LE XIX SIECLE (1815-1914) : LA FRANCE DANS UNE EUROPE DOMINANTE Les progrès scientifiques, la révolution industrielle, les transformations sociales La construction de la République et les difficile progrès de la démocratie La France dans le monde Exposition universelle de 1889 et la tour Eiffel Pasteur et Marie Curie Victor Hugo Jules Ferry Loi interdisant le travail aux enfants de moins de 8 ans : 1841 Le suffrage universel : 1848 L’école laïque, gratuite et obligatoire : 1882
LA REVOLUTION INDUSTRIELLE Qu’est-ce que la révolution industrielle ? L’expression de « révolution industrielle » a été utilisée d’abord vers 1830 par des observateurs français pour essayer de définir la situation en Angleterre, autant transformée à leurs yeux par la machine à vapeur de Watt que notre pays par la révolution de 1789. Aujourd’hui, on parle aussi de « décollage », de « take-off » pour désigner un phénomène mondial, commencé au XVIII siècle en Angleterre et toujours en cours. La notion de système technique a été élaborée par les historiens et les économistes pour mettre en évidence l’interdépendance des procédés techniques (matériaux, énergie, force motrice) et de l’innovation constitutifs de la révolution industrielle. Trois systèmes se succèdent au XIX siècle : - Le système classique qui s’appuie sur l’énergie hydraulique et sue l’utilisation du bois - Le système moderne associant fer, charbon et vapeur, dont le chemin de fer est la principale illustration - Le système contemporain qui conjugue l’électricité, le moteur à explosion et la chimie organique (qui invente de nouveaux matériaux à partir des composés du carbone). La révolution industrielle, qui est accélération et non rupture, se définit par une croissance continue, entrecoupée de crises, et par une propension à innover. Elle entraîne la formation d’un nouveau mode de production et la mise en place d’une organisation scientifique du travail, le travail à la chaîne. La révolution industrielle, c’est le triomphe du capitalisme. C’est un système économique qui se caractérise par l’accumulation du capital (terres, argents) et c’est aussi le réinvestissement de ce capital (≠ thésaurisation). C’est aussi la libre concurrence entre les entreprises et la libre entreprise (libre choix du produit à commercialiser). C’est la recherche du profit.
Les conditions La révolution industrielle s’explique par la convergence de plusieurs facteurs permettant un phénomène de phénomène de décollage : - Progrès de l’agriculture : c’est un préalable à la révolution industrielle. On a besoin de moins de main-d’œuvre grâce au développement du machinisme. De plus, le niveau de vie s’améliorant, on peut acheter du textile et du matériel agricole d’où le dvpt du l’industrie textile et métallurgique. Suit alors une phase dite de consommation de masse dans les années 20 aux U.S.A., dans les années 60 en France - Percée technologique, développement du machinisme, accroissement rapide de la production. C’est l’ère de l’usine, de la fabrique. - Le chemin de fer est une révolution dans les transports : c’est un réel moteur de croissance. Par les commandes qu’il procure, il dynamise l’économie et met la révolution industrielle sur orbite. Il permet de transporter beaucoup +, beaucoup + vite et à beaucoup – cher. Il oblige les autres moyens de transport à se moderniser avant de chuter comme il se doit. Ainsi la batellerie traditionnelle disparaît. Cela prépare l’internationalisation de l’économie. Une nouvelle catégorie de travailleurs apparaît, les cheminots, dont l’effectif est multiplié par 10 entre 1830 et 1914. - Exode rural : on est obligé de quitter les campagnes (moins de travail + endettement), on est attiré par les villes - Poussée démographique liée au progrès de la médecine : chute de la mortalité, voir la transition démographique - Main d’œuvre nombreuse donc peu onéreuse : s’il y a eu décollage, c’est parce que la MO était abondante et pouvait être exploitée (surexploitée), c’est la page noire du décollage. - Main d’œuvre semi-qualifiée : elle a été formée par le domestic system, système de fabrication à domicile. A l’époque, on commandait de la laine à des tisserands pour filer et tisser les soirs d’hiver - Révolution bancaire : les banques se spécialisent en banques de dépôt, comme le Crédit Lyonnais créé en 1863, la Société Générale créée en 1864, et les prêts à l’industrie se généralisent. Attention, on prête s’il y a rapport et conjoncture économique favorable. - Application du pacte colonial : les colonies n’ont le droit de commercer qu’avec leur métropole. Le Canada, colonie française, devient une colonie anglaise en 1963. Les migrations vers l’étranger font qu’à certaines périodes la main d’œuvre est plus rare et la demande plus forte : augmentation des salaires ou progrès techniques La France et l’Europe L’Angleterre est le berceau de la révolution industrielle qui va en faire un pays dominant : - Progrès technique en tissage : « la navette volante » de J.Kay, elle revient automatiquement au bout du métier à tisser. - Progrès technique en filage surtout : « Spinning Jenny » d’Hargreaves, 8 broches fonctionnent en même temps puis 400 avec la « Water Jenny » ce qui multiplie les capacités de filage. - Progrès dans les sources d’énergie : Jusqu’au 18ième siècle : forces hydroliques, le vent, l’eau, le muscle Puis exploitation de la houille : le charbon de terre remplace le charbon de bois Début de l’utilisation du pétrole en 1859 Houille blanche : électricité dans les années 1820 Puddlage
Alors qu’en Angleterre, tout se crée, en France, l’appel du marché est beaucoup moins fort : -
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Il n’y a pas de classes moyennes : le peuple se divise entre riches et pauvres, voir les misérables. En France, il n’y a pas de pénurie de MO Jusqu’aux années 1850, les campagnes sont surchargées Les guerres n’arrangent rien surtout avec le blocus Angleterre-France avec lequel Napoléon empêche les produits anglais d’entrer. La France n’est pas compétitive. La mentalité des hommes du 18ième siècle font qu’ils ne sont pas entrepreneurs. Il n’y a pas d’esprit d’entreprise : il faut investir dans les terres, dans du solide. C’est le protectionnisme de guerre qui prime. Ensuite, les tentatives de libéralisation seront un échec car lorsque les frontières s’ouvrent, les produits français sont très en retard sur les produits anglais. Cela ne motive pas l’investissement qui équivaut au risque de se ruiner. A cette époque, les faillis sont déshonorés et privés du droit de vote. Aspects protoindustriels : Maintien des sources d’énergie traditionnelles. Il n’y a pas de pénurie de bois : les fourneaux travaillent encore au charbon de bois ; Retard dans les mines : il n’y a pas de percutage mécanique, pics à la main. Jusqu’à la fin du 18ième, on voit cohabiter le domestic system et le factory system. Le filage est industriel mais le tissage est encore à domicile. Même chose pour la métallurgie, Thiers est la ville de la coutellerie. IL y a dispersion dans la fabrication : certains forgent, d’autres gravent… Le chemin de fer connaît sa plus grande expansion sous le Second Empire : 1852-1870. Il favorise ma concentration industrielle dans les années 1860-1880.
La première révolution industrielle, celle du charbon, de la machine à vapeur, du chemin de fer et de la métallurgie, se situe entre 1840 et 1860. La deuxième révolution industrielle, celle de l’électricité et de l’automobile, concerne la période 1896-1913. Des industries nouvelles de pointe, telles l’industrie automobile et aéronautique ou l’industrie de l’aluminium, permettent à la France d’aborder le XXième siècle avec une économie équilibrée. Pour ce qui est de l’Allemagne, le dvpt éco est beaucoup plus impétieux : - Elle est désavantagée par sa division (39 états). Il faut attendre 1833 pour l’union douanière. - Elle va commencer sa révolution industrielle par le charbon et l’acier sautant le textile. - L’industrie se concentre très vite, union en cartel et konzern, concentration du capital - Première puissance d’Europe aps l’Angleterre à la fin du 19ième siècle. Les USA profite du capital technique de l’Angleterre : - Migrants qualifiés - MO rare - Les patrons doivent choisir entre augmenter les salaire et faire des progrès techniques : ère de dévpt technique rapide dans les années 1840 - A la fin du 19ième siècle, c’est l’économie de championnat avec Rooselvelt. Suivront ensuite le sud de la Belgique, le nord de l’Italie, l’Autriche, la Tchécoslovaquie, la Russie étant un cas particulier.
L’industrialisation du Japon est le résultat d’une décision politique, c’est l’ère du Medji : - Sur-exploitation du monde agricole par une lourde fiscalité et de lourdes redevances pour les grands seigneurs qui vont se muer en classe capitaliste - Sur-exploitation industrielle d’une MO abondante - Exploitation très précoce du capital : grâce aux impôts, les entreprises mises en route par l’état sons confiées à de grandes familles (trust familial : Zaï batsu). Nouvelle géographie française Il y a une sélection très nette. Jusqu’au 18ième, toutes les régions industrielles ne vont pas se développer. Au 19ième siècle : Pour la sidérurgie : Le Nord, Le Creusot et, St Etienne Pour le textile : Rouen, Lille, Roubaix et Mulhouse. Le Midi est très vite en désindustrialisation. La ligne Caen-Monpellier : sépare la France : France du Nord et de l’Est Fortement industrialisée Urbanisée
France de l’Ouest et du Sud-Ouest Rurale Moins dynamique Moins équipée économiquement
Aujourd’hui, la Bretagne est à la pointe. Les conséquences socio-culturelles Le mode de vie évolue. Les entrepreneurs vont voir leurs clients, les scientifiques se réunissent en congrès, les premiers touristes se rendent dans les stations thermales et balnéaires. Le nombre de voyageurs augmente très rapidement : il passe en France de 9 millions en 1845 à 250 millions en 1885. De nouvelles formes de commercialisation se développent. Les grands magasins, dont le Bon Marché fondé à Paris en 1852 reste le symbole, apparaissent ainsi que la vent par catalogues qui constitue une concurrence redoutable pour les boutiques et le colportage. Le chemin de fer modifie le tissu urbain avec l’apparition près des gares de nouveaux quartiers actifs et très peuplés. L’avènement de l’âge industriel bouleverse la société française en développant la classe ouvrière et en renforçant le pouvoir de la bourgeoisie par l’apport des classes moyennes. Le XIX siècle voit également une démocratisation de la culture grâce au développement de la presse, à l’instauration de l’instruction obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans, à la mise au service du grand public d’une culture centrée sur la construction de la nation autour de l’héritage de 1789. Enfin, le XIX siècle est riche en courants artistiques et Paris apparaît comme la capitale mondiale de l’art. La révolution romantique domine la première moitié de ce siècle. D’abord élitiste, le romantisme épouse la cause du peuple après 1830 (cf. La liberté guidant le peuple de Delacroix). Dans la seconde moitié du siècle, d’autres courants artistiques se succèdent : le réalisme (Courbet), L’impressionnisme (Manet, Renoir, Degas, Monet…) et le cubisme (Picasso, Braque) à l’orée du XX siècle