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Le grand emprunt, arme politique majeure pour Nicolas Sarkozy jeudi 27 août 2009 20h15
par Jean-Baptiste Vey PARIS (Reuters) - Le futur grand emprunt est un outil politique majeur pour Nicolas Sarkozy, fragilisé par la crise économique, dans la perspective des élections régionales de 2010 et la présidentielle de 2012, estiment des analystes. A travers cet emprunt, qui doit financer des investissements stratégiques, l'objectif est de souder l'opinion publique et de prouver que l'Etat agit face à une crise qui a détruit la promesse d'une hausse du pouvoir d'achat et provoqué un bond du chômage de 25% en un an. D'autant que la hausse du chômage devrait se poursuivre pendant des mois et qu'elle s'accompagne de la promesse d'une réforme potentiellement lourde de conséquences électorales : celle des retraites, que le gouvernement veut engager mi-2010. "En terme de 'timing' politique, le grand emprunt est bienvenu car on sera dans une période très défavorable", explique Gaël Sliman, directeur des études politiques de l'institut de sondages BVA. Selon lui, le retour de la croissance qui s'annonce et la hausse récente du CAC 40 constituent en fait "une grave mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarkozy quand on la met en regard des très mauvaises nouvelles pour l'emploi dans les six prochains mois". "Les gens vont avoir le sentiment que ceux qui ont des sous s'enrichissent et qu'en même temps le chômage frappe de plein fouet les 'vrais gens'. Donc être capable dans cette période là de montrer qu'on agit dans l'intérêt public est bienvenu." Avec ce grand emprunt, "on est dans une dimension symbolique importante", estime Olivier Ihl, professeur de sciences politiques et directeur de Sciences-Po Grenoble. L'IMAGE DU PRÉSIDENT "L'idée est de constituer une sorte d'obole nationale, de faire contribuer chaque Français et, ce faisant, de constituer une sorte de référendum fiscal à un moment où le gouvernement est, compte tenu du contexte économique difficile, au creux dans les taux de popularité", ajoute-t-il. D'un point de vue politique ou électoral, "la résonnance de l'emprunt va être immédiate sur les régionales et, peut-être plus encore, sur la présidentielle", juge Olivier Ihl. "On est dans la construction de l'image d'un chef de l'Etat au-dessus des partis, au-dessus de la mêlée, qui sera un élément très important s'il se représente" en 2012. Avoir nommé l'ex Premier ministre socialiste Michel Rocard à la coprésidence de la commission sur l'emprunt installée mercredi participe de http://fr.reuters.com/articlePrint?arti…
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cette volonté, soulignent les analystes. Quant à l'annonce de l'emprunt au Congrès de Versailles, elle "a solennisé cet appel aux Français et donné une majesté toute républicaine et monarchique à cette idée", selon Olivier Ihl. Même si les mesures à financer, le montant de l'emprunt et ses modalités ne seront connus qu'après les conclusions de la commission Juppé-Rocard fin octobre, les analystes évoquent déjà plusieurs écueils ou défis. Le premier risque est "un gros 'pschitt' si la montagne accouche d'une souris", selon l'expression de Gaël Sliman, ou que les Français boudent l'emprunt, ce que des sondages semblaient laisser présager avant l'été. Le risque d'un rejet de l'emprunt par l'opinion publique est réel, soulignent les deux analystes, mais il est modéré par l'"ouverture" à gauche avec Michel Rocard et à la droite chiraquienne avec Alain Juppé. Un autre risque est l'échec de la stratégie de communication autour de cet emprunt, ajoutent-ils. "Le but du jeu est qu'on parle de ce grand emprunt plutôt que des plans sociaux et du chômage qui monte", ce qui semble "hautement improbable dans les mois qui viennent", estime Gaël Sliman. Edité par Yves Clarisse © Thomson Reuters 2009. All rights reserved. Users may download and print extracts of content from this website for their own personal and non-commercial use only. Republication or redistribution of Thomson Reuters content, including by framing or similar means, is expressly prohibited without the prior written consent of Thomson Reuters. Thomson Reuters and its logo are registered trademarks or trademarks of the Thomson Reuters group of companies around the world. Thomson Reuters journalists are subject to an Editorial Handbook which requires fair presentation and disclosure of relevant interests. Thomson Reuters journalists are subject to an Editorial Handbook which requires f air presentation and disclosure of relev ant interests.
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