« Le PS est dans un processus de molletisation... »
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PARTI SOCIALISTE Olivier Ihl: « Le PS est dans un processus de "molletisation"... » par La Rédaction du DL | le 25/07/09 à 06h03 0 vote | 38 vues | 0 commentaire
TROIS QUESTIONS A Olivier Ihl, Professeur de science politique Est-ce la disparition du Parti socialiste qui est en train de se jouer ? « Certainement pas ! C'est un parti qui existe depuis 1905 et son existence n'est pas en jeu. En revanche, il est dans une situation dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle est difficile car nous ne sommes pas sortis de l'ombre portée de François Mitterrand. Le nœud du problème existe depuis 1995 ! De surcroît, avec la dissolution ratée par Jacques Chirac, la parenthèse du gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2002 a fait écran. Du coup, il manque les trois éléments indispensables au Parti socialiste que sont un leadership incontesté, une doctrine claire et en phase avec l'attente du corps électoral, un choix d'alliance avec les écologistes ou les centristes. On est dans un processus de "molletisation" (*). Pendant ce temps, le Front national a cessé d'être un allié objectif de la gauche et Nicolas Sarkozy a réussi à rassembler sur son nom les deux droites, bonapartiste et démocrate-chrétienne. Enfin, la montée en puissance de l'extrême-gauche finit de miner le terrain... » Doit-il changer de nom ? « La question mérite en tout cas d'être posée car elle est pertinente. La droite a fait son aggiornamento autour de Nicolas Sarkozy, pourquoi le PS ne ferait-il pas la même chose ? La société socialiste, c'était l'appropriation publique des moyens de production dans le cadre d'une économie planifiée. Ce n'est plus tout à fait au goût du jour... Du coup, il se produit ce phénomène que les archéologues connaissent bien : plus cet héritage est muséifié, plus il est pillé ! » La crise au PS va-t-elle durer ? « Je crains que l'issue ne soit pas pour demain matin... Il y a tout un travail d'invention à mener. Est-ce un Parti social, social-démocrate, démocrate ? Une alliance avec les écologistes est indispensable et un accord avec le MoDem est nécessaire. Les indices montrent qu'il y a un rejet de Nicolas Sarkozy ; mais transformer ce rejet en adhésion, c'est plus compliqué... » (*) Président du Conseil (Premier ministre) sous la IVe République, Guy Mollet fut secrétaire général de la SFIO (formation dont est issu PS) de 1946 à 1969, où le deuxième tour de l'élection présidentielle opposa le gaulliste Georges Pompidou au centriste Alain Poher. Recueilli par Ph. G. Paru dans l'édition 38H du 25/07/2009 (ec05128a-
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