24 HEURES LES FAITS DIVERS
Cergy-Pontoise
MONTIGNYBEAUCHAMP
25 000 foyers sans eau chaude pendant cinq jours
Cinq casseurs interpellés à la gare
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INQ JEUNES âgés entre 17 et 18 ans ont été interpellés dans la nuit de samedi à dimanche au niveau de la gare de Montigny-Beauchamp. Etaient-ils furieux d’avoir raté le dernier train ? Toujours est-il qu’à 2 h 30 ils se sont livrés à un véritable saccage sur les quais et autour de la gare en fracassant une dizaine de vitres d’un RER stationné à quai, en brisant une cabine téléphonique et en se livrant à d’autres dégradations en tout genre. Les forces de l’ordre, prévenues par un agent de sécurité, ont pu arrêter les cinq casseurs, tous domiciliés à Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. Ils ont été placés en garde à vue.
ECOUEN
Vol de cuivre chez le plombier
C
’EST la deuxième fois en deux semaines. Une entreprise de plomberie s’est fait dérober dans la journée de samedi une quarantaine de kilos de cuivre. La semaine dernière, un premier vol similaire pour une quantité non déterminée avait également eu lieu au même endroit. Les cambrioleurs ont utilisé à chaque fois le même mode opératoire. Ils ont escaladé facilement le mur donnant sur une grande cour où ils ont alors pu profiter d’une tranquillité toute relative pour commettre leur larcin.
SAINT-PRIX
Les tagueurs présumés appréhendés
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A BAC (brigade anticriminalité) a intercepté dans la nuit de samedi à dimanche un peu avant 2 heures deux individus suspectés de taguer les façades de maison et les clôtures dans le quartier du haut de Saint-Prix. En raison de nombreuses plaintes enregistrées ces derniers jours concernant ces graffitis, les patrouilles avaient été renforcées dans le secteur. Après avoir repéré deux garçons (âgés de 17 et 18 ans) avec un comportement douteux — l’un était en position de guetteur — la BAC les a filés discrètement avant d’intervenir. Lors de l’interpellation et de leur tentative de fuite, ils ont essayé de se débarrasser d’un gant en latex et d’une bombe de peinture blanche, couleur de la peinture correspondante à celle utilisée pour taguer les murs. Les deux jeunes hommes, l’un habitant Saint-Prix, l’autre Saint-Leu, ont été placés en garde à vue.
II
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OMME chaque été en juillet, la compagnie de chauffage urbain de Cergy-Pontoise (Cyel), effectue à partir d’aujourd’hui des travaux de maintenance entraînant l’arrêt total de la distribution d’eau chaude pendant quelques jours. Cette coupure concerne 25 000 foyers sur les communes de Cergy, Pontoise, Eragny-sur-Oise et Saint-Ouen-l’Aumône. Ceux qui possèdent un chauffage individuel ne sont bien sûr pas touchés. Pour les autres, la coupure habituelle de trois jours s’étend à cinq jours cette année, en raison de travaux plus importants. « On prolonge de deux jours pour raccorder de nouvelles installations, explique Pascal Béral, chef d’agence Cyel à Cergy. Il s’agit d’une chaufferie biomasse, c’est-àdire une chaudière à bois et une chaufferie au gaz naturel. Ces deux systèmes vont remplacer, d’ici à 2010, le chauffage au fioul. »
45 kilomètres de réseau Certains habitants, lassés d’être privés d’eau chaude tous les ans, estiment que ces travaux devraient avoir lieu la nuit. « C’est toujours ennuyeux de ne pas avoir d’eau chaude mais nous sommes obligés d’interrompre le service sur tout le réseau, répond Pascal Béral. Pour la maintenance, on doit faire une vidange et remplacer deux pompes cette année. Il y a aussi le raccordement des nouveaux abonnés, soit 1 600 logements, plus l’hôtel de ville de Cergy et le collège des Touleuses qui
« Je n’y échappe jamais ! » CHRISTOPHE, 48 ans, de Pontoise
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Les communes de Cergy, Pontoise, Eragny-sur-Oise et Saint-Ouen-l’Aumône sont concernées par cette coupure d’eau chaude. (LP/T.O.)
étaient jusque-là chauffés au fioul domestique. » Quarante hommes, notamment des techniciens et des soudeurs, sont mobilisés sur le réseau pendant ces cinq jours. Les travaux doivent démarrer à 8 heures ce matin et la remise en service est prévue à 16 heures vendredi. « On commence à descendre la température dans la nuit, précise Pascal Béral. Il y a 45 kilomètres de réseau, alors on doit le faire progressivement, tout comme la remise en route. » Cyel a envoyé des tracts informatifs aux foyers concernés, avec une partie sur la prévention des risques sanitaires. Pendant vingt-quatre heures après la re-
prise du service, il est conseillé de prendre des bains plutôt que des douches. A moins de 50 oC, les légionelles se développent dans les conduits et les micro-gouttelettes, qu’on inhale en prenant une douche, favorisent la contamination à la légionellose. Pas de panique : aucun cas n’a encore été déclaré suite aux coupures annuelles. « Nous travaillons avec la communauté d’agglomération pour un suivi des risques tout au long de l’année, assure Pascal Béral. En dehors des périodes de coupures, on ne descend jamais la température sous les 50 oC. »
UR les secteurs de Cergy, Pontoise, Eragny-sur-Oise et Saint-Ouen-l’Aumône, pas moins de 25 000 foyers sont concernés par cette coupure annuelle d’eau chaude, au moment des grandes vacances scolaires. Habitant de Pontoise depuis 1985, Christophe, 48 ans, vit en couple avec deux enfants. Il prend cette coupure avec philosophie. « Cela fait rire mes amis quand je leur dis qu’on me coupe l’eau chaude tous les ans, raconte-t-il. Pour eux, c’est insensé ! En plus, je dois être espionné parce que j’essaie toujours de décaler mes vacances pour ne pas subir la coupure, mais chaque année, je n’y échappe jamais ! Quand mes enfants étaient petits, ma femme faisait chauffer de l’eau dans des gamelles pour leur mettre dans le bain. Maintenant, on fait tous l’effort de prendre la douche froide tous les matins : ça réveille ! Le premier jour est le plus dur mais après on s’y fait. Et puis, quand on y réfléchit, il y a des choses plus graves dans la vie… » T.O.
Tiffanie Osswalt
Goussainville
Nadjib, un cameraman en Palestine Ramallah (Cisjordanie)
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A PREMIERE BALLE, il l’a entendue siffler. La seconde l’a atteint en plein visage. Le projectile en caoutchouc lui a valu six points de suture. Il aurait pu y laisser son œil, qu’il a d’ailleurs bien acéré : même pendant que les médecins s’affairaient sur lui, Nadjib n’a pas cessé de filmer. Pendant quinze jours, ce reporter de profession originaire de Goussainville a pris ses quartiers entre Israël et la Palestine. Embarqué avec une trentaine d’autres jeunes Franciliens par l’association Génération Palestine, dans le cadre d’un projet visant à « déconstruire les clichés » sur le conflit israélo-palestinien, il rentre aujourd’hui en France. Durant son séjour, il aura effectué une multitude de rencontres avec des personnalités de tous les horizons, des visites sur le terrain des deux côtés du mur et, jeudi, participé en observateur à une manifestation contre ce même mur qui sépare Israël de la Cisjordanie à Nilin, un village palestinien où la construction de l’édifice obligera des paysans à partir.
« Sionisme, mur, colonisation » Sur place, Nadjib, 30 ans, a pu se rendre compte que le rapport de force était inégal. « C’est mon objectif qu’ils visaient. Je n’en veux même pas au militaire qui a fait ça, ce sont des gamins », soupire-til. Nadjib travaille à la réalisation, en vidéo, d’un lexique sur le Proche-Orient. « Sionisme, mur, colonisation… : je veux mettre des paroles et des images sur ces mots que l’on utilise trop souvent sans connaître leur sens », explique-t-il. En deux semaines, lui s’en est fait une petite idée. « Contrai-
RAMALLAH (CISJORDANIE), MERCREDI DERNIER. Nadjib, un jeune de Goussainville, a participé au voyage en Palestine avec un groupe de Franciliens.(LP/N.J.) rement à ce que l’on voudrait nous faire croire en Occident, ce conflit est tout sauf religieux, assènet-il. A Jérusalem, j’ai rencontré un rabbin au mur des Lamentations et un imam à la mosquée AlAqsa. Aucun ne m’a présenté la religion de l’autre comme une arme de terreur. » Les clichés, ce voyageur impénitent qui a des amis juifs et baigne « dans un milieu multiconfessionnel » a toujours essayé de s’en méfier. « Quand on vient ici, il y a forcément un parti pris au regard des situations humaines dramatiques que l’on voit, analyse-t-il avec le recul. Mais présenter les méchants israéliens d’un côté et les gentils palestiniens, c’est aussi caricatural et inversement. » Après, comme tout voyage, celui-ci n’était pas avare de surprises. A l’hôpital de Ramallah, où
Nadjib s’est fait soigner, on n’a pas voulu qu’il paye les soins. « Vous avez été blessé dans le cadre de l’Intifada, c’est gratuit », lui a lâché le guichetier. Nadjib ne s’envisageait pas vraiment en martyr, même si les autres participants au séjour ont craint un moment de perdre leur Ducasse, le surnom qu’ils lui ont donné au regard de ses talents gastronomiques. « Ce qui m’est arrivé avec les militaires n’a fait que renforcer la conviction en mon métier. C’est ce que j’apprends toujours aux jeunes des quartiers populaires avec lesquels je travaille souvent : pour peu que l’on sache ce que l’on fait avec, la caméra peut aussi être une arme. » Nicolas Jacquard LUNDI 28 JUILLET 2008