1857-fbourdais-sorgho

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-Evreux, A. HERISSEI-,imprimeur.

- 857.

.I_j

GUIDE DU DISTILLATEUR

SORGHO A SUCRE PAR

F. ROURDAIS DISTILLATRUR A COESTANTINE.

PARIS LlBkdlRIB CENTR4tE D'ACRICULTCRE ET DE JARDiivAGE

-

QUhI UES GRASDS-AL'GUSTISS,

Auguste G O I N

-

1857

5

41.

Editeur.

-

AVANT-PROPOS.

De toutea lerr ci~lturesindustrielles introdiiites en Alghrie. il n'en est certainement pas qui puissent oflrir deu avantages aussi rbels que c e l l ~du S ~ R C HA OSCCRE ( b l ~ u ~s a c c h t a l u ~ ) . I1 n'entre nullement dans ma penrree de faire ici I'iiistorique de cette plante. D'aiitres avant moi I'ont faite avec trop de succes pour que j'aie à m'en prkocci~per. Les ecrita remarquables de 3lM. tlardy, directeur de Ia p4pin i h e d'Alger, Paul hladinicr, aprononw distinguC (1) et G. de I,acoste, men~brede Ia Socic't; d agriciiltiirr de In Gironde, d e q u e l q ~ ~ cautres s encore dont Itls noiiis iii'iuctiapperit. orit siiffi polir diriger vers tine ~ioilvellevoie les esprils e t les capitnux dil mitli de Ia France. D t j a , forls de ces enseigiiements, qiielqitc's industriels vicrinerit d'eiltreprendre eii Provence Ia culture et Ia distillation du Sorgho à Sucre. Pour nous, dont les experientes sont terminees, tout est dit sur I'avenlr de cette plante en Algt'rie : il n'y a pas de discussion possible sur sa reussite ; le Sorgho a requ sa consbcration. 11 devient inutile de se prdoccuper des moyens de prodiiction , i1 ne reste plus qu'a en tirer tout le meilleur parti possible. (1) M. Paul Mdinier a

rPcemment, dms le journal 1' Agriculieur

praticien, un tnvail uouveau"@ti a &ti réutii en une brwhure ayant pour titrt : L* m o - k 6 -", culture, rtcoltc, rmploi de h graine, eztraction du jus

8 ~ r 6etc , ,in-8; prix, franco, oO c. - Envoyer, FRATCO, trois ~ a ~ h caaflranls chisscmmat ri 30 c. B I'éditeur A. Goiu, quai &A CwndsAugustins, 14, B Paris. !.\*ate de I'iclitrur)

C'est sous ce dernier point de vue que nous allons envisager ]a question. Nous essayerons de combler Ia lacune m'ont dfi forcernent iaisser nos devanciers. Peu t-ê tre ne serons-nous pas toujours d'accord avec eiix. Noiis avons une rdponse toute prête aux ohjeclions qui pourraient en résulter. Nous parlons en praticiens. Les c111tivateurs ont 6té sufiisamnient éclaTr6s vrai ; mais nous avo!is pense qii'il restait encore quelque chose a dirc aiis iiidustriels qui , comme nous. voudraient entrer dans ta iice. C'est doiic pliis spkcinlemerit ailx distillateurs que naus notis adressoi~s; c'est à eiix. que ilous dirons : Tnute 1'Ploqi~encede nos paroles repose sur des c h i p e s ! Qu'il nous soit permis de ~~appeler ici que c'est aux excellents conseils de 31. Hardy qiie nous devons le siiccès de notre c&tion. Kous aurions peut-etre hesite a suivre cette nouvelle voje sans les encouragements que nous en recuines a l'une de ses visites a notre Ctablissement. Nous sonimes heureux d'avoir pu justirier si largement les esperances qu'il avait conques et de pouvoir, a cette occasion, lui adresser le tribut sinckre de nos remerciments.

F. BOURDAIS

Lorsquc en 185'1 je conqus le projet d'etablir une dislilleric au liamma (bnnlieue de Constantine), je ne comptais opérer qu'à l'aide de Ia culture de Ia betterave. Lcs 3 6 de vin étaient expédiés-en .I\lgérie A des taux tellemerit eleves qu'il devenait impossible de sou tenir loyalement une concuirence quelle qu'elle filt. 11 n'y avait pas h en douter, je devais trouver dans cette plante fourragere tous les eléments necessaires h Ia réussite de l'aei~vreque j'allais eritreprendre ; l'avenir du reste a Inrgement justifié mes previsions et je n'hesite pas a dire qu'a defaut du sorgho à sucre, Ia betterave donnerai t aux exploitants des benéfices assez considerables pour que cette culture méritAt d'ktre entreprise. J'acquis aux environs de Constantine les terrains nécessaires à mon exploitation. Je me trouvais placé dans les meilIeures conditions possibles; en effet, les terres du Hamma, toutes d'alluvi~n, irriguées constamment par un cours d'eau minerale d'une temperature assez élevee, devaient aider puissamment 6 Ia vegetation et fournir abondamrnent a Ia recolte. Enloure d'indigènes, je pouvais espérer de les amener progressivement à nos cultures et compter ainsi sur une main-dguvre assurée et avantageuse.

Mes premiers essais furent des plus heureux, et je n'eusse pas hesite un seu1 instant a les poursuivre avee ardeur sans l'initiative prise par M. Hardy et l'apparition d'une nouvelle plante a rcsultats alcoaliques, pouvant donner, suivant les chiffres de ce savarit praticien , un benefice net de 8,313 fr. 22 C. Rappelons en passant que MM. Madinier et Lacoste, dans Ia nouvelle brochure qu'ils viennent de publier sous le titre de Guide d i ~cltlticateur du sol-gho ( i ) , elbvent ce chiff1-e A 9,2'11 fr. 77 c., et constatons l'knorrne difference qui existe eritre ces deux versions, difference qui se traduit par un chiffre de 928 fr. 55 c. En prenant ce ctiiffre de 9,241 fr. 77 c. au serieus, i1 tst constant qu'un industriel devrait , avec un capital de 100,000 fi.. environ, distiller en six a sept mois de temps les produits de 20 hectares de culture, et réaliser ainsi le benefice enorme de 184,835 fr. 40 c. Admirateur de I'Algerie, que j'habite depuis vingt ans, mon parti fut bientôt pris, et j'entrai à pleines voiles dans le nouveau sentier qu'ouvrait A la colonisation M. le directeur de Ia pépiniere d'Alger. Cinq hectares fiiren t par mes soins rapidement ensemences en sorgho. Quelques conventions me permirerit de compter en outre sur les produits des indigènes auxquels Ia culture du sorgho A Sucre pouvait devenir familiere. Bien que je n'aie pu operer dès le 'principe (1) 1 Tol. in-18; prix, franco, 1 fr. - Erivoyer, FRANCO, cinq corchetb d'aflranchassemrnt h 20 c .
(Note de rédiietl*

avec des graines de premier choix, les résultats n'en depassèrent pas moins mes espérances. L'on n'en peut juger v61-itablementque par l'expose des chiffres suivaiits, qui, je le declare, sont de Ia plus scrupuleuse esactitude. FRAIS DE CULTURE D'UN HECTARE.

/ Un bon labour, ci.. .... 10 Culture proprement dite.

Hersage .............. Rigolage pour les irrigations .............. \ Bnsernenceuient.. ...... Arrosage en pleine eau. Fumures ............. \ Binages. ............... Coupe des roseaux a leur maturite.. ...... Effeuillage par des enfaiits arabes, à 1 Ir. .......: Transport des roseaux ; a l'usine.. .....,.....

80 fr.

40 20

45

435 ir.

50 100

100

70 fr. 250 fr . 140

40

TOTAL.. ...........

685 fr.

A I'aide de pesees successives et consciencieusement faites, j'acquis Ia certitude qu'un hectare bien aménage, dans toutes les conclitions de bonne culture désirables , rendai t : 20 520 Quintaux mbtriques de roseaux, dépouillés de leurs feuilles ; 20 78 Quintaux metriques de feuilles fraiches, trèspropres A l'alimentation dii betail et representant, A 3 fr. Ies.100 kil., un chiffre de 234 fr. i.

Adoptant comme point de départ des premiers fraij de culture et de mise en ocuvre le chiffre determine pltis haut de.. ............................ 685 fr. mes depenses se trouvaient ainsi réduites de.. 231. et portees piir ce fnit A. ....................

451

J'avaiç d4jà tine hase certnine : 551 fr. me fisaient sur Ia dbpense du produi t de 520 qiiin taux de roseaux. J'obtenais Ia sommc de O fr. 85 c. 4 comnie valeur représentative d u quintal métrique de production. Je detaillcrni plus loin les diverses opérations qui précéderent Ia distillation. Qu'il me sulfise de dire ici quo It. quintal rri4trique de roseaux me rendit a Ia dislillatioii 5 litres 20 centililres d'alcool B 9/10, soit O fr. 15 c. 1 de matiere premitire pour un litre d'ulcool a 950. Airisi donc : 1.e coiit de Ia matiere prernibre étant de. 0 fr. 15 c. 1 I.CS frais de cyliridrage, maceraticin des babasses et cles graines, fermentation, levirre de hière, distillation et rectification de ................................... O 51 Le fíit et le transport en ville de. ...... O 08 J'obtenais d u 3,6 terminh a 940 rendu à Constantine au pris d e . . .I.. ........... 0 74 1 Ce pris paraitra sans doute elevi? ; mais si l'on considere Ia chci*téde Ia muin-d'ceuvre dans Ia provitice de

Constantirie ,I'esplication en sera toute natiirelle. En effet, uii oiivrier, employP soit aux cultures, soit a u a travaux de l'usine, ne gagne pas moins de fr. 50 c.

4 fr. par journée de 10 heures de travail. J'ai d h élever jiisqu9à 8 fr. le salaire quotidien du chef distillateur, gui, en France, ri'est reliibué qu'h rakon de 5 fr. par jour. iI en est de meme du chauffeur, dont la journée emore se paie 2 fr. de plus qu'en France. 11 n'est pas jusqu'u charbon lui-meme donl la valeur excessive ne contribue I'élévation du prix de revierit du 3,'6. La houille anglaisr, dont je ine sers me coiite, rendue a l'usine, 9 fr. les 100 kilos. 1,'on m'objectera, sans doute, que Ia main-ti'ceuvre indigène ei-it éte moins couteuse; 170bjectionserait vraie s'il etait possible d'employer des Arabes à iin aulre service qu'a celui de manoeuvre. Plus tard , loi-sque la culture du sorgho isucre aura pris un plus grand developpernent, lorsqu'elle sera devenue familiere aux iridigènes qui cultivent depuis longtemps le sorgho i balai dont ils mangent Ia graine, peut-êlre arriverons-nous a troiiver parmi eux des éléments qui nous pern~ettrontd'esperer une economie de maind'aeuvre. C'est une question que le tenips seul peut résoudre. Contentons-nous de les employer aujourd'hui, si leur bon vouloir s'y prete, au seul travail qu'ils puissent faire. J'ai dit que le litre de 316 termine me coutait de ma&d'more O fr. 51 c. Ce prix peut paraitre elevé , mais i1 n7arien d'effrayant. J7ajouterai qu'il assure encore de trhs-beaux bénéfices (en vendant en Algérie), par l'économie des transporls et des frais que l'aperqu suivant démontrera clairement. Cette économie n'est pas moindre de 0 fr. 20 c. 42. Calcglons sur l'envoi de France d'une yipe de 3,6 de

a i fr. 80 c. le litre, deriiniidee 6 un corilmissjonnaire de Blarseille. ~ o u snurons tou t (l'iiboi'd IPS droi ts clc coiiimission de cc dt~niei*, soit, i3 p. O 0 . . . . . . . . . . . . 3 1 fr. i 0 c . Les frqais de rabaltiige , coiirtilgt., jiiiiReage et erii1)iirqiicmcnt.. . . . . . . . . . . . . . 6 Assiirancc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 50 Nolis ct cliapcnu !I';\"~ i i ~ t l .~. .r .' ... . . . 18 90 (;ommission tle passagc h I>hilippevillc ct frnis tlivtrs.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 )I Transpor[ de I>hilippevilleH Constdiil iiii. , h raison de 1.2 fr. Ics 200 litrcs.. . . . . . . . . . 36 H Enfin le coii1;igc ou Ics mnriquant de routc, soitiOlitresi11fr.80c.. . . . . . . . . . . . . . I 8

600 lit.,

I)

TOTAL... . . . . . . . . . . . 122

70

Ori le voit, Ics I'isais poiir iiiic comm:iridc de 600 lilres s'tslilveiit toiit dc suitt. , aviirit qiiii 1;i rniir~liiincliserie soit rerltrce eii magasiri , au ct1iffi.t. criorrne tle 122 fr. 70 c . . soit O fr. 20 c. 'L2 par litre d'écoriomie a rkaliser imiiiediatemorit eri voridiirit dans l'i~itkrieurde IIAlgilrie. En deliriitive, Iti ~ w i sde rcvirrit, qrie nous savoris etre de ................................... 0fr.71.c. i Est ri.diiit d e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 20 42 E:t se trouve ainsi porte à

...........

O

53 68

Par Ia mt;me rliisori, It. pris de nirtiri-d'oeiivre se trouve rêduit à O fr. 30 c. 58. On a du le remarquer? jc mr: suis rtbsteriii de parler (Ir Ia graiiic dii sorblio lorsqiie j'ai dctaillé plushaiit 1;i

production de ce graminee. J'ai fait du meilleur emploi de cette gruine l'objet d'une etude speciale, et je crois en avoir tiri! le pni't i le plus avantageux a tous les points de vue. J'ai le prcniier teiite cette experiente, qui m'a pleiriemerit reussi , et jc me felicite de pouvoir porter cette innovation a la connaissance des distillateurs. Pour moi i1 est iricoiitestable qu'il y a tout avantage a transformer en sucre l'aniidon que renferme Ia graine du sorgtio en Ia soumettarit, en même temps que les roseaux cylindrès, a une vigoureuse macérntion a chaud. J'ai dit précedemment qu'un quintal métrique de roseaux m'avait produi t h Ia clistillation 5 lit. 20 d'alcoo1 a 940, Dans ce rendemen t figriren t les sucs exprimes de Ia graine du sorgho à l'aide de Ia maceration. J'ai passe sous silerice le soi-disant produit h retirer des bagasses, parce que, coinrne Ia graine , je les soumets à la rneme maceration, a l'effet d'en extraire toute Ia matiere sacchnrine que laisse pchapper le cylindre. J'y trouve encore nvnri tinge, puisque cette bagasse , degagee de toute partie nutritive au sortir de la maceratioir, nc saurnit 6tre mangée par le bktail, ainsi que j'ai pu rnoi-mêrne m'en rendre compte. Qulint à une deuxième récolte pouvarit fournir encore des rksultals alcogliques, elle me parait pcu probable. On peut compter cependant sur une rcpousse qui donnerait une certaine quantité de foiirrage pouvant être niange sur pied. Tous les publicistes qui ont ecrit sur le sorgho à sucre ont encore meritionne comme chiffre de productiori Ia cgrosie qui recouvre les tiges de roseaux. A riioii

suis, iI n'y

íi pas lieu de se préoccuper d'une opération trop coilteiise par elle-mPme pour qiie les bi.ncficcs ne wient pas toiit uu moiiis fort douteux. On nie blAmcra ~ u t - e t r ede ine Í+pcter, mais je ne aiurais trop irisister sur la rigoureilse exactitudc dcs ctiiffres que j'ai poshs. 11s sont le r6siiltnt d'iiiie tiistillnlion opcrCe sur ri liectares ciiiturt. fiiite sur des terrains d'aliiivinn parfaitemtxrit ciefonces, irrigal~lesh pleincs c;iux ct ria turellemerjt funiks par les detritus de l'aiicicn marnis ou se trouve place mon etablissement , et qui cxistait encare il a pcu d'annkes.

Je suis, on le voit, dnns les meilleures conditions. I,es rrisuitats vraimeril siirprerinnts qrie j'ni obterius ont 6 t t b ad~iiirkspar hi. le directeur de ia pepinière tl'Alger daris une visite qu'il voulut bien me faire. I1 n pu constater frcqurmment I'esistciice de pieds de shorgo, poussant de 16 (i 18 roscarix de 4 mixtres de liauteur, dont he;iilcotip portaient i 2 ccntim6lres de circonfkrence h lerir hnse. 10 L3 tigcs se sont communement preseritkes sur tl'autres pieds.

La moyenne a varie entre 6 et 7 tiges.

Tout le monde sait que M. Ilardy est 1'un des premiers qui se soit occupé, avec un rnre mérite, de Ia culture des plantes succharines, et notamment de I'Imphy de Chine. Les essais intelligents qu'il a'eritrepris, sur une peiite cchelle i1 cst vrai j t7 ares) , et , comme i1 le dit lui-meme, dPpourvu de véritables moycns d'action, c'est-a-dire n'aynnt à sa disposi~iond'autre instrpment de

distillation que I'alambic Salleron ( I ). res essais , dis-je, tout en ne lui perrnettant pas d'arriver 8 des rksiiltats complctcment salisfaisnrits, nc Iiii orit cependant laissé nucune doute sur I'avenir d'iine culturc appelke h devenir un jour tine source inkpuisabie de ricliesse et de prospéri te polir I':\lg6rie. Bien qu'il m'ait f:illii dbfriclier nies teivrainsh grnnds frais, d'abord a In pioclie, pour en cstr;tire toiltes les racines de roseaus de I'ancien rniiriiis, puis H Ia charrue, pour tfeloiicer aussi profoiicii.mcrit que possible , par de vigoureris labours, et eiifiri p1.a tiquer des canaux de drainage polir l'aeration du sol , les rksultats m'ont amplenieri t dcdonimugé tle tous ces trnvaux qu'entrainait forc6metit iirie premièrc crkatiori. J'aborde maintenaiit les dotails relalifs a Ia fabrication des vins de sorgtio, A leiir distillation et enfin ii Ia rectificatioti des caux-de-vie que j'en ai obtenues. J'exposerai aussi clairemen t que possible les tiiffèrents modes que j'ai employks, et ni7estimeraiheureux si cesquelques reflexions peuvent ouvrir la vaie à d'autres novateurs. D h A I L DE LA FABRICATION.

Les roseaux depouillés de leurs feuilles sont soumis Q l'action energique d'uri cylindre à trois rouleaux marchant a Ia vapeur et faisnrit cent tours a la minute; le uesou ou jus coule dans une ciive de '10 hectolitres placee sous le cylitidre ; cette première opératiori faite, Ia bagasse sorlie du cylitidre con lien t encore une grande (1) L'alambic Salleron se vend 85 fr. On peut se le procurer la (Note & C'dditew.) Librairie central8 d'Agriculture.

quantit8 de matihre saccharine que l'on ne sarirait entraire autrement que par Ia macération. Cetle nouvelle opération est d'autant plus indispensable qiie la partie werke restant encore dans Ia bagasse donne ;ila maceratioii pour 950 kil. de ces dernières, 20 h e ~ t o l i t r e ~ de jus pesant 30 a l'aréomètre Cartier. Ainsi donc : 100 kil. de roseaux rendent en réalite 65 litres de vesou a la densite de 100, ou , comme nous l'ivons déjá dil, 5 litres d'alcool a 910,soit 8 litres d'a]coo1 pour 100 litres de vesou ;mais i1 est impossible que I'on puisse obtenir ces resullats si on ne procede par Ia mackration. Ici se placent loiit naturellement les'motifs qui m'ont determine a rechercher le meilleur emploi d e Ia greine de sorgho. Lorque je m'aperçus que la coupe et I'egrenage me coiltaient fort cher, je fis faire sor pied u n choix de Ia plus belle graine pour mes semailles de l'annee prochaine, et jc laissai les panicules adhérentes aux tiges. I'a n icu les et tiges devaient s'ecraser RU cylindre et ê tre ensuite 1ivrt;s à In macèration avec les bagasses; l'action de I'eau chaude determinant immediatement la transformation en sucre de l'amidon contenu dans ia graine, je pus obtenir, par une seule et même opération, les rksidus sucrks echappes au cylindre et économiser ainsi Ia coupe de la, graine, l'égrenage , Ia mou ture et les ennuis de Ia preparalion d'une certaine quantite de malt, pour aider ti la fermentation. La possibilite d e laisser yuelque temps sur pied les plantes du sorgho m'aida puissammerit dans cette expérience; car , ainsi que le dit judicieusement M. Hardy, les tiges de sorgho se cotiservent pendan t plusieun rnois en terrè après

leur maturite et augmentent meme en sucre. J'en trouve ja preuve dans le p o i d ~specifique du jus des vesous, qui en sepiembre dernier pesaient 90 et sont arrivés jusqu'a 100, obtenus avec des produits arraches au sol i1 y a huit jours a peine :decembre 1856;. FERMENTATION.

i.es jus au sortir des cuves a mac6ration vont s'cnrichir des vesous purs et arrivent dnns les cuves fthrmenter avec une densitk tle 50. J'ai fait ce qu'en terme de distillerie on nomme tdn pied; c'est-a-dire que I'on ame~iedans une cuve 8 hecto]. de jus h Ia tempera ture de 300; on y melange 5 litres de levbre de bière; une hcure nlbrès, ce pied se trouve en pleine ftlrriientation. de rcn1l)lisnlors complétement ma cuve avec 22 hectol. dejii i Ia temlkritture de 300; une heure apres, ces 30 hectol. entrent euxmemes en fermentation. 1)isons , et ceci est le resultat de riotre propre experiente, que cette fermentation mãrche toujours regiilièi*ement, ri'a yas hesoiri d'etre surveillee, ri'est jamais sauuuge et tombe toujours a zero a I'aréomdtre en 20 heures ai] rnoiris et 25 heures au plus. I1 est très-vrai que le jus de sorgho contient naturellement son ferrnent. 11. Hardy a reconnu qu'il etait suffisant pour l'amener a la fermentation alcoolique sans aùdition de stimulant. liais aussi, et dans ce dernier cas, cette fermenta tion marche lentement , beaucoup trop lenterrient rnême, piiisqu'elle ne met pas moins de 6 a 8 jours pour tomber, et encore arrive-ti1 souvent qu'elle s'arrete avant que le sucre iie soit

.

encore completement transforme. Alors les vins pèsent encore 1 et quelquefois L 1/.2 i l'arêometre. DISTiLLATEON.

Je distille mes vins a la vapeur et au moyen d'une colonne du système de BI. Dubrunfaut. RECTIFICATION DES EAUX-DE-VIE. L;i

colonne & rectifier dont je me sei's est celle dc

M. Diibrunfaut, comprenant d e u s arialyseurs qui ont pour but de sèparer \e liquide de Ia condensation et les vapeurs qui y arrivent ensenible. 1,es 3,6 obtenus sorit au titre de 950 et fins de gout. Je crois avoir à pcu prbs to11t dit , tan t sur la culture du sorgho que sur les moyens que j'ai em'ployés pour arriver à In realisation d'une idee poursuivie avec perseverarice. II ne me reste plus'qu'h prpsentrr le résumé des chiffres que j'iii poses en commençant et a ainener le Itbcteur a u s conclusions suivantes. Elles parlent seules et n'on t nu1 besoin de commen taire. . Nous avons prouve qu'un hectare produisai t 520 quint. métriqucs de roseaun dépouilles et que 100 kil. de ces mêmes roseaux donnaient 5 litres 20 cent. d'alcool à 940. L'hec tare rend donc 2,704 litres de 3,6 à 940 pouvant se vendre 4 Constanline 2 fr. le litre, soit. 5,408 fr. B c. Nous savons que le litre de 3,6 revient tous frais compris, h O fr. 74 c. l, soit pour 2,704 litres. . . . .. . . . . . . . 2,003 66

. .. . . . . .

I1 reste B l'hectare un bénéfice net de. 3,404

34

Dans I'exposé qui * precbde , nous avons examine Ia question du sorgho au point de vue d'une exploitation complète, comprenant h Ia fois I'tisine destinee a la transfornlalion des produits et Ia ferme qui les dorme. En résumé, i1 estcertain qu'iin établissement ainsi COnstitu&peut distiller dans I'espace de six a sept niois ia récolte de 20 hectares et produire , moyennant une depense de iOo,ooo fr., dans laquelle entre pour 85,000 le capital fixe representé par I'usine, un bénéfice de 60,000 fr. au moins. Comme on le voit, loin de crsindre Ia concurrence, nous l'appelons au contraire, persuadit qu'il y a pour I'industrie que nous avons inaugurée dans la province un riche et vaste avenir; mais, en attendant que les capitaux se décident a entrer dnns la voie que nous avons ouverte, nous désirons que les colons profitent de notre expérience. Nous l'avons dit ,non-seulement le sorgho fournit à I'industrie un élément précieux, mais encore i1 peut 6tre employe avantageusement comme fourrage : un hectare cultive en sorgho coute moins de culture et rapporte incomparablement plus que la meilleure prairie artificielle. C'est ce qu'on a dejh compris dans le nord de Ia France, ainsi que le constate l'une des brochures citées plus haut ; et cependant , dans ces contrées ob le sorgho ne mhrit pas, les cultivateurs ont a vaincre des difficultés qui n'existent paS pour nous, et sont loin de pouvoir obtenir, malgl'é ~ O U Sieurs enorts , des produits éguivalents a ceux qui viennent en ce pays rnkme, sans autres soins que ceux de I'agriculture indigène.

TABLE .

. A i .iri(.l)roi~) S . ................................

I'agca

.

5

Exlmw...................................... 7 Frais de culture d'iin heclare . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

9

Iktail dr Ia fnbricaticsn ......................... Ia

Fcrrnt*rltetioti................................. 17

.................................... f\t.ctificalion dcs eauxde~vie...................

Uiat ilíation

18 18

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