Imam

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L’Imâm ‘Abdil ‘Azeez bin ‘Abdillah bin Baaz (1330-1420H) 7 avril 2005 Sounna SON NOM ET ORIGINE Il était le noble et le savant exemplaire, ‘Abdul ‘Azeez bin ‘Abdillah bin ‘AbdirRahman bin Muhammad bin ‘Abdillah Aali Baaz, Qu’ ALLAH lui accorde Sa miséricorde. Les Baaz était une famille profondément ancrée dans la science, le commerce et l’agriculture. Ils étaient connus pour leurs valeurs et leurs caractères. Shaikh Sulayman bin Hamdann, Qu’ ALLAH lui accorde Sa miséricorde, écrit dans son livre sur la biographie des savants hanbalites : « Leur origine est de Médine, puis l’un de leurs ancêtres se déplaça à Dur’eeyah ». SA NAISSANCE ET SA JEUNESSE Il est né à Riyadh, la capitale du Najd, le 12 de Dhul Hijjah en 1330 de l’hégire. C’est là qu’il passa son enfance, son adolescence et ses premières années de l’âge adulte. L’imaam Ibn Baaz grandit dans un environnement favorable à la science, puisque Riyadh à cette époque, comptait beaucoup de savants et d’imaam. C’était également un lieu de sécurité et de paix depuis que le roi ‘Abdul ‘Azeez la reconquit et y établit la justice basée sur les lois de l’Islam. Ceci eut lieu après que Ryadh eut été un endroit de désordre incessant et d’instabilité. L’Imaam Ibn Baaz débuta par l’apprentissage du Coran comme à l’habitude des salafs qui mémorisaient le Qur’an avant d’aborder les autres sciences. Il apprit donc le Qur’an par cœur et ce avant l’âge de la puberté. Puis il étudia auprès des savants de sa région. IL est très important de noter que sa mère, Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde, à joué un grand rôle dans son cheminement vers la science, puisqu’elle était celle qui l’encourageait constamment et le poussait à acquérir la science, comme il le précise vers la fin de l’une de ses conférences « Mon voyage avec les écrivains » , dans laquelle il évoque des moments de sa vie. L’ Imaam Ibn Baaz possédait encore la vue pendant la première partie de sa vie. Mais par la sagesse infinie d’ALLAH, Sa volonté fut que la vue de l’Imaam s’affaiblit en raison d’une maladie de l’œil en 1346 de l’Hégire, ce qui entraîna la perte totale de sa vue en l’an 1350H, et ce peu de temps avant avoir atteint l’âge de 20 ans. Cependant cela ne l’empêcha pas de persévérer et de s’appliquer dans la recherche de la science, qu’il poursuivit et dans laquelle il excella. De manière assez surprenante, sa cécité fut pour l’Imaam Ibn Baaz un vecteur de bienfaits, puisqu’il fut capable d’en tirer plusieurs avantages au nombre desquels nous pouvons en citer au moins quatre : 1. La récompense d’ALLAH L’ Imaam AL bukhari à rapporté dans son sahih, un hadith qudsee : D’ après ‘Amr l’affranchi d’al Muttalib, qui se réfère à Anas ben Malik, le Messager d’ ALLAH dit : « ALLAH a dit : « Lorsque J’éprouve un de Mes serviteurs par la perte de ses deux choses qu’il aime et qu’il se résigne, Je lui donnerai en échange le Paradis. » Anas : Le Prophète voulait parler des deux yeux. N° 5653 2. Une bonne mémorisation L’Imaam Ibn Baaz était le Haafidh (mémorisateur) de cette époque quant à la science du Hadeeth. Si on le questionnait sur un hadith qui se trouve dans les 6 Recueils de Hadeeths ou d’autres recueils comme le Musnad de l’Imaam Ahmad, on se rendait compte qu’il connaissait parfaitement les chaînes de transmission du hadith mot pour mot, les dires du savant sur le hadith, les narrateurs et son explication. 3. Absence d’intérêt pour les biens matériels L’Imaam Ibn Baaz délaissait les plaisirs de ce bas monde, adoptant un mode vie plein d’humilité et faisant abstraction des biens matériels. 4. Une grande détermination La perte de la vue a rendu l’Imaam Ibn Baaz plus déterminé et persévérant dans sa recherche d’acquisition de la science au point de devenir l’un des plus grands savants, connu à travers le monde entier. En effet ALLAH lui remplaça la lumière de ses yeux par la lumière du cœur, l’amour pour la science et l’attachement à la Sunnah du Prophète. SES PROFESSEURS Après avoir mémorisé le Quran, l’Imaam Ibn Baaz, Qu’ALLAH lui accorde Sa miséricorde, il étudia les autres sciences islamiques auprès de plusieurs savants de Riyhad, dont les plus éminents furent : • Shaikh Muhammad bin ‘Abdil Lateef Aali Sheikh, l’arrière- arrière petit fils de l’imaam Muhammad bin ‘Abdil Wahab

• Shaikh Salih bin ‘Abdil ‘Azeez Aali Sheikh, l’arrière-arrière petit fils de l’imaam Muhammad bin ‘Abdil Wahab et Principale Juge de Riyadh • Shaikh Sa’ad bin Hamad Al ‘Ateeq, Juge de Riyadh • Shaikh Hamad bin Farris Vice president de la Trésorerie de Riyadh • Shaikh Sa’ad Waqqas Al Bukharee, faisant partie des savants de Mekka auprès de qui il appris la science du tajweed depuis 1355 de l’hégire. • Shaikh Muhammad bin Ibraheem Ibn Aali Sheikh, ancien Mufti du Royaume d’Arabie Saoudite. Il assista à ses cercles d’études pendant près de 10 ans, étudiant à ses côtés toutes les sciences islamiques, entre l’année 1347 et l’année 1357 de l’hégire. Ce fut à cette époque que son professeur le nomma juge. SON PARCOURS Lorsque l’Imaam Ibn Baaz fut choisi pour devenir Juge de la région de Khraj, il accepta à contrecoeur étant donné qu’il n’éprouvait aucune prédisposition pour ce type de poste, qu’il occupa malgré tout suite aux encouragements de son professeur Shaikh Muhammad bin Ibrahim Aali Shaikh, et sur ordre du Roi ‘Abdul ‘Azeez. Il arriva à Dalan, capitale de la région de Kharj à l’époque, où il fut accueilli chaleureusement. Dès son arrivée, il se rendit à la mosquée Centrale et pria 2 rak’at, conformément à la sunna. Puis il se reposa en présence de celui qui était l’émir de Dalan à l’époque, Naasir bin Sulayman al Huqbaannee. Peu après, la foule se rassembla autour de lui et il leur administra un prêche d’une grande intensité. Il leur dit entre autre qu’il n’avait pas désiré ce poste mais que c’était un ordre et qu’il se devait d’obéir au gouverneur. Dès ses débuts en tant que juge, ALLAH apporta davantage de bien par son biais et il jugeait avec justice et bonté. Il servira à ce poste durant un peu plus de 14 ans. Pendant cette période, la région de Kharj se transforma en un espace de bien et de justice. L’Imaam Ibn Baaz attribuera ce résultat aux cœurs bons des gens et de leur estime pour la vertu et la justice. Les tribunaux se trouvant à Ad-Dalam, il y élit résidence dans la demeure offerte par l’Imaam ‘Abdullah bin Faysal bin Turkee. L’Imaam Ibn Baaz était connu à travers le monde musulman pour ses verdicts religieux ( fatwas ) et ses livres bénéfiques. Il présidait plusieurs comités de séminaires d’enseignement en Arabie Saoudite, et donnait des cours par téléphone aux musulmans vivant à l’extérieur du Royaume. Il répondait aussi aux questions des gens à la radio et pendant les périodes bénies du Hajj et du Ramadan . Ses paroles furent également diffusées dans les journaux, magazines et articles musulmans à travers le monde. Bien qu’occupé dans son rôle de propagation de la da’wah et de l’instruction, il prenait également le temps pour se consacrer à l’écriture de livres et de traités sur des questions importantes, que les musulmans se devaient de connaître. Ses travaux les plus connus sont : L’ obligation de suivre la Sunnah L’attaque idéologique La vie et l’appel de l’Imaam Muhammad bin ‘Abdil Wahab 3 traités sur la prière La croyance correcte et ce qui l’oppose Leçons importantes pour le commun des soumis à Allah (al muslimûne) Critique du nationalisme arabe 2 essais sur le Jeûne et la Zakat Règles concernant les images Règles concernant la célébration de l’anniversaire du Prophète Mise en garde contre les innovations Il existe également beaucoup d’autres livres, qui peuvent être lus ou imprimés sur le site web officiel de l’imaam : www.binbaz.org.sa. Cela s’ajoute aux nombreuses fatawas, qui ont été rassemblées, compilées, publiées, réparties dans de nombreux volumes. SON ENSEIGNEMENT ET SES ACTIVITES RELIGIEUSES 1) Il travailla comme juge dans la région de Kharj en Arabie Saoudite pendant 14 ans de 1357 à 1371. 2) Il enseigna à l’institut d’enseignement de Riyadh en 1372H, et à l’établissement de Shari’ah dès sa création, enseignant notamment le Fiqh , Tawheed et les Hadeeths . Il occupa ce poste durant 9 ans jusqu’en 1380H.

3) En 1381H, il fut nommé Vice-Recteur de l’Université Islamique de Médine, occupant cette fonction jusqu’en 1390H. 4) C’est alors qu’il fut nommé comme recteur de l’université islamique de Médine en 1390H, suite au décès de l’ancien recteur Shaikh Muhammad Ibn Ibraheem Aali Shiekh au mois de Ramadan 1389H. Il resta à ce poste jusqu‘en 1395H. 5) Le 10.14.1395, le roi ordonna que l’imaam Ibn Baaz soit nommé comme chef du conseil pour la recherche islamique, les fatwas, la da’wah et les conseils. Il se maintint à ce poste jusqu’en 1414H. 6) Le 1/20/1414 le roi nomma l’imaam Ibn Baaz comme grand Mufti du royaume d’Arabie Saoudite. Il occupa ce poste en même temps que celui de chef du comité de la recherche islamique et des fatwas. Il occupa également les postes suivants : 1) Chef du comité permanent pour la Recherche islamique et des fatwaas 2) Président et membre du Comité de création de la Ligue Musulmane Mondiale. 3) Président du Haut Conseil de La Ligue Mondiale 4) Président du Conseil Suprême Mondiale des Mosquées 5) Président de l’Assemblée Islamique de Fiqh à Médine 6) Membre du Haut conseil à l’Université Islamique de Médine 7) Membre du Comité Suprême pour la Propagation de l’Islam Ses étudiants L’imaam Ibn Baaz, qu’ALLAH lui accorde Sa miséricorde, eut de nombreux étudiants qui assistaient à ses cours et à ses cercles d’études. Les plus illustres d’entre eux furent : Muhammad Bin Salih Al Uthaimine, ancien membre du Conseil des Grands Savants, qu’ALLAH lui accorde Sa miséricorde. ‘Abdullah bin Hamad Al Qu’ood, membre actuel du comité permanent pour la Recherche Islamique et de la Fatwa et du Conseil des Grands Savants ‘Abdul Muhsin al ‘Abbad, ancien Recteur et Vice Recteur de l’Université Islamique de Médine Salih Bin Fawzan Al Fawzan, membre régulier du Comité Permanent pour la Recherche Islamique et de la Fatwa et également du Conseil des Grands Savants Rabee’ ibn Hadee al Madkhali Abdul ‘azeez bin ‘Abdillah Ar Rajihee Ses caractéristiques physiques et son apparence Le shaikh, qu’ALLAH lui accorde Sa miséricorde, était de corpulence et de taille moyenne. Son visage était rond et son teint hâlé. Il avait un nez en courbe, et une barbe qui était courte sur les côtés mais épaisse sous le menton. Si à l’origine sa barbe était noire, quand des poils blancs apparurent il la teinta avec du henné. Il ressemblait par cela à beaucoup de ses prédécesseurs. D’apparence agréable, il portait toujours des habits blancs et avait d’amples vêtements, et des pantalons qui tombaient à la moitié de son tibia. Son humilité et sa piété Connaissant sa propre valeur, l’imaam se montrait très humble envers ALLAH. C’est pourquoi il traitait les gens de la meilleure des manières, faisant preuve de gentillesse et de clémence. Il n’offensait jamais personne et ne se montrait jamais arrogant. Il ne voulait pas donner une fausse impression de supériorité ni ne se levait pour partir quand il était en compagnie de pauvres et de nécessiteux, et ne s’abstenait pas de marcher avec eux et de les fréquenter. Il ne se privait jamais d’écouter les conseils de ceux qui étaient moins reconnus que lui. Une autre preuve de son humilité était qu’il acceptait les invitations de ses étudiants et de ses amis proches à l’occasion de leurs mariages. Il arrivait très tôt et demandait à l’un des frères présents de réciter des verset du Qur’an qu’il expliquait à chaque invité. Sa mort L’Imaam Ibn Baaz mourut un jeudi, le 27 du mois de Muharram, 1420 de l’hégire (13/05/1999) suite à un arrêt du cœur. Il avait 89 ans. Des millions de personnes à travers le Royaume d’Arabie Saoudite se rassemblèrent pour assister à la prière funéraire et il fut enterré dans le cimetière de Adl à Makkah. Les musulmans à travers le monde pleurèrent sa mort, et ce seulement quelque mois après que le monde musulman perdit un autre grand savant, l’Imaam Al Albani, qu’ALLAH leur accorde sa miséricorde. _________________ SOURCE : BinBaz.Org.Sa [abrégé et ajouts par Al-Ibaanah.com] Produit par : Al-Ibaanah.com

Traduit par l’équipe de sounna.com L’épreuve de l’imam Ahmed Ibn Hanbal 23 juillet 2006 Sounna Les gens formaient une seule communauté et leur religion était en toute droiture sous le califat de Abou Bakr A-siddiq et sous celui de Omar Al-farouq qu`Allah les agrée. Puis, lorsque la porte fut brisée, celle qui fait barrage aux dissensions comme nous en a informé le prophète 1] ‫]صلى الله عليه وسلم‬, que la paix et le salut d`Allah soient sur lui, les meneurs du mal firent surface et l`unité (de la parole des musulmans) se scinda. Les groupes égarés apparurent, ceux qui accusèrent les compagnons et autres d`apostasie, jusqu`à que vint le calife Al-Ma.moune – il était très intelligent et un des gens de la science spéculative (`ilm al-kalam) – il demanda qu`on lui apporte les livres des anciens [2] et fit traduire, à tout bout de champ, la sagesse grec en langue Arabe [3]. Un groupe des Moutazilites (Al-mou`tazila) eurent une emprise totale sur lui, ils le firent dévier de la voie droite, celle de la vérité, à celle du faux, ils lui embellirent leur croyance en ce qui concerne la création du coran [4] (Khalq al-Quor.ane) et le fait de nier les attributs d`Allah, exalté soit-il. La situation fut elle et alla si loin, qu`il (le calife) obligea toute la communauté musulmane à croire à la création du coran, les savants furent donc mis à l`épreuve sur ce sujet. Il faut savoir qu`il n`y avait pas auparavant, parmi les califes de Bani Oumeya et Bani `Abass, un seul qui ne fut pas sur la voie des pieux prédécesseurs (salaf salih). Ensuite, le calife (al-ma.moune) partit pour combattre les romains, et il écrivit à son représentant à Bagdad l`ordre d`appeler les gens à se conformer à la parole qui prône l`attestation de la création du coran, et ceci avant la mort du calife de quelques mois. Lorsque la lettre lui parvint, un groupe des imams du hadith fut convoqué, il les appela alors à cette parole, leur réponse à tous fut le refus. Alors ils furent menacés de torture et de la coupure de leur vivre, ils acceptèrent donc, malgré eux, cette parole. Le refus de l`imam Ahmed Ibn Hanbal et de Mohamed Ibn Nouh continua, alors ils furent amenés, enchaînés par des anneaux, sur un seul chameau, enfin qu`ils se présentent devant le calife. Ils furent à peine arrivés aux frontières que leur vint la bonne annonce de la mort du calife. Al-Mou`tassim fut alors investi du califat, l`imam Ahmed et Mohammed Ibn Nouh furent renvoyés à Bagdad, Mohammed Ibn Nouh décéda en route, l`imam Ahmed pria sur lui. A peine arrivé à Bagdad qu’il fut emprisonné d`une durée de plus de trente mois. Al-Mou`tassim le fit venir de la prison auprès de lui et le fit rentrer chez les meneurs des innovateurs afin qu`ils débattent avec lui. Abdrahman Ibn Isshaq lui dit alors : "Que dis tu sur le coran ? " L`imam Ahmed dit alors : "Le coran est de la science d`Allah, et celui qui prétend que la science d`Allah est créée devient un mécréant". Ils (les innovateurs) dirent alors : "Ô commandeur des croyants, il t`a rendu mécréant et nous a rendu mécréant", il ne fit pas attention à cela et commença à parler avec celui-là et de le réfuter, et de parler avec celui-là et de le réfuter, et lorsqu’ils arrivèrent à bout de leurs arguments, Al-Mou`tassim lui dit : "Malheur à toi Ahmed, que dis-tu ?" Il dit alors : "donnez moi une preuve du livre d`Allah et de la sunna du prophète, que la paix et le salut d`Allah soient sur lui, afin que je puisse dire ainsi. Ibn Abi Douad lui dit alors (à Ahmed) : "Et toi tu dis seulement cela et cela !" Il répliqua alors ; "Ne se dresse t-il pas l`islam sur ces deux choses (Le coran et la sunna) ?" Puis ils l`amenèrent le deuxième jour et débattirent avec lui, de même le troisième jour, et durant tout ce temps sa voix s`éleva au-dessus des leurs et ses arguments l`emportèrent sur les leurs. Ils multiplièrent et diversifièrent leurs moyens d`argumentation alors qu`ils n`avaient pas de science propre aux sources religieuses révélées. Ils rejetèrent les hadiths et ils réfutèrent ce qu’ils prouvent. Durant l`interrogatoire et le débat, le calife fit preuve d`amabilité envers lui et il disait : " Ô Ahmed, réponds moi de cela, afin que je te place parmi mes privilégiés et je détache tes chaînes de mes propres mains". Il (Ahmed) disait alors : "Ô commandeur des croyants, donnez moi une preuve du livre d`Allah et de la sunna du prophète, que la paix et le salut d`Allah soient sur lui, afin que je réponde à ce qu’il m`appelle". Le calife désira lui laisser la voie libre, mais Isshaq Ibn Ibrahim, le représentant de Bagdad dit : "Ô commandeur des croyants, ce n’est pas signe de la bonne gérance du califat de lui laisser la voie la libre alors qu`il a tenu tête à deux califes".

A ce moment, le calife fut pris de colère, puis dit : "Prenez-le, traînez-le et fouettez-le !". les bourreaux furent amenés, l’un d’eux le frappa de deux coups de fouet, Al-Mou`tassim lui dit alors : "Appuie (ta frappe), qu`Allah coupe ta main !" l’autre se présenta et le fouetta de deux coups, puis l’autre de même jusqu`à qu`il perdit totalement connaissance. Le calife eut peur de cela et ordonna qu’on le laisse repartir auprès de sa famille. Il fut frappé d`une trentaine de coup de fouet, et ces coups furent d`une grande violence. Lorsqu’il revint chez lui, le docteur qui le soigna, lui coupa ses morceaux de peau morts de son corps. Lorsqu’il fut rétabli il mit la majeur partie des gens qui lui causèrent du tort sous son pardon sauf les gens de l’innovation, et il récitait : ‫حوا‬ َ ‫ص‬ ُ ْ‫وَل ْي َع‬ ُ ‫ف‬ ْ َ ‫فوا وَل ْي‬ "Qu’ils pardonnent et absolvent" (La lumiere – 22) Puis il se clôtura dans sa maison et s`abstint de tout enseignement. Il resta ainsi jusqu’à la mort du calife Al-Mou`tassim. Al-Wafiq, son fils, fut investi du calife, il refit apparaître cette même épreuve et fit preuve de dureté envers les gens de Bagdad et envoya à l’imam Ahmed une lettre lui disant de ne pas habiter en ville ou aux alentours. L’imam Ahmed se cacha le reste de la vie du calife Al-Wafiq jusqu`à qu`il décéda. Puis, lorsque Al-Moutawakil pris la place de calife, la joie s’empara des gens car le calife était un homme qui aimait la sunna et ses gens, il mis fin à cette épreuve et écrit à l`horizon que personne ne parle plus de la parole de la création du coran. L`imam Ahmed vécut une courte période après cela, puis ses jours prirent fin l`année deux cent quarante un de l`hégire. Qu`Allah lui fasse miséricorde et le récompense de la plus belle des récompenses pour sa patience et son courage devant cette terrible épreuve. Amin. _________________ [1] Il est fait allusion ici au hadith de Houdhaifa, qu`Allah l`agrée, a dit : "Nous étions assis auprès de Omar lorsqu`il dit : "Qui d`entre vous connaît la parole du prophète ‫صلى الله عليه وسلم‬, en ce qui concerne l`épreuve, il (Houdhaifa) dit : L`épreuve de l`homme dans sa famille, dans ses biens, ses enfants et son voisin, elle l`expie : La prière, l`aumône, ordonner le bien et réprimander le mal". Il (Omar) dit : "ce n’est pas cela que je te demande, mais sur celle qui s`agite comme la vague de la mer", il dit : "elle n’est d`aucun mal pour toi Ô Commandeur des croyants, il y a entre toi et elle une porte fermée" Omar dit alors : "cette porte va s`ouvrir ou être brisée ?" Il dit : "elle sera brisée" Omar dit alors : "Donc elle ne se refermera jamais ! " Je lui dit : "évidemment". Nous dire à Houdhaifa : "Est-ce que Omar connaissait cette porte ? " Il dit : "oui". Masrouq lui demanda qu’elle est cette porte ? Il (Houdhaifa) dit : " Omar". Rapporté par Boukhari dans son authentique (Hadith 6567). [2] C`est à dire les livres des grecs. (N-D-T) [3] Il est dit que ce calife offrait aux traducteurs, qui traduisaient les livres grecs en arabe, l`équivalent du poids du livre en or, et ceci afin de pousser les gens à traduire le plus possible les livres grecs. La philosophie ainsi "importée" eut un mauvais impact et une influence négative auprès de beaucoup de gens de science, surtout sur les questions du dogme islamique. (N-D-T) [4] Les gens de la sunna et du consensus sont unanimes pour dire que le coran est la parole d`Allah et donc un de ses attributs et par conséquent il est incréé et non créé. (N-D-T) L’Imâm Ahmad Ibn Hanbal vendredi 16 septembre 2005 Fondateur de la quatrième école de jurisprudence sunnite, l’Imâm Ahmad fut l’un des Imâms de la guidance des tous premiers siècles de l’hégire. Une référence pour ses contemporains et un modèle vivant d’attachement à la Sunnah et de pratique droite et sincère. Son cercle de savoir était une source de guidance et de lumière et l’ultime abri des raisons saines pendant les épreuves. Sa naissance et son enfance Ahmad Ibn Hanbal [1] naquit à Bagdad, dans l’une des maisons nobles des Banû Shaybân, au cours du mois de Rabî` Al-Awwal de l’an 164 A.H. — en novembre 780 E.C. —. Orphelin de père, dès avant sa naissance, il fut élevé par sa mère qui veilla à lui donner la meilleure éducation et à lui enseigner les savoirs primordiaux en ces temps. Il mémorisa le Noble Cora avant de se lancer avec avidité dans l’apprentissage du Hadîth. Au petit matin, il se dépêchait de se rendre auprès de son maître pour être le premier de ses étudiants à se rendre aux études. Lorsqu’il sortit de la petite enfance, il rejoignit le cercle de l’Imâm Abû Yûsuf — le

brillant disciple de l’Imâm Abû Hanîfah et le premier homme à exercer la fonction de Grand Juge (Qâdî AlQudâh) — où se retrouvaient pêle-mêle étudiants, savants et magistrats. Il passa quatre ans dans le cercle d’Abû Yûsuf durant lesquels il prit en note tout ce qu’il entendait, soit l’équivalent de quatre malles d’écrits. Il assita également au cercle du Maître des Savants du Hadîth à Bagdad, Hushaym Ibn Bashîr As-Sulamî. Dès qu’un savant séjournait à Bagdad, il veillait à prendre contact avec lui et à se former auprès de lui. Il se forma ainsi auprès de Nu`aym Ibn Hammâd, `Abd Ar-Rahmân Ibn Mahdî et `Umayr Ibn `Abd Allâh Ibn Khâlid. La quête du savoir Vu qu’en ces temps les grands savants étaient dispersés dans l’ensemble du monde musulman et qu’aucune région n’avait le monopole du savoir, il n’était pas rare que les étudiants désireux de se former aux sciences islamiques aient à faire de longs voyages pour recueillir le savoir de la bouche de ses maîtres les plus réputés. Âgé de douze ans, Ahmad Ibn Hanbal entama sa quête du savoir vers l’an 186 A.H., circa 802 E.C. Il se rendit à Basorah, à Koufah, à Ar-Ruqah, au Yémen et dans le Hijâz et rencontra de nombreux grands savants et juristes du monde musulman tels que Yahyâ Ibn Sa`îd Al-Qattân, Abû Dâwûd At-Tayâlisî, Wakî` Ibn AlJarrâh, Abû Mu`âwiyah Ad-Darîr, Sufyân Ibn `Uyaynah, et Ash-Shâfi`î. Ibn Hanbal suivit longuement ce dernier et se forma auprès de lui à la jurisprudence et ses fondements. L’Imâm Ahmad réservait beaucoup de respect et d’admiration pour l’Imâm Ash-Shâfi`î au point que, pendant quarante années consécutives, il ne passa pas une nuit sans faire des invocations en faveur de son maître. Lorsqu’il narrait le hadîth du Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — selon lequel : « Au début de chaque siècle, Dieu envoie un réformateur qui renouvelle à cette communauté les affaires de leur religion. » [2], il disait : « Dieu — Exalté soit-Il — a envoyé notre maître `Umar Ibn `Abd Al-`Azîz au début du deuxième siècle pour renouveler à cette communauté sa religion, et j’espère qu’Ash-Shâfi`î soit celui envoyé au début du troisième siècle. » De son côté, l’Imâm Ash-Shâfi`î fit l’éloge de son disciple disant : « Je n’ai point vu plus connaisseur du Livre de Dieu que ce jeune homme Qurayshite. » Lorsqu’on interrogea l’Imâm Ash-Shâfi`î sur la raison qui le poussait à recevoir et à rendre visite fréquemment à l’Imâm Ahmad, il répondit par ces vers de poésie : Qâlû yazûruka Ahmadu wa tazûruhû *** qult ul-fadâ’ilu lâ tubârihu manziluhû in zâranî fa bi-fadlihî aw zurtuhû fa li-fadlihi *** fal-fadlu fil-hâlayni lahû Traduction : Ils dirent : “Ahmad te rend visite et tu lui rends visite.” *** Je répondis : “Les vertus ne quittent point sa demeure.” S’il me rend visite, le mérite est sien et, si je lui rends visite, c’est pour son mérite. *** Dans les deux cas, le mérite est sien. Ainsi voit-on un bel exemple de respect mutuel entre les savants et combien cela contraste avec le comportement des gens sectaires qui, pour grandir leur maître, se croient obligés de dénigrer les autres savants. L’attachement de l’Imâm Ahmad à la science était tel qu’aucun obstacle ne pouvait l’en empêcher. Tout savant qu’il était, reconnu et loué par ses maîtres et par ses pairs pour ses compétences et sa maîtrise, il n’hésitait pas à saisir sa plume et à s’asseoir en tant que disciple écoutant et consignant humblement les enseignements prodigués par autrui. Ses contemporains objectaient : « Abû `Abd Allâh, tu as atteint un rang élevé, tu es l’Imâm des musulmans. » Il répondait : « Ma plume m’accompagnera toujours, jusqu’à la tombe ! » Un jour, il quitta l’Irak en compagnie de Yahyâ Ibn Ma`în dans l’intention de s’instruire auprès du grand savant du Hadîth, `Abd Ar-Razzâq Ibn Al-Humâm le Yéménite, l’auteur du recueil de hadîths intitulé Musannaf `Abd Ar-Razzâq. Arrivés à la Mecque, pendant qu’ils effectuaient quelques circumambulations autour de la Maison Sacrée, ils aperçurent `Abd Ar-Razzâq. Yahyâ Ibn Ma`în suggéra à son compagnon de profiter de sa présence à la Mecque pour s’instruire auprès de lui. Ahmad refusa arguant qu’il était parti avec l’intention de rencontrer le savant yéménite chez lui pour en recueillir une rétribution complète et qu’il n’avait aucune envie de frelater cette intention. Pendant qu’il était au Yémen, `Abd Ar-Razzâq voulut lui faire don de quelque argent pour l’aider à subvenir à ses frais de séjour à l’étranger. Mais l’Imâm Ahmad déclina son offre, préférant gagner sa vie en tant que copiste. Par ailleurs, il se donna beaucoup de mal pour rejoindre `Abd Allâh Ibn Al-Mubârak qu’il dut suivre à la trace de pays en pays pendant longtemps. Une fois en sa compagnie, il puisa dans sa science en matière de Hadîth et d’Éthique. Ce dernier lui enseigna notamment l’ascétisme véritable. Il distribuait des gâteaux alors qu’il ne mangeait en majorité que du pain. Lorsqu’il avait envie de quelque mets délicieux, il invitait

toujours quelqu’un à sa table car, disait-il, la nourriture mangée en compagnie d’invités est exemptée de tout compte-rendu. On lui dit un jour que sa fortune s’était amenuisée et qu’il fallait qu’il soit moins généreux, il répondit que, de toute façon, il ne lui restait plus longtemps à vivre. Tout comme `Abd Ar-Razzâq le Yéménite, il voulut faire don d’une somme d’argent à l’Imâm Ahmad, mais ce dernier déclina rappelant qu’il lui tenait compagnie pour son savoir et non pour son argent. L’enseignement et la fatwa En 204 A.H. — 819 E.C. —, l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal se consacra à l’enseignement et à la fatwa à Bagdad. Jusque-là il s’était refusé à la fatwa en attendant d’atteindre l’âge de quarante ans et ce, pour diverses raisons : 1. Il voulut suivre l’exemple du Prophète, repris par `Abd Allâh Ibn `Umar — que Dieu l’agrée — [3]. 2. Il tenait les assemblées de fiqh et de fatwa en grande estime, considérant qu’elles étaient les lieux de l’héritage prophétique. 3. Il s’interdisait d’exercer cette activité du vivant de son Sheikh et Maître l’Imâm Ash-Shâfi`î. Il tenait deux cercles d’enseignement, l’un chez lui auquel assistaient ses disciples les plus brillants et un autre, public, se tenait à la mosquée après la prière d’al-`asr et rassemblait des centaines de gens et d’étudiants. Il était très heureux de voir des gens écrire le Hadîth dans son assemblée et qualifiait leurs encriers de luminaires de l’islam. Il ne citait jamais un hadith de mémoire, mais le lisait à partir de ses écrits, par souci de fidélité, alors qu’il était passé pour une légende pour sa bonne mémoire et l’exactitude de sa restitution. Il eut nombre de disciples brillants comme Abû Bakr Al-Marwazî — son disciple préféré pour sa science et son scrupule —, Abû Bakr Al-Athram, Ishâq Ibn Mansûr At-Tamîmî, Ibrâhîm Ibn Ishâq Al-Harbî, AlBukhârî, Muslim, Abû Dâwûd et Baqiyy Ibn Mukhallad. Son école juridique L’Imâm Ahmad ne consigna pas lui-même son école juridique, ni ne rédigea le moindre traité de jurisprudence. Il ne dicta pas non plus les verdicts de son école à ses disciples et détestait qu’on consignât ses opinions et ses fatwas. On doit la compilation de la jurisprudence hanbalite à Abû Bakr Al-Khallâl (décédé en 311 A.H., 923 E.C.), le disciple d’Abû Bakr Al-Marwazî. Celui-ci parcourut les contrées à la recherche des verdicts rendus par l’Imâm Ahmad et réussit à en recueillir un nombre sans précédent qu’il classifia dans son ouvrage en vingt volumes intitulé Al-Jâmi` Al-Kabîr (« Le grand recueil »). Ensuite, il se consacra à enseigner la jurisprudence de l’Imâm Ahmad dans la Mosquée d’Al-Mahdî à Bagdad. L’école juridique de l’Imâm Ahmad venait ainsi de naître et était passée d’une somme éparse d’opinions transmises oralement à un corpus écrit. Puis, Abû Al-Qâsim Al-Khiraqî (décédé en 334 A.H., 946 E.C.) se chargea de faire une synthèse de la compilation réalisée par Abû Bakr Al-Khallâl qu’on connaît sous le titre de Mukhtasar Al-Khiraqî (« L’abrégé d’Al-Khiraqî »). Son ouvrage connut beaucoup de succès, si bien qu’on lui connaît près de trois cents commentaires et explications dont notamment Al-Mughnî d’Ibn Qudâmah Al-Maqdisî (décédé en 620 A.H., 1233 E.C.). Non seulement Ibn Qudâmah commenta l’ouvrage, mais il se chargea également de relever les différentes opinions existant au sein de l’école tout en fournissant les arguments des différents partis et en arbitrant entre eux, le tout dans un style remarquablement fluide et précis. Ensuite, Ibn Taymiyah l’Aïeul (Ibn Taymiyah Al-Jadd), alias `Abd As-Salâm Ibn `Abd Allâh — décédé en 652 A.H., 1254 E.C. —, fit une classification des questions juridiques de l’école hanbalite dans son ouvrage Al-Muharrar. Après cela, la littérature hanbalite se multiplia et se démocratisa. Il convient de noter à ce titre que l’école juridique hanbalite est l’école la plus souple en ce qui concerne les contrats et les critères que doivent remplir les contractants. Car aux yeux de l’Imâm Ahmad les transactions sont licites originellement aussi longtemps qu’aucune preuve légale ne les interdit. D’où l’adéquation du rite hanbalite et sa souplesse dans le domaine des transactions. La grande épreuve L’Imâm Ahmad vit passer quatre califats successifs de son vivant. D’abord, il y eut le califat d’Al-Ma’mûn, ensuite celui d’Al-Mu`tasim, puis celui d’Al-Wâthiq et enfin celui d’Al-Mutawakkil. En cette période, les Mu`tazilites avaient pris beaucoup d’envergure et jouissaient d’une grande influence dans les cercles du pouvoir, notamment du temps du Calife Al-Ma’mûn. Ce dernier était le disciple de Abû Hudhayl Al-`Allâm, l’un des chefs du mu`tazilisme, si bien qu’il fut subjugué par la philosophie grecque. Profitant de cette relation privilégiée, le Mu`tazilite sectaire Ahmad Ibn Abî Dhu’âd ne cessa de se rapprocher du Calife et de l’entretenir tant et si bien que ce dernier en fit son ministre et son conseiller. Or, nous avons vu

précédemment que l’Imâm Ahmad était éloigné de la philosophie et du mu`tazilisme et attaché à la Sunnah et à la tradition des pieux prédécesseurs. À cette époque, les Mu’tazilites proclamèrent la thèse de la création du Coran, c’est-à-dire que le Coran est une créature accidentelle et qu’il n’est pas la parole éternelle et ancienne de Dieu, thèse que le Calife AlMa’mûn reprit à son compte. En 218 A.H., 833 E.C., le Calife Al-Ma’mûn envoya un décret à son représentant à Bagdad, Ishâq Ibn Ibrâhîm, clarifiant cette thèse et l’étayant — d’après leurs dires — de preuves scientifiques détaillées. On pense cependant que ce décret n’est pas de la composition du Calife AlMa’mûn mais émanerait plutôt de son conseiller mu`tazilite. Toujours est-il qu’il fut ordonné à Ishâq de réunir tous les savants de Bagdad et de les convaincre que le Coran était une créature et de démettre de leurs fonctions tous ceux qui s’opposeraient à la doctrine officielle. Dans un premier temps, Ishâq exécuta l’ordre du Calife de réunir les savants afin de les convaincre et congédia de leurs emplois ceux qui s’y opposaient, puis il envoya au Calife les réponses que ces derniers opposaient à la doctrine de la création du Coran. Dans son livre intitulé Târikh Al-Jadal (« L’histoire du débat contradictoire »), Sheikh Mohammad Abû Zahrah rapporte longuement les interrogatoires conduits par les inquisiteurs du Calife Al-Ma’mûn, dont voici un extrait : « Il (L’inquisiteur Ishâq Ibn Ibrâhim) se tourna de nouveau vers Ahmad Ibn Hanbal et lui demanda : “Que dis-tu à propos du Coran ?” Il répondit : “Il est la Parole de Dieu.” Il lui demanda : “Est-il créé ?” Il répondit : “Il est la Parole de Dieu, je n’ai rien d’autre à ajouter.” Alors, il lui demanda de lire la formule exigée par le Calife mais l’Imâm s’arrêta après la phrase “Rien n’est à Sa ressemblance et Il est l’Audient le Clairvoyant” et refusa de dire "Aucune de Ses créatures ne lui ressemble dans quelque qualité que ce soit, de quelque façon que ce soit" (...) Ishâq interrogea Ahmad Ibn Hanbal : “Que signifie ’Il est l’Audient le Clairvoyant’ ?” Il répondit : “Il est Tel qu’Il S’est décrit Lui-Même.” Il demanda de nouveau : “Qu’est-ce que cela signifie ?” Il répondit : “Je ne sais pas, Il est Tel qu’Il S’est décrit Lui-Même.” » Dans un second temps, le Calife écrivit de nouveau à son représentant à Bagdad lui ordonnant de licencier ceux qui s’opposent à cette thèse, de les arrêter et de les envoyer au Calife sous peine de mort. L’Imâm Ahmad était parmi les savants ayant été arrêtés et envoyés dans leurs chaînes à Tartûs. En route, certains révisèrent leurs opinions sous l’emprise de la peur, d’autres trépassèrent, tandis que l’Imâm Ahmad campa sur sa position malgré les menaces répétées. À quelques heures de leur arrivée à Tartûs, l’Imâm Ahmad s’agenouilla et leva les yeux au ciel disant : « Seigneur, Ta patience a désabusé ce tyran si bien qu’il eut la témérité d’agresser tes saints, les frappant et les tuant. Ô Allâh, si le Coran est Ta Parole incréée, fais-nous jouir de sa protection. » Sur ce, Al-Ma’mûn décéda avant l’arrivée de l’Imâm Ahmad. Ce dernier fut détenu en prison le temps que les affaires de l’État se stabilisent. Al-Mu`tasim, le frère du défunt Calife, prit le pouvoir et, suivant les ultimes recommandations d’AlMa’mûn, rapprocha Ibn Abî Dhu’âd de lui, cet ennemi déclaré de l’Imâm Ahmad. Ainsi l’Imâm Ahmad futil enchaîné et emmené dans ses chaînes à Bagdad où il subit de longs interrogatoires en présence du Calife. Incapables de recueillir son adhésion à leur doctrine par quelque moyen que ce soit — ni les promesses d’argent ni le débat contradictoire —, l’Imâm Ahmad fut suspendu par les pieds et flagellé jusqu’à l’évanouissement, sans aucun égard à son savoir ni à son rang. Son calvaire dura deux ans et demi... La colère des juristes commença à gronder à Bagdad, ces derniers campèrent devant la porte d’Al-Mu`tasim demandant la libération de leur maître, l’Imâm Ahmad. Une fois relâché, ce dernier rentra chez lui soigner ses plaies. Lorsqu’on l’interrogea au sujet du Calife AlMu`tasim, il demanda à Dieu de lui faire miséricorde et de lui pardonner, affirmant qu’il aurait honte d’arriver le jour du jugement avec des réparations à réclamer. L’Imâm Ahmad aurait bien pu décrété la mécérance du Calife, du temps d’Al-Ma’mûn et d’Al-Mu`tasim, mais la crainte de Dieu le poussait à dire qu’il est illicite de rentrer en dissension contre le Calife tant que ce dernier était musulman, ce qui correspond à l’opinion adoptée par la majorité des savants musulmans. Pour éviter les troubles, il fut assigné à domicile à l’époque du Calife Al-Wâthiq, entre 227 et 232 A.H. Il ne sortait de chez lui que pour accomplir les prières. Puis, lorsque le Calife Al-Mutawakkil prit le pouvoir, la doctrine de la création du Coran fut abolie et l’Imâm Ahmad réhabilité. Il put alors poursuivre ses activités d’enseignement et de narration du Hadith dans la mosquée. Bibliographie L’Imâm Ahmad légua à la littérature islamique plusieurs ouvrages dont notammant Al-Musnad un immense recueil de hadiths comprenant une sélection de quarante mille hadiths retenus parmi un corpus de sept cent cinquante mille hadiths. En réalité, la genèse du Musnad débuta en même temps que l’initiation de l’Imâm

Ahmad aux sciences du Hadîth, alors qu’il était âgé de seize ans. Tout au long de sa vie, il consigna tous les hadîths qu’il apprenait. Puis, sentant son heure approcher, il décida de compulser et de mettre de l’ordre dans sa collection de hadîths. Il dicta ces hadîths aux gens de sa demeure et les mit à contribution dans son œuvre. Il aurait vraisemblablement demandé à son fils `Abd Allâh de poursuivre son travail. Ce dernier classa les hadîths selon le rang des narrateurs, commençant par Abû Bakr, puis `Umar et ainsi de suite. La méthodologie de l’Imâm Ahmad dans la sélection des narrations consistait à exiger l’authenticité lorsqu’il s’agissait de questions du credo (`aqîdah) ou de règlements juridiques. Concernant le domaine des œuvres méritoires, si les narrations étaient confirmées par le Coran ou la Sunnah authentique, l’Imâm tolérait qu’elles soient faibles. Lorsqu’une narration faible était contraire à une autre narration plus consistante, de sorte qu’il n’était pas possible de les concilier, l’Imâm écartait la narration la plus faible. Par exemple, `Abd Allâh Ibn Abî Lahî`ah est cité dans le Musnad en dépit des critiques dont il a fait l’objet par les spécialistes. Non pas qu’il fut accusé de mensonge, mais plutôt parce qu’il narrait les hadîths d’après des livres et des parchemins en sa possession. Un jour, ces supports s’abîmèrent et il dut rapporter les hadiths de mémoire se trompant souvent. Or, les specialistes du Hadîth sont très exigeants dans ce domaine. Néanmoins, les Imâms Ibn Taymiyah et Ibn Al-Qayyim affirmèrent que le Musnad ne comprenait aucune narration controuvée. Certains y comptèrent quatre narrations controuvées, mais qui ne proviennent pas de l’Imâm Ahmad. Enfin, les hadîths faibles que contient le Musnad ne concernent pas les règlements juridiques, et ne sont pas extrêmement faibles non plus. Parmi ses autres écrits, il y a : 1. Az-Zuhd L’ascétisme 2. As-Sunnah La Sunnah 3. As-Salâh wa Mâ Yalzamu Fîhâ La prière et ses piliers obligatoires 4. Al-Wara` wal-Îmân La piété et la foi 5. Al-Ashribah Les boissons 6. Al-Masâ’il Les questions 7. Fadâ’il As-Sahâbah Les mérites des Compagnons 8. An-Nâsikh wal-Mansûkh L’abrogeant et l’aborgé 9. Al-`Ilal Les défauts Tous ces ouvrages sont imprimés et se trouvent aisément en langue arabe. Son décès Âgé de soixante-dix-sept ans, l’Imâm Ahmad décéda après une vie pleine de services rendus à l’Islam, le 12 Rabî` Ath-Thânî 241 A.H. — le 30 août 855 E.C. — et fut enterré à Bagdad. P.-S. Cette présentation se base sur : • la présentation commise par islamonline.net • le livre de Sheikh Mohammad Abû Zahrah intitulé Târikh Al-Jadal, édition Dâr Al-Fikr Al-`Arabî, 1980. • la biographie de l’Imâm Ahmad dans islampedia. Notes [1] On écrit Hanbal et on prononce Hambal. NdT. [2] Hadîth rapporté dans les Sunan de Abû Dâwûd selon Abû Hurayrah. NdT. [3] Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — ne reçut sa mission prophétique qu’après l’âge de quarante ans. NdT. Imaam Ahmad ibn Hanbal

Hassan Ahmad Al-Jumu'ah Magazine Volume 12 - Issue 3 – Rabi’ul Al-Awwal 1421 H Abu Abdullah, Ahmad ibn Hanbal ash-Shaibani, was born in the city of Baghdad in the year 780 CE (164 AH). He studied various subjects in his hometown and traveled extensively in quest of knowledge. In his great book, ‘Siyar A’lam an-Nubala’, Imam ath-Dhahabi described Ibn Hanbal as, “The true Shaikh of Islam and leader of the Muslims in his time, the hadith master and proof of the religion”. He was chiefly interested in acquiring knowledge of Ahadeeth and traveled extensively through Iraq, Syria, Arabia and other places in the Middle East studying religion and collecting the ahadeeth of Prophet Muhammad, sallallahu 'alayhi wa sallam. His travels occupied several years of his early life. After returning home, he became a student of Imam Shafi’ee who taught him the subject of Islamic Fiqh and its fundamentals. This and the fact that he was a scholar of hadith, were responsible for his deep devotion to the textual views on Islam, and his opposition to innovation of any kind. The strength of his faith in Allah and the steadfastness on his understanding of the Deen were tested when under Khalifah al-Mamum and the Khalifah al-Mu’tasim, a Fitnah or a kind of ‘inquisition court’ was created to deal with people among whom were many acknowledged scholars who would not profess the doctrine of “the creation of the Qur’an”. Imam ibn Hanbal too, suffered as a result when he was arrested and brought in chains before the court. But he patiently submitted to corporal punishment and imprisonment and resolutely refused to deviate from his beliefs. His trial, and the Ummah’s for that matter, were to come to an end on the hands of the Khalifah alMutawakkil who did not believe in the doctrine of ‘the creation of the Qur’an’. From then onwards the Imam was accorded honour befitting his greatness. His steadfastness helped preserve the correct Islamic belief regarding the Book of Allah. His fame spread far and wide. His learning, piety and unswerving faithfulness to traditions gathered the Ummah and its scholars around his understanding and teachings. He died in Baghdad in the year 855 CE (241 AH). Among the works of Imam ibn Hanbal is the great encyclopedia of ahadeeth called al-Musnad, compiled during his life time, completed by his son Abdullah, and amplified by supplements. AlMusnad contains more than thirty thousand ahadeeh. His other works include ”Kitab-us-Salah”, on the discipline of making salah and “Kitab-us-Sunnah”, on matters of aqueedah as they are understood from the hadith of the prophet, sallallahu 'alayhi wa sallam and the sayings and commentaries of the companions of the Prophet, sallallahu 'alayhi wa sallam. Imam ath-Dhahabi related many of the praises stated by the scholars who knew Ibn Hanbal personally. The biography of Ibn Hanbal spread over at least 113 pages of ath-Thahabi’s, “Siyar A’lam an-Nubala”. Abdullah ibn Ahmad, the Imam’s son, said: “I heard Abu Zur’ata Rrazi say: ‘Your father had memorised a million hadith, which I rehearsed with him according to the topic,’” Ali ibnul-Madini, the great Imam of Hadeeth said: “Truly, Allah reinforced this religion with Abu Bakr as-Siddiq the day of the great apostasy (ar-Riddah), and He reinforced it with Ahmad ibn Hanbal the day of the Inquisition (al-Mihnah).” Harmala said: “I heard ash-Shafi’ee say: ‘I left Baghdad and did not leave behind me anyone more virtuous, more learned, more knowledgeable than Ahmad ibn Hanbal.’” Peut-on célébrer la naissance du Prophète ? mardi 13 mai 2003 Question Certains disent que la célébration de la naissance du Prophète - paix et bénédictions sur lui - est une innovation qui n’avait pas lieu de son temps ni du temps des compagnons et des pieux prédecesseurs. Ils disent que c’est une innovation blâmable et un égarement qui mène au Feu. Quelle est l’opinion correcte à ce sujet, ainsi que la célébration de la naissance des alliés d’Allah (walîs) ? Réponse Sheikh `Atiyyah Saqr, ancien président du Comité de Fatwa d’Al-Azhar Ash-Sharîf, dit à ce sujet : Comme l’a souligné le professeur Hasan As-Sandûbî, les historiens ne connaissent pas d’antécédent à la célébration de la naissance du Prophète par les Fatimides. Ils faisaient alors en Egypte une grande

célébration de cet évènement, accompagnée de la distribution de beaucoup de pâtisseries, comme le rapporte Al-Qalqashandî dans son livre Subh Al-A`shâ. Les Fatimides faisaient également une célébration de la naissance d’un certain nombres de personnages issus des gens de la Demeure Prophétique. Al-Maqrîzî dit qu’ils ont également célébré la naissance de Jésus. La célébration de la naissance (Mawlid) du Prophète fut suspendue en 488 A.H., c’est le cas également pour les autres Mawâlid qui étaient alors célébrés. En effet, le Calife Al-Musta`lî Billâh prit pour vizir Al-Afdal Shahinshâh, le fils du Commandant des troupes Badr Al-Jamâlî. Ce vizir fut un homme puissant qui ne contredisait pas Ahl As-Sunnah, selon Ibn Al-Athîr (cf. son livre Al-Kâmil, v. 8, p. 302). Il en fut ainsi jusqu’à ce que Al-Ma’mûn Al-Batâ’ihî devienne vizir. Il émit un décret officiel pour distribuer des aumônes le 13 Rabî` Al-Awwal en 517 A.H.. Ces aumônes furent distribuées par les soins de Sanâ’ Al-Malik. Avec l’arrivée de la dynastie ayyoubide, furent abolies toutes les traces des fatimides. Cependant, les familles continuèrent à faire des célébrations privées à l’occasion du Mawlid du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui. Puis au début du septième siècle après l’Hégire, cette célébration devint officielle dans la ville de Irbil, par un décret de son prince Mudhaffar Ad-Dîn Abû Sa`id Kawkabrî Ibn Zayn Ad-Din `Alî Ibn Tabkatkin - un sunnite qui donna une grande importance au Mawlid, si bien qu’il dressa de grandes tentes, soutenues par des structures en bois, dès le début du mois de Safar [1], décorées par les plus beaux ornements, on y trouvait des chants et des moyens de divertissement. Il donnait un congé aux gens à cette ocassion pour qu’ils profitent de ces manifestations. Les tentes s’étendaient depuis la Porte de la Citadelle (Bâb Al-Qal`ah) jusqu’à Al-Khâniqah. Mudhaffar AdDin avait coutume de descendre après la prière d’Al-`Asr et se tenait devant chaque tente, écoutant le chant et observant ce qui s’y trouve. La célébration du Mawlid avait lieu tantôt le 8 du mois, tantôt le 12 du mois, et deux jours avant la célébration, on sortait des chameaux, des vaches et des moutons, accompagnés de festivités sur leur trajet vers la place centrale où ils étaient sacrifiés, puis cuisinés pour le peuple. Ibn Al-Hâjj Abû `Abd Allâh Al-`Abdarî dit que la célébration était répandue en Egypte à son époque et critiqua les innovations qui s’y produisaient (Al-Madkhal, v. 2, p. 11-12). De nombreux ouvrages furent composés au sujet du Mawlid pendant le 7e siècle A.H., par exemple la Qissah d’Ibn Dihyah (décédé en Egypte en 633 A.H.), et aussi des écrits de Muhyiddîn Ibn `Arabî (décédé à Damas en 638 A.H.), Ibn Taghrabak (décédé en Egypte en 670 A.H.), Ahmad Al-A`zalî et son fils Muhammad (décédé à Sabtah en 677 A.H.). Étant donné que les innovations s’étaient répandues dans les Mawâlid, elles furent désapprouvés par les savants, certains ont même désapprouvé l’origine de la célébration du Mawlid. Parmi ceux-là, nous comptons le juriste Malékite Tâjuddîn `Omar `Alî Al-Lakhmî d’Alexandrie, connu sous le nom d’AlFakahânî, décédé en 731 A.H.. Il écrivit à ce sujet son épître Al-Mawrid fil-Kalâm `alâ Al-Mawlid, épître citée intégralement par As-Suyûtî dans son livre Husn Al-Maqsid [2]. Puis Sheikh Muhammad Al-Fâdil Ibn `Ashûr dit : au 9e siecle A.H., les gens furent partagés, certains l’autorisant, d’autres l’interdisant. Parmi ceux qui l’appréciaient il y a As-Suyûtî, Ibn Hajar Al-`Asqalâni, Ibn Hajar Al-Haythamî, tout en condamnant les innovations qui se sont greffées sur la célébration. Ils basent leur opinion sur le verset : « et rappelle-leur les Jours d’ Allah » [3]. An-Nasâ’î et `Abd Allâh Ibn Ahmad [Ibn Hanbal] dans le complément du Musnad, ainsi qu’Al-Bayhaqî dans Shu`ab Al-Imân rapportent selon Ubayy Ibn Ka`b que le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, interpréta « les jours d’Allâh » par les bienfaits d’Allâh et Ses signes (cf. Rûh Al-Ma`ânî d’Al-Alûsî), et la naissance du Prophète est un très grand bienfait. Dans le Sahîh de Muslim selon Abû Qatâdah Al-Ansâri : Lorsque le Prophète - paix et bénédiction d’Allah sur lui - fut interrogé au sujet du jeûne du lundi, il dit : « C’est le jour où je suis né, c’est le jour où je fus envoyé et c’est le jour où la révélation descendit sur moi ». Il a été rapporté selon Jâbir et Ibn `Abbâs que le Messager d’Allah - paix et bénédiction d’Allah sur lui - naquit l’an de l’Eléphant, un lundi, le 12 Rabî` AlAwwal, il fut envoyé ce même mois, l’Ascension au Ciel eut lieu de même mois, il émigra et décéda pendant ce mois de Rabî` Al-Awwal. Le Messager d’Allah - paix et bénédiction sur lui - indiqua que le jour de sa naissance est privilégié par rapport aux autres jours. Et le croyant peut espérer une grande rétribution pendant un jour béni, sachant que privilégier les œuvres qui coïncident avec les moments de la Généreuse Bonté divine est une démarche établie avec certitude dans la sharî`ah. Ainsi, la célébration de ce jour et l’expression de notre gratitude envers Dieu pour ce bienfait qu’est la naissance du Prophète, et pour nous avoir guidé à sa voie, est une chose confirmée par la jurisprudence islamique, à condition de ne pas lui donner une forme spéciale. Il convient plutôt de propager la joie et la bonne annonce autour de soi, en se rapprochant de Dieu par ce qu’Il a légiféré, en informant les gens des bienfaits de ce jour, et en s’éloignant

de ce qui est illicite. Quant aux coutumes liées à la nourriture ce jour-là, elles rentrent dans le cadre du verset : « Mangez des (nourritures) licites que Nous vous avons attribuées » [4]. Mon opinion est qu’il n’y a pas de mal à faire cela, notamment à cette époque où les jeunes ont bientôt oublié leur religion et leur gloire, noyés dans les autres célébrations qui dominent tyranniquement les célébrations religieuses. Cette célébration doit consister à méditer sur la vie du Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur lui - et à faire des œuvres qui immortalisent le souvenir de la naissance du Prophète, par exemple, en construisant des mosquées ou des instituts, ou toute autre bonne œuvre qui lie celui qui la contemple au Messager de Dieu et à sa vie. Partant de cela, il est autorisé de célébrer les naissances des Walîs (alliés de Dieu), pour manifester l’amour envers eux et suivre le modèle de leur vie, tout en s’écartant de toute chose illicite comme la mixité interdite entre les hommes et les femmes ou le fait de profiter de la moindre opportunité pour tomber dans l’illicite que ce soit dans les boissons, la nourriture, les compétitions ou les divertissements, ou comme le non-respect des mosquées, ou comme les innovations qui ont lieu dans les visites des tombes ou l’invocation de Dieu par les tombes, en somme en s’écartant de toute entorse à la religion et tout écart à son éthique. Si ces transgressions sont dominantes, il est alors meilleur d’interdire ces célébrations pour fermer une porte du mal, comme l’indique les fondements de la sharî`ah. Si, en revanche, les côtés positifs et les bienfaits dominent, il n’y a pas de mal à faire ces célébrations, tout en veillant à informer les gens quant au comportement à adopter, et en encadrant les célébrations pour éviter ou limiter au mieux les côtés négatifs. En effet, beaucoup de bonnes œuvres sont polluées par certaines transgressions, et chacun doit appeler au bien et interdire le blâmable par les moyens licites (cf. volume 4 de l’Encyclopédie de la famille sous l’égide de l’islam). Az-Zurqânî dit dans son commentaire d’Al-Mawâhib d’Al-Qastillânî : « Ibn Al-Jazrî, l’Imâm des lectionnaires coraniques, décédé en 833 A.H., commenté la tradition rapportée par Al-Bukhâri et d’autres au sujet d’Abû Lahab selon laquelle il fut si heureux par la naissance du Messager qu’il affranchît Thuwaybah son esclave quand elle lui annonça la bonne nouvelle ; et que pour cela Allah allégea son châtiment en Enfer. Il [Ibn Al-Jazrî] dit : "Si le mécréant condamné dans le Coran, fut rétribué en Enfer pour avoir été heureux pour la naissance du Prophète, qu’en est-il du musulman, le Muwahhid (monothéiste) de sa communauté, qui éprouve un bonheur pour sa naissance et fait tout ce qu’il peut pour son amour." Le savant-mémorisateur Shamsuddîn Muhammad Ibn Nâsir dit : Si pour un mécréant condamné dont les deux mains en Enfer périront éternellement, il est établi que le jour du lundi le châtiment lui sera allégé pour sa joie pour Ahmad [5], que penser alors du serviteur qui, toute sa vie, fut heureux par Ahmad et mourut en monothéiste ? Ibn Ishâq privilégie l’opinion selon laquelle, la naissance du prophète - paix et benediction d’Allah sur lui eut lieu après douze nuits écoulées du mois de Rabî` Al-Awwal de l’An de l’Eléphant. Ibn Abî Shaybah relate cette opinion selon Jâbir et Ibn `Abbâs et d’autres. C’est une opinion répandue parmi les savants. L’auteur de Taqwîm Al-`Arab Qabl Al-Islâm, quant à lui, affirme, par des calculs astronomiques précis, que la naissance du Prophète fut le lundi 9 Rabî` Al-Awwal, soit le 20 avril 571 E.C.. (cf. Al-Hâwî lil-Fatâwî de l’Imâm As-Suyûtî et le magazine Al-Hidâyah publié en Tunisie en Rabî` AlAwwal 1394 A.H.). P.-S. Source de la fatwa en arabe : le site d’Al-Azhar. Source de la fatwa en anglais : le site islamonline.net Notes [1] Safar est le mois qui précède Rabî` Al-Awwal dans le calendrier hégirien. [2] NdT : Ce livre de l’Imâm As-Suyûtî constitue une réplique à ceux qui interdisent la célébration du Mawlid. Il est repris dans son ouvrage Al-Hâwî li Al-Fatâwî. [3] Sourate 14, Ibrâhîm, verset 5. [4] Sourate 2, Al-Baqarah, verset 172. [5] Ahmad est un prénom du Messager d’Allah, cité dans le Coran. Un mois avant le mariage, il parle, elle écoute. Un mois après le mariage, elle parle, il écoute. Dix ans après le mariage, ils parlent en même temps et les voisins écoutent

Ne sois pas déçu en surestimant le bonheur dans le mariage. Souviens-toi des rossignols qui chantent seulement dans les mois du printemps, mais sont généralement silencieux lorsqu'ils ont pondu.

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