L'allemagne Pendant La Guerre

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L'Allemagne pendant la guerre […] 2. La Solution finale Problème : lier la SF au racisme exprimé par Hitler depuis le début de sa carrière politique. Ce racisme est évident, il a deux volets : la volonté de promouvoir des êtres « racialement purs. » Les Lebenshorne sont des lieux de rencontre entre jeunes aryens dans un but procréatif. Y a-t-il continuité entre Mein Kampf et l'extermination des juifs ; l'antisémitisme allemand est-il un antisémitisme exterminationniste ? Cette thèse a été développée par Daniel Goldhagen, mais elle est peu retenue par les historiens. Ces précautions méthodologiques sont utiles : en effet, on distingue deux périodes avec un tournant en 1941. De 39 à 41 l'Allemagne a conquis un certain nombre de territoires et se trouve confrontée à un problème qui est celui de la domination de communautés juives de plus en plus importantes. Pendant cette période, les nazis ont privilégié la solution territoriale : il s'agit de parquer lesjuifs dans un territoire donné. En juin 1940, le chef de la SS, Heydrich, défend la solution territoriale et donne le chiffre de 3 250 000 juifs sous contrôle allemand. En 39, on crée de grands ghettos en Pologne, dont le principal est le ghetto de Varsovie (440 000 personnes, 300 calories par jour) ; il y a eu des projets de réserve juive, un projet de déportation à Madagascar après la chute de la France. Ce projet a été mené assez loin, avec volonté de stérilisation des juifs pour que l'État ne se développe pas. Ce projet est abandonné en 1940 à cause de la résistance britannique. Le terme de solution territoriale n'est abandonné qu'en 1949. Le tournant intervient avec l'attaque de l'union soviétique. Cette guerre, idéologique, procède à une assimilation entre judaïsme et bolchevisme. Il y a dans la guerre contre l'URSS une dimension nouvelle, qui est celle de l'anéantissement. Le 6 juin 1941 a été adopté le décret des commissaires qui prévoit l'exécution immédiate des commissaires politiques. Il s'agit de savoir quand la SF a été substituée aux solutions territoriales : le 31 juillet 1941, Goering donne un ordre à Heydrich, écrit, et lui demande de faire des préparatifs en vue d' « une solution définitive de la question juive dans la zone d'influence allemande ». La SF résulte d'une manipulation de langage : SF était banal dans la langue allemande. On ne sait pas véritablement ce que recouvre le terme : certains historiens considèrent qu'il ne recoupe pas immédiatement l'extermination. Dès juillet 1941, il y a une accélération de la politique d'extermination sur le front russe. Le 17 juillet, Heydrich donne un ordre écrit aux groupes d'intervention ; il prévoit d'exterminer tous les juifs russes, et non pas seulement les commissaires politiques ou les adhérents au PC. Shoah (« catastrophe ») s'est substitué au terme d'holocauste, qui avait un sens positif. On parle ici de Shoah par balle : elle concerne uniquement les hommes. Ces opérations étaient tenues secrètes, et ont affecté le moral des SS. Himmler s'est rendu sur le front russe et a décidé à la mi-août 41 l'envoi des camions à gaz qui avaient servi pour les malades mentaux. Le port de l'étoile est rendu obligatoire le 1er septembre 41, toute émigration juive est désormais interdite. Accélération du processus. L'école fonctionnaliste a considéré qu'Hitler n'avait fait que formalisé par un ordre oral les initiatives prises sur le front russe ; il n'y a pas de preuve qu'Hitler était un dictateur faible. C'est plutôt l'école intentionnaliste qui est écoutée sur ce sujet. Les sources sont importantes : beaucoup d'éléments viennent du journal de Goebbels, qui décrit un Hitler changeant. Les débats historiques cherchent à savoir quand l'ordre a été donné : probablement entre juillet et décembre 41. On s'oriente vers un ordre pris à l'automne, avec les difficultés de Barbarossa. Friedlander aurait redouté l'action des juifs autour de Roosevelt : c'était une extermination préventive. A partir de l'automne, une accélération des massacres a lieu : le 29 septembre 41, massacre de Babi Yar en Ukraine, célèbre par son empereur : 3000 juifs massacrés, sans distinction d'âge ou de sexe. A partir d'octobre 41 apparaissent les premiers camps d'extermination : le 1er est Belzec en Pologne. Il y a des signes vers une politique d'extermination de masse sur une échelle immense. Auschwitz a aussi accueilli des prisonniers russes, qui ont eu un sort effroyable : on teste sur eux le Zyklon B, employé pour désinfecter les navires. Le 29 novembre 1941, Heydrich convoque une conférence réunissant toutes les administrations intéressées « à la solution globale de la question juive » : la SS, mais aussi l'Ordungs Polizei qui comprend des réservistes, hommes d'un certain âge. Il y a eu un procès en 1964, qui a donné lieu à des études de Christopher Browning (Des hommes ordinaires). Ils ont eu le choix de procéder ou non aux tâches d'extermination ; certain ont refusé et n'ont pas été punis. Endoctrinement idéologique puissant qui transforme l'ordinaire en complice. La conférence a lieu le 20 janvier 1942 a Wannsee, qui ne fait qu'exécuter des décisions déjà prise sur le sort de 11 millions de juifs, dont 5 pour la seule Russie. Utilisation du travail des juifs jusqu'à la mort et l'on prévoit l'extermination des moins résistants. Les pays qui sont « à traiter » sont d'abord le Reich, puis la Bohême-Moravie, les autres pays européens. On prévoit un « traitement » d'Est en Ouest. Une assimilation entre juifs et demi-juifs est prévue. Cette conférence est suivie d'effets. On note une accélération du processus à partir de 42. Florent Brayard considère qu'il y aurait eu un plan confidentiel d'Himmler portant sur cette accélération, qui auait été détruit en 45. Elle est sensible surtout en Pologne (opération Reinhard)

qui aboutit à l'extermination de 2 000 000 de personnes. En Pologne, on trouve des camps d'extermination pure (Treblinka, Belzec, connu grâce au journal de Kurt Gerstein, jury de formation, chrétien convaincu, engagé dans la SS pour pouvoir témoigner : il est officier à Belzec et y relate ce qu'il y a vécu. Il a essayé d'alerter un certain nombre de responsables : il a vu le nonce de Pie XII, un diplomate suédois. Simultanément, alors que les livraisons de Zyklon B étaient tenues secrètes, elles ont été endossées à Belzec par Gerstein, qui s'est suicidé dans sa cellule), et des camps mixtes. Le plus étendu est Auschwitz : I, le plus étendu ; II, Birnaü, le plus grand, de travail et d'extermination – 24 000 juifs hongrois y ont été exterminés en un seul jour en 44 ; III, Monowitz, camp de travail. Sélection : vieillard, enfants, femmes, malades sont gazés, les valides sont retenus pour les travaux forcés. Une des difficulté est liée à la politique de dissimulation, qui porte sur les langages, mais aussi sur le matériel (plusieurs gares, dont des secrètes, par exemple), destinées aussi à tromper les organismes internationaux, tels que la Croix Rouge : à Tzrezin, les nazis ont installé un village juif fictif où l'on envoyait les enquêteurs. Ils y ont déporté l'élite culturelle et notamment musicale. En novembre 44, Himmler donne l'ordre de détruire les chambres à gaz et les crématoires. Les juifs survivants ont été entraînés dans des marches de la mort pour éviter qu'il y ait des survivants et des témoins. Au total, 5 millions de juifs sont morts. Les tziganes étaient l'objet de la haine d'Hitler comme peuple sans sol, et objets du même traitement en 43 : 250 000 sont morts. Les chiffres totaux, indiqués dans La destruction des juifs d'Europe : 60 % des juifs européens, 1 tzigane sur 3. Le chiffre pour la France est moindre : 80 000 juifs sont morts, sur 330 000 en 1940. Comment comprendre la passivité des alliés ? Ils étaient informés, notamment par le Congrès Juif Mondial, la Suisse et la Suède, le Vatican et leurs propres services de renseignements. Ils ont eu peur qu'il s'agisse d'une propagande nazie, puis ont donné la priorité aux objectifs militaires. Comment comprendre l'attitude de Pie XII ? Éléments objectifs : Pie XII était très anticommuniste. Il a approuvé l'attaque de l'URSS et on peut considérer qu'il estimait que le danger communiste était plus important pour l'Église que le danger nazi. On considère qu'il n'avait pas de sympathie particulière pour le nazisme, dont il connaissait le caractère païen. En 44, à la libération de Rome, il a eu le droit à un télégramme de félicitation du rabbin de Rome. Mais Pie XII s'est tu. Un bref passage de son allocution de Noël 42 : Pie XII est resté prisonnier des cadres classiques de la diplomatie pontificale, notamment du dogme de neutralité envers les régimes politiques. Pie XI avait envisagé une encyclique condamnant certains aspects de l'antisémitisme. Longtemps son attitude n'a suscité aucun commentaire. Le scandale est venu en 63, avec une pièce nommée Le Vicaire mise en scène par Rolf Hoch Huth. Scandale énorme : l'Église a agit en ouvrant partiellement les archives du Vatican en 65, puis sous Jean-Paul II une commission mixte d'historiens n'a pas aboutit. La SF a été à l'origine d'une grave controverse en 86, dite des historiens, due à l'intervention de Ernst Nolte ; politologue de formation, il a écrit en 63 un livre intitulé Le fascisme en son époque, approche phénoménologique du fascisme, qui le considère comme anti-rationnel, mais lié au contexte des années 20 en tant que réaction communiste. Il a été mis dans une situation délicate, dont l'a sorti François Furet. Il met sur le même plan, dans Un passé qui ne veut pas passer, la shoah et le goulag. Il considère que c'est une réaction. Ceci a provoqué une immense réaction. III. La société allemande face à la guerre 1. Généralités L'opinion allemande n'était pas belliciste. Elle a été soumise à une campagne d'une certaine efficacité. Goebbels a déclaré aux allemands que la Volksgemeinschaft entrait dans un nouveau cycle, celui de la Schisalsgemeinshaft, la communauté de destin, où l'enjeu du combat est la survie de la nation allemande. Elle a des tonalités wagnériennes. Thomas Mann, réfugié aux Etats-Unis en 38 prononce des discours aux allemands diffusés par la BBC, et a une formule très juste : « Pendant la guerre, les allemands ont quitté la réalité pour vouloir vivre dans le mythe ». Il explique l'adhésion des allemands à la personne d'Hitler, pas nécessairement à l'idéologie nazie. Cela permet de comprendre la quasi-inexistence de la résistance allemande. 2. Les conséquences de la guerre a. Les paysans Des manifestations ont lieu, mais elles concernent l'économie de guerre : il n'y a pas d'adhésion au bellicisme, mais une angoisse face à la guerre qui est d'ailleurs générale. La vie matérielle a été assez facile : il faut attendre 43 pour que la guerre touche la société allemande. Leur problème majeur a été d'encadrer les travailleurs étrangers, essentiellement des slaves. b. Les ouvriers Le travail des femmes n'est utilisé qu'à partir de 43. Ceci explique le caractère complexe que les allemands avaient de la perception du conflit. Les nazis ont fait appel très tôt aux travailleurs étranger et aux requis dans le cadre du STO. Les ouvriers allemands n'ont pas tous été

mobilisés. Grève courte et violemment réprimées. Moral bas, préoccupés par leurs conditions de vie. Ils ont durement ressenti les conséquences de la défaite de Stalingrad, qui a été largement médiatisée par Hitler lui-même. Kershaw souligne que les ouvriers allemands n'ont montré aucun sentiment révolutionnaire : on doit conclure a une réussite de la politique d'encadrement des nazis, l'opération Kraft duch Freude, La force par la joie, organisation de loisir. Il note un ralliement partiel, et une popularité d'Hitler chez les ouvriers. Cette atomisation de la classe ouvrière a favorisé l'adoption d'attitudes individualistes et productivistes, et ce serait une des causes méconnues et cachées du miracle économique allemand. c. La bourgeoisie Elle est méprisée par le régime. Goebbels met en cause le loyalisme des fonctionnaires après Stalingrad. Les milieux d'affaire ont soutenu le régime et se sont enrichis. 44 : démantèlement des usines, repli sur l'Ouest de l'Allemagne. 3. Le nazisme et l'Église catholique : l'exemple bavarois Ian Kershaw : en septembre 39, Hitler a décidé d'arrêter les hostilités à l'égard de toutes les Églises catholiques. Mais en Bavière en 41, la lutte « ecclésiastique » a repris pour des raisons mal élucidées. A la base : des provocations des membres du partis, qui sont ensuite orchestrées par Martin Bormann, qui sert de secréataire à Hitler et joue un rôle important dans le Reich. En 41, on a fermé 130 monastères dans la Reich, on a retiré la responsabilité d'un certain nombre de crèches à des religieuses catholiques pour les confier au NSV, organisation caritative du parti nazi, on a enfin tenté de supprimer les prières à l'école. La crise de 41 porte sur deux points : –l'euthanasie : elle est condamnée le 3 août 41 par l'évêque de Munster, Mgr. von Galen. Elle laissait planer une menace sur tout, puisque l'État définit vie utile et inutile. L'émotion suscitée par le sermon de l'évêque est énorme : Hitler a renoncé à faire pendre l'évêque, nationaliste, qui avait approuvé publiquement l'invasion de l'URSS ; –les crucifix en Bavière : le 23 avril 1941, le ministre de l'éducation de Bavière a pris un décret où il ordonnait de remplacer les prières par des chants nazis et de retirer les crucifix des salles de classe. La Bavière est très catholique : l'hostilité de la population, générale. Les nazis décident de passer à l'action à la mi-août 41. Cette opération a été arrêtée au bout de 15 jours, en raison des protestations locales des parents d'élèves (des manifestations spontanées, des mères ont évoqué l'affaire à leurs maris mobilisés sur le front). Une réactivité sociale est donc bel et bien possible, quoique les catholiques soient liés au régime par leur anticommunisme. 4. L'opinion populaire bavaroise et l'extermination des Juifs Depuis avril 39, les Juifs bavarois étaient parqués dans des ghettos, en 41, le port de l'étoile jaune est obligatoire. A l'égard de la question juive, l'opinion populaire fait preuve d'une indifférence générale. Les Juifs, en effet, étaient éloignés du reste de la société. Ils sont dépersonnalisés. Cette indifférence ne signifie pas ignorance : il y avait des rumeurs sur l'extermination. Les bavarois étaient seulement préoccupés par le thème de la vengeance des Juifs, assimilée aux bombardements alliés. L'antisémitisme est devenu banal en Bavière : les jeunes les considéraient comme des « animaux fossiles » : en 46, les américains ont mené des enquêtes d'opinion dans leurs zones d'occupation, qui révèlent un pourcentage élevé de racisme et d'antisémitisme (61 %). Selon Kershaw, les allemands approuvaient un antisémitisme modéré et discriminatoire, mais réprouvaient la persécution violente. L'antisémitisme latent des allemands et leur apathie a rendu possible la politique d'extermination. 5. La fin du IIIème Reich a. L'échec de la résistance allemande Broszat différencie Widerstand (résistance organisée) et Resistenz (réactivité sociale). Il y a eu peu de Widerstand. En 42, les nazis ont démantelé l'Orchestre Rouge, réseau d'espionnage soviétique. Les seuls actes de résistance organisée viennent d'un groupe d'étudiants chrétiens de Munich, le groupe de la Rose Blanche, mené par Hans et Sophie Scholl. Les chrétiens allemands avaient compris que Hitler voulaient détruire le catholicisme. En 43, il y a une baisse de moral : défaite, bombardements, qui resserrent les liens avec Hitler. Ces étudiants ont distribué des tracts, et ont été dénoncés par le concierge de l'université de Munich. Ils ont été jugés et guillotinés. La seule tentative sérieuse contre Hitler a eu lieu le 20 juillet 44 : c'est l'opération Walkyrie. Elle est menée par un militaire de haut rang, von Stauffenberg, issu de la noblesse catholique bavaroise, qui avait pris ses distances avec le régime. Il avait laissé une mallette avec une bombe, mais Hitler est arrivé en retard, n'a eu qu'un tympan crevé. L'opération Walkyrie est de grande envergure, puisque de nombreux militaires voulaient profiter de la mort d'Hitler pour prendre le pouvoir : il y avait des complicités à Berlin, mais aussi à Paris : von Cholititz faisait partie des conseillers, et était surveillé lors de la campagne française de 44. Un premier groupe, celui des conservateurs, comprend le général Beck, qui voulait que

l'Allemagne revienne aux frontières de 39 ; un deuxième groupe, celui des militaires, comprend l'amiral Canaris, chef du renseignement de l'armée allemande, il était proche d'un pasteur, Dietrich Bonhoffer, était un des plus grands théologiens protestant, sert d'aumônier à tous ces conjurés. Bonhoffer fait la liaison entre le groupe des militaires et le cercle de Kreisau, lieu de résidence du comte James Moltke, qui réunissait dans son château de jeunes aristocrates catholiques et protestants (à l'origine de la droite multiconfessionnelle). Bonhoffer y faisait des conférences sur le thème du tyrannicide : le cercle voulait la fin de la politique de puissance, du racisme et de la violence d'État. L'opération a échoué et la répression a été impitoyable. Certains ont été pendus à des crocs de boucher. La vengeance s'est étendue aux familles. Cela marque une radicalisation dans la guerre : plus de représentation théâtrale, effort plus total. b. La chute de l'Allemagne Juillet 45 : la Prusse orientale est conquise par l'armée rouge : de nombreuses exactions sont commises. L'industrie avait anticipé la défaite et beaucoup d'entreprises avaient transporté leurs usines vers l'Ouest. La situation devient grave : Himmler prend contact le 21 février avec le comte Bernadotte, membre de la famille royale de Suède, pour négocier avec les alliés : il n'aboutit pas. Hitler donne l'ordre de détruire tous les ponts sur le Rhin, mais le 7 mars 45, l'armée américaines franchit le Rhin sur le seul qui subsistait, le pont de Remagen. On mobilise les enfants âgés de 16 ans. Hitler est de plus en plus extrémiste : il donne l'ordre Néron, politique de la terre brûlée, qui est saboté par Speer, Ministre de l'Effort de guerre, qui considère l'avenir. En avril 45, les prisonniers des camps sont exterminés ou transférés à Dachau. 25 avril 45 : liaison américano-soviétique à Turgau. L'armée rouge prend Berlin le 2 mai 45. Hitler y était revenu, est terré dans son bunker avec quelques fidèles. Il épouse Eva Braun, se suicide, donne l'ordre de brûler son corps. Il avait laissé un testament dans lequel il nommait comme successeur l'amiral Donitz, car tous les fidèles avaient été soupçonnés. C'était le chef de la marine, qui forme immédiatement un gouvernement qui s'établit à Flensbourg, et dure jusqu'au 23 mai 45, avec Himmler et Speer. Ce gouvernement était indispensable : c'est lui qui signe les capitulations : le 8 mai 45 à Reims, confirmée le 9 mai par la capitulation signée à Berlin par le maréchal Keitel.

Il y a un lien profond entre l'Allemagne et Hitler, qui concerne aussi bien les élites, liées en raison des avantages matériels retirés, que l'opinion, liée par patriotisme et peur des soviétiques. Pour beaucoup, Hitler était une sorte d'alter-ego, ce qui a posé deux problèmes principaux aux allemands : d'une part la Schuldfrage, question de la culpabilité des allemands, exprimée par le pasteur Martin Niemöller, niée par certains intellectuels, en particulier par Friedrich Meinecke (Die deutsche Katastrophe, 46) qui considère que le nazisme est la conséquence d'une dégénérescence européenne issue des forces négatives de la Révolution française, d'autre part la question : pourquoi l'Allemagne a développé un tel système ? Certains auteurs l'expliquent par le Sonderweg (la voie particulière), un particularisme allemand qui les vouerait à des régimes autoritaires.

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