Passerelle suspendue dans le vide Palabres secrets et reproches sourds Vous m’assourdissez de vos non-dits Maman pourquoi tu ne m’as pas tout dit Palabres muets mais lourds de regrets Vous jurez inutilement dans le vide, Maman pourquoi mes liens sont-ils détruits, Reproches lourds et longs détours Vous nous perdez dans un grand labyrinthe Maman pourquoi devant moi tu fuis Pauvre passerelle solitaire, perdue entre deux mondes Ta croissance semble interminable et ton ascension illimitée, Immense passerelle frêle, suspendue au milieu de nulle part Tu attends que les étoiles te guident Et leur reflet scintillant te rappelle des larmes refoulées. Et ce pont que tu formes entre deux êtres Ne serait-il pas en train de céder par le poids des palabres muets et d’un orgueil trop aigri ? Fine passerelle abandonnée, tu cherches la moindre ombre, Le plus discret rhizome poussant entre les planches, pour combler ce sentiment qui ne te quitte pas : L’espoir. Mais seras-tu un jour un passage obligé à la réconciliation ? Ou pourriras-tu, isolée et oubliée par deux mondes qui s’ignorent ? Malheureuse passerelle à l’avenir incertain, Tu tiens bon, suspendue seule dans le vide, à supporter une averse de larmes qui te traverse comme de longs sabres.