eso  es  de  alguna  manera  un  conjunto  absolutamente indisociable. Lo más importante es la "terceridad", elemento inmediatamente relativo a la vez a un primero y a un tercero y Peirce precisa, toda continuidad, todo proceso en general depende de lo terciario. 

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A partir de allí, a partir de esa concepción de lo terciario, que se puede mostrar como derivado de sus teorías astronómicas primeras, que él produjo al comienzo de su vida, pero de eso no diré nada. J. Lacan ‐ Peirce como astrónomo. F.  Recanati  ‐.  .  .    entonces  a  partir  de  este  terciario  construye  una  lógica  que  se especifica  en  semiótica,  "Logic  of  semiotic",  la  propia  semiótica  específicándose  a  ciertos niveles como retórica. Y esto es importante para Peirce. Todo cabe en su definición de signo en general,  el  llama  al  signo  "representamen",    lamento  citar:  «  es  algo  el  representamen,  que para  alguien,  ocupa  el  lugar  de  otra  cosa,  desde  un  cierto  punto  de  vista  o  de  una  cierta manera». Allí hay cuatro elementos, para alguien que es el primero —vuelvo a citar a Pierce— «eso  significa  que  el  signo  crea  en  el  espíritu  del  destinatario  un  signo  más  equivalente  o incluso  más  desarrollado».  El  segundo  punto  se  desprende  de  allí:  la  recepción  del  signo  es entonces un segundo signo que funciona como "interpretante".  En  tercer  lugar,  la  cosa  de  la  cual  el  signo  hace  las  veces  es  llamada  su  "objeto". Esos tres elementos constituirán las cimas del triángulo semiótico. El cuarto término es más discreto, pero no menos interesante. El  cuarto  término,  más  discreto,  es  lo  que  Pierce  llama  el  "ground";  el  signo  hace  las veces de objeto pero no de manera absoluta, sino con referencia a una especie de idea llamada el "ground", es decir el piso o el fondo de la relación del signo y el objeto. Esos cuatro términos en su conjunto definen tres relaciones. Y esas tres relaciones son los objetos respectivos de las tres ramas de la semiótica.  Primera  relación:  la  relación  signo‐fondo,  es  la  gramática  pura  o  especulativa,  dice Peirce. Se trata de reconocerla. 

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J.  Lacan  ‐  Sí,  porque  la  gramática  especulativa  no  se  inventó  ayer...  como  el  Señor [dirigiendose a la persona que ya intervino] quisiera hacernoslo creer. y... F.  Recanati  ‐  ...  Se  trata  de  reconocer  lo  que  debe  ser  verdadero  del  signo  para  tener sentido,  la  idea,  en  general  es  la  focalización  del  "representamen"  sobre  un  objeto determinado,  según  el  "ground"  o  el  punto  de  vista.  Se  ve  entonces  que  la  significación  se recorta, de alguna manera, sobre un fondo diferenciado y que el "ground", la determinación del "ground", es casi la determinación del primer punto de vista que determina la inscripción, todo eso sobre el potencial. Es decir que el ground en general, es ya el potencial. De igual modo, el "representamen"  es  con  respecto  a  su  fondo  la  determinación  de  cierto  punto  de  vista  que dirige la relación con el objeto. El "ground" es entonces el espacio preliminar de la inscripción.  La  segunda  relación,  "representamen‐objeto",  es  el  terreno  de  la  lógica  pura,  para Pierce. Es la ciencia de lo que debe ser verdad del "representamen" para que pueda hacer las veces de un objeto. La tercera, y la más importante para lo que nos proponemos aquí, es la relación entre el representamen  y  el  interpretante,  lo  que  Pierce  llama,  con  verdadero  talento,  la  "retórica pura", que reconoce las leyes. Eso funciona a nivel de leyes según las cuales un signo da origen Version Palabreanteser ‐  Ricardo ROJAS

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a  otro  signo  que  lo  desarrolla  según  el  curso  del  "interpretante"  que  uno  va  a  ver.  Y  esta cuestión  de  la  retórica  pura  Pierce  la  aborda  con  la  ayuda  de  su  triángulo  semiótico.  Voy  a precisar cada uno de los términos para que se capte mejor.  Lo que afirma Pierce de esta relación. «El "representamen", primero, tiene una relación primitiva  con  el  segundo,  el  objeto».  El  objeto  es  entonces  el  segundo,  el  signo  está  dado primero.  «Pero  esta  relación  puede  determinar  a  un  tercero,  el  interpretante,  a  tener  a  su objeto la misma relación que él mantiene». En otras palabras, la relación del interpretante con el objeto está llamada a ser —por la relación del representamen con el objeto— a ser la misma relación. La misma desde el punto de vista del orden, pero sin embargo diferente, vale decir más especificada,  que  en  cierto  modo  se  ha  reducido  un  poco  el  campo  de  posibilidades  de  ese signo que aparece, y así, continua hasta el infinito, se lo reduce cada vez más, vamos a ver eso.  "El ground" esta ausente aquí, determina la relación del "representamen" con el objeto mismo.  Y  la  representación  del  "representamen"  con  el  objeto  determina  como  repetición  la relación del representante con el objeto que ella misma determina como repetición. ¿Qué fue lo  que  dije?  ¿Dije  del  representante?  Si,  entonces  el  representamen‐objeto  determina  el interpretante‐objeto.  Y  de  algún  modo  se  puede  decir,  y  Pierce  lo  dice,  que  el  objeto  de  la relación  entre  el  interpretante  y  el  objeto  no  es  exactamente  el  objeto  que  es  objeto  del interpretante, sino el conjunto de esta relación,  es decir, por una parte que todo eso (R—I—O) es el objeto de eso y que por otra parte eso (I—O) debe repetir eso, por objeto. Y podríamos dar un ejemplo, Pierce da un ejemplo... J. Lacan ‐ Es lo que yo traduje diciendo que la existencia, es la insistencia. F.  Recanati  ‐  Quiero  decir  que  el  problema  es  el  principio.  Es  lo  que  pasa  entre  el "representamen" y el objeto. Entonces, justamente, es imposible decir nada de lo que pasa ahí. Todo eso que se sabe, es eso, (R—O), lo que pasa ahí dentro, entre los dos, eso entraña todo el resto. Voy a terminar por inscribir le resto porque eso (I) eso continua la infinito. 

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Desde que se quiera saber, desde que... para que eso, eso tenga un sentido, dice Pierce, el proceso de significación se hace a partir de allí,  para que eso tenga sentido, es necesario que haya relación, si se toma el objeto en tanto que "justicia" y si se toma el "representamen" como siendo  la  balanza,  es  necesario  que  justamente  esa  relación  que  en  sí  es  nada,  ella  sea interpretada por sus interpretantes.  Esos interpretantes, que pueden ser cualquiera; podriá ser "igualdad" y a ese título, la relación en general, es decir del interpretante a esto, (R—O) será interpretada ella misma por un segundo interpretante. Podemos colocar toda una lista, donde podremos  colocar  "comunismo",  podemos  poner  lo  que  queramos,  y  así  continuar  sin detenernos.  Es  decir  que  al  principio  hay  todos  los  datos,  hay  una  especie  de  ground,  un  fondo elegido al interior de un fondo indiferenciado, y a partir de allí hay una tentativa de exhaución, absolutamente imposible, y el se equivoca, al partir de una primera distancia que está dada en el fondo. 

El triángulo semiótico, lo vemos, esta muy claro, reproduce la misma relación terciaria que usted citó a proposito de las armaduras Borromeas. Es decir, y Pierce lo dice, aunque el no diga las armaduras Borromeas, pero él emplea los mismos términos, los tres polos están ligados por  esta  relación  de  una  manera  que  no  admite  relaciones  duales  múltiples  sino  una  tríada irreductible.  Lo  cito:  «El  interpretante  no  puede  tener  relación  dual  con  el  objeto  sino  con  la relación que le impone aquella del signo‐objeto, que no puede ser bajo la forma idéntica sino degenerada.  La  relación  signo‐objeto  será  el  propio  objeto  del  interpretante  como  signo». Entonces, el triángulo se desarrolla en cadena como interpretación interminable, y la palabra es

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de Pierce, y es realmente fantástica como expresión eso de "interpretación interminable", [F. Recanati traza en el tablero trazas punteadas ligando O e I1, I2... etc...] es decir que cada vez, es lo que se podría llamr un nuevo interpretante, a cada vez. trazamos como nueva hipotenusa es tomado por objeto del nuevo interpretante. Este punteado, de alguna manera, será afirmado como objeto enseguida por el nuevo interpretante, y el triángulo continúa hasta el infinito. Esto  que  él  marca  en  punteado,  de  alguna  manera,  se  ve  afirmado  como  objeto enseguida por el nuevo interpretante. Y ese trinagulo continua al infinito. En  este  ejemplo  que  tome,  la  relación  "igualdad‐justicia"  es  del  mismo  orden  que  la relación  "balanza‐justicia",  pero  sin  embargo  no  es  la  misma.  "Igualdad"  apunta  no  sólo  a "justicia"  sino  también  a  la  relación  "balanza‐justicia".  Entonces,  volviendo  a  Locke,  por ejemplo, vemos que justamente eso se toma como objeto de una interpretación, pero lo que es nuevo, de alguna manera, en el punto de vista terminal, en el resultado de la interpretación, es que  la  inscripción  del  objeto  está  ahí  marcada  como  tal,  porque  justamente  la  relación  en general "balanza‐justicia" está puesta al costado del objeto mismo, a saber "la justicia".  Tal  es  el  modelo  del  proceso  de  significación  en  tanto  que  él  es  interminable.  En  una primera  separación,  aquella  que  esta  dada  por  un  primer  trazo  al  interior  del "ground—representamen—objeto",  de  una  primera  separación  nacen  una  serie  de  otros  y  el elemento puro de la primera separación será ese "ground", análogo al puro cero. Aquí también surge la doble función del vacío Bueno, ya está tarde y no continuaré porque habría quizás montones de ejemplos para dar, y eso, también en Pierce, por todos lados y en todas las teorías, aquí tomé el empirismo, Uusted buscó del lado de Berkeley y es una buena idea porque es un autor muy rico. Se hubiera podido  tomar  cualquiera  para  justificar  estos  ejemplos,  pero  eso  no  sería  permanecer  en  el comentario. Lacan  ha  dicho  que  su  discurso  permitía  volver  a  darle  sentido  a  los  discursos  más antiguos.  Es  por  cierto  el  primer  fruto  que  se  puede  recoger.  Pero  el  reparo  de  lo  que  se

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produce en generalmente como facilitación en la pluma de Pierce por ejemplo, no es aún sino una inscripción en eso que contaba hasta ahí como flojo. Hasta ese momento, hasta Pierce o hasta Lacan, como ustedes quieran.  A  partir  de  esa  inscripción  que  hasta  ese  momento  era  cero,  debe  nacer  una  enorme serie infinita, y a esa serie es a la que se trata de darle lugar. J. Lacan ‐ Fue necesario que yo fuese a Milan para comprobar la necersidad de  obtener  una  respuesta.  Encuentro  que  aquella  que  acabo  de  obtener  es  extremadamente satisfactoria para que ustedes pudiesen, por hoy, satisfacerse con ella también.

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Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 1

Leçon XII, 21 juin 1972

[Lacan, avant de commencer, écrit au tableau]

                                                        Qu'on dise comme fait reste oublié                                                         derrière ce qui est dit,

              

          / dans ce qui s'entend.

                                                        Cet énoncé est assertif par sa forme,                                                         appartient au modal pour ce qu'il émet                                                         d'existance.[orthographe de la version AFI]

Aujourd'hui, je prends congé de vous. De ceux qui sont venus et puis de ceux qui ne sont pas  venus  et  qui  viennent  pour  ce  congé.  Voilà.  Il  n'y  a  pas  de  quoi  pavoiser,  hein?  Bon! Qu'est‐ce que je peux faire? Que je me résume comme on dit, c'est absolument exclu. Que je marque  quelque  chose,  un  point,  un  point  de  suspension.  Bien  sûr,  je  pourrais  dire  que  j'ai continué  de  serrer  cet  impossible  dans  lequel  se  rassemble  ce  qui  est  pour  nous,  pour  nous Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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dans le discours analytique, fondable comme réel. Voilà!  Au  dernier  moment,  et  ma  foi  en  raison  d'une  chance,  j'ai  eu  le  témoignage,  le témoignage que ce que je dis s'entend. Je l'ai eu en raison de celui qui a bien voulu ‐ et c'est un grand mérite ‐ parler dans le dernier moment, comme ça, de cette année, qui a bien voulu me prouver que pour certains, pour plus d'un, pour des veines dont je ne peux pas du tout prévoir dans quel biais elles se produisent, trouver en somme ‐167 ‐ intérêt à ce que j'essaie d'énoncer. Bon! Je remercie donc la personne qui m'a donné, pas seulement à moi, qui a donné à toute une espèce de... j'espère qu'il y en a assez pour qui ça a fait écho, qui se sont aperçus que ça peut rendre. Il est toujours difficile naturellement de savoir, de savoir jusqu'où ça s'étend. Alors, en Italie, j'y fais un peu allusion, parce qu'après tout ça ne me paraît pas superflu, j'ai fait la rencontre de quelqu'un que je trouve très gentil, qui est dans, je ne sais pas, l'histoire de l'art, l'idée de l’œuvre, on ne sait pas pourquoi mais on peut arriver à comprendre que ce qui s'énonce sous le titre de la structure, et nommément ce que j'ai pu moi‐même en produire, l'intéresse.  Ça  l'intéresse  en  raison  de  problèmes  personnels.  Cette  idée  de  l’œuvre,  cette histoire de l'art, cette veine, ça rend esclave, c'est certain. Ça se voit bien quand on voit ce que quelqu'un  qui  n'est  ni  un  critique ni un historien, mais qui était un créateur, a formé comme image, comme image de cette veine, l'esclave, le prisonnier, hein? Il y a un nommé Michel Ange qui nous a montré ça. Alors, en marge, il y a les historiens et critiques qui se... qui prient pour l'esclave.  C'est  une  mômerie  comme  une  autre, c'est une espèce de service divin qui peut se pratiquer. Oui! Ça cherche à faire oublier qui commande parce que l’œuvre, ça vient toujours a la commande, même pour Michel Ange. Ben, celui qui commande, c'est ça que j'ai d'abord essayé de vous produire cette année sous le titre Y a d'l'Un, n'est‐ce pas? Ce qui commande, c'est l'Un, l'Un fait l'Être. Je vous ai prié d'aller chercher ça dans le Parménide. Vous avez peut‐être, pour certains, obtempéré. L'Un fait l'Être  comme  l'hystérique  fait  l'homme.  Oui!  Évidemment,  cet  Être  que  fait  l'Un,  il  n'est  pas l'Être,  il  fait  l'Être.  Évidemment  c'est  ça  qui  supporte  une  certaine  infatuation  créativiste  et,

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dans le cas de la personne dont je parle, qui a été vraiment très gentille avec moi et qui m'a bien expliqué comment il s'était retrouvé accroché à ce qu'il appelle lui mon système, pour y dénoncer ses piquants, ses piquants et c'est pour ça aussi que je le mets aujourd'hui en épingle pour  éviter  une  certaine  confusion,  il  s'est  accroché  à  ce  qu'il  trouve  que  je  fais  trop d'ontologie. C'est  tout  de  même  drôle,  enfin,  je  ne  pense  pas  qu'ici,  bien  sûr,  il  n'y  ait  que  des oreilles ouvertes. Je pense qu'il y a comme partout une quantité de sourds. Mais dire que je fais de l'ontologie, quand même, c'est assez drôle! Et la placer dans ce... dans ce grand Autre que très  précisément  ‐168‐    je  montre  comme  devant  être  barré  et  épinglé  très  précisément  du signifiant  de  ce  barrage  lui‐même,  c'est  curieux!  Parce  que,  ce  qu'il  faut  voir  dans  le retentissement,  la  réponse  qu'on  obtient,  c'est  quand  même  qu'après  tout  les  gens  vous répondent avec leurs problèmes. Et comme son problème à lui, c'est que l'ontologie, et même l'Être,  déjà,  lui  reste  en  travers  de  la  gorge,  à  cause  de  ceci,  c'est  que,  si  l'ontologie  c'est simplement que... la grimace de l'Un, c'est évidemment que tout ce qui se fait à la commande est bien à l'Un suspendu et, mon Dieu, ça l'embête. Alors, ce qu'il voudrait bien, en somme, c'est que la structure fût absente. Ça serait plus commode pour le passez‐muscade. Ce qu'on voudrait, c'est que l'escamotage, l'escamotage qui a  lieu,  et  qui  est  ça,  l’œuvre  d'art,  c'est  que  l'escamotage  n'ait  pas  besoin  de  gobelets.  Vous n'avez qu'à regarder ça, il y a un tableau de Breughel qui était un artiste qui était très au‐dessus de ça, il ne dissimule pas comment, comment que ça se fait, la captivation des badauds. Bon! Alors ici évidemment, c'est pas à ça que nous nous occupons. Nous nous occupons du discours analytique.  Et  du  discours  analytique,  j'ai  pensé  quand  même  que,  il  ne  serait  pas  mal  de ponctuer  quelque  chose  avant  de  vous  quitter,  qui  vous  donne  l'idée  justement  que,  non seulement c'est pas ontologique mais... c'est pas philosophique, mais c'est seulement nécessité par une certaine position, une certaine position que je rappelle, qui est celle où j'ai cru pouvoir condenser l'articulation d'un discours, et vous montrer quand même quel rapport ça a avec ce

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fait que les analystes, que les analystes ont quand même rapport ‐ et vous auriez tort de croire que je le méconnais ‐ avec quelque chose qui... qu'on appelle comme ça l'être humain, oui bien sûr, mais moi, je l'appelle pas comme ça. Je l'appelle pas comme ça pour ne pas que vous vous montiez  la  tête,  pour  que  vous  restiez  bien  là  où  il  faut,  pour  autant  bien  sûr  que  vous  êtes capables d'apercevoir quelles sont les difficultés qui s'offrent à l'analyste. Ne parlons plus bien sûr de connaissance parce que, le rapport de l'homme à un monde sien  ‐  il  est  évident  que  nous  avons  démarré  de  là  depuis  longtemps  comme  d'ailleurs  de toujours ‐ ça n'a jamais été qu'une simagrée au service du discours du maître. Il n'y a pas de monde comme sien que le monde que le maître fait marcher au doigt et à l’œil. Et quant à la fameuse  connaissance  de  soi‐même,  ?????  sea?t??,  supposée  faire  l'homme,  partons  de  ceci qui est tout de même simple et touchable,  ‐ 169 ‐ n'est‐ce pas, que, que oui! Bon! Si on veut; si on veut, elle a lieu; elle a lieu du corps. La connaissance de soi‐même, n'est‐ce pas, soi‐même, c'est  l'hygiène.  Partons  bien de là, n'est‐ce pas. Alors pendant des siècles il restait la maladie bien sûr. Parce que chacun sait que ça se règle pas par l'hygiène, la maladie. Et ça, c'est bien quelque  chose  d'accroché  au  corps.  Et  la  maladie,  ça  a  duré  pendant  des  siècles,  c'est  le médecin qui était supposé la connaître. La connaître, j'entends, connaissance et je pense avoir assez souligné rapidement lors d'un de nos derniers entretiens, je ne sais même plus où, l'échec de ces deux biais, n'est‐ce pas. Tout ça est patent dans l'histoire, ça s'y étale en toutes sortes d'aberrations. Alors, tout de même, la question que je voudrais faire sentir aujourd'hui, c'est ça, c'est l'analyste qui est là et qui a l'air de prendre un relais. On parle de maladie, on sait pas, en même temps on dit qu'il n'y en a pas, qu'il n'y a pas de maladie mentale par exemple, à juste titre au sens où c'est une entité nosologique comme on disait autrefois, c'est pas du tout entitaire, la maladie  mentale.  C'est  plutôt  la  mentalité  qui  a  des  failles,  exprimons‐nous  comme  ça rapidement. Alors, tâchons de voir ce que suppose par exemple ça, qui est écrit là, et qui est supposé

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énoncer où se place, où se place une certaine chaîne qui est très certainement et sans aucun espèce d'ambiguïté, la structure. On y voit se succéder deux signifiants, et le sujet n'est là que pour autant qu'un signifiant le représente pour l'autre signifiant. Et puis ça a quelque chose qui en résulte et que nous avons largement, au cours des années, développé avec assez de raison pour motiver que nous le notions de l'objet petit a. Évidemment si c'est là, dans cette forme, dans cette forme de tétrade, c'est pas une topologie qui soit..., qui soit sans aucune espèce de sens. C'est ça la nouveauté que, qui a été apportée par Freud. La nouveauté qui est apportée par Freud, c'est pas rien. Il y avait quelqu'un qui avait fait quelque chose de très bien, en situant, en cristallisant le  discours  du  maître,  en  raison  d'un  éclairage  historique  qu'il  avait  pu  attraper,  c'est  Marx. C'est quand même un pas, un pas qu'il n'y a pas lieu du tout de réduire au premier, il n'y a pas non  plus  lieu  de  faire  entre  les  deux  un  mixage,  on  se  demande  au  nom  de  quoi  faudrait absolument  qu'ils  s'accordent.  Ils  s'accordent  pas.  Ils  sont  parfaitement  compatibles.  Ils s'emboîtent. Ils s'emboîtent et puis il y en ‐ 170 ‐ a certainement un qui a sa place avec toutes ses aises, c'est celui de Freud. Qu'est‐ce qu'il a apporté en somme d'essentiel? Il a apporté la dimension de la surdétermination. La surdétermination, c'est exactement ça que j'image avec ma  façon  de  formaliser  de  la  façon  la  plus  radicale  l'essence  du  discours,  en  tant  qu'il  est  en position tournante par rapport à ce que je viens d'appeler un support. C'est  quand  même  du  discours  que  Freud  a  fait  surgir,  a  fait  surgir  ceci  que  ce  qui  se produisait  au  niveau  du  support  avait  affaire  avec  ce  qui  s'articulait  du  discours.  Le  support, c'est le corps. C'est le corps, et encore, faut faire attention, quand on dit c'est le corps. C'est pas forcément  un  corps.  Parce  qu'à  partir  du  moment  où  on  part  de  la  jouissance,  ça  veut  très exactement dire que, que le corps n'est pas tout seul, qu'il y en a un autre. C'est pas pour ça que la jouissance est sexuelle, puisque ce que je viens de vous expliquer cette année, c'est que le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'est pas rapportée, cette jouissance, c'est la jouissance de corps à corps. Le propre de la jouissance, c'est que quand il y a deux corps, encore bien plus

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quand il y en a plus, naturellement, on ne sait pas, on ne peut pas dire lequel jouit. C'est ce qui fait qu'il peut y avoir, dans cette affaire, pris plusieurs corps et même des séries de corps. Alors la surdétermination, elle consiste en ceci, c'est que, les choses que, qui ne sont pas le sens, le sens, ça serait supporté par un signifiant, justement le propre du signifiant, et je ne sais pas, je me suis mis comme ça de fil en aiguille, Dieu sait pourquoi, puis un peu plus, peu importe, j'ai trouvé quelque chose, un séminaire que j'ai fait au début d'un trimestre, juste le trimestre qui était la fin de l'année sur le... ce qu'on appelle le cas du Président Schreber, c'était le  11  avril  1956.  C'est  très  précisément  juste  en  deçà,  c'est  les  deux  premiers  trimestres  qui sont  résumés  dans  ce  que  j'ai  écrit  d'Une  question  préalable  à  tout  traitement  possible  de  la psychose, à la fin, le 11 avril 1956, j'ai posé ce que c'était que... puis comme ça je l'appelle par son nom, par son nom, le nom que ça a dans mon discours, la structure. C'est pas toujours ce qu'un  vain  peuple  pense,  mais  c'est  parfaitement  dit  à  ce  niveau‐là.  Ça  m'amusera  de  le republier,  ce  séminaire,  si  la  tapeuse  n'avait  pas  fait  un  grand  nombre  de  petits  trous  faute d'avoir bien entendu. Si elle avait seulement reproduit correctement la phrase latine que j'avais écrite  au  tableau,  dont  ‐  171  ‐  je  ne  sais  plus  maintenant  à  quel  auteur  elle  appartient.  Je  le ferai,  je  ne  sais  pas,  dans  le  prochain  numéro  de  Scilicet,  le  temps  qu'il  va  me  falloir  pour retrouver  de  qui  est  cette  phrase  latine,  va  certainement  me  faire  perdre  du  temps,  peu importe,  tout  ce  que  j'ai  dit  à  ce  moment‐là  du  signifiant,  du  signifiant  à  un  moment  où vraiment on ne peut pas dire que ce fût à la mode, en 56, ça reste frappé d'un métal qui... où je n'ai rien à retoucher. Oui!  Ce  que  j'en  dis  très  précisément,  c'est  que,  il  se  distingue  en  ceci  que,  qu'il  n'a aucune signification. Je le dis d'une façon tranchante parce qu'à ce moment‐là il faut que je me fasse  entendre  de...,  vous  vous  rendez  compte,  qu'en  plus  c'étaient  des  médecins  qui m'écoutaient!  Qu'est‐ce  que  ça  pouvait  leur  foutre  ?  Simplement  que  c'était  de...  enfin,  ils entendaient du Lacan. Enfin, du Lacan, c'est‐à‐dire cet espèce de clown, n'est‐ce pas que... bon! Il faisait merveilleusement son trapèze bien entendu. Pendant ce temps‐là, ils lorgnaient déjà à

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la façon dont ils pourraient retourner à leur digestion, parce que, on peut pas dire qu'ils rêvent. Ça  serait  très  beau.  Ils  rêvent  pas,  ils  digèrent;  c'est  une  occupation  après  tout  comme  une autre. Ce qu'il faut tout de même bien essayer de voir, c'est que, ce que Freud introduit, c'est quelque chose qui ‐ on s'imagine que je le méconnais parce que je parle du signifiant ‐ c'est le retour à, à ce fondement qui est dans le corps, et qui fait que, tout à fait indépendamment des signifiants  dont  on  les  articule,  c'est  quatre  pôles  qui  se  déterminent  de  l'émergence  comme telle  de  la  jouissance  justement  comme  insaisissable.  Eh  bien!  c'est  ça  qui  fait  surgir  les  trois autres, et, en réponse, le premier, qui est la vérité, ça implique déjà le discours. Ça veut pas dire que ça puisse se dire. Je me tue à dire que ça ne peut pas se dire, ou que ça ne peut que se mi‐dire. Mais  enfin  pour  la  jouissance,  enfin,  ça,  ça  existe.  Il  faut  qu'on  puisse  en  parler. Moyennant quoi il y a quelque chose qui est autre et qui s'appelle le dire. Eh bien, je vous ai en somme,  expliqué  pendant  une  année,  j'ai  mis  assez  de  temps  à  l'articuler,  parce  que,  pour l'articuler, c'est en ça qu'il faut que vous voyiez que..., la nécessité qui est la mienne, la façon dont je procède, justement, je ne peux jamais l'articuler comme une vérité. Il faut, selon ce qui est  votre  destin  à  tous,  il  faut  en  faire  le  tour.  Plus  exactement  voir  comment  ça  tourne, comment ça bascule, comment ça ‐172‐ bascule dés qu'on le touche et comment même jusqu'à un certain point, c'est assez instable pour prêter à..., à toutes sortes d'erreurs. Quoiqu'il en soit, si j'ai émis, émis ‐ ce qui est tout de même un certain culot ‐ le titre D'un discours qui ne serait pas du semblant, je pense que c'était pour vous faire sentir, et que vous avez senti, que le discours, comme tel, est toujours discours du semblant et que si il y a quelque part quelque chose qui m'autorise de la jouissance, justement, c'est de faire semblant. Et c'est de... de ce départ qu'on peut arriver à concevoir ce quelque chose que nous ne pouvons qu'attraper là, mais d'une façon déjà tellement assurée, tellement assurée par quelqu'un dont il faut saluer la mémoire, la mémoire telle que je l'écris, en donnant au mé le même sens que le

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mé de méconnaissance, celui que, qu'on a si bien mémorisé que c'est faire risée de ses mots dont il s'agit plutôt, à savoir Platon. Quand même, s'il y a quelqu'un qui a... tch !, attrapé ce qu'il en est du plus de jouir, quelque chose qui fait penser que Platon c'est pas seulement les Idées et  la  Forme  mais  tout  ce  que  on  a  avec  une  certaine  grille,  une  grille  qui,  j'en  conviens,  est vraisemblable, traduit ces énoncés, Platon c'est celui quand même qui a avancé la fonction de la dyade comme étant ce point de chute, là où tout passe, là où tout fuit. Pas de plus grand sans plus petit, de plus vieux sans plus jeune, et le fait que la dyade soit le lieu de notre perte, le lieu de la fuite, le lieu grâce à quoi il est forcé de forger cet Un de l'Idée, de la Forme, cet Un qui d'ailleurs  aussitôt  se  démultiplie,  s'inscrit,  oui,  c'est  bien  parce  qu'il  est  là  comme  nous  tous plongé dans ce seul supplément ‐ je parle de tout ça dans le 11 avril 1956 ‐ le supplément, la différence qu'il y a entre le supplément et le complément. Enfin, j'avais dit très, très bien tout ça depuis l'année 56, ça aurait pu servir, semble‐t‐il, à  cristalliser  quelque  chose  du  côté  de  cette  fonction  qui  est  à  remplir,  celle  de  l'analyste  et dont il semble qu'elle soit si, si impossible, plus que d'autres, qu'on ne songe qu'à la camoufler. Oui!  Alors,  c'est  là‐dessus que ça tourne et que, et qu'il faut bien voir certaines choses. C'est qu'entre ce support, ce qui arrive au niveau du corps, et d'où surgit tout sens, mais inconstitué, parce que, après ce que je viens d'énoncer de la jouissance, de la vérité, du semblant et du plus de jouir, comme faisant là le fond, le ground, comme s'exprimait l'autre jour la personne qui a bien voulu ici venir nous parler de Peirce pour autant que c'est dans la note de Peirce qu'elle avait  entendu  ce  que  je  disais,  inutile  ‐173‐  de  vous  dire  que  c'est  à  peu  près  vers  la  même époque que j'ai sorti les quadrants de Peirce auxquels ‐ ça a, bien sûr, du tout servi à rien, parce que  qu'est‐ce  que...,  vous  pouvez  bien  penser  que  les  remarques  sur  l'ambiguïté  totale  de l'universel, qu'il soit affirmatif ou négatif, et du particulier de même, qu'est‐ce que ça pouvait bien faire à ceux qui ne songeaient dans tout ça qu'à retrouver leur ritournelle ? Oui! Le ground donc est là. Il s'agit en effet du corps avec ses sens radicaux sur lesquels il n'y a aucune prise. Parce que c'est pas avec la vérité, le semblant, la jouissance ni le plus de

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jouir qu'on fait de la philosophie. On fait de la philosophie, à partir du moment où il y a quelque chose qui bourre, qui bourre là..., ce support qui n'est articulable qu'à partir du discours, qu'il bourre de quoi ? Il faut bien le dire, hein, que ce dont vous êtes tous faits, tous faits et encore d'autant mieux que vous êtes un peu philosophes, ça arrive quelquefois, mais enfin c'est rare, vous  êtes  surtout  astudés,  comme  je  l'ai  dit  un  jour.  Vous  êtes  à  la  place  où  le  discours universitaire vous situe. Vous êtes pris comme a ‐formés. Depuis quelque temps, il se produit une crise, mais on en parlera tout à l'heure. C'est secondaire. La question donc est différente. II  faut  bien  que  vous  vous  rendiez  compte  que  ce  dont  vous  dépendez  le  plus fondamentalement ‐ parce qu'enfin l'université n'est pas née d'hier ‐ c'est le discours du maître, quand  même,  qui  est  le  premier  surgi,  et  puis  c'est  lui  qui  dure  et  qui  a  peu  de  chance  de s'ébranler. Il pourrait se compenser, s'équilibrer, avec quelque chose qui serait, enfin, le jour où ça sera, le discours analytique. Au niveau du discours du maître, on peut parfaitement dire ce qu'il y a entre le champ du discours, entre les fonctions du discours telle qu'elles s'articulent de ce  SI,  S2,  le  $  et  le  a,  et  puis  ce,  ce  corps,  ce  corps  qui  vous  représente  ici  et  à  qui,  en  tant qu'analyste, je m'adresse. Parce  que,  quand  quelqu'un  vient  me  voir  dans  mon  cabinet  pour  la  première  fois  et que  je  scande  notre  entrée  dans  l'affaire  de  quelques  entretiens  préliminaires,  ce  qui  est important c'est ça, c'est la confrontation de corps. C'est justement parce que c'est de là que ça part, cette rencontre de corps, qu'à partir du moment où on entre dans le discours analytique, il n'en sera plus question. Mais il reste qu'au niveau où le discours fonctionne qui n'est pas le discours  analytique,  la  question  se  pose  de  comment  ça  a  réussi,  ce  discours,  à  attraper  des corps.‐ 174 ‐ Au niveau du discours du maître, c'est clair. Au niveau du discours du maître, dont vous êtes, comme corps, pétris, ne vous le dissimulez pas, quelles que soient vos gambades, c'est ce que  j'appellerai  les  sentiments  et  très  précisément  les  bons  sentiments.  Entre  le  corps  et  le discours, il y a, ce dont les analystes se gargarisent en appelant ça prétentieusement les affects.

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C'est bien évident que vous êtes affectés dans une analyse, c'est ça qui fait une analyse, c'est ce qu'ils prétendent évidemment, faut bien qu'ils tiennent la corde quelque part, pour être sûrs de ne pas glisser. Les bons sentiments, avec quoi ça se fait ? Ben on est bien forcé d'en venir là, au niveau du discours du maître, c'est clair, ça se fait avec de la jurisprudence. Il est quand même bon de ne pas l'oublier au moment où je parle, où je suis l'hôte de la Faculté de Droit, de ne pas méconnaître  que  les  bons  sentiments,  c'est  la  jurisprudence  et  rien  d'autre,  qui  les  fonde.  Et quand  quelque  chose  comme  ça  vient  tout  d'un  coup  vous  tourner  le  cœur  parce  que  vous savez  pas  très  bien  si  vous  n'êtes  pas  un  peu  responsifs  de  la  façon  dont  une  analyse  a  mal tourné, écoutez! hein? soyons clairs quand même! S'il n'y avait pas de déontologie, s'il n'y avait pas de jurisprudence, où serait cet, ce mal au cœur, cet affect, comme on dit? Faudrait même essayer  de  temps  en  temps  de  dire  un  peu  la  vérité.  Un  peu  ça  veut  dire  que  ça  n'est  pas exhaustif ce que je viens de dire. Je pourrais aussi dire autre chose d'incompatible avec ce que je viens de dire, ça serait aussi la vérité. Et c'est bien ce qui se passe. C'est bien ce qui se passe simplement, quand simplement par le fait non pas d'un quart de tour, d'une moitié de tour complet, de deux quarts de tour de glissement de ces éléments fonction du discours, il se trouve, il se trouve parce qu'il y a quand même dans cette tétrade des vecteurs, des vecteurs dont on peut très bien établir la nécessité, ils tiennent pas à la tétrade, ni à la vérité, ni au semblant, ni à quoi que ce soit de cette espèce, ils tiennent au fait que la tétrade c'est 4. A cette seule condition d'exiger qu'il y ait des vecteurs dans les deux sens, à savoir que ça soit deux qui arrivent ou deux qui partent, ou un qui arrive ou un qui parte, vous êtes absolument nécessités à trouver la façon dont ici ils sont accrochés, ça tient au nombre 4, à rien d'autre. Naturellement, le semblant, la vérité, la jouissance et le plus  de  jouir  ne  s'additionnent  pas.  Alors,  ils  peuvent  pas  faire  quatre  à  eux  tout  seuls,  c'est justement en ça que consiste le réel, c'est que le nombre 4, lui, ‐ 175 ‐ existe tout seul. C'est aussi une chose que j'ai dite le 11 avril 1956, mais très précisément, j'avais pas encore sorti tout ça. D'ailleurs j'avais même pas construit tout ça. Seulement c'est ce qui me prouve que je suis

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dans  la  bonne  veine,  puisque  le  fait  que  j'ai  dit  à  ce  moment‐là  que  le  nombre  4  était  là  un nombre  essentiel  à  ce  qu'on  s'en  souvint,  prouve  que  j'étais  quand  même  dans  le  bon  fil puisque,  maintenant,  je  ne  trouve  pas  de  superflu  autour  de  ça;  je  l'ai  dit  au  moment  où  il fallait, au moment où il est question de la psychose. Bon!  Alors,  la  question  est  celle‐ci,  si  les  sentiments,  si  ‐  ne  vous  agitez  pas  pour  les personnes  qui  s'en  vont,  elles  ont  à  faire  à  cette  heure,  elles  ont  à  aller  aux  obsèques  de quelqu'un dont je salue ici la mémoire, et qui était quelqu'un de notre École, que je chérissais vraiment.  Je  suis  au  regret,  vu  mes  engagements,  de  ne  pouvoir  m'y  joindre  moi‐même  ‐oui, qu'est‐ce qu'il y a dans le discours analytique, entre les fonctions de discours et ce support, qui n'est pas la signification du discours, qui ne tient à rien de ce qui est dit? Tout ce qui est dit est semblant. Tout ce qui est dit est vrai. Par dessus le marché, tout ce qui est dit fait jouir. Ce qui est dit. Et, comme je le répète, comme je l'ai récrit au tableau aujourd'hui, qu'on dise comme fait reste oublié derrière ce qui est dit. Ce qui est dit n'est pas ailleurs que dans ce qui s'entend, et c'est ça la parole. Seulement le dire, c'est un autre truc, c'est un autre plan, c'est le discours. C'est ce qui, de relations, et qui vous tiennent tous et chacun ensemble, avec des personnes qui sont pas forcément celles qui sont là, ce qu'on appelle la relation, la religio, l'accrochage social, ça  se  passe  au  niveau  d'un  certain  nombre  de  prises  qui  ne  se  font  pas  au  hasard,  qui nécessitent,  à  très  peu  d'errance  près,  ce  certain  ordre  dans  l'articulation  signifiante.  Et  pour que quelque chose y soit dit, il y faut, il y faut autre chose que ce que vous imaginez, ce que vous imaginez sous le nom de réalité; parce que la réalité découle très précisément du dire. Le  dire  a  ses  effets  dont  se  constitue  ce  qu'on  appelle  le  fantasme,  c'est‐à‐dire  ce rapport  entre  l'objet  petit  a,  qui  est  ce  qui  se  concentre  de  l'effet  du  discours  pour causer le désir,  et  ce  quelque  chose  qui  autour,  et  comme  une  fente,  se  condense,  et  qui  s'appelle  le sujet. C'est une fente parce que l'objet petit a, lui, il est toujours entre chacun des signifiants et celui qui suit et c'est pour ça que le sujet, lui, était toujours non pas entre, mais au contraire béant. ‐ 176 ‐ 

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Oui!  Pour  revenir  à  Rome,  j'ai  pu  saisir,  toucher  du  doigt  l'effet,  l'effet  assez,  assez saisissant, l'effet où je me reconnaissais très bien, des plaques de cuivre qu'un nommé Fontana, défunt  paraît‐il,  et  qui  après  avoir  montré  de  très  grandes  capacités  de  constructeur,  de sculpteur, etc., consacrait ses dernières années à faire, en italien ça se dit spaccatura, paraît‐il, mais je ne sais pas l'italien, je me le suis fait expliquer, c'est une fente, comme ça, il faisait une fente dans une plaque de cuivre. Ça fait un certain effet. Ça fait un certain effet pour ceux qui sont un peu sensibles, mais il n'y a pas besoin d'avoir entendu mon discours sur la Spaltung du sujet pour y être sensible. La première personne venue, surtout si elle est du sexe féminin, peut avoir  une  petite  vacillation.  Faut  croire  que,  que  Fontana  n'était  pas  de  ceux  qui méconnaissaient totalement la structure, qui croyaient que c'était trop ontologique. Alors, de quoi s'agit‐il, de quoi s'agit‐il dans l'analyse? Parce que si on m'en croit, on doit penser  que  c'est  bien  comme  je  l'énonce,  que  c'est  au  titre  de  ce  que,  en  corps,  avec  toute l'ambiguïté  de  ce  terme,  qui  est  motivée,  c'est  parce  que  l'analyste  en  corps,  installe  l'objet petit  a  à  la  place  du  semblant,  qu'il  y  a  quelque  chose  qui  existe  et  qui  s'appelle  le  discours analytique.  Qu'est‐ce  que  ça  veut  dire?  Au  point  où  nous  en  sommes,  c'est‐à‐dire  à  avoir commencé de voir prendre forme ce discours, nous voyons comme discours et pas dans ce qui est dit, dans son dire, il nous permet d'appréhender ce qui en est du semblant. C'est là qu'il est frappant de voir que, au terme d'une tradition comme on nous l'a fait sentir la dernière fois, cosmologique, comment est‐ce que l'univers a pu naître ? Est‐ce que ça ne vous semble pas un peu dater? Mais dater du fond des âges, ça n'en reste pas moins daté. Ce  qui  est  frappant,  c'est  que  ça  amène  Peirce  à  une  articulation  purement  logique  voire logicienne.  C'est  un  point  de  détachement  du  fruit  sur  l'arbre  d'une  certaine  articulation illusoire,  je  l'appellerai,  qui,  du  fond  des  âges  avait  abouti  à  cette  cosmologie  jointe  à  une psychologie, à une théologie, à tout ce qui s'ensuit. Voilà là, touchant du doigt tel qu'on vous l'a énoncé la dernière fois, touchant du doigt qu'il  n'y  a  discours  sur  l'origine  qu'à  traiter  de  l'origine  d'un  discours,  qu'il  n'y  a  pas  d'autre

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origine attrapable que l'origine d'un discours et que c'est ça qui nous importe quand il s'agit de l'émergence  d'un  autre  discours,  d'un  discours  qui,  par  rapport  au  discours  ‐177‐  du  maître, dont  je  vais  vite  là  retracer  les  termes  et  leur  disposition,  comporte  la  double  inversion précisément des vecteurs obliques. Et ceci

a  toute  son  importance.  Ce  que  Peirce  ose  nous  articuler,  et  là  au joint d'une antique cosmologie,  c'est  la  plénitude de ce dont il s'agit dans le semblant de corps. C'est le discours dans  son  rapport,  dit‐il,  au  rien.  Ça  veut  dire  ce  autour  de  quoi  nécessairement  tourne  tout discours. Par cette voie, ce qu'à promouvoir cette année la théorie des ensembles, j'essaie, à ceux qui  tiennent  la  fonction  de  l'analyste,  de  suggérer,  c'est  que  ce  soit  dans  cette  veine,  celle qu'exploitent ces énoncés qui se formalisent de la logique, c'est que ce soit à cette veine qu'ils se  rompent  pour  se  former;  se  former  à  quoi?  A  ce  qui  doit  être  de  distinguer  de  ce  que  j'ai appelé  tout  à  l'heure  la  bourre,  l'intervalle,  le  tamponnement,  la  béance  qu'il  y  a  entre  le niveau du corps, de la jouissance et du semblant, et le discours, pour s'apercevoir que c'est là qu'il  se  pose  la  question  de  ce  qui  est  à  mettre  et  qui  n'est  pas  les  bons  sentiments,  ni  la jurisprudence,  qui  a  affaire  à  autre  chose  qui  a  un  nom,  qui  s'appelle  l'interprétation,  ce  qui l'autre jour vous a été mis au tableau sous la forme du triangle dit sémiotique, sous la forme du representamen, de l'interprétant et ici l'objet, et pour montrer que la relation est toujours

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ternaire,  à  savoir  que  c'est  le  couple  représentamen‐objet  qui  est  toujours  à réinterpréter, c'est cela dont il s'agit dans l'analyse. L'interprétant, c'est l'analysant. Ça veut pas dire  que  l'analyste  soit  pas  là  pour  l'aider,  pour  le  pousser  un  peu  dans  le  sens  de  C'  [s'  ?] interpréter. Il  faut  bien  le  dire,  ça  peut  pas  se  faire  au  niveau  d'un  seul  analyste,  pour  la  simple raison que si ce que je dis est vrai, à savoir que ce n'est ‐178 ‐ que de la veine de la logique, de l'extraction  des  articulations  de  ce  qui  est  dit,  et  pas  du  dire,  que  si  pour  tout  dire  l'analyste dans  sa  fonction  ne  sait  pas  ‐  je  veux  dire  en  corps  ‐  en  recueillir  assez  de  ce qu'il entend de l'interprétant qu'est celui à qui sous le nom d'analysant, il donne la parole, eh bien! le discours analytique en reste à ce qui, en effet, a été dit par Freud sans bouger d'une ligne. Et à partir du moment  où  ça  fait  partie  du  discours  commun,  ce  qui  est  le  cas  maintenant,  ça  rentre  dans l'armature des bons sentiments. Pour que l'interprétation progresse, soit possible, selon le schéma de Peirce qui vous a été avancé la dernière fois, c'est en tant que cette relation interprétation et objet, remarquez, de quoi s'agit‐il? Quel est cet objet dans Peirce? C'est de là que la nouvelle interprétation, qu'il n'y a pas de fin à ce à quoi elle peut venir, sauf à ce qu'il y ait une limite précisément, 

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qui est bien ce à quoi le discours analytique doit advenir, à condition qu'il ne croupisse pas dans son piétinement actuel. Qu'est‐ce  qu'il  faut  au  schéma  de  Peirce,  substituer  pour  que  ça  colle  avec  mon articulation du discours analytique ? C'est simple comme bonjour, à l'effet de ce dont il s'agit dans  la  cure  analytique,  il  n'y  a  pas  d'autre  representamen  que  l'objet  petit  a.  L'objet  petit  a dont l'analyste se fait le representamen justement, lui‐même, à la place du semblant.

‐179 ‐ L'objet dont il s'agit, ce n'est rien d'autre que ce que j'ai interrogé ici de mes deux formules, ce n'est rien d'autre que ceci, comme oublié, le fait du dire. C'est ça qui est l'objet de ce qui pour chacun est la question, où suis‐je dans le dire? Parce que s'il est bien clair que la névrose s'étale, c'est très précisément en ceci qui nous explique le flottement de ce que Freud a avancé concernant le désir, et spécialement le désir dans le rêve. C'est bien vrai qu'il y a des rêves de désir, mais quand Freud analyse un de ses rêves, on voit bien de quel désir il s'agit, c'est du désir de poser l'équation du désir avec égale zéro. A une époque qui n'était pas de beaucoup postérieure à celle du 11 avril 1956, en 1957 précisément,  j'ai  analysé  le  rêve  de  l'injection  d'Irma.  Ça  a  été  transcrit  comme  vous  pouvez l'imaginer dans un... d'un universitaire, dans une thèse où ça se ballade actuellement. La façon Version Parlêtre ‐  Ricardo ROJAS

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dont  ça  a  été,  je  ne  dirai  pas  entendu,  car  la  personne  n'était  pas  là,  elle  a  travaillé  sur  des notes,  elle  a  travaillé  sur  des  notes  et elle a cru possible d'en rajouter de son cru; mais il est tout de même clair que, s'il y a une chose que le rêve de cette injection d'Irma, sublime, divin, permet de montrer, c'est ce qui est évident, qui devrait être, depuis le temps que j'ai annoncé cette chose qui devrait avoir été exploitée par n'importe qui dans l'analyse, j'ai laissé ça traîner, parce qu'après tout comme vous allez le voir, la chose n'a pas tellement de conséquences, si comme  je  le  rappelai  récemment,  l'essence  du  sommeil,  c'est  justement  la  suspension  du rapport du corps à la jouissance, il est bien évident que le désir qui, lui, se suspend au plus de jouir, ne va pas pour autant être là mis entre parenthèses. Ce  que  le  rêve  travaille,  ce  sur  quoi  il  tricote,  et  l'on  voit  bien  comment  et  avec  quoi, avec les éléments de la veille comme dit Freud, c'est‐à‐dire avec ce qui est là encore tout à fait à la surface de la mémoire, pas dans la profondeur, la seule chose qui relie le désir du rêve à l'inconscient,  c'est  la  façon  dont  il  faut  travailler  pour  résoudre  la  solution,  pour  résoudre  le problème d'une formule avec égale zéro, pour trouver la racine grâce à quoi la façon dont ça fonctionne, ça s'annule. Si ça s'annule pas, comme on dit, il y a le réveil, moyennant quoi bien sûr le sujet continue à rêver dans sa vie. Si le désir a de l'intérêt dans le rêve, Freud le souligne, c'est pour autant qu'il y a des cas où  le  fantasme,  on  ne  peut  pas  le  résoudre,  c'est‐à‐dire  que  s'apercevoir  que  le  désir  ‐ permettez‐moi de m'exprimer, ‐ 180 ‐ puisque je suis à la fin, ainsi ‐ n'a pas de raison d'être, c'est que quelque chose s'est produit qui est la rencontre, la rencontre d'où procède la névrose, la tête de méduse, la fente de tout à l'heure, directement vue, c'est en tant qu'elle, elle n'a pas de solution. C'est bien pour ça que, dans les rêves de la plupart, il s'agit en effet de la question du désir. La question du désir pour autant qu'elle se reporte à bien plus loin, à la structure, à la structure grâce à quoi c'est le petit a qui est la cause de la Spaltung du sujet. Oui!  Alors,  qu'est‐ce  qui  nous  lie  à  celui  avec  qui  nous  nous  embarquons,  franchie  la première appréhension du corps ? Et est‐ce que l'analyste est là pour lui faire grief de ne pas

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être assez sexué, de jouir assez bien? Et quoi encore ? Qu'est‐ce qui nous lie à celui qui, avec nous, s'embarque dans la position qu'on appelle celle du patient? Est‐ce qu'il ne vous semble pas que, si on le conjoint à ce lieu, le terme frère qui est sur tous les murs, Liberté, Égalité, Fraternité, je vous le demande, au point de culture où nous en sommes, de qui sommes‐nous frères ? De qui sommes‐nous frères dans tout autre discours que dans le discours analytique ? Est‐ce que le patron est le frère du prolétaire ? Est‐ce qu'il ne vous semble  pas  que  ce  mot  frère,  c'est  justement  celui  auquel  le  discours  analytique  donne  sa présence, ne serait‐ce que de ce qu'il ramène ce qu'appelle ce barda familial? Vous croyez que c'est simplement pour éviter la lutte des classes ? Vous vous trompez, ça tient à bien d'autres choses que le bastringue familial. Nous sommes frères de notre patient en tant que, comme lui, nous sommes les fils du discours. Pour représenter cet effet que je désigne de l'objet petit a, pour nous faire à ce désêtre d'être le support, le déchet, l'abjection à quoi peut s’accrocher ce qui va grâce à nous naître de dire,  de  dire  qui  soit  interprétant,  bien  sûr,  avec  l'aide  de  ceci  qui  est  ce  à  quoi  j'invite l'analyste,  à  se  supporter,  de  façon  à  être  digne  du  transfert,  à  se  supporter  de  ce  savoir  qui peut, d'être à la place de la vérité, s'interroger comme tel sur ce qu'il en est depuis toujours de la structure des savoirs, depuis les savoir‐faire jusqu'au savoir de la science. Delà bien sûr nous interprétons. Mais qui peut le faire si ce n'est celui‐là lui‐même qui s'engage dans le dire et qui, du frère, certes, que nous sommes, va nous donner l'exaltation? Je veux dire que ce qui naît d'une analyse, ce qui naît au niveau du sujet, du sujet qui parle,  de  l'analysant,  c'est  quelque  chose  qui,  avec,  au  ‐181‐  moyen  ‐  l'homme  pense,  disait Aristote, avec son âme ‐ l'analysant analyse avec cette merde que lui propose, en la figure de son analyste, l'objet petit a. C'est avec cela que quelque chose, cette chose fendue, doit naître qui n'est rien d'autre en fin de compte ‐ pour reprendre quelque chose qui vous a été avancé l'autre  jour  à  propos  de  Peirce  ‐  que  le  fléau  dont  une  balance  peut  s'établir  et  qui  s'appelle justice.  Notre  frère  transfiguré,  c'est  cela  qui  naît  de  la  conjuration  analytique  et  c'est  ce  qui

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Parlêtre ‐ Lacan Presque Tout  p. 18

nous lie à celui qu'improprement on appelle notre patient. Ce  discours  parasexa4  hein?  il  faut  bien  dire  comme  ça  qu'il...,  qu'il  peut  avoir  de  ces retours de bâton. Je voudrais pas vous laisser uniquement sur du susucre. La notion de frère, si solidement tamponnée grâce à toutes sortes de jurisprudences pendant des âges, de revenir à ce niveau, au niveau d'un discours, elle aura ce que j'appelai à l'instant ses retours au niveau du support. Je  vous  ai  pas  du  tout  parlé  dans  tout  ça  du  père  parce  que  j'ai  considéré  que,  qu'on vous en a déjà assez dit, assez expliqué à vous montrer que c'est autour de celui qui unit, de celui qui dit, non! que peut se fonder, que doit se fonder, que ne peut que se fonder tout ce qu'il y a d'universel. Et quand nous revenons à la racine du corps, si nous revalorisons le mot frère, il va rentrer à pleine voile au niveau des bons sentiments. Puisqu'il  faut  bien  quand  même  ne  pas  vous  peindre  uniquement  l'avenir  en  rose, sachez que celui qui monte, qu'on n'a pas encore vu jusqu'à ses dernières conséquences, et qui lui s'enracine dans le corps, dans la fraternité du corps, c'est le racisme, dont vous n'avez pas fini d'entendre parler. Voilà! ‐ 182 ‐

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Lección XXII, 21 juin 1972 ...Seminario XIX O peor

[Lacan, antes de comenzar, escribe en el tablero]  Que se diga como hecho permanece olvidado tras lo que se dice,  en lo que se

oye.

             

Este enunciado que parece una aserción por su forma, pertenece a lo modal por eso que él emite, de existencia  Hoy  salgo  de  vacaciones  de  ustedes.  De  aquellos  que  vinieron,  y  luego  de  los  que  no vinieron,  y  de  los  que  vienen  a  esta  despedida.  No  hay  por  qué  echar  las  campanas  al  vuelo Bueno  !  ¿Qué  puedo  hacer?  Que  me  resuma,  como  se  dice,  es  una  palabra  excluido.  Que marque  algo,  un  punto,  un  punto  suspensivo.  Por  supuesto,  podría  decir  que  he  continuado circunscribiendo ese imposible en el que se recoge lo que es para nosotros —para nosotros en el discurso analítico— fundable como real. Version Palabreanteser ‐  Ricardo ROJAS

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Heme  aquí!  Al  último  momento,  y  les  aseguro  en  razón  de  una  oportunidad,  tuve  el testimonio, el testimonio que lo que digo se oye. Lo tuve en razón de que alguien quiso — y es un gran mérito — hablarme en el último momento, así, de este año, quien precisamente quiso probar  que  para  algunos,  para  más  de  uno,  por  vetas  de  las  cuales  no  puedo  absolutamente prever  en  que  sesgo  ellas  se  producen,  encontrar  resumiendo,  interes  en  lo  que  trato  de enunciar. ¡Bueno! Agradezco entonces a la persona que me ha dado una especie de... espero que haya ahí bastante para que eso haga eco, que son atisbos que eso puede darse. Es siempre dificil, naturalmente, saber, saber hasta donde eso se oye. Henos aquí! A último momento, y a fe mía, en razón de  una cuestión de suerte, tuve el testimonio, el testimonio que lo que digo se oye. Y lo tuve porque alguien quiso —es un gran matemático— hablar en el último momento de este año, probándome así que efectivamente para algunos, para más de uno, por vetas que no podría decir en qué sesgos se producen, es interesante lo que trato de enunciar. Agradezco entonces a la persona que dio, no sólo a mi, que nos  dio a todos, una especie de ... espero que sea suficiente para quien tuvo el eco, que se den cuenta que rinde, aunque siempre es difícil saber hasta donde se extiende. Entonces,  en  Italia,  hago  aquí  un  poco  alusión,  porque  despues  de  todo  eso  no  me parece superfluo, me encontré con alguien que me parece muy gentil, que está en, yo no sé , la historia del arte, la idea de la obra, no se sabe porque pero se puede llegar a comprender que lo  que  se  enuncia  bajo  el  titulo  de  la  estructura  y  principalmente  en  eso  que  yo  mismo  he producido  el  interes.  Eso  le  interesa  en  razón  de  problemas  personales.  Esta  idea  de  la  obra, esta historia del arte, esta veta, eso vuelve esclavo, es cierto. Eso se ve precisamente cuando se ve que alguien que no es ni in critico ni un historiador, pero que era un creador, se creo como imagen, como imagen de esa veta, el esclavo, el prisionero, ¿entonces? Hay un llamado Miguel Angel  que  nos  mostro  eso.  Entonces,  al  margen,  hay  los  historiadores  y  criticos  que  se...  que ruegan por el esclavo. Es una pantomima como cualquier otra, es una especie de servicio divino que  puede  practicarse.  ¡Sí!  Eso  busca  hacer  olvidar  quien  dirige  porque  la  obra,  esa  viene

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siempre al mando, incluso para Miguel Angel. Bien, aquel que manda, es eso lo que inicialmente he ensayado de producirles este año bajo el titulo Hay del—Uno ¿no cierto? Lo que manda, es el Uno, el Uno hace el papel del Ser. Les rogue ir a buscar eso en el Parmenides. Ustedes quizas, algunos, obedecieron. el Uno hace el Ser como la histérica hace el hombre. ¡Sí! Evidentemente, este Ser que hace el Uno, él no es el Ser, el hace el Ser. Evidentemente es esto lo que hace una cierta infatuación creacionista y, en  el  caso  de  la  persona  de  la  cual  hablo,  que  fue  muy  amable  conmigo  y  que  me  explico precisamente como él termino enganchado a lo que él llamo mi sistema, para denunciar ahi sus agudezas, sus agudezas y es por eso también que yo dramatizo para evitar una cierta confusión, el se enganchó por que él encuentra que hago mucha ontologia. Es desde luego divertido, en fin, no pienso que aquí, por supuesto, no haya sino orejas abiertas.  Pienso  que  hay  como  en  todas  partes  una  cantidad  de  sordos.  Pero  decir  que  hago ontologia,  ¡por  favor,  es  muy  divertido!  Y  colocarla  en  eso...  en  se  gran  Otro  que  muy precisamente  muestro  como  deviendo  ser  barrado y extraido con cuidado muy precisamente del  significante  de  esa  barra  misma,  ¡es  curioso!  Porque  lo  que  es  necesario  ver  en  el contragolpe,  la  respuesta  que  se  obtiene  es  de  todas  maneras  que  despues  de  todo  las personas les responden con sus problemas. Y como él problema de él , es que la Ontologia, e incluso el Ser, ya , no se lo traga, a causa de esto, es que, si la ontología es simplemente que ... la  mueca  del  Uno,  es  evidente  que  todo  lo  que  se  hace  al  mando  es  precisamente  al  Uno suspendido y mi Dios, eso lo contraria. Mientras, eso que él quisiera, en consecuencia, es que la estructura fuese ausente. Eso sería  más  comodo  para  la  prestidigitación.  Eso  que  se  quisiera,  es  que  el  escamoteo,  el escamoteo  que  se  desarrolla,  y  que  es  eso,  la  obra  de  arte,  es  que  el  escamoteo  no  tiene necesidad de cubiletes. Ustedes no tienen sino que mirar eso, hay un cuadro de Breughel qui era un artista que estaba muy por debajo de eso, el no disimula como, como que eso se hace, la captura  de  fisgones.  ¡Bueno!  Entonces  aquí  evidentemente,  no  es  de  eso  de  lo  que  nos

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ocupamos.  Nosotros  nos  ocupamos  del  discurso  analitico.  Y  del  discurso  analitico,  pienso  de todas maneras que no estarìa mal puntuar algo antes de dejarlos, que les de la idea justamente que  no  solamente  no  es  ontológica  sino...  no  es  filosófica,  pero  es  solamente  necesitado  por una  cierta  posición,  una  cierta  posición  que  recuerdo,  que  es  aquella  en  la  que  creí  poder condensar la articulación de un discurso, y mostrarles de todas maneras que relación eso tiene con ese hecho que los analistas, que los analistas tienen de todas maneras relación — y ustedes se equivocarían al creer que lo desconozco — con algo que ... que se llama así el ser humano, si por supuesto, pero yo, no lo llamo así. No lo llamo así para que ustedes no se enervan, para que ustedes se queden ahí donde es necesario, por más que ustedes sean capaces de darse cuenta cuales son las dificultades que se le presentan al analista.  No  hablamos  más  por  supuesto  de  conocimiento  porque,  la  relación  del  hombre  a  un mundo  suyo  —  es  evidente  que  no  hemos  salido  de  ahí  despues  de  mucho  tiempo  como además por siempre — eso no ha sido nunca sino un melindre al servicio del discurso del amo. No hay mundo como el suyo sino el mundo que el amo hace marchar con la batuta. Y en cuanto al famoso conocimiento de uno mismo, que supuestamente hace el hombre, partamos de esto que es absolutamente simple y al alcance, ¿nos cierto que si?, ¡Bueno! Si se quiere ella tiene lugar;  ella  tiene  lugar  en  el  cuerpo.  El  conocimiento  del  sí  mismo  ,  no  cierto,  sí  mismo,  es  la higiene.  Partamos  precisamente  de  ahí,  ¿no  cierto?.  Mientras  que  durante  siglos  ella permanece  la  enfermedad  por  supuesto.  Porque  cada  uno  sabe  que  eso  no  se  regula  con  la higiene,  la  enfermedad.  Y  eso,  es  precisamente  algo  enganchado  al  cuerpo.  Y  la  enfermedad eso  dura  durante  siglos,  es  el  médico  quien  supuestamente  la  conocería.  La  conocería, entiendo,  conocimiento  y  pienso  haber  señalado  bastante  rápidamente  en  una  de  nuestras ultimas  reuniones,  no  se  incluso  donde,  el  fracaso  de  estos  dos  puntos  de  vista,  ¿no  cierto?. Todo eso es patente en la historia, eso se despliegue en toda suerte de aberraciones.  Entonces, desde luego, la pregunta que quisiera resaltar hoy, es eso, es el analista quien esta ahí y quién parece tomar un relevo. Se habla de enfermedad, no se sabe, al mismo tiempo

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se dice que no hay, que no hay enfermedad mental por ejemplo, con fundamento en el sentido donde  es  una  entidad  nosologica  como  se  decia  en  otros  tiempos,  no  es  entidaria,  la enfermedad  mental.    Es  más  bien  la  mentalidad  quien  tiene  fallas,  expresemonos  así rapidamente. Entonces, tratemos de ver eso que supone por ejemplo eso, que esta escrito ahí y que se supone enunciar donde se coloca, donde se coloca una cierta cadena que es ciertamente y sin  ninguna  especie  de  ambiguedad,  la  estructura.  Se  ve  ahí  sucederse  dos  significantes,  y  el sujeto  no  esta  ahi  más  sinembargo  sino  para  que  un  significante  lo  represente  ante  el  otro significante. Y luego eso tiene algo que resulta ahí y que nosotros hemos ampliamente, con el transcurso de los años, desarrollado con bastante razón  para motivar que lo connotemos como objeto a. Evidentemente, si es ahí, en esta forma, en esta forma de tetrada, no es una topología que sea... que sea sin ninguna especie de sentido. Es esa la novedad que ha sido aportada por Freud. La novedad que  aportó Freud, no es nada.  Había  alguien  que  habia  hecho  algo  muy  bien,  situando,  cristalizando  el  discurso  del amo,  en  razón  de  un  esclarecimiento  histórico,  que  él  había  podido  atrapar,  es  Marx.  Es  de todas  formas  un  paso,  un  paso  que  no  hay  para  nada  lugar  de  reducirlo  al  primero,  no  hay tampoco  lugar  de  hacer  entre  los  dos  una  mezcla,  uno  se  demanda  a  nombre  de  que  es necesario  que  ellos  se  acuerden.  Ellos  no  se  acuerdan.  Ellos  son  perfectamente  compatibles. Ellos  se  acoplan.  Ellos  se  acomplan  y  luego  hay  allí  ciertamente  uno  que  tiene  su  lugar  con todos sus gustos, es aquel de Freud. ¿Qué es lo que en resumen aporta de esencial? El aportó la dimensión de la sobredeterminación. La sobredeterminación, es exactamente eso que imagino con mi manera de formalizar de la manera la más radical la esencia del discurso, en tanto que él esta en posición giratoria en relación con lo que vengo de llamar un apoyo.  Es de todas formas del discurso que Freud hizo surgir, hizo surgir aquello que era lo que se producia a nivel del apoyo que esta en contacto con lo que se articula del discurso. El apoyo es el cuerpo. Pero es necesario ser cuidadosos cuando se dice el cuerpo. No es forzosamente un

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cuerpo. Porque a partir del momento en que se parte del goce, eso quiere decir exactamente que el cuerpo no está solo, que hay allí otro. Es por eso que el goce es sexual, puesto que les acabo de explicarle este año, es lo menos que se puede decir, es que no él esta referido, este goce, es el goce del cuerpo a cuerpo. Lo propio del goce, es que cuando hay dos cuerpos, aún más cuando hay más, naturalmente, no se sabe, no podemos decir cuál goza. Es eso lo que hace que pueda haber allí, en este asunto, tomando varios cuerpos e incluso series de cuerpo. Entonces la sobredeterminación, consiste en esto, es que, las cosas que, que no son el sentido,  el  sentido,  eso  sería  soportado  por  un  significante,  justamente  lo  propio  del significante,  y  no  sé,  me  puse  así  de  una  cosa  a  otra,  Dios  sabe  por  qué, luego un poco más, poca importancia tiene, encontré algo, un seminario que hice al principio de un trimestre, justo el  trimestre  que  era  a  finales  del  año  sobre  lo...  eso  que  se  llama  el  caso  del  Presidente Schreber, era el 11 de abril de 1956. Es más precisamente justo más acá, son los dos primeros trimestres que son resumidos en lo que escribí de Una cuestión preliminar a todo tratamiento posible de la psicosis, al fin, el 11 de abril de 1956, planteé lo que era lo que luego así llame por su  nombre,  por  su  nombre,  el  nombre  que  esto  tiene  en  mi  discurso,  la  estructura.  No  es siempre aquello en lo que un pueblo vano piensa, pero está perfectamente dicho en ese nivel. Me divertirá eso de volverlo a publicar, este seminario, si la estenopista no hubiese cometido un  gran  número  de  pequeños  agujeros  a  falta  de  no  haber  oido  bien.  Si  ella  hubiese reproducido solamente correctamente la frase latina que había escrito en el tablero, sobre la que no sé más ahora a cual autor pertenece. Lo haré, no sé, en el número próximo de Scilicet, el  tiempo  que  va  a  ser  necesario  para  volver  a  encontrar  de  quién  es  esta  frase  latina,  va ciertamente  a  hacerme  perder  del  tiempo,  poca  importancia  tiene,  todo  lo  que  dije  en  ese momento  del  significante,  del  significante  en  el  momento  en  el  que  verdaderamente  no  se puede decir que eso estuvo de moda, en 56, eso queda impactado de un metal que.. donde no tengo que retocar nada. ¡  Sí!  Lo  que  lo  digo  más  precisamente,  es  que,  se  distingue  en  esto  que,  que  no tiene

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ninguna  significación.  ¡  Lo  digo  de  una  manera  cortante  porque  en  ese    momento  hacía  falta que  me  hiciese  oír  de...,  ustedes  se  dan  cuenta,  que  además  eran  médicos  quienes  me escuchaban! ¿ Qué es lo que esto podía importarles? Simplemente el que era de... finalmente, oían de Lacan. ¡ Finalmente, de Lacan, es decir esa especie de payaso. ¿no cierto?... ¡Bueno! El hacía  maravillosamente  sus  piruetas.  Durante  ese  tiempo,  ya  miraban  con  ojos  de  codicia  la manera como ellos podrían regresar a su digestión, porque, no se puede decir que sueñan. Eso sería muy bello. No sueñan, digieren; es una ocupación después de todo como cualquier otra. Lo que hay que sin embargo tratar de ver bien, es que, lo que Freud introduce, es algo que ‐ nos imaginamos que le desconozco porque hablo del significante ‐ es el retorno a, a ese fundamento  que  está  en  el  cuerpo,  y  que  hace  que,  completamente  independientemente  de los  significantes  de  los  que  se  los  articula,  eso  es  cuatro  polos  que  se  determinan  por  la emergencia como tal del goce justamente como inasequibles. ¡ Pues bien! Eso es lo que hace surgir los tres otros, y, en respuesta, el primero, que es la verdad, eso ya implica el discurso. Esto no quiere decir que esto pudiese decirse. Me esfuerzo en decir que eso no puede decirse, o que eso no puede sino medio‐decir(se). Pero finalmente para el goce, finalmente, eso, eso existe. Hace falta que se pudiese hablar de eso. Mediante lo que hay algo que es otro y que se llama el decir. Pues bien, les he en resumen, explicado durante un año, gaste bastante tiempo para articularlo, porque, para articularlo, es en eso que hace falta que usted vieran que,,, la necesidad que es la mía, la manera en la que procedo, justamente, jamás puedo articularlo como un verdad. Hace falta, según lo que es su destino, el de todos, hay que examinarlo completamente. Más exactamente ver cómo eso gira, cómo eso da un vuelco, cómo esto da un vuelco dese que se lo toca y  cómo incluso hasta cierto punto, es bastante inestable para prestarse a... a toda suerte de errores. Sea lo que sea, si emití, emiti ‐ lo que es sin embargo una cierta desverguenza‐ el título De  un  discurso  que  no  sería  del  semblante,  pienso  que  era  para  acentuarles,  y  que  ustedes acentuaron, que el discurso, como tal, es siempre discurso del semblante y si hay algo que me

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autorice del goce, justamente, es el de hacer semblante. Y es este el... el punto de partida que se  puede  lograr  concebir  ese  algo  que  nosotros  no  podemos  sino  atrapar  allí,  pero  de  una manera  ya  tan  asegurada,  tan  asegurada  por  alguien  al  que  hubiera  que  homenajear  la memoria, la memoria tal como la escribo, consagrándose al me inicial de la palabra memoria el mismo  sentido  que  el  mé  {des}  de  méconnaissance  {desconocimiento},  aquel  que,  uno  ha memorizado tan bien que es hacer risotada de sus palabras de lo que se trata es más bien, es decir Platon. ¡ A pesar de todo, si hay alguien qué tuviera tch!, atrapado lo que tiene que ver allí con el plus‐de‐gozar, algo que hiciera pensar que Platon no es solamente las Ideas y la Formas sino  todo  lo  que  se  tiene  con  una  cierta  rejilla,  una  rejilla  que,  lo  convengo,  es  probable, traduce estos enunciados, Platon es aquel, a pesar de todo, que propuso la función de la diada, como siendo ese punto de caída, allí dónde todo pasa, allí donde todo huye. No hay más grande sin más pequeño, ni más viejo sin más joven, y el hecho que la diada sea el lugar de nuestra pérdida,  el  lugar  de  la  huida,  el  lugar  al  que  es  forzado  por  forjar  ese  Uno  de  la  Idea,  de  la Forma, ese Uno que por otra parte en seguida se desmultiplica, se inscribe, sí, es bien porque está allí como todos nosotros sumergido en ese solo suplemento ‐ hable de todo esto el 11 de abril de 1956 ‐ el suplemento, la diferencia que hay entre el suplemento y el complemento. Finalmente, había dicho muy, muy bien todo esto desde el año 56, esto habría podido servir,  parece,  para  cristalizar  algo  del  lado  de  esta  función  que  es  para  llenar,  aquella  del analista  y  que  parece  que  ella  sea  tan,  tan  imposible,  más  que  otra  que  se  sueña  sólo camuflandola.  ¡  Sí!  Entonces,  es  sobre  eso  dónde  esto  gira  y  que  hay  que  ver  precisamente ciertas cosas. ¿ El caso es que entre este soporte, eso que llega al nivel del cuerpo, y de donde surge todo sentido, pero inconstituido, porque, después de lo que acabo de enunciar del goce, de la verdad, del semblante y del plus‐de‐gozar, como haciendo allí el fondo, el ground, como se expresaba el otro día la persona que quiso venir aquí a hablarnos de Peirce, en la medida en que es en la nota de Peirce que había él había oído lo que yo decía, inútil decirles que es más o menos hacia la época incluso en la que saqué los cuadrantes de Peirce a los cuales ‐ esto tiene,

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desde luego, de todo lo servido para nada, porque qué, usted puede pensar precisamente que las observaciones sobre la ambigüedad total de lo universal, que él sea afirmativo o negativo, y de lo particular del mismo. ¿Qué de esto les podía hacer bien a aquellos que soñaban en todo esto sino en reencontrar su ritornelo? ¡ Sí! El ground entonces está allí. Se trata en efecto del cuerpo con sus sentidos radicales sobre los cuales no hay ninguna toma. Porque no es con la la verdad, el semblante, el goce ni el plus‐de‐gozar que se hace la filosofía. ¿ Se hace filosofía, a partir del momento en que hay algo que completa, que completa allí, este soporte que no es articulable sino a partir del discurso, ¿que  él  completa  de  qué?  Hay  que  decirlo  bien,  que  eso  de  lo  cual  ustedes  estan  hechos totalmente,  totalmente  hechos  y  de  nuevo  tanto  mejor  si  ustedes  son  un  poco  filósofos,  eso pasa algunas veces, pero finalmente es raro, ustedes son sobre todo astudados como lo dije un día. Ustedes están en el lugar donde el discurso universitario les sitúa. Usted es tomado como a‐formado. Desde hace algún tiempo, se produce una crisis, pero hablaremos de eso después. Es secundario. La cuestión entonces es diferente. Hace falta precisamente que ustedes se den cuenta que eso de lo cual usted depende más  fundamentalmente  ‐  porque  finalmente  la  universidad  no  nació  ayer  ‐  es  el  discurso  del Amo, a pesar de todo, que es el primer surgido, y luego es él que dura y que tiene poca suerte para ponerse en movimiento. Podría compensarse, equilibrarse, con algo que sea, finalmente, el  día  en  que  esto  será,  el  discurso  analítico.  Al  nivel  del  discurso  del  dueño,  perfectamente podemos decir lo que hay entre el campo del discurso, entre las funciones del discurso tal como ellas se articulan de ese SI, S2,el $ y el a, y luego ese, ese cuerpo, ese cuerpo que les representa aquí y al que, en tanto como analista, me dirijo. Porque,  cuando  alguien  viene  verme  en  mi  consultorio  por  la  primera  vez  y  cuando  escando nuestra entrada en el asunto de algunas entrevistas preliminares, lo que es importante eso es, es  la  confrontación  del  cuerpo.  Es  justamente  porque  es  de  ahí  de  dónde  eso  parte,  este encuentro del cuerpo, que a partir del momento en que se entra en el discurso analítico, no se

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trata más de eso. Pero queda al nivel donde el discurso funciona que no es el discurso analítico, la cuestión se plantea de cómo consiguió, este discurso, atrapar los cuerpos. Al nivel del discurso del Amo, es claro. Al nivel del discurso del Amo,  en el que usted es como cuerpo, amasado, no lo disimulen, cualesquiera que sean sus piruetas, es eso que llamaré los  sentimientos  y  muy  precisamente  los  buenos  sentimientos.  Entre  el  cuerpo  y  el  discurso, hay, eso de lo cual los analistas gargarizan llamando eso presuntuosamente los afectos. Es muy evidente que ustedes están afectados en un análisis, eso es lo que hace un análisis, es eso lo que pretenden evidentemente, hace falta estar en una buena posición, para estar seguro de no deslizar. ¿ Los buenos sentimientos, con qué se hace esto? Bien estamos precisamente forzados de llegar allí, al nivel del discurso del Amo, es claro, eso se hace con la jurisprudencia. Es a pesar de todo bueno no olvidarl el momento en el que hable, cuando era huésped de la Facultad de Derecho, no desconocer que los buenos sentimientos, es la jurisprudencia y nada más, que los funda. ¡ Y cuando algo así viene de una sola vez a causarles estas emociones que ustedes no saben muy bien si ustedes no son un poco responsables de la manera como un análisis fracasa, escuchen! ¿ Cómo? ¡ Seamos claros a pesar de todo! ¿ Si no hubiese deontología, si no hubiese jurisprudencia,  donde  estaría  este,  este  mal  de  estomago,  este  afecto,  como  se  dice?  Habría que incluso tratar de cuando en cuando de decir un poco la verdad. Un poco esto quiere decir que esto no es exhaustivo lo que acabo de decir. Podría también decir otra cosa  incompatible con lo que acabo de decir, eso sería también la verdad. Y  lo que pasa. Es lo que simplemente pasa, cuando simplemente por el hecho no de un cuarto de vuelta, de una mitad de vuelta completa, de dos cuartos de vuelta de deslizamiento de estos elementos función del discurso, se encuentra, se encuentra porque hay a pesar de todo en esta tétrada vectores, los vectores y de los cuales se puede muy bien establecer su necesidad, ellos no tienen que ver con la tétrada, ni con la verdad, ni con semblante, ni con sea lo que se sea de esta especie, tiene que ver con el hecho que la tétrada es 4. Con la sola condición de exigir que haya  unos  vectores  en  los  dos  sentidos,  a  saber  que  sea  de  a  dos  que  llegan  y  de  a  dos  que

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parten,  o  uno  que  llega  o  uno  que  se  parte,  ustedes  estan  absolutamente  necesitados  por encontrar  la  manera  en  la  que  aquí  estan  enganchados,  eso  tiene  que  ver  con  el  número  4, nada  más.  Naturalmente,  el  semblante,  la  verdad,  el  goce  y  el  plus‐de‐gozar  no  se  suman. Entonces, no pueden sumar cuatro solos, es justamente eso en lo que consiste lo real, es que el número  4,  él,  existe  a  solas.  Es  también  una  cosa  que  dije  el  11  de  abril  de  1956,  pero  más precisamente, no había sacado aún todo eso. Por otra parte no había incluso construido todo eso. Solamente es eso lo que me prueba que estoy en la buena vena, puesto que el hecho que dije en ese el momento que el número 4 era allí un número esencial para que uno se acuerde de eso, prueba que estaba a pesar de todo bien encaminado, puesto que, ahora, no encuentro nada superfluo alrededor de eso; lo dije en el momento en el que hacía falta, en el momento en el que tratabamos de la psicosis. ¡ Bueno! Entonces, la cuestión es ésta, si los sentimientos, si ‐ no se agiten porque las personas que se van, tienen que hacer cosas ahora, tienen que ir a las exequias de alguien del que  saludo  aquí  su  memoria    (Pierre  Fizlewicz),  y  que  era  alguien  de  nuestra  Escuela,  al  que verdaderamente amara. ¿ Yo mismo lamento, en vista de mis compromisos, no poder juntarme a ellos. ‐ Sí, qué hay en el discurso analítico, entre las funciones de discurso y este soporte, que no es la significación del discurso, que no tiene que ver nada que ver con lo que es dicho? Todo lo que es dicho es semblante. Todo lo que es dicho es verdad. Y aun más, todo lo que es dicho hace gozar. Eso que es dicho. Y, como lo repito, como lo rescribí en el tablero hoy, que se diga como  hecho  permanece  olvidado  detrás  de  lo  que  es  dicho.  Lo  que  es  dicho  no  está  en  otro lugar que en eso que se oye, y es eso la palabra. Solamente decirlo, es otra cosa, es otro plano, es el discurso. Es eso que, de relaciones, y que los sostiene a todos juntos, con personas que no son  forzosamente  aquellas  que  están  allí,  es  que  se  llama  la  relación,  la  religion,  el  vinculo social,  eso  pasa  al  nivel  de  un  cierto  número  de  conexiones  que  no  se  hacen  al  azar,  que necesitan, un poco de errancia cerca, ese cierto orden en la articulación significante. Y para que algo sea dicho ahí, hace falta ahí, hacen falta ahí otra cosa que lo que ustedes imaginan, lo que

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ustedes imaginan bajo el nombre de realidad; porque la realidad emana muy precisamente del decir. El  decir  tiene  sus  efectos  entre  los  que  se  constituye  lo  que  se  llama  el  fantasma,  es decir  esta  relación  entra  el  objeto  a¸  minúscula,  que  es  lo  que  se  concentra  del  efecto  del discurso para causar el deseo, y ese algo que alrededor, y como una hendidura, se condensa, y que se llama el sujeto. Es una hendidura porque el objeto a minúscula, él, está siempre entre cada uno de los significantes y aquel que sigue y es por eso que el sujeto, él, estaría siempre no entre, sino al contrario abierto hiante.  ¡  Sí!  Para  volver  a  Roma,  pude  captar,  comprender  claramente  el  efecto,  el  efecto bastante, bastante sobrecogedor, el efecto donde me reconocía muy bien, placas de cobre que un  llamado  Fontana,  difunto  parece,  y  quien  después  de  haber  mostrado  capacidades  muy grandes de constructor, de escultor, etc., consagró sus últimos años a hacer, en italiano eso se dice spaccatura, parece, pero no sé italiano, me hice explicar, es una hendidura, así, hacía una hendidura en una placa de cobre. 

Eso hace un cierto efecto. Eso hace un cierto efecto para los que son un poco sensibles, pero no se necesita allí haber oído mi discurso sobre la Spaltung del sujeto para ser sensible a eso. La primera persona venida, sobre todo si es del sexo femenino, puede tener una pequeña vacilación.  Hay  que  creer  que,  que  Fontana  no  era  de  los  que  totalmente  desconocían  la Version Palabreanteser ‐  Ricardo ROJAS

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estructura, de los que creían que era demasiado ontólogico. ¿ Entonces, de qué se trata, de qué se trata en el análisis? Porque si se me lo creen, se debe pensar que es precisamente como lo enuncio, el que es a título de lo que, en cuerpo, con toda  la  ambigüedad  de  este  término,  que  esta  motivado,  es  porque  el  analista  en  cuerpo, instala el objeto a minúscula en el lugar del semblante, que hay algo que existe y que se llama el discurso analítico. ¿ Qué es lo que esto quiere decir? En el punto en el que estamos, es decir al haber comenzado a ver tomar forma a este discurso, vemos como ese discurso y no en lo que es dicho, en su decir, nos permite aprehender lo que es de allí del semblante. ¿ Es allí que es sorpredente ver que, al término de una tradición como nos la hicieron sentir  la  última  vez,  cosmológica,  ¿cómo  es  que  el  universo  pudo  nacer?  ¿  Acaso  esto  no  le parece  datar  un  poco?  Pero  datar  del  fondo  de  las  edades,  por  eso  no  queda  allí  menos fechado. Lo que es sorpredente, es que esto trae a Peirce a una articulación puramente lógica incluso  de  lógico.  Es  un  punto  de  desprendimiento  del  fruto  sobre  el  árbol  de  una  cierta articulación y ilusoria, lo llamaré, el que, del fondo de las edades había desembocado en esta cosmología adjuntada a una psicología, a una teología, a todo lo que resulta. He  aquí  allí,  comprendiendo  claramente  tal,  como  se  lo  han  enunciado  la  última  vez, comprendiendo claramente que no hay discurso sobre el origen  sino al tratar del origen de un discurso, que no hay otro origen atrapable que el origen de un discurso y qué eso es lo que a nosotros nos importa cuando se trata de la emergencia de un otro discurso, de un discurso que, con  relación  al  discurso  del  Amo,  cuyos  términos  voy  allí  a  volver  a  trazar  rápidamente  y  su disposición, comporta la doble inversión precisamente de vectores oblicuos. Y esto:

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Tiene toda su importancia. Lo que Peirce se atreve a articularnos, y allí a la juntura de una antigua cosmología, es la plenitud de eso de lo cual se trata en el semblante de cuerpo. Es el  discurso  en  su  relación,  dice  él,  a  la  nada.  Esto  quiere  decir  aquello  alrededor  de  lo  que necesariamente gira todo discurso. Por esta vía, es lo que al promover este año la teoría de los conjuntos, trato a los que tienen  la  función  del  analista,  de  sugerir,  es  que  esto  sea  en  esta  vena,  aquella  que  explotan estos  enunciados  que  se  formalizan  con  la  lógica,  es  que  es  siendo  de  esta  vena  que  ellos  se rompen para formarse; ¿ formarse a qué? En eso que debe ser distinguir de lo que llamé antes el relleno, el intervalo, el taponamiento, la hiancia que hay entre el nivel del cuerpo, del goce y del semblante, y el discurso, para darse cuenta que es allí dónde él se plantea la cuestión de lo que  tiene  que  poner  y  que  no  son  los  buenos  sentimientos,  ni  la  jurisprudencia,  que  está  en relación con otra cosa que tiene un nombre, que se llama la interpretación, lo que el otro día ha sido  puesta  para  ustedes  en  el  tablero  bajo  la  forma  del  triángulo  llamado  semiótico,  bajo  la forma del representamen, de interpretánte y aquí el objeto, y para mostrar que la relación es siempre

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ternaria, a saber que es la pareja représentamen‐objeto que es siempre a reinterpretar, es eso de lo que se trata en el análisis. El interpretante es el analizante. ¿ Esto quiere no decir que el analista no este allí para ayudarle, para empujarle un poco en el sentido del interprete. ¡ Hay que precisamente decirlo, esto no puede hacerse al nivel de un solo analista, para la simple razón que si lo que digo es verdad, a saber que no es sino de la vena de la lógica, de la extracción  de  las  articulaciones  de  lo  que  es  dicho,  y  no  del  decir,  que  si  para  todo  decir,  el analista en su función no sabe ‐ quiero decir en cuerpo ‐ recoger mucho de eso que él oye del interpretante,  que  es  aquel  que  bajo  el  nombre  de  analizante,  el  da  la  palabra,  pues  bien!  El discurso analítico permanece en lo que, en efecto, ha sido dicho por Freud sin mover una línea. Y a partir del momento en que esto hace parte del discurso común, lo que es el caso ahora, eso entra en la armazón de los buenos sentimientos. ¿ Para que la interpretación progrese, sea posible, según el esquema de Peirce que le ha sido propuesto la última vez, es en tanto que esta relación interpretación y objeto, observen, ¿de qué se trata? ¿ Cuál es este objeto en Peirce? Es de ahí de dónde la nueva interpretación, que no hay de fin en eso a lo que puede venir, excepto a que hubiera un límite precisamente, 

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Que es bien aquello con lo que el discurso analítico debe advenir, a condición de que no se corrompa en su pisoteo actual. ¿ Qué hace falta al esquema de Peirce, sustituir para que eso pegue con mi articulación del discurso analítico? Es tirado, en realción con el efecto de eso de lo cual se trata en la cura analítica, no hay otro representamen que el objeto a¸ minúscula. El objeto a minúscula del cual el analista se hace el representamen justamente, él mismo en el lugar del semblante. El objeto de cual se trata, no es nada más sino lo interrogué aquí de mis dos fórmulas, no es nada más que eso, como olvidado, el hecho de decir. ¿ Es eso que es el objeto de lo que para cada uno es cuestión, ¿dónde estoy yo en el decir? Porque está muy claro que la neurosis se  despliega,  es  más  precisamente  eso  que  nos explica la oscilación de lo que Freud propuso concerniente al deseo, y especialmente al deseo en el sueño. Es precisamente verdad que hay unos sueños de deseo, pero cuando Freud analiza uno de sus sueños, vemos mucho mejor de cual deseo se trata, es el deseo de plantear la ecuación del deseo con igual cero. En  una  época  que  no  era  muy  posterior  a  aquella  de  el  11  de  abril  de  1956,  en  1957 precisamente,  analicé  el  sueño  de  la  inyección  de  Irma.  Esto ha sido transcrito como ustedes pueden imaginarlo en un... de un universitario, en una tesis donde eso se pasea actualmente. La manera en la que eso fue, no diré oído, porque la persona no estaba allí, ella trabajó en base a notas, trabajó en base a notas y consideró posible agregar algo de su cosecha; pero está sin embargo  claro  que,  si  hay  una  cosa  que  el  sueño  de  esta  inyección  de  Irma,  sublime,  divino,

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permite  mostrar,  es  eso  que  es  evidente,  que  debería  ser,  desde  el  tiempo  que  anuncié  esta cosa  que  debería  haber  sido  explotada  por  cualquiera  que  en  el  análisis,  dejé  eso  arrastrar, porque después de todo como ustedes lo van a ver, la cosa no tiene tantas consecuencias, si como  lo  recordé  recientemente,  la  esencia  del  sueño,  es  justamente  la  suspensión  de  la relación del cuerpo al goce, es muy evidente que el deseo que, él, se suspende al plus‐de‐gozar, no va a ser puesto sin embargo allí entre paréntesis. Lo que el sueño trabaja, sobre lo que entreteje, y vemos bien cómo y con qué, con los elementos de la víspera como dice Freud, es decir con lo que está allí aún, completamente en la superficie de la memoria, no en la profundidad, la sola cosa que conecta otra vez el deseo del sueño al inconsciente, es la manera en la que hay que trabajar para resolver la solución, para resolver el problema de una fórmula con igual cero, para encontrar la raíz gracias a lo cual, la manera  en  la  que  esto  funciona,  eso  se  anula.  Si  eso  no  se  anula,  como  se  dice,  hay  un despertar, mediante lo cual, desde luego, el sujeto continúa soñando en su vida. Si  el  deseo  se  interesa  por  el  sueño,  Freud  lo  subraya,  es  para  que  haya  unos  casos donde  el  fantasma,  no  se  puede  resolverle,  es  decir  que  darse  cuenta  lo  que  el  deseo  ‐ permítame  expresarme,  puesto  que  estoy  al  final,  así  ‐  no  hay  razón  de  ser,  es  que  algo  se produjo  que  es  el  reencuentro,  el  reencuentro  de  donde  procede  la  neurosis,  la  cabeza  de medusa, la hendidura de antes, directamente vista, es en tanto que ella, no tiene solución. Es precisamente  por  eso  que,  en  los  sueños  de  la  inmensa  mayoría,  se  trata  en  efecto  de  la cuestión  del  deseo.  La  cuestión  del  deseo  sin  embargo  en  la  medida  que  ella  se  traslada  a mucho más lejos, a la estructura, a la estructura gracias a la cual es a¸ minúscula la que es la causa de la Spaltung del sujeto. ¡ Sí! ¿ Entonces, qué es lo que nos liga con aquel con que nos embarcamos, atravesando la  primera  aprensión  del  cuerpo?  ¿  Y  acaso  el  analista  está  allí  para  él  hacer  queja  de  no  ser bastante sexuado, de gozar muy bien? ¿ Y qué aún? ¿ Qué es lo que nos liga a aquel que, con nosotros, se embarca en la posición que se llama aquella del paciente?

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¿ Acaso no le parece que, si se la une en ese lugar, el término hermano que está sobre todas las paredes, Libertad, Igualdad, Fraternidad, se los pido, hasta el punto de cultura donde estamos de allí, de que somos hermanos? ¿ De quién somos hermanos en otro discurso que en el discurso analítico? ¿ Acaso el patron es el hermano del proletario? ¿ Acaso no les parece que esta palabra hermano, es justamente aquella a la que el discurso analítico da su presencia, esto sería sólo lo que devuelve de lo que se llama este equipamento familiar? ¿ Ustedes creen que es simplemente para evitar la lucha de las clases? Ustedes se equivocan, eso tiene que ver con muchas otras cosas que el burdel familiar. Somos hermanos de nuestro paciente en tanto que, como él, somos los hijos del discurso. Para representar este efecto que designo del objeto a¸ minúscula, para hacernos a  ese deser de ser el soporte, el desecho, la abyección a la que puede aferrarse lo que va gracias a nuestro nacer del decir, de decir que sea interpretante desde luego, con la ayuda de eso  que es aquello a lo que invita el analista, a soportarse, para ser digno de la transferencia, a soportarse de ese saber que puede, de estar en el lugar de la verdad, interrogarse como tal sobre lo que tiene que ver allí desde hace tiempo con la estructura del saber, desde el saber‐hacer hasta el saber de la ciencia. Más allá desde luego interpretamos. ¿ Pero quien puede hacerlo si no es aquel mismo que se compromete en el  decir y que, del hermano, por cierto, que somos, va a darnos la exaltación? Quiero decir que lo que nace de un análisis, lo que nace al nivel del sujeto, al nivel del sujeto que habla, del analizante, es algo que, con,  por medio de ello el hombre piensa, decía Aristoteles, con su alma ‐ el analizante analiza con esta mierda que le propone, en la figura de su analista, el objeto a minúscula. Es con esto que algo, esta cosa hendida, debe nacer que no es  nada  más  en  resumidas  cuentas  ‐  para retomar algo que les había propuesto el otro día a propósito  de  Peirce  ‐  que  la  plaga  de  la  que  un  equilibrio  puede  establecerse  y  que  se  llama justicia. Transfigurado nuestro hermano, es eso lo que nace de la conjuración analítica y es eso lo que nos liga a aquel que impropiamente se llama nuestro paciente.

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¿ Este discurso parasexuado, entonces? Hay que decir así eso que él..., que puede tener de  esta  reacción  imprevista  en  sentido  opuesto.  No  quisiera  dejarlos  unicamente  sobre  lo dulce.  La  noción  de  hermano,  tan  sólidamente  taponada  gracias  a  toda  suerte  de jurisprudencias  durante  decadas,  de  volver  a  ese  nivel,  al  nivel  de  un  discurso,  tendrá  lo  que llamé hace un momento sus vueltas al nivel del soporte. ¡ No les hablé en absoluto en todo eso del padre porque consideré que, que se les ha dicho ya bastante sobre eso, explicado bastante al mostrarles que era alrededor de aquel que une, de aquel que dice, no! que puede fundarse, que no puede sino fundarse todo lo que hay allí de universal. Y cuando volvemos a la raíz del cuerpo, si revalorizamos la palabra hermano, va a volver a plena vela al nivel de los buenos sentimientos. Ya que hay que, a pesar de todo, no pintarles unicamente un futuro en rosa, sepan que aquel que sube, que no se han visto aún hasta sus últimas consecuencias, y que les echa raíces en el cuerpo, en la fraternidad del cuerpo, es el racismo, del que ustedes no han terminado de oir hablar. ¡ Hasta aquí! 

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            NOTAS AL ATOLONDRADICHO  POR TALLER DE TRADUCCIÓN L'ETOURDIT  CENTRO DE INVESTIGACIÓN:    PSICOANÁLISIS Y SOCIEDAD  (P&S)  BARCELONA (ESPAÑA)  http://www.psicoanalisisysociedad.org/letourd.htm 

1. Presentación del texto por J. Lacan (1972).  1.2 

Referencia  al  seminario  Le  savoir  du  psychanaliste  (El  saber  del  psicoanalista)  inédito, 

impartido  en  Sainte‐Anne.  Lacan  hace  sus  presentaciones  de  enfermos  en  el  hospital  psiquiátrico  de  Sainte‐Anne  de  Paris.  Al  principio  las  realiza  en  el  servicio  del  Dr.  Delay  y  luego  en  el  del  Georges  Daumezon  en  la  sala  «Magnan».  En  1972  Lacan  da  un  seminario  en  ese  hospital  que  se  conoce  con  el  título  de  «El  saber  del  psicoanalista»  y  contribuye  al  50  aniversario  de  Henry‐Rouselle  (servicio  dirigido  por  Daumezon  en  Sainte‐Anne)  escribiendo  L'Etourdit.  (Referencia  extraída  de  E.  PORGE,  Jacques  Latan,  un psychanalyste, Eres, 2000, página 49.)  Vacuola.  Este  término  designa  unos  orgánulos  celulares  que  se  forman  tanto  en  células  animales  como vegetales, aunque de preferencia en estas últimas. En las células vegetales adultas pueden llegar a  ocupar el 90% de la célula a consecuencia de un proceso de fusión de las vacuolas pequeñas en una única  vacuola central que aumenta con la edad. Las vacuolas biológicas pueden realizar funciones muy diversas.  A  veces  funcionan  como  vehículos  de  transporte  de  sustancias  alimenticias  desde  la  superficie  celular  a  los centros de elaboración interior (vacuolas nutricias), o a la inversa, pueden ser vehículos de transporte  de  los  materiales  de  desecho  a  los  puntos  de  eliminación  en  la  superficie  celular  (vacuolas  excretoras).  Pero  la  función  más  común  de  las  vacuolas  es  la  de  constituir  lugares  de  almacenamiento  de  sustancias  (vacuolas de grasa, de agua y soluciones de iones y sales de distintos tipos).  En el lenguaje  común se usa a veces vacuola en su acepción de cavidad para indicar un receptáculo o  lugar diferenciado más o menos vacío.  El uso que más se acerca a la acepción original en biología sería el de almacén o depósito de reserva y  parece  que  fuera  de  esta  acepción  de  la  que  se  sirve  Lacan  en  este  caso.  La  evocación  del  valor  de  la  carta  robada  del  Seminario  de  Lacan  sugiere  que  Lacan  se  servía  de  este  término  para  destacar  esa  función  de  almacenamiento  o  reserva  de  su  decir,  en  el  sentido  de  que,  a  su  juicio,  su  decir  no  tuvo  entonces  (en  Sainte‐Anne y en Henri‐Rousselle) más valor que el de quedar depositado allí, constituyendo como mucho una  reserva,  lo  cual  de  todas  formas  no  sería  poco,  ya  que  siempre  podemos  considerarla  preñada  de  un  valor  comparable  al  de  las  cartas  robadas,  que  no  por  quedar  depositadas  en  el  inconsciente  dejarían  de  tener  efectos. (L:Artigas)   

Una carta  que siempre  llega a su  destinatario. Su escrito «El seminario sobre La  carta robada»  en 

 

..Ou pire. Seminario de París I (1972), inédito. 2. Lacan enuncia la frase que servirá como ejercicio. 

Écrits. 

   

2.2. En el original francés: Qu'on dise reste oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s'entend.  2.1. 

El sujeto sería `Que se diga'. 3. La lógica, ciencia de lo real. 

    3.1. Oposición entre significante y sentido.  3.2. Se refiere al discurso analítico    La lógica como ciencia de lo real. En tanto que trata las paradojas de todo discurso, sus incompletudes  (Godel), su no demostrabilidad, su irrefutabil dad (tesis de Church‐Turing)... Real del psicoanálisis, real de todo  discurso, real de la ciencia (puntos de imposible de la ciencia misma). Lo real formalizado por la lógica como lo  imposible,  cosa  que  no  permiten  las  ciencias  conjeturales  (antropología,  Levi‐Strauss;  sociología,  declive  del  padre y referencia a Durkheim; lingüística, Saussure; teoría de la comunicación; retórica; etc.) que solo pueden  dar cuenta de la estabilidad o las variantes de las formaciones simbólico/imaginarias. (R.Cevasco) 

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