Jean Sary
Une ville de plus...
juste un voyage, des noces en Chine, rythme ferroviaire, confie ta force chemin de traverses, freins trop brusques sur la peur
évidente la douane médiocrité voyageuse en lieu nul, presque en Chine un détail sidère
discipline pittoresque du chef de gare sous l'ombrelle en béton, qui veille au train un poète mais garde-à-vous fixe
au pied de la Colline du Charbon, une vendeuse de souvenirs piétine mes flaques son ombrelle interdite elle pose, mon désir aussi, un instant s'ébroue, mon désir aussi Nous sommes quittes nos désirs avant la fuite silences en roue libre vous en Chine voyageurs médiocres au tribunal des frontières
défi fascinant le touriste, 800 palais 9000 pièces, fantômes de l'autocratie Porte de la paix céleste posez portrait de Mao en aigrette
voir votre taille pas humaine, muraille grande comme cités emmurées mourir du côté mauvais de la peur
les français ne se lavent pas, ceci explique cela (vos parfums renommés) propos candide d'une étudiante (j'en atteste la sagesse chinoise) pas encore la femme mais voyage dans une galerie de portraits, pas encore l'homme un sourire cité ailleurs
mon cousin par folie douce inventeur d'un tricycle à deux sens, dos à dos vers l'objectif, ta reine petite d'un coup de pédales la vie se révèle à une table impériale cette gastronome du présent, elle gesticule tante excentrique dans la fuite du passé
vieille de toutes vos rides de peinture, galerie du relief souriant comme maquillée jamais elle ne sourit
mais qu'importe le vide et la fuite et la peur à l'Opéra de Pékin on se bat en musique comme on regarde sans comprendre des ombres rien moins que chinoises se fixent sous les applaudissements l'entracte est mangé sur une montagne de victuailles et si une parole si fragile franchit le mur du son alors tout mais vraiment tout arrive comme détourner les rites pour la force l'amour qu'on débarrasse
pas maquillé pour les touristes, temple de Confucius négligé comme mon abandon, photo du même
maisons incrustées dans la montagne, traces infimes de l'homme dans le brouillard qui voudrait aplanir pas une carte postale car le désir est maintenu voir votre taille pas humaine, muraille grande comme cités emmurées mourir du côté mauvais de la peur
au plus près serré dans le vide, ville qui m'apprend homme pressé dans la tendresse