Feminisation Secteur Batiment

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UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES Faculté de philosophie et lettres Langues et littératures françaises et romanes

LA FÉMINISATION Les noms de métier dans le secteur ouvrier (secteur du bâtiment)

BROTCORNE Élodie GHYSSENS Oriane

Travail réalisé dans le cadre du cours : Grammaire descriptive II (Roma-B-304)

ANNÉE ACADÉMIQUE 2007-2008

Introduction Notre travail a pour sujet la féminisation des noms de métiers dans le secteur ouvrier. Nous retraçons tout d’abord en quelques mots l’histoire des noms féminins de métiers à travers les siècles. Nous nous penchons ensuite sur les origines du débat sur la féminisation qui a eu lieu au XXe siècle et les différentes conséquences, en France et en Belgique notamment. Nous abordons alors le thème central de notre travail : la féminisation des noms de métiers dans le secteur ouvrier. Par souci de clarté et par manque de temps, nous avons choisi de cibler notre sujet et de le réduire au secteur du bâtiment. Nous nous sommes interrogées sur la place des femmes dans ce secteur, tant en Belgique qu’en France, et sur le regard que porte la population en général sur les ouvrières de ce secteur. Pour étayer notre réflexion nous avons consulté divers forums sur Internet et nous avons invité une trentaine de personnes à répondre à un petit questionnaire.

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1. La féminisation des noms de métier au fil du temps Le latin, déjà, créait les formes féminines des noms de métiers en jouant sur l’alternance des suffixes (-us / -a, -tor / -trix,…). Cette méthode est reprise au Moyen Âge et s’étale sur toute l’échelle sociale, de la basse classe ouvrière inconsidérée, en passant par la noblesse, les charges judicaires et ecclésiastiques, pour aboutir aux métiers valorisés. Dans le cas des métiers manuels, qui n’étaient absolument pas valorisés à l’époque, il est parfois malaisé de savoir si la femme évoquée est la professionnelle du secteur ou l’épouse de l’homme exerçant le métier mentionné. Cependant, beaucoup de « petits métiers » étaient sexués et le sont restés jusqu’à aujourd’hui. Par exemple, gastelier / gasteliere (pâtissier / pâtissière) ou poulaillier / poulailliere (volailler / volaillère). La féminisation de ces noms ne pose pas de réel problème de nos jours, peut-être parce que ce sont des métiers où, de tout temps, les femmes travaillent de leurs mains ou épaulent leurs maris. Boileau fait ressortir, dans le Livre des métiers, qu’au début du XIIIe siècle les femmes n’étaient en aucune manière exclues et que tous les secteurs d’activité leur étaient ouverts. A cette époque, la femme était pleinement autonome par rapport à l’homme et la forme féminine valait autant que la forme masculine.

Cette situation fut complètement modifiée durant les Temps modernes, et plus particulièrement à la Renaissance, période durant laquelle la femme perdit son statut et, n’ayant pas droit à l’éducation, fut contrainte de rester chez elle. Les noms de métiers féminins furent défavorisés au profit des noms masculins. Il y a là un total bouleversement quant à la condition de la femme durant l’Antiquité ou le Moyen Âge.

Durant la première guerre mondiale, le nom des postes occupés par les femmes jusqu’à ce que les hommes rentrent de la guerre furent féminisés (cheminote, livreuse, matelote, obusière, ouvrière, ramoneuse). Vers le milieu du XXe siècle, après la seconde guerre mondiale, l’usage des termes féminins pour désigner les femmes s’efface quelque peu au profit des termes masculins, situation relativement paradoxale compte tenu du fait que les femmes sont de plus en plus nombreuses à accéder au monde du travail. Cependant, un nouveau tournant s’esquisse à partir des années 1960, d’abord en Amérique du Nord, puis en 3

Europe : divers mouvements féministes dénoncent l’emploi du masculin pour renvoyer à des femmes. Nombreuses sont les femmes à revendiquer le même statut que les hommes. Paradoxalement, elles ne désirent pas féminiser le nom de métier pour afficher cette égalité.

Lors des dernières décennies, la hiérarchisation vers un grade plus élevé a été indirectement proportionnelle à l’usage du féminin, car la forme masculine donne une impression de supériorité. Les origines de cette problématique se trouvent dans la Bible. En effet, il était interdit aux femmes une quelconque supériorité ou autorité sur les hommes car c’est l’Homme qui est apparu en premier, et non la Femme.

2. Débat sur la féminisation des noms de métiers 2.1 Origine du débat sur la féminisation des noms de métiers 1946 fut une année importante pour la femme car c’est à ce moment que la Constitution française revendique les droits des femmes égaux à ceux des hommes. Ainsi, le mouvement de répression de l’ascension sociale de la femme fut arrêté. Toutefois, à la fin du XIXe siècle, le principe d’égalité du travail et de la rémunération fut d’application – dès 1919 pour les institutrices françaises. Il s’ensuit alors une évolution progressive du statut de la femme jusqu’à notre époque.

Cependant, le débat au sujet de la féminisation qui a fait le plus de bruit et qui a réellement fait changer la situation s’amorce au Québec. Le 28 juillet 1979, la Gazette officielle du Québec annonce que l’Office québécois de la langue française recommande l’utilisation des formes féminines dans tous les cas possibles. Cet Office crée ensuite en avril 1982, un comité de travail, chargé de répertorier les termes ne comportant pas de forme féminine reconnue et ceux pour lesquels elle était problématique. Le 4 avril 1986, l’Office québécois de la langue française approuve le rapport du comité, intitulé Titres et fonctions au 4

féminin : essai d’orientation de l’usage. La parution de ce rapport fait d’ailleurs écho à la circulaire de L. Fabius, diffusée en France au même moment.

2.2 La féminisation des noms de métiers : cas de la Belgique La Belgique s’implique aussi dans ce mouvement de réformation. Le 21 juin 1993, un décret est adopté. Ce décret vise la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre dans tous les documents émanant du secteur public. Des règles de féminisation ont été proposées par le Conseil supérieur de la langue française et ont été reprises pas le gouvernement de la Communauté française dans un arrêté du 13 décembre 1993. Le Conseil supérieur a estimé qu’il était nécessaire d’aider les mentalités à progresser, tout en laissant à l’usage toute liberté, mais en conférant un caractère obligatoire à la féminisation dans les actes administratifs. Malgré tout, selon l’enquête de 1995, menée dans dix des institutions concernées par le décret, les nouveaux féminins n’étaient employés que dans 16% des cas. Les offres d’emploi doivent actuellement présenter la forme féminine à côté de la forme masculine (Exemple : on recherche un électromécanicien ou une électromécanicienne). La formulation électromécanicien(ne) est fortement déconseillée. Mais le débat sur la féminisation des noms de métier est loin d’être terminé. Marc Wilmet, membre de l’Académie Royale de Langue française de Belgique critique les détracteurs de la réforme de l’orthographe qui affirment que « cela n’est pas beau ».

2.3 La féminisation des noms de métiers : cas de la France La France, au contraire, ne suit pas le mouvement, estimant que le masculin fait office de neutre et doit par conséquent être utilisé dans les textes officiels. Le 11 mars 1986, Laurent Fabius, premier ministre à l’époque, émet une circulaire, qui ne sera jamais appliquée à cause d’un changement de majorité politique. Le mouvement ne reprend que sous le gouvernement de Lionel Jospin, qui fait paraître, en 1998, une circulaire reprenant les conclusions d’une commission et dans laquelle il recommande d’utiliser des termes dont le féminin est d’usage courant. En 1999, le gouvernement français publie une liste de métiers, titres, grades et 5

fonctions. Cette liste a été publiée sous le titre Femme, j'écris ton nom, sous la direction Bernard Cerquiglini, alors Vice-président du Conseil Supérieur de la langue française. La raison pour laquelle la féminisation a mis plus de temps à s’imposer en France que dans les autres pays de la francophonie est essentiellement due aux vives tensions et polémiques que cette féminisation a créées.

L'Académie française déclare : « Par un souci de courtoisie, la Commission a admis que, "s'agissant des appellations utilisées dans la vie courante (entretiens, correspondances et relations personnelles) concernant les fonctions et les grades, rien ne s'oppose, à la demande expresse des individus, à ce qu'elles soient mises en accord avec le sexe de ceux qui les portent et soient féminisées ou maintenues au masculin générique selon les cas." L’Académie avait pourtant, dès 1935, inséré dans son Dictionnaire des substantifs tels que postière, artisane, éditrice, bucheronne, pharmacienne,…en prétendant se fonder sur l’usage. Le fait est que ces mots étaient employés dans la vie courante et dans la littérature, mais l’Académie en a pourtant rejeté d’autres, tout aussi courants, tels qu’enquêtrice, auteure, professeure,…

3. La féminisation des noms de métiers dans le secteur ouvrier Nous allons maintenant nous pencher sur la féminisation des noms de métiers dans le secteur ouvrier proprement dit, et nous attarder plus particulièrement sur un secteur bien précis : le secteur du bâtiment.

3.1 Règles grammaticales découlant des décrets Appliquons tout d’abord les règles grammaticales découlant des décrets relatifs à la féminisation des noms de métier, grade, titre et fonction à une série de noms de métiers appartenant au secteur du bâtiment. Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive.

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Les règles morphologiques suivantes sont appliquées dans la féminisation des noms de métiers : On observe l’adjonction d’un –e final à la forme masculine lorsque celle-ci se termine par une voyelle.

Exemple : - un apprenti → une apprentie Lorsque la forme masculine se termine déjà par un –e, la forme féminine reste identique (formes épicènes). Les formes en –esse ne sont plus créées aujourd’hui.

Exemples : -

un ébéniste → une ébéniste

-

un peintre (en bâtiment) → une peintre (en bâtiment)

-

un chauffagiste → une chauffagiste

Généralement, lorsque les noms au masculin se terminent par une consonne, on ajoute un –e final à la forme masculine.

Exemple : - un artisan → une artisane

Mais parfois, on constate certaines conséquences orthographiques : le redoublement de la consonne finale.

Exemples : - un maçon → une maçonne Et l’apparition d’un accent grave (cas le plus fréquent ici).

Exemples : -

un ouvrier → une ouvrière

-

un menuisier → une menuisière 7

-

un plombier → une plombière

-

un grutier → une grutière

-

un terrassier → une terrassière

-

un ardoisier → une ardoisière

-

un plâtrier → une plâtrière

-

un charpentier → une charpentière On remarque aussi des exceptions telles qu’un chef qui ne change pas lorsqu’on le met

au féminin. Quand le nom masculin se termine par –eur, la forme féminine s’achève par –euse lorsqu’un verbe est en rapport sémantique direct.

Exemples : -

un carreleur → une carreleuse

-

un tourneur-fraiseur → une tourneuse-fraiseuse

-

un zingueur → une zingueuse

-

un plafonneur → une plafonneuse Lorsque la forme masculine se termine par –teur, la forme féminine se termine par –

teuse quand un verbe correspondant qui comporte un t dans sa terminaison.

Exemples : -

un cimenteur → une cimenteuse

-

un tuyauteur → une tuyauteuse Si ce n’est pas le cas, la forme féminine se termine par –trice.

Exemple : - un conducteur de chantier → une conductrice de chantier.

En ce qui concerne les règles syntaxiques, les déterminants se rapportant aux formes féminines des noms de métier sont également au féminin ainsi que les adjectifs et les participes passés. 8

3.2 Apparition des femmes dans le secteur du bâtiment Grâce à l’évolution des mentalités, l’amélioration des conditions de travail et la demande croissante de main d’œuvre qualifiée, une mixité progressive est constatée dans la société actuelle, et les secteurs professionnels n’y font pas exception. Le secteur du bâtiment compte aujourd’hui, en France, environ dix mille femmes sur les chantiers. Selon la Fédération française du bâtiment1, c’est en 2001 qu’ont commencé les opérations de reconversion des femmes vers le secteur du bâtiment. En février 2002, la Fédération a signé, avec six ministères, un protocole d’accord en faveur de l’accès des femmes aux chantiers. Depuis, le nombre de femmes travaillant sur les chantiers ne cesse d’augmenter. Christian Baffy, le président de la Fédération française du Bâtiment espère d’ailleurs atteindre le nombre de trente mille femmes sur chantiers et dans les ateliers d’ici 2009. En Belgique, il est plus difficile de se rendre compte de la place qu’occupent les femmes dans le secteur de la construction. Dans ce domaine, la Belgique affiche un certain retard par rapport à la France et des projets d’insertion commencent seulement à voir le jour. Malgré de nombreuses recherches, nous n’avons pu trouver de chiffres exacts quant au pourcentage de femmes travaillant sur chantiers dans notre pays. Cependant, Jean-Claude Marcourt, Ministre de l'Economie, de l'Emploi et du Commerce extérieur de la Région wallonne évoque, dans un article2 sur le site de la Région wallonne, le projet d’insérer les femmes dans le milieu de la construction. Selon lui, deux expériences pilotes sont sur le point de démarrer dans les régions de Liège et Charleroi. Il affirme que ce projet doit avant tout être observé sous deux angles : « Celui des pénuries de main-d’œuvre / de qualification objectivées par le secteur de la construction » et « Celui de l’emploi des femmes et de la déségrégation des orientations professionnelles pour que, demain, les titres de maçonnes, peintres, carreleuses, conductrices de chantier, dessinatrices industrielles, entrepreneuses... n’aient plus cette connotation un peu « exotique »... ».

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http://www.ffbatiment.fr/information-batiment/5-Les-femmes-ont-toute-leur-place-dans-le-Batiment.htm http://marcourt.wallonie.be/apps/spip2_wolwin/spip.php?article541

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3.3 Enquête sur la féminisation des noms de métiers dans le secteur du bâtiment Reprenons les noms féminins des métiers cités plus haut à titre d’exemples pour illustrer les règles grammaticales. Tous sont certifiés conformes par la Communauté française de Belgique, leur emploi est donc tout à fait correct. Mais est-il courant ? Qu’en est-il des femmes qui travaillent dans ce secteur ? Comment sont-elles perçues ? Nous nous sommes posé différentes questions à ce sujet et, pour tenter d’y répondre objectivement, nous avons mené une petite enquête, en deux phases. Nous avons tout d’abord interrogé une trentaine de personnes par le biais d’un petit questionnaire comportant quatre questions. Ensuite nous avons consulté différents forums de discussions sur Internet.

3.3.1 Questionnaires Outre leur âge et profession, nous avons posé aux personnes interrogées quatre questions. La majorité de ces personnes (17 sur 30) étaient des étudiants. Nous avons dénombré aussi plusieurs ouvriers et ouvrières (manufacture, ouvrier en bâtiment, électricien,…), deux infirmières, plusieurs employés d’Etat (enseignante, facteur,…), un directeur d’assurances. Voici les questions posées, suivies de la synthèse des réponses reçues.

1° Que pensez-vous de la féminisation des noms de métiers ? Toutes les personnes interrogées, à l’exception d’une seule – sans avis – sont pour la féminisation des noms de métiers. Les arguments évoqués sont les mêmes pour toutes : il faut évoluer avec notre temps. La mixité est de plus en plus présente dans notre société, le travail des femmes s’est généralisé, il va donc de soi, pour une égalité complète entre hommes et femmes, que celles-ci voient le nom de leur emploi féminisé.

2° Nous avons axé notre travail sur la féminisation des noms de métiers dans le secteur du bâtiment. Pensez-vous que l’ouverture des métiers de ce secteur aux femmes soit une bonne chose ? Pourquoi ?

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En ce qui concerne cette question, les avis sont mitigés. Nous ne dénombrons que trois « non » catégoriques, mais tous les « oui » sont accompagnés d’une certaine réserve, commune à tous : la difficulté physique. La plupart des individus estiment en effet que les femmes ont le droit d’exercer un métier dans ce secteur si elles le désirent, toujours selon le principe d’égalité entre hommes et femmes déjà évoqué dans la question précédente. Mais la difficulté physique est, selon eux, le principal obstacle. Les femmes étant plus fragiles, n’ayant pas la même constitution physique que les hommes, elles sont moins aptes à supporter de lourdes charges, de rudes conditions de travail telles que l’engendre le travail de gros œuvre, comme la maçonnerie par exemple. Une des personnes interrogées a en outre suggéré qu’une femme enceinte devrait prendre une plus longue période de congé qu’une femme travaillant en milieu moins rude, situation peu rentable pour un patron.

3° Confieriez-vous la construction de votre maison à une équipe de femmes ? Pourquoi ? La réponse qui domine est « pourquoi pas ? », nous n’avons récolté aucun « oui » catégorique, mais plusieurs « non », par contre. Les arguments en faveur d’une équipe de femmes sont les suivants : si elles ont été engagées par une entreprise, on ne peut remettre en cause leur compétence. Certains estiment même que les femmes sont plus consciencieuses que les hommes. Cependant, une majorité pense que les femmes sont plus lentes, moins efficaces que les hommes en ce qui concerne les métiers plus rudes, plus physiques, et que la construction d’une maison entièrement réalisée par des femmes risquerait de prendre plus de temps, donc de coûter plus cher.

4° Que pensez-vous de termes tels que : maçonne, carreleuse, plombière, soudeuse, menuisière, zingueuse ? La majorité des personnes consultées trouvent que ces mots choquent l’oreille, perturbent l’habitude, sans cependant refuser de les utiliser.

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3.3.2 Les différentes positions sur Internet L’avis des gens semble partagé quant à la féminisation de certains métiers, sur un forum3 trouvé sur Internet, nous pouvons lire cette réaction de l’un des participants : « On comprend bien aussi que le sexe prétendu faible ne puisse fournir d’artilleur, de plombier, de terrassier, de manœuvre, de tirailleur ». En rapport avec la présence de femmes dans les différents milieux ouvriers, certains adoptent la position de l’Académie Française qui juge une ségrégation entre les deux sexes si la féminisation des noms de métier est opérée et une valeur privative ; il n’y a pas de rapport d’équivalence entre le genre grammatical et le genre naturel. Situation paradoxale puisque l’Académie Française revendique des masculins à genre unique pour le haut de l’échelle hiérarchique de la société et admet la féminisation pour les métiers jugés moins importants hiérarchiquement. Sur un site4, un homme affirme ceci : « je trouve stupide, ridicule et carrément imbécile de vouloir tout féminiser (femelliser), jusqu'aux mots qui sont de sens masculin, au nom de l'égalitarisme et de la différenciation (ce qui en soi est pour le moins antinomique ou paradoxal!).Vous êtes femmes, certes, mais il y a des métiers que vous exercez, et plutôt bien, qui sont de genre masculin et qu'il n'est nul besoin de vouloir féminiser pour vous affirmer. » Il est intéressant de se pencher sur cet avis en pensant aux féministes qui ne veulent pas que le nom de métier se mette au féminin sous le prétexte qu’il y aurait alors une hiérarchisation où la femme serait inférieure à l’homme juste parce qu’on affirme ainsi son « statut » de femme. Enfin, sur un dernier forum5, une question intéressante est posée aux internautes : « Pour ou contre les femmes dans un métier d’homme ? ». L’expression « métier d’homme » pose un réel problème. On tente alors de faire une définition qui remplacerait ces termes par « métiers physiques ». Pour certains, il n’y a aucune opposition à ce qu’une femme s’inscrive dans un milieu de travail où les hommes sont en majorité si elle a la volonté et la capacité, surtout depuis le remplacement de la force physique par des machines. D’autres trouvent une inégalité dans le fait que l’accès aux femmes dans le secteur ouvrier est plus facile que pour les hommes.

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http://forum.wordreference.com/showthread.php?t=203657 http://reflexions.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/12/03/feminisation-ou-femellisation.html 5 http://forum.aufeminin.com/forum/societe4/__f2721_societe4-Pour-ou-contre-les-femmes-dans-un-metier-dhomme.html 4

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Conclusion Grâce aux recherches que nous avons menées, nous avons pu nous rendre compte que la féminisation des noms de métiers, notamment dans le secteur du bâtiment, bien qu’attestée par des décrets, n’est pas encore ancrée dans la mentalité populaire. La plupart des gens, bien qu’ouverte aux changements, est encore un peu rebutée par l’utilisation de certains noms de métiers féminisés, par l’accès des femmes à certains postes. L’argument principal de cette contestation est la rigueur du travail physique. Cette réaction est assez paradoxale, à l’heure où l’on prône, où l’on clame haut et fort l’égalité entre hommes et femmes ! N’est-ce pas faire un peu machine arrière et reconnaître la « supériorité » de l’homme, reconnaître que, finalement, hommes et femmes ne seront jamais totalement égaux ? Peut-être est-il temps d’aider vraiment les mentalités à évoluer et passer outre les barrières « métier masculin, métier féminin », en permettant à tous, hommes et femmes, d’exercer un métier concordant avec leurs goûts en adaptant les emplois aux capacités de chacun.

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Bibliographie Monographies Niedzwiecki , Patricia, Au féminin ! code de la féminisation à l’usage de la francophonie, librairie Nizet, Paris, 1994, 285p. Bouchard, Pierre, La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades ou titres au Québec, en Suisse romande, en France et en Communauté française de Belgique, Duculot, Bruxelles, 1999, 80 p. Mettre au féminin : guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre, Ministère de la Communauté française, Service de la langue française, 2000, 72p.

Sites Internet Landroit, Henry, Article paru dans le Ligueur, 17 mars 1999, http://users.skynet.be/Landroit/femme.html, consulté le 29/11/2007 Le cadrage : esquisse historique et pratiques francophones, http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/cogeter/feminisation/3cadrage.html , consulté le 29/11/2007 Marcourt, Jean-Claude, Projet femmes dans la construction, http://marcourt.wallonie.be/apps/spip2_wolwin/spip.php?article541, consulté le 03/12/2007 Cerquiglini, Bernard, Femme, j’écris ton nom…, « Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions », Centre national de la recherche scientifique, Institut national de la langue française, 1999, 124p. http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/ressources/feminisation.pdf, consulté le 03/12/2007 Fédération française du Bâtiment, Les femmes ont toutes leur place dans le bâtiment, http://www.ffbatiment.fr/information-batiment/5-Les-femmes-ont-toute-leur-place-dans-leBatiment.htm, consulté le 03/12/2007 (site consulté dans son intégralité) Fédération française du Bâtiment, Le réseau femmes du Bâtiment, http://www.ffbatiment.fr/information-batiment/6-Le-reseau-femmes-du-Batiment.htm, consulté le 03/12/2007 (site consulté dans son intégralité) La Grammaire française interactive - Reverso, Questions d’actualité : la féminisation des noms de métiers, http://grammaire.reverso.net/6_3_01_la_feminisation_des_noms_de_metiers.shtml, consulté le 12/12/2007

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Service de la langue française, Mettre au féminin, « Guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre », Site officiel de la Communauté française de Belgique, http://www2.cfwb.be/franca/femini/feminin.htm, consulté le 12/12/2007, le 14/12/2007 et le 16/12/2007 (site consulté dans son intégralité) Wikipédia, Féminisation des noms de métiers, http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9minisation_des_noms_de_m%C3%A9tiers, consulté le 16/12/2007 Wordreference forums, Féminisation des titres, métiers et fonctions, http://forum.wordreference.com/showthread.php?t=203657, consulté le 08/12/2007 Forum Au féminin.be, Pour ou contre les femmes dans un métier d’homme ?, http://forum.aufeminin.com/forum/societe4/__f2721_societe4-Pour-ou-contre-les-femmesdans-un-metier-d-homme.html, consulté le 08/12/2007 Nouvel Obs.com, Réflexions, « Féminisation ou femellisation ? », 03/12/2007, http://reflexions.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/12/03/feminisation-ou-femellisation.html, consulté le 08/12/2007

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