Batna Info Fev 2009fr

  • December 2019
  • PDF

This document was uploaded by user and they confirmed that they have the permission to share it. If you are author or own the copyright of this book, please report to us by using this DMCA report form. Report DMCA


Overview

Download & View Batna Info Fev 2009fr as PDF for free.

More details

  • Words: 7,094
  • Pages: 15
Commentaire

Par Amamra Saïd Med El Hadi.

DEMAGH, CET APPRENTI DE L’ART Il y a des personnages qui ne savent parler qu’à la raison . Ils sont cette immensité que la mémoire refuse de « fixer » parce qu’eux- mêmes mémoires de temps. C’est quoi déjà un artiste ? Réponse : c’est cette « naïveté », ces jeux de mots que distribue DEMAGH. Il se pose des questions sur l’école et les « egypti-âneries »,sur le pourquoi on assassine les arbres.C’est l’infiniment grand, l’immémorial , encaissé par nos contemporains. Le pays auressien enserre dans ses « filets » comme ces vestiges de civilisations fort anciennes, de grands noms pratiquants les arts dans tout un calme empreints de modestie qui leur est propre voire qui leur sied . La population des Aurès, le pays profond, est fière de son passé et de ses pratiques ancestrales,de ces artistes :ABDOU TAMINE , ABDELALI BOUGHRARA ,CHERIF MERZOUKI ,HOUFANI MOHAMED ,ABDEREZAK AGUINI, les vivants aussi et pour n’en citer comme toujours que « l’éternel apprenti de l’art : MOHAMED DEMAGH . Nous ne cesserons jamais de les célébrer par des « festivités » ici et là comme gage de reconnaissance .Les honorer pour ainsi dire, les « coller » hors du temps, pour l’éternité. L’aspect artistique reste, cependant cette empreinte millénaire dont l’Aurès et l’auressien sont fiers. Loin de tout narcissisme (suivez le regard) !!!! Pourtant tous ces vestiges ont l’art d’avoir une âme, ils vivent tels les arbres d’une forêt battus par les vents. Les arbres à BATNA posent-ils problèmes en 4 mois on a totalisé quelques 60 arbres abattus ,ce n’est pas normal ?????????? Tout l’ Aurès n’est que « déchirures » qui dessinent là des « fantasmes » ,ici des « fictions », ailleurs des « pensées »,des tableaux ,des sculptures sur bois… Tout un univers enrobé du silence le plus profond. Un silence dérangé par ces âmes qui y vivent. Ces âmes qui glissent presque imperceptiblement sur l’axe du temps, sûrs de tous leurs pas ( à ne pas confondre avec à plat ventrisme) ; à travers les boyaux de roche craquelée qui, en plusieurs endroits, vous interpelle.

L’Aurès n’a pas toujours eu un DEMAGH,il a été « art »,il a été vie, il a été murmures et poésies,il a été travail,prospérité,chant….L’Aurès a toujours été histoire ! il en reste encore des traces. Ce sont tous ses enfants….Ce sont ses artistes solitaires,ce sont ses tribus en transe,ces hommes figés sur les parois de notre mémoire. Là, dans ces nostalgies,nos ancêtres ont vécu. Témoins,ces poteries,peintures ,sculptures….sont en fait,un immense monument à la gloire du travail humain auressien. La culture est pérenne, elle ne s’embarasse pas des calendriers. L’histoire retient toujours des noms et en évacue d’autres. Elle a enterré des générations entières. Elle nous enterrera aussi mais elle nous portera sans doute à ceux qui nous supplanteront, qui respireront « l’art » que nous buvons aujourd’hui. Témoins ces vestiges archéologiques inestimables. Témoins, que nos ancêtres façonnaient la pierre. Témoins à venir palper des yeux. Témoins aussi qu’il faut garder jalousement et surtout préserver nos acquis. Alors, voir aujourd’hui MOHAMED DEMAGH est un privilège que peu, très peu de gens estiment à sa juste valeur ! En tous les cas, notre devoir de mémoire nous pousse à clamer haut et fort notre appartenance ,nos épopées,nos Hommes avec grand « H » et surtout nos sagas et aussi nos expériences malheureuses qui doivent nous servir à préparer un avenir plus serein, plus étoffé en matière d’investissement en l’homme . Alors DEMAGH et AHMED TAYEB MAACHE ne sont qu’une partie de cet iceberg auressien qu’on tente de souiller avec ces « bêlements » et autres bruits de poules, de bon matin …et que l’on ne nous dise point que c’est un pur hasard !!!!!

3

Dossier

Par M. Bourki

MOHAMED DEMAGH,

LE SCULPTEUR DE BATNA C'est l'ami de Kateb Yacine, d'Issiakhem... Interrogé sur le secret de sa forme, Demagh révèle que, chaque matin à l'aube, il entame une marche sur les monts qui entourent Batna. « 30 km/jour à pied », dit-il fièrement. Fils d'instituteur, Demagh est né le 4 juillet 1930, la veille du centenaire de l'occupation française. L'école ne l'a gardé que 3 ans ; celle de la vie a fait le reste. Le calvaire des artistes qui vivent incompris dans un pays sous-développé, et de subir l'ignorance, non pas du commun des mortels, mais celle des autorités politiques et, malheur à celui qui a un talent dans quelque domaine que ce soit. Beaucoup d'artistes, écrivains et autres cerveaux scientifiques, s'ils n'ont pas fui l'Algérie, sont morts dans l'anonymat. De ces personnages, Batna s'enorgueillit de son grand enfant Mohamed Demagh cet homme de 75 ans, rencontré en ce rude hiver, alerte et vif et qui nous invita à son atelier pour nous entretenir sur la vie. «Je n'ai pas d'âge, j'ai 8 enfants, je donne la vie. Croyant, je remercie Dieu pour la vie et le bon sens. Je ne fume pas. Je fume mes copeaux de bois. Je ne me soûle pas, la vie me soûle, je suis écolo. Les femmes sont belles. Chaque instant, on grandit.» « Je n'ai pas peur de la mort. Elle existe grâce à la vie, sinon elle restera veuve. » C'est le résumé du concept vie chez ce poète de la forme, le loup blanc de Batna comme préfèrent l'appeler les journalistes.

4

C'est l'ami de Kateb Yacine, d'Issiakhem... Interrogé sur le secret de sa forme, Demagh révèle que, chaque matin à l'aube, il entame une marche sur les monts qui entourent Batna. « 30 km/jour à pied », dit-il fièrement. Fils d'instituteur, Demagh est né le 30 juillet 1930, la veille du centenaire de l'occupation française. L'école ne l'a gardé que 3 ans ; celle de la vie a fait le reste. A l'école technique de Hussein Dey (Alger), il a appris la menuiserie. Elève appelé à l'école de contre guerilla où il lui est promis

le grade de sous-lieutenant, Demagh, refusant l'Indochine, sera sergent en Algérie. Ancien maquisard de l'ALN, Demagh survivra avec le défunt Boudiaf, le 24 juin 1956 dans les Aurès, à un bombardement de l'aviation française où 35 djounoud ont péri. Traumatisé, Demagh n'aura plus d'autre rapport au monde que de caresser la vie, d'écouter ses pulsations, de chanter la vie et la faire renaître de ses mains à partir des branches d'arbre où la sève a cessé de couler. Les yeux de l'apprenti artiste, comme il se plaît à se qualifier, se perdent par moments vers l'azur, alors qu'il murmure : « La vie... tout vit... tout se meut... tout bouge. La vie dans sa forme expressive la plus simple. » Dans son atelier, son univers à lui, où tout est pêle-mêle, Demagh exhibe un vieux registre manuscrit de compliments de hautes personnalités, d'artistes du monde entier. De son univers sortent des dizaines de travaux, devenu un lieu d'exposition permanente. De jour comme de nuit, le sculpteur incompris s'acharne sur une courbe, l'élancement d'une forme... Il crée l'oeuvre. Sa première ?uvre le confrontant au public remonte à 1966 lors de la semaine culturelle organisée par le quotidien francophone de l'époque An Nasr. En 1964, la RTA lui consacre un film. En 2000, le cinéaste batnéen Abderazak Hellal, qui a pu capter, outre la grandeur bien établie du sculpteur, l'aura de sensibilité et d'humanisme de l'artiste. Demagh, homme multiple, dans ses allures d'artiste ne sait jouer ni le maudit ni le dandy, parce que, trop vrai, il dicte au bois qu'il sculpte les données essentielles d'être homme devant la cruauté des hommes. Ce bois ramassé dans le massif aurésien. « Ce musée de la mort à l'image de ces buildings d'Hirochima au Japon qui, calcinés,

se dressent encore en souvenir d'une certaine bombe », murmure l'artiste, se rappelant lui aussi de pierres ramassées à Reggane (Algérie), sinistre lieu de la première expérience atomique française en Algérie. Ainsi donc, le maquisard, qui a survécu à l'horreur de la guerre, pratique son art avec un sens du sacrifice, voire de la mortification. Il est devenu otage d'une passion qui ne fait pas vivre son homme. Cependant, il continue ses voyages, ses démarches, ses soliloques et il sait qu'il n'est écouté que d'une oreille, lui qui a formé d'autres sculpteurs à Batna. Ses amis comparent sa sculpture à celle d'Henry Moore. « Demagh pratique l'art des catastrophes », explique un critique d'art à Batna, ajoutant que « dans cet art se retrouveraient aisément le mathématicien René Thom, père des mathématique de la catastrophe et le peintre Salvador Dali ». En 2002, Demagh réalise en hommage aux victimes du 11 septembre une oeuvre faite à partir de débris d'une bombe datant des années de la guerre de Libération nationale. Un morceau de fer parachuté par les Français au-dessus des Aurès. « Je veux exprimer, dit-il, ma sympathie et ma compassion aux victimes du 11 septembre 2001 et leur dire que les Algériens appréhendent l'horreur des guerres. » A partir d'objets insignifiants, l'artiste réalise du surprenant, d'où sa renommée qui dépasse les frontières. Ce succès et cette notoriété n'ont pas ébranlé ce Batnéen de la rue où « il y sent le contact humain et la vie Mohamed Demagh, le sculpteur de Batna dans l'adversité », adorant la jeunesse intellectuelle qui « l'enrichit, dit-il, de connaissances nouvelles, d'idées novatrices ». Salut l'artiste incompris.

5

Dossier

Par: Tahar Djaout (1980)

MOHAMED DEMAGH Mohamed Demagh fut un ami de Kateb Yacine.

Mohamed Demagh est un sculpeur algérien né 04 juillet 1930 à Batna. Biographie Durant la guerre de libération nationale Mohamed Demagh survit à un bombardement de l'aviation français lorsqu’il est au maquis dans les Aurès sous le commandement de Mohamed Boudiaf où 35 de ses compagnons périssent. Il avait refusé de participer à la guerre d'Indochine. Mohamed Demagh débute dans la vie artistique dès 1966. Il a organisé et a présenté plusieurs expositions collectives et personnelles en Algérie (1972, 1974, 1983, 1992) et à l’étranger. Il a notamment réalisé deux sculptures (L'étonnement et La mère et l'enfant) pour le Festival Panafricain d'Alger en 1969. Après les attentats du 11 septembre, Mohamed Demagh en hommage aux victimes, a créé une œuvre à partir de débris de bombes qui datent de la Guerre d'Algérie. Une rétrospective de sa vie d'artiste a été faite par la télévision algérienne pendant les années 80.

6

L'œuvre L'une de ses sculptures les plus célèbres porte le titre de Napalm. Jugement « Dans son atelier de Batna, Mohammed Demagh maintient le bois en éveil. Il le moule pour libérer l’élan qui sommeille sous la gangue pesante de l’écorce. Bois abattu auquel le sculpteur infuse une nouvelle vie, communique une autre dynamique pour le lancer à la conquête de nouvelles formes et de nouvelles significations. La sculpture de Mohammed Demagh est à la fois une sculpture charnière et une sculpture-témoin. De la gravure populaire sur bois, elle a gardé la spontanéité et l’état quelque peu brut; des conquêtes plastiques actuelles elle a adopté la liberté des formes et l’audace des expressions. Le corps de l’objet sculpté devient un champ de cris et de signes où chaque observateur peut loger ses propres visions et sa propre lecture. »

RUBRIQUE DE FAITS REELS

Par Imadghassen.A

LA PROCHAINE FOIS

ONT DIT TOUT……. Cette rubrique s’intéressera désormais aux « hauts faits » que commettent nos concitoyens, positifs ou négatifs….dans un premier temps on fera uniquement allusion…. On commencera par dénoncer le fait qu’un personnage pour lequel on avait beaucoup d’estime et profitant du fait d’avoir été cité dans un dossier de BATNA INFO s’est permis de se procurer un grand nombre de notre revue pour ensuite quémander de l’aide auprès des batnéens. BATNA INFO décline toute responsabilité quant à de pareills agissements qui nous portent préjudice, et nous avons décidé d’ester ce triste personnage en justice. Nous rappelons à nos lecteurs que BATNA INFO est distribuée GRATUITEMENT . Passons maintenant à la destruction des arbres orchestrée ces derniers temps sous le fallacieux motif de « dérurbanisation » ! A ce que l’on sache l’arbre n’a jamais été un indice de rurbanisation ! c’est plutôt ceux qui commettent cet acte ignoble qui devraitent être jugé pour crime contre la nature.Qu’on applique la législation en la matière qui interdit l’abattage des arbres !!!

Les exemples sont légions ! qu’on arrête le massacre de grâce ! au lieu de détruire nous devrions reconduire l’opération initiée par M.ABDELKADER BOUAZGHI sitôt son installation à la tête de la wilaya de Batna.. plantez des arbres messsieurs !pensez aux générations à venir que penserons nos chérubins qui constatent un grand écart entre ce qu’on leur apprend à l’école et vos agissements. Nous terminerons par ce fait anodin qui s’est passé récemment dans une administration dont nous tairons le nom par égard à son respectable responsable qui nous a fixé un rendez vous un certain mardi à 16 heures. On s’est présenté comme convenu ,pour nous voir orienter vers une salle d’attente où on nous oublia tout bonnement !! ces agissements montrent si besoin est que cet entourage local est toujours enclin à mettre les bâtons dans les roues de tout un chacun pour créer ce vide et faire croire aux responsables qu’il n’ya qu’eux ! ce qui port non seulement préjudices aux personnes (y compris eux) mais à toute cette wilaya qu’est BATNA.

7

Dossier

Par: AISSA LAABED

PROTECTION DES RESSOURCES NATURELLES:

LE NOYER LOCAL Le 22 octobre 2008 Mme Chadda Douniazed a soutenu avec succès une thèse de magistère sur le noyer commun (écotype R'haouet) devant le jury présidé par le professeur M.Oudjehih M.A.Bentouati, examinateur a pris la part du lion en appuyant son intervention sur la méthodologie et l'aspect statistique.M.Messâadia promoteur a mis l'accent sur l'intérêt de cette étude qu'il est utile de continuer pour préserver, multiplier cette variété rare et recherchée pour ses différentes vertus. Il est utile de rappeler que cette ancienne cadre du parc national de Belezma a eu le mérite d'introduire l'abeille, ce mystérieux et fascinant insecte ,dans les vergers arboricoles développés par le parc national dans la zone périphérique constituant les huit communes environnantes ,pour faciliter la pollinisation , améliorer et augmenter les rendements en terme de quantité et assurer la qualité du produit dans le but d'élever le niveau des revenus des agriculteurs.Cette option stratégique "intelligente" a permis de contribuer à la protection indirecte des ressources naturelles du site classé.

PROBLEMATIQUE Le noyer commun (Juglans regia) est un arbre mixte fruitier et en même temps forestier,il est originaire de l'Asie occidentale,il a été introduit dans la région de Hidoussa il y'a de cela un peu plus d'un siècle, par les Français.Il s'est adapté et a même garni les terrasses inclinées de cette bourgade faisant d'elle un espace naturel d'une rare beauté.Les arbres sont dispersés en une multitude de vergers constitués de plusieurs dizaines d'individus. Joignant l'utile (noix, racines) à l'agréable (esthétique paysagère), ces derniers font l'objet d'arrachage subtiles car d'autres espèces plus productives sont introduites à la place de ces trésors, par méconnaissance.Cette substitution voulue ou recherchée n'est guère à l'avantage des agriculteurs et se réalise au détriment de la nature.Pour démystifier ce problème, une étude a été

8

proposée pour répondre scientifiquement aux fellahs et aux gestionnaires de l'aire protégée. Règlera -t-elle ce conflit d'intérêt qui se dresse entre les utilisateurs de ces vergers et ceux de la protection du patrimoine d'une manière générale ? Quelles sont les retombées de cette action si ces vergers venaient à disparaître ou s'ils sont maintenus? En un mot la question qui se pose est de l'heure: Comment utiliser d'une façon durable les ressources naturelles de toute une région?La problématique posée par le noyer commun (écotype de R'haouet ) est un cas comme tant d'autres surtout en l'absence d'une vision claire et solide de la protection des ressources.. SES DIFFERENTES VERTUS Ces arbres centenaires (ils peuvent même dépasser 100 ans ) produisent des fruits

volumineux à brou charnu dont l’amande du noix constitue un aliment particulièrement riche. Selon GARAVEL (1959) son intérêt n’est pas seulement lié à sa valeur énergétique mais à la diversité de sa composition. Il convient en particulier de souligner sa teneur en matière azotée (16,5%) qui en fait un aliment noble, en outre sa richesse en protéines, en matière grasse (58,5%) et en sels minéraux,

l’amande de noix contient un assortiment vitamine (E, A, B, C) ainsi que du cuivre, zinc, fer, potassium, calcium, souffre, chlore et manganèse , ce qui augmente son intérêt diététique. En plus, la variété écotype dispose de nombreux caractères agro-biologiques à l’état naturel et très recherchés par les sélectionneurs. Les feuilles du noyer sont utilisées en pharmacie et en herboristerie, du fait de leur forte teneur en juglandine, substance amère et aromatique. Elles ont des propriétés toniques et aromatiques. On leur attribuait autrefois des vertus contre l’ictère, la tuberculose, le diabète, la scrofule, le lymphatisme, particulièrement efficaces dans tous les problèmes de peau (lotion ou compresses à appliquer sur eczéma, psoriasis, démangeaisons ou ulcérations cutanées) .On les utilise également pour les pansements des ulcères et elles entrent dans diverses préparations. Le bois de noyer est prisé en ébénisterie, le brou servait jadis de colorant, la sève de l'arbre peut servir à faire du sucre.

MENACES Le noyer de R’haouat (types locaux) possède des caractéristiques remarquables : mode de fructification sur brindilles latérales ( mode de fructification très recherché par les sélectionneurs), sa grande rusticité lui permet de résister à un nombre important de maladies, production facile, saveur délicieuse, calibre important, longue conservation, grande teneur en éléments minéraux et vitamines, ainsi que le port particulier de l’arbre qui offre une esthétique paysagère rare recherchée par la promotion du tourisme. La nuciculture dans la région de R’haouat est conduite traditionnellement, cela explique la moyenne production (1-2 Qx /arbre). Ces noyeraies risquent de disparaître soit par manque d’entretien soit que les arboriculteurs les arrachent en les remplaçant par des espèces rentables qui entrent rapidement en production telles que le pommier et le poirier. Pour effacer cette idée et dans le but de développer la nuciculture dans cette zone montagneuse, le Parc a incité les nuciculteurs qui possèdent des vergers traditionnels à multiplier leur noyer pour le sauvegarder. Du point de vue agro technique, l’obtention d’une récolte importante et de qualité satisfaisante (des noix pour le semis et des greffons) pendant les années à venir nécessite la maîtrise des facteurs techniques, traitements sanitaires, taille,… Il serait quant même intéressant d’élaborer un programme pour sélectionner des variétés écotypes moins sensibles aux gelées tardives et possédant d’autres qualités telles que : • • •

Résistance à la sécheresse Une bonne floribondité ; Bonne qualité de la noix.

9

Prenant tous ces critères en considération, la nuciculture peut aboutir à des résultats très intéressants sur le plan économique (rendements supérieurs que la meilleure variété française Franquette). Une autre région panoramique (région de R’Haouat) qui se caractérise par la présence de magnifiques et imposants vergers de noyer, composés d’une quarantaine d’arbres gigantesques à port érigé à pleureur selon l’angle d’insertion des ramifications qui offrent une rare vue paysagère.

Ces vergers représentent un tableau harmonieux de grande valeur esthétique Cependant il demeure qu'en l'absence d'une vision de protection des ressources, le noyer commun comme le cèdre de l'Atlas deux espèces privilégiées qui constituent une véritable richesse biologique des Aurès sont très menacées. Si pour le cèdre,la problématique a été posé par nombre d'auteurs entre autres A.Abdessemed, A.Bentouati, A et S.Halitim, Messâadia, H.Malki pour ne citer que ceux-là au niveau régional et dont la prise en charge effective est loin de se concrétiser pour des aspects surtout techniques….le noyer commun écotype de

10

R'haouet connu pour ses nombreuses vertus est soumis à une surexploitation pour deux raisons essentielles-substitution par des espèces plus productives tel que le pommier et le poirier et - l'aspect économique alléchant : son bois ainsi que ses racines sont recherché sur le marché à des coûts exorbitants.Les retombées négatives se manifestent par la rareté du fruit sur les étalages… Cette ressource phytogénétique doit être préserver non seulement pour son aspect agronomique surtout en terme de semences pour assurer sa pérennité, mais aussi pour sa valeur paysagère rare qui fait de R'Haouet un paradis unique "esthétique " pour la promotion de l'écotourisme. Son extension pourrait se réaliser sur les piémonts de Refâa qui présentent quant même des potentialités écologiques insoupçonnées si on veut atteindre l'objectif économique (fruit, bois, racines, juglantine…). Les racines du noyer dégagent une substance toxique, la juglandine, qui perturbe la croissance des végétaux proches et peut provoquer leur disparition. Il convient donc de planter cet arbre en isolé et d'éviter de procéder à la substitution par d'autres espèces même si leur rendement est appréciable. L'étude de Mme.Chadda a mis en relief tous ces problèmes sera-t-elle suivie réellement sur le terrain? Références: - Extrait de la thèse réalisée par AISSA LAABED : « la gestion intégrée des aires protégées : l’exemple du Parc National de Belezma ».2002.112 pages et 57 illustrations - Plan de gestion version 2 du parc national de Belezma 2006-2009 section B "Evaluation du patrimoine et Définition des objectifs" -28 pages.

Batna Vu Par les Français qui y ont Vécu

BATNA,LA PORTE DU SUD Le présent article a été repéré par la rédaction de BATNA INFO sur Internet dédié à la ville de Batna par un groupe de français ayant vécu dans notre ville pendant la période de la colonisation. Nous avons sciemment voulu le reproduire tel quel pour qu’il soit lu par nos contemporains qui actuellement ne connaissent pas ou peu l’histoire de leur ville. Il faut néanmoins préciser que BATNA INFO ne fait que transmettre cet article, qui sera laissé, comme paru sur Internet, aux lecteurs d’apprécier ou pas son contenu. Ce dernier n’exprime en aucun cas l’opinion du staff rédactionnel. Il n’est repris que pour participer à la saga d’une ville qui même récente ne cesse de « produire » des hommes qui ont marqué,marquent et marqueront l’histoire.

Batna, comme toutes les villes d'Algérie, a eu une longue et glorieuse histoire. C'était une ville de garnison. Le 5è bataillon du 3ème zouave y avait son cantonnement. Batna partage avec toutes les autres cités d'Algérie, le bonheur des années heureuses, le malheur de la période néfaste, la honte et l'abandon. Elle restera pour ceux qui l'ont connue une ville agréable où il faisait bon vivre et où l'amitié, la fraternité et la bonne humeur avaient les mêmes couleurs. LES PREMIÉRES ANNÉES DE BATNA Le 20 février 1844, sous le commandement du Duc d'Aumale, les troupes françaises, grossies d'un fort contingent Indigène, rassemblées sur le Mansourah, aux portes de Constantine, traversent le Rhummel et se dirigent vers la fontaine du Bey (Aïn-el-Bey). Le soir même, l'armée bivouaque aux environs de la source de M'Lila (Aïn M'Lila). Le lendemain, la colonne se met en route et atteint la source de Yagout (Aïn Yagout). Nouveau bivouac et le jour suivant 12 février 1844 elle s'arrête auprès d'un point d'eau important situé près de l'endroit qui sera plus tard l'embranchement des routes des Batna-Bemelle et Batna-Condorcet. Le Duc d'Aumale réunit son état-major et décide de créer un camp provisoire à cet

endroit. Les chefs indigènes ne comprenant rien au discours du commandant en chef se tournent vers les interprètes et leur demandent : "Qu'est-ce qu'il a dit ?" Les interprètes répondent simplement : "N'ber Hena !" (Nous passons la nuit ici. Ce qui se traduit en termes militaires "Nous bivouaquons ici). Les agents de liaison partent pour transmettre l'ordre "N'bet Hena" "N'ber Hena", les français entendant cela de la bouche des indigènes, crurent entendre "Batna" "Batna" et pensèrent que c'était le nom du lieu. Pourtant, cet emplacement accusait un inconvénient majeur. II était situé dans un bas -fond. Le camp s'organisa et des mesures de sécurité furent prises comme il convenait. Dans les jours qui suivirent, les nombreuses reconnaissances effectuées autour du camp déterminèrent un point plus favorable à deux kilomètres à l'est et que les indigènes appelaient Ras-el-Atour, à cause des nombreuses sources qui se trouvaient là ; de plus, sa situation élevée permettait une surveillance plus étendue et donc une défense facile. Deux mois plus tard, au début d'avril, l'armée s'installait sur cette éminence et commençait l'établissement d'un camp permanent. On le nomma Rasel-Ayoun-Batna.

11

C'est auprès de ce camp que se construisirent, par la suite, les premières maisons de ce qui allait devenir une ville de vingt-six mille habitants. Mais il fallait donner un nom français à cet embryon de ville. Les Romains avaient déjà compris l'importance de ce point stratégique, et, non loin de là, s'était établie la IIIè` Légion qui édifia la ville de Lambessa. En 1848, les Français abandonnèrent l'appellation de Ras-el-Ayoun-Batna et baptisèrent leur ville : Nouvelle-Lambèse. Les indigènes, comme ce fut toujours le cas, se regroupèrent autour de l'agglomération et continuèrent à l'appeler Batna. En 1849 ce nom prévalut et la ville prit le nom définitif de Batna (le bivouac). Entre-temps, le duc d'Aumale et son armée avaient assuré la conquête de Biskra. Mais ceci est une autre histoire. Comme la plupart des villes d'Algérie, Batna est de construction française, entièrement française. UNE VILLE EN PLEIN ESSOR L'oeuvre militaire est terminée et désormais les intérêts de la ville sont confiés à l'administration civile, à un commissaire civil d'abord, à une municipalité plus tard. Examinons rapidement si cette oeuvre militaire est bien née viable et si elle a reçu tous les organes nécessaires à son existence. La situation actuelle de Batna le prouve surabondemment. C'est aujourd'hui une coquette ville, aux rues larges et droites, bien aérées, par conséquent dans les meilleures conditions d'hygiène possible. Des canaux de ceinture reçoivent les eaux ménagères et les déversent au nord de la ville, dans un champ d'épandage des plus fertiles. De nombreux jardins, de belles prairies, de magnifiques allées plantées d'arbres entourent Batna sur les faces N.O.

12

et S.O. et font de ce coin de la ville un site délicieux de verdure, bien ombragé, où les habitants vont se promener volontiers pendant les chaudes journées d'été, en même temps qu'ils contribuent puissamment à l'assainissement. Au point de vue hygiène, Batna ne laisse donc rien à désirer ;BATNA située à une altitude très élevée, 1 050 mètres, elle jouit d'un climat privilégié en Algérie. La chaleur de l'été n'y est jamais lourde, ni suffocante mais légère et rafraîchie constamment par les vents qui soufflent en permanence tantôt au nord tantôt au sud. Les vents sont le seul désagrément de Batna, mais par contre, ils maintiennent la température à un degré très supportable. Située au sommet du col qui sépare le bassin saharien du bassin méditerranéen, la ville subit l'action constante des courants aériens. Le Sirocco n'y est pas brûlant comme sur la côte ; il tombe du reste au coucher du soleil et la fraîcheur de la nuit permet de le supporter facilement. La mortalité y est faible et Batna est considérée par les gens du sud comme une station estivale à l'approche de l'été ;les européens et les arabes de Biskra s'empressent de venir s'y installer. La transition de la température étant assez brusque au moment où le soleil disparaît derrière le massif de Touggourt, il y a lieu de s'en prémunir et de ne pas craindre de s'habiller plus chaudement le soir. Les fièvres paludéennes y sont bénignes. Les environs, bornés par les massifs boisés de l'Aurès, du Bélezma, du Bou-arif ne présentent pas cette monotonie désagréable que l'on trouve en certains endroits des hauts plateaux. La plaine qui s'étend entre ces massifs est bien cultivée et produit en quantité du blé et de forge. Les résultats

seront plus grands encore lorsque la culture européenne aura remplacé les procédés rudimentaires arabes. De nombreuses et belles fermes européennes aux murs crénelés, des gourbis arabes isolés ou agglomérés, sont parsemés çà et là. On ne peut que regretter l'absence d'arbres tant autour des fermes que le long des oueds. Leur présence ajouterait beaucoup à l'agrément des environs. Telle est la situation actuelle de Batna, 60 ans après l'arrivée du Duc d'Aumale. Là où en 1844 on ne voyait aucune habitation, s'élève aujourd'hui une petite ville de 5 000 habitants, siège d'une sous-préfecture, d'un tribunal et d'une subdivision militaire. Chef-lieu du département des Aurés, Batna est situé à 1 050 m. d'altitude. Elle comptait 26 000 habitants, avec pour souspréfectures : Biskra, Tebessa, Khenchela, Corneille et Amis. Le département occupait une superficie de 38 482 km2. Cent vingt communes se partageaient ce territoire et comptaient ensemble 610 000 habitants. ARTS ET CULTURE Batna, n'était pas une ville qui somnolait. La ville vivait de culture, sous l'égide d'Arts et Loisirs, des Jeunesses Musicales de France, des Mouvements de Jeunesse et d'Education Populaire et surtout d'une troupe renommée, les Compagnons de la Scène, qui de 1952 à l'indépendance, contribua grandement à donner au Théâtre amateur ses lettres de noblesse. Présidés par un esthète distingué et érudit, peintre de grand talent, Mr Jean Bel, les Compagnons de la Scène bénéficièrent au départ .

d'un quatuor solide Mme Gazzeri Lucette, Melle Garnier Sylviane, Mr Cerruti Jean et Mr Cianfarani Marc que seconderont peu à peu d'autres acteurs talentueux comme Mmes Lamoure et Rivière, Melle Brahami Dina, Mm. Gazzeri Georges, Doumandji Abdelsem, Lucien Girard, Daniel Celce, Roger Frecon ou les Frères Cauro ; sans oublier André Fitoussi, le play-boy de la troupe, tué accidentellement à l'âge de 27 ans. Bien sûr, les Compagnons de la Scène ne se hasardaient pas à jouer "Andromaque", "Le Soulier de Satin" ou "L'Aigle à deux têtes". Ils se spécialisaient dans le Théâtre de Boulevard. Ce n'était pas déchoir en vérité car comme l'écrivait si bien l'inégalable Pierre Fresnay : "Le Théâtre a ses lettres de noblesse, "Le Menteur" qu'est-ce sinon de l'excellent Théâtre de Boulevard ? Et "La Place Royale" ? Et "Les Plaideurs" ? Et Molière ? Et Marivaux ?" Au bout de quelques années, les Compagnons de la Scène disposaient d'un vaste local meublé transformé en scène de théâtre, de matériel sophistiqué (magnétophones, projecteurs, sports, trousses de maquillage, bibliothèque théâtrale, discothèque spécialisée, etc).

13

Voilà, en résumé, la belle histoire d'une troupe de Théâtre amateur en tous points exemplaire. Du talent à revendre, une équipe de régisseurs remarquables, de Maurice Bedok le cinéaste-bruiteur à Michel Honorin le décorateur, ce dernier profitant d'ailleurs de cette collaboration fortuite pour remplacer comme délégué à l'ORTF Marc Cianfarani, après moults assistances de ce dernier, et connaître en quelques années la consécration et l'étiquette de grand reporter à la Télévision Française. L'on ne dira jamais assez l'incomparable esprit d'équipe qui animait les Compagnons et cette solide amitié convertie au fil des ans en affection profonde, et pour finir, l'éclatement aux quatre coins de France, de tous ces santons du Bonheur ! De tout cela, il reste des souvenirs que l'on se plaît à évoquer au cours de réunions annuelles. Les photos sont toujours là, parlant au coeur plus éloquemment qu'un long discours. Si les tempes ont blanchies, il reste dans le regard une petite étincelle qui traduit l'émotion de ce retour sentimental au passé. La ville vivait intensément, par le sport bien sûr avec le football surtout et les autres sports d'équipe, avec son célèbre Challenge, légitime fierté de son club doyen, l'AS Batna si chère au Président Malpel, qui, chaque année à Pentecôte, attirait les meilleurs athlètes d'Algérie. A Batna, le sport est compris intelligemment. Aussi les résultats sont-ils là :les athlètes, les footballeurs de Batna sont de beaux gars, bien découpés, bien musclés, sains, des hommes enfin pratiquant le sport sans exagération, avec mesure. Par ailleurs, après l'éclatante victoire de l'A.S.B. sur l'U.S. Tunis, la Dépêche de Constantine du 11 février 1953 écrivait : "Il faut avoir suivi la vie et l'effort des clubs provinciaux pour connaître les difficultés nombreuses auxquelles se heurtent nos dirigeants.

14

Parmi tous ceux qui se sont illustrés dans cette tâche ingrate et de longue haleine, est-il d'exemple plus magnifique que celui de notre ami Malpel, animateur infatigable et capitaine valeureux, digne d'être cité aux jeunes générations. En cette mémorable journée du 10 février, il a mis tout en oeuvre pour le triomphe de son équipe qui est faite autant de sa prudente et compétente autorité que de la valeur des joueurs qu'il a formés. Si l'harmonie règne en maîtresse au sein du grand club batnéen, nous le devons au distingué président, au dévouement et à la droiture duquel nous rendons hommage". A la tête de la Municipalité, son idéal sportif se retrouve partout, et bien des réalisations sont marquées de son empreinte : Stade Municipal ; Stade Scolaire, Piscine Municipale. Le Stade de l'A.S.B. a délaissé sa vieille parure et des tribunes vastes et modernes sont en voie d'achèvement. Une salle de 45 mètres, sous les tribunes, sera aménagée en vestiaires, avec douches et gymnase attenant. Les terrains de basket vont être modernisés, avec tribunes spacieuses et confortables. Quant aux cours de tennis et au coquet Club House, ils font l'admiration de tous les visiteurs. Notre article serait incomplet si nous passions sous silence le fameux Challenge de Batna qui, chaque année, à Pentecôte, rassemble dans la capitale des Aurès, l'élite de l'Athlétisme Algérien. Là encore, il serait vain de souligner la magistrale organisation du club doyen et la richesse invraisemblable des prix distribués. Voici une histoire réelle, peu commune, en réalité pas très sportive, mais qui mérite d'être racontée. Notre Club l'A.S. Batna, par un malheureux hasard de la Coupe d'Afrique du Nord, eut la malchance d'être opposée à un adversaire de classe, la meilleure équipe d'Oranie, l'U.S.M.O. qui possédait des éléments de grande valeur. D'avance, on n'avait aucune possibilité de réussite, tellement ils étaient supérieurs.

Notre seul et grand avantage à l'époque était de jouer sur notre terrain, lorsque ce dernier était boueux. Toutes les équipes du Département nous craignaient lorsque notre terrain était sérieusement mouillé. Il se transformait en un véritable bourbier, et le ballon de 250 grammes arrivait facilement à faire plus de trois kilos. Il faut reconnaître qu'à l'époque, notre football était très primaire. M. Malpel, notre extraordinaire Président, malgré ses nombreuses charges, dont celle de Maire de la ville, nous apprenait surtout à jouer avec cran et détermination. Pour lui, il fallait surtout aimer son club, mouiller son maillot et avoir le Guelb (coeur). Très angoissés et alarmés à l'idée de recevoir cette redoutable équipe d'Oran, on essaya d'étudier la manière efficace de tenter de résister à cet adversaire, qui nous était supérieur dans tous les compartiments de jeux. C'était l'inégalable combat de Goliath avec David... Ayant longuement réfléchi à ce dilemme, j'ai fini par proposer à M. Malpel de faire appel à ses pompiers municipaux, pour inonder de nuit le terrain... Le Président suffoqué, ahuri, croyait que je plaisantais. Devant ma farouche détermination, il refusa de m'écouter, me traita de fou avec sa franchise habituelle… Nullement découragé de cet accueil, à chaque rencontre et toujours en tête à tête, je lui faisais ressortir les nombreux avantages de cette ruse, de cette stratégie de bonne guerre. Excédé, très difficilement, il accepta sous certaines conditions, dont celle dégageant sa responsabilité. Sans attendre, un comité secret fut formé. Il était composé du Président, de quatre vieux et fidèles pompiers supporters acharnés de l'A.S.B., du gardien du stade Ahmen ElHouari et de votre serviteur, soit 7 personnes... Comme par hasard, le chiffre est celui de mon porte bonheur, à l'avance je savais qu'on allait réussir cet invraisemblable stratagème. La veille du match, vers 23 heures,

nos pompiers, sans aucun bruit, firent des merveilles, pour inonder tous les compartiments du terrain à une profondeur telle, que jamais la nature n'aurait pu les égaler. Le dimanche avant le match, je me faisais une joie d'observer nos dirigeants, nos supporters, les nombreux spectateurs, et même nos joueurs, heureux de constater sans aucune arrière pensée, que le terrain était terriblement mouillé grâce à une providentielle pluie tombée au cours de la nuit. Personne ne fit attention, que de toute la ville, seul le stade était mouillé... Comble de l'ironie, ce jour-là le ciel était très dégagé avec un réel soleil printanier, dont les malicieux rayons semblaient prendre plaisir à observer cet immense manège de gens passablement crédules. Que dire de ce match ? Il fut gagné normalement dans les règles du jeu, par 2 à 0, sans aucune peine. L'arbitre eut le mérite de ne pas écouter les dirigeants oranais qui exigeaient l'arrêt du match, pour terrain impraticable. Il leur répondait en toute franchise : "il ne pleut pas, il y a du soleil, le terrain est jouable pour les 22 joueurs" . ...Inutile d'ajouter que le fameux football élégant, technique, déroutant et plein de savoir de nos adversaires s'avéra ce jour-là inutile, terriblement dépassé par nos robustes joueurs, transformés en véritables laboureurs, dans ce match unique dans les mémoires de sportifs. Des regrets, aucun, sinon un vivifiant sourire de satisfaction d'avoir, à l'image de David, ou du fameux cheval de Troie d'ülysse,conçu et réussi un plan audacieux, ambitieux, pas très sportif, pour vaincre d'une manière certaine un plus fort que soi... Un seul but, une seule idée : le but lui-même ou les buts à marquer coûte que coûte... Mission remplie sur toute la ligne... Plus de 40 ans après, on a droit à l'amnistie !

15

Hommage

Par SAID MERZOUKI

MONSIEUR CHAABANI LOUARDI Adolescent, il parcourait la route ArrisBiskra, en chantier alors dans les années 30; il amenait aux ouvriers et à dos d'âne de l'eau de source dans des guerbas, par des journées torrides. Ses aptitudes (il n'avait que le CEP) furent remarquées par l'ingénieur des Ponts et Chaussées contrôlant le chantier et ce dernier n'eut de cesse que de le former à l'épure d'abord et aux autres secrets de la construction dans divers chantiers de l'époque jusqu'à ce que Monsieur Châabani obtienne en 1958 le diplôme d'Ingénieur d'Entreprise qui fit de lui, dans l'Algérie indépendante le fer de lance des entrepreneurs et, à son palmarès nous pouvons trouver les innovations dans nombre de wilayate, dont celles de Batna, Biskra, Guelma, Skikda pour ne nommer que celles-ci avec leurs infrastructures touristiques, industrielles, sociales et religieuses. Le quartier d'Hydra rénové, lui doit l'aspect qu'il a aujourd'hui. Je l'ai connu vers 1968 alors que, parent d'élèves dans l'association, il militait pour une meilleure éducation et une instruction plus efficiente des enfants à l'école. Il me confiait alors son rêve du moment: consacrer tous ses efforts à la construction de barrages dans ce pluventorium que sont les Aurès mais, pour l'époque, il y avait un manque flagrant d'ingénieurs hydrauliciens.

16

Déjà il dénotait sur le commun, cherchant à faciliter la tache des enseignants, leur apportant un plus en rendant possibles les rêves d'enfant. Pour peu qu'une idée enrichissante vienne à l'équipe du bureau de l'Association (MM. Abdelmadjid, Hamlat, Nourani, Adjroud, Touba, Aoubid, nombre d'entre eux sont décédés (‫ﺭﲪﻬﻢ ﺍﷲ‬ne le voilà-t-il pas qu'il en étudie aussitôt la réalisation avec la directrice de l'école. Les excursions scolaires ont été l'apanage de cette école que fréquentaient ses filles dès 1968 donc un plus tant pour les enseignantes, au nombre d'une vingtaine, que pour les élèves concernées généralement les plus grandes. Les randonnées scolaires partaient vers divers horizons, d'abord dans le département, en des sites touristiques (archéologiques, palmeraies, barrages…) puis dans les circonscriptions voisines telles Biskra, Khenchela ou Sétif. Les sites de Timgad, Djemila, Foum El Guerza, El Kantara, Hammam Salhine, Hammam k'nif n'ont pas de secret pour nos écolières et, en 1971, courant avril, soit quelques semaines après la nationalisation des champs pétrolifères (24 février), une excursion nous avait amenés à Hassi Messaoud, en visite à SNREPAL et la Maison Verte, avant dernière étape dans le sud algérien.

La Tunisie fut un autre objectif pour nos excursionnistes en herbe puisque respectivement en 1972 et 1975 se déroulèrent aux vacances de printemps, une semaine durant pour la 1ère et une durée double pour la 2nde. Nous ramenâmes des trésors de souvenirs du nord au sud. Monsieur Châabani eut à cœur de veiller sur le bon déroulement du circuit, filmant lui -même des phases de visite. Il prit même des notes et des dessins architecturaux dans les nombreuses mosquées de Kairouan. A une de mes interrogations, il me confia que son rêve était de réaliser une mosquée à T'Kout, son village natal. Je pus visiter en 1982 cette mosquée outre celle du 1er Novembre à Batna. Il est l'incontestable moteur de nombreuses activités, toujours à l'avant-garde pour dire "Pourquoi pas?". Il va sans dire que les autorisations académiques et préfectorales étaient acquises et la réalisation des projets étaient souvent suivies de félicitations des autorités, découvrant que les écolières, l'équipe enseignante et les préposés parents d'élèves de l'Association retiraient un grand bénéfice de ces sorties puisque ponctuées de comptes rendus admiratifs, très enrichissants sur le plan de l'expression écrite, du rapport à la découverte des milieux et des échanges qui en découlaient. A la tête du club de football je me rappelle le méchoui gargantuesque, les années 70, qu'il a organisé sur le contrefort sud de Ras Keltoum à Chélia, à environ 70 km de Batna. . N'a-t-il pas animé la commission "Culture et Jeunesse" durant les années où, élu au Conseil Régional de la wilaya,

il essayait de trouver la solution au chômage des jeunes. Il me répétait, à quelques mois encore de sa mort, alors que je lui rendais une visite impromptue dans un de ses bureaux d'Hydra sur les hauteurs d'Alger: "Si Saïd, j'ai toujours été optimiste quant à l'emploi de nos jeunes; nous avons un pays immense et un réseau de fermes à créer le long de nos routes, fermes distantes de 50 km entre elles; ce réseau donnera à nos jeunes une occupation rurale et agreste, saine et capable d'apporter la prospérité au pays." Il pétrissait ma main, parce devenu aveugle, il tenait au contact physique de son interlocuteur. Dans son bureau il continuait à dicter du courrier à une secrétaire qui l'assistait. Son fils Sélim ne le quittait plus, le guidait vers des chantiers pour qu'il se rende compte de l'avancement des travaux, quitte par moments, à se piquer de colères homériques à l'endroit de quelques retards inacceptables, rappelant la légende de Salomon qui, bien que mort mais debout parce qu'appuyé sur son bâton, il a longtemps fait croire qu'il veillait encore à l'univers de la faune et des djinns dont Dieu lui a confié les secrets du langage. Si Louardi, tu nous as quittés après une longue maladie qui, jusqu'à ta mort, n'a pas influé sur ton activité, mais stoïque tu es resté un exemple de droiture, de générosité pour qui t'a abordé. Puisse Allah t'accueillir en son vaste Paradis et puisses tu servir d'exemple à beaucoup d'entre nous.

17

Related Documents