Eric Hasan Entendu Par La Police Anti Terroriste

  • April 2020
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Directeur de la publication : Edwy Plenel

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L’éditeur Eric Hazan entendu par la police antiterroriste Par Erich Inciyan Jade Lindgaard L’audition du directeur d’une maison d’édition par la police antiterroriste n’est pas, en France, chose courante. Jeudi 9 avril, l’éditeur Eric Hazan a été convoqué par la PJ dans le cours de l’enquête controversée sur le «groupe de Tarnac» et les «sabotages» de lignes TGV par ce mouvement qualifié d’«ultragauche» par le ministère de l’intérieur.

sin et sur la commune de Rouen (Seine-Maritime). Il obéit à une doctrine philosophico-insurrectionnaliste qui ayant fait le constat que la société actuelle est «un cadavre putride» (tel qu’il est mentionné au sein du pamphlet intitulé L’Insurrection qui vient signé du Comité invisible, nom du groupe constitué autour de Julien Coupat) a décidé d’user des moyens nécessaires pour se «débarrasser du cadavre» et provoquer la chute de l’Etat, selon ce document judiciaire. Les cibles désignées dans cet ouvrage dont il a été établi dans la présente enquête qu’il avait été rédigé sous l’égide de Julien Coupat étant, de manière récurrente, tout ce qui peut être, par analogie, défini comme un «flux» permettant la survie de l’Etat et la société de consommation qu’il protège.»

Entendu comme témoin, Eric Hazan a été interrogé sur le livre L’insurrection qui vient (La Fabrique , mars 2007). Les policiers de la Sous-Direction de l’antiterrorisme (SDAT) soupçonnent en effet Julien Coupat ? écroué depuis la mi-novembre dans cette affaire judiciaire ? d’être l’un des auteurs de cet ouvrage publié sous la signature d’un mystérieux «Comité invisible». «Cette tentative d’impliquer un livre et un éditeur dans une association de malfaiteurs terroristes constitue une grave atteinte à la liberté d’expression, a réagi la maison d’édition. N’étant pas témoin des faits instruits dans cette affaire, Eric Hazan a répondu qu’il n’était pas dans son rôle de combler le vide du dossier. S’il existe des éléments dans L’insurrection qui vient enfreignant les lois sur la presse, Eric Hazan est prêt à en répondre devant les tribunaux compétents.»

Le 15 novembre, Mediapart avait publié le long entretien qui nous avait été accordé la veille par Eric Hazan et que nous reproduisons aujourd’hui. Dans les trois extraits vidéos qui suivent, l’éditeur analyse le contexte du livre et les risques posés par l’utilisation d’un ouvrage comme pièce à conviction judiciaire. Nous republions ensuite la transcription de cet entretien dans son intégralité.

Le monde de l’édition s’alarme généralement de telles incursions judiciaires, aussi rares que remarquées. «Si l’on recommence à ennuyer des éditeurs pour des livres à contenu politique, on va se rapprocher de l’époque de la Guerre d’Algérie et de la censure qui avait notamment touché La Question, l’ouvrage d’Henri Alleg sur la torture pratiquée par l’armée française» , relève ainsi l’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens (POL).

Comment réagissez-vous à l’intérêt de la police pour le livre que vous avez publié ?

Qu’est-ce que L’Insurrection qui vient ? Existe-t-il une «mouvance anarcho-autonome » ?

(Si cette page ne s’affiche pas complètement, merci de rafraîchir votre écran) L’Insurrection qui vient est cité par la police dans l’enquête sur les actes de malveillance contre la Sncf. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Les mésaventures d’Eric Hazan évoquent un autre type de précédent à Emmanuel Pierrat, avocat spécialiste du droit de l’édition : celui du livre de Claude Lucas, Suerte (L’exclusion volontaire). Avec cet ouvrage de sciences sociales publié dans la collection Terre Humaine (Plon, 1998), avec une post-face de Jean Malaurie, l’ancien braqueur Claude Lucas livrait son témoignage sur la délinquance, la prison et la réinsertion. «Quelque temps après la publication de son livre, Claude Lucas avait été rattrapé par son passé et il s’était retrouvé devant un tribunal correctionnel. Pour l’enfoncer, l’avocat général n’avait alors rien trouvé de mieux que d’utiliser des passages de cet ouvrage magnifique, à charge contre son auteur...» , se souvient Me Pierrat.

Tous les moyens sont bons pour construire l’ennemi intérieur. Construire l’ennemi intérieur, c’est très important pour un pouvoir qui tient en partie la route par l’inflation policière. Il faut justifier l’empilement de lois antiterroristes, qui n’ont plus rien à voir avec le droit. L’ensemble des forces antiterroristes, aujourd’hui, est énorme, avec un outillage technique extrêmement élaboré. Il faut justifier cet appareillage légal et militaire. L’antiterrorisme n’a rien à voir avec le terrorisme. C’est un mode de gouvernement. On voit les séquelles du plan Vigipirate de Giscard [instauré en 1978, ndlr] qui continue d’être en œuvre aujourd’hui. Quand on voit dans les gares et les aéroports, les soldats en treillis et en armes, ce n’est évidemment pas destiné à dissuader d’éventuels suppôts de Ben Laden. C’est pour que la présence de gens en armes dans les gares et les aéroports nous paraisse, à nous autres, les braves gens, normale. Parce qu’un jour, ça aura son utilité.

Pour l’heure, Eric Hazan n’est certes pas poursuivi par la justice. Mais la PJ antiterroriste nourrit visiblement plus que des soupçons à l’égard du livre, à en juger par son rapport du 15 novembre 2008 contre le «groupe de Tarnac» qui avait déjà été publié par Mediapart. «Ce groupe constitué autour de son leader charismatique et idéologue, le nommé Julien Coupat, est constitué d’une vingtaine d’individus basés en région parisienne, dans le Limou-

Dans l’affaire qui défraie les journaux en ce moment, comme dans celles qui ont valu les arrestations de jeunes gens fin 2007 et début 1

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Dans quel courant politique s’inscrit vient ?

2008, où on a trouvé des fumigènes et d’autres substances, la police a construit de toutes pièces le mouvement anarcho-autonome. Il n’existe pas. C’est une pure construction des renseignements généraux, reprise par la presse avec une docilité digne d’éloges. Avec si peu de fondement qu’en ce qui concerne les jeunes arrêtés début 2008, ils ont été obligés de les relâcher. Ça ne tenait pas la route mais ça préparait le terrain pour ce que nous vivons en ce moment.

L’Insurrection qui

Le propre de ce livre est de ne pas faire partie d’un courant. Il s’inscrit peut-être dans une tradition qui passerait par Auguste Blanqui, André Breton et Guy Debord. Davantage que dans ce qu’on appelle encore aujourd’hui, on ne sait plus très bien pourquoi, la gauche. Et encore moins dans l’ultra-gauche, mot apparu ces jours derniers ; je ne sais pas ce qu’il désigne, c’est un mot complètement creux.

Un livre cité dans une enquête policière, est-ce une atteinte à la liberté d’expression ?

Ce n’est donc pas un livre qui s’inscrit dans un courant et c’est la raison pour laquelle nous l’avons publié avec enthousiasme. Parmi nos publications récentes, c’est l’un de ceux que je trouve les plus novateurs et les plus forts. Il y a une formidable description de l’état des choses existant, dans sa première partie. Cette description est très décapante et très loin de la critique habituelle, très à distance de l’altermondialisme et d’autres critiques qui appartiennent, je crois, aujourd’hui au passé.

Depuis que des jeunes ont été arrêtés fin 2007 et début 2008, et présentés par la police comme liés à la «mouvance anarchoautonome », ce livre a été trouvé chez eux et on en a parlé. Cela a été une excellente publicité ; pour un livre de La Fabrique, il s’est bien vendu. Et puis cela est aussi une marque de considération de la police pour cet écrit ; pour eux, ce n’est pas rien. En ce qui concerne la liberté d’expression, il n’y a rien à dire, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de poursuites. Le fait que le livre soit considéré comme une signe en défaveur de ses détenteurs, bon, je ne trouve pas cela si mal.

La deuxième partie du livre propose des manières de sortir de cet état des lieux, de montrer que les choses pourraient être autrement qu’elles le sont, de donner quelques pistes. Evidemment, cette partie est moins aboutie. Les auteurs du livre n’ont pas la prétention de faire un manuel de la révolution. Ce n’est pas un manuel, contrairement à ce que les journaux ont dit ces temps derniers. C’est un livre qui ouvre sur des pistes. A cet égard, il est très nouveau. En général, les gens se content de dire : «La situation est terrible, on vit une époque épouvantable .» On ne vit pas une époque épouvantable. On vit la fin d’une époque. Ces époques charnières sont toujours très intéressantes.

Cela consacre la valeur de l’écrit ? Oui, je pense qu’au XVIIIe siècle, cela devait se produire assez souvent, dans les dernières années de l’Ancien Régime. Et, à présent, je pense que nous vivons la fin d’un ancien régime. Avant parution, aviez-vous discuté du risque de voir le livre interprété de façon littérale ? Non. On n’a pas eu de discussion. Pour moi, ça ne faisait pas plus de problème que Changement de propriétaire , publié par le Seuil, qui n’est pas une maison réputée pour son extrémisme. On ne s’est pas posé le problème de ce que risquait de produire ce texte. Pas une seconde.

Ce n’est pas un manuel, c’est un texte littéraire, mais il contient des descriptions précises d’actes de sabotage, notamment sur des voies de chemin de fer. Quel statut ces descriptions ont-elles dans le livre ? Métaphorique. Elles sont destinées à énoncer l’idée que, pour en finir avec l’ordre existant, il ne faut pas éliminer la violence. Si on pose comme a priori que l’on sera envers et contre tout non violent, on s’expose à ne rien pouvoir faire. Walter Benjamin le disait il y a bientôt cent ans, dans Critique de la violence (1920). Il parlait de la violence divine, celle qui est destinée à renverser le vieux monde. Il ne s’agit pas de dire que ce renversement du vieux monde doit être violent, mais il ne faut pas non plus l’éliminer.

Et le risque, plus symbolique, de publier un texte qui appelle à l’insurrection ? Ça s’intègre dans notre politique éditoriale. De Blanqui, on a publié les deux principaux textes sur l’insurrection de juin 1848. Pour nous, l’insurrection n’est pas un gros mot. La constitution de 1793 disait que l’insurrection, en cas d’atteinte aux droits du peuple, était un devoir sacré. Je continue à penser que l’insurrection est un devoir sacré, dans certains cas.

Ces «descriptions précises », comme vous les appelez, sont de l’ordre de la métaphore, car on ne peut pas parler de la violence de façon abstraite. C’est une façon de dire : il y aura des choses de cet ordre-là. J’ai moi-même écrit, il y a bientôt un an, un livre qui s’appelle : Changement de propriétaire, la guerre civile continue. L’épilogue de ce livre est un entretien fictif avec un professeur américain qui raconte comment en 2011 le sarkozysme s’est écroulé. Il y est question de violences. Je pourrais aussi bien me retrouver demain inculpé pour incitation à la violence. Il faut tenir compte de l’aspect de récit, de métaphore, de cette façon de s’exprimer. Si on la prend au premier degré, on fait partie de la

Vous dites qu’il ne faut pas prendre le texte au premier degré. Mais écrire qu’il faut saboter les trains pour bloquer la société, cela risque quand même d’être pris au pied de la lettre... L’une des raisons qui me font penser que cette affaire est une construction policière, c’est que le blocage des trains en ce moment, sans aucune actualité sociale, de façon purement gratuite..., je ne vois pas que des gens qui s’intéressent à la politique puissent se lancer dans une affaire aussi absurde. Ça n’a pas de sens. Avez-vous été interrogé ou contacté par la police ? Non. 2

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police. Ou on est un journaliste qui reprend les communiqués de la police. Et il y en a plus d’un, en ce moment.

du tout pour se planquer. Mais la notion d’auteur, avec ce qu’elle comporte de vénération, ils n’en veulent pas.

En quoi les textes de Blanqui se distinguent-ils de L’Insurrection qui vient ? Qu’ont-ils en commun ?

N’est-ce pas une forme d’irresponsabilité de ne pas signer son acte ?

Il y a dans la pensée française un courant insurrectionnel. La constitution de 1793 a été l’acte de naissance du devoir sacré d’insurrection. Puis il y a eu Thermidor. Depuis, nous avons toujours été gouvernés par des thermidoriens, c’est-à-dire par des gens pour qui le maintien de l’ordre est la première des nécessités, l’impératif absolu. Cela va des thermidoriens de Thermidor, autour de Barras, jusqu’à Mitterrand et Sarkozy aujourd’hui.

Non, je ne pense pas. Ce n’est pas jeter une bouteille à la mer et s’en laver les mains. C’est refuser d’apparaître comme des auteurs que les journalistes cajolent, que la télévision interviewe. Ne pas entrer dans ce système-là. C’est une position en retrait. Mais pourtant, dans L’Insurrection qui vient, le sabotage de ligne de trains est explicitement présenté comme pouvant avoir un sens. Il ne s’agit plus de prendre le Palais d’Hiver. Dans le livre, la société est perçue comme un ensemble de flux ; si l’on veut renverser l’ordre établi, il faut commencer par le blocage des voies de circulation. Le livre donne un sens à cela.

Derrière ce pouvoir ininterrompu des thermidoriens, il y a une continuité de la pensée insurrectionnelle. Avec des grands moments : juin 1848, la Commune, et une série d’événements produits pendant une période surtout connue pour son effervescence artistique, le début du XXe siècle. Ce sont les grèves insurrectionnelles, les fusillades, les morts. Ce sont des épisodes gommés, occultés. Mai 68 a été une résurgence de cela. Aujourd’hui nous sommes quelques-uns à penser qu’il faut remettre cette pensée à l’ordre du jour.

Oui, mais à cette nuance près qui est fondamentale : le blocage des flux n’est pas un «starter ». C’est seulement dans le cadre général d’un grand tremblement de terre social que le blocage des flux peut devenir, en effet, l’une des méthodes d’action. Pour prendre une autre métaphore : il suffit d’une étincelle pour mettre le feu à toute la plaine, mais encore faut-il que des conditions très particulières soient réunies, que la plaine soit sèche et prête à prendre le feu. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il faudrait être vraiment très naïf et très peu instruit pour imaginer que le blocage de TGV puisse constituer une telle étincelle.

Sur la violence, L’Insurrection qui vient est ambigu, expliquant qu’il faut savoir maîtriser les armes pour ne pas s’en servir. Cette hésitation reflète-t-elle l’état d’esprit des auteurs ? Au sein de ce mouvement de pensée, cette question fait-elle toujours débat ?

L’antiterrorisme comme moyen de gouvernement menace-t-il la vitalité démocratique ?

Ce qui ressort de ce livre, c’est que la violence n’est pas exclue. Elle n’est pas nécessaire. Si on peut s’en passer, c’est mieux. Mais il ne faut pas l’écarter. Le père Blanqui, pour qui la violence était loin d’être écartée puisque il l’a pratiquée lui-même, fusil à la main, considérait que c’était un starter, un élément déclencheur. Derrière la violence devaient se produire les grands mouvements populaires qui devaient servir à renverser l’ordre établi. Blanqui explique que, pour que la violence serve d’élément déclencheur, il faut une discipline militaire extrêmement rigide, précise ? dans Instructions pour une prise d’armes, il y a des descriptions extrêmement détaillées de la manière dont les colonnes doivent être formées. Mais, une fois les événements lancés, il faut laisser la dynamique de la révolte trouver ses chemins.

A coup sûr. Dans l’idée de démocratie, il y a les libertés fondamentales ? et elles sont mises en danger. Il n’y a qu’à voir comment les gens sont arrêtés et interrogés dans la rue. Tout le monde peut le voir. Il suffit d’habiter dans des quartiers populaires pour constater comment la police se comporte vis à vis de citoyens français ou étrangers, peu importe. Il y a dix ans, on ne traitait pas les gens comme ça, c’est un effet secondaire de l’antiterrorisme. Je pense que la manière dont la police est aujourd’hui commandée, dans sa conduite vis-à-vis des étrangers sans papiers ? qui n’ont pas «vocation» à demeurer en France, comme le dit notre ministre de l’immigration ? avec les rafles, les centres de rétention, la brutalité, etc., constitue un entraînement de ces forces pour la guerre civile. Parce que les 25.000 étrangers sans papiers que l’on est censé expulser cette année, tout le monde sait que cela ne changera rien au niveau de l’emploi, ou du déficit de la Sécurité sociale. Mais le processus mis en place pour les mettre dehors est un entraînement formidable pour ceux qui exécutent les ordres. Un entraînement qui pourra être appliqué demain à d’autres, vous ou moi.

Le lien avec Breton et Debord, c’est l’insolence. Cette façon d’écrire est, à elle seule, une tradition révolutionnaire. Ça agace parfois, ça peut donner l’impression d’un ton élitiste et méprisant. Mais ce n’est pas de l’arrogance. C’est marquer que l’on croit ce que l’on dit et que l’on y tient. Une grande différence entre Breton, Debord et le «Comité invisible », c’est la signature. Dans un cas, il y a des auteurs, des personnes réelles, dans l’autre, un collectif anonyme et un livre qui se revendique sans auteur...

Vous vous inscrivez dans la ligne d’un droit républicain à l’insurrection. Mais la République, c’est la démocratie, avec son parlement qui est élu au suffrage universel et qui vote des lois, y compris antiterroristes, non ?

C’est une position éthique, au sens d’une conduite de vie, de se refuser à la notion d’auteur. Les gens du comité invisible n’ont pas voulu faire de contrat, ils n’ont pas voulu être payés. Ce n’est pas

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Si, par démocratie, on entend ce que Alain Badiou appelle le capitalo-parlementarisme ? le fait d’élire toutes les x années un certain nombre de gens, presque tous de la même origine et qui mettent en place des lois pour garantir que les places et les richesses resteront dans les mêmes mains ?, alors moi je ne suis pas démocrate.

Je ne suis pas de ceux qui considèrent que le libre exercice d’élections régulières suffise à la démocratie. Le suffrage universel serait la seule chose au monde dont il faudrait dire qu’il aurait toujours raison, la majorité aurait toujours raison, quoi qu’elle fasse. Ce serait vraiment extraordinaire. Concernant ce livre, L’Insurrection qui vient , jusqu’où a été l’anonymat garanti à ce «comité invisible » ?

A La Fabrique, nous avons publié Jacques Rancière, notamment La Haine de la démocratie . Il établit une distinction importante. D’un côté, la «police », c’est-à-dire la juste répartition des places et des richesses par le biais des élections et du jeu parlementaire ? la police au sens large, donc, et pas seulement en bleu marine. De l’autre côté, la «politique », c’est-à-dire le moment où les sans-voix, les sans-parts, les sans-papiers, émergent et prennent la parole. Pour Rancière, la «politique » et la démocratie, c’est la même chose.

Total, il a été total. Le livre vous est-il arrivé par la poste ? Non. Vous avez communiqué avec des membres du comité pendant le travail du manuscrit ? Oui. S’il était arrivé par la poste, sans savoir de qui il émanait, j’aurais hésité à le publier, mais je lui aurais trouvé les mêmes qualités.

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