Rapport Final

  • June 2020
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  • Words: 12,274
  • Pages: 60
Pierre BELLANGER BTS ACSE

Une petite exploitation caprine à pérenniser,

afin d’assurer sa transmission.

Session 2009

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REMERCIEMENTS Tout d’abord, je souhaite remercier chaleureusement Philippe et Marie Lelong qui ont fait preuve d’une grande disponibilité et d’une patience à toute épreuve tout au long de mon stage. Merci à eux pour m’avoir guidé à travers mon étude et pour m’avoir fait partager leur vie d’éleveurs durant ces trois mois et demi. Je tiens également à remercier toutes les personnes qui m’ont apporté leur soutien et qui ont contribué à l’élaboration de mon rapport, et tout particulièrement Maïlys.

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SOMMAIRE

4

RESUME L’exploitation agricole dans laquelle j’ai effectué mon stage se trouve à Nouzilly, un petit village situé dans le département de l’Indre et Loire, à environ 25 km de Tours. C’est un petit élevage de chèvres laitières de race alpine avec transformation fromagère. Les exploitants, Monsieur et Madame Lelong, travaillent ensemble au sein de la ferme depuis trente ans. Celle-ci se compose de 10,5 ha de prairies dont 5 en propriété et d’un troupeau de 42 têtes. L’environnement de cette exploitation est favorable à son bon développement avec un climat, un relief et des sols propices aux cultures fourragères sauf lors des années de sécheresse. En trente ans, l’exploitation n’a pas beaucoup changé de structure et a pourtant atteint une production fromagère suffisante pour subvenir aux besoins de la famille. Au niveau des facteurs de production, le matériel et les bâtiments sont utilisés de manière optimale même si aujourd’hui le matériel est vieillissant. La main d’œuvre est suffisante pour 2UTH et les Lelong ne rencontrent pas de problème de surcharge de travail. Depuis 2002, l’élevage connaît des difficultés car la production de lait ne cesse de baisser. L’ensemble du troupeau est touché par le virus du CAEV, ce qui diminue fortement la rentabilité de l’exploitation. Actuellement, ils ne connaissent pas de problèmes de revenus, mais des difficultés sont à prévoir dans les prochaines années. La viabilité de l’exploitation est donc remise en question. C’est en sécurisant le revenu et en ayant un troupeau indemne de CAEV que l’élevage des Lelong pourra être pérenne et transmissible après leur retraite. Le projet prévoit l’agrandissement des bâtiments afin d’accueillir un troupeau plus important, de permettre aux exploitants d’assurer leurs besoins et de transmettre leur outil de production.

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INTRODUCTION Après avoir travaillé dans une exploitation céréalière sur le plateau de la Brie puis, au sein d’un système arboricole dans le sud-ouest de la France, j’ai souhaité compléter mon expérience professionnelle par un stage dans un élevage. En effet, l’élevage est partie intégrante de la formation du BTS ACSE (Analyse et conduite de Système d’Exploitation). J’ai choisi d’effectuer mon stage de 3 mois et demi dans une petite exploitation de Touraine afin de participer activement à toutes les tâches que réalise un éleveur, de la traite des chèvres à la fabrication de fromages. Ce stage a aussi été l’occasion de me familiariser avec un système de production soucieux de l’environnement et du bien-être animal. Philippe et Marie Lelong (50 et 49 ans) ont créé leur élevage et travaillent ensemble sur l’exploitation depuis trente ans. Ils travaillent de façon artisanale et traditionnelle en transformant eux-mêmes leur production laitière. Le bénéfice agricole de l’exploitation est soumis au régime du forfait. Actuellement, le troupeau est constitué de 34 chèvres laitières qui produisent en moyenne 700 litres de lait par an et par chèvre. Les Petits Champs se situent en Touraine, sur la commune de Nouzilly qui compte un peu plus de 1200 habitants. La S.A.U est de 10,5 ha et se compose uniquement de surfaces fourragères. Dans une première partie, le diagnostic détaillé du fonctionnement de l’exploitation et de son environnement, nous permettra d’exposer les points forts et les points faibles du système de production. Dans une seconde partie, nous élaborerons un projet de développement s’appuyant sur le diagnostic qui permettra de mettre en œuvre des solutions aux difficultés rencontrées sur l’exploitation.

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PARTIE 1 : FONCTIONNEMENT ET DIAGNOSTIC DE L’EXPLOITATION

7

I. UNE

PETITE

EXPLOITATION

CAPRINE

QUI

A

ÉVOLUÉ LENTEMENT I.1.

1980-1983 : Installation des Lelong aux Petits Champs Philippe Lelong est titulaire d’un BTA agricole obtenu en 1977 et a suivi ensuite une formation de berger pendant 1 an à Montmorillon. En 1980, à l’âge de 21 ans, il décide de s’installer seul en reprenant une partie de l’exploitation de sa tante. Cette dernière élève des vaches laitières et arrête son exploitation en 1976. Elle vit à l’époque avec son frère, le père de Philippe. Aussi met-elle 6,5 ha de prairies à disposition de son neveu Philippe à partir de 1980 et le laisse utiliser son exploitation, située au Petit Moulin. Lors de son installation, Philippe achète un troupeau de vingt chèvres laitières de race alpine et il commence dès la première année à faire son fromage de chèvre. L’exploitation est toujours sous le statut juridique du forfait. En 1981, sa compagne, Marie, titulaire du baccalauréat, devient stagiaire sur l’exploitation à 21 ans (engagée sous le plan BARRE) puis, s’installe avec lui en tant que conjointeexploitante en 1982. Les débuts de l’exploitation se passent bien puisque chaque année, le chiffre d’affaire augmente sans pour autant que le troupeau augmente. Les Lelong vendent leurs fromages à domicile et sur les marchés. En 1982, les Lelong déménagent et s’installent dans leur ferme actuelle qu’ils louent à leur voisin châtelain qui possède plus de 1000 hectares boisés ou agricoles aux alentours. La ferme se situe aux Petits Champs. Ils gardent cependant une partie des champs du Petit Moulin.

I.2.

1984-1995 : Croissance progressive de l’exploitation Leur exploitation ne cesse de croître entre 1984 et 1994 tant au niveau des bâtiments qu’au niveau du troupeau. En 1984, les Lelong augmentent leur troupeau de 5-6 chèvres, par an, jusqu’à avoir un cheptel de 32 bêtes. Ce qui entraîne une hausse de la production de lait et de fromages. Leur chiffre d’affaire augmente en conséquence. Deux ans plus tard, ils décident d’agrandir la chèvrerie en réalisant un appentis. La famille Lelong s’agrandit aussi avec les naissances de leurs deux filles en 1987 et en 1989. En 1990 ils deviennent propriétaires des Petits Champs pour 60 000 francs et se marient la même année. Ils louent aussi 4,59 ha qu’ils sèment en prairies. (Fétuque et dactyle). 8

Ils profitent de leurs économies pour acheter une machine à traire et installent la salle de traite. Celle-ci inaugure un changement important dans le travail de Philippe et Marie puisqu’ils passent de la traite manuelle à la traite à la machine et diminuent ainsi leur charge de travail. Au cours de cette année, ils refusent d’entrer dans l’AOC car ils ne se considèrent pas dans la région du plateau de Sainte Maure et ne veulent pas avoir les contraintes du cahier des charges. Enfin, ils obtiennent une subvention de la chambre d’agriculture pour renouveler le matériel de la fromagerie. En 1992, ils agrandissent leurs terres en achetant un hectare et demi pour 30 000 francs autour de la ferme.

I.3.

1995-2002 : Période de croisière On peut estimer que l’exploitation des Lelong atteint sa période de croisière entre 1995 et 2002. En effet, c’est au milieu des années 1990 que la taille du troupeau se stabilise à une trentaine de chèvres. Par la suite, le troupeau fluctuera entre 28 et 35 chèvres et cela en raison de la mortalité des chèvres, du renouvellement etc. Durant cette période, les Lelong ne font pas de gros travaux d’agrandissement, mais se contentent d’acheter du petit matériel. C’est aussi à cette époque vers 1995 et 1996 que le virus CAEV ou arthrite-encéphalite caprine est détecté dans le troupeau. Malgré le virus, la production de lait reste à peu près stable jusqu’en 2004 même si la mortalité des chèvres augmente.

I.4.

2003-aujourd’hui : Une exploitation en difficulté A partir de 2003, leur production laitière baisse de manière importante. En effet, le virus a évolué et les Lelong doivent faire pratiquer 4 à 5 euthanasies par an qui s’ajoutent à la mortalité naturelle. La maladie a gagné l’ensemble du troupeau et engendre une baisse de leur salaire. En 2005, ils agrandissent leur exploitation en achetant 2,2 ha à la tante de Philippe pour 4500 euros. En 2007, les Lelong effectuent eux-mêmes des travaux d’agrandissement de l’appentis et achètent un camion-frigo. L’année 2008 marque une rupture dans la vie de l’exploitation. Le 3 janvier 2008 leur maison d’habitation brûle entièrement. Ils logent alors dans un mobil home pendant huit mois. Cet événement bouleverse la vie de famille sans toutefois remettre en question leur travail dans l’exploitation ni dans les ventes. La même année a lieu un aménagement foncier : toutes

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les parcelles du Petit Moulin sont échangées contre des parcelles plus proches de leur exploitation (2,2 ha contre 1,6 ha). Désormais, les Lelong ont un unique site d’exploitation au lieu de deux ce qui facilite leur travail. On peut donc remarquer que l’exploitation des Lelong n’a pas subi des changements radicaux ni au niveau de la taille, ni au niveau du troupeau. Les différents agrandissements et les achats de terres ou de chèvres s’étalent sur presque 30 ans et ont été faits progressivement en fonction de la capacité d’investissement. Les Lelong ont adapté petit à petit leur exploitation mais n’ont pas réalisé de changement majeur dans leur rythme de travail, ni dans leur manière de travailler. Ils n’ont pas connu non plus de problèmes majeurs lors de leur installation et de leur croissance. Aujourd’hui, ils doivent faire face à plusieurs difficultés et notamment la baisse de leur production de lait (environ 20%). A cela s’ajoute un élément extérieur au fonctionnement de l’élevage mais qui vient tout de même perturber leur exploitation, la reconstruction de leur maison.

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II.L’EXPLOITATION

DANS

SON

ENVIRONNEMENT

NATUREL L’exploitation des Lelong se situe près de Tours, dans la région Centre et plus précisément en Gâtine tourangelle. C’est une région agricole dynamique surtout en ce qui concerne la production de fromage de chèvre. Nous verrons comment les Lelong ont su tirer partie des avantages et inconvénients de cet environnement.

II.1. Environnement naturel II.1.1. Le parcellaire L’exploitation est située sur un seul site depuis la fin du mois de juillet 2008. Il n’y a donc plus de contrainte de déplacements fréquents entre les deux sites, ce qui a été le cas pendant 28 ans. Par ailleurs, depuis 2008, ils sont propriétaires d’une nouvelle parcelle de 1,6ha. Cette dernière terre acquise est de bonne qualité. De plus, une prairie se trouve à proximité d’une jachère abandonnée ce qui offre un terrain supplémentaire pour faire paître le troupeau car il y a une grande diversité de la flore (roncier, plantes sauvages) dont les chèvres sont friandes. L’accès à cette jachère est permis, sans contrainte ni contrepartie. L’accès sur les terres est facile et adapté à l’élevage car les chèvres ont directement accès à la nouvelle parcelle depuis leur chèvrerie. La rotation de pâturage se fait plus facilement du fait de la proximité des terres. La superficie des prairies est en adéquation avec la taille du troupeau. Les clôtures autour de toutes les prairies permettent de surveiller plus facilement le troupeau et de le mettre au pâturage, elles protègent du gibier mais demandent de l’entretien II.1.2. Les sols Cinq grands types de sols sont représentés dans le département 1:

1

-

les limons des plateaux (Bournais) : 40 % de la SAU du département

-

les perruches : 21 % de la SAU du département

-

les argilo-calcaires : 22 % de la SAU du département

-

les varennes : 15 % de la SAU du département

-

les sables des plateaux : 2 % de la SAU du département

Voir le site de la chambre d’agriculture d’Indre et Loire, www.indre-et-loire.chambagri.fr.

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Deux types de sols se retrouvent sur l’exploitation : les Bournais et les perruches. Les Bournais se situent sur les plateaux et peuvent être de deux types distincts. Tout d’abord, les Bournais francs sur calcaire peu présents dans le secteur de Nouzilly mais qui sont des sols très sains, à très bon potentiel et convenant à toutes les productions. Ensuite, les Bournais sur argile qui se situent sur les plateaux de la Gâtine tourangelle, et représentent le type de sol dominant du département d’Indre et Loire. Ils sont d’une grande sensibilité à l’eau de pluie hivernale (battance) et sont perméables avec l’argile présente. Ces terres portent des céréales et de l’herbe. Quant aux perruches, elles proviennent de l’érosion des Bournais et présentent une proportion de silex importante. Ces sols portent aussi des céréales et de l’herbe. Le nord de l’Indre et Loire, tout proche de la Beauce, possèdent des sols de bonne qualité agronomique et qui ne posent pas de difficultés pour les prairies. En revanche, les terres « séchantes » peuvent poser des problèmes lors des étés chauds et secs. En effet, cela entraîne l’achat de fourrage à l’extérieur. Une seule analyse de sols a été effectuée dans les années 1990 sur les anciennes prairies de l’exploitation mais qui n’est plus d’actualité. On ne connaît donc pas le potentiel agronomique de la nouvelle parcelle mais on sait qu’elle a été cultivée chimiquement par un agriculteur auparavant. II.1.3. Climat Par sa position géographique proche de la façade atlantique, l'Indre-et-Loire possède un climat océanique dégradé qui se caractérise par des températures douces (11°1 de moyenne sur l'année) et une répartition régulière des précipitations (650 à 700 mm par an). La Loire est souvent utilisée comme frontière climatique entre le nord et le sud de la France. Les variations climatiques et des précipitations ont peu d’influence sur les animaux et donc sur l’exploitation. En revanche, la pluviométrie est assez faible ce qui peut engendrer de graves situations de sécheresse et poser des difficultés pour l’exploitation à cause du manque de pâturage.

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Pluie et température 2007-2008 à MONNAIE Pluie en mm

T° en degré

Source : Chambre d’agriculture d’Indre et Loire

II.1.4. Hydrologie et relief L'Indre-et-Loire est baignée par la Loire, l'Indre et la Vienne, ainsi que par le Cher, et leurs multiples affluents. Malgré le nombre élevé de cours d’eau, il n’y a pas de source ni de rivière à proximité de l’exploitation. La topographie du département est assez vallonnée au sud, alors que le nord est plutôt plat, comme le plateau où se situe l’exploitation.

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II.2.

L’environnement socio-économique

Carte de localisation des Petits Champs

14

II.2.1. La région Centre : deuxième région caprine française La région Centre se compose de six départements : le Cher, l’Eure-et-Loir, l’Indre, L’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret. La richesse essentielle de la région Centre repose sur la diversité de l'agriculture, de la culture des céréales à l'élevage de chèvres en passant par l'horticulture ou la viticulture. Selon les sources de la Chambre régionale d’agriculture du Centre, environ 70 000 actifs travaillent dans la sphère agricole et agroalimentaire ce qui représente près de 7% de l’emploi total régional. La région Centre se compose de 18 régions agricoles différentes : des bassins céréaliers comme dans la Beauce, des régions de polyculture-élevage, d’autres de viticulture autour de la Loire. Cependant, un tiers de la SAU régionale est classée en zone défavorisée, ce qui démontre la fragilité de l’agriculture. On peut différencier dix grandes régions naturelles qui se distinguent par leur paysage et leur production agricole. Les régions naturelles de la région Centre

Source : www.

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economie-touraine.com

La région Centre compte2 : -

27 600 exploitations agricoles (84 ha de surface par exploitation),

-

2,32 millions d'ha de SAU,

-

rendement moyen en blé tendre : 66 q/ha (idem France),

-

422 000 ha de surface fourragère (dont 59 % de surfaces toujours en herbe),

-

70 000 vaches laitières,

-

201 000 vaches allaitantes,

-

102 000 chèvres,

-

187 établissements agro-alimentaires (entreprise de plus de 20 salariés) La région produit à elle seule 13 % du lait de chèvre national, se plaçant ainsi en

deuxième position derrière la région Poitou-Charentes et devant la région Rhône-Alpes. Elle se situe en troisième position pour la taille de son troupeau caprin qui compte 102 000 chèvres. En 2006, la région a produit 9000 tonnes de fromages de chèvre dont 47% en AOC. L'élevage est également très diversifié : la région Centre compte 5 AOC sur les 11 françaises. Les fromages de chèvre constituent un fer de lance des productions animales régionales et une production à forte valeur ajoutée (voir carte des AOC en annexe 1).

II.2.2. L’Indre et Loire, pays du Sainte Maure En 2007, le département comptait 5158 exploitations agricoles. Elles s’étendent sur 56% du territoire et représentent près de 5% des actifs du département.3 La S.A.U est de 351 926 ha (en 2006) dont plus de 90% sont en terre arables. Le restant correspondant aux surfaces toujours en herbe ainsi que les vignes et les vergers. Un peu plus d'un quart de la surface totale du département est occupée par la forêt soit 167 500 ha. L’agriculture y est diversifiée : un peu d'élevage au nord et au sud, de la polyculture céréalière sur une large partie du territoire (plateaux), et des cultures spécialisées dans les vallées, vignes AOC, légumes, fleurs et fruits. L'agriculture tourangelle connaît les mêmes évolutions que l'ensemble de l'agriculture nationale et européenne. On assiste à une baisse du nombre d'exploitations et une augmentation des surfaces moyennes cultivées; et elle développe une politique de sécurité alimentaire et travaille sur la qualité, notamment pour les produits de "pays" (viticulture AOC 2

Données issues du site internet de la région Centre, www.regioncentre.fr

3

Les données sont issues du site de l’information économique de la Touraine, www.économie-touraine.com.

16

ou appellation "vin de pays du Val de Loire", fromages AOC de Sainte Maure de Touraine, développement des labels, "redécouverte" de spécialisations anciennes telles la truffe, la Géline de Touraine et bien d’autres encore). Dans la « Gâtine Tourangelle », petite région agricole où se situe l’exploitation des Lelong, l’activité agricole principale est la polyculture à dominante céréalière. Celle-ci évolue vers une monoculture céréalière, malgré le potentiel moyen de la plupart des sols, notamment grâce à de nombreux aménagements fonciers. La région de la Gâtine couvre 1 500 km2 de plateaux boisés au nord de l’agglomération de Tours. Moins fertile que le sud du département d’Indre-et-Loire, elle concentre beaucoup de ses activités autour de l’herbage et de l’élevage. II.2.3. La commune de Nouzilly Au 1er janvier 2009, on dénombrait 1280 habitants. Le principal employeur de la commune est l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) situé sur la commune. Le centre de Nouzilly est spécialisé dans la recherche vétérinaire et zootechnique (493 personnes), il y a aussi quelques artisans. Quand aux agriculteurs, ils sont aux nombres de 15, dont 5 éleveurs producteurs et 10 installés en polyculture. Ils sont répartis sur plus de 46% de la surface totale, soit 1 864 ha. La population du village augmente, il y a donc une clientèle potentielle en augmentation. Philippe Lelong participe activement à la vie locale de sa commune : il a été Conseiller municipal pendant six ans puis maire adjoint six autres années, ce qui lui a permis de se faire des contacts et des relations (même s’il est natif de la commune) et d’avoir plus d’informations sur l’environnement. II.2.4. Les partenaires locaux et les fournisseurs L’exploitation des Lelong est bien intégrée dans son environnement local et profite des agriculteurs et des services des alentours. Par exemple, l’achat des céréales pour les animaux se fait dans le département auprès des agriculteurs locaux. Philippe va chercher lui-même le maïs, l'agriculteur dispose d'un petit silo. Les prix sont raisonnables. Pour les féveroles, elles sont livrées directement par un autre agriculteur Bio. Le cabinet vétérinaire se situe sur la commune de Châteaux Renault (20 km), le vétérinaire se déplace si besoin au sein de l’exploitation. Pour la fromagerie, le dispositif d’analyse de lait est joint par courrier, en effet les prélèvements sont envoyés une fois par mois au laboratoire de Tourraine. La MSA se trouve à Tours mais ne nécessite pas de déplacements car tous les services sont disponibles par internet ou téléphone. 17

Par contre, les aliments concentrés sont achetés chez un négociant, Monsieur Godet, qui vient du département voisin et fait une livraison environ tous les deux mois. Ces aliments sont certifiés pour une agriculture biologique. De la même façon, ils font appel à un engraisseur de Loches à 50 km de l’exploitation pour l’achat des chevreaux chaque année. Les exploitants n’ont pas de relation avec la chambre d’agriculture car ils n’ont pas de comptabilité sauf en cas de demande de subvention (une seule fois en 30 ans). Ils ont peu de contact avec leur banque car ils n’ont pas de prêt. Au final, on s’aperçoit que les éleveurs profitent de leur environnement socioéconomique mais qu’ils ont peu de partenaires. Cela leur permet aussi d’éviter de dépendre d’institutions ou bien de personnes. II.2.5. Une exploitation autonome vis-à-vis des aides agricoles L’exploitation des Lelong n’est pas bénéficiaire de beaucoup d’aides agricoles. Elle possède 10 DPU qui ne sont pas activés. En effet, comme les éleveurs touchent déjà une prime herbagère (PHAE), ils ne peuvent pas la cumuler avec les DPU, à cause d’une close de conditionnalité. La prime herbagère favorise le maintien des prairies sur le territoire français. Pour activer les DPU il leur faudrait louer 10 ha supplémentaires de cultures céréalières. Cependant, ils disposent tout de même d’une indemnité sècheresse mise en place en 2005, pour faire face aux aléas climatiques. Ils disposent de 700 € par an pour y faire face. Etant située en zone non vulnérable, l’exploitation ne peut pas bénéficier des aides ICHN. En ce qui concerne les obligations réglementaires de la PAC, l’exploitation est peu soumise aux mesures particulières portant sur l’éco-conditionnalité, en raison d’un troupeau inférieur à 80 têtes. -

Identification des animaux : port des 2 boucles.

-

Environnementale : en ce qui concerne la gestion des effluents d’élevage, il n’y a pas de contraintes. En effet,

système en aire paillée n’a pas besoin d’une gestion

d’effluent spécifique. -

Santé des animaux : profilaxie obligatoire pour la brucellose (contrôle de la DSV)

-

Fromagerie : n’ayant pas un très grand quota laitier, la DSV n’impose pas la récupération des eaux blanches de la traite. Cependant, les Lelong valorisent ces effluents en les utilisant pour l’arrosage de leur potager ou des arbres fruitiers. Le petit lait est donné à des clients qui possèdent des volailles ou des cochons en échange d’œufs frais. 18

Actuellement, la production caprine ne fait l’objet d’aucune organisation commune de marché dans le cadre de la PAC, et les éleveurs caprins bénéficient de très peu d’aides. En zone de montagne, les éleveurs de chèvres perçoivent une aide directe, la PBC, qui a été recouplée à 100% en 2006. Prochainement, une aide de 21 euros par tête de chèvre pour les troupeaux de plus de dix animaux, va sans doute être octroyée aux éleveurs caprins. Au total, les secteurs ovins et caprins recevront 135 millions d'euros dans le cadre d'une aide couplée qui leur sera réservée. En tout, 18 % des aides directes reçues par les agriculteurs, soit 1,4 milliards d'euros, seront réaffectés vers l'herbe et les secteurs fragiles à partir de 2010.

Sources : Réseaux d’Elevage, Institut de l’élevage.

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ATOUTS

CONTRAINTES

-

grand axes routiers

-

peu de ruisseau et sources abondantes

-

région touristique

-

sécheresse estivale

-

climat tempéré

-

peu de fourrages en été

-

température satisfaisante

-

pression foncière importante

-

bonne qualité des terres

-

Un seul site : facilite la surveillance des animaux

-

100 % des terres mécanisables

-

proximité grande ville (Tours)

-

forte entraide

20

III. III.1.

ANALYSE DU SYSTÈME OPÉRANT

Les facteurs de production III.1.1. Les équipements

 Un matériel vieillissant mais fonctionnel Il y a peu de renouvellement du matériel. Cela leur impose un entretien régulier et minutieux et leur permet de conserver plus longtemps leur matériel. En cas de panne, Philippe essaie de réparer lui-même son matériel afin de minimiser les frais. Il fait parfois appel à des amis ou connaissances pour les pannes plus importantes. Compte tenu de l’âge de son matériel, il est parfois difficile de trouver les pièces de remplacement. Les exploitants sont propriétaires de la majorité de leur matériel. A la période des foins, ils font appel à un entrepreneur (M. Bordier) pour faucher les prairies. Ils utilisent aussi un broyeur acheté en commun avec un voisin plusieurs fois en été pour l’entretien des parcelles. D’autres types de matériel sont empruntés sous forme d’entraide : un voisin éleveur prête son endaineur et roundballeur aux Lelong en échange de leur tracteur. Cependant, le matériel est vieillissant même s’il reste fonctionnel et efficace du fait de son très bon entretien. Le manque de performance du matériel se fait ressentir lors des pannes qui peuvent être plus fréquentes. L’objectif des exploitants n’est pas cependant de renouveler entièrement leur matériel en raison de leurs contraintes budgétaires. Ils essaient de conserver en bon état leur outillage et investissent si besoin est sur un poste dans du matériel d’occasion en bon état et à moindre coût. Si la nécessité de changer leur matériel se fait moins ressentir sur cette exploitation, il n’en reste pas moins que cela pose des problèmes. Type de matériel • • • • • • • • • • • •

Tracteur John Deere 1640 (52cv) Tracteur Massey Ferguson 37 avec fourche frontale avant Épandeur à fumier Faneur andaineur Faucheuse rotative Émoussouse Cultivateur Broyeur à herbe Remorque basculante Rouleau packer Semoir à engrais débroussailleuse à dos pour les clôtures 21

 Une optimisation des bâtiments Il existe un seul bâtiment en vielles pierres plusieurs fois aménagé depuis son installation. Le bâtiment principal se divise entre : -

la chèvrerie principale

-

un parc à boucs et à chevrettes

-

la salle de traite et la salle à grain

-

l’atelier

-

la fromagerie

Il est d’une superficie totale de 220 m 2.

La salle de traite

Les bâtiments sont bien entretenus même s’ils n’ont pas été rénovés. Grâce à l’ouverture aménagée, la ferme dispose d’une bonne aération. L’espace de la ferme est bien organisé et rangé ce qui permet une optimisation de la surface (voir les plans des bâtiments existants dans la partie Projet). Les bâtiments permettent aux chèvres de se mettre à l’abri en cas d’intempéries tout en les laissant libres de sortir quand elles veulent.

22

Les bâtiments

 Un petit troupeau Le troupeau se compose de 34 chèvres et 2 boucs de race alpine. Chaque année 6 chevrettes en moyenne sont gardées pour le renouvellement du troupeau. La reproduction du troupeau se fait de manière naturelle, sans insémination artificielle. Les chevreaux sont vendus à un engraisseur qui vient les chercher à l’exploitation et les transporte jusqu’à Loches.  Prairies Les Lelong possèdent 10ha de prairies dont 5ha en propriété, et 5,5ha loués au châtelain sur un seul site. Elles sont de taille suffisante, compte tenu de la taille de l’exploitation, et ont un bon rendement à l’hectare.

III.1.2. Le travail

La main d’œuvre est de deux UTH, Philippe et Marie. Ils n’ont jamais embauché de salarié sur l’exploitation, seulement des stagiaires de très courte durée (maximum 15 jours). Entraide occasionnelle avec le voisin éleveur de vaches. Une partie du travail sur l’exploitation est réalisée à la main, à la fois pour des raisons économiques, et pour des raisons plus personnelles. La petite taille de l’exploitation permet 23

aussi de continuer à fonctionner ainsi car si le travail est conséquent, il reste à échelle humaine au vu de sa superficie. Au final, même si les exploitants perdent un peu de temps en réalisant à la main, la mécanisation de l’exploitation reste compliquée du fait de l’organisation des bâtiments et ne permettrait pas forcément un gain de temps suffisant par rapport à l’investissement financier à réaliser. En effet, la taille des bâtiments ne permet pas forcément le passage du tracteur partout. Par ailleurs, Philippe trouve du plaisir à réaliser ce travail manuellement et le couple reste très attaché à conserver le caractère « authentique » de leur exploitation. Cependant, cela pourrait devenir une contrainte pesante avec l’âge et l’effort physique demandé. Les tâches principales réalisées à la main sont : -

curer la chèvrerie

-

installation des clôtures

-

pailler

-

rangement du stock de paille dans le grenier

-

traite pendant 3 semaines/an La répartition des tâches est très bien organisée et équitable. La conduite générale du

troupeau est gérée par les deux exploitants. Cependant, il existe une répartition des tâches précise entre Philippe et Marie selon les périodes de l’année. Lorsque la traite est automatisée, ils attachent ensemble les chèvres au cornadis. Ensuite, Marie s’occupe des trois tours de traite des chèvres et leur donne les aliments concentrés dans la salle de traite. Philippe lui, s’occupe de l’alimentation du troupeau

en fourrage et de la fabrication des fromages.

L’alimentation du troupeau représente pour Philippe une tâche importante pour lui et appréciée. Il commence par enlever les refus des auges et dispose le foin. Il soigne aussi les boucs avant de s’atteler à la fabrication des fromages. Pendant la période des mises bas, Marie et Philippe travaillent principalement ensemble pour la traite manuelle des chèvres, pour faire téter les chevreaux et surveiller les mises bas. La production de lait n’a pas encore commencé donc il n’y a pas de travail à la fromagerie. Tout au long de l’année, Philippe s’occupe des prairies, notamment de la récolte des foins avec l’entraide d’autres personnes extérieures (amis, entrepreneur, voisin-éleveur, famille). Il veille également à l’approvisionnement des fourrages, deux à trois fois par mois, de l’entretien des clôtures. Le curage de la chèvrerie est réalisé à la main par Philippe, deux fois par an entièrement et de manière régulière sur une petite partie. Marie gère la prophylaxie des chèvres. L’entretien général des bâtiments est assuré par les deux conjoints. 24

Au niveau de la vente des fromages : Philippe fait les marchés le samedi et dimanche dans les communes avoisinantes tandis que Marie fait deux tournées par semaine le mardi et le jeudi dans les hameaux environnants. L’emploi du temps est bien organisé et le travail est équitablement réparti dans la semaine. Le couple d’éleveurs travaille tous les jours de la semaine. Leur travail est organisé minutieusement : ils répètent les mêmes tâches deux fois par jour (traite, mise en place du foin etc.), le matin entre 7h30 et 9h et le soir entre 18h et 20h. Le reste de la journée est dédié à toutes les activités extérieures à la chèvrerie comme l’entretien des bâtiments, les prairies, mais aussi leur temps libre et la reconstruction de leur maison. Calendrier annuel : -

Janvier-février : période des mises bas essentiellement. Début de la production de fromage en février et de la vente à la fin du mois de février.

-

Mars à septembre : période de production de fromage et de vente.

-

Début du printemps : mise à l’herbe des chèvres

-

Juin : période des foins

-

Fin septembre à fin décembre : période creuse. Fin de la traite et donc de la production de fromage, tarissement des chèvres. Période de congés en général.

La période de pointe de travail a lieu pendant les mises bas tandis que la période creuse est en septembre.

POINTS FORTS

Matériel

Bâtiments



Matériel en propriété : disponibilité



Gros œuvres : ETA, bonne entente.



Entraide pour le foin



Chèvrerie sur le lieu d’habitation



Pas de mauvaise odeur : bonne aération des bâtiments d’élevage



POINTS FAIBLES



Matériel

vieillissant

:

quelques

pannes.



Stockage des fourrages limité

bâtiments suffisant aux orientations choisies

25

Main d’œuvre



Entraide



Bonne organisation des tâches qui permet un gain de temps au niveau du travail



Temps de travail annuel maitrisé

III.2. Les activités III.2.1.La production animale Le troupeau se compose d’une trentaine de chèvres laitières chaque année, de race alpine sur une surface fourragère de 10,5ha. L’ensemble du troupeau correspond à 6,6 UGB soit un chargement de 0,66 UGB/ha sachant que la valeur UGB pour une chèvre est de 0,2. Inventaire du troupeau au 1er mars 2008 : Catégorie Primipares Multipares

Effectif 6 28

TOTAL chèvres laitières

34

Chevrettes Boucs

6 2

TOTAL

42

Août

novembre

janvier

saillies

gestation (5 mois)

mise bas

lactation

tarissement (2 à 4 mois)

février

août

vente de chevreaux

lactation (400 à 800 kg de lait)

 La reproduction :

Les saillies s’effectuent à la fin du mois d’août. Le temps de gestation est de 5 mois et les premières mises bas commencent à la fin du mois de janvier et s’étalent sur 15 jours ou 1 mois selon les années. Cette période est intense en travail car la population de chèvres double voire triple en quelques semaines. Le taux de prolificité est de 97% en 2008.

26

L’exploitation possède un seul bouc en général qui est changé tous les quatre ans pour éviter la consanguinité. Ce dernier est toujours acheté à l’extérieur de leur exploitation, de race alpine. Depuis 2008, il y a deux boucs sur l’exploitation ce qui permet d’obtenir une diversité dans le troupeau, notamment au niveau des couleurs. Le taux de renouvellement des chèvres est faible. Philippe et Marie gardent leurs chèvres le plus longtemps possible. Il y peu de réforme même lorsque la production de lait baisse. Attachement sentimental et pas de recherche de rentabilité. Ils gardent en moyenne 6 chevrettes par an pour le renouvellement. En 2008, le taux de renouvellement était de 17%, ce qui ralentit l’évolution génétique et la productivité du troupeau. La méthode de reproduction choisie est naturelle : il n’y a pas de sélection du troupeau hormis les boucs qu’ils veillent à choisir en dehors de l’exploitation et selon leur race. C’est une méthode de reproduction simplifiée qui ne pose pas de problème mais qui demande une surveillance accrue : repérer les chaleurs des chèvres, vérifier les saillies, avoir un bouc en bonne santé. Cette méthode est peu couteuse mais demande un aménagement ; un parc à bouc, l’alimenter, du temps etc. Par contre, l’évolution génétique est moyenne : un seul type de bouc ne permet pas de sélectionner et d’améliorer les performances du troupeau. Il existe une bonne périodicité des saillies et des mises bas. La reproduction n’est pas un point essentiel pour l’éleveur qui n’est pas porté sur la génétique ni sur une forte productivité du troupeau (700L/an/chèvre en moyenne). Ils font le choix d’élever les chevrettes sous la mère. Ils gardent en moyenne 6 chevrettes pour le renouvellement, le reste des chevreaux est gardé entre 3 et 8 jours. Ils les font téter matin et soir avec le lait des chèvres. Ensuite, ils sont vendus à un engraisseur qui vient les chercher une fois par semaine. Le prix de vente est de 4,7 euros. Ce prix est faible car ils pourraient les garder plus longtemps pour les vendre plus cher. Cependant, cela demande beaucoup de temps de travail, et de quantité de lait pour les nourrir etc.  Alimentation L’alimentation des chèvres est variée à base de fourrages provenant des prairies; de concentrés de maïs, de féveroles issues de l’agriculture biologique, d’avoine et d’aliments complémentaires pour les chèvres laitières issus de l’agriculture biologique. Philippe et Marie sont très attentifs à la qualité des aliments pour assurer la bonne santé et la productivité des chèvres. Quantité : 2,5 kg de foin par jour / chèvre 27

Les céréales proviennent des agriculteurs voisins. Les aliments biologiques sont livrés et viennent d’un grossiste du Loir et Cher. Deux types de rations sont donnés : -

Ration d’hiver : l’ensemble du troupeau reste dans la chèvrerie et reçoit du foin à volonté lors de la phase d’entretien, soit de luzerne, soit de trèfles soit de graminées. N’étant pas autonome, il doit en acheter des stocks selon les années, environ 1/3 du foin total. Les concentrés sont donnés un mois avant les mises bas afin de varier leur alimentation, démarrer la production de lait, donner des « forces ». Des minéraux sont mélangés dans le concentré mais aussi des pierres de sel pour l’autorégulation en sel des chèvres renouvelées tous les deux mois environ.

-

Ration d’été : la mise à l’herbe se fait entre le 1er et le 15 juillet. L’exploitant pratique le pâturage tournant avec une périodicité de quatre semaines environ. Puis, du concentré est donné pendant la traite. La parcelle en jachère du voisin fait partie de la rotation et permet de diversifier l’alimentation des chèvres. Des problèmes d’alimentation apparaissent lors des saisons sèches. Philippe et Marie

sont obligés d’acheter du foin à l’extérieur ce qui a un coût important. Une partie de l’alimentation est biologique et permet d’offrir une alimentation saine et sans pesticides. Par contre, les Lelong ont des difficultés à trouver du maïs bio dans la région, ainsi que certains foins bios. Depuis septembre 2008, le fournisseur des féveroles a changé car le prix était resté inchangé malgré la baisse du cours des céréales, Philippe a fini par trouver un autre céréalier qui lui proposait des féveroles moins chères et BIO.  Protection sanitaire En règle générale la protection sanitaire est réalisée par Marie, avec l’aide du vétérinaire si besoin. Protection sanitaire obligatoire : prophylaxie pour la brucellose (Contrôle de la DSV) Protection sanitaire volontaire : analyses coprologiques, une par an, avec recherche de strongles intestinaux et strongles pulmonaires. Ces analyses sont soit envoyées au vétérinaire soit envoyées à l’alliance pastorale. -

pour les mises bas : apport en vitamine AD3E, Hépato protecteur à base de plante.

-

pour les chevrettes : sevrage anticoccidien

-

pour les chèvres : une fois par mois, pendant 5 jours, hépato protecteur à base de plantes ; une fois par mois, pendant 5 jours un complexe de plantes en prévention du 28

parasitisme ; apport en vitamine, pendant 3 semaines avant les saillies ; en novembre, un apport en vitamines au moment du déparasitage interne avec un produit chimique (Ivernectine). -

pour les boucs : apport en vitamine, pendant 3 semaines avant les saillies. En novembre, un apport en vitamines au moment du déparasitage interne avec un produit chimique (Ivernectine).

Si besoin des traitements curatifs en homéopathique, naturopathie ou même allopathie sont pratiqués. La taille des onglons est faite par Philipe deux fois par an. Le troupeau connaît peu de problèmes de santé bénins. Cependant, depuis 1989, le virus du CAEV ou arthrite encéphalite caprine a été détecté au sein du troupeau. C’est une maladie virale de la chèvre entraînant une encéphalite chez les animaux de moins de 4 mois et, chez les animaux plus âgés, des arthrites, des mammites et plus rarement, des pneumonies chroniques. Le virus de l’arthrite-encéphalite caprine appartient à la même famille que celui du virus de l'immunodéficience chez l’humain (VIH) qui entraîne le SIDA. L'infection par le CAEV persiste tout au long de la vie de l'animal. Celui-ci est incapable d'éliminer le virus, qui s'intègre dans les cellules de son système immunitaire. Principaux symptômes et conséquences de l’infection Les arthrites atteignent surtout le carpe et se manifestent par l’apparition d’une boiterie progressive accompagnée d’un gonflement articulaire et d’une arthrite chronique. Au fur et à mesure du temps, les boitements s'aggravent et paralysent l'animal. D’ailleurs on donne souvent le nom de « gros genoux », au virus du CAEV. Les inflammations des mamelles ou les mammites apparaissent sous deux formes : une forme aiguë principalement chez les primipares qui apparaît au bout de quelques jours voire quelques semaines ; une forme chronique avec durcissement de la mamelle. Ces mammites ne modifient pas l’apparence du lait mais entraînent une baisse de la lactation (principalement un déséquilibre des mamelles). Transmission du CAEV La contamination des chevreaux ne s’effectue pas in utero lors de la naissance mais par le léchage, l’ingestion de lait et de colostrum contenant le virus. Les adultes s’infectent entre eux lors de la traite par les manchons trayeurs contaminés et par contact avec le sang infecté (blessure). Ainsi, tout le troupeau est rapidement contaminé.

29

Protocoles d’assainissement Il faut savoir qu’aucun traitement spécifique n’existe pour soigner cette maladie. Cependant il existe depuis 1994 un programme de lutte officiel en France. Il est basé sur 5 protocoles différents adaptés au taux d’infection initial du troupeau et qui sont présentés dans le tableau ci-dessous : Protocole

I

Niveau de contaminat ion du troupeau

II

III

IV

plus de 10 % de l'effectif

V

moins de 10 Absence de % contaminati de l’effectif on

Programm Maîtrise Assainissem Assainissem Assainissem Maintien de e de ent par ent par ent par la de lutte l'apparitio diminution reconstitutio élimination qualification n des de la n d'un des infectés signes contaminati troupeau cliniques on Maître d'Oeuvre

Professionnels (GDS)

Etat (DDSV) : Contrôle Sanitaire Officiel

Aucune

Présumé indemne puis Officielleme nt indemne

Qualificatio n

Source : Groupement de défense sanitaire du Rhône-Alpes. www.gds38. asso.fr

Au vu de ce tableau, le troupeau des Lelong répond aux protocoles I, II et III car plus de 10% de l’effectif est contaminé par le virus. Les pertes de lactation et la réforme anticipée des animaux malades sont inévitables. Elles entraînent de graves conséquences économiques pour les élevages. Le seul moyen radical de vaincre ce virus serait d’éradiquer le troupeau.

Forces et faiblesses du système de production animal POINTS FORTS -

Bien être animal

POINTS FAIBLES -

Virus du CAEV

-

Quota laitier en baisse

30

III.2.2.La production végétale Toutes les prairies sont naturelles. Le système fourrager est sans engrais azotés, grâce aux légumineuses qui fixent l'azote de l'air sur leurs racines. Les prairies reçoivent 10 tonnes de fumier à l'hectare et pas un seul gramme d'engrais azoté. Le Ray Gras permet une pousse rapide de la prairie et offre une bonne récolte dès la première année. La dactyle, la fétuque et la fléole permettent un mélange varié afin qu'une d'entre elles se développe convenablement et enfin le trèfle fixe l'azote. De plus, la mise à l'herbe permet d’enrichir la ration par la variété et la multiplicité des herbes pâturées. Itinéraire de la nouvelle prairie : 1 h 66 Culture précédente

Blé (ancien propriétaire de la parcelle)

Préparation du sol

Un passage de dent (chiseul) : 79,68 €

Variété

Ray Gras Anglais 20 kg Dactyl 10 kg Fétuque des prés 5 kg Fléole 5 kg Trèfle violet 5 kg Trèfle blanc 5 kg

Semis

Fumure

30 kg/ ha : 96,28 €

Compost : 10 tonnes/ha

Politique de désherbage et traitements

Aucune

Récolte

Mai Juin

Rendements Destination de la récolte

MS 6 à 9 t/ha Autoconsommation

Forces et faiblesses du système de production fourragère -

POINTS FORTS entraide sur les chantiers

-

POINTS FAIBLES prairies vieillissantes

-

charge culturale peu couteuse

-

rendement parfois insuffisant : lié au climat et au manque d’intrant

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III.2.3. Activités de transformation et de commercialisation

 La transformation La fabrication des fromages de chèvre se fait en 5 grandes étapes : le caillage du lait, le moulage du caillé, l’égouttage, le salage, et l’affinage. 1. Le caillage du lait Après la collecte, le lait de chèvre peut être utilisé cru ou pasteurisé, c'est-à-dire chauffé pendant 30 secondes à 74°C. Le lait est ensuite additionné de ferments lactiques, utilisés depuis toujours pour fabriquer fromages et yaourts. Pour permettre la lente coagulation du lait ( pendant 24 heures,) on y ajoute également un peu de présure. Le caillé solide est constitué de caséines (grosses molécules de protéines de lait) et de matières grasses. Le « petit lait » ou sérum s’écoule spontanément. Une petite partie seulement est réutilisée lors de l’emprésurage. 2. Le moulage du caillé La forme du fromage dépend du moule utilisé. C’est à ce stade que l’aspect final du fromage se décide. Traditionnellement effectué à la louche, mais aussi aujourd’hui de façon mécanique, le moulage s’effectue souvent dans de petits récipients perforés aux formes diverses, les faisselles. 3. L’égouttage du fromage Cette étape, qui dure environ 24h, joue un rôle très important, notamment dans la qualité de conservation du fromage. L’égouttage permet d’évacuer le reste du « petit lait » contenu dans le caillé et s’effectue dans un lieu tempéré et sec. 4. Le salage Habituellement, le sel est déposé « à la volée » sur les fromages moulés. Essentiel pour relever le goût du chèvre, le sel empêche la prolifération de micro-organismes. Après le moulage, les fromages peuvent également être saupoudrés d’une fine poudre de cendres de charbon de bois, issue le plus souvent du chêne. 5. L’affinage L’affinage s’effectue sur des clayettes disposées dans une pièce fraîche dont la température est maintenue à 10/11°C. Cette cave ou réserve bien ventilée, avec 80% d’humidité, est appelée le hâloir. Les fromages sont alors régulièrement retournés à la main. Le caillé devient peu à peu une pâte qui, en fonction des flores d’affinage utilisées, se recouvre d’une fine croute de couleur blanche, jaune ou brune. L’air ambiant dans le hâloir a une influence non négligeable sur la saveur des fromages. Le fromager ou l’affineur apprécie leur maturation au toucher, au coup d’œil, à l’odorat et au goût.

32

 La Commercialisation La commercialisation des fromages se fait désormais selon trois réseaux de distribution. Auparavant, la vente se faisait sur les marchés et à domicile. Au fil des années, avec l’agrandissement de leur clientèle, Philippe et Marie ont du changer leur mode de commercialisation afin d’éviter que les visites des clients à domicile ne perturbent trop leur travail et leur vie familiale. Ils ont donc décidé de mettre en place des tournées afin de satisfaire la demande des clients les plus proches. 1. La vente sur les marchés est le principal moyen de distribution. Il représente 70% de leur chiffre d’affaire. De mi-février à mi-septembre, Philippe vend ses fromages sur le marché de Nouzilly le samedi, puis sur le marché de Langennerie le dimanche. Ces deux marchés sont situés à moins de 10 km,à une position stratégique, de part et d’autre de l’exploitation. Ce sont de petits marchés locaux composés de 3 stands mais qui permettent à Philippe de vendre sa production entière. Ceci s’explique notamment par l’attachement culturel de la population locale au fromage de chèvre, mais aussi du renom de l’AOC Sainte Maure. Ainsi, Philippe et Marie n’ont pas de difficultés à écouler leur production de fromages sur les marchés. Au contraire, depuis deux ans, ils ont du mal à satisfaire toute la demande d’une part, à cause du développement de leur clientèle et d’autre part, à cause de la diminution de leur production. La vente sur les marchés les oblige à organiser leur travail différemment le samedi et le dimanche. En effet, Philippe doit effectuer le travail dans la fromagerie avant de partir au marché entre 8h30 et 9h . Ceci l’oblige à se lever plus tôt. Même si le rythme de travail est un peu contraignant, Philippe apprécie les marchés pour le contact qu’il crée avec la clientèle. 2. Le deuxième mode de commercialisation se fait à domicile. Les Lelong ont toujours utilisé ce type de vente. Une partie de la clientèle vient directement à la ferme, en effet beaucoup de leurs clients aiment venir chercher leurs fromages au sein de l’exploitation,. Durant la période des mises bas tout particulièrement, les gens viennent en famille acheter les fromages et en profitent pour visiter l’exploitation et montrer à leurs enfants les chevreaux. 3. Les tournées : deux fois par semaine Marie effectue des tournées aux alentours du village. Cela concerne principalement les personnes âgées et les proches. Ces tournées sont très appréciées par leur clientèle. Les tournées ne sont pas très rentables, juste quelques clients par ci par là. 33

 Contrôle sanitaire Tous les mois une analyse de lait est faite et envoyée au laboratoire de Touraine, afin de s’assurer qu’aucune bactérie n’est présente dans leurs fromages. En supplément, les exploitants effectuent, deux fois par an des autos-contrôle plus poussés : • fromages frais : recherche de staphylocoques Aureus. • fromages affinés : recherche de salmonelle et de listeria monocytogènes. • prélèvement de surface (plan de travail) : recherche les antéro bactéries, tel que la « Escherichia coli ». POINTS FORTS −



POINTS FAIBLES

Proximité des marchés, ce qui limite les −

Tournées de petites tailles, perte de

frais de déplacements.

temps

Fortes

affluences

sur

les

marchés, −

premier poste de vente.

Clientèle à la maison tous les jours de la semaine, pas de répit.

III.2.4.Les services De temps à autre, l’école du village fait venir une classe de primaire, ils reçoivent aussi des jeunes venus d’un centre de loisir, cela équivaut aux fermes pédagogiques. Ils le font gracieusement, en effet ils ne reçoivent aucune rémunération financière en contre partie.

34

IV.

ANALYSE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE

IV.1. Analyse économique IV.1.1. La comptabilité de trésorerie La comptabilité « de trésorerie » consiste à enregistrer les recettes au moment de leur encaissement et les dépenses au moment de leur paiement. En effet, les Lelongs ont choisit ce mode de comptabilité, qui est le plus approprié, par rapport à leur exploitation. Ils sont sous le régime du forfait, en effet les exploitants dont la moyenne des recettes calculées sur les deux années précédentes n'excède pas 76 300 € TTC sont soumis au régime fiscal du " forfait ". Ils peuvent alors tenir une simple comptabilité de trésorerie qui enregistrera les recettes effectivement perçues et les dépenses réellement payées et sont dispensés d'établir annuellement un bilan et un compte de résultat. Leurs obligations comptables sont ainsi limitées à la tenue d'un livre journal des recettes mentionnant le détail des recettes perçues dans l'année (sommes perçues, date, forme de versement) et l'identité des clients. Compte tenu de la taille de l’exploitation, elle n’a pas besoin de disposer d’une comptabilité d’engagement. IV.1.2. La marge brute de l’atelier caprin Selon les normes du secteur, en élevage fromager, la marge brute représente au moins 72% du produit de l’atelier. En 2008 la marge brute s’élevait à 79% du produit : PRODUITS

CHARGES OPERATIONNELLES

Fromages de chèvre Chevreaux Autres produits (primes)

38 582 Charges alimentaires 290 Achat aliment (concentrés et minéraux) 704 Frais d’élevage

Total produits

Charges SFP (engrais) Frais vétérinaire Transformation Présure, ferment, eau électricité et commercialisation 39 576 Total charges

Marge brute de l'atelier caprin Marge brute / chèvre (42)

5 269 479 59 346 2 089 8 242 31 334 746

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La marge brute est un critère essentiel pour l’analyse des résultats de l’atelier. Il traduit la position qu’occupe l’exploitation entre le marché des produits finis (clients) et le marché des matières premières (fournisseurs). Ainsi la marge brute élevée dégagée par l'atelier traduit la maitrise de ses coûts d'achat de marchandise et de fixation de son prix. Pour maximiser cette marge diverses stratégies sont possibles que nous verrons plus loin dans le projet comme la maximisation du produit ou la réduction des charges. Dans notre cas, la marge est surtout liée aux charges et notamment au coût de l’alimentation du troupeau. L’intégralité du lait produit est transformée en fromage et possède donc une valeur ajoutée importante. De plus, l’exploitation n’est pas dépendante du cours du lait ce qui confirme le fait que la marge est avant tout conditionnée par les charges.

IV.1.3. Analyse des charges opérationnelles Le coût alimentaire représente à lui seul la moitié des charges opérationnelles. Les achats de concentrés constituent l’essentiel des charges alimentaires soit plus de 70 % d’entre elles. Cependant, on remarque que la part des aliments dans les dépenses a augmenté depuis 2005 avec l’augmentation du prix des céréales. On aurait pu s’attendre à une baisse significative sur l’exercice précédent avec la chute des cours céréaliers, mais les agriculteurs ont maintenu leurs prix et les négociants qui vendent les granulés ont subi une hausse de leurs charges, notamment de gasoil, ce qui n’a pas permis une baisse des prix. Les charges de la surface fourragère sont quant à elles très faibles, car très peu d’intrants sont mis en terre. Toutefois, les charges peuvent être augmentées occasionnellement par l’achat important de fourrages, lors des mauvaises années dû aux sécheresses. Le second poste le plus important des charges opérationnelles concerne les charges de transformation (ferment, présure, eau, énergie, petits matériels) et les charges de commercialisation (déplacement, emballages, étiquettes). Ce poste de charge est relativement fixe d’une année sur l’autre, au alentour de 2000 euros. IV.1.4. Analyse des charges de structure Les charges de structure représentent en moyenne 15% du produit de l’exploitation excepté en 2007 où elles ont largement augmenté. Ce pourcentage de charges est très faible. En effet la moyenne du secteur indique des charges à hauteur de 45% du produit brut. Ceci s’explique à l’absence de charges liées à l’investissement.

36

Les cotisations sociales représentent les charges de structure les plus importantes de l’exploitation, soit en moyenne plus d’un quart des charges totales. Ces dernières années elles sont stabilisées aux alentours de 25%. Le poste mécanisation s’avère être le troisième poste de dépenses, soit 10% en 2008. Il peut vite représenter une charge importante dès lors que des pannes se produisent ou que le matériel doit être renouvelé. Par exemple, en 2007 les Lelong ont du acheter un nouveau camion frigorifique ce qui a engendré des charges importantes cette année là (4 500 euros). En 2008, le poste matériel atteint seulement 1 000 euros. Néanmoins, le poste matériel est facilement optimisé, en effet il n’a pas besoin d’un parc matériel de haute performance. De plus, l’entraide fonctionne plutôt bien avec l’un de ses voisins. Pour autant, les Petits Champs et son voisin sont des éleveurs isolés dans une zone céréalière. Le reste des charges de structure ne dépassent pas 10% et sont de nature variée : eau, électricité, carburant, impôts, assurance. Elles sont stables au fil des années. Le faible montant des charges de structures est du aussi en partie à l’absence de charges salariales.

Tableau des charges de structures Carburant lubrifiant Entretien réparation Achat camion Total mécanisation Fermages et taxes foncières Cotisations sociales Assurances TOTAL

2006 274 51 95

2007 32

2008 463 615

420

358 4500 4890

1078

515 3348 954 5237

793 3373 932 9988

818 3551 976 6423

37

IV.1.5. La rentabilité économique de l’exploitation COMPTE DE RESULTAT 2008 Charges Charges d'exploitation Achats d'approvisionnements

Produits Produits d'exploitation Vente de produits transformés

9 068 38 582

Impôts, taxes et versements assimilés Charges externes Services extérieurs (assurrances) Autres services extérieurs (PTT) Charges sociales RESULTAT D'EXPLOITATION RESULTAT D'EXERCICE (BENEFICE)

290

Fromages Vente de produits animaux Chevreaux

704

Indemnités et subvention d'exploitation Prime à l'herbe

818 976 250 3 551 14 663

39 576

24 913

IV.1.6. Le revenu Le revenu est composé de la différence entre les dépenses et les recettes. Les recettes dépendent essentiellement de la vente des fromages (97%), des primes (2%) et enfin de la vente des chevreaux (1%). De plus, M. et Mme Lelong ont perçu des aides sociales jusqu’en 2007 car ils avaient deux enfants à charge. Ces allocations familiales pouvaient représenter jusqu’à 10% du produit suivant les années.

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Depuis 1994, le salaire mensuel net dégagé pour le couple a augmenté. Toutefois, on peut repérer des périodes où leur salaire a baissé : en 1995 ; en 2007. En 1994, l’exploitation enregistre une baisse de leur production de fromages. De plus, les salaires des deux années précédentes étaient plus importants du fait de la vente de matériel. Une baisse des ventes explique aussi la diminution de leur salaire moyen en 2000. En revanche, en 2007 on assiste à une perte de salaire importante qui s’explique par l’achat d’un camion frigorifique. On peut dire que l’évolution du salaire moyen mensuel varie beaucoup en fonction de leurs ventes et de leurs charges. Il est adapté chaque année. Malgré quelques baisses, on remarque une forte augmentation de leur salaire depuis 2002, qui est du au passage à l’euro. Les fromages sont passés de 11 Francs à 1,80 €, soit 11,80 Francs. Cette augmentation du prix de vente a su compenser la baisse de leur production laitière (2003). Ces deux années restent exceptionnelles puisqu’ils parviennent à presque 40 000 euros de recette dans l’année. Ils n’ont pas profité de cette augmentation pour investir dans leur exploitation mais ont préféré garder leur mode de fonctionnement actuel. La dernière augmentation du prix de vente date de l’année dernière les fromages sont passées à 1,90€. Cette hausse compense de nouveau la baisse de leur production. Ainsi la stratégie était de compenser un effet volume négatif par un effet prix. Calcul de l’EBE

Marge brute de l'atelier caprin Total charges de structures EBE

2006

2007

2008

29790

28142

29576

5237

9988

6423

24553

18154

23153

L'EBE est égal au résultat d'exploitation car il n'y a ni de dotation aux amortissements ni de provision propre d'une comptabilité d'engagement et non de trésorerie. Par ailleurs, il n’y a pas de notion de résultat financier car aucun emprunt n’est en cours actuellement.  Quelle est la rentabilité économique de l’exploitation ? Résultat d’exploitation/Actif économique (= BFR + actif immobilisé). Comme l’exploitation n’a pas les éléments d’actifs (immobilisations corporelles, incorporelles ou financières), il est impossible d’évaluer la rentabilité économique au sens propre du terme. Cependant, l’exploitation se caractérise par une rentabilité économique assez importante car les

39

exploitants n’ont pas d’annuités, leurs prélèvements privés sont faibles et raisonnés en fonction de leur mode de vie. Au final, les charges opérationnelles sont importantes. Leurs principales charges correspondent à l’alimentation des animaux qui dépend essentiellement des aléas climatiques qui leur permettent ou non de satisfaire aux besoins alimentaires de leur troupeau. L’ajustement de ces charges ne peut pas se faire sur les aliments. Les résultats économiques de l’exploitation étudiée sont plutôt cohérents du fait de leur mode atypique de fonctionnement économique et de production. Même si l’efficacité économique pourrait être améliorée, la cohérence du système permet aux Lelong de conserver une certaine marge de manœuvre afin de pallier aux aléas qui peuvent survenir.

IV.2.

Analyse financière Dans ce type de comptabilité on considère que la capacité d’autofinancement correspond au résultat net. Bien entendu, un retraitement sur ce résultat est à effectuer. Les prélèvements sur l’année sont en moyenne à hauteur de 1 700 € par mois. Résultat net 24 913 €

Annuités 0€

Prélèvements privés

Marge de sécurité 4 513 €

20 400 €

La situation financière de l’exploitation, se fait bien souvent par le calcul et l’analyse des ratios du bilan. Cependant, les éléments d’actifs étant inexistant il est impossible pour moi de l’évaluer précisément Toujours est-il, la situation financière de l’exploitation a toujours été saine depuis trente ans. L’incendie de leur maison a eu pour effet « positif » l’obtention d’une somme d’argent importante liée à l’assurance. Cette somme a permis non seulement d’investir dans la

40

reconstruction de leur maison, mais aussi d’investir une partie dans leur exploitation agricole et ainsi de répartir les investissements sur le long terme. Et ce, d’autant plus qu’ils n’ont plus besoin de reconstruire une maison pour une famille de quatre personnes étant donné que leurs filles ne vivent plus chez eux. Ce qui leur laisse une marge de manœuvre financière intéressante.

IV.2.1. Le chiffre d’affaire

41

V.CONCLUSION DIAGNOSTIC GLOBAL ATOUTS •

Matériels

Matériel en propriété : disponibilité



CONTRAINTES



Gros œuvres : ETA, bonne

Matériel vieillissant le plus souvent : quelques panne. •

entente. •

Entraide pour le foin



Chèvrerie sur le lieu d’habitation



Bâtiments

Pas de mauvaise odeur :



Stockage des fourrages distant •

bonne aération des bâtiments d’élevage •

bâtiments suffisant aux orientations choisies • Entraide



Main d’œuvre

Bonne organisation des tâches qui permet un gain de •

temps au niveau du travail •

Temps de travail annuel maitrisé

Troupeau



Valeur génétique intéressante





Virus du CAEV

Une partie de l’exploitation est en fermage

Foncier

• •

Parcellaires regroupés

Terre ayant un bon potentiel agronomique

42

Environnement ATOUTS

CONTRAINTES

-

grand axes routiers

-

peu de ruisseau et sources abondantes

-

région touristique

-

sécheresse estivale

-

climat tempéré

-

peu de fourrages en été

-

température satisfaisante

-

pression foncière importante

-

bonne qualité des terres

-

Un seul site : facilite la surveillance des animaux

-

100 % des terres mécanisables

-

proximité grande ville (Tours)

-

forte entraide

43

S’organiser pour dégager du temps libre pour être en famille/amis et les travaux d’aménagement dans la maison suite à l’incendie.

A Répartir le travail pour gagner en efficacité/performan ce

B. Installation Philippe en 1980

B

Valoriser les produits

B. Vente sur marché

C Limiter l’utilisation des intrants

A. 1981 rejoint par son épouse

A. Saillies naturelles

A. F. Arrêt du libre service D. 1993 Achat tracteur d’occasion

Conserver un certain mode de travail manuel, en accord avec une définition particulière de la paysannerie, tout en améliorant leurs performances

Dégager un revenu suffisant pour les besoins de la famille

A. Chevrettes élevées sous la mère

D

E

Disposer d’un matériel suffisant et disponible sans trop investir financièrement

A, F. Installation salle de traite 1992

Réduire les coûts de mécanisation

F. 1982 déménagement s et location des « Petits Champs»

C. Transformatio n fromagères

A. Installation clôture

C. Assolement 100% prairie A. Pâturages tournants

D. Achat camionnette marché D. Récupération de matériel d’occasion

A. Croisières : 34 chèvres

D. 1990 achat des « Petits Champs »

Assurer le bienêtre des animaux

F Avoir des bâtiments fonctionnels et en bon état de surface

F. 1986 agrandisse ment de la chèvrerie

F. Parcs à boucs

F. 2007 autoconstruction agrandissement de l’appentis

45

PARTIE 2 : ETUDE DU PROJET

VI.

PROJET

VI.1. Problématique •

Afin de justifier le choix de ce projet, revenons sur les points clefs du diagnostic présenté précédemment. Les points faibles dépendent directement des pratiques de l’exploitant. Points faibles hiérarchisés du plus important au moins grave.

-

Troupeau touché par le virus du CAEV d’où une production laitière en baisse. Pérennité de l’exploitation difficile avec le virus.

-

Faible trésorerie.

-

Matériel vieillissant.

-

Prairies vieillissantes à renouveler.

-

Rendements des fourrages variables liés aux aléas climatiques

-

Pas d’optimisation de la surface des bâtiments (ex : les cornadis prenant plus de place car les chèvres ne sont pas écornés)

• Finalités de la famille -

S’organiser pour dégager du temps libre pour être en famille/amis et les travaux d’aménagement dans la maison suite à l’incendie.

-

Conserver un certain mode de travail manuel, en accord avec une définition particulière de la paysannerie, tout en améliorant leurs performances

-

dégager un revenu suffisant pour les besoins de la famille

-

assurer le bien-être des animaux

• Menaces et opportunités Menaces Augmentation des prix des céréales Transmission de l’exploitation impossible « mise au norme » couteuse.

Opportunités Fromages fermiers ayant le « vent en poupe », bons débouchés car changements dans les habitudes de consommation PAC en faveur des éleveurs Lait de chèvre recherché, dynamisme de la filière caprine qui a un fort potentiel

Problématique : Comment pérenniser l’exploitation afin de faciliter sa transmission ?

47

VI.2. Pistes possibles -

Augmentation de la SAU (location ou achat de terres)

-

Augmentation du troupeau avec deux possibilités : soit écorner tout le troupeau et donc plus de place pour mettre plus de chèvres dans les bâtiments ; soit construire agrandir le bâtiment existant.

-

Abattre le troupeau et le renouveler entièrement pour avoir un troupeau sain

-

Passage au bio. L’élevage de Philipe et Marie est un modèle extensif dont les pratiques agricoles sont

proches de celles de l’agriculture biologique. La conversion de l’exploitation des Lelong à l’agriculture biologique aurait pu être un projet ayant pour objectif principal l’augmentation du prix de vente des fromages grâce à l’acquisition du label bio. L’obtention du label bio aurait aussi permis aux Lelong d’obtenir des aides de l’Union européenne afin de mettre en place le changement. Pourtant, ce projet n’a pas été retenu principalement car l’agriculture biologique est déjà bien ancrée chez les Lelong. En effet, ce projet n’aurait pas entraîné de changement dans le travail des éleveurs, et peu dans l’alimentation des animaux. L’élevage de Philippe et Marie est déjà pratiquement bio et la conversion n’aurait pas apporté de plus value vraiment intéressante pour le futur de l’exploitation au vu des nombreux points faibles. De plus, il n’est pas sûr qu’ils puissent vendre leurs fromages plus chers vu leur clientèle. Enfin, nous disposons de faibles données économiques pour la mise en place de ce projet. Le passage au bio ne fait pas partie d’une de leurs finalités étant donné qu’ils travaillent déjà de cette façon. L’accès au foncier étant très difficile (peu de terres libérables, forte concurrence…) l’augmentation de la part cultivée n’est pas envisageable. Piste retenue En revanche, pour l’augmentation du troupeau, celle-ci reste possible et permettrait non seulement une meilleure rentabilité mais aussi une pérennité certaine, avec la possibilité de retransmettre l’exploitation. → Agrandissement du troupeau + agrandissement du bâtiment existant + aménagement de l’ancien bâtiment en salle de traite.

48

La modification de l’aménagement de la chèvrerie existante, sans pour autant agrandir, ne serait pas judicieuse. En effet les conditions de travail, seront plus contraignantes, du fait d’une surface restreinte même si les éleveurs décidaient d’écorner le troupeau.

VI.3. Mise en place du projet Etapes chronologiques : - Nécessite la demande d’un permis de construire → délai de 3 mois, ainsi que les demandes de subventions. Agrandissement du bâtiment existant (cf. annexe n°3) = 57,5 m2

-

Les recommandations minimales sont : Une surface aire paillé entre 1,50 et 2 m2, l’agrandissement permettra une surface d’environ 2,4 m2. Une longueur d’auge comprise entre 0,35 et 0,40m elle serait de 0,5m. Enfin, il est préférable d’avoir une largeur du couloir de distribution d’au moins 4 m afin de permettre le passage du tracteur -

Agrandissement de la fromagerie.

-

Déplacement du quai de traite, parc à boucs, salle à grains, stockage fourrage

-

La plupart des aménagements seront faites en auto-construction, ce qui permet de limiter les coûts de main d’œuvre.

-

Demande de financements auprès des banques et de la Chambre d’agriculture pour obtenir des aides.

-

Achat de chèvres, 20 supplémentaires. Acheter dans un élevage indemne de CAEVet d’un bouc pour la reproduction du nouveau troupeau. Coût : 200€/chèvre = 4 000€

-

Achat de petits matériels pour la fromagerie (faisselles, bacs, …). =

-

Dès la première année, une dizaine de chèvres seront reformées ; Le renouvellement sera fait sur le second lot qui est indemne de CAEV.

49

50

VI.4.

Financement du projet Terrassement

1 100

Fondation, maçonnerie

3 000

Kit (charpente, bardage, couverture, portes, visserie…)

7 500

Electricité

320

Adduction

350

Cornadis

300

Chèvres

4 000

Equipement fromagerie

200

Montant total de l’investissement

16 770

Subvention

6 708

Emprunts

10 062

Le projet est financé à 60% ou 50% par l’emprunt et à 40% ou 50% par les subventions provenant de divers acteurs : l’Etat et le Conseil Régional. Emprunts 15 000 € à 4% sur 12 ans Anuités de 131,33/mois Coût totale de l’emprunt = 3 911,52 € Subventions Plan de modernisation des bâtiments d’élevages

51

Le projet sur l’exploitation de Monsieur et Madame Lelong nous amène à la catégorie B, à savoir : les investissements des demandeurs non jeunes agriculteurs concernant le logement des bovins, ovins, caprins. Un projet relève de la catégorie « logement » dès lors qu’au moins 60% des coûts sont liés au logement. Sont éligibles les projets de construction d’un bâtiment neuf, d’extension ou de rénovation d’un bâtiment existant. Les investissements éligibles doivent contribuer à améliorer le niveau global des résultats d’exploitation.  Conditions d’obtention et montant de la subvention. Auto-construction : la main-d'œuvre est prise en compte dans le calcul de la subvention dans la limite de 50% du montant des matériaux nécessaires à ces travaux. Cependant, les travaux d'électricité, de couverture, de charpente ou qui concernent le poste de gestion des effluents ne sont pas pris en charge.

Éléments favorables

Éléments défavorables

Produits en plus - Marge brutes (746x20)= 14 920 € Charges en moins

Produits en moins Charges en plus - emprunts (131,33/mois)= 1 575,96 € -

cotisations MSA = 2 984 €

14 920 €

4 560 € Variations du résultat + 10 360 €

Ancien Résultat net 24 913 € Nouveau résultat net 35273 €

Prélèvements La marge brute de référence est celle de 2008.privés Annuités 1 576 €

22 000 €

Marge de sécurité 11 697 € 52

Augmentation des ventes fromages et de chevreaux Augmentation des frais d’alimentation et d’élevage. Pour autant, les prix des concentrés pourront être tirés vers le bas, grâce aux quantités d’achat plus importantes.

VI.5. Conséquences La mise en place du projet a des conséquences sur l’organisation du travail et la qualité de vie, dans divers domaines : Alimentation -

Les bottes rondes pourront être déroulées dans le couloir d’alimentation, la distribution du foin sera plus facile.

-

Il sera possible de curer toute la chèvrerie au tracteur

Salle de traite -

La désinfection du poste de traite après chaque passage du second lot indemne de CAEV sera nécessaire.

Générales -

La conservation d’un élevage à taille humaine est rendu possible par le maintien du nombre d’UTH. En contrepartie, la surcharge de travail engendré par l’augmentation du troupeau est certaine. Toutefois elle offre des avantages dans l’organisation des tâches et vient compenser cette surcharge.

Financières -

Très faible endettement de l’exploitation

-

Rentabilité améliorée.

Conséquences juridiques et fiscales -

Pas de changement, le tout est de ne pas dépasser un chiffre d’affaire, à hauteur de 73000€ pour rester sous le régime du forfait et de maintenir un troupeau inférieur à 80 chèvres afin de pour ne pas engendrer des mises aux normes trop importantes.

VI.6. Risques encourus Le risque majeur reste celui d’une contamination du second lot de chèvres par le virus du CAEV.

53

CONCLUSION Dans le cadre de l’étude de l’exploitation caprine de Monsieur et Madame Lelong, la réflexion s’est structurée autour de la dimension pérenne de l’exploitation, afin d’en faciliter la transmission. Dans cette optique, les solutions étudiées au cours du développement se sont focalisées sur l’extension du bâti au sein de l’exploitation des Lelong, notamment en envisageant l’agrandissement du bâtiment existant et aussi l’aménagement de l’ancienne salle de traite. En outre, une optimisation de la gestion du troupeau, par sa séparation en deux lots distincts ainsi que son agrandissement par l’achat de nouvelles bêtes, constitueraient des solutions concrètes à apporter à cette exploitation pour en assurer le caractère pérenne dans son avenir. Enfin ce projet convient parfaitement aux attentes des deux exploitants. Les résultats obtenus d’un point de vue technique sont satisfaisants, le troupeau ne pourrait en tirer que du bien être et cette étude permettrait aux exploitants de continuer la fabrication de produits du terroir et de qualité.

54

ANNEXES

Annexe 1 : Carte des AOC dans la région Centre

55

Annexe 2 : Contrôle laitier 2006 misebas

1 MILK

16.04

2 MUSCADE

26.01

3 NAÏADE

CONT 01

CONT 02

CONT 03

CONT 04

15-mars

17-mai

11-juil

12-sept

CONT 05

Nbre

LACTATION

ran g

11-nov jours

3,15

2,85

1,85

1,3

259

474

31

3,05

2,75

2,7

2,35

1,65

289

723

13

25.01

3,3

2,65

2,55

1,75

0,9

290

647

19

4 NOUGATINE

15.02

2,6

2,5

2,1

1,4

229

492

29

5 NUANCE

14.02

3,65

3,9

3,55

2,55

1,85

270

837

10

6 OMBRE

29.05

4,4

3,05

2,45

190

594

23

7 OPALE

24.01

3,75

4,15

180

711

15

8 PAPAYE

28.01

4,45

3,4

2,5

1,55

0,5

282

699

16

9 PEPITE

18.02

4,5

4,7

3,75

2,45

2,15

266

934

5

10 PIROUETTE

16.02

3,95

2,95

2,2

1,45

228

601

22

11 RASTA

16.02

4,95

4,65

3,3

2

0,8

268

842

9

12 ROSEE

17.02

4,5

5

4,25

2,75

1,25

267

948

4

13 SILOË

24.02

3,7

4,5

3,4

1,7

0,5

260

718

14

14 SPIRALE

20.02

3,5

4,3

3,85

3,3

1,7

264

879

6

15 SQUAW

21.02

3,4

4,45

3,9

1,8

1,05

263

767,96

12

16 TEQUILLA

24.02

4,2

5,1

4,75

3,75

3

260

1081,6

3

17 TZIGANE

16.02

3,2

3,3

2,85

2,25

228

661

18

18 UHLAN

15.02

4,45

3,3

2,15

0,75

0,5

257

573

24

19 USHUAÏA

29.01

3,75

3,7

3,3

2,6

1,8

285

864

7

20 UTOPIA

24.01

4,9

4,05

4,25

3,75

1,9

311

1172,47

2

21 UZNAM

22.04

2,8

3,05

2,3

1,6

203

495

28

3,6

3,2

3,55

2,2

1,65

285

809

11

22 VERDURETTE 30.01 23 VERVEINE

26.01

2,65

2,7

2,65

1,9

1,3

289

647

19

24 VITAMINE

27.01

4,45

4,4

4

2,45

2,35

338

1193

1

25 VOYAGE

25.01

3,1

3,75

3,25

2,45

1,6

300

849

8

26 VOYELLE

29.01

3,15

2,85

2,75

1,9

1,5

286

694,98

17

27 ABSINTHE

23.02

2,55

2,95

2,4

1,7

1,35

261

572

25

56

28 ACACIA

15.02

2,55

2,7

2,5

1,45

0,95

269

546

26

29 ALUNA

19.02

2,45

2,35

2,1

1,5

0,85

265

490

30

30 AQUARELLE

21.02

2,05

2,8

2,6

2,25

2,1

263

621

21

31

20.02

1,65

2,4

2,3

2

1,4

265

517

27

ARNICA

MULTIPARES: PRIMIPARES: TROUPEAU:

19907

/26

=

2745 /5 22652

/31

765 litres 549 litres

=

730 litres

57

Annexe 3 : Plan des bâtiments existants

58

BIBLIOGRAPHIE

Articles « Des indicateurs pour analyser les résultats de l'exploitation caprine », in L'Egide, n°23, juin 2001. http://www.crdc.fr/pdf_legide/indicateurs.pdf

Sites Internet Chambre régionale d'agriculture du Centre, www.centre.chambagri.fr Chambre d'agriculture d'Indre et Loire, www.indre-et-loire.chambagri.fr Centre de Ressources de Documentation Caprine, www.crdc.fr Groupements de défense sanitaire, www.gds38. asso.fr Direction Départementale de l’Agriculture et de la Foret d’Indre et Loire, www.ddaf37.agriculture.gouv.fr

59

LEXIQUE

Ha: hectare SAU: Surface Agricole Utile UTH: Unité de Travail Humain Q : quintaux Cv : chevaux AOC: Appellation d’Origine contrôlées DPU: Droits à Paiement Unique PAC: Politique Agricole Commune DSV: Direction des Services Vétérinaires PBC: Prime à la Brebis et à la Chèvre UGB: Unité de Gros Bétail ICHN: Indemnités Compensatoires de Handicaps Naturels PHAE: Prime Herbagère AgroEnvironnementale T: tonne MS: Matière Sèche EBE: Excédent Brut d’Exploitation BFR: Besoin en Fond de Roulement CAEV : Arthrite Encéphalite Caprine à Virus

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