Les Mémoires De Diaghilev

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8

Le Courrier de Russie

COMMUNAUTE

Femmes

Chronique littéraire

Une journée à Moscou avec Pauline de Laboulaye L’épouse de l’ambassadeur de France en Russie se confie au Courrier de Russie C’est à l’intérieur de la Maison Igoumnov au style néo-russe, que Pauline de Laboulaye a reçu le Courrier de Russie. Installée dans le creux d’un canapé de son petit salon, buvant thé sur thé, mon hôtesse semblait aussi curieuse de connaître le quotidien des Françaises à Moscou, que nous le sien. Quotidien pas vraiment simple, pour les plus enthousiastes d’entre nous, franchement pénible, pour les plus découragées. Qu’en est-il pour Pauline de Laboulaye, femme de l’Ambassadeur de France en Russie ?

parcours habituels où les administrations régionales me cantonnent habituellement. J’essaie de rencontrer les artistes locaux, de voir les petits musées, de visiter les écoles de français et les organismes avec qui nous avons une coopération. C’est l’occasion de découvrir un autre pays, à la fois plus ouvert et plus fermé. Moscou : en robes de mariée et guenilles de mendiante

D.R.

En suivant le soleil Je me lève en même temps que mon mari. L’été, je profite du fait que notre chambre est exposée à l’Est, au soleil du matin, pour lire les journaux dans mon lit : Le Monde, Moscow Times, Herald Tribune... c’est un moment agréable où je termine mes lectures inachevées. Ma journée de travail commence dans mon bureau, qui est à côté du petit salon où nous nous trouvons. Ces pièces sont exposées au sud et nous y passons beaucoup de temps même si ce sont les pièces les plus petites de la maison. Je commence par allumer mes ordinateurs, le mien et celui de l’ambassade. La secrétaire me rejoint avec son agenda et le courrier. Nous passons en revue les lettres, les invitations, les visites, les listes d’invités... Excepté l’intendant et le chef qui sont français, le personnel de la résidence est russe. Ils sont là depuis longtemps et connaissent parfaitement leur métier. Ils ont été mon premier contact avec la population russe, un contact positif et chaleureux. Je les côtoie tous les jours et même si nous communiquons plus par gestes que par mots, nous nous amusons bien ensemble.

Amis de La Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert*. À Moscou, ma priorité est bien sûr d’être auprès de mon mari. Je lui apporte un peu d’oxygène dans un emploi du temps saturé. Le temps de se resservir une tasse de thé, elle sourit en pensant à son rôle de femme d’ambassadeur qu’elle juge « à la fois essentiel et insignifiant ». C’est une position un peu étrange, commente t-elle amusée. Le protocole ne prévoit d’ailleurs ni statut ni titre pour nous nommer. Autrefois on pouvait nous

Pour le déjeuner, je dois avouer qu’il n’y a pas de meilleure cantine que la résidence. Laissé à son inspiration, le chef se surpasse dans ces moments-là et je crois que certains jours nous devons être la meilleure table de Moscou. Finalement je passe beaucoup de temps dans cette maison qui est une sorte de bulle où beaucoup de choses se passent. Et je m’en félicite en contemplant les bouchons permanents de la Iakimanka. Je sors souvent en fin d’après-midi pour aller dans les vernissages où je rencontre artistes et acteurs du monde de l’art que je commence à bien connaitre. Certains deviennent même des amis. Lorsque nous ne recevons pas à la résidence, nous allons au concert, une découverte pour moi qui – comme de nombreux Parisiens – avais renoncé aux joies des spectacles du soir. J’adore la ferveur très particulière qui règne dans les salles de concert en Russie. Mes premières impressions de Moscou ? J’y suis arrivée en novembre 2006, sous un ciel de plomb. J’ai eu la sensation d’une ville oppressante, polluée et triste. Les grandes artères, les barres d’immeubles en mauvais état, et la situation de l’Ambassade de France, sur la Bolchaïa Iakimanka, qui me donne parfois l’impression de vivre au bord du périphérique parisien. J’attendais désespérément la neige et

Voyages et rencontres En réalité, la maison tourne très bien sans moi, ce qui me permet de partir facilement. Je me partage entre Moscou et Paris, sans compter nos voyages en province. Tous ces déplacements rendent ma vie moscovite un peu épisodique. À Paris, je retrouve mes enfants qui ont entre 30 et 20 ans, ainsi que mes deux petits-enfants et je suis aussi très prise par l’association que je préside, Les

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« En Russie, le fait d’être un « officiel » vous ouvre de nombreuses portes » appeler Madame l’ambassadrice, mais avec la parité, une femme ambassadeur peut choisir de se faire appeler Madame l’ambassadrice, du coup il n’y a plus de nom pour la femme de l’Ambassadeur ! Ce qui me plait le plus dans ma position, c’est de pouvoir rencontrer des gens intéressants dans tous les domaines. En Russie, le fait d’être un « officiel » vous ouvre de nombreuses portes. Je reçois beaucoup de personnes qui me sollicitent pour patronner un événement, participer à un jury ou simplement me faire part de leur projet. Ma position me permet de les aider, notamment en les orientant vers les services de l’ambassade qui peuvent les conseiller, ou vers d’autres personnes ou organisations. J’aime également suivre mon mari lors de ses déplacements en régions. Parfois je dois me battre pour sortir des

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quand elle est tombée tout est devenu beau. Le printemps nous a replongés dans la grisaille et la boue puis la végétation a de nouveau tout métamorphosé. Moscou est comme une femme qui change de toilette. Il n’y a que le métro qui ne change pas au fil des saisons mais il a sa poésie bien particulière et j’aime beaucoup m’y plonger lorsque je veux aller plus vite à Winzavod ou au Manège. En fait je découvre une ville pleine de poésie, mais une poésie pour initiés. Reviendrai-je à Moscou ? Je reviens peu en général, pour éviter la nostalgie et parce que la vie diplomatique vous oblige à tourner la page pour vous intéresser à un autre pays. Mais je serais ravie d’y revenir si l’occasion se présentait, d’y travailler sur un projet d’art contemporain par exemple, ou pour une foire ou une biennale. Propos recueillis par Maureen Demidoff

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Quand la France a revu ses préjugés Serge Diaghilev – Mémoires La publication des mémoires inédits de Serge Diaghilev permet de découvrir les aspects les moins connus du fondateur des Ballets Russes. Un avant-goût de la célébration du centenaire des Ballets Russes et du quatrevingtième anniversaire de la mort de Diaghilev qui auront lieu en 2009. ondateur légendaire des Ballets Russes, mécène despotique à l’intuition infaillible et aux goûts novateurs, Serge Diaghilev a révélé l’art russe à l’étranger, et a propulsé le monde vers une nouvelle ère, celle du XXe siècle. Au tout début du siècle dernier, la musique russe était méconnue en Occident et considérée comme « d’un ennui mortel » en Russie même, la danse était un art pratiquement oublié ou cadenassé par les règles du XIXe, et les Français prenaient les Russes pour des « sauvages ». C’est dans ce contexte que Diaghilev, en 1909, créa les Ballets Russes à Paris. Ce fut un bouleversement majeur de l’art occidental. Le premier des ma-nagers modernes, Diaghilev, fut un parfait amateur au meilleur sens du terme : guidé par son seul goût, il avait l’art de repérer, avec un sens inné, les génies de demain. Magnétisés par son charisme, compositeurs, chorégraphes, auteurs, peintres, danseurs – parmi eux, Stravinsky, Ravel, Debussy, Prokofiev, Nijinsky, Anna Pavlova, Richard Strauss, Picasso, Matisse, Cocteau, Miró, Derain, Braque et même Coco Chanel – travaillèrent ensemble pour la première fois dans l’histoire de l’art, créant un genre nouveau, celui du spectacle total. Rappelons-nous Parade, ce ballet commandé par Diaghilev à Erik Satie et Picasso, chorégraphié par Léonide Massine sur un livret de Cocteau. Sans attaches et sans le sou, Diaghilev transportait sa vie dans deux valises, d’hôtel en hôtel, toujours prêt à lever le camp. Tel un feu d’artifice, il émerveilla de son vivant mais ne laissa rien après sa disparition… Du moins le pensait-on, jusqu’à ce que l’on découvre l’existence de ces mémoires. Un bien grand mot, d’ailleurs, pour quarante feuillets remplis d’une écriture

F

serrée. Mais ces notes se révèlent d’autant plus précieuses que l’on ne connaît Diaghilev qu’à travers les mots des autres, dans les mémoires de Stravinsky, de Serge Lifar, de Tamara Karsavina, de Nijinsky, de Boris Kochno et de tant d’autres : tous le faisant revivre à leur façon… Mais au fond, quel être de chair se cache derrière le mythe de Diaghilev ? C’est à ces interrogations que répond l’ouvrage préparé par Guillaume de Sardes. Dans ces mémoires, retrouvés dans les tiroirs de la Bibliothèque de l’Opéra Garnier, écrits peu avant sa mort, Diaghilev, plutôt que sur les heures de gloire des Ballets Russes, revient sur sa vie en Russie, lorsqu’il ignorait encore l’influence qui serait la sienne sur le devenir de l’art du XXe siècle. Il y narre les débuts difficiles de l’opéra russe en Occident : « A toutes mes demandes, on me répondait invariablement : « Mais, Monsieur, ça ne s’est jamais fait, c’est impossible ! » Quand nous commençâmes enfin à répéter avec l’orchestre (…) les machinistes de l’Opéra se mirent à faire sur le plateau un tel vacarme que lorsque Chaliapine ou d’autres artistes devaient chanter en scène, je devais tenir dans la main une pièce d’or de vingt francs, tout prête à leur être donnée afin qu’ils cessassent tout tapage. A cette condition seulement, les ouvriers s’arrêtaient et partaient pour quelque temps au bistro »1. Des rencontres avec Tchaïkovsky aux rapports avec la famille impériale, des affrontements avec la bureaucratie de l’Opéra de Paris aux déboires avec les critiques, Diaghilev bavarde, raconte des anecdotes, s’énerve, s’enflamme, parle de la mort des hommes célèbres, – pense-t-il alors à la sienne, toute proche – de l’indécision légendaire de l’empereur, des lettres de Pouchkine… Reflet de l’esprit papillonnant de ce prodigieux touche-àtout, dernier éclat d’un personnage insaisissable qui ne laissa en tout et pour tout qu’une paire de boutons de manchettes. Daria Moudrolioubova Sergue Diaghilev. Mémoires. Editions Hermann 1 à propos de la mise en scène de Boris Godounov à l’Opéra de Paris, en 1908.

Programme de TV5 Retrouvez la liste des programmes sous-titrés en russe sur www.tv5.org

Carnet de quinzaine Le Centre Franco-Russe de Journalisme recrute des étudiants pour la rentrée d’octobre 2008 pour une formation en journalisme d’une année, initiée conjointement par le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ) de Paris et l’université d’Etat Lomonossov de Moscou. Cette formation est ouverte aux étudiants justifiant d’une 4ème année de journalisme, d’un diplôme universitaire russe (en privilégiant le journalisme) ou d’un début d’expérience professionnelle. La maîtrise d’une langue étrangère (française ou anglaise) est absolument nécessaire.De septembre à décembre 2008, la formation se déroulera à Moscou. A l’issue du 1 trimestre, les meilleurs étudiants seront sélectionnés pour prolonger leur formation à Paris. L’enseignement est gratuit, une bourse sera attribuée pour les candidats qui seront sélectionnés pour la formation du printemps 2009 en France. Les dossiers de candidaure (CV + lettre de motiva-

tion en français ou en anglais) à envoyer avant le 9 juin prochain aux adresses [email protected] et [email protected]. Le candidat est prié d’indiquer le nom de la ville où il souhaite passer les examens écrits dans l’objet du courrier électronique. Le concours écrit aura lieu le 12 juin prochain à 10h à la faculté de journalisme, Mokhovaïa, 9, Moscou. Les entretiens de motivation se dérouleront durant la semaine du 23 au 27 juin. Pour en savoir plus : contacter Lidia Sou-khoroukova au numéro (495) 629 44 40 Surprises théatrâles, le nouveau spectacle du groupe de théâtre de l’association Moskva Accueil, sera joué les 6 et 11 juin prochains à 19h30, à l’Ambassade de France. Entrée : 150 roubles. Places à réserver auprès de C.Delpal : cé[email protected]. Pensez à vous munir de vos passeports pour pénétrer sur le territoire de l’Ambassade.

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