Le 1er Aout 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie, entrainant la France et déclenchant une guerre qui restera gravée dans les mémoires comme la guerre la plus violente de l’Histoire et qui sera surnommée « la Grande Guerre ». Sa violence a inspirée de nombreux artistes (peintres, sculpteurs, musiciens, auteurs, poètes…). Même si leur rôle est surtout commémorateur, ces œuvres restent encore aujourd’hui les témoins des horreurs de la guerre et nous rappellent les erreurs à ne pas refaire. C’est pourquoi l’analyse des tableaux de peintres importants peut nous permettre de nous plonger dans l’horreur d’une période que nous n’avons pas connue afin de nous sensibiliser.
I)
Otto Dix
Otto Dix est un peintre allemand de La Nouvelle Objectivité et de l'Expressionnisme, né près de Gera en 1891. Il est issu d'un milieu ouvrier mais reçoit une éducation artistique par sa mère qui s'intéressait à la musique et à la peinture. Une bourse d'étude permet à Dix d'entrer à l'École des arts appliqués de Dresde, de 1909 à 1914. Il s'essayera au cubisme, au futurisme et plus tard au dadaïsme. Dix s'engage volontairement en tant que soldat lors de la Première Guerre mondiale, et combattra en France et en Russie. Il participe à la
guerre des tranchées de l'Artois et de la Champagne de novembre 1915 à décembre 1916. L'horreur de la guerre le marque énormément et devient alors la base de ses œuvres. D'après un entretien de 1961, il déclare : « C'est que la guerre est quelque chose de bestial : la faim, les poux, la boue, tous ces bruits déments. C'est que c'est tout autre chose. Tenez, avant mes premiers tableaux, j'ai eu l'impression que tout un aspect de la réalité n'avait pas encore été peint : l'aspect hideux. La guerre, c'était une chose horrible, et pourtant sublime. Il me fallait y être à tous prix. Il faut avoir vu l'homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu. » Il a d'ailleurs confié à plusieurs reprises qu'il allait en première ligne à sa demande, car, même s'il avait peur, il voulait voir des hommes tomber à ses côtés dans sa quête de réalisme hideux.
« Invalides de Guerre Jouant aux Cartes» Ce tableau montre les horreurs de la première guerre mondiale . Les personnages, des « gueules cassées », sont disproportionnés et complètement déformés par la guerre. Dix accentue chaque trait et rend ces personnages horribles. Ces lignes confuses et ces couleurs froides mettent le spectateur très mal a l’aise tout en l’amenant à accepter les idées du peintre.
Triptyque : « La Guerre ». Le but de cette œuvre n'est pas de provoquer angoisse ou panique, mais "simplement transmettre la connaissance du caractère redoutable de la guerre, pour éveiller les forces destinées à la détourner".
« Assaut sous les gaz » La vision que Dix a de la guerre est cauchemardesque. Vus de face, de près, jetant leurs grenades entre les barbelés et les racines, les soldats masqués n'ont plus rien d'humain, tout comme le lieu n'a plus rien de
réel. En 1924, une telle gravure, qui appartient au portefeuille de 50 planches intitulé La Guerre, a de quoi choquer l'opinion publique allemande, dans la mesure où Dix ne fait preuve d'aucun respect pour les combattants, ses anciens camarades. A l'exaltation de l'héroïsme, il oppose la dénonciation de la sauvagerie destructrice.
II)
Paul Nash
Paul Nash, né à Londres le 11 mai 1889, est un peintre et graveur sur bois britannique. Il travailla en tant qu'artiste officiel des deux guerres mondiales et s'attacha à peindre l'horreur des tranchées et les patrouilles des avions de chasses. Ses productions sont essentiellement des petites huiles, aquarelles et pastels, ainsi que des gravures et des photographies.
« Un Howitzer en action » Les toiles de Nash reposent sur une observation détaillée, dont il tire la matière d'effets picturaux, lyriques ou tragiques. Ainsi dans ce tableau, Nash ne se borne pas à la représentation de la pièce sous ses filets de camouflage. L'éclat lumineux du départ, le rougeoiement du ciel opposé à l'ombre du premier plan accentuent l'expressivité de l'image.
« Néant » Ce tableau témoigne de la violence extrême des destructions, dans des terrains humides, dans des bois déchiquetés, autour de la ville elle-même détruite. « Néant » peut passer pour l'archétype des paysages de la Grande Guerre : pas un soldat visible, un camion et des canons abandonnés, des tranchées inondées, un cadavre flasque parmi les obus et les fusils, des fumées et un avion au loin, dont on ne sait s'il bombarde ou tombe. Là-dessus, il pleut sans cesse. Il ne reste aucun espoir de revenir intact d'un tel lieu, qui n'a plus de nom, qui n'est plus qu'un champ de mort.
III) Gino Severini Gino Severini, né en Avril 1883, est un peintre italien et un fondateur du mouvement Futuriste. Tout au long de sa vie, il se partagea entre Paris et Rome. Durant sa carrière, il travailla sur divers types de support dont la mosaïque et la fresque. Il exposa son travail lors d’importantes expositions, comme le Quadriennale de Rome, et il remporta plusieurs prix artistiques. Il n'a pas participé directement aux combats mais, en 1914 et 1915, il a tenté d'en faire la peinture à partir des acquis du cubisme français et du futurisme italien, dont il est l'un des principaux précursseurs.
« Synthèse plastique de l'idée Guerre » Selon Severini, la guerre se définit par l'addition de l'ordre de mobilisation générale, l'ancre d'un navire, l'affût d'une pièce d'artillerie, des pièces de pointage, une voilure d'avion à la cocarde tricolore, une cheminée d'usine et la date de la déclaration. Ce tableau est réalisé selon la logique du collage cubiste et juxtaposition de mots et de détails symboliques.
« Train blindé en action » Ce tableau montre l’exaltation de la puissance mécanique. Des lignes obliques s'entrecroisent comme les trajectoires des projectiles et
les silhouettes des fantassins sont dominées par le tube du canon. La fumée enveloppe la scène.
Biblio : Pour les bio : http://www.jesuismort.com/ Pour les peintres : http://www.art-ww1.com/fr/peintre.html Pour les peintures : http://mik-art.wifeo.com/index-fiche-lettre-S.html