EVALUATION DE L’IMMUNITE PASSIVE VIS A VIS DE MYCOPLASMA HYOPNEUMONIA PAR ANALYSE DU COLOSTRUM VALIDATION DE L’INTERET D’UNE DILUTION V. Auvigne 1, L. Mieli 2 (1) Ekipaj, 4 allée Charles Gounod, 35760 Saint Grégoire (2) LDA22, BP 4 22440 PLOUGRAGAN
titre moyen < 80% et 9 des 10 portées issues de truies avec un colostrum > 70% ont un titre moyen > 70%. 100 80 % d'inhibition
Introduction Le titrage des anticorps présents dans le colostrum est une des possibilités offertes au praticien pour l’évaluation de l’immunité passive des porcelets vis à vis de Mycoplasma hyopneumoniae. Dans une précédente étude (1) la faisabilité de cette technique avait été validée, les taux d’anticorps colostraux de 45 truies de 3 élevages différents étant comparés au taux d’anticorps sériques de leurs porcelets. Cependant, la relation établie était uniquement qualitative : 96% des porcelets issus de truies « fortement positives » (% inhibition Elisa Dako ≥85%) s’avérant positifs ou douteux (% Inh >40%). Il n’avait pas été possible d’établir de relation quantitative du fait d’une relation non linéaire entre les deux paramètres (Figure 1), conséquence d’une saturation de la réponse Elisa sur de nombreux colostrums très riches en anticorps. Cette technique ne permettait donc pas de distinguer les porcelets faiblement positifs des porcelets fortement positifs, alors que le risque d’interférence avec la vaccination serait surtout présent pour les porcelets fortement positifs (2).
60 40 20 0
Pour dépasser cette difficulté, une étude complémentaire a été réalisée en titrant les mêmes colostrums par dilutions sériées avec le même kit d’analyse que pour la première étude.
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2
4 8 Dilution
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Fig. 2 : Evolution des pourcentages d’inhibition des colostrums suivant leur dilution sériée 100 2
R = 0.31
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R = 0.66 80
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Colostrum
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Fig. 1 : Relation entre les % Inhibition du colostrum non dilué et les sérums de porcelets Matériels et Méthodes Quarante-trois des 44 colostrums positifs de la première phase de l’étude de Liber (1), conservés à –20°C, ont été inclus. Les colostrums ont été testés au LDA22 par dilutions successives du demi au 1/64. Tous les colostrums n’ont pas été testés jusqu’à cette dilution soit parce que le colostrum était négatif ou faiblement positif à une dilution inférieure, soit parce que l’échantillon était épuisé. Au final 42 colostrums ont été testés au 1/2, 36 au 1/4, 28 au 1/8, 24 au 1/16, 11 au 1/32 et 7 au 1/64. Les résultats sont comparés au résultat obtenu précédemment sur les porcelets (moyenne des 3 porcelets de la portée). Résultats L’évolution des % d’inhibition (% Inh) en fonction des dilutions du colostrum est présentée à la figure 2 : les colostrums ont été classés suivant leur % Inh à la dilution du 1/4 (>90, 78 à 90, 60 à 70, 50 à 60, 40 à 50, 30 à 40, 15 à 30) et la moyenne des % Inh pour chaque catégorie et chaque dilution a été calculée. La décroissance des % Inh est relativement linéaire de 80 à 40%, ce qui correspond à l’intervalle de réponse linéaire de l’Elisa. Par contre, il peut y avoir deux à trois dilutions d’écart entre deux colostrums « fortement positifs ». (% Inh > à 80 %) Les résultats d’une dilution sériée peuvent être exprimés, soit par la dilution permettant de passer sous un certain seuil (% Inh de 60% par exemple) soit par le % Inh obtenu à une certaine dilution. Le % d’Inh obtenu après dilution du colostrum au 1/4 donne la meilleure corrélation avec le titre sérique des porcelets (R²=0.66, Figure 3). La relation est linéaire. A cette dilution, toutes les portées issues de truies avec un colostrum dont le % Inh est < 70% ont un
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Colostrum dilué au 1/4
Fig. 3 : Relation entre les % Inhibition colostrum dilué au 1/4 et sérum de porcelets (un taux de 20% a été arbitrairement attribué aux 4 colostrums qui n’ont pas été testés au ¼ étant négatifs à une dilution inférieure). Discussion Cette étude montre qu’il est possible d’améliorer la prédiction du titre en anticorps vis à vis de Mycoplasma hyopneumoniae des porcelets en diluant le colostrum. Une seule dilution, au 1/4, apparaît suffisante. Il n’est pas utile de tester le colostrum pur. Le nombre d’analyses à effectuer n’est donc pas augmenté. Le prélèvement de colostrum est une technique simple qui peut être pratiquée par l’éleveur. Le protocole de prélèvement (dans les six heures suivant le part, congélation rapide) doit néanmoins être respecté. Par ailleurs, ce prélèvement ne prend pas en compte les variations de la prise colostrale. Le prélèvement de référence reste donc le sérum des porcelets, mais la fiabilité de l’analyse sur colostrum ainsi mise en œuvre semble suffisante pour que l’on puisse s’affranchir du prélèvement sur de très jeunes animaux. Remerciements Les auteurs remercient Mélanie Liber, Gérard Gestin et le laboratoire ScheringPlough Vétérinaire. Bibliographie 1- Liber et al. Journées AFMVP 2002, p 181 2- Jayapa et al. Proceeding AASP 2001, p 237-241.