Au Pérou, tuerie des indigènes en lutte contre les lois issues de l’ALENA Les indiens péruviens sont victimes de la loi de la jungle. Je dis "la loi de la jungle", car les indigènes amazoniens se battent contre la dite "Ley de la selva peruana" (Loi de la jungle péruvienne), laquelle n'est que le résultat de la signature de l'ALENA (traité de libre échange), par le gouvernement péruvien, l’APRA (membre de l’Internationale socialiste) avec l’administration Bush l'année dernière. Le 5 juin dernier, au milieu d’une manifestation des indigènes appartenant à 57 fédérations et regroupés en l’AIDESEP, les membres des forces spéciales de police (DINOES), renforcés par des hélicoptères militaires, lancèrent des gazes et tirèrent sur la foule des natifs qui bloquaient un tronçon d’une route stratégique de l’Amazonie péruvienne. Jusqu’à présent, le gouvernement a déclaré que ce seraient les policiers, les victimes, et déclare officiellement partout qu’il y aurait 24 morts parmi les membres des forces de l’ordre contre 9 « seulement » de la part des indiens. Pourtant, les institutions locales, civiles, non gouvernementales et religieuses parlent de 33 morts parmi les natifs et de 80 disparus. Les indigènes, quant à eux, font état d’au moins 150 morts et dizaines de disparus. Aujourd’hui, des nombreux témoignages recueillis par les ONG Amazon Watch (américaine), Catapa (belge), la Commission interaméricaine des droits de l’Homme, la Conférence épiscopale péruvienne, etc., dénoncent le fait que la police péruvienne est en train de faire disparaître les cadavres des indigènes amazoniens afin de minimiser le nombre des victimes lors des violences du vendredi 5 juin.
cadavres dans le fleuve Marañon, un des affluents du fleuve Amazonas, ou bien les ont brûlé pour empêcher leur identification. Dans un communiqué, Amazon Watch dénonce aussi la fusillade que, depuis des hélicoptères, l'armée aurait perpétré contre la masse des manifestants qui bloquaient la route dans la zone appelé Curva del Diablo. Le prêtre Casinaldo Ramos, curé de Santiago Apostol à Bagua Grande, a révélé qu’il y a une fosse commune avec quelques dizaines de cadavres des natifs au lieu dit El Reposo. A Imazita, le Vicariat Apostolique de Jaén a signalé que d'autres enterrements clandestins se sont produits près des installations pétrolières de l’Etat. A Bagua la DINOES a tiré contre la foule en colère et puis a ramassé les cadavres, les a mis dans des sacs noirs et chargés dans des hélicoptères et camions de l'Armée. A Chachapoyas, des militaires sont intervenus dans les hôpitaux locaux débordés des blessés graves et moins graves, pour emmener des dizaines des natifs dont on est sans nouvelles. Le Collège de médecins de cette ville avait constaté le jour de la tuerie, une trentaine de morts, mais les corps furent amenés par l'armée. Les curés des villages lointains ont accueilli quelques centaines d'indigènes dans leurs églises, car ils craignent leur enlèvement par les forces de l'ordre lors de leur retour dans leurs territoires. Comment le gouvernement péruvien peut-il ne reconnaitre aujourd’hui que 9 morts parmi les natifs ? Lissez au dos : PERENCO, multinationale franco-britannique opère dans la zone du conflit.
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Les témoignages, nombreux, sont accablants. Ils signalent que les forces spéciales de police, DINOES, ont jeté des Montage fait par Carlín, caricaturiste péruvien, d’une illustration de Guamán Poma de Ayala, indigène du XVI siècle, où il est écrit : « Corrégidores des mines, pires que des serpents, mange-hommes, ils sont sournois et rusés, et enlèvent à l’indien leurs terres ». Les têtes des espagnoles ont été
« Ce ne sot pas des citoyens de première classe » C'est ainsi que M. García, président au Pérou pour la deuxième fois, s'est exprimé en tout mépris des ethnies amazoniennes et du mouvement indigène péruvien, et maintient à présent la zone du conflit en état de siège tout en mettant les têtes les plus visibles du mouvement en garde-à-vue ou sous ordre d'arrestation. García et son parti au pouvoir, l’APRA (Alliance révolutionnaire populaire américaine), membre de
PERENCO, la multinationale franco-britannique contre les « sauvages » de l’Amazonie Le Pérou c’est le pays qui a le plus cédé aux compagnies pétrolières des territoires dans l’Amazonie et sur la côte nord de l’Océan Pacifique. En Amazonie, 79% du territoire a été cédé pour l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz. Entre 2006 et 2009, 48 épanchements se sont produits, contaminant les fleuves Tigre et Corrientes et affectant 34 communautés natives. D’après les rapports du Ministère de la santé, 98% des enfants de la zone connaissent des niveaux de cadmium dans le sang qui dépassent largement la norme. L'une des multinationales pétrolières contre lesquelles les indigènes amazoniens se battent est la franco-britannique PERENCO, dont le président et copropriétaire, François Perredo (74ème fortune de France) a promis récemment au gouvernement péruvien un investissement pour 2 milliard de dollars dans l'industrie pétrolière. C’est la raison pour
laquelle Alan García, le président péruvien avait déclaré l'activité de PERENCO comme de "nécessité nationale". Le 4 mai dernier, un bateau de cette compagnie escorté par une canonnière militaire péruvienne, avait franchi un barrage érigé par les Indiens au nord de l'Amazonie, sur le fleuve Napo. Dès lors, le Lot 67, en plein cœur de l'Amazonie péruvienne a été cédé à cette entreprise pour le forage et l’extraction du pétrole, alors qu’ils y vivent deux ethnies « non contactées » et isolées. Cette compagnie pétrolière a des filières un peu partout dans le monde: en Afrique (Congo, RD du Congo, Congo, Gabon, Cameroun), en mer du Nord (Royaume Uni), en Méditerranée (Turquie, Tunisie, Egypte) et en Amérique Latine (Venezuela, en Colombie, au Guatemala, en Equateur et maintenant au Pérou). Au Congo, elle avait provoqué une marée noire en 2005. Les conséquences de son activité en Equateur, sont néfastes pour l’environnement.
Mais depuis quelques années, les indigènes péruviens regroupent leurs forces dans un grand mouvement qui s'articule, pour la première fois, avec celui des indigènes amazoniens de l'Equateur, de la Bolivie et de la Colombie. Ils se battent surtout contre les expropriations de leurs territoires par les Etats respectifs au profit des multinationales minières et pétrolières, contre la déforestation de l'Amazonie, la dégradation de l'environnement et la destruction de leurs coutumes ancestrales.
La réponse contre l’ALENA et la solidarité avec les amazoniens s’organise Les communautés indigènes d’Amazonie, regroupant plus de 300 mille indigènes, se sont soulevées contre le gouvernement le 9 avril dernier, pour exiger le retrait de neuf décrets-lois émis par le gouvernement, lesquels facilitent l’entrée des compagnies pétrolières dans les territoires indigènes amazoniens ainsi que l’achat de leurs territoires au profit des entreprises d’exploitation du bois et de biocarburants.
nos vies, nos droits. On veut nous faire taire on nous assassinant. Ils sont en train de tuer nos frères à cause de leur engagement dans la défense de l’Amazonie, le poumon du monde », a dit Pizango, leader de l’AIDESEP (fédération regroupant les communautés natives), aujourd’hui réfugié dans l’Ambassade de Nicaragua.
Le gouvernement a émis des lois qui permettent la déforestation, l’implantation des pétrolières, du tourisme de haute gamme, etc.., dans le cadre de l’application du Traité de libre échange avec les Etats-Unis (ALENA). En protestation, les indigènes ont fait des barrages des fleuves, occupés des routes et certains tronçons d’oléoducs et de gazoducs : « Nous luttons pour défendre nos territoires,
Un appel à la grève nationale a été lance jeudi 11, tandis que l'Amazonie s'est déclarée en grève générale illimitée et déjà au lendemain de la grande tuerie, plusieurs villes péruviennes ont réalisé des manifestations massives spontanées. Depuis dimanche 07 juin, 1200 natifs occupaient les voies de Yurimaguas et Tarapoto, tandis que des
indigènes Ashaninkas bloquaient l'aérodrome Plusieurs dirigeants indigènes sont de Trompeteros. actuellement en clandestinité et Pizango, leader de l'AIDESEP, la fédération A Chiclayo, base électorale historique du parti amazonienne, a obtenu asile en Nicaragua. au pouvoir, deux mille étudiants ont brulé Les fédérations d'indigènes de Colombie ont lundi 08 les locaux de ce parti, l'APRA, programmé une journée de manifestation en membre de l'Internationale Socialiste. solidarité avec ses semblables péruviens. DIFFUSONS PARTOUT LA LUTTE DES AMAZONIENS PERUVIENS ET DENONÇONS LEUR MASSACRE ! MOBILISONS-NOUS PARTOUT POUR DENONCER LE GOUVERNEMENT PERUVIEN, LES PETROLIERES ET L’ALENA ! A Caen, le 10 juin 2009.