DOCT-R-INE DE
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L'ÉCRITURE SAINTE r U BLlt~ E E S
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L'ÉCRITURE SAINTE P U BLIÉE EN
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DOCTRINE DE LA
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L'ÉCRITURE SAINTE
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1.. On dit généralement que la Parole est de Dieu, qu'elle a été Divinement inspirée, e t que par suite elle est Sainte; mais on a toujours ignoré, jusqu'à présent, où réside en elle le Divin; car la Parole, dans la lettre, parait comme un Écrit vulgaire, d'un style étrange, n'ayant ni la sublimité, ni l 'éclat que présentent en apparence les Écrits du siècle . De là vient que l'homme, qui adore l a nature au lieu de Dieu, et qui par su ite tire ses pensées de lui-même e t de son propre , et non du Seigneur par l e ciel, peut facilement tomber dans l'erreur au sujet d e la Parole, avoir du mépris pour e lle, et dire en lui-ln ê ll~ e quand il la· lit : Qu ' est-ce que ceci? Qu'est- ce que cela '! Est- ce que ceci est Divin? Est-ce que Dieu, dont la Sagesse est infinie, peut parle r ainsi? Où est la Sainteté de ce Livre et d'où vient-elle , sinon :d'une religiosité et de la persuasion qui en résulte? 2 . Mais celui qui pense ainsi n e considère pas que Jéhovah Lui-m ê me, qui est le Dieu du Ciel et de la T e rre, a prononcé la Parole par Moïse et par les Prophètes, et que par suite elle ne peut ê tre que le Divin Vrai M ê me, car ce qu e Jéhovah prononce Lui·M ê m e est ce Vrai; il ne considère pas non plus que l e Seigne ur, qui es t l e m ê me que Jéhovah, a prononcé la Parole contenue dans les ~: I : RIT U Rf:
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JÉHUSALE~I
Évangélistes, la plus grande partie de sa propre bouche, et le reste d'aprè s l'Esprit de sa bou che , qui est l ' Esprit Saint. De là vi e nt qu'il dit Lui-m ê m e que dans ses Paroles il y la Vie, qu'il est Lui-même la Lumi è re qui éclaire et qu ' il est la Vérité . Q ue Jéhovah Lui-M ê me ait prononcé la Parole par l es Prophètes, cel a a été montré dans la DOCTRINE DE LA NOCYEI.LE
JÉR USA LJ:::U
SUR
LE
SEIG~EUR,
No> 52, 53. Que les paroles que l e :::ieigneur Lui-Mêm e a prononcées dans l es Évangélistes soient la vie, on le voiL dans Jean:
" Les paroles que Moi Je vous dis sont Esprit, et sunt Vie. " - VI. 63 . Dans l e Même : Jésus dit à. la femme qui était p" è s de la font aine d e Jacob: Si tu connaissais le don de Dieu, et qui e s t ce lui qui te dit: Donne-moi à boire, tu lui (en) aurais demandé, et il t'aurait donné de l'Eau vive . Celui qu i boira de l'Ea u que Moi je lui donnerai n'auM point soi /"durant l'éternité; ,nais l'Eau que je lui donnerai deviend" a en lui une fontain e d'Eau qui jaillira jusqu'à l a vie éternelle. " - TV. 6 , 10, 14.
«
Par la fontaine de Jacob est signifiée la Parole, comme aussi au Deutéronome, - XXXIlI. 28; - c ' est même pour cela que le Seigneur s'assit là , et parla avec la femme; et par l'eau est signifié le vrai de la Parole. Dans le Méme : «
Jésus dit: Si quelqu'un a soif, qu'i l vienne à NIoi ct qu'il boive. Quiconque croit en Moi, comme dit l'É c1'itu,-e , des f7.eu ves d' eau vive c ouleront de lui. » VII. 3ï, 38.
Dans le Mêmé : " Pie1'J'e dit h nelle . " -
J éSiLS :
Tt< as les p eLl'o les de la vw éter-
VI. 68.
C'est pourquoi l e Seigneur dit dans Marc: .. L e Ci e l et la Terre passeront, 1nes paroles ne pas.,eront point . » - XIII. 31.
SUH
L "E C BITURE
SA I NTE. .
Qu e les P al'ol es du Se ig neur soi e nl la Vie> c 'est p an;e qu'il est Lui-M ê m e la Vie e t la Vérité , co mme il l 'ense ig n e dan s J ea n: u
M o i , j e suis le C lt entin , la Véri té e t la Vie .
» -
XIV. Ii.
Et dans le Même : " Au eo m7nenee ment était la Par'ole , e t la P a,'o le é ta.it ehe z Dieu , et la. Parol e é t ai t Dieu, en E lleé ta-it la Vie, e t h, Vie était la Lum iè r e cles h Oin7neS.» - I. 1, 4.
Ici, pal' la Paro l e est e nte ndu l e Seig n e ur qua nt au Divin Vrai, dans l e quel se ul es t l a V ie e t la Lumière . C ' es t d e là qu e la Pa rul e, qui vi e nt du :::;eig n e ur, . et qui est le S dgn e ur; est appelée; «
Fontaine cI'eaux v i·oc :; . - J é r é m . ,II. I J. XVII. 13. XXXI. 9 ; - . Fdntaine de salul , » Esai e , XII. 2~ :J; " Fontain e , » - Zachar., XIII , 1; - et Fl enve cr e ;)." v i ve, » -
A.poc. XXIL , 1; -
e t qu 'il est dit que
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CA -
aneau, qui (es t) au m i liet< clu tr ô ne, les paî tra e t les t. :-oncluira aux Sou} '~es Viues des e aux.» Apoc . , VII. n.
Il Y a en outre d 'a utres passages où la P a rol e es t appe l ée le Sanctuaire et le Tabernac l e clans le quel le Se ig n e ur habite a v ec l'homme. 3. Mais néanmoins l ' homm e natur e l n e peut, pal' ce qui précède, ê tre amené à c roire qu e la Parole est l e D ivin Vrai même e t qu'ell e r e nferme la Sagesse et la Vie Divin es ; e n effe t , il n e s'occ up e que de son s tyle / d a n s l eq u e l il ne voit ni c e tte sagesse ni cette vie. Ce p e ndant le S tyle de la Parole est le Sty le Divin m ê m e , av ec l eq u e l tout autre style, quelqu e sublime et qu e lqu e excelle nt qu' il paraisse, ne p e ut êtr e mis en comparai so n , car c e serait compare r l ' obscurité à la lumi ère . L e Style cle l a Parol e est t e l, que le :-iaint est dans c haqu e sens , clan s c haque m o t, et m ême en ce rtain s e nd,'o its dans les le ttl'es ell e s' lnê ln es; c'est par là que la Parole co nj o int l'homme avec lE' Se ig neur et ouvre le C i e l. Il y a cle ux c hoses qui procè d e nt du Seigneur, l e Divin Amour e t la Divine Sagess e, ou, ce qui revient au même, le Divin Bien et l e
DUCTHINE
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Divin Vrai, car le Divin Bien appartient au Divin Amour du Seigneul', et l e Divin Vrai appartient à sa Divine Sagesse; la Parole dans son Essence est l ' un et l'autre; ct comme elle conjoint l ' homme avec le Seigneur e t ouvre le Ciel , ainsi qu'il a été dit, c ' est pour cela que , lorsqu e l'homlne la lit en ayant recours au Seigneur, e t non pas seulement à ses propres lumières , elle le remplit du bi e n de l'amour et d es vrais de la sagesse; elle remplit sa volonté du bien de l 'amo ur, et son entendement des vrais de la sagesse; c'est ainsi que l'holTIrne a la vie par la
Parolc. 4. C'es t pourquoi, afin que l 'ho mme ne puisse douter que la Parole ne soit telle qu ' il ,,'ient d'être dit, le . Seigneur m'en a révé l é le Sens interne , qui, dans son Essence, est Spirituel. Ce Sens interne est renfermé dans le :::iens externe ou Naturel, comme l'âme dans le corps; il est l'Esprit qui vivifi e la lettre; aussi peut-il ê tre un 'témoig nage de la Divinité et de la Sainteté cie la Parole, et convaincre m ême l'homme naturel, s'il veut .., tre convainc u.
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vRÉSENT.
Ce sujet sera exposé clans l'ordre suivant: 1. Ce que c'est que le Sens spiritueL IL Ce Sens spirituel est dans toute la Parole et dans chacune de ses parties_ III. C'est en raison de ce Sens que la Parole a été divinement inspiré e et qu'ell e est Sainte dans chacune de ses expressions. IV. Ce sens a été ignoré jusqu'à présent. V. Et il nt> sera désornlais donné qu'à celui qui est par le Seigneur dans l es vrais réels. 5. L Ce que c'est que le Sens Spù'ituel : Le sens qui se dégage d'après le sens de la lettre de la Parole, quand quelqu'un scrute et e xplique la Parole pour confirmer qu e lque dogme de l'É~lise, n'est pas le sens spirituel; c'est l e sens litté ral de la Parol e. Le sens spirituel ne se Inontre pas dans le sens d e la lettre; il est au dedans
de lui, comme l 'âme dans le corps, comme la p ~ ns ée dans les yeux, et l'affection dans la fac e, c hoses qui font un comme la cause e t l' e ffet. C'est surtout par ce Sens que la Parole est spirituelle, non seulement pour l e s hommes, mais encore pour les Anges; c'est pourquoi , par ce sens, la Parole communique avec les Cieux. 6. Du Seigneur procè dent, l'un après l'autre, le CÉLESTE, le SPIR ITUEL et le NATUREL. On appell e CÉLES1' E ce qui procède d e son Divin Amour, c ' est l e Divin B ie n; on appelle SPIRIT UEL ce qui procède d e sa Divine Sagesso, c'est le Divin Vrai; le "NATUREL vient d e l'un et de l 'autre, il les contient dans le dernier (d egr é ). Les Anges du Royaume céleste du Seigneur, qui composent le Troisi è me· C iel ou Ciel Suprême , sont dans le Divin qui procède du Seigneur e t qui est appelé Céleste, car ils sont, par l e Seig neur, dans le bien de l'alllour. Les Anges du Royaume spirituel du Seigneur, qui composent le Second C iel ou Ciel Moyen, sont dan s le Divin qui procè de du Seig neur et qui est app e l é Spirituel, car ils sont, par le Se igneur, dans l es vrais de la Sagesse (1). Mais les hommes de l ' Eglise dans le Monde sont dans l e Divin Naturel, qui procô de aussi du Seigneur. Il suit de là que le Divin, procé dant du Seigneur jusqu'à ses derni e rs, desClend par tro is Deg r és , et se nomme Céleste, S pirituel et Naturel. Le Divin, qui d escend du Seigneur v e r" l es homm es , d esce nd pHr c e s trois Degrés, e t lorsqu'il est desce ndu, il cont.ient e n lui ces trois Degrés; tout Divin procède de la sorte; c'est pourquoi, qua nd il est (lans son Dernier degré, il e st dan s sa plénitude. Telle e st la Parol e . Dans son dernier s e n s , elle est Naturelle; dans so n sens inté ri e ur, elle e st Spirituelle; dans son sens intime , elle es t Céleste; et dans ehaque se ns, e lle est Divine. Qu e tell e soit la Parole , c e la ne parait pas dans l e sens de sa l ettr e, qui est Naturel, pRr cette raison que l'homme du m o nde jusqu'à prés e nt n'avait rien su des C ieux, et que par suite il ignora it c ," { I l Les Cieux c o n si s tent e n dCllX " H .u y aul11cs , ù ont l ' un es t appelë
Royaume Céle s te et l'autre Royaume Spirituel. OrEL ET DE L ' ENF'ER,
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que c'es t que le S piritucl et ce que c'est que le Céleste, e t par co nséqllent la diffé rcnce e ntre eux et le Naturel. 7. La différence entre ces Degrés n e peut ê tre connue, si l'on ne connait pas la Co rrespondance ; car ces trois D eg r és sont entièrement ·distincts en tee ·eux, comme la Fin, la Cause et l ' Effet, ou con~me l'Antérieur, le Postérieur et l e Dernier, mais ils font un par les correspondances; en effet, le Naturel correspond au Spirituel, et aussi au Céleste . Ce que c'est que la Correspondance, on peut le voir dans le Traité DL' CIEL ET DE L ' ENFER, où il a é t é question dc la C mTespondance de toutes les choses dH Ciel avec loules celles de l' hom me, N°' 87 à 102; et de la Cor1'espondance du Ciel avec toutes le s choses de la. l e 1"1"e , N °' 103 à 115 ; et de plus on l e verra par l es exemples tirés d e la Parole, q Ili seront rapportés ciaprès. 8. C'est parce qu e la Parole est Spirituelle et Céleste inté rieure m e nt qu'elle a été écrite par de pures Correspondances ; et ce qui a é té écrit par de pures Correspondanccs a été écrit, dans le sens dernier, d'un style tel que celui des Proph "' t es et des l::vangéliste s qui, malgré son apparence vulgai,'c, renferme en soi la Sagesse Divine et toute Sagesse Angélique. 9. 1 l. Le Sens Spir ituel est dans toutes et dans chacune des choses de la Parole: on nc sauL'ait mieux le voir que par des c x e mpl es ; soient les suivants; J ,ean ,dit, dans l'Apocalypse: «
J e v is le Ciel ouëerl , c t vo i ci un C heva l b!ane ; e t Ce lu i 'lui élai t manié dessus est appelé Fidèleet Véritable; e t en justi ce il jng e et cOlnba/. Et ses yeux, comme une t7arnlne de feu. Il avai l SUl' sa tête, beaucoup de diadènl,es; et un lVOnl, écrit que personne ne cannait que Lui- 1H 6nw ; et 11 étail 1'e vêtu d'un vêle ment teint de sang; et Il s'appe lle : LA PAHOLE DE DIEU. Ses armées dans le C i e lL e s u.ivaient SUT des Chevaux blancs, vê tues de fin lin blanc el. ne/. Il a SU," s on v,1lem en l et ." IfT sa cu i sse un Nortt écrit; ROI DES BOIS ET SE IG NEU n DES SE IG-NEURS. 1-;; t j e vis un Ange se tenant dans le S (,lpil , c t il cria d~ltn(> Doix g'i'anrie : '· enC': e l
SUIl.
r.']':CB.ITURE
SAI1'OTE.
7
assemb le=-vou s pour le soupe,- du GralLd Dieu, afin que vous 7nangiez chairs de rois , et chairs de kiliar-
ques, e t chairs de puissants, et chairs de chevaux c t d e c eux qui les montent, et c hairs de tous, libre s e t esclaves, et petits et grands. " - XIX. 11 à 18. Ce que ces "hoses signifient, personne ne peut le voir que d'après le Sens Spirituel de la Parole, et personne n e connaît le Sens Spiritue l que d'aprè s la Science des corr espondances ; car tous les mots sont des correspond a nces, et aucun mot n'y est inutile. La Seience des '-'01'respondances enseigne ce qui est signifié par le Cheval bl a nc, par Celui qui était monté dess us, par ses yeux qui éta ient c omme une flàmole de feu, par les diad è mes qui é t a ient sur sa tête, par le vêtement teint de sang, par le fin lin blanc dont étaient vêtus ceux qui sont de son armée dans le Ciel, par l'An ge qui se tenait dans le Soleil, par le grand Souper pour lequel on doit venir et s 'assembler, e t par les chairs de rois, de kiliarques, etc., que l'on d o it man g er. Quant à ce que signifie chacune d e ces choses dans le sens spirituel, o n le voit dans l'Opus cu le sur l e CIIEVAL BLANC , où elles ont été e xpliquées; il serait d o n c inutile d'en dire davantage sur ce s ujet. Dans cet Opus. 'cule, il a été montré que le Seigneur est dé c ri t ici quant à la Parole; que par ses yeux qui étaient eonlme une flamme de fe u, par l es diadplnes sur sa tête, et par le Nonl que personn e ne connaît que Lui-M ê me , il est entendu l e sens spirituel de la Parole, et que Personne ne le connaît qu e le Seigneur et celui à qui il v eu t l e r évé ler; puis aussi, que par le vêtement teint de sang, il est e ntendu le sens naturel de la Parole, qui est le s e ns d e la l e ttr e, auquel il a été fait viol e nce. Que ce soit la Parole qui est ainsi décrite, cela est très évident, car il est dit: ET IL g ' APPELLE : LA PAROLE DE Drr:u; et que ce soit le Seig n e ur qui est entendu, cela est encore très évident, car il est dit que le Nom de Cel ui qui était monté sur le cheval es t: Ror DES Rors ET SElGJSEU R DES SEIGNEURS. Que le sens spirituel de la Parole dût ê tre ouvert à la fin de l'Ég lis e , cel .. est signifié, non seulement par ce qui vient d 'être dit du Cheval et de Celui qui était monté dessus, mais encore
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DOCTTUI"E
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par le g rand souper a uqu e l tou s o nt été invité s par l ' Ange , qui se t e nait dans le soleil, à venir et à n1an ger chairs de rois, d e kiliarques, de puissa nts, cie c h eva ux et de ceux qui les montent, e t ci e tous, libres et esclaves. Toutes ces expressions seraient cles paroles vain es priv ées de Vi e et cie spiritualité, si l e spirituel n' était inté rieurement en elles, comme l'âme est dans le corps. 1.0. Dans l'Apocalypse , C hap. XXI, la Sainte Jérusalem est ainsi d é crite: « Sa lumière étai t se1nblable à une p ie1'r e très préc ieuse ,
telle qu'une pierre de jaspe resp lendis san t com1ne du c r istal. Elle ava it une 1nur ai lle grande e t élevée , ayant dou z e portes , et sur les p o rtes douze A ng cs , e t des Noms insc rits qui son t (ceux) cles clo u z e Tribus cl' I s raë l. Sa 1nu1'a ille était de cent quarante-quatre co udées, 1nesur e cl'H om1ne, laq u e lle e s t [m es ur e) d 'An ge . La 1nuraille é ta it bâtie de jaspe, et ses ( on den,enls de toute pierre préc ieu se , cle jaspe, cle saphi r, de ca lcédo in e, d 'émera ude, d e sar c1onix , d e sardoine , de chrysolithe, de béril, cle topaze, de c hry soprase, d'hyacinthe e t cl'amé t hyste . L es clouc e Pm' tes [étaient) clolce perles. La V i lle e lle -m ê 1ne (était) d'm' pur semblable iL un verre pur. E lle était quadrangulair e; sa longue ur sa larg e ur et sa hauteur étaient égales, cle clouze1nillestacles, etc. » - (11,12,16,17, 1 8 ,19 , 20,2 1 _)
Q u e t o ute s ces c h oses doive nt ê tre ente ndu es spirituellem e nt, on p e ut l e voir e n ce que p a r la S ainte Jérusal e m est s ig nifi ée une Nouvelle Église qui d o i t ê tre établie par l e Se ig neur, c omm e il a é t é m o ntr é dans l a DOCTRINE SUR LE SE IGNEU R, N°' 62 à 65; et con1m e par .J é rusalem il est s ig nifi é ic i l'Ég lis e , il s'ensuit que tout ce qui est dit d e J é rusal em, comme Ville, de ses portes, de sa muraille, cles fond e men ts de la muraill e , et de l e urs mesures , contient un se ns spirituel, car ce qui apparti e nt- à l'Ég lise est spirituel. Quant à ce qu e signifie c h ac un e ci e ces c h oses, c e la a été e xpliqu é dans l e TRAITÉ DE LA NOUVELLE J É RUSALEM, publié à Londres e n 175 8, N° 1; il serait d o nc s upe rl1u de l ' expliquer davantage. Il s uffit qu'on sache
!)
qu e l e sen s sp iritu e l e3t a u d e d a ns de c h aque partie de l a d escripti o n, c ornIlle l 'âme est "a u dedans du corps, e t que sans un pareil sens, o n ne pourrait appliquer à l 'Église a u c un e des choses qui y sont écrites ; par exe Illpl e, qu e cette vill e é tait d'or pur, ses portes de p e rles , sa Illuraille d e j aspe, l e s fo ndeIlle nts de la Inuraill e de pierres préc i e u ses, que la Illuraille était de cen t quarante·quatre co ud ées , Illesure d 'hoIllIlle , laque ll e est Illesure d ' Ange , e t que la ville était d'une long ueu r , d'une largeur e t d'un e h a ute ur d e d o uie Illille stades, etc . Mais celui qui, d'après l a Sc ie n ce d es Co rrespondances, co nn aît l e sens spirituel, eO Illpre nd ces c hoses ; pal' exeIllpl e , il cO in pre nd que la M ura ill e e t ses fo ndeIll e nts s ig nifient la Doctrin e d 'a près l e sens litté r a l de la Parol e; et qu e l es n OIllbres douze, ce nt quara nte -quatre, d o uz e IlliIJe s ig nifient des choses selnblab les, à savoir , tous l es vrais et tous l es bi e n s d e l' Égli se dans l e ur e n se mble . 1.1.. Uans l 'Apocalyse , Chap . V II, il e"t dit: «
Qu'il !J eu t cen t quaran t e-q u ::t t?'e mille marqués d'en tre tou tes les Tribus d'Israë l , dou ze mi lle de c h aque Tribu; à s a voir, des Tribu s de Ju da, de Ruben, de Gad, d'Asser, de N ephtha li, d e M anassé, de Si méon, de L év i, d'[ssacar, de Zabulon, de Jo s eph e t de Benj a min . » - ( 4 à 8" )
L e sens spirituel d e ces paroles, c'est qu e tous c e ux c h e ", qui p ar l e Seigneur il y a l 'J<:gli se sont sa uv és; e n effe t, dans l e sen s spiritu e l, par ê tre ,n a rqu é a u front o u r ecevoir l 'eIllpre inte d ' un sceau, il est s ig nifi é ê tre r econnu p a r l e Seig n e ur" e t ê tre sauvé ; par l es douze Tribus d ' I sra;;l sont signifi és tous ceux qui sont d e cette Église ; p a r d o uz e , douze IlliIJe et cent quarante-quatre Illille , tous; p ar I sraël, l 'Égli se, e t par chaque Tribu , quelque parti e spéciale de l' Ég lise . Ce lui qui n e co nn a ît pas le spirituel d e ces paroles peut pense r que ce ux q ui doiv e nt ê tre sauv és n e d é passe r o nt pas l e nOIllbre fixé, e t qu' ils ser o nt se ule Illent d e l a nation I s ra é lite et Jui ve. 1.2. Dans l ' Apoealyse, c hap. VI il est dit: «
Que lo r sq ue l'Agneau eut ouvert le Premi p)' sr'eau du
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J"'~RTJ~ .-\ 1.F.~1
Livre, il sortit un Cheval blanc; que celui qui était monté dessus avait un a1'C, et qu'il lui (ut donné une couronne; que lorsqu'il eut ounert le Second sceau, il sortit un Cheval roux, ·et qu'une !7rande épée (1.1.1 donnée à celui qui était n~onlé dessus: que lorsqu'il eut ouvert le Troisième sceau , il sortit un Cheval noir, et que celui qui était monté dessus avait une IJalance en sa main; et que lorsqu ïl eut ouvert le Quatrième s c eau, il sortit un Cheval pâle, et que celui qui était nl0nté dessus ava it nom la Morl. » (1 à 8 . )
La signification de ces choses ne peut être donnée que par le sens spirituel; on en a une notion complète quand on sait ce que signifie l'ouvertur e des sceaux, le cheval, etc. Ce passage renferme une description des états successifs de l'Église. depuis son commeneelnent jusqu'à sa fin, quant à l'entendement de · la Parole. L'ouverture des sceaux du Livre par l 'Agneau signifie la manifestation de ces états de l'Église par le Seigneur; le Cheval signifie l'entendement de la Parole; le Cheval blanc l'entendeIllent du vrai d'après la parole dans le premier état de l'Église; l'arc de celui qui est monté sur ce cheval signifie la Do c tJ'ine de la charité et de la foi combattant contre les faux; la couronne signifi e la vie é ternelle, récom· pense de la victoire; le Cheval roux, signifie l 'entende· ment de la Parole entièrement perdu, quant au bien, dans le second état de l'Église; la grande épée signifie le faux combattant contre le vrai; le Cheval noir l'entendement de la Parole entièrement perdu , quant au vrai, dans le troisième état de l'Église; la balance, l'estimation du vrai si petite qu'elle est Pl'esque nulle: le Cheval .pâle, signifie l'entendement de la Parole rendu nul, par les maux de la vie et par les faussetés qui en proviennent, dans le quatrième ou dernier état de l'Église; la mort signifie la damnation éternelle . Que ce soit là ce qui est signifié dans le Sens Spirituel , c ' est ce qui ne se manifeste pas dans le sens littéral ou naturel; c ' est pourquoi, si le Sens Spirituel n'était pas une fois ouvert, la Parole, quant à ce passage et quant à tout le reste dans l'Apocalypse, serait teHeIllent
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fermée, qu'enfin personne ne saurait où la Sainteté Divine serait cachée. De même personne ne saurait "ce qui est signifié par les quatre Chevaux et les quatre Chars qui sortent d'entre deux montagnes d'airain, dans Zacharie, Chap. VI. Vers. 1 à 8. 1.3. Dans l ' Apocalyse, Chap. IX, on iit : " Le cinquième Ange sonna de la trompette, et je vis une Étoile, tombée du Ciel sur la terre, et il lui (ut donné " la clef du puits de l'abîme. Et elle ouvrit le puit .• de l'abîme, et il monta du puits co ...,.,me une fumée d'une grande fournaise, et le soleil et l'ail' (urent obscurcis par la fumée du puits. Et de la (umée sortirent des Sauterelles sur la terre; et il leur fut donné un pou'uoir, de même qu'ont un pouvoù' les scorpions de la terre. Et ces Sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour la guerre; et sur leurs têtes, comme des couronnes semblables à de l'or; et leurs faces, comme des faces d'hommes. Et elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes; et leurs dents étaient comme de lions. Et elles avaient des cuir a sses comme des cuirasses de (er; et la voix de leurs ailes, comme une voix de chariots à plusieurs cheva1.lx courant en guerre. Et elles avaient des queues semblables à des scorpions, et il y avait des aiguillons à leurs queues; e t leur pouvoir (était) de nuire aux hommes pendant cinq mois. Et elle s avaient sur elles pour roi l'A nge de l'abîme. lequel a nom, en hébreu, Abaddon, et en grec Apollyon . »-(1,2,3,7,8,9, 10,11.)
Nul ne pourrait comprendre ces paroles, si le Sens Spirituel ne lui en avait été révélé, car rien n'y a été dit en vain; tout, jusqu'à, la moindre particularité, a sa signification. Il s'agit là de l'état de l'Église, lorsque toutes les connaissances du vrai d'après la Parole ont été entièrement perdues, et que par suite l'homme devenu sensuel se persuade que les faussetés sont des vérités. Par l'étoile tombée dù ciel sont signifiées les connaissances du vrai entièrement perdues; par le soleil et l'air obscurcis est signifiée la lumière du vrai devenue obscurité; par les sauterelles, qui sôrtiront de la fumée du puits, sont signi-
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DOCTHINE
OF.
LA
NOUVELLE J:ÉnUSALEM
fiés les faux dans les extrêmes, tels qu'ils sont chez ceux qui sont devenus sensuels, et qui voient et jugent tout d'après des illusions; par le scorpion est signifié leur persuasif; les sauterelles, qui apparurent comme des chevaux préparés pour la guerre, signifient leurs raisonnements qui semblent provenir de l'entendement du vrai; les cou"ronnes semblables' à de l'or que les sauterelles avaient sur leurs têtes, et leurs faces comme des faces d'hommes, signifient qu'il leur semble être victorieux et sages; leurs cheveux, comme des cheveux de femmes, signifient qu'ils
se croient dans l'affection du vrai; leurs dents comme de lions, signifient que les sensuels, qui sont les derniers de l'homme naturel, apparaissent comme ayant la puissance sur toutes choses; leurs cuirasses comme des cuirasses de fer, signifient les argumentations tirées des illusions, par lesquelles ils combattent et ont d~ la force; la voix de leurs ailes, comme une voix de chariots à plusieurs chevaux courant en guerre, signifie les raisonnements qui semblent fondés sur les vérités de la doctrine tirées de la Parole, pour lesquels on doit combattre; leurs queues semblables à des scorpions signifient le"s persuasions, les aiguillons à leurs queues signifient les artifices pour tromper par la persuasioq; leur pouvoir de nuire aux hommes pendant cinq mois signifie qu'ils produisent de la stupeur chez ceux qui sont dans l'entendement du vrai 'e t dans la perception du bien; elles avaient sur elles pour roi l'ange de l'abîme," lequel a nom Abaddon ou Apollyon, signifie que leurs faux venaient de l'enfer, où habitent ceux qui sont purement naturels et dans la propre intelligence. Tel est le sens spirituel de ces paroles, et rien de ce sens ne se montre dans le sens de la lettre. Il en est de même partout dans l'Apocalypse. Il faut qu'on sache que, dans le sens spirituel, tout se tient par un enchaînement continu que chaque mot du sens littéral ou naturel contribue à former ; c'est pourquoi, si le moindre mot était retranché, l'enchaînement serait rompu et la liaison détruite; en conséquence, pour empêcher que cela n'arrivât, il a été ajouté à la fin de ce Livre prophéti"lue, « qu'on ne doit pas en reh'anche1' un mot. ,. Apoc.,
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L'ÉCRITURE
SAINTE .
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XX II. HI. - 11 e n est de m ê me des Livre s des Pro ph è t es ci e l 'Ancie n T estam e nt; etpour que rien n' e n fût r e tranché , il est arrivé, par la Divine Providence du Se ig n e ur, que les Massorètes o nt signalé Îes partic ularité s que r e nferment ces Livres, jusqu'à en compter l es l e ttres. 1.4. L e Seig neur, p a rlant d evant ses Disciples de la Consomm a ti on d u siècle, qui est le dernier t emps cie l'Ég li se, dit à la fin des pr édictions sur ses c h a n ge ments
cI'état successifs: " Aussit6t après l'affl iction de ces jow's, le So leil se"a obscurci, et la Lune ne donnera p oint sa c la rté, et les É toi les t on~beron t du Ciel , et les puissances des Cieux seront ébran lées . . Et a lo r s apparaîtra l e signe du Fils de l ' h omme dans le Ciel, et alors gémiront tOLLtes les tribus ' de la terre; e t e lles v e rron t le Fils de l' homme venir clans les nuées du Cie l a ue c puissance et ueaucoup de gloire. Et il e n ve' Ta ses Anges ave" trompette et voix g rande: e t i ls assembleront ses é lus des qua tre v en ts , d'une extrémité cles cieux à l'(autre) e xtrémi té . )) - Ma tth. , XXIV. 29, 30,3 1. Par ces paroles , dan s l e sens spirituel, il n 'est p a:; e n · t e ndu que l e Soleil et la Lune s'obscurciraient, ni que les é toiles t o mb e raie nt du Ciel, ni qu e le signe clu Seigneur apparaitrait dans le C ie l, ni qu'on le verrait lui-mê me dans les nue s, e t en m ê m e temps l e s Anges avec des trom· p e ttes; m a is par chacune cles parole s d e ce passage il est e nte nclu cles spirituels qui con cernent l' Égli se , dont l 'é tat final est ic i cléc rit; en effet, dans le sens spirituel, par l e Soleil qui sera obscurci, il e st entendu le Seign e ur quant à l 'amour; p a r la lune qui ne donn e ra point sa clarté, l e Seig nenr quant à la foi; par l es Étoiles qui t o mb e ront du C ie l, l es conna issances du bi e n et du vrai qui d o ivent périr; par le s ig ne du Fils ci e l'homme clans l e C i e l, l'apparitio n clu Divin Vrai; par les tribus cie la t e rre qui gémi ront, le manqu e de tou t vrai qui appartient à la foi e t de t o ut bi e n qui apparti e nt à l ' amour; par l 'avèn eme n t du Fils de l'h om m e dans l es nuées du C ie l avec puissa n ce e t g l o ire , l a prése n ce du Seig n e ur clans la Parol e et l a r évél a tio n; par les nuées, l e sens litté ral de la Paro le, et par la gloire
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IJOCTRINJ:.:
DE
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J r~ H USALJ-: ~l
son sens spit'ituel; par les Anges avec trompette et voix grande, l e Ciel d'où vient le Divin Vrai; par assembler les élus des quatre vents d ' une e xtrémité des Cieux à l 'autre extrémité, un renouv e llement de l'Église quant à l'amout· et à la foi. Qu'il ne soit entendu ici ni obscurcissement ùu soleil et de la lune, ni chute d es étoil es sur la terre , on le voit clairement par les Prophétes qui ont dit de semblables choses à propos de l 'é tat de l 'Église il la venue du Seigneur dans le Inonde ; ainsi o n lit dans Ésaïe: cc
Voiçi, le jOU1~ de J éhova h v ient, cruel, c t d 'e 1nportelneHt de co lère; les Étoiles des c ieux et leurs astres ne brilleront point de le ur lumière: le Soleil sera obscurci à son le uer, et la Lune ne f era point ,·esplendi,· sa c la rté ; je ch â tierai le monde pour.sa ,néc hance té. " - XIII. 9, 10 , 11.
Dans J oël : " Il vient, le jour cle Jého va h, j o ur cle ténèbres et cl'ob:;cu· rité; leSo leil et la Lune sel'ont o bsc urcis , e t le s Étoile ~ retirero nt leur lumière. n -111. 4 . IV. 15 . Dans Ézéchiel: " J e couvrirai les Cieux e t j'obscu)"(; ira i le,; Étoiles; J e cou u r ';"ai le Soleil cl'une nuée et la Lune ne· fel'a p oint lu ire sa lumi è r e; je c ouvrirai lous les lumi· naires de lum ière et j e ,nettrai cles tén èbres sur la le rrp. - XXXII. Î ,8 . Par le jour de Jéhovah est e ntendu l'Avènement du ~ei g neur; cet Avènement eut li e u quand il n 'y eut plus dans l ' Église aucun reste de bien, ni de vrai, ni aucune c onnai ssance du Se igneur. 1.5. Afin qu 'o n puisse voir que les é crits prophé tiques de l'Ancien Testament sont inintelli g ibles en beaucoup d'endroits si l ' on n'a recours au sens spirituel, j'ajouterai quelques passages, tels que celui·ci dans Ésaïe: u
A lors Jéh ovah agitera le foue t con tre l'A ssyrien, COTn1'}LV lors de la plaie de Maclian au rocher de Horeb; et i l lèvera son b â ton su,' la mm', dans le c hemin de l'I:.'gypte. Et il arrivera en ce j our-là que son fa rdeau s e
se n
L ' ÉCRITUIU:
SA IN T!; ,
retirera de dessus ton épaule, e t son j o ug de d essus ton cou . Il viendr a con tre H aja th , il passe ,'a il. lVIigl'on, con tre J'.ficmas il donnera d es ord,'es par s es armes ; i ls passeront par Mébarah ; Gué bah (s era) no/"e h ô te llerie; e lle trelnblera , Rama; G uibha th de Saü l s'enfu i r a . G é mis d e la voix, fille de Gallim; écoute Lais, Ô Ina lheure u s e Anatho/h! E rran le sera J'.fadména; les habitants de Gué bi>n se rasselnbleront, (Est-il) e n core un jour dans Nob pour s'arrêler? Elle ag ite ,'a sa m a in, la montagne de la fille de Sion, la colline d e J é,' usalem. Jéhova h coupel'a les f o urrés de la for êt avec le f er, et le Liba n sera r enversé par le Magnifique. " - X. 26 à 34.
On n e renco ntre là que des N o n~s, dont o n ne peut rien tirer sans l e secours du Se ns Sp iritu e l, dans l e quel tous les Noms, dans la Parole, sig nifient des c h oses du C i e l e t de l ' É g lise: d'a près ce Sens, ces mots sig nifi e nt que toute l' Église a é t é d évast ée par l es Sc ie ntifiques , qui perv e rtis, se nt t o ut vrai e t confirlnent tout faux, Ailleurs, dans l e mûme Prophète: " En ce jour -là cesse ra la ja lousie d'É pl!1'aïm, et les ennemis d e J uda seront rell'anchés , J' ·phraïm. ne jalo u se l'a point Juda , et Juda ne ressel'l'e r a point Éphraïm , j\f a is ils v oleroni S UI' l'épaule des Philistins vers la mer; ensemble ils pilleront les fil s de l'Orient; ils porteront leul' main sur .cdoln e l Moau. D ' unautre cô té J é hova h f e r a disparuUr e lu langue de mer de l 'Égypte, e t "il agitel'a sa lnain S UI' le fleu ve avec lu vé h émen ce de son sou ffl e; e l il le ( ,'appera en s ept ,'uisseaux pOUl' fa ire che min avec les souliers. Alors il y aura u n sentier pOUl' les restes de s on p e uple , qui se ront de reste d ' Assur , " - XI. 1:1 à 16,
lei e ncor e , à n~oins qu ' on ne sache ce que chacun de <,les n o ms signilie, rien de divin n'appa raît, alors cependant qu'il s'agit là de l'Avènement du Seigneur et des circons tances qui l ' accompagnèrent, comme cela résulte évidem111ent des v e rse ts 1 à 10. Comment don c , s a ns le secours du sens spirituel, verrait-on que par ces mots d 'après leur enchaînement il est signifié que ceux qui sont dans les
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DOCTRI:-';E
DE
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jÉR U SALEM
faux par ignorance, et qui ne se sont pas laissé séduire par les lllaux, s'approcheront du Seigneur, et que les faux ne leur seront plus nuisibles, et qu 'alors l'Église cOlllprendra la Parole. Il en est de lllême pour les passages qui ne renferlllent pas de nom s propres, comme dans Ézéchiel: " Ainsi a dit le Seigneur' Jéh ovih : Fils de l' h01nme, dis aux ois eaux de toute plume e t il t o utes bêtes des champ", : Assemb lez-vous, et venez. Assemblez-vous de toutes parts pour m o n Sacrifice , que je sacrifie pour vous , s acrifice grand sur les montagnes d'Isra ë l , afin que vous nlangi c:: de la chair et que vous buvie~ du sang . Chair de s forts vous 1nanger'ez' et sang des princes de la ter>'e vous boirez. Vous 1nangerez de la graisse à satiété , c t boirez du sang jusqu'à l'i v r>e sse , de mon sacrifir.e que je sacr'ifie pour vous. Vous serez rassasiés sur m a tabl e, d e c heva l e t de char , e t de for·t et de tout homme de gue rre. C 'es t ainsi que je donnerai ma gloire parmi les nation s. » - XXXIX. 1ï à 21.
Celui qui ne sait pas, d'après l e sens s pirituel, ce qui est signifié par le sacrifice, par la chair et le sang, par le cheval , le char, le fort et l'homme de g uerre , ne peut que savoir qu'ils doivent manger et boire de telles choses; mais le sens spirituel enseigne que , par Inanger la chair et hoire le sang du sacrifice que l e Seigneur J é hovih fera sur les lllontag ncs d ' Israë l, il est s ignifié s'approprier l e Divin Bien et le Divin Vrai d ' après la Parole; car il s'agit de la convocation de tous pour le Royaullle du Seigneur, et spécialelllent de l'instauration de l'Église parllli les Gentils par le Seigneur. Qui n e peut voir qu ' ici par chair il n'est pas entendu de la chair , ni par sang du sang, par exelllple, qu'ils boiront du san g jusqu'à l'ivresse, et qu'ils seront rassasiés de cheval, de char, de fort et de tout h01TI.llle de guerre? Pareillement en III il le autres passages dans les Prophètes. 1.6. Sans l e Sens Spirituel, personne ne saurait pourquoi il a été ordonné au Prophète Jérémie de s'acheter une ceinture et de la mettre sur ses reins, de n e la point passer par l 'eau , et de la cacher dans un trou du rocher
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vers l'Euphrate, Jérénl., XIII. l à 7; - pourquoi il a été ordonné au Prophète Esaïe de d é lier le sac de dessus ses reins, d 'ôter son soulier de son pied, et d'aller nu et déchaussé pendant trois ans. É saïe, XX. 2,3; - pour· quoi il a été ordonné au Prophète Ézéchiel de passer un rasoir sur sa tête et sur sa barbe, de diviser ensuite ce qui aurait été rasé, d 'en brûle r un tiers au Inilieu de la ville, d'en frapper un tiers par l'épée, de disperser au vent l'autre tiers et d'en lier que lques brins dans les pans d e son manteau , et enfin d'en jeter au mi.1ieu du feu, Ézéch., V. 1 à 4; - pourquoi il a é té ordonné au mêIne Proph ète de coucher trois cent quatre.vingt-dix jours sur son côté gauche, et quarante jours sur son côté droit; de se faire un gâteau de frolnent, d'orge , de millet e t d 'épeautre avec des excréments de bœuf, et d e le manger, e t de faire p e ndant ce temps-là un retranchement e t un ren,part contre Jérusalem, et de l 'assiéger. Ézéch., IV. 1 à 15; pourquoi il a été ordonné deux fois au Prophète Osée de prendre pour é pouse une femme prostituée.Osée, 1. 2 à 9. III. 2, 3; - et pourquoi tant d'autres choses semblables ont été ordonnées. En outre, qui saurait, sans le Sens Spirituel, ce qui est; signifié par toutes l es c hoses du Tabernacle; par exemple, .par l 'Arche, l e Propitiatoire, les C hérubins, le Chande lier, l 'Autel des parfums, les Pains des faces sur la table, les Voiles et le s Rideaux? Sans le Sens Spirituel, qui saurait ce qu e si. gnifient l es vêtements de sainteté d 'Aharo n , la Tunique, le Manteau, l'Éphod, l'Urim et l e Thumim, la Tiare et plusieurs autres parties de son v ê t e m e nt? Sans le Sens Spirituel, qui saurait ce qui est signifié par t o utes les choses qui ont été commandées au sujet des Holooaustes, d es Sacrifices, d es Minchahs et des Libations; puis, au sujet des Sabbats e t des Fêtes? La vérité est qu'il n'a pas été fait le Inoindre commandement qui n'ait signifié quelque chose concernant le Seigne ur, le Ciel et l'Église. Par ce peu d'ex e Inples, on peut voir claireme nt qu'il y a un Sens Spirituel dans toutes et dans chacune des choses de la Parole . 1.7. Q.ue l e Seigneur, quand il était d a ns le m o nùe, ait '::C fUT lJltE s t • .
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DOCTRI1'iE
DE
LA
l'OUV.E.LLE JÉRUSALEM
parlé par correspondances ainsi spirituelleœent en m ê me temps qu'il parlait naturellement, on peut le voir d'après ses Paraboles, dans chaque mot d es quelles il yale Sens Spirituel. Soit pour exemple la parabole des dix Vierges: il dit: «
Le Royaume des Cieux est semblable à dix Vierges, qui, prenant leu r s lampes , sortirent à la "en contre du Fiancé. Cinq d'entre elles étaient prudentes, et cinq folle s; celles qui étaient foll es, en prenant leurs la rnpes, n'avaient point pris d'huile; mais les prudentes avaien t pr is de l'huile dans leurs lampes . Or, comme le Fiancé tardait , e lles s'assoupirent to ut es, et e lles s'endo1~mirent ; mais au milieu de la nuit, un cri se fit: Voici, le Fiancé vient, sor tez à sa rencontre! A lo rs toutes ces Vierges fur ent révei llées et e lles préparèrent leurs lamlJes . 0,·, les insensées disaient a ux prudentes: Donnez-nous de vot"e huile, parce que nos la,np es sont éteintes; mais les prudentes répoEdaien t en disant: Peut-être qu'elle ne suffirait pas pour nous e t pour vous ; a llez-p lutôt vers ceux qui (en) . venden t , e t achetez·(en) pour vous-mêmes. 0,., pendant qu'elles allaient (en) acheter, arriva le Fiancé; et ce lles qui étaient p,-êtes entrè"ent avec Lui aux noces, et la porte fut f ermée. Et enfin v inren t aussi les a utres Vierges, disant: Seigne"r , Seigneur, OUVl'e-nous ; mais Lui, répondan t, dit: En vérité, j e vous dis: Je n e vous connais point. » - Matth., XXV. 1 à 12.
Que dans chacun de ces mots il y ait un Sens Spirituel, et par suite uneSainteté Divine, personne ne le voit que celui qui sait qu' il existe un sens spirituel, et quel est ce sens. Dans le Sens Spirituel, par le Royaume des Cieux il est entendu le Ciel et l'Église; par le Fiancé, le Seigneur; par les Noces, le mariage du Seigneur avec le Ciel et l'Église par le bien de l 'am.our et de la foi; par l es Vierges, ceux qui sont de l'Ég lise; par dix, tous; par cinq, une partie; par les lampes, l es vrais de la foi; par l ' huile, l e bien de l 'amour; par dormir et être réveillé, la vi e de l'homme dans lemonde, vie qui est nature lle, et s a vie après la n'lort, vi e qui est
SliR
L'ECRIT li RE
SAINTE.
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spirituelle j par acheter, acquérir pour soi-même; par aller vers ceux qui vendent et acheter de l'huile, acquérir des autres pour soi-même le bien de l'amour après la mort; et comme alors il n'est plus possible de l'acquérir, voilà pourquoi, bien qu'avec leurs· lampes et l'huile qu'elles avaient achetée, elles fussent venues à la porte du lieu où se faisaient les noces, le Fiancé cependant leur dit: « Je ne vous connais point; » et cela, parce que l ' homme, après la vie dans le monde, reste tel qu'il a vécu dans le monde. D'après cela, il est bien évident que le Seigneur a parlé par de pures ,correspondances, et cela, parce qu'il p a rlait d'après le Divin qui était en Lui et qui Lui appartenait. Que par le Fiancé il soit. signifié le Seigneur; par le Royaume des Cieux, l 'Église j par les Noces, le mariag e du Seigneur avec l ' Église par le bien de l'amour et de la foi; par les Vierges, ceux qui sont de l'Église j par Dix, tous; par C inq, une partie; par Dormir, l'état naturel; par Acheter, a<:quérir pour soi; par la Porte, l'entrée dans le Ciel; et que par ne pas connaître, quand cela est dit par le Seigneur, ce soit ne pas être dans Son Amour, on peut le voir par beaucoup de passages dans la Parole Prophétique où ces expressions signifient de semblables choses. Comme les Vierges signifient ceux qui sont de l'Église, c'est pour cela que, dans la Parole Prophétiqu e , il est si souvent dit la Vierge et la Fille de Sion, de Jérusalem et d'Isra ë l; et comme l'Huile signifie le bien de l'amour, c'est pour cela que toutes les choses saintes de l'Église Isra é lite étaient ointes d'huile. Il en est de m.ême p o ur toutes les autres Paraboles, et pour toutes les paroles que le Seigneur prononça, et que 'les Évangélistes écrivirent; de là vient que le Seigneur dit que ses Paroles sont Esprit et Vie, - Jean VI. 63. - Il en est de lu ême d e tous les Miracles du Seigneur, qui étaient Divins, parce qu ' ils ont signifié les diffé rents états de ceux chez lesquels l ' Église devait être instaurée par le Seig neur; ainsi, par les aveugles qui recouvraient la vu e, il était signifié que ceux qui avaient été dans l'ignorance du vrai recevraie nt l 'inte lligence; par les sourds qui recouvraient 'l'ouïe, il était signifié que ceux qui auparavant n'avaient rien .entendu
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IJOCTRIl'<E DE LA
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au sujet du Seigneur et de la Parole écouteraient et obéiraient; par les morts qui étaient ressuscités, il était signifié que ceux qui, autrement, auraient péri spirituellement deviendraient vivants; et ainsi du reste: cela est entendu par la réponse du Seigneur aux disciples de Jean, qui lui faisaient demander s'il était Celui qui devait venir:
" Rappol'tez à Jean les choses que vous entendez et que vous voyez: Les Aveugles voient, les Boiteux marchent, les Lépreux sont nettoyés, les Sourds entendent, les Morts ressuscitent et l'Évangile est annoncé aux pauvres . .. - Matth., XI. 3, 4, 5. De plus, tous les Miracles, rapportés dans la Parole contiennent en eux de semblables choses qui se réfèrent au Seigneur, au Ciel et à l'Église; c'est ainsi qu'ils sont des Miracles Divins, et qu 'on les distingue des Miracles qui ne sont pas Divins. Ces quelques explications permet~ent de voir ce qu'est le Sens Spirituel, et d'il montrer aussi que ce sens est dans toute la Parole et dans chacune de ses parties. 18. Ill. C'est à cause du Sens Spirituel que la Parole est divinement inspirée, et qu'elle est Sainte dans chacune de ses expressions: on dit, dans l'Église, que la Parole est Sainte; et cela, parce que Jéhovah Dieu l'a prononcée; mais comme ce qui est Saint ne se manifeste pas dans la lettre seule, il en résulte que celui qui, à cause de cela, doute une fois de sa Sainteté, se confirme ensuite dans ce doute par plusieurs passages de la Parole quand il la lit ; car il dit alors en lui-même: Est-ce que ceci est Saint? est·ce que cela est Divin? Afin donc d'éviter qu'une telle pensée pénètre dans l'esprit de plusieurs, qu'elle s'y établisse et qu'ainsi périsse la conjonction du Seigneur avec l'Église dans laquelle est la Parole, il a plu au Seigneur de révéler maintenant le Sens Spirituel de la Parole pour qu'on sache où cette Sainteté est cachée. Mais des exemples vont mettre cela en lumière : Dans la Parole, il est question tantôt de l'Égypte, tantôt d'Assur, tantôt d'Édom, de Moab, des fils d'Ammon, de Tyr et de Sidon, de Gog; celui qui ne sait pas que par
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ces Noms sont signifiées des choses du Ciel et de l'Église peut être induit en erreur et croire que la Parole s'occupe beaucoup des nations et des peuples, et fort peu du Ciel et de l'Église, ainsi beaucoup des choses terrestres et fort peu des choses célestes; mais quand celui-là sait ce qui est signifié par ces nations et ces peuples ou par leurs noms, il peut être ramené de l'erreur à la vérité. Il en est de même, lorsque dans la Parole il voit qu'il est si souvent parlé de Jardins, de Bocages, de Forêts; puis, de leurs Arbres, tels que l'Olivier, la Vigne, le Cèdre, le Peuplier, le Chêne; et si souvent question d'Agneaux, de Brebis, de Boucs, de "Veaux et de Bœufs, et aussi de 1\1ontagnês, de Collines, de Vallées, et des Fontaines, Fleuves et Eaux qui s'y trouvent, et de beaucoup d'autres objets naturels; celui qui ne sait rien du Sens Spirituel de la Parole ne peut faire autrement que de croire que ce sont seulement ces objets qui sont entendus; car il ne sait pas que par le jardin, le bocage et la forêt, sont entendues la sagesse, l'intelligence et la science; que par l'olivier, la vigne, le cèdre, le peuplier et le chêne, sont entendus le bien et le vrai de l'Église, sous leurs différents caractères de céleste, spirituel, rationnel, naturel et sensuel; que par l'agneau, la brebis, le bouc, le veau, le bœuf sont entendues "l'innocence, la charité et l'affection naturelle; que par les montagnes, les collines et les vallées, sont entendus les supérieurs, les inférieurs, et les infimes de l'Église; que par l'Égypte il est signifié la science; par Assur, la raison; par Édom, le naturel; par Moab, l'adul· tération du bien; par les fils d'Ammon, l'adultération du vrai; par Tyr et Sidon, les connaissances du vrai et du bien; par Gog, le culte externe sans l'interne; mais, quand il connaît ces significatiolls, il peut alors penser que la Parole ne traite que de choses célestes, et que ces objets terrestres ne sont que les sujets dans lesquels elles sont renfermées. Mais un exemple pris dan!! la Parole va encore éclaircir cela; on lit dans David: «
La voix de Jéhovah (est) sur les eaux, le Dieu de gloire fait tonner, Jéhovah (est) sur les grandes eaux. La voix de Jéhovah brise les cèdres, Jéhovah broie les
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DOCTnI~E
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LA
NOUYELLE JÉRUSALEM
cèdres du Liban et les fait sauter comme un veau, le Liban et Scirjon comme un faon de licorne. La ,v oix de Jéhovah tranche comme une flamme de feu. La voix de Jéhovah fait trembler le désert, elle fait trembler le désert de Kadès. La voix de Jéhovah fait mettre bas les biches et dépouille les forêts; mais çlans son Temple chacun publie sa gloire. ,. - Pa. XXIX. 3 à 9.
Celui qui ne sait pas que dans chacun de .ces mots il y a une Divine Sainteté, peut dire en lui-même, s'il est purement naturel: Qu'est-ce que cela? Jéhovah ·se tient sur les eaux! par sa voix il brise les cèdres! il les fait sauter comme un veau, et le Liban comme.un faon de licorne! il fait mettre bas les biches! etc. ; en effet, il ne sait pas que la puissance du Divin Vrai ou de la Parole a été d~crite par ces expression's dans le Sens Spirituel; car dans ce Sens, par la voix de .réhovah, qui là est le tonnerre, est entendu le Divin Vrai ou la Parole dans sa puissance; par les grandes eaux sur lesquelles se tient Jéhovah sont entendus ses vrais; par les cèdres et le Liban, qu' il brise et qu'il broie, sont entendus les faux de l'homme rationnel; par le veau et le faon de la licorne, les faux de l'homme naturel et sensuel; par la flamme de feu · il est entendu l'affection du faux; par le désert et par le désert de Kadès, I;Égli8e où il n'y a aucun vrai ni aucun bien; par les biches, que la voix de Jéhovah fait mettre bas, sont entendues les nations qui sont dans le bien naturel, et par les forêts qu'elle dépouille sont entendues les sciences et les connaissances que la Parole leur ouvre; c'est pour cela qu'il est dit ensuite que dans son Temple chacun publie sa .gloire, par quoi il est entendu que dans chaque chose de la Parole il ya des Divins Vrais; car le Temple signifie le Seigneur, et par suite la Parole, puis le Ciel et l'Église; et la gloire signifie le Divin Vrai. D'après ces explications, il est -é vident qu'ici il n'y a pas un mot qui ne décrive la Divine puissance dc la Parole contre les faux de tout genre chez les hommes naturels, et sa Divine ,puissanCe pour réformer les nations. 1.9. Il Y a dans la Parole un Sens plus intérieur qui est appelé CÉLESTE, dont il a déjà été dit quelque chose
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ci-dessus, N° 6; mais ce Sens ne peut être facilement exposé, car il ne tombe pas dans la pensée de l'entendement comme il tombe dans l'affection de la volonté. S'il y a dans la Parole un Sens encore plus intérieur, qui est appelé céleste, c'est parce que du Seigneur procèdent le Divin Bien et le Divin Vrai; le Divin Bien d'après son Divin Amour; et le Divin Vrai, d'après sa Divine Sagesse; il Y a l'un et l'autre dans la Parole, car la Parole est le Divin Procédant; et comme il y a l'un et l'autre, c'est pour cela que la Parole vivifie ceux qui la lisent saintement. Mais il en sera dit davantage sur ce sujet dans l'Article où il sera démontré que dans chaque chose de la Parole il yale mariage du Seigneur et de l'Église, et par suite le mariage du bien et du vrai.
20. IV. Le Sens Spirituel de la Parole a été ignoré' jusqu'à présent. Que toutes et chacune des choses qui sont dans la nature correspondent àdes choses spirituelles, et qu'il en soit de même de toutes et de chacune des choses qui sont dans lecorpshumain, c'est ce qui a été montré dans le traité du ClEL ET DE L'ENFER, N°' 87 à 115. Mais qu'estce que la correspondance? Jusqu'à présent on l'a ignoré; cependant, dans les temps Très-Anciens elle était bien connue; car pour ceux qui vivaient alors, la Science des Correspondances était la Science des sciences, et si universelle que tous leurs Codes et tous leurs Livres ont été écrits par Correspondances. Le Livre deJob, quiestun Livre des Anciens, est pleinde correspondances. Les Hiéroglyphes des Égyptiens,et aussi les fictions fabuleuses de l'Antiquité, ne furent pas autre chose; toutes les Églises Anciennes furentdes Églises Représentatives des Célestes; leurs rites, et aussi les statuts, selon lesquels leur culte avait été institué, consistaient en pures correspondances; de tnêlne toutes
les choses de l'Église chez les fils de Jacob; les Holocaustes et les Sacrifices, avec tout ce qui y avait rapport, étaient des Correspondances; pareillement le Tabernacle avec tout ce qu'il renfermait; puis aussi leurs Fêtes, telles que la Fête des azymes, la Fête des tabernacles et la Fête des prémices; de même le Sacerdoce d'Aharon et des Lévites, et aussi les Vêtements de Sainteté d'Aharon et de ses fils;
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JÉRlJSALE~(
de plus, tous les Statuts et Jugements qui concernaient leur culte et leur vie. Or,-comme dans le monde les Divins se manifestent par dès correspondances, voilà pourquoi la Parole a été écrite par de pures correspondances; c'est pour cela que le Seigneur, parce qu'il parlait d'après son Divin, parla par des Correspondances, car ce qui vientdu Di vin tombe dans la nature dans des choses qui correspondent aux Divins, et qui alors renferment dans leur sein les Divins qui sont appelés Célestes et Spirituels. 21.. J'ai su que les hommes de la Très-Ancienne Église, qui exista avant le Déluge, étaient d'un génie si céleste, qu'ils parlaient avec les Anges du Ciel, et qu'ils pouvaient parler avec eux par les correspondances; de là l'état de leur sagesse devint tel, que tout ce qu' ils voyaient sur la terre, non seulement ils y pensaient naturellement, IDais encore en même temps spirituellement, aussi par consé· quent conjointement avec les Anges. De plus, j'ai su que Chanoch, dont il est parlé dans la Genèse, - V. 21 à 24, - et ceux de sa société, recueillirent de leul' bouche les ~ ùrrespondances, et en transmirent la Science à leur postérité, d'où il arriva que la scienqe des Correspondances fut non seulement connue, mais encore cultivée dans un grand nOIDbre de Royaumes de l'Asie, surtout dans la terre de Canaan, dans l'Égypte, l 'Assyrie, la Chaldée, la Syrie, l'Arabie, à Tyr, à Sidon, à Ninive, et que des côtes maritimes elle fut transportée en Grèce; mais là elle fut changée en récits fabuleux, comme on peut le voir par les écrits des plus anciens Auteurs de cette contrée. 22. Mais lorsque les Représentatifs de l'Église, qui é taient d e s Correspondances, eurent été, avec le temps, changés en idolâtrie et aussi en magie~ cette Science, cl'après la divine Providence du Seigneur, tomba successivement dans l'oubli, et chez la nation Israélite et Juive elle fut entièrement perdue et anéantie. A la vérité, le culte de cette nation consistait en pures Correspondances, et par suite était représentatif des choses célestes; mais néanmoins les Israélites et les Juifs ne savaient pas ce que ce clllte signifiait; car c'était des hommes tout à fait naturels, ct par suite ils ne voulaient et ils ne pouvaient rien savoir
SUR
L'ÉCRITURE
SAINTE.
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des Hpirituels, ni par conséquent rien des Correspondances . 23. Si, dans les temps anciens, les Idolâtries des Nations ont tiré leur origine de la Science des Correspondances, cela vient de ce que .toutes les choses que l'on voit sur la terre correspondent; ainsi, non seulement les arbres, mais encore les bêtes et les oiseaux de tout genre, et aussi les poissons, etc. Les Anciens, qui étaient dans la Science des Correspondances, s'étaient fait des images qui correspondaient aux choses célestes, :et trouvaient du plaisir à voir ces images, parce qu'elles signifiaient des choses qui appartenaient au Ciel et par suite à l'Église, et en conséquence ils les plaçaient, non seulement dans leurs temples, mais aussi dans leurs maisons, non pour en faire des objets d'adoration, mais pour rappeler à leur souvenir la chose céleste qu'elles signifiaient; de là, en Égypte et ailleurs, il yeut, en image, des veaux, des bœufs, des serpents; puis des enfants, des vieillards, des vierges, parce que les veaux et les bœufs signifiaient les affections et les forces de l 'homme naturel; les serpents, la prudence de l'homme sensuel; les enfants, l'innocence et la charité; les veillards, la sagesse; et les vierges, les affections du vrai, et ainsi du reste. Quand la Science des correspondances eut été oblitérée, les descen- . dants commencèrent à adorer comme choses Saintes les images et les simulacres placés par les Anciens, parce qu'ils les trouvèrent dans les Temples et près des Temples, et enfin à les adorer comme des Divinités. Il en fut de m~me chez les autres nations; ainsi, les Philistins dans Ascdod adorèrent Dagon, 1 Samuel, V. t à 12, dont la partie supérieure ressemblait à un homme, et la partie· inférieure à un poisson; cette image avait été in-
ventée parce que l'homme signifie l'intelligence, et le poisson la science, choses qui font un. C'est aussi de là que les Anciens avaient un culte dans des jardins et dans des bocages, selon les espè<.les d'arbres; puis aussi, sur des montagnes et sur des collines; car les jardins et les bocages signifiaient la sagesse et l'intelligence, et chaque arbre quelque chose de la sagesse et de l'intelligence; par
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IH)C TI1Tr"E
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exemple, l'olivier le bien de l'amour, la vigne le vrai d'après ce bien, le cèdre le bien et le vrai rationnels, la montagne le Ciel suprê me, et la colline le Ciel qui est au-dessous. Que la Science des correspondances soit restée chez plusieurs orientaux jusqu'à l'Avènement du Seigneur, on peut le voir d'après les sages de l'Orient qui vinrent à la nais· sance du Seigneur; c'est pourquoi, une étoile allait devant eux, et ils portaient avec eux des présents, de l'Or, de t'Encens et de la Myrrhe, Matth., II. f, 2, 9, 10, f 1 ; - en effet, l'Étoile qui allait devant eux signifiait la con· naissance venant du Ciel: l'or signifiait le bien céleste, l'encens le bien spirituel, et la myrrhe le bien naturel, tout oulte dépendant de ces trois biens. Néanmoins la Science des Correspondanees était entièrement nulle chez la nation Israélite et Juive, quoique toutes les choses de leur culte, tous les jugements et tous les statuts, qui leur avaient été donnés par Moïse, et toutes les choses de la Parole, fussent de pures correspondances: cela venait de ce qu'ils étaient idolâtres de cœur, et par suite tels, qu'ils ne voulaient pas m ê me savoir que quelque Clhose de leur culte signifiait le Céleste et le Spirituel; car ils voulaient que toutes les choses de leur culte fussent saintes par ellesmêmes et pour eux seuls. Si donc les c élestes et les spirituels leur eussent été découverts, non seulement il les auraient rejetés, mais ils les auraient même profanés; . c'est pour cela que le Ciel fut si bien fermé pour eux, qu'ils savaient à peine qu'il y avait une vie éternelle; que cela fût ainsi, on le voit claireme nt en ce qu'ils ne recon· nurent point le Seig neur, quoique toute l'Écriture Sainte eût prophétisé sur Lui, et eût prédit son avènement; ils le rejetèrent pour cette seule raison, qu'il leur parlait d'un Royaume céleste, et non d'un Royaume terrestre; car ils voulaient un Messie qui les élevât au-dessus de toutes les nations du n~ond e , . et non un Messie qui pourvût à leur salut éternel. De plus, ils affirment que la Parole contient en elle beaucoup d'arcanes qu'ils nomment mystiques, mais ils ne veulent pas savoir que ces arcanes concernent le Seigneur; cependant il les veulent savoir, quand on leur dit qu'il y est question d'or .
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L ' ÉCRIT U RE
SAINTE.
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Si: la Science des Correspondances, par laquelle est donné le Sens Spirituel de la Parole, n'a pas été dévoilée dans les temps postérieurs, c ' est parce que les Chrétiensd"ans la primitiv e Église étaient d'une trop grande simplicité, pour qu'elle pût être découverte devant eux; car si elle leur avait été découverte, elle ne leur aurait été d'aucun usage, et n'aurait pas été "comprise. Depuis cette première époque du Christianisme, des ténèbres s'élevèrent sur toute la Chrétienté par suite de la Domination papale; et ceux qui sont sous cette domination, et qui se sont confirmés dans ses faux, ne peuvent et ne "v eulent rien comprendre de spirituel, ni par conséquent saisir ce que c'est que la correspondance d e s choses naturelles avec les choses spirituelles dans la Parole; en effet, ils seraient ainsi convaincus que par Pierre il est entendu, non pas Pierre mais le Seigneur comine étant la Pierre, et ils seraient encore convaincus que la Parole est Divine jusque dans ses intimes, et que relativement à elle les décrets du Pape ne sont rien. Après la Réformation, comme on se mit à distinguer entre la foi et la charité, et à adorer Dieu sous trois Personnes, ainsi trois Dieux qu'on imaginait ne faire qu' un, les vérité s célestes restèrent encore cachées; et si elles e ussent été découvertes, on les aurait falsifiées, et on les aurait e mployées à confirmer la foi seule, sans en appliquer aucune à la charité et à l'amour; ainsi l'on se serait même fermé le Ciel. 25. Si le Sens Spirituel de la Parole est aujourd'hui dévoilé par le S e igneur, c'est parce que la Doctrine du vrai réel est maintenant révélée; or, cette Doctrine seule, s'ac_ corde avec le sens spirituel de la Paro le et aucune autre ne peut s'accorder avec lui. Ce sens aussi est signifié par l'apparition du Seigneur dans les nuées du Ciel avec gloire et puissance, Matth., XXIV. 30, 3t ; dans ce Chapitre, il s'agit de la consommation du siècle, par laquelle est entendu le dernier temps de l'Église. L'ouverture de la Parole quant à son S e ns spirituel a été aussi promise dans l'Apocalyse; là, ce sens est entendu par le Cheval blanc, et par le grand Souper auquel tous seront invités - XIX. 11 à 18. Que pendant longtemps le sens spi-
DOCTnINE
DE
LA
~OUVELLE.
JÉRUSALE~I
rituel ne sera pas connu, et que cela sera uniquement rlû à l'influence de ceux qui sont dans les faussetés de la doctrine, surtout au sujet du Seigneur, et qui par conséquent n'admettent pas les vérités, c'est ce qui est entendu par la Bête et par les Rois de la terre qui doivent faire la guerre contre celui qui est assis sur le Cheval blanc, - Apoc., XIX. 19; par la Bête sont entendus les CatholiquesRomains, comme dans le Chapitre XVII, Vers. 3; et par 1es Rois de la terre, les Réformés qui sont dans les Caus·setés de la doctrine. 26. V. Le Sens Spirituel de la Parole ne sera donné désormais qu'à celui qui est par le Seigneur dans les vrais réels. En voici la cause: On ne peut voir le sens spirituel que par le Seigneur Seul, et si l'on est par Lui dans les vrais réels; en effet, dans le Sens Spirituel de la Parole, il ne s'agit que du Seigneur et de son Royaume, et c'est dans ce sens que sont ses Anges dans le Ciel; car c'est là que réside Son Divin Vrai. L'homme peut violer ce vrai s'il est dans la Science des Correspondances, et qu'il veuille par elle explorer le Sens Spirituel de Il), Parole sans autre aide que sa propre intelligence; il peut, en effet, par la connaissance de quelques correspondances en pervertir le sens et l'appliquer à confirmer même le faux, ce qui serait faire violence au Divin Vrai, et au Ciel; c'est pourquoi, si quelqu'un veut ouvrir ce sens par lui-même et non par le Seigneur, le Ciel se ferme, et dès qu'il est fermé, ou l'homme ne voit- rien de vrai, ou il tombe dans des extravagances spirituelles_ Il y a aussi une autre cause, c'est que le Seigneur enseigne chacun
par
la
Parole. et il le fait par le moyen des véritée qui sont chez l'homme, sans en répandre immédiatement de nouvelles; sr donc l'homme n'est pas dans les Divins Vrais, ou s'il est seulement dans un petit nombre de vrais et en même temps dans des faux, il peut par ceux-ci falsifier les vrai .. , ce que fait aussi, comme on le sait, tout hérétique pour le sens de la lettre de la Parole: c'est pourquoi, afin que personne n'entre dans le sens spirituel de la Parole, ou ne pervertisse le vrai réel qui dépend de ce sens, le Seigneur a placé des gardes qui sont entendus par tes Ché-
SUR
L 'ËCR1TURE
SAll'iTE.
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rubins dans la Parole. Que des Gardes aient été placés, c'est ce qui m'a été représenté comme il suit: a Il m 'a été " donné de voir de grandes bourses, qui ressemblaient à « des sacs, dans lesquelles on avait renfermé une grande « quantité d'argent, et comme elles étaient ouvertes, il me Cl semblait que chacun pouvait en retirer l'argent qui s'y « trouvait, et même l'emporter; mais auprès de ces a bourses étaient assis deux Anges qui les gardaient; le lieu où elles étaient déposées ressemblait à uné a crèche dans une étable : dans une Chambre voisine je « vis des Vierges modestes avec une Épouse chaste; et " près de cette Chambre se tenaient deux Enfants, il me « '-Iut dit qu'avec eux il ne fallait pas jouer d'une manière « enfantine, mais avec sagesse; après cela il apparut une « Femme débauchée, puis un cheval étendu mort. Après '( avoir vu ces choses, j'appris qu'elles représentaient le « senF! de la lettre de la Parole, dans lequel est le sens « spirituel. Ces grandes bourses pleines d 'argent signi« fiaient les connaissances du vrai en grande abondance; a qu'elles fussent ouvertes, et cependant gardées par des « Anges, signifiait que chacun pouvait en tirer les cone naissances du vrai, mais qu'il avait été pris soin que " personne ne falsifiât le sens spirituel, dans lequel sont « les vérités pures; la crèche dans l'étable, où les bourses, « étaient placées, signifiait l'instruction spirituelle pour " l'entendement; la crèche a cette signification, parce que ... le cheval, qui mange là, signifie l'entendement; les Cl vierges modestes, qui furent vues dans la Chambre « vOIsIne, signifiaient les affections du vrai; l'épouse a chaste la conjonction du bien et du vrai; les enfants " signifiaient l'innocence de la sagesse dans cette con" jonction; c'était des Anges du troisième Ciel, où tous u apparaissent comme des enfants; la femme débauchée « avec le Cheval mort signifiait la falsification de la " Parole par un grand nombre aujourd'huI, falsification " par laquelle périt tout entendement du vrai; la femme • débauchée signifie la falsification, · et le cheval mort « l'entendement du vrai devenu nul. • Q
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J) OCTn l~ E
DE
LA
~OUVELLE
JÉR USAL EM
LB SENS DE LA L ETTRE DE LA PAROLE EST LA BASE , LE
CO ~ TE
NANT ET LE; SOUTIEN DE SON SENS SPIHITUEL ET DE SON SENS CÉLESTE . 27. Dans toute Œ uvre Divine il y a un Premier, un Moyen e t un Dernier, et le Premier va par le Moyen jusqu'au Dernier, et par cela ulême existe e t subsiste; de là le Dernier est la BASE. Le Premier aussi est dans le Moye n, et par l e Moyen dans l e Derni e r , ainsi l e Dernier est le C ONTENANT. Et comme l e Dernier es t le Contenant e t l a Base, il est a ussi le SOUTIEN . 28 . L ' homn~ e é rudit comprend qu 'o n peut appeler ces TROIS: Fin, Ca u se et Effet, puis auss i: E tre, Devenir e t Exister, et que l a Fin c'est l'Être , l a Cau se le Devenir, et l'Effet l'Exister; e n conséquence que d a ns tou te chos e co mplète il y a un Trin e , qu'on appelle: Premier, Moyen et D ernier, et aussi: Fin , Cause e t Effet, puis e n core: Être, Devenir et Exister. Quand on a compris cel a , on comprend aussi qu e toule Œuvre Divine es t complète et parfaite dan s le Dernier, e t qu'aussi d a n s le Dernier, qui est le Trin e , Tout est compris parce que l e Premier et le M o yen s'y lro uven t. 29. De là vient que, dans la Parol e , par le nombre TROIS est entendu dans l e sens spirituel l e complet et le parfai t , puis l e tout e nsemble; e t co mm e c e nombre a cette s ig nillcation, voilà pourquoi il e st employé dans la Parole tout e s l es fois qu' il s'agit d e désigner une chose complète e t parfaite, comme dan s ces p assages : « Ésaïe marc ha nu e t déchau ssé TROIS XX. 3. - « J é hova h appela TROIS
Ésaie., S amue l , et Samue l couru t 'l'ROIS F O IS ver s 10"lie , et ce fut à la TROIS I ÈM E FOI S qu 'É l ie comprit. " - 1 Sa mu e l , III. t à 8 . « J ona th a n dit ù. Dav id de se cac h er Tnols JOURS dans le champ; p.uis Jona than lança 'l'n a I s FLECHES sur le c6 té de l a pie'Te ; et après ce la Da·oid se pros térna 'l'ROIS . ·O IS devant Jon at han. n 1 Sa muel, XX. 5, 12 " !d . u Élie s'é tendit 'l' RO IS FO '~ s u r le fil s de la AN S. » -
FO IS
SUR
7
L ÉCRITURE
SAJ!'iTE.
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veuve . .. - 1 Rois, XVII. 21. - cr Élie ordonna de répandre TROIS FOIS de l'eau sU'-'I' holocauste. n - 1 Rois, XVIII. 34. - « Jésus dit que le Royau?ne des Cieux est semblable à du levain qu'une fe?nme, après l'avoi,pris, cacha dans TROIS MESURBS d e farine jusqu'à c e que le tout eÎLt fer=enté.» Matth., XIII. 33. « Jésus dit à Pierre qu'il le renierait TROIS FOIS. » Matth .. XXVI. 34. "Le Seigneur dit TROIS FOIS à Pierre: M'aimes-tu? " - Jean, XXI. 15, 16, 17. « Jonas fut dans le vent"e de la baleine TROIS JOURS et TROIS NUITS. » Jonas, II. 1. Jésus dit que si on d é truisait le Te?nple, Lui le rebâ tirait en TROIS JOURS. Jean, II. 19. Matth., XXVI. 61. « Jésus pria TROIS FOIS dans Gethsé?nané. D Matth., XXVI. 39 à 44. - « Jésus ressuscita le TROISIÈME JOUR. - Matth., XXVIII. 1. Il:
D
Et en outre dans beaucoup d'autres passages où le nombre Trois est mentionné; et il est mentionné quand il s'agit d'une œuvre finie et parfaite, parce que c'est là ce qui est signifié par ce nombre. 30. Ces préliminaires ont pour but de faciliter l'intelligence de ce qui va suivre, et ici en particulier de faire comprendre que le Sens naturel de la Parole, qui est le Sens de sa lettre, est la Base, le Contenant et la Soutien de son Sens spirituel et de son Sens Céleste. 31.. Il a été dit ci-dessus, No> 6 et 19 que dans la Parole il y a trois sens; puis aussi, que le Sens Céleste est son Premier, le Sens Spirituel son Moyen, et le Sens Naturel son Dernier; de là l'homme rationnel peut conclure que, dans la Parole, le Premier qui est céleste , va par son Moyen, qui est spirituel , à son Dernier qui est naturel; et qu'ainsi son Dernier est la BASE; puis aussi, que son Pret:n.ier, qui est céleste, est dans son Moyen qui est spirituel,
et par celui-ci dans son Dernier qui est naturel; - que par suite son Dernier, qui est naturel et est le sens d e la lettre de la Parole, est le CONTENANT , et qu'étant le C ontenant et la base, il est aussi le SOUTI'EN. 32. Mais cOJument se font ces choses, c'est ce qui ne peut pas être dit en peu de mots; ce sont même des Arcanes dans lesquels sont les Anges du Ciel ; ils seront
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DOCTHI:-IE DI,; LA =" OUVELLE JÉRUSALEM
développés, autant que possible, dans les Traités dont il a été parlé dans la Préface de la DOCTRINE SUR LE SEIGNEUR, à savoir, dans les Traités de la Sagesse Angélique sur LA DIVINE PROVIDENCE, LA TOUTE·PUISSANCE, LA TOUTE· PRÉSENCE, LA TOUTE-SCIENCE, sur LE DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SAGESSE, et sur LA VIE. Pour le 1ll01llent il suffit que, d'après ce qui vient d 'être dit, on puisse conclure que la Parole, - l'œuvre Divine Mêllle pour le Salut du Genre HUlllain, quant à son dernier sens, qui est Naturel et est appelé Sens de la lettre, est la Base, le Con tenant et le Soutien des deux Sens intérieurs. 33. Il suit de là que la Parole, . sans le Sens de sa lettre, serait COlllllle un Palais sans fondelllent, ainsi COlllllle un Palais dans l'air et non sur terre, ce qui ne serait que l'olllbre d'un palais e t s'évanouirait. Sans le sens de sa lettre, la Parole serait aussi COlllllle un Telllpl e , dans lequel il y a plusieurs choses Saintes et dans son lllilieu un Sanctuaire, sans Toit et sans Murailles qui en sont les Contenants; si ces contenants n'existaient pas ou étaient enlevés, les choses Saintes du telllple seraient pillées par des voleurs, ou dévasté es par les bêtes .de la terre et par les oiseaux du ciel, et ainsi seraient dissipées. Pareillelllent, elle serait COlllllle le Tabernacle, dans l'intillle duquel il y avait l'Arche d'alliance, et dans le lllilieu duquel il y avait le Chandelier d'or, l'Autel d'or des parfum.s et la Table des pains des faces, ce qui en constituait les choses Saintes, si ce Tabernacle n'eût pas eu ses derniers, qui étaient l e s Rideaux et les Voiles. De plus, sans le sens de sa lettre, la Parole serait COlllllle le Corps hUOlain sans ses Tégutnents qui sont appelés Peaux,
et
sans ses Supports qui sont appelé s Os; sans les uns et les autres, tous ses Intérieurs se r é pandraient de côté et d'autre . . Elle serait aussi COlllllle l e Cœur et le Poulllon dans la Poitrine, sans leur tégulllenl qui est appelé Plèvre, et sans leurs supports qui sont appelés Côtes; ou, COlllllle le Cerveau sans son enveloppe qui est appelée Dure·Mère, et sans son Tégulllent COllllllun, son Contenant et son Soutien qui est appelé Crâne. Il en . serait de lllêllle de la Parole sans le seDS de sa lettre; c'est pourquoi il est dit,
•
SU R
L'ÉC RITUnc: SAINTE.
3::3
dans Ésaïe, que Jeho -va h crée sur toute gloù'e une couIV. 5. 34. Il en serait de même des Cieux où sont les Anges, sans lc Mondeoù so nt l es HOlTIIUeS; le Genre Humain en es t la Base, l e Contenant e t le So uti en , e t l a Parole est c hez l es hon,mc s et dans e ux. En effet, tous l e s C ie ux on t êté disting u és en deux R oya umes, qui sont appelés Royaume Céleste et Royaume Spirituel; ces ·deux Royaumes sont fond é s sur l e Royaume Naturel, dans leque l sont le s h o mm e s; il en est donc de même de la Parole, qui est chez les hOlum es e t dans les hommes. Que l es Cieux Angéliques aient été di s tingués en deux Royaumes, le Céleste et le Spirituel. On p e ut le voir, dans l c Traité du CIEL ET DE L'ENFER, N°' 20 à 28 , 35. Les Prophètes de l'Ancien Testament r e pr ése ntaient le Seigneur quant à l a Parole, e t par suite signifiaient la Doctrine de l'Église , tirée d e la Parole. De là vient qu'ils furent appelés Fils d e l'homme , comme il est montré plus haut dans la DOCTRINE SUR LE SEIGNEUR, N° 28 ; il suit de là que par les diffé rents traitements qu'ils souffrirent et s upportèrent, ils o nt représenté la violence faite par l es Juifs au sens de la lettre de la Parole. Ainsi, le Prophète Ésaïe a reçu l'ordre d e d é lier l e sac d e dessus ses reins, et d 'ô ter son soulier de son pied , et d 'allel' nu et d échaussé pendant tro is ans, Ésaïe, XX. 2, 3 . Pare illement, le Prophète Ézéchiel a re ç u l'ordre de passer un rasoir des barbiers sur sa tête e t sur sa barbe; de brûler un tiers des poils dans le milieu de la vill e, d 'e n frapper un ti e rs par l 'épée , et d 'e n disperser un tie rs au vent; d 'e n serrer un p e tit nombre dans les pans de son manteau, et enfin d' e n jeter dans le milieu du feu e t de les brûler, Éz., V, 1 à 4. C omme les Prophètes, ainsi qu'il a été dit, représentaient la Parole, et pal' là signifiaient la Doctrine de l'Ég lise d 'après la Parole, cet ordre fut donné à Ézéchiel, parce que la tête signifiait la sagesse qui vient de la Parole et par suite la chevelure et la barbe signifiaient le Dernier du vrai. C ' est à cause de cette signification que c'était un signe de grand deuil et aussI un grand dés h o nn e ur d e r aser sa chcvelure et de pa-
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3
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DQCTI\l.:"\E
DE
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NOUVELLE
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raitre chauve: c'est pour ce motif, et non pour un autre que le Prophète, afin de représenter l'état de l'Église Juive quant à la Parole, rasa les cheveux de sa tête et sa barbe: c'est pour ce motif, et non pour un autre que les quarante·deux enfants tI. qui appelaient Élisée chauve" furent déchirés par deux ourses, II Rois. 23, 24; car le Prophète ainsi qu'il a déjà été dit, représentait la Parole, et chauve signifiait la Parole privée de son dernier sens . Que les Nazaréens aient représenté le Seigneur quant à la Parole dans ses derniers, on le verra dans un Article suivant, N° 49; c'est pourquoi, il fut statué qu'ils laisse· raient croître leur chevelure, et qu' ils n'en couperaient aucune partie; et même Nazaréen dans la langue Hébraïque signifie Chevelure . II fut aussi statué que legrand Prêtre ne se raserait pas la tête, - Lévit., XXI- 10. - II en était de même pour le Père de famille, - Lévit., XXI. 5. - De là vient que la Calvitie était pour eux un grand déshonneur, comme on peut le voir par ces passages: « Toutes les lé tes seront chauves et ils raseront tous leur barbe. » Ésaïe, XV. 2. Jeremie, XLVIII. 37. - La
confusion s e ra sur tous les visages et toutes les létes seront ras ées. n - Ézéch., VII. 18. - u Toute tête est devenue chauve, et toute épaule a été pelée. »-Ézéch. , XXIX. 18. -«.Te rnettr;1.Î le sac sur tous les "ein", et je "end,'ai c hauves toutes les tétes. » - Amos, VIII. 10. - « A la calvitie réduis-toi et tonds-toi, à cause des fils de tes délices; élargis ta calvitie, parce qu'ils ont érnigl'é loin de toi. » - Mich., 1. 16.
Ici, par se réduire à la calvitie et l'élargir, il est signifié falsifier les vrais de la Parole dans ses derniers; quand ces vrais sont falsifiés, comme ils l'ont été par les Juifs, toute la Parole est détruite; car les derniers de la Parole sont ses appuis et ses supports; et même, chaque mot est un appui et un support de ses vérités célestes et spirituelles. Comme la Chevelure signifie le Vrai dans lell derniers, voilà pourquoi, dans le Monde Spirituel , tous ceux qui méprisent la Parole et falsifient le sens de sa lettre apparaissent chauves; mais ceux qui l'honorent et qui
SUR L'ÉCRITURE
SA INT E.
l'aiment apparaissent avec une b e ll e c heve lure. S ur ce suj e t , voir aus .. i cequi est dit plus l o in , N° 49, 36, La Parole dans le sens d e rni e r ou n aturel , qui est l e sens de sa le ttre, est a u ssi signifiée par l a lIIurailie d e la Sainte J é rusalem, qui é tait bâ tie de Jaspe , e t p a l' l es Fondements de la muraill e, qui é tai en t d es Pierres pré cieuses, puis au ss i par l es Portes, qui éta ient d es Perles, - Apoc" XXI. 18 à 2 1 ; -' car par J é rusal em est s ig nifi éc l ' Église quant à la Do c trin e: luais, s ur ce sujet, il e n sera dit davantage dans l 'Article suivant. M a inte nant, d 'après ce qui a été rapporté , on p e ut voir qu e l e sens d e la l ettI' c dc la Parole, qui es t le sens nature l, es t la Base , l e Con t e nant c t le Soutien d e ses se ns inté ri e urs, q ui so nt le sens spirituel e t l e s e ns céleste, '
LE UIVIN VRAI , lJAKS LE tiENS nE LA EST DANS SA PLÉNIT u n E,
LETTRE
DANS SA
UE
SA I:"lTETÉ
LA
PAHOLE,
ET DANS
SA
PUI SS A!';CE.
37 _ La Parole, dan s le sens d e la l ettr e, 'est dans sa pl é nitude, dans sa sainteté et dan s sa puissance, parce que les deux sens antérieurs ou inté ri e urs, qui sont appel és sens spirituel et sens céleste, so nt ensemble dans l e sens nature l, qui e st le sens d e la l e ttr e , c Olume il a été dit c i -dess u s , N° 31, mai s com ln ent y so nt-ils e nse mbl e, c'est ce qui va ê tre dit mainte nant e n pe u de mots , 38. Il ya d a ns le Ciel et dan s le m onde un O rdre successif e t un o rdre simultan é : Dans l'O L'dre s u ccessi f l es choses se succèdent et se s uive nt depuis l es s upL'êmes jus qu 'aux infimes; dans l 'Ordre simultan é , au contraire, e ll es so nt l 'une à côté d e l'autre d epuis l es intilu es
jusqu~aux
derni e rs. L'Ordre successif es t com m e une Go lo nne avec d es d egr é s depuis le sommet jusqu' a u bas; l 'Ordre sim ultané, a u co ntra ire, es t COITlme un Ouvrage co h é re nt avec ce qui l' e ntoure depuis l e centre jusq u 'à la o;urface, Maintenant, il sera dit comme nt, dans !>on Dernier , l ' Ordre .s ucc e "sif devi e nt Ordre simultané; cel a arrive ainsi : Les suprêmes de l'Ordre s uccessif d ev ienn e nt les intiln eo; de
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DOCTHINE
DE
LA
NOUVELLE
JÉRUSALEl\l
l 'Ordre simultané, et les infimes de l'Ordre successif deviennent Ics derniers de l'Ordre simultané; c'est, par comparai so n, comme une Colonne de degrés qui, en s'affaÎssant, d e vient un corps cohérent dans un plan. Ainsi, le simultané est formé du Successif; et cela dans toutes et dans chacune des choses du Monde naturel, et dans toutes et "dans chacune des choses du Moncle spirituel; car partout il y a Premier, Moyen et Dernier; et le Premier, par le Moyen, t e nd vers son Dernier. Maintenant, quant à la Parole, le Céleste, le Spirituel et le Naturel procèdent du Seigneur en Ordre successif, et dans le Dernier ils sont en ordre simultané; ainsi le sens céleste et le sens spirituel de la Parole sont ensemble dans son sens naturel. Quand cela est compris, on peut voir cOlnment le sens naturel de la Parole, qui est le sens de sa lettre, est la base, le contenant et le soutien de son sens spirituel et de son sens céleste; et comment, dans le sens littéral de la Parole, le Divin Bien et le Divin Vrai sont dans leur plénitude, leur sainteté et leur Puissance. 39. D 'après ces explications, on peut" voir que la Parole, dans le sens de la lettre. est la Parole même; car dans ce sens il y a intérieurement esprit et vie; le sens spirituel est son esprit , et le sens céleste sa vie. C' est là ce que le Seigneur dit: «
Les paroles que je vous dis sont esprit et vie . .. _ . Jean , VI. 63.
L e Seigneur a prononcé ses paroles devant le Monde et dans le sens naturel. Le sens spirituel et le sens céleste, sans le sens naturel, qui est le sens de la lettre, ne sont pas la Parole; car ils sont aussi comme l'esprit et la vie sans le corps; ils sont comme un palais qui n'a pas de fondem e nt, ainsi qu' il a été dit précédemment, N° 33. 4,0. Une partie des vérités du sens litté ral de la Parole, ne sont pas des yérités nues, mais elles sont des apparences de vérités, et comme des similitudes et des comparai s ons, prises de choses qui sont dans la nature, et qui, par des accomn10dements, sont mises à la portée des s in1pl es et à celle des enfants: n1als, comme c<>s choses
SUR
L 'ÉCHITUfl.E
3ï
S AI!'\TE.
sont des Correspondances, elles sont les récipients et les habitacles du vrai réel, et elles sont comme des vases qui le renferment et le contiennent, de même qu'une coupe de cristal renferme un vin généreux, et qu'un plat d'argent
contient des mets délicats; elles sont aussi comme des vêtements qui couvrent le corps: des langes pour un enfant, une belle robe pour une vierge; elles sont encore commc les scientifiques de l'homme naturel, qui comprennent en eux les perceptions et les affections du vrai de l'homme spirituel. Les vérités nues elles-mêmes qui sont renfer· mées, contenues, revêtues et enveloppées, sont dans le sens spirituel de la Parole, et les biens nus dans son sens céleste. Mais cela va être éclairci par la Parole: «
Jé s us dit: Malheu1' à v ous, SC1' ibes et Pha l'isiens , car vous nettoyez le dehors de la coupe et dl< plat, pendant qu'au dedans vous ê tes pleins de rapine et d'inte>npérance! Pharisien a v eugle, nettoie pre>nière>nent le dedans de la c oupe et dg plat afin qu e c e qui est dehors de v ienne aussi net. » - Matth . , XXITI. '25 , 26.
Ici , le Seigneur a parIé au moyen des D e rni e rs qui sont les Contenants, et a dit la coupe e t le plat, c t par la coupe il est evtendu le vin, et par le vin le vrai de la Parole, et par le plat il est entendu la nourriture, et par la nour· riture le bien de la Parole; par n e ttoyer l'inté ri e ur de la coupe et du plat, il est entendu purifier les intérieurs , qui appartiennent à la volonté et à la pensée, et ainsi iL l'amour et il la foi, au moyen de la Parole; par « afin qu'ainsi l 'extérieur devienne net n il est entendu qu ' ainsi seraient purifiés les extérieurs , qui sont les œuvre;; et le langage,
car
ces extérie urs tirent des
intérieur s
leur
essence. En out.re " Jésus dit: Il y avait un h01nm e 1'ic ll e, qu i se vê tait cie pourpre et de fin lin, et qui s e traitait m agnifiquement tous les jours ; il Y avait aussi un pauvre, nom· 1né Lazare, qui était couché il la porte , et qui était couvert d'ulcères. " - Luc , XVI. Hl, 20.
D OC TRJ:--\E
nE
LA
l"OUYELLE
JÉR US ALEM
Ici aussi le Seigneur a parl é par des naturels, qui étaient des Correspondances et contenaient les spirituels; par l ' homm e ri che est e ntendue la Nation Juive, qui est appelée riche parce qu'elle avait la Parole dans laquelle sont les ric hesses spil'ituelles; par la pourpre et le fin lin dont il se vêtait, il est signifié le bien et le vrai de la Parole, par la pourpre le bien, et par le fin lin le vrai; par se traiter m ag nifiqu e ment tous les jours est signifié le plaisir d'avoir la Parole et de la lire; par Lazare le pauvre, sont entendues les Nation s qui n 'avaient pas la Parole; par Lazare couvert d'ulcères, couché à la porte du riche, il est signifié que les Nations étaient méprisées et rejetées par les Juifs, Si les Nations sont e ntendues par Lazare, c 'est parce que le Seigneur aimait les Nations, comme il aimait Lazare, qu'il a ressuscité des nlorts,- Jean, XI. 3, 5,36 ; - qu'il appelle son ami, J ean, XI. 11; et avec lequ e l il se mit à table, Jean, XII. 2 . - D'après ces d e ux passages, il est évident que les vrais e t les biens du sens de la lettre de la Parole so nt comme l es vases e t comme les vêten~ents du vrai et du bien nus qui sont cachés dans le sens spirituel et dans l e sens céleste d e la Parole. 41.. Comme telle est la Parole dans le sens cIe la lettre, il e n résulte que ceux qui sont cIans l es Divins Vrais, et dans la foi que la Parole renferme iQtérieurement en elle la Sainteté Divine, et e ncore plus ceux qui sont dans la foi que la Parole est telle cI 'après son sens sp irituel et son se ns céle ste, voient les Divines Vérités dans la lumière naturelle lorsq u ' ils sont éclairés par le Seigneur en lisant la Parole; car la lum ière du Ciel , dans laqu e ll e est le sens s piritu e l cIe la Paro le, influ e dans la lumière naturelle, clans laque lle e s t l e sens de l a lettre cIe la Parole, et éclaire l ' inte llectu e l de l ' homlue, qui est appel é le rationnel, e t fait qu'il voit "et rebo nnait les Divins Vrais où existent et où ils sont cachés: ces vrais avec la lumi è re du C ie l int1u e nt c h e z qu e lqu es-un s, parfois même à leur
ils
insu.
42. Notre Parole cIans son intim e, 'par la vertu de son s !) ns cé l es te, étant CQlume un e flamme qui embrase, et
sun
r/ÉCRITURE
RAINTP..
39
dans son intérieur, par la vertu de son sens spirituel, comme une lumière qui éclaire, il en résulte que dans son dernier, par la vertu de son sens naturel, dans lequel sont les deux sens intérieurs, elle est comme un rubis et comme un diamant, comme un rubis d ' après la ' flamme céleste, et comme un diaInant d'après la lumière spirituelle, Comme t e lle est la Parole dans le sens de la lettre d'après la transparence, voilà pourquoi la Parole dans ce sens est entendue par LES FONDEMENTS DE LA MunAILLE DE J f:nusA LEM; par L'Un!>! ET LE THu~lnl sur l'Éphod d 'Aharon; par LE JARDIN D' ÉDEN dans lequel avait été le roi de Tyr; puis aussi, par LES RIDEAUX ET LES VOILES DU TABEI\NA CLE; et par LES EXTERNES DU TEMPLE DE JÉRUSALEM; mais la Parole a été r e présentée dans sa gloire par LE SEIGNEUn QUAND IL S'EST TnANSFIGUnÉ, 43, Que les vrais du sens de la lettre de la Pm'ol e soient entendus pal' les Fondements de la mUl'aille de la Nouvelle Jérusalem dans l'Apocalyse, Chapitre XXI, c'est ce qui résulte de ce que, par la Nouvelle Jérusalem, il est entendu la Nouvelle Église quant à la Doctrine, comlne il a été montré dans la DocTnINE SUI\ LE SEIGNE u n , No, 62, 63; c'est pourquoi, par sa muraille et par les fon· dements de sa muraille, il n e peut pas être entendu autre chose que l'Externe de la Parole, qui est le se ns de sa lettre ; car c'est d'après ce sens qu'il y a la Doctrine, et par la Doctrine l'Église; et ce sens est conlme une muraille avec ses fondements, qui entoure une ville et la n~ e t e n sûreté. Voici ce qu'on lit, dans l 'Apocalyse, au sujet de la muraille de la Nouvelle Jérusalem et de ses fondements : «
L'Ange lnesura la lnuraille de la ville de Jérusalem, cent quarante·quatre coudees, mesure cl'Homlne, laquelle est (mesure) d'Ange. Et la muraille avait douze fondements : ils étaient ornés de toutes Pierres pré· cieuses. Le premier (ondementétaitde Jaspe; le second de Saphü'; le troisième de Calcédoine; le quatrième d'Émeraude; le cinquième de Sardonix; le sixième de Sardoine; le septième de Chrysolithe; le huitième de BérU ; le neuvième de Topa~ e; le dixième de
40
IJOCTnl:'l\E
nE
LA
NOUVELLE
JÉRt:SALE:"\1
Ch"'Jsop"ase; le onzième d'Hya c inthe; le douzième cl' Améthy s te . » - XXI. 17, 18 ,1 9 , 20.
Par le n o mbre ce nt quarante -qu a tre sont signifiés t o us les vrai s et tou s les bie ns de l'Ég lise d'après la doctrine tiré e du sens d e la l e ttre d e la Parole; p a r e ill e ment par douze; par l 'homme est signifiée l'inte lligence ; par l'Ange le Divin Vrai d 'o ù procèd e l ' inte llige n ce ; par la mesure leur qualité ; par la llluraill e e t par ses fondements le s e ns de la l e t tre d e l a Parole; et par l es pierres préc ieuses les vra is e t les biens de la P a role dans le ur ordre, d'après l es que l s e xis te la Doctrin e, c t par l a Do c trine l'Église. 44. L es u "ais et l e s bi ens du sens cle la l e tb'e cle la P a r o l e sont en tenclus par l' U ,'Ï1n e t l e Thu>nÏ1n. L'Urim e t l e Thumim étaie nt S11r l 'Éph o d d'A h a r o n, dont le Sacerd oce r e présenta it l e Seigneur quant au Divin Bien e t quant à l'Œuvre du salut, par l es habits du sacerdoce ou h ab its d e sainteté é tait r e présenté l e Divin Vrai d'après le Divin B ien; par l 'Éph o d était r ep r ésenté le Divin Vrai dans son d e rnie r, ainsi la Parole dans l e sens de la l e ttre, car c'est là l e Divin Vrai dans son dernier, comme il a d éjà é t é dit; d e là, p a r l es douze pi e rres précieuses, avec l es noms d es d o uze tribus d'Isra ë l, qui form a ient l' U rim et le ThumÎll1, é tai e nt représe ntés le s Divins Vrais d ' aprè s l e Divin Bi e n dans tout leur e nsemble . Voici ce qu'on lit sur ce s uj e t dans 1\Ioïse : " Il s ( e1'ont l'Êph od cl' hy acint h e e t de pou rpre, d'écarlate doub le , teint et de fin lin t issu; ensuite i ls f e r o nt un T'eelo " a l de j uge,nent comme l'ou vra ge d ' Éphod, et tu le r eTnpUras. de remplaae de pierre; quatre rangs
de pierl'es : Rubis , Topazp., ETneraude , pre mi e r rang; C hry soprase , Saphü' e t Diaman t , second rang ; L a~ uli , Aga th e c t ,4>néthyste, tro isième "ang; C ry, 'solithe, Sardoine et J aspe, quatrièmerang. Ces pim' res se,'o nt d'après les Noms des fils d' I s r aël , iL gravures de scea u , à c ha cun d 'après son 1\To 'n, e ites seront pou,' les dou~e Tribu s. Et A haron porte ra sur le Pectoral du jugem ent les Uri m et les Thumim; qu'ils soient s u r le cœ ur' d'Aharon, q u and il en tre ra devant J é hova h . D Exod., XXVIII. 6, 15 , lï à 21, 30.
SU R
L'ÉClUTl - RF.
SA l~T E.
'" t Ce qui a été représenté par l e >; habits d 'Aharon, par son Éphod, son Manteau , sa Tunique, sa Tiare , sa Ceinture, a é t é e xpliqué dans les ARC.ANES CÉLESTES sur ce Chapitre d e l 'Exode; il a é t é aussi montré dans les ARCANES CÉLESTES que par l ' Éphod était r e présenté le Divin Vrai d a ns son dernier; que par les Pierres précieuses étaient r e présentés les vrais qui brill e nt d'après l e bien ; par les douze pierres préci e uses, tous les vrais derniers qui brillent dans leur ordre ù'al, rès le bien de l'amour; par les douze Tribus d'Israë l, toutes les choses de l'Ég lise; par l e Pectoral, le Divin Vrai d'après le Divin B ien; par l es Urim et les Thumim, l 'éclat du Divin Vrai d 'apr ès le Divin Bien dans les dernie rs; car Urim, c'est un fe u qui luit, e t Thumim, c'est l 'éclat dans la l a ngue angélique , et l'intégrité dans la lang u e h ébraïque; il Y a aussi été montré que l e,; réponses étai e nt données par d e s variations de la lumière, et a lors e n m ê m e temp s par une perception tacite, ou de vive voix, e t c. D'après c e la, on peut voir que par ces pierres précieuses ont aussi été signifiés l es vrais d 'ap rès le bien dans l e d e rni e r sens d e la Parole; l es r é ponses du Ciel ne sont donn ées que par ces vrais, parce que dans ce sens le Divin procédant es t dans sa Plé nitude. Que les Pierres préci e us es et les Diad è mes signifient les Divins Vrais dans leurs derniers, t e ls que sont les vrais du sens d e la lettre de la , Parole, c'est ce qui est d evenu manifeste pour moi par l es Pierres préci euses et par les Diadèmes qui sont dans l e Mond e sp irituel chez les Anges e t chez les esprits, e t qu e j'ai vus sur e ux, et aussi dans l e urs cassettes; et il m'a é t é donné de savo ir qu e ces pierreries correspondai e nt aux vrais d ans l es d e rniers, et que c ' est m ê me de ces vrais qu ' e ll es tirent l e ur origine et l e ur apparence. C'est parce que l es diadèmes et les pi e rres précieuses ont cette signification, qu e J ea n vit des diadèm es sur la tête du Dragon, Apoc., Xl!. 3; sur l es cornes d e la Bête, - Apoc., XII. j ; et des pierres pré c ie use s sur la Prostituée assise sur la b ête écarlate, Apoc., XVII. 4; - il en fut ainsi, parce qu e par le Dragon , la Bête e t la Prostituée sont signifiés ceux chez qui , dan s l e Monde Chrétien, il y a la Parole.
DOCTRINE
DE
LA
'XQUVELLE
J]~R US ALEl\I
41.5. Les vrais du sens de la lettre de la Parole son t entendus par les pierre.s précieuses dans le Jardin d'Éden, où il est dit, dans Ézéchiel, que le Roi de TY1' avait été. On lit dans É7.échiel : " Roi de Tyr, toi qui scelles la mesure, plein de sagesse · et parfait en beau lé ; tu as été en Éden, le jardin de Dieu: ta couverture a été de pierre précieuse de Ioule sorte: Rubis, Topaze et Diamant; Chrysolithe, Sa1'donix et Jaspe; Saphir, ChrYsoprase et Émel'aude, et Or.» -
XXVIII. 12, 13.
Par Tyr, dans la Parole, sont signifiées les connaissances du vrai et du bien; par le Roi, le vrai de l'Église; par le Jardin d'Éden, la sagesse et l'intelligence d'après la Parole; par les Pierres précieuses, les vrais qui brillent d'après le bien, tels qu'ils sont dans le sens de la lettre de la Parole; et comme ces vrais sont signifiés par ces pierres, c'est pour cela qu'elles sont nommées sa Couverture ; que le se os de la lettre recouvre les intérieurs de la .Parole, on le voit dans l'Article précédent. 46. Le sens de la let/re de la Parole est signifié par les Rideaux et par les Voiles du Tabernacle, Le tabernacle a représenté le Ciel et l'Église; aussi sa forme a-t-elle ~té montrée par Jéhovah sur la montagne du Sinaï; de là toutes les choses (lui étaient dans le Tabernacle, à savoir: le Chandelier, l'Autel d'or pour les parfums, et la Table sur laquelle étaient les pains des faces, ont représenté et par conséquent signifié les choses Saintes du Ciel et de l'Église; le Saint des saints, où était l'Arche de l'alliance, Il représenté et par conséquent "ignilié l'intime du Ciel et de l'Église; la Loi elle-même, gravée sur les deux Tables de pierre et renfermée dans l'Arche, a signifié le Seigneur quant à la Parole. Or, comme les Externes tirent leur essence des Internes, et que les uns et le .. autres tirent la leur de l'Intime, qui là était la Loi, c'est pour cela que les choses Saintes de la Parole ont aussi été re·présentées et signifiées par toutes le" choses du Tabernacle; il suit de là que les derniers du Tabernacle, qui étaient les Rideaux et les Voiles, par conséquent les COuvertUres et les contenants,
:,liH
L'ÉCRITURE SAINTE.
103
o nt signifié les derniers de la Parole, qui sont les vrais et les biens du sens de sa lettre c'est à cause cie cette signification qu e : • Tous les Rideaux et tous le s Voiles furent faits de fin lin tissu, et d 'hyac inthe, et de pourpre, e t d'éc a rlat e double tein t, iL c h é r ubins , " - Exod. , XXVI. 1 , 3 1, il(; ,
Ce qUi a é t é représenté et signifié en général et en particulier par l e Tabernacle, et par toutes les choses qu'il c o ntenait, a été explique clans les ARCANE::; CÉLESTES sur ce Chapitre de l'Exocle; etil ya été montré que les Rideaux et les Voiles r e présentaient les externes du C iel et de l 'É glise, par conséquent aussi l es externes de la Parole; que le fin lin signifiait le vrai d'origine spirituelle; l'hyacinthe, le vrai d ' orig ine céleste; la pourpre, le bien céleste; l' écarlate double teint, le bien spirituel; et les Chérubins, les gardes des intérieurs de la Parole, 4.7, Pa" les exteTnes du TeTnple de JérusaleTn ont
é té rep,'ésentés les exte"ne~ d e la Parole , qui appa,'liennent au sens de sa le ttre, Cela vient de ce que le Temple représentait les mêm es choses qu e le Tabernacle, à savo ir, le Ciel et l'Égiise, et par cons é quent aussi la Parole, Que le Temple de Jérusalem ait signifié le Divin HuInain du Seigneur, Lui-Mê me l'enseigne dans Jean: " A batle= cc Temple, j e lc ,'c lèverai en trois jOUI'S ; il pal'lait d u Temple de son co rps , " - TT. 13 , ~ 1.
Et là où il est entendu le Seigneur, il est aussi entendu la Parole, car le Seigneur est la Parole, Maintenant, -comme l e s intérieurs du Temple représentaient les intérieurs du Ciel et de l'Église, par conséquent aussi ceux de la Parole, il e n résulte que l es extérieurs du temple repré. sentaient et signifiaient les extérieurs du Ciel et de l'Église, par conséquent aussi ceux de la Parole, qui sont les choses appartenant au s e ns de sa lettre. Au sujet des extérieurs du Temple, on lit: a
Qu'ils furent construits de pierre entière non taillée, et de cèdre en ded a ns; et que toules les lnurailles en dedans
DOCTRINE
DE
LA
:rr-;OUVELLE JÉnUSALE){
et de fleurs ppanouies, et le sol couvp.rt d 'or. l Rois, VI. ï, 15,29,30.
»
-
Par toutes ces choses sont aussi signifiés les externes de la Parole, qui sont les choses Saintes du sens de la lettre.
48. La Parole dans sa gloire a été représentée par le Seigneul' quand il fut transfiguré. On lit au sujet de la Transfiguration du Seigneur devant Pierre, .Jacques et .Jean: «
Que sa face "esplendit C01717ne le Soleil; que ses véte menls de v inrent comme la Lumière; que Moise et
Élie fu.rent vus s 'entretenant avec Lui; qn'une Nuée b1'illante couvrit les disciples, et que de la nuée fut entendue une voix, disant: Celui - ci est mon Fils bien·aim.é, écoutez-Le . .. - Matth., XVII. 1 à 5. Il Ill'a été enseigné que le Seigneur alors représentait la Parole; par sa face qui resplendit cornIlle le Soleil était représenté son Divin Bien; par ses vêtements, qui devinrent COIllIlle la lumière, son Divin Vrai; par Moïse et Élie, la Parole Historique et Prophétique; par Moïse, la Parole qui fut écrite par lui, et en général la Parole Historique; et par Élie, la Parole Prophétique; par la Nuée brillante, qui couvrit les disciples, la Parole dans le sens de la lettre; aussi est-ce de cette nuée que fut entenclue une voix, disant: Celui-ci est Illon fils bien · aimé, écoutez-Le. En effet, toutes les D é clarations et les Réponses' du Ciel ne se produisent jamais que par les derniers tels qu'ils existent dans le sens de la lettre de la Parole: elles s'y produisent dans sa plénitude par le Seigneur. 49. Il a été montl'é jusqu'ici que la Parole dans le sens naturel, qui est le sens de la lettre, est dans sa sainteté et· dans sa plénitude; Illaintenant il va être Illontré que la Parole dans ce sens est aussi dans sa PllISSANCF. . D'après ce qui a été dit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, NO> 228 à 233, sur la Puissance des Anges du Ciel, on peut voir combien grande est la Puissance du Divin Vrai dans les Cieux et sur les Terres, et quelle est sa nature. Le Divin Vrai est surtout puissant contre l es faux et les ' Illaux, par conséquent contre les Enfers: il faut cOIllbattre
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L'ÉCRITURE SAINT!::.
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contre eux par les vrais d'après le sens de la lettre de la Parole; c'est aussi par les vérités qui sont chez l'h01nme que le Seigneur peut le sauver, car l'homme est r';form'; et régénéré par les vrais d'après le sens de la lettre de la Parole , et alors il est retiré de l'enfer et introduit dans le CieL Le Seigneur s ' est revêtu de cette puissance jusque dans sa Divine Humanité après qu'i! eut accompli toutes les choses de la Parolejusqu'à ses derniers; c'est pourquoi il a dit au Prince des prêtres , en parlant du temps où il allrait accompli le reste de la Parole par la Passion de la croix. «
Désormais vous verrez le Fils de l 'homme assis iL la droite de la puissance, et venant dans les nuées du CieL " - Matth., XXVI. 64. Marc, XIV. 62 .
Le Fils de l ' homme est le Seil!:neur quant à la Parole; les nuées du Ciel, c'est la Parole dans le sens de la lettre; s'asseoir à la droite de Dieu, c'est la Toute-Puissance par la Parole, comme aussi dans Marc, - XVI: 19 . - La Puissance du Seigneur d ' après les derniers du Vrai a été représentée par les Nazaréens dans l'Église Juive, et par Samson, duquel il est dit qu'il était Nazaréen dès le sein de sa mère, et que Sa puissance consistait dans ses cheveux: Nazéréen et Nazéréat signifient aussi chevelure: que sa puissance ait consisté dans ses cheveux, il le déclare luî·m ê me, en disant: «
Le rasoir n'a pas monté sur ma tête, parce que je su.is Nazaréen de Dieu, dès le sein de ma. mère; sije suis rasé, alors se retirera de moi ma (oree et je serai rendu (aible, et serai c omme to ut autre homme." Juges, XVI. lï.
On ne peut pas savoir pourquoi a été institué le Nazaréat, qui signifie Chevelure, ni d'où vient que la force de Samson consistait dans ses cheveux, si l'on ne sait pas ce qui est signifié dans la Parole par la tête; par la tête est signifiée la sagesse céleste que le Seigneur donne aUX Anges et aUX hommes par le Divin Vrai; de là , par les cheveux de la tête est signifiée la sagesse céleste dans les derniers,
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DOCTRINE
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LA NOUVELLE
JÉnUSALEM
et aussi le Divin Vrai dans \es derniers . Comme c 'est là ce qui était signifié par les cheveux d'après la correspondance avec les Cieux, c'est pourquoi il a été ordonné pour le Nazaréat : «
De ne point rase,' la c hev elure de leu,' t ê te, parce qu'elle était le Nazaréat de Dieu sur leur téte. » - Nomb., VI. 1 à 21.
Et c'est aussi pour cela qu'il a été ordonné: «
Que le grand-prê tre et ses (ils n e raseraient point leur tê te, de p e ur qu'ils ne mourussent, et que ne sïrritât toute la maison d ' I s raël. Lévit. X . 6.
Comme les cheveux, en raison de cette signification qui provient de la correspondance, avaient une si grande sainteté, c'est pour cela que les cheveux du Fils de l'homme, qui est le Seigneur quant à la Parole , sont décrits, et qu'il en est dit que: «
Ils étaient COlnlne de la laine blanche, comme de la neige, »-Apoc., 1.14,
De même pour L'an;:ien des jours, Daniel, VII, 9; Voyez plus haut à ce sujet N° 35. En somme, si la Puib~ sance du Divin Vrai ou de la - Parole est dans le sens de la leltre, c'est parce que la Parole y est dans sa plénitude et qu'en lui sont ensemble les Anges des deux Royaumes du Seigneur et les hommes.
LA DOCTRINE DE
!JE L~ÉGLI S E
LA Lr;TTRE DE LA
DOIT
ÈTHE
PAROLE,
pelsÉE DANS
ET ÈTRE
LE SENS
COXFIRMÉF.
PAl{
CE SE:-\S.
50 . Dans l'Article précédent il a été montré que la Parole, dans le sens de la lettre, est dans sa Plénitude, dans sa Sainteté et dans sa Puissance; et comme le Seigneur est la Parole, car il est le tout de la Parole, il s ' ensuit que le Seigneur est surtout présent dans ce !;'ens, e t que c:Jest par lui qu 1il enseigne l'homme ct l"éclaire. Mais cela va être démontré dans cet ordre : r. La Parole sans
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L'ÉCRITURE SAINTE.
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la Doctrine n'est point comprise. II. La Doctrine doit être puisée dans le sens de la lettre de la Parole. III. Mais l e Divin Vrai, qui appartient à la Doctrine, ne se Inontre qu'à ceux qui sont dans l'illustration par le Seigneur. 51. 1. La Parole san,; la Doctrine n 'e st point corrtprise: c'est parce que la Parole, dans le sens de la l ettre, con siste en de pures correspondances , afin que les spirituels et les célestes y soient en même temps, et que chaque Inot en soit le contenant et le support; c'est pour celaquc, dans le sens de la lettre, les vrais dans certains pas"ages ne sont pas nus, Inais sont des vrais vêtus, qui s ont appelés apparences du vrai, et sont pour la plupart accommodés à la conception des simples qui n'élèvent pas leurs pensées au-dessus des choses qu ' ils v~oient devant leurs yeux; il Y a quelques vrais qui apparaissent comme des contradictions, lorsque cependant dans la Parole, considérée dans sa lumière, il n 'y a aucune contradiction: il y a aussi dans certains passages, chez les Prophètes, des collections de nom.,; de lieux et de personnes , dont on ne peut tirer aucun sens; tels sont les passages rapportés ci· dessus, N° 15. Puis donc que la Parole est telle dans le sens de la lettre, on peut voir qu'elle ne peut pas être comprise sans la Doctrine. Mais des exemples vont mettre ceci en lumi è re: il est dit que. Jéhovah se repent, » Exod., XXXII. 12, 14. Jonas, III. 9; IV. 2 , - e t il est dit aussi que. Jéhovah nese repent point,» - Nomb . XXIII., 19. - 1 Samuel, XV. 29. - Sans la Doctrine ces passages ne peuvent se concili er . Il est dit que: " Jéhovah punit l 'iniquité des pères sur les fils jusqu'à la trois ième géné rat i on età la quatrième géné,·atio n . n Nomb . , XIV. 18 ; - et il est dit que" le père ne 1nourra pas pour le fils , ni le fils pour le père, 1nais chacun 1nourru dans son péché. - Deut., XXIV. 16.
Ces ' passages sont non pas en discordance lnais en concordance au moyen de la Doctrine. Jésus dit u
D e mandez, et il v ous s era donné; c he1~che;:, et vou s tl·ouvere.:; heurtez , et il vous sera ouvert. Quiconque d e nw.nde, reçoit; et 'ini che"che, ~ t"ouve; et il. celui
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DOCTHI::"'lE
DE
LA
NOüVr.:LLJ:;
J.iRUSALEM
)latth. , VII. ï, 8. XXL
Sans la Do c trine, on c roirait que chacun doit recevoir ce qu'il demande; mais d'après la Doctrine on croit que tout ce que l'holnme demande, non d'après lui-même, mais d 'après le Seigneur, est donné; car c'est même ce qu'en se igne le Seigneur: « Si v ous denlcurez en lnoi et que 1nes paroles clent8Urenl en vous, dema nd ez lout ce que vo us vo ud1~ez et il vou.s sera accorclé . » - Jean., XV. 1. Le Seigneur dit: Il Heureux les pauvres, pa"ce 'lue le royau,ne de Dieu es t à eu x. » - Lu c , VI. 2 0. Sans la doctrine on peut penser que le Ciel est aux pauvres et non aux riches; mais la àoctrine e nseigne qu ' il est entendu l es pauvres en esprit, car le Seigneur dit: Il Heureux les pauvTes en esprit parce que le royaume des Cieux est àeux." -Matth., V. 3. Le. Seigneur dit: • iV e juge:: point afin que vous ne soye:: point jugés ; car on vous jug e ra du même jugement que v ous aure :: jugé. - Manh .. VII , !. 2 . - Luc , VI. 3ï. Sans la Doctl'ine, on peut être conduit par ces paroles à confirmer qu'il ne faut pas dire que le mal est mal, ni par conséquent juger que l e méchant est méchant; toute· fois d'après la Doctrine il est permis de juger, mais justement; car le Seigneur dit : u Juge z selon la justice . " - Jean , VII. 24. Jésus dit: Il Ne vo us (aites pas a ppelm'docteu,', ca" vous n'avez qu'un seul Doc teur, leChrist; et n'appe lez pers onne sur la terre votre père, car vous n'avez qu'un seul Père. Celui (qui est) dans les Cieux; et n e vous (aites pas appeler maître, car vo us n'avez qu'un selL! Maitre, le Christ." - Matth., XXIII . 8,9,10. Sans la DocLl'ine, il en résulterait qu ' il n'est pas p e rmis d'appe ler quelqu ' un Docte ur, Père ou Maitre; mais, d'après
SUR L'ÉCRITURE
SAINTE.
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la Doctrine, on sait que cela est permis dans le sens naturel, Inais non dans le sens spirituel. Jésus dit aux discipies: «
Quand le Fils tie l' homme sera assis s ur le h'6n e de sa gloire, vous serez 'assis aussi, sur douz e trônes , jugeant les douze tribus d'Israël. n Matth. , XIX. 28.
D 'après ces parole,,; , on peut conclure que les disciples du Seigneur doivent aussi juger, tandis que cependant ils ne peuvent juger personne; la Doctrine révèlera donc cet arcane en disant que le Seigneur qui sait tout et qui connaît les cœUl'S de tous, doit seul juger et peut seul juger, et que par ses douze disciples est entendue l'Église quant à tous les vrais et à tous les biens qui lui viennent du Seigneur par la Parole, d 'où la Doctrine conclut que ces biens et ces vrais doivent juger chacun, selon les paroles du Seigneur, dans Jean, III. 17, 18. XII. 47, 48. Celui qui lit la Parole sans la Doctrine ne sait comment concilier ce qui est dit, dans les Prophètes sur la nation juive et sur Jérusalem , que l'Église doit rester éternellement chez 'cette na~ion, et avoir son siège dans cette ville, comn'le dans les passages suivants: « Jéhovah visitera son troupeau, la maison de Ju da, et il les constituera conlme son cheval de gloire dans la
guerre; de lui viendra l'angle, de lui le c lou, et d e lui l'arc de guerre. » - Zach., X. 3 , 4,6,7. « Voici, je viens pour habiter au milieu de toi; et Jéhovah se fera un hé1"itage de Juda, et il choisira de nouveau Jérusalem. » - Zach . , II. 10, 12. - « Il arrivera en ce jour- là que les montagnes distiilerontdu "nlOût, et que les collines. couleront en lait; et Juda sera éternel/e nter,t assis e t Jérusalern d 'âge en âge. » - Joël , 111.18,20. - .({ Voici les jours viennentoùj'ense m en cerai la maison d ' Israël et la maison de Juda de se1nence d ' honlme, et où je traiterai une alliance nouvelleavec la maison d'Israël et avec lamaisonde Juda; e t voici ce tte alliance: Je 1nettrai ma loi au milieu d'eux e t je l 'écrirai sur leur .cœur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. " - J é l'élll., XXXI.
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DOCTRI:"E
DB
LA
NO UVELLE JBRl "S ALE:\I
27,31, 33. - « E n ce jour-là, dix h ommes de tou tes langues des nat ions saisi1'on t le pan d e la ?'obe d'un homn>e juif, en disa nt: Nous ü'ons avec vou s, parce que nous a v o n s en tendu que Dieu (cs t) avec vous. » -
Zach., VIII. 23 .. -
pareillcl11ent. .ailleurs, COn'lffiC
dans Ésaie , XL IV. :24, 26'. XLIX . 22, 23. LXV. 9. LXVI. 20, 22 . - J é rém., 111. 18. XXIII. 5. L . 19 , 20. - Nahum , 1. 15. - '\fala c h., lIT. 4; où il s ' a g it d e l 'Avè n e m e nt du Seigneur, et où il cs t dit que cela doit arriv e r alors. Mais le contraire es t dit dans plusie urs autres passages, dont un seul s e r a rapporté ici : " J e leur cac h erai mes faces, je ven'ai que lle (se ra) leur fin ; car ils s ont un e race pe?'v erse d es en fan ts en qui on n e p eut s e fi e r . J 'ai dit: J e les disperse?'a i à l'e xtrémité des coins d e la terre e t j'abolira 'i leur-rnémoire d 'en tre le s hOlnme s ; car c'es t une nation qui se perd par ses conseils et il n 'y a en eux aucune intelligence. Leur vigne est du plan de Sodome e t du terroire d e G01norrhe; leurs grappes sont des grappes d e fiel; ils ont des r aisin s amers; leur vin es t un ve nin de dragons et u n fie l d 'aspi c CI'uel. Cela n'est-il pas s e?'ré c h ez Moi , sc ellé clans ?TIes trés o r s? A Nlo i la 1.:engea nce e t la )' étribu tion. " - Deuté/· . , XXXII. 20 à :15.
Ces choses ont é t é dite s d e cette nation; on en trouv e de semblables ailleurs; par ex.emple, dans Ésaïe, III. 1,2, 8 . V. 3 à 6. -Deuté r . , IX. 5 , 6. -Matth ., XII. 39. XXIII. 27,28. - J e an, VIII. 44, et de tous côtés dans J é r é mi e et dans Ézéchie l ; mais ces passages , qui paraissent contradictoires , se montre ront en parfa it accord, g r âce à l a Doctrin e qui e n seig ne que, dan s la Pal'ole, par I s ra ë l et par Juda, il est e ntendu, non p as I s raë l ni Juda, mais ' l'Ég lise dans l'un et dans l'autre sens; dans un sens on entend l 'Église qui a é té dévastée , et dans ' l 'autre sens l 'Ég lise qui doit être é tablie par le ~c i g neur. Il en est de m ême d e b ea ucoup d'autres pas sages dans la Parole. D'après ces considé rations il est bien é vident que la Parole san s la Doctrine n'es t point comprise.
S UR
L' ÉC HIT U fi E
SA IK TE .
51
52. D'après cela on p e ut voir qu e c e ux qui li s e nt l a Parole s a n s l a Doctrine , ou qui ne se font p as un e 00<': trin e d ' a près la Parol e, sont d a ns l' o b s curité a u s u j et d e tou te vérité , et que l e ur e sprit est vag u e e t in ce rta in , e nclin à l ' e rre ur , e t fa cileme nt disposé aux h é r és ie,,; , quï b embrasse nt m ê me , s ' ils a s pirent à l a fa .... e ul· ou à l ' a u t o ri t é , et que l e ur r é puta tion n e c o urt auc un ri s que . L a P a ro l e, en e ffe t , es t p o ur e ux COlnn1.e un chande li e r sans lun1.i è r e , e t ils voie nt d a n s l'ombre c on1.me b e aucoup d e chos e s, e t c e p e ndant à p e in e voi e nt-ils qu e lqu e ch o s e, car l a Doc trine se ul e es t un Oamb e au. J'ai vu d e t e lles p e r so nnes exalninées par l e s An g es , et il f ut t r ouvé qu' e ll es p o u· vai e nt confirI11.er d ' après la Paro l e c e qui l e ur pla i sa it , e t qu ' ell e s conl1rme nt ce qui a rapport à l ' am.our d 'e Il e s m ê m e s e t à l'a n1.our d e ceux auxqu e ls e Ue s s ' inté r essen t; j e l es ai m ê m e v u e s d é pouillé e s d e vê t e lTI Cn t s , s ig n e qu'elles é t a ie nt sans vrai s; d a n s l e mon de s piI'it u e l l e s v ê tem e nts so nt l e s vra is .
53 . II. L a Doc t r in e do i t é b'e puisée d a n s le Sens de la le ttre d e l a P a" ole, et é t" e confirmée p ar ce sens: C ' est e n e ffet dans c e s e ns e t non aill e urs q u e l e Sei g n e ur est pr é s e nt c h e z l'h o mlue , qu ' il l 'écl a ir e e t lui e n se ig n e l e s v é ri t é" d e l' Église . En outl'e l e Seig n e ur n ' op è r e jam a is cl ue d an s la plé ni t ud e , e t la Parol e d a ns le s e ns d e la lettr e es t d a n " sa pl é nitude , c o mme il a été montr é ci-d ess u s: d e l à r és uILe qu e la D octrine d o it ê tre puisée dans l e se n s de l a l e t t e e . 54 . Parla D o ctrin e l a Par o l e est n on-seul e m e nt in tellig ibl e m a is qua si-lun1.in e u se , parce qu e l a P aro l e sa n s Doc trin e n ' e s t p as compri se , e Ue es t comm e un chan d e lie r s a n s lumiè r e, ain s i qu ' il a é t é n1.ontr é c i-de ss u s ; c 'es t p o urquo i p a r la Doc trine la P a r o l e est co mpri s e e t est co n1.l11.e un chand e lier allumé: l'hon1.u1.e a lors vo it plu s d e c h ose s q u ' il n ' e ll avait vu a upa rava nt, e t il cou1.pre nd a u ss i d es c h os e s qu'il n 'ava it pas comprise s a upara vant; o u il n e v o i t p as l e s choses obs cures e t dis c o rda ntes et l e s l a isse d e côté, o u il l es voit e t l es e xpliqu e, d e sorte qu 'eUe s sont c\ ' ac<.: ord av e c l a O nctrine . Q u e l a P a rol e so it vue d 'a près l a 0 0 0trine , e t soit aus si expli q u ée s e lo n la D oc trin e , c'es t ce qu'atte s t e l 'exp é rie n ce dans l e M o nde C hré t ie n. T o u s le s
DOCï' RINE
DE
L _"-
NOUVELLE
JÉH US ALEM
Réformés, en effet, voient la Parole d'après leur doctrine et expliquent la Parole selon leur Doctrine; de même les Catholiques-Romains d'après la leur et suivant la leur; l e s Juifs aussi d'après la leur et suivant la leur; conséquemment on y voit d 'e s faux d'après une Doctrine fausse, et des vrais d'aprè s une Doctrine vraie. D'après cela il est évident que la vrai e Doctrine est comme un flamb e au dans les ténèbres, et comme un poteau indicateur au long des chemins. Mais il ne suffit pas que la Doc-:trine soit puisée dans le sens de la lettre d e la Parole, il faut encore qu'elle soit confirmée par ce sens; car si elle n'est pas confirmée par lui, le Vrai d e la Doctrine apparaît comme si c'était seulement l'intelligence de l'homme et non la Divine Sagesse du Seigneur qui fût en elle, et ainsi la Doctrine serait comme une maison placée dans l'air et non sur la terre, ainsi n'ayant pas de fondement, 55. La doctrine du vrai réel peut même être puisée pleinementdans lesens littéral de la Parole; car, dans c e sen s , la Parole est comme un homme vêtu, dont la face -et les mains sont nues; toutes les choses qui concernent la vie de l'homme, et par conséquent son salut, y sont nues, mais toutes les autres sont vêtues; et' dans b e aucoup d'endroits où elles ont été vêtues, elles sont vues à travers leur vêtement comme on voit un visage à travers une gaze légère. Et même les vrais de la Parole brillent et se ' mon-' trent à travers leurs vêtements avec une clarté de plus en plus lumineuse, selon qu'ils sont multipliés d'après l'amour qu'on a pour eux, et selon qu'ils sont mis en ordre par cet atnour; Illais cela aussi par la Doctrin e.
56. On pourrait nroire que la Doctrine du vraI réel peut être acquise par le sens spirituel de la Parole, qui est donné par la Science des Correspondances; mais par ce s e ns la Doctrine n'est pas acquise, elle est seulement illustrée et corroborée; car, ainsi qu' il a été dit ci-dessus, nO 26, on ne pénètre pas par les Correspondances dans le sens spirituel de la Parole, si on n ' est pas auparavant dans les -vrais réels d'après la Doctrine. Si l'homme n'est pas auparavant dans les vrais réels, il peut falsifier la Parole par quelques Correspondances qu'il connaît, en les liant
SUR L'ÉCRITUClE
SA INTE. ,
ensemble et les expliquant pour confirmer quelque opinion enracinée dans son esprit, d'après un principe arrêté. D'ail· leurs, le sens spirituel n'est donné à qui que ce soit que par le Seigneur Seul, et le Seigneur veill e sur le sens spi. rituel comme il veille sur le Ciel, car le Ciel est dans ce sens. Il est donc de première importance que l'homme étudie la Parole dans le sens de la lettre; c'est seulement par ce sens que la Doctrine est donnée. . 57. III. Le vrai réel, qui constituera la Doctrine, ne se 'lnontre, dans le sens de la lettre de la Parole, qu'à -ceux qui sont dans l'illustration par le Seigneu1'. L'illustration vient du Seigneur Seul, et elle est chez ceux qui aiment les vrais parce qu'ils sont des vrais, ~t qui les mettent en pratique; chez les autres, il n'y a pa" illustration par la Parole. Si l'illustration vient du Seigneur Seul, c'est parce que le Seigneur est dans toules les choses de la Parole; si l'illustration est chez ceux qui aiment les vrais parce qu'ils sont des vrais, et qui les mettent en pratique, c'est parce que ceux-là sont dans le Seigneur, et que le Seigneur est en eux, car le Seigne ur est son Divin Vrai . Quand ce vrai est aimé parce qu ' il est le Divin Vrai, et il est aimé quand il est mis en pratique, alors le Seigneur est dans ce vrai chez l'homme. C'est même ce que le Seigneur enseigne dans Jean: ~
En ce jour-là, vous connaîtrez que vo;u.s (êtes) en /vIo i, et Moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les (Jarde, c 'est celui-là qui m 'aime, et je l'aimerai, et je Me ferai connaître à lui, ct j e viendrai à lui ct j e fer ai chez lui ma demeure. » - XIV. 20, 21, 23.
Et dans Matthieu : u H e U1""eux ceux qu,i ont le
Dieu . " -
C t ()l1.r
pur ;
ca1"
ils
verront
V. 8.
Voilà ceux qui sont dans l'illustration quand ils lisent la Parole, e t .chez lesquels la Parole est dans son éclat et dans sa transparence. 58. Si chez eux la Parole est dans son éclat et dans sa transpare nce, c'est parce qu'il y a dans chaque chose d e la
UO CT HJ:"\E
DE
LA
l"OLiVELLE
JÉRUSALEM
Parole un sens spirituel et un sens céleste, et que ces sens sont dans la lLll1'1ière du Ciel; c'est pourquoi , par ces sens e t p"r leur lumière le Seigneur innue dans le sens naturel e t dan !'; sa lumi ère c h e z l'h o mm e; de là, l'homme par une p e r ce ption intérieure reconnaît l e vrai, et il l e voit ensuite dans sa p e nsée , et cela a lieu toute s les fois qu'il est dans l 'a ffection du vrai pour l e vrai; car de l'affection vient la p e rcepti o n, d e la perception la pensée , et ainsi arrive la re co nnaissanc e qui est appelée foi. Mais, sur ce sujet, il en sera dit d a vantage clan s l'Article suivant sur la conjonction du Se ign e ur avec l'h o mm e par la Parol e. 59. L:'l premi è r e chose que ceux·ci ont à faire, c'est de s ' acquérir un e Doctrin e d'après le sens litté ral de la Parole; ils a lluln e nt ainsi un flambe a u p o ur avancer plus avant: or, après qu ' ils se sont acquis une Doctrine, et qu'ainsi le flambeau est allum é , ils voient la Parole par cotte lumi è re. Ce ux qui n e s'ucquièl'ent pa s une Doctrine recherchent d 'ab o rd s i l a Doctrin e donnée par d'autres, et communém e nt re ç u e , co n corde a v ec la Parole, et ils donnent leur assentil1'1ent au x p o ints qui concordent, et le refusent à c e u x qui n e concordent p as . C'est ainsi t[u'ils se farInent leur Doctrin e, e t par la Doctrine leur Foi, Mais cela n'arri vo que c h ez ceux qui , n 'é tant pas distraits par les affaires du monde, p e uvent voit'; ceux- c i sont par le Seigneur dan s l'illustration, s' il,; ailnent les vrais parce qu ' ils sont cl es vrais, et s' ils l es m ettent on pratiquent. Toue: les autres, qui sont à que lque degr é dans la vie selon les vrais, peuv e nt ê tre instruits par e ux , 6 0 , L e contraire arrive à ceux qui lisent la Parole d'apr ès la d octrine d'un e r e ligion fau sse, et plus particuli è r ement à ceux qui confirment cette do c trine par la Parole, et qui ont alors en vue leur propre gloire ou les richesses du monde; chez eux, le vrai de la Parole est co mn. e dans l 'o mbre de la nuit, et le faux comme dans la lumi è l'e du j o ur; ils lisent le vrai, mais ils ne le voient pas; et s ' ils en voi e nt l'ol1'1bre, ils le fulsilient . è 'est d'eux qu e l e Se ig n e ur dit:
SUR L'EC'UTURE S.,"''''TE.
«
55
Ils ont des yeux e t ne uoient point , et des oreilles et n'entendent point. » - Matth., XIII. 14 , 15.
Car rien n'ave ugle davantage l ' homn"1e que son propre ot la confirmation du faux. Le propre de l'homme est l'a=our de so i, et par suite l'Ol'gueil de la propre inte lligen ce ; et la co nfir=ation du faux est une obscurité qui si=ule la lumiè re; leur lunü ère est pure=ent naturelle, et leur vue est co= me celle d'une personne qui voit des fanlômes dans l' o mbre. 61.. Il m'a été donn é d e p arl er après l eur =ort avec plusieurs hom= es, qui avaient cru qu ' ils brilleraient dan s • l e C iel comme des é toiles, parce que, se lon ce qu'ils disaient, ils avaient consid é ré la Parole comme sainte, l 'avaie nt lue très souvent, et en avaient r ec u e illi plusieurs passages, par l esquels ils avaient confir=é l es dogmes de l e ur foi, et par là avaient passé dam; l e monde pour Ravants, d'où ils avaient c ru qu'ils seraient des Michel et des Raphaël; mais plusieurs d'entre e ux furent examinés sur l'amour d'après lequ e l ils avaient é tudi é la Parole, e t il fut reconnu que quelques-uns avaient agi d'après l'amour d e soi, afin de paraître g rands dans le monde, e t d'être honorés corn me d es primats de l'Église, et d'autres d 'apr ès l 'amour du monde afin d'acquérir des richesses . Lorsqu'ils furent e xamin és sur ce qu'ils savaient d'après la Parole, il fut déClouvert qu'ils ne savaient rien du vrai réel, mais qu ' ils sayaient seulement ce qui est appelé vrai falsifié, qui en soi est le faux; et il leur fut dit qu e cela leur venait de ce que leurs fins, ou ce qui est la m ê m e chose, leurs amours, c'était eux-mêmes et le D"londe, e t non le Seig neur et le Ciel.; et que, lorsqu 'o n a pour fins soi-même et l e monde, l e luental e n lisant la Parole reste attaché à so i-=êlne et au monde, et que par suite on pense conti nu e llement d'après son propre, qui est dans l 'o bscurité quant à tout ce qui appartient au Ciel; dans cet état l'homm'e ne peut ê tre retiré de son propre par le Seigneur, et ainsi être é levé dans la lumière du Ciel, ni par conséquen t recevoir aucun inOux du Seigneur par le Ciel. J'ai vu aussi ceux·ci admis dans le Ciel, mais dès qu'il y fut
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DOCTIH NE
DE
LA
N'OUVELLE
J EH US A LEM
d écouvert qu 'ils n 'avai e nt aucun vrai, ils fur e nt chassés; mais n é anmoins il s conservaient l' o r g u e il d e croire qu ' ils avaient -m é rité . Il e n fut tout autrement de ceux qui avaient étudié la Par o le d'après l'affection de savoir l e Vrai parce qu 'il est le Vrai, et parce qu ' il sert a ux usage s de la vie, non seulement de l e ur pro pre vie, Inais aussi de celle du prochain ; j e l es ai vus é levés dans le Ci e l, et là ainsi dans la lumi è re où est l e Divin Vrai, e t a l o rs en m ê me temps exaltés dans la sagesse angélique, e t dans sa fé licité, qui est l a vie é t ern e lle .
PAR LE 'l'ION
SENS AVEC
DE LA LE
L,ETTRE D E
SE IG NEU R
LA PA H O LE, IL y A
ET
ASSOCIATJOl'
COi'OJONC-
AVEC
LES
ANGES. 62. S' il Y a co njonction avec le Seigneur par la P a rol e, c'est parce que la Parole traite du Seig n e ur Seul, e t que par là le Seigneur est tout dans toutes l es choses d e l a Parole, e t e st appelé la Parole, comme il a é t é montré dans la D OCTRINE SU R LE SEIGNEUR. Si la conjonction est dans le sens de la l e ttre , c'est parce que la Parole, dans ce sens, est dans sa plénitude, dans sa sainteté et dans sa puissan ce, cO lume il a été montré ci-dessus, Article IV. La co njon c tion n'est pa s apparente pour l 'homme, mais elle est dans l'affection du vrai et dans sa p e rception, ainsi dans l'amour e t dans la foi du Divin Vrai cl~ez lui. 63. Si p a r l e sens d e la lettre il y a association avec l e s anges du ciel, c'eEt parce que dans ce sens il yale sens s pirituel e t le sens céleste, e t que les Ang~s so nt dans ces deux sens, l es Anges du Royaume spirituel dans l e sens s piritue l de la Parole, e t les Anges du Royaume c é lest e (~a ns son sens céleste; ces deux sens se dégagent du sens nature l de la Parole, qui est l e sens de la l e ttre , quand un h o mme s incè r e es t dans ce sens l es d e ux autres se d éga· gent instantané ment; par conséquent aussi l'â ssociation est .instantan ée. 64 . Q u e l es Anges spirituels soi e nt dan s le 'lens spirituel
SU R
L'ÉCRITURE
SA I!"TF. .
de la Parole, e t l es Anges célestes dans son sens céleste, c'est ce qui m'a é té m a nife sté p a r un g r a nd nOlnbre d 'exp é riences : il m 'a é t é donné de p e r cev oir qu e, t a ndis que je lisais la Parole dan s l e s e ns de sa l ettre, il se fai s ait un e communicatio n avec l es C i e ux, tantôt avec un e de leurs sociétés, tantô t avec une autre; e t qu e ce que j'entendais selon l e sens natur e l , l es Anges s piritu e ls l 'ente ndaie nt s e l o n le sen s s piritue l, et l es AI;lges cél estes selon le sens céleste, e t cela à l ' instant m ê me; comme fai p e r ç u des milli e rs d e fo i s cette co mmunication , il n e m'est r est é aucun d o ute à so n s uj et. Il y a aussi des Esprits, qui sont au·d esso us d es C ie ux, et qui abusent d e cette co mmunication, car ils r éc ite nt que lqu e s p assages d'après le sens d e la le ttre d e la Par o l e, e t aussitôt il s r emarque nt e t note nt la société ayec l a quelle se fait l a communication; c'est e ncore ce qu e j'ai so uv e nt vu et e nte ndu . D 'apr è s ces c irconstances, il n,'a é t é donn é d e savoir par vive e xp é ri e nce qu e la Parole, quant au sens d e sa l e ttre, est un Divin Moye n d e conjonction avec l e Seig neur et avec l e Ciel. Sur cette conjonction p a r l a Parole, voi ,. aussi ce qui a été rapporté dans le Tra ité ou CIEL ET DE L'ENFEn, No' 303
à 3 tO. 65. Il sera dit aussi en p e u de m ots co mme nt le sens spirituel e t l e sens céleste se dégagent du s e n s de la lettre; mais pour qu e cela so it compris, il fa ut se rappe l e r ce qui a é t é dit c i-d essus, No' 6, 38 , s ur l' O rdre s uccessif et sur l'Ordr e simultané , à savoir, qu e l e céleste, le spirituel et l e nature l se suivent e n ordre su cces s if; l'un après l"autre, d e puis les suprê m es qui so nt d a ns l e 'C iel jus qu'aux derni e rs qui sont d a n s le mond e ; et que, dans l 'Ordre simultan é, ils so nt dans l e dernier, c'est-à-dire, dans l e nature l, run près de l 'autre, d e pui s l es intiln es jusqu'a ux e xtim es ;
e t que de m ê m e , l es sens s u ccessifs de la Parole, l e sens céleste et l e se ns spiritu e l , so nt e n se mble dan s l e se ns naturel. Ce la é tant con,pris, o n peut e n parti e faire saisir p a r l ' entendement la manière dont, quand l ' homlne lit la Parole, les d e ux sens, l e sens spirituel et le sens céleste, s e d éga g ent du se ns nature l: car alors l'Ange s piritue l
évoque le spirituel, e t l 'Ange céleste le céleste, e t ils n e
58
DO CTnl)o;'E
DE
LA
!' OUVE LLE
JÉR USA LEM
p e uvent agir alItr e m e nt, parc e que le spiritu e l e t le cél est e sont homogèn es et co nform es à la nature e t à l 'essen ce de ces Anges. 66 - Mais cel a ser a d 'abo rd écl ai r ci pal' d es c o mparaison s prises d a ns l es tro is Règn es d e l a nat ure, qui sont appelé s R èg ne A nim a l, Règne V égé t a l e t R èg ne IIlin é r a l. Dans le RÈGNE ANDIAL : D e la n o urri tu re, quand e ll e es t devenue c hyle, l es vaiss ea ux tire n t e t font sortir le ur sang , l es fibr e s n e rve u ses l e ur su c, e t l es s ubstances qui sont l es origines d es fibres le ur es prit a nim a l. Dans le Ri:GNE VÉG{;TAL: L'arbr e , a v ec son tro n c , ses branches, ses fe uill es et ses fruits , se ti e nt sur sa r aci n e , et d e l'hum_us par sa rac ine il tire e t fait sorti r un s u c plu s g r oss ie r p o ur l e tronc , l es branch es e t l es fe uilles, plus pur pour l a c hair d es fruit s, e t le plu s pur pour les s e m e n ces a u dedans d es fruits . Dans l e RÈG"'E MINJ~n AL: Dans l e se in de la t e rre il y a, e n qu e lqu es e ndro its, d es mine rai s imprégn és d'or , d 'a r gent e t de rel'; ce sont d es vap e urs renfe rm ées dans l a terre qu e l'o r tire so n é lé n"len t, l 'a rge nt l e s i e n et l e fer l e sien. 67. Mainte n a nt, il ser a m o ntré par un e x e mple co m n"l e n t l es An ges sp iritu e l s t ir e nt le ur sens, e t l es An ges cél e stes l e l e ur, du sen s n atu r e l d a ns l e quel est la Paro l e che z l es h o n"lm es _ Pren o ns p o ur e x e mpl e c inq préce ptes du D écal og u e : L r: PR"~ CEPTE : Tu h onol'eras Ion P è ,'e et t a Mère. P a r l e p è r a e t la Inè r e l ' h o mm e e n te nd l e p è r e et la m è r e sur l a t e rre, e t auss i t o us ce ux qui ti e nne nt li e u du p ère et d e l a m è r e , et par h o n o r e r , il e ntend les avoir e n honn e ur e t l e ur o béir, Mai s par l e P è r e , l ' An ge s piritue l ente nd l e Se ig n e ur , e t par ia :)Ière, l 'Eg li se; e t par h o n o · r e l' il e nte nd a im e r , Par l e Pèr e, l 'An ge cé lest e -ent e nd l e D ivin Amour du Se ig n e ur ; p a r l a ~I è re , sa Divine sagesse ,
et par honore r, fa ir e l e bi e n p a r l e Seig n eur , L E PnÉCEPTE : Tu ne vo leras p oi nt. Par v o l e r, l ' h o mme e n te nd v o lé r , fr a ud er, et sous qu e lqu e pré t e xte que ce so it, e nl ever a u prochain ce qui lui apparti e nt. Par vole r , l' A n ge spiritue l e nte nd priver les a utres d e s v r a is d e leur fo i et des biens d e l e ur c harité par des faus sé tés e t des maux. Par vol e r, l'Ange c é l est e e nte nd s'attribuer ce qui a pparti e nt au Sei·
sun
L 'ÉC RIT U RE
SA INTE .
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g n e ur, e t s ' approprier sa ju s tice et son mérite. LE PRÉCEPTE : Tu ne commeft,'ag point adultè,'e . Par comm e ttre a dultè re, l'homme e nte nd conimettre a dultè r e, ê tre d é bau c h é, fa ire d e s actions obscèn e s, t c nir d es propos lascifs, et avoir des pensées impures. Pa l' commettre adultère, l'An ge spirituel entend ndultèl'er l es biens de la Parole et fa lsifier ses vrai" . Par commettre adultè r e , l'Ange céleste e nte nd ni e r l e Divin du Seiqneur, et profaner la P a r o l e . L E PnT::r:J-:PTF.: Tu ne tueras point. Par tuer, l'h oni m e e nte nd a ussi avoir de l a hain e e t respirer la v e ngean ce jusq u'à d és irer la. mort d e c e lui qu e l'on hait. Par tuer, l 'An ge sp iritu e l entend agir c omnie un diable e t fa ire périr l ' â m e cie l'ho mm e. P a r tuer, l'An ge céleste e nte nd avoir en hain e le Seigneur et l es c hoses qui a pp a r.tiennen t a u Seig n e ur. L E PRÉCEPTE : Tu ne portel'as point de {aux témoign age. Par porter d e faux t é m o ig n ages , l 'homnie entend aussi m e ntir et diffaTner. L 'Ange spirituel entend, p a r porter d e fa ux t émoignages, dire et p e r s u ader que l e fa ux est le vrai et que le m a l est l e bie n, e t ré c iproqu e ment. L'Ange cé les te e nte nd, p a r porte r de f a ux témoignages , bl as ph é mer l e Seigneur e t l a Pa r o le , On peut voir cI'apr è s cela co mln e nt l e sens spirituel et l e sens c é l este sont d égagés e t tirés du se ns naturel d e la Parole d a ns 'l e quel il s so n t; et, ce qui est su rpren a nt, le s Anges extraient 1eR sens gui leur sont propres , s a ns qu ' ils sachent ce que l'homme pense; mai s néanm o ins l es p e nsées d es
A nges et celles des hommes fon tu n p a r l es Correspondances, comme la fin , la cause et l 'e ffet ; et m ême en actualité les fins so nt dans le Royaume céleste, l e s causes dans le Royaume spirituel, et les effets dan s l e Royaume n a ture l: l a conjonction e lle-lnê me p a r les Correspondances est t e ll e d 'après l a création; cie là m a inte nant il résulte qu'il y a association avec l e s Anges par la Parole. 68. Si l'associ a ti o n d e l'homm e avec les Anges se fa it p a r l e sens naturel ou l itté ral de l a Parole, c'est a ussi parce qu ' il y a dans c h aq u e homme, d 'après l a création, trois degrés de vie, l e cél este , le spiri t uel et l e naturel; mais l'homme est dans l e nat urel, tant qu ' il est dans l e monde , e t alors seul e m e nt dans le spirituel e n tant qu'il
Go
D0CTRI~E
DE
LA NOUVELLE JinUSAL~ll
est dans l es vrais réels, et seulement dans le céleste en tant qu'il est dans la vie selon ces vrais, mais néanmoins il ne vient dans le spirituel même ou dans le céleste même qu'après la mort. Mais, sur ce sujet, il en sera dit davantage ailleurs.
69. D'après cela , on peut voir que dans la Parole seule, par cela qu' il y a co njonction avec le Seigneur et association avec les Anges, il y a esprit et vie co mme le Seigneur }'enseigne. «
L es paroles que je vous dis sont esprit el vie. " - Jean, VI. 63 . - " L 'ea u que Moije v ous donnerai , deviendra une source d'eau jaillissante pOU1' la v ie é ternelle. »-Jean, IV. 14. - « L' homme ne vit pas seule1nent de pain, mais de toute parole sortant de la 'bouche de Di e u. " - '\Iatth., IV. 4. - « Travaillez pOU1' la nourriture qui demeure ju sq u 'à la vie é ternelle, et que le Fil s de l 'homme vous donne1'a. " - Jean, VI.
n.
DANS TOUS LES CIEL- X, IL Y A LA PAHOLE, ET PAn
IL y
li.
SUITI~
LA SAGESSE ANGÉLIQUE.
70. Que dans les C ieux, il y ait l a Parole, jus qu'à ce jour on ne l'a pas su, et on n'a pas pu le savoir, tant que l'Église a ignoré qu~ les Anges et les Esprits sont des hommes semblables aux hommes dans le n'londe, et que çhez eux l es choses sont en tout semblables à celles qui sont chez les homn'les, avec cette seule différence, qu'eux sont spirituels, et que toutes l es choses qui sont chez eux sont d 'o rig ine spirituelle, tandis que les hOInmes, dans le monde, sont nature ls, et que toutes les choses qui sont chez eux sont d 'ori g ine naturelle. Tant qu'on a été da.ns c ette ignorance, on n'a pas pu sa voir que dans les Cieux il y a aussi la Parole, qu'elle est lue par l es Anges qui s'y trouvent, et aussi par l es Esprits qui sont au-dessous des Cieux. :Mais , afln que' cela ne restât pas perpétuellement inconnu,
SUR
L'ECRiTURE
SAiNT~.
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il m'a été donné d'être en société avec les Anges et avec les Esprits, de m'entretenir avec eux , et de voir ce qui existe chez eux, et ensuite de rapporter plusieurs choses que j'ai entendues et vues. Cela a été fait dans le Traité.DU CIEL ET DE L'ENFER, publié à Londres en 1758; on peut y voir que les Anges et les Esprits sont des hOlnme,;, et qu'ils ont en abondance toutes les choses qui sont chez les hommes dans le monde. Que le s Anges et les Esprits soient des hommes, on le voit dans ce Traité , N°' 73 à 77, et No' 453 à 456; et aussi qu ' il y a chez eux des choses semblables à celles qui sont chez les hommes dans le monde, N'" 170 à 190; qu'il y a aussi chez eux un Culte Divin, et d es llrédications dans des Temples, N°' 221 à 227; qu'ils ont d es Écrits et aussi des Livres, Nu 258 à 264; et qu'ils poss èdent la Parole, N ° 259. 71.. Quant à ce qui concerne la Parole dans le Ciel, elle a été écrite dans un style spirituel, qui diffère entièrement du style naturel; le style spirituel consiste en de pures lettres, dont chacune enveloppe un sens, et il y a SUr les lettres des points qui exaltent le sens. Les lettres, chez les Anges du Royaume spirituel, sont semblables aux lettres typographiques dans notre monde; et, chez les Anges' du Royaume céleste, les lettres, dont chacune aussi enveloppe un sens entier, sont semblables aux anciennes lettres hébraïques; elles sont infl é chies de div e rses mani è res, avec des signes au-dessus et à l'intérieur. Comme telle est leur écriture, il n ' y a dans la Parole aucun des Noms' de personnes et de lieux qui sont dans la nôtre, mais au lieu des Noms il y a les choses qu' ils signifient; ainsi il y a, au lieu de Moïse, la parole historique; au lieu d 'Élie, la Parole prophétique; au lieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Seigneur quant au Divin et quant au Divin Humain; au lieu d'Aaron, le Sacerdoce; au li e u de David, la Royauté, appartenant l'un et l'autre a u Seig neur; au lieu des noms des douz e fils d e Jacob ou des douze tribus d'Israël, les diverses choses du Ciel et de l'Église; au lieu des noms des douze disciples du Seigneur, ces mêmes choses; au lieu de Sion et de J é rusalem, l'Église quant à la Parole et quant à la Doctrine d ' après la Parole; au lieu
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DOCTRlNE
DE LA
NOUVELLE JÉRUSALEM
de la terr e de Chanaan, l'Église elle-m ê me; au lieu des Villes de cette t e rre en deçà et au-delà du Jourdain, 4iffé rentes chose s qui appartienn e nt à. l'Églis e e t à sa Doctrine; et ainsi du reste. Il en est de m ê me des Nombres; ils 'ne se trouve nt point non plus dans la Parole qui est dans le Ciel, mais à l e ur place il y a les choses auxqu e ll e s correspondent les nombres qui sont dans notre Parol e. D'aprè s cela, on peut voir que la Parole dans le Ciel est une Parole correspondante à notre P a role et qu'ainsi elles sont un, car les correspondance s font l'unité. 72. C e qu'il y a d'admirable , c'est qu e la Parole, dans les C ieux, a é t é écrite de maniè r e que les s imples la compre nnent avec simplicité, et les sages avec sagesse; car il ya sur les l e ttres des points et des signes qui, comme il a été dit, exaltent l e sens; l es simples n'y font .pas attention, et ne les connaisse nt pas; mais les sages y font attention, chacun selon sa sag'esse, e t cela, jusqu'à la plus haute sag esse. Dans chaque grande société du Ciel, un Exemplaire de la Paro l e , écrit par des Anges sous l'inspiration du Seigne ur, a été déposé dans le Sanctuaire dc c e tte socié~é, afin que la Parole n e soit nulle part changée quant à au'cun de ses points. Notre Pal'ole , il est vrai, est selnblable à la Parole dans le Ciel, en ce que les simples la comprennent avec simplicité et les sages avec sagesse, mms c e la se fait d ' une mani è r e différe nte. 73. Que l es Anges aien t toute leur sagesse par la Parole, ils l'avo u e nt eux-mêmes; e n effet, a uta nt ils sont dans l'entend e m e nt de la Parole, autant ils sont dans la lumière: la Lutniè r e du Ciel es t la Divin e Sagesse, qui, à leurs yeux, est Lumière. Dans le Sanctuaire où est déposé l'Exemplaire de la Parole, il y a une Lumière flamb oyante et d'un blanc éclatant, surpassant tout d eg r é de la lu· mière qui brill e hors de ce li eu d a ns le Ciel. La cause d e cela est celle qui a été dite c i-de ssus, c'est que le Seigneur réside dans la Parole. 74.. La "agesse des Anges céle.§.tes surpasse la sagesse des Anges spirituels, à peu près de la même manière que la sagesse des Anges spirituels surpasse la sagesse d es hommes; et c e la vient d e ce que les Anges céle stes sont
SUR
L 'ÊC HITUHE
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SA Ii\;T E.
par l e Se ig neur dans l e bi e n de l 'amo ur , e t qu e les Anges s piri t u e l s sont p a r le Se ig neur dan s l es v r a i s d e la sag esse; or, où es t l e bien de l 'an"iour, l à r és ide e n m ê m e telnps la sagesse ; mais là où sont l es vrais, l a sagesse n e r és ide qu'e n proportio n du bi e n d e l 'amour qui s'y trouve en m ê n~e temps. C'est pour celte raison qu e l a Paro l e dans le R oyaume cél este a é t é éc rite autre lue nt que l a Parol e d a n s l e Royaun. e sp iri tuel; cal' d a n s la Parol e du Royaume c é l este sont e xprim és l es bi e n s d e l'a mour , e l l es sig n es so nt d es affections, tandi s qu e dan s la Par o l e du Royaume spiritue l sont e xpri :nés l es "\Ta is d e la sagesse , ct les sig n e s sont des p e re e l'ti o ns. 75. D e l à o n peut co n c lure que ll e sagess e profonde es t ca c h ée dans 1" Parole qui est da n s l e monde, car e n Elle est cachée to ute la sagesse angéliqu e, qui es t in erfabl e, e ll e e n est l e conte n a nt; et dans ce tte sages s e vient, après la mort , l'h om lu e qui est fait An ge par l e Se ig neur a u moye n d e la ' Par o l e.
L'EXISTENCE DE L '.ÉGL IS E VI EN T .Dl-: LA PAH.OLE E T S A QCAL ITÊ EST E:"i R A I SO N DE 50:--; E="TE:SUE )l ENT DE
L_~
PAROLI:!:
76. O n ne peut lu ettr e e n doute que l 'existe nce de l ' I::g li se vienn e d e la Paro l e, car l a Parol e est l e Divin Vrai m ê m e , N'" 1 à 4.; l a D octrin e d e l ' l::gli se est tirée d e la la Par o l e , 1\0' 50 à 61 : e t par l a Paro l e, il y a co njon c ti o n avec l e Se ig n e ur , N °' 62 à 6U . Mais on p e u t mettre e n doute qu e l 'ente nd ement d e l a Par o l e fass e l 'Ég lise, p a r ce qu'il y e n a qui e r o ie nt être ci e l'I::gli se , en r a iso n d e ce qu ' il s o nt la Paro le , l a li se n t ou l 'entendent lire par un prédi ca t e ur, e t savent t(uelque c hose du se n s d e l a l e ttl'e , tandis qu'ils ig n o r e nt com m ent t e l et t e l p assage d e la Par o l e d o it ê tre compri s , e t qu e plu s ie urs d 'e ntre e ux pense nt qu e cela est p e u impo rtant; il d e vi e nt donc n écessaire d e pro uver ICl que c'est l'ente nd Cluen t cie la Parol e e t non la· Parole qui fait l ' I~g li se, et que tel es t l'e nte nde m e nt d e la Parol e c h e z ceux qui so n t da n s l ' I::gli se , t e ll e es t l'Égli se . Ce la es t confirmé par c e qui s uit ,
04
I) OCTHlS8
DE
LA
NOUVELLE
J r~RUSALEM
77. La Par o l e est l a Parol e se lon son e nte ndement chez l'homm.e, c'est- à -dire , se l o n qu'ell e est c omprise; si e ll e n 'est point co mpri se, l a Parol e est, il est vrai , appel ée Parole, n~ai s e lle n'est point c h ez l'h o mme. La P a r o l e est la Vé .. it é selon l a maniè re d o n t o n l a comp r end; en effet , l a Parol e p e ut n e pas ê tre l a V é rité , car e lle peut ê tre fals ifi ée . La Paro le es t espl'it et vi e sel o n qu'elle est c ompris "" car la l e ttre n on compri se est ln o rte. Puisqu'i l y a pour l'homme vérité e t vi e sel o n l'intelli g ence de la Pal'ol e , il ya. au"si pour lui foi e t amour sel o n cette inte lligen ce, Ca!' l a v é rit é a pparti e nt à l a foi , et l 'a mour appart ient à la vie. Maint",nant, comme l ' É g li s e e xi s t e pa .. l a foi et l'amour, et selon l a foi e t l 'a mour , il s'en suit que l'Église est l'Ég lise par l ' intellig e n ce d e la Parol e et sel o n cette inte lligence , Égli se nobl e s i e ll e e s t dans l e s vrais r ée l s, Églis e d échu e si e ll e n'e st pas dans l es vrais r é els, et Égli se d é truite s i e lle es t d a ns l es vrais falsifiés . 78. De plus, l e Seigneur par la Par o l e . est présent chez l'homm e e t e n conj o nct ion avec lui puisque l e Se ig n e ur est la Parol e, et qu'e n e lle il p arl e pour a in s i dire avec l ' homme; puis aussi, parce qu e l e Seig n e ur est l e Divin Vrai lnême, e t que l a Parol e est a u ssi ce Divin Vrai. D'apr ès ce la, il est é viden t qu e l e Se ig neu .. es t pré sent chez l'h omn~e , ct e n m ê me t e mps conjoint à l'homlne selon l'ente nde m e nt de l a Parol e ; car se l on cet e ntend",ment l'homme poss ède l a vé .. ité e t par s uite la foi, pui s aussi l'am our ct par s uite l a vi e : or, l e Sei g n e ur e st pré sent c h ez l 'ho=n.e par la l ecture d e la Par o le, m a is il est conjoint à lui pa .. l 'ente nd e ment du v r a i d 'a pr è s la Parole, et sel o n cet entendement; e t autant l e Se ig n e ur a é té co n· jo int à l ' homme , aut ant l' Égli se est d a n s l 'homme. L 'Église .est dans l ' h omm e ; l'Église qui es t e n d e h o r s de lui c'es t celle qui ex is t e c hez plus i e urs autres qui ont aussi l ' Égli se en eux . Cel a es t e n te ndu p a r l es paroles du Seig neur aux P h a ri s ie n s qui d e manda ie nt qua nd v ie nd rait l e Royaume de Di e u: « L e R o yaum e d e D i eu est au dedans de vuus. » Lu c , X.VII. 2 1.
SUR
65
L'ÉCRITURE SAINTE.
Ici, par le Royaume d e Dieu, il est entendu le Seigneur, e t d 'après Lui l'Ég lise. 79. C hez les Prophètes, dans b e auco up d e passages, il s'agit de l'entend e m e nt d e l a Parole lorsqu ' il s 'ag it del'Ég lise , e t il est enseigné que l'Ég lise ne peut exister que là où la Parole est comprise avec justesse , e t que tel est l'entendelIlent d e la Parole chez ceux qui so nt dans l'Église , telle est l'Église . En plusieurs endroits, dans les Prophète s, l'Ég lise, chez la nation Israélite et Juive , e st lIlêm e d écrite comme totalement d é truite et a n éanti e , par cela que le sens o u l 'e ntende m e nt de la Parole avait été falsifié, car rie n a utre chose ne d é truit l ' Église. L' e nte ndement de la Parole, tant vrai qu e faux, est d écrit dans l es Pro phètes par É phraïm, surtout "dans Osée; car par É phraïm, dans la Parol e, est sig nifi é l 'entende m e nt de la Parole dans l'Église, et comme l'ente ndement de la Parole fait l'Ég lise, voilà pourquoi Éphraïm est nommé : , " . Fils précieux e t enfant des déli ces, - J é r é ITl., XXXI. 20; Premier-né , - J érém., XXXI. 9 ; - la Force de la tête de Jéhova h, Ps . , LX. 9; CVJJI. 9 ; Puissant, - Zach., X. 7; - muni d 'un arc, Zach., IX. 13 ; e t les fils d 'E phraim sont appelés armés et tireurs d'arc, - P s. , LXXVIII. 9; - par l'arc est signifiée la doctrine d 'aprè s la Parole, cOITlbattant contre les faux . C'est aus s i pour cela qu'Éphraïm fut transféré à. la droite d ' Isra ë l , e t béni; et qu'e n sui te il fut accepté à. la place de Ruben, - Gen ése , XLVIII. 5, Il et suiv. C 'est e ncore pour cela que dans la bénédiction des fils d'Israël par Moïse, Éphraïm, conjointement a vec son frère Manassé, fut é levéalL-dessus de tous les autres, sous le n0111 de Jos ep h leur père, - Deutér. , XXXIII. 13 à 17.
Ce que devient l'Église , quand l'entendeme nt de la Parole est détruit, est au ssi d écrit par Éphraïm, dans les Prophètes et surtout dans Osée, on l e voit par ces pas· sages: «
I s raë l et Ép hraïm tomberont. Éphra"ï rn sera e n soli· tude. Éphraï m es t fOlLlé e t fr appé par le jugement: ECRITURE
sir.
;:;
66
DOCTRINE
DE
LA NOUVELLE JÉRUSALEl\l
Je serai comme un lion à Éphraïm; je ravira·; el m'en irai, j'emporterai, et personne :ne 7Tl~arrachera ma proie ." - Osée , V. 5, Ü, Il , 14. - « Que te ferai.je, Éphraïm, puisque la sainteté s'en est allée comme une nuée de l'aurore et comme la rosée qui tombe le rnatin.» - Osée, VI. 4. - Ils n'habiterontpointdans la len' e de Jého·"ah; Éphraïm retou·rnera en Égypte, et il manaera en Assyrie la v iande souillée. " -Osée, IX. 3.
La terre de Jéhovah e~t l 'Église; l'Égypte est le scientifique de l'homme naturel; l'Assyrie est le raisonnement qui en procède; c'est par ce scientifique et ce raisonnement que la Parole est falsifi ée quant à son entendement, aussi est-il dit qu'Éphraïm retournera en Égypte, et qu'en Assyrie il mangera ce qui est impur. «
É'phraïm s e repait de vent et suit le vent d'Orient; il multiplie tous les jours ses mensonges et sa ruine ;. -il traite alliance a vec Assur et l' huile est pOl'tée en Égypte. » - Osée. XII. 2.
Se repaître de vent, suivr.e le vent d~Orient et multiplier les Ulensonges et la ruine, c'est falsifier les vrais, et ainsi détruire l'Église. La même chose est aussi signifiée par .la prostitution d'Éphraïm, car la prostitution signifie la falsification de l'entendement de la Parole, c'est-à-dire, de son vrai réel; dans ces passages : «
Je connais Éphraïm; il s'est entièrement prostitué et Israël a été souillé. » Osée, V . 3. - a Dans la 1Ttaison d'Israël j'ai v u une chose affreuse; là, Éphraïm s'est prostitué, et IS1'aël a été souillé » Osée , VI. 10.
Israë l est l'Église elle-même, et Éphraïm est l'entendement de la Parole, d'après lequel et selon · l e quel est l'Église : aussi est· il dît qu'Éphraim s'est prostitué et qu'Israël a été souillé. Comme l'Église chez les Juifs a été complètement détruite par les falsifications de la Parole, c'est pour cela qu'il est dit d'Ephraim:
St;n.
5ï
L ' ÊCRITI.:RE S .\I-S TE .
" Con1 nlen t t e trait e rai -je, i:phraïm ? 001n1ne11 L te l i,; /'('.,'ai,j e, I sraë l J te tra ite r a i'je co mme Adama, e t te T Cd uil'ai-je dans l'é ta t de Séboïm? .. - Osée, XL 8.
Maintenant, parce que dans l e Prop h è t e Osée, d e pui s l e pr em ie r Ch a pitre ju s qu 'au derni e r, il s'ag it de l a fa l s ification d e l a Paro le , et de l a d est ru c tion d e l'f:gli se p a r cette falsification , et que la d é bauche s ig nifi e l a falsifi c ation du vrai dans la Parole, il a é té, e n co n séq u e n ee , ordonné à ce Proph è te , pour qu' il r e présent â t cet é t at d e l' 8glise, d e pre ndre p o ur fen1m e une prostitué e et d'c n avoir des e nfa nts , Chap, 1 ; et un e seco nde fois d e prend r e une fe mn1 e adultère, C h a p. Ill. Ces pass age s o n t été rapportés , afin qu'on sac he et qu'il so it pro uvé par l a P a l' o l e que l'Itgli se est t e ll e qu 'eRt l' e nte nd e m e nt d e la Parole; émi n e nte e t richen1 e nt d o té e, si so n
entendement vi e nt
de vrais r éels d'après la Paro l e ; mais d é truite, et m ê m c souillée , s' il vient de vrais falsifi és . Pou r prouv e r que p a r Ép h,'aùn est signifi é l 'e ntende m e nt d e l a Paro l e , e t dan s l e sens opposé cet e nte nde nîen t falsifi é, et que d e là vi e nt la d estru ction de l'Ég li se , on p e ut se réfé rer aux autres passages, o ù il est question d 'É phraïn.; par e x e mpl e : - Osée ,IV.1ï ,18. VI!. 1, 11. VIII. 9,11. IX, 11, 12 , 13 , 16 . X. 11. XI. 3 . XII. '1 ,9, 15 . XIII. 1, 12. - l::saïe, XVII. 3. XXVIII. 1. J é rém., IV. 1 5 . XXXI , 6,18, L.t9. - t:;zéc h., XX X VII. 16. XL\ïII. 5 . -Abdias , Vers 1 9. Zac h ., IX . 10.
DANS
CHAQUE CHOSE
SE I GNEUR BIF.~
ET
ET
[JI";
LA
PAROLE IL "
DE L'ÉGLISE, ET
PAR
A
SU I TE
LI": MARIA GE
I IU
LE
DU
;\fAIlI.\GT·:
DU VRAI.
80, Q u e dans chaque ch ose d e la Paro l e il y ait l e mari age tlu Se ig neur e t de l 'Ég lis e, c t par suite le ulariage du bien et du vrai, celajusqu 'à ce j o ur n' a p as été vu, et n'a pas pu êtr e vu, parce qu e l e sens sp iritu e l d e l a P aro le n 'avait pa s encore é t é d é voil é , e t qu e ce mari age
68
DOCTRINE
DE LA
NOUVELLE
JÊRUSALEM
ne peut être vu que par ce sens. En effet, il y a dans la Parole, cachés dans le sens de sa lettre, deux sens, le sens spirituel et le sens céleste; dans le sens Spirituel, les choses qui sont dans la Parole se réfèrent principaleInent à l'Église, et dans le sens Céleste, elles se réfèrent principalement au Seigneur; puis. dans le sens Spirituel elles se réfèrent au Divin Vrai, et dans le sens Céleste elles se réfèrent au Divin Bien; par suite ce mariage est dans le sens littéral de la Parole. Mais cela n'est évident que pour celui qui, d'après le sens spirituel et le sens céleste de la Parole, connaît les : significations des mots et des nOInS ; car certains Inots et certains noms se disent du bien, d'autres du vrai, et d'autres renferment l'un et l'autre; c"est pourquoi, sans cette connaissance, ce Mariage dans chaque chose de la Parole n'a pas pu être vu. Telle est la raÎ>;on pour laquelle cet Arcane n'a point été dévoilé auparavant. 81.. Comme il existe un tel Mariage dans chaque chose de la Parole, voilà pourquoi il y a si souvent dans la Parole deux Expressions qui semblent être des Répétitions d'une même chose; cependant elles ne sont pas des répétitions, mais l'une se réfère au bien et l'autre au vrai, et tontes deux prises ensemble conjoignent le bien au vrai et, par conséquent, font une seule chose. De là vient aussi ' la Divinité de la Parole et sa Sainteté; car dans toute Œuvre Divine il yale bien conjoint au vrai, et le vrai conjoint au bien . 82. Il est dit que dans chaque partie de la Parole, il y a le mariage du Seigneur et de l'Église, et par suite le mariage du bien et du vrai, parce que, où eHt le Inariage du Seigneur et de l'Église, là aussi est le mariage du bien et du vrai, car ce mariage-ci vient de l'autre; en effet, quand l'Église ou l'homme de l'Église est dans les vrais, le Seigneur influe avec le bien dans ses vrais et les vivifie; ou, ce qui revient au même, quand l'Église ou l'homme de l'Église est par les vrais dans l'intelligence, le Seigneur par le bien de l'amour et de la charité influe dans son intelligence, et ainsi il y répand la vie. 83. Il Y a chez chaque homme deux Facultés de la vie,
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L 'ÉC RITURE
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qui sont appelées Entendement et Volonté; l 'E ntende ment est le réceptacle du vrai e t par conséquent de la sagesse, et la Volonté est le r éceptacle du bien et par conséquent de l'amour; ces deux facultés doiv e nt fair e un pour que l'homme soit homme d e l'Église; et elles font un quand l 'ho mme forme son entendement d'après des vrais réels, ce qui a lieu en apparence comme par lui, et quand sa Volonlé est remplie du bien de l'amour, ce qui a lieu par le Seigneur; de là chez l'homme il ya la vie du vrai et la vi e du bien, la vie du vrai dans l 'e ntendement venant de la volonté, et la vie du bien .dans la volonté par l'entendement; c'est là le mariage du bien et du vrai chez l 'homme, et aussi le mariage du Seigneur et de l'Église chez lui. Mais, sur cette conjonction réciproque qui est ici appelée mariage, on en verra davantage dans les Traités de la Sagesse Angélique sur la DiVINE PRovmENCE, sur le DIVIN AMOUR ET LA DIVINE SAGESSE, et dans la DOCTRINE DE VIE. 84. Tout lecteur, lorsqu ' il fait attention, peut voir qu'il y a dans la Parole deux Expressions qui semblent être des Répétitions d'une même chose; par exemple: Frère et (compagnon, pauvre et) indigent, d"sert et solitude, vide 'et creux, adversaire et ennemi, p éché et iniquité, colère et emportement, nation et peuple, joie et allégresse, deuil et larmes, justice et jugeITlent, etc.; c.es expressions sembl ent être synonymes, et cependant elles ne le sont point: car frère, pauvre, désert, vide, adversaire, péché, colère, nation, joie, deuil, justice, se disent du bien, et dans le sens opposé se disent du mal, tandis que conlpagnon , indigent, solitude, creux, ennemi, iniquit é, emportem e nt, peuple, allégresse, larn'les, jugement , se disent du vrai, et dans le sens opposé se disent du faux; e t cependant il sen.ble au l ecteur, qui ne connaît pas cet arcane, que
pauvre et indi gent, désert et solitude, vide et creux, adversaire et ennen'li, sont une seule chose, et pareillement péché et iniquité, colère et emportement, nation et peuple, joie et allégresse, deuil et larmes, justice et jugement; et néanmoins ils ne sont pas un e seule chose, n'lais ils deviennent une seule chose par la conjonction. Il y a aussi dans la Parole plûsieurs expressions qui sont accouplées,
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nOCTI1Il"r-:
nr-:
LA
N OUVE LLE
.TÉRüSA LE'I
comme fe u et flamme, or et argent, airain et fer, bois et pi e rre , pain et eau, pain et vin, pourpre et fin lin, etc.; et cel a , par ce que l e fe u , l 'o r, l 'airain, l e bois, le pain, la pourpre, signifient le bien, et qu e la flamme, l 'a rgent, le fe r, la pie rre, l 'ea u , l e vin et le fin lin, si g nifi e nt le vrai. C 'es t par l a m ê m e raison qu ' il estdit qu ' o n doit aim e r Dieu de tout so n cœ ur et d e toute son âme, et que Dieu créera d a ns l'h o mm. e un nouy e au cœur e t un nouvel esprit; car l e cœur se dit du bien de l'amour, et l'â me e t l'esprit se di se nt du vrai d'après ce bien . Il y a aussi d es mots qui, parce qu ' ils p a rticipent de l'un et de l'autre, tant du bi e n que du vrai, sont e mployés isolélnent sans être joints à d 'autres mots; mai s ces partieularités et plusieurs autres ne se manifestent que devant les Anges, et devant ceux qui , lorsqu ' ils sont dans le sens nature l, sont aussi dans le sens spirituel. 85. Il serait trop long de montrer, d 'après la Parole, qu'e lle renfe rme ces e xpressions doubles qui semblent ê tre d es r é p étitions d ' un e même chose, car pour cela il faudrait r c mplir des volumes; mais pour lev e r le doute, je vais r ap porter d es pa ss a ges où il est dit en m ê ln e temps JUGF:'!F:"T e t J USTI CE; pui s d es passages o ù il y a NATION ' ET PEUPLE, et d 'autres où il y a Jou; et ALLÉGRE SS E. Le s Passages o ù J CGE )I E,"T et J USTICE sont nomlnés simultan é m e nt so nt ce ux-c i: «La ville qui é tait pleine de Juge TI1.e nt, où la Ju s tice habitait. » Ésaie, 1. 21. « S ion sera r ach e t ée dans la Justice et ceux qui y retourneront ser o nt rachetés dans le JugeTI1.ent. » Ésaie, 1. 27. " J é h o vah Sébaoth s e ra exalté dans le Jugement, et le Dieu Sa int sera S an c tifié dans la Justice. » É saïe, V. 16. « Il se tiendra s ur le trôn e de David et sur son royaume, pour l'affermir en JugeTI1.ent e t en Ju s tice. " É sa ïe IX . 6. - .Jéhovah sera exalté parce qu'il habite haut, et qu'il a r e mpli la terre de JugeTI1.enl et de Justice . » Ésaïe, XXXIII. 5. "Ain s i a dit J é h o vah : Gard ez le Jug eTI1.en t et laites la Ju s tice, parce que proche est In o n Sa lut, p o ur que ma Justi ce soit r évél ée. » Ésaïe, LVI. 1 . " Co mln e une nation qui a fait la Justic e, et n 'a pa s aba ndonn é le JugeTI1.ent de ' son Dieu; qu 'ils me
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L'ÉCRITURE
SAINTE.
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demandent des Jugements de Justice . • Ésaïe, LVIII. 2. - " Jure par Jéhovah qui est vivant en Jugement et en Justice. » -Jérém., IV. 2. - « Que celui qui se glorifie, se glorifie de c e que .Jéh o vah fait Jugement et Justice sur la terre. » Jérém., IX . 24. - « Faites Jugement et Justice. Malheur à celui qui bâtit sa maison sans :Justice, et ses appartements sans Jugement! Ton père n'a·t-il pas fait Jugement et Justice? alors il a prospéré. » - Jérém., XXII. 3,13.15. - « Je susciterai à Dayid un germe juste, qui règnera comme roi et il exercera le Jugement et la Justice sur terre ... - Jérem., XXIII. 5 . XXXIII. 15. « S'il y a e u un homme juste, qui ait fait Jugement et Justice. » - }<~zéchicl, XV Ill. G. - Si l ' impie s'est retourné et qu'il ait fait Jugement et Justice, il ne sera pas fait mention contre lui; Jugement et Justice il a fait, vivant il vivra. ') • Je me fiancerai à toi - Ézéchiel, XXXIII. 14 , 16,19. p o ur l'éternité en Justice, en Jugement, en Miséricorde et en Compassions. " - Osée, II. 19. - « Q ueleJugement coule comme l'eau et la Justice comme un torrent impétueux. " - Amos, V. 24. - « Vous avez changé en fi e l le Jugement, et le fruit de la Justice e n absinthe. » - Amos, VI. 12. - « Jusqu'à ce que Jéhovah plaide mon procès et qu'il me fasse Jugement, et qu'il me conduise dans la lumière, et que je voie sa Justice. » - Mich., VII. 9 . Jéhovah! ta Justice (est ) comme de hautes montagnes, t es Jugements (sont) un grand abime.» Ps. XXXVI. 7, « Jéhovah fera sortir sa Justice comme la lumière et son Jugement comme le midi . » Ps. XXXVII. 6. ••Jé hovah jugera son peuple en Justice et ceux qui sont affligés en Jugement. » - Ps. LXXII. 2. - « La Justice et le Jugen1ent (sont ) le soutien de ton trônE'. » Ps. LXXXIX, 15 . - « Quand j'aurai appris l es Jugem en ts de ta Justice. Sept fois dans le jour, je Te loue sur les Jugements de ta Justice. » - Ps. CXIX. 7, 164. " Gad fait la Justice de Jéhovah, et Son Jugement avec Israël. » - Deutér., XXXIII. 21. - « L 'esprit d e vérité réprimandera le monde au sujet de la Justice et au suj e t du Juge m e nt. » - Jean, XVI. 8. 10; - et ailleurs. S'il est dit si souvent Juge ment et Justice, c'est parce que ,le. Juge -
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DOCTRTNE
DE
LA
NOUVELLE
JÉRUSALEM
ment se dit des vrais, et que la Justice se dit du bien; c'est pourquoi, par faire Jugement et Just'Lee, il est mên~e entendu agir d'après le vrai et d'après le bien. Que le Jugementse dise du vrai et la Justice du bi e n, c'est parce que le Gouvernement du Seigneur dans le Royaume spi. rituel est appelé JUGEMENT, et que le Gouvernelnent du Seigneur dans le Royaume céleste est appelé J USTICE; voir, sur ce sujet, dans le Traité DU CIEL ET DY. L'ENFER, Nu 214, 215. Comme le Jugement se dit du vrai, c ' es t pour cela que dans quelques passages il est dit la V é1'ité et la Justice; par exemple, dans Ésaïe, XI. 5. Ps. LXXXV. 12, et ailleurs. 86. Que dans la Parole, à cause du mariage du bien et du vrai il y ait comme des Répétitions d'une même chose, on peut le voir plus clairement d'après les passages où il est dit NATIONS et PEUPLES; par exemple dans ceuxci : Malheur à la Nation p é cheresse, au Peuple chargé d'iniquité! » Ésaïe, i. 4. - " Les Peupl es qui Inarchaient dans l es ténèbres ont vu une g rande lumière; tu as multipli é la Na tion. » - Ésaïe, IX. 1, 2. « Assur, verge de ma colère, je l'enverrai contre la Nation hyp o . crite, contre l e Peuple de mon emportement je le d é pêcherai. ~ - Ésaïe, X. 5, .6. - « Il arrivera, en ce jour-là, que les Nations rechercheront la racine d'Isaï dressée pour enseigne des Peuples. » Ésaïe, XI. 10. « J é hovah qui frappe l e s Peuples d'une plaie incurable, qui domine avec colère sur les Nations. » Ésaïe, XIV. 6. " En ce jourlà, on apportera en présent à Jéhovah Sébaoth un Peuple dispersé et pillé, e t une Nation nivelée et foulée, » Esaïe, XVIII. 7. - yn Peuple fort T'honorera, une ville de Nations puissantes Te craindra. » - Ésaïe, XXV. 3. Jéhovah e nl èvera l' e nveloppe (q ui est) sur tous les Peuples et le voile étendu sur toutes les Nations. » -Ésaïe, XXV, 7. « Approchez, Nations; et vous, Peuples, soyez atten· tifs. » - Ésaïe, XXXIV. 1. " Je t 'ai appelé pour être l'alliance du Peuple et la lumière des Nations. » Ésaïe, XLII. 6, 0: Que toutes les Nations se r é uniss e nt ensemble, et que s'assemblent les Peuples. " Ésaïe, X LI II, 9. - « Voici, je lèverai vers les lVations ma main,
sun
L JÉCHITunE
SAIi"\TE .
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et vers les Peuples TIlon étendard. ~ - Ésaïe, XLIX . 22. « Témoin aux Peuples je l 'ai donné, Prince et Législateur aux lVations . • Ésale, LV. 4. Voici, un - Peuple vient de la terre du septentrion, et une grande Nation des côtés de la terre.» -Jérém., VI. 22. - " Je ne te ferai plus entendre la calomnie des Nations et tu ne porteras plus l'opprobre des Peuples. " - Ézé ch., XXXVI. 15. « Tous les Peuples et toutes les Nations Le s e rviront . » - Daniel, VII. 14. - « Pour que,Ies Nations ne se raillent pas d'eux et qu'on n e dise pas parmi les Peuples : Où (est) leur Dieu? • Joel, II. 17. « Les r estes de TIlon Peuple les pille ront et l es restes d e TIla Nation les posséde ront.» - Sophonie, 119. - « Et viendront plusieurs Peuples et des IVa tion s t'lom breuses pour chercher J é hovah Sébaoth dans·Jérusalem.» -Zach., VIII. 22. - Mes yeux ont vu ton Salut, que tu as préparé d"vant la face de tous les Peuples, pour ê tre la lumiè r e qui doit éclairer les Nations. » - Luc, II. 3 0, 3 1,32. - Tu nous as rachetés pal" ton sang de tout Peuple et de toute lVa tion . • - Apoc., V. 9. - " Il faut que de n o uveau tu prophétises sur les Peuples et les Nations. » - Apoc., X. 11 . - Tu Me TIlettras à la tête des l\Tations, un Peuple, que je n'avais pas connu, Me servira. ' » - Ps. XVIII. 44. - • J é hovah rend inutile le conseil d es lValions; il ren"erse la pensée des Peuples. » Ps. XXXIII. 10. - « Tu nous mets en proverbe parmi l es Nation s (tu as fait ) qu e les Peuples ont hoché l a t ê te (sur nous). » - Ps. XLIV. 1 5 . - « J é hovah rangera l es Peuples sous nous, et l es Na tions sous nos pieds; Jéhovah a r égné s ur les Nations; les Peuples se sont assemblés d'eux-nlêm es. » Ps. XLV II. 4, 9, 10. - Les Peuples T e confesseront; l es Nations seront dans l'allé gresse e t dan s la jubilat ion de c e que tu juge ras l e s Peuples avec ·droiture, et de ce que tu conduiras l es Na tions dans la terre. » - Ps. LXVII. 3, 4, 5 . - « Souviens-toi de moi, Jéhovah! dans l e bon plaisil' d e ton P eup l e , afin que ie me réjouisse dans la joie de t es Nations. » - Ps. CVL 4, 5; - et en o utre ailleurs. S'il est dit en TIlême t e mps les Nations et les Peuples, c'est parce que par l es Nations sont entendus ceux qui sont dans le bien, et dans le sens op-
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DOCTllIKE
DE
LA
NOUVELLE
JÉR USA LF. ~(
pos é ceux qui sont dans l e mal; et par les Peuples, ceux qui sont dans les vrais, e t dans le sens oppos é c e ux qui sont dans l es fa ux; c ' est pourquoi ceux qui 30nt du Royaume Sp iritu e l du Seigneur sont nommés Peuples, et ceux qui so nt du Roya ume Céleste du Seig n e ur sont nomInés Nations; car dans le Ro yaum e S piritue l tous sont dans les vrai s et par s uite dans la sagesse, e t dans l e Royaume Cé l es te tous so nt dans l e bi e n et par suite dans l'amour. 8? Il e n est d e m'!'me p o ur l e s autres expressions; ainsi, lorsqu 'il est dit JOI E , il est dit aussi ALLÉG RESSE, comme dans ces passages: " V<>ici, Joie e t Allégresse, o n tu e l e b œ uf. ,, - Ésale , XXII. 13. " J o i e e t Allégresse ils obtiendront; e t s'enfuiront tristesse et gé miss e m e nt. » - E saïe, XXXV. 10. LI. ' 11. « D e la maison de notre Dieu ont é t é retra n c h ées l'A ll ég l'esse et la Joie. » - Joël, 1. 16. - « Je les prive rai de la voix de J o ie et de la voix d 'A ll';gresse . , , - J é r é mi e, VII. 34 . XXV. 10. ,, ' L e j e ûne du dixième sera pour la In a iso n de Jùda en Joi e et en Allégresse. " - Zacharie, V III. 19 . « Afin qu e nou s soyo ns d a ns la Joie pendant tous nos jours . Donne-nous d e l'A llégre sse . » Ps. XC. 14, 15. « Soyez e n A ll é gresse dan s J é ru sale ln, ayez de la Joie en elle. " - Esaïe, LXVI. 10. « Sois dans la Joie e t dans l'A ll égresse, mie d 'Eda m. » - Lam ent. , IV. 21. « Dans l'Allé gresse sero n t le s c ie ux, et dans la Joie sera la terre. » Ps. XCVI. 1 L « Tu m e fe r a s entendre Joie et Al/.égresse . » - Ps. LI . 10. - « La Joie et l'ALlég r esse se trouve ront e n Sion, la loua n ge et la voix de cantique. » - Ésaïe , LI. 3 . - " Il se ra pour toi un sujet d'Allégresse , ., t plusi e urs , à cause d e sa nais san c e, auront de la Joi e. » - Luc , 1. 11.. - « J e fe rai cesser la voix d e Joie et d'Allégresse, la voix du fianc é et la voix de la fiancée. » J éré m . , VIL 34 . XVI. 9. XXV. 10 . - « Dans ce lieu on e nte ncl!'a e n cor e la v o ix d e Joie e t l a voix d'ALl égresse, la voix du fian cé et la voix d e la fi a n cée . » _ .1 é r é m . , XXXIII. 10,11; - e t ailleurs. S' il est dit l'une et l'autre , tant la J oie que l ' All égr ess e , c'est parce que la joie appartie nt au bien, e t l'all égr esse au vrai, ou parce que la joic appartient à l'amo ur, et l'allégresse à la
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I: ÊCnITURE
SAINTE .
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sagesse; car la j oie appartient a u cœur et l'allégresse à l'espr it, ou bien la joie apparti e nt à la v o lonté et l 'allé· g r esse à l 'entendem e nt. Que l e mariage du Se ig n e ur et de l 'Ég li se soit a u ssi dans ces e xpre ssions, cela est é vident en ce qu ' il est dit: " La voix de j oie et la voix d'allégresse, la -voix du Fianc é e t la voix de la-Fiancée . » - J é r ém., V II. 34. XVI. 9 . XXV. 10. :'\":'\"XIII. Il ; - e t le Seigneur est le Fiancé e t 1' 8 g lis e l a Fia n cée ; que l e Se ig neur soit l e Fiancé , e n le v o it dans :\1 a tth. - I:'\". 15. Marc, II. 19, 20. Luc, V. 35; e t qu e l ' É!5li se soit l a fi a n cée , on le voit dans l'Ap ocalypse, XXI. 2, 9 . XXII. 17 ; c'est pourquoi Jean-Baptiste dit, e n parlant d e .Iés us: « Celui qui a l a Fia n cée est l e Fi ancé . " - J ea n, Il 1. 29. 88. C'est à cause du mariage du Seigneur avec l'Église, ou, ce qui revi e nt au m ê m e ] c'est à cause du mariage du Divin Bien et du Divin Vra i dans c haqu e chose de la Parole, que dans un grand nombre de passage>! il est dit Jéhovah et Die u, et auss i .J é hovah e t l e Sa int d'Israël, COlnm e s'ils é tai e nt d e ux, l o r s qu e cepcndant ils sont un; car par Jéhova h il cst e nte ndu l e Se ig n e ur quant au Divin Bien, et par Dieu l e Se ig n e ur quant au D ivin Vrai. Q u e les expressi ons J é hovah e t Di e u, et J é hovah e t l e Saint d ' I sraë l, soient e m.ploy ées dan s un grand nombre de passages de l a P a role, et qu e cep e ndant par e ll e s il so it e nte ndu Un Seu l qui es t le Se i g neur , o n l e v o it dans la DO'~TRI"'E SUR I.E SEIG "'E VR , N °' 34,38,46. 89. Puisqu e dans toute la Paro l e et dans c hacune de ses parties il yale m a riage du Se ig neur e t de l' Ég li se , il devient évide n t qu e , dans so n e n se mbl e c t d a ns chacune de ses parties, l a Paro l e tra it e du Seig n e ur , comme j'ai commencé à l e démontrer .dan s la D OCTRINE SU R LE SEIGNEIJR , N °S 1 il. 7 . L ' É g li se, d e laqu e ll e l a Parole traiLe également, est aussi le Seig n e ur; car l e Se ig n e ur enseigne que l'homme d e l' 8gli se e st en Lui , e t qu e Lui es t en cet hon~m e , J ean , VI. 56 . XIV. 20,21 . XV. 5 , 7. 90. Comme il s'agit ic i d e l a Divinité e t d e l a Sainteté de la P a r o l e , il m' es t p e rmis d 'ajoute r à ce qui a été dit jusqu'à prése nt que lqu e c hose qui méritc d' ê tre rappporté_ U n jour, il m e fut e nvoyé du C iel un p etit papier co u-
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DOCTRINE
DE
LA..
NOUVELLE
JÉRUSALEM
vert de lettres hébraïques, mais tracées comme chez les Anciens, chez lesquels ces lettres, qui aujourd'hui sont composées de lignes droites dans quelques-unes de leurs parties, étaient formées de lignes courbes avec des petits crochets to"urnés vers le haut; ct les Anges qui étaient alors auprès de moi me disaient que, d'après les lettres ellesmêmes, ils connaissaient des sens entiers, et qu'ils les connaissaient surtout d'après les courbures des lignes et des accents de la lettre; et ils expliquaient ce qu'elles signifiaient prises séparément, et prises ensemble, disant que la lettre H, qui a été ajoutée aux noms d'Abram etde Saraï, signifiait l'Infini et l'Éternel; ils expliquèrent même devant moi le sens de la Parole, Ps. XXXII. 2, par les lettres seules oupar les syllabes; le sens sommaire de ces lettres était que le Seigneur est même miséricordieux pour ceux qui font le mal : ils m'informèrent que, dans le Troisième Ciel, l'Écriture consistait en lettres arquées et diversement courbées, dont chacune contenait un certain sens; que là les Voyelles étaient pour le son qui correspond à l'affection, et que dans ce Ciel ils ne pouvaient pas prononcer les Voyelles i et 03 , mais qu'ils les remplaçaient par .l'y et l'eu; qu'ils faisaient un grand usage des Voyelles a, 0 et u, parce qu'elles donnent un son plein; qu'ils ne pouvaient prononcer qu' avec douceur certaines Consonnes dont l'articulation est dure, et que c'est de là que quelques lettres hébraïques ont été ponctuées intérieurement, pour indiquer qu'elles doivent être prononcées avec douceur; ils me disaient que la rudesse dans les lettres était en usage dans le Ciel Spirituel, par la raison que là. on est dans les vrais, et que le vrai admet la rudesse, tandis que le bien dans lequel sont les Anges du Royaume Céleste ou du Troisième Ciel ne l'admet pas_ Ils me dirent aussi qu'ils avaient chcz eux la Parole écrite en lettres courbées avec des petits crochets et des accents significatifs; d'après cela je vis clairement ce que signifient ces paroles du Seigneur:
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SUR L'ÉCRlT U RE SAINTE. «
Il n'y a ura rien dans la Loi qui ne s'accomplisse, jusqu'à un seul Iota, et à un seul trait de lettres. » Matth., V. 18.
Puis: " Il est plus facile que le Ciel et la Terre passent , qu'il ne l'est qu'un seul Accent tombe de la I.oi. - Luc , XVI. 17.
DES HÉRÉSIES
DE LA
PEUVENT ÊTRE TIRÉES DU SENS DE LA
LETTRE
PAROLE, MAIS LES CONFIRMER EST DANGEHEUX.
91.. Il a é té montré ci-dessus que la Parole ne peut être comprise sans la Doctrine, et que la Doctrine est comme un flambeau pour que les vrais réels soient vus; e t cela, parce que la Parole a été écrite par de pures Correspondances, d ' où il résulte que plusieurs choses y sont des Apparences du vrai, et non des vérités nues, et que plusieurs ont été écrites selon la conception de l'homme naturel et même de l'homme sensuel, mais cependant de telle manière que les simples peuvent comprendre la Parole avec si!DPlicité, les intelligents avec intelligence, et les sages avec sagesse. Maintenant, puisque telle est la Parole, les apparences du vrai, qui sont des vérités vêtues, peuvent être prises pour des vérités nues, et lorsqu'elles sont confirmées, e lles deviennent des faux; mais cela est fait par ceux qui s e croient sup é rieurs aux autres en sagesse, quand cependant ils ne sont pas sages; car être sage , c 'es t voir si une chose est vraie avant de la confirmer, ~t non confirmer tout ce qui plaît; confirmer tout ce qui plaît, c'est ce que font ceux qui excellent clans la faculté de confirmer, et qui sont dans l'orgueil cle la propre intelligence ; mais voir si une chose est vraie avant de la confirmer, c'est ce que font ceux qui aiment les vrais et e n sont affectés parce que ce sont cles vrais, et qui les mettent en pratique; car ceux-ci sont éclairés par l c Sei-
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DOCTflINE
DE
LA
NOUVELLE JEll USALE M
gneur, et ils voient les vrais par la lumiè re des vrais, tandis que ceux-là sont éclairés par eux-mêmes et voient les faux aussi par la lumi ère de s faux. 92 . Que l e s Apparences du vrai , qui sont dp.s vérités vêtues, puissent êtr e sais ies d'après la Pal'ole pour des vérités nues, e t qu e, lorsqu'elles sont confirmées, e lles d evienn e nt des faux, on peut le voir d 'après tant d'hérésies qui ont é té et sont e ncore dans le Christianisme. L es hérésies ellcs-nlêlnes n e dan'lnent pas l es hOITlmes, lTIais ce qui
damne, c'est quand, d'après la Parole et par l es raisonnem en ts qui procèdent de l'homln e nature l, on confirn,e les faussetés qui sont dans l'hérésie, e t qu'on n1.èn e une vic mauvaise. En effet, c h ac un nait dans la religion de ses pa· rents, y est initié dès so n enfance, puis la retient et ne peut lui-mêm e se dégager des faux de cette relig ion, entraîné qu 'il est par l es affaires du m o nd e ; mais vivre mal et confir· mer les faux jusqu 'à détruire le vl'ai r éel , voi1à ce qui damne; car celui qui r este dans sa Religion et croit en Dieu, et qui, - s'il est dans le sein du Christianisme, croit au Se ig neur, considère la Pal'ole comme Sainte, et vit par reli g ion selon l es préceptes du Décalogue, celui-là n 'est pas lié aux faux comme par serment (non jUl'at in falsa ) ; aussi, dès qu'il entend les vrais et les p e r çoit à sa manièl'e, il peut les e mbrasser, et ainsi être r e tiré des faux; mais il n'en es t pas de même de celui qui a confirmé les faux de sa r e li g ion, car l e faux confirmé r este et ne peut être extirpé; en effet, après l a confirmation, le faux est comme si l'homme s'était lié à lui par serment, surtout si ce faux est cohérent avec l'am o ur du propre et par suite avec l 'orgueil de la sa gesse . 93. J e me suis entretenu, dans l e Monde Spirituel, avec quelques homme s , qui avaient vécu il y a plusieurs siècles, et s'étaient co nfirmés dans l es faux de leur Religion; et j 'ai re co nnu qu'ils r estaient e ncore constamment dans ces mêmes faux: je m'y s uis aussi entretenu avec d'autres qui avaient été de la même Religion, et avaient pens é comlne ceux-là, mais n ' avaient pa s con firlné che:;; eux les faux de cette Religion; et j'ai r eco nnu que, ayant é té instruits par l es Anges, ils avaient r e jeté l e s faux et
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L 'ÉCRITURE
SAINTE.
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reçu les vrais, e t qu e ceux·ci avaient été sauvés, mais non ceux-là. Chaque homn~e, après la mort , est instruit par les Anges; et c e ux qui voie nt les vrais, e t d'après l es vrais les faux, sont re ç us; car, après la mort, il est donné à chacun d e voir spiritu e l1en~ent l es vra is ; ceux qui ne se sont pas confirmés voient l es vrais, mais ce ux qui se sont confirmés n e veulent pas voir les vrais, e t s'ils l e s voi e nt, ils s ' e n d é tournent ; et alors, ou ils 's'en moquent, ou ils les fal s ifient. 94. Mais cela va être é clairci par un Exemple: Dans plusieurs passages de la Parole, la colère, l'emporte ment, la v e ngeance, sont attribu és au Seigneur, e t il est dit qu'il punit, jette en enfer, t e nte, e t qu'il fait plusieurs autre s choses semblabl es; celui qui croit cela avec simplicité , et qui, en r a ison d e ce tte c royan ce , c raint Die u et se garde de p écher co ntre Lui , celui · lit n'est pas damn é pour cette foi simple; mais c e lui qui c onfirm e c h e z lui ceUe foi au point de c roi1'e que la colère, l' e mporte ment, la vengeance, et ainsi d es choses qui ont pour origine le mal, sont chez le Seigneur, et que par colère, emportement et v e n geance il punit l 'homme e t le j ette en enfer, celui-là est damnH, parce qu'il a d étruit l e vrai r é el, qui est, que le Heigneur e st l'Amour Même, la Miséricorde Même, et le Bien M ê me, e t que Celui qui a ces qua lités ne peut se livre r ni à la colère , ni à l' e mporteme nt, ni à la vengeance . S i de t e ll es passi o ns sont attribuées a u S eigneur, c'est d 'après l 'apparence . Il e n e st de m ê me d e beaucoup d'autres choses qui lui so nt attribuées, 95, Que plusieurs choses dans le sens de la l e ttre de la Parole soient des vrais en apparence dans lesque ls sont cach é s des vrais réels , e t qu' il ne so it pas dange reux d e penser et d e parler selon ces vrais apparents, m a is qu'il soit dangereux de les confir1ner au point de d é truire le vrai r éel qui e s t caché e n dedans, c'est ce qui peut aussi être éclairci par un Exemple que j e pre ndra i dans la nature , parce que l'ense ignement tiré du nature l est plus clair e t plus probant que celui qui est tiré du spiritueL Il seIllble à la vue que le Soleil tourn e tous les jours autour de la terre, et qu'il fait en outre a utour d'el1e une r é volu -
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DOCTR INF:
DE
LA
NOUVELLE J É R USALE M
ti o n annuelle; de l à il est dit dans l a Parole qu e le Soleil se lèv e et se cou c h e , qu'il fait le matin, le midi, le soir e t la nuit, et auss i l es saisons du printemps, de l' été, de l'au· tomne et d e l'hive r, e t par conséq u e nt le s jours et l es années, quoique cepe ndant l e Sol e il reste immobile, car c'est un Océa n d e feu, e t c'est l a Terre qui tourne chaque jour sur e lle -m ê me, e t chaque a nn ée autour du Soleil; l'homme qui , par simplicité et par ig nora n ce, pense qu e l e Soleil e x écute ces mouve m e nts, n e d é truit pas la vérité naturelle, qui est, que la T e rre tourne chaque jour sur son axe, et suit c h aqu e ann ée l a directi o n de l'écl iptique: mais celui qui, par la Parole et par d es rais onne ments de l'homme nature l, co nfirm e l e mouvement e t l e cours a ppa · rents du soleil, ce lui-là in firme l a vérité et la d é truit. Le vrai appare nt, c'est que le Sol e il exécute ces Illo uveme nts ; le vrai r éel, c 'est qu'il n e l es exéc ute pas; chacun peut parler selon l e vrai apparent, et c'est aussi d e cette maniè r e qu'on parle; mais se co nfirm e r dans cette opinion, cel a paralyse et obscurci t l' entende ment rationnel. Il en est de même pour l es astres de la voûte cél es te; l e vrai apparent, c'est qu'ils exécutent aussi une fo is chaque jour, comme l e soleil, le ur révolution; c'est p our cela qu 'on dit aussi, en p a rlant des é toiles , qu' e lles se l ève nt et se co u chent; mai s l e vrai r éel , c'est que l es éto iles sont fix cs , e t que la v oûte cél este r es te immobile; cependant ichacun peut parler se l o n l 'appare nce . 96. S'il est dangereux de co nfirme r l e vrai apparent d e la Parole au point d e d étruire l e vrai r éel qui est caché e n d e dan s, c'est parce qu e, selon ce qui a é t é dit c i·d essus, Nos 62 à 69, toutes e t chacune des c hoses du sens d e la lettre de la Parole communiquent avec l e C iel et l'ouvrent. Quand donc l ' homme applique ce sens pour confirmer d es amours du monde, contraires aux amo urs du C iel, alors l'inte rne de la Parol e devient fa ux; c'est pourquoi, quand son externe, qui est le se n s de l a le ttre, d o nt l'interne est faux, communique a vec l e C i e l, l e C ie l se ferm e , car l e s Anges , qui sont d a ns l 'interne de l a Pal'ole, lc rej ette nt. D'après cela, il est é vident que l e faux inte rne ou le vrai fal sifié e nlève l a co mmunication avec le C i'e l, et le fenne .
sun
/
L ' ÉCRITURE S AL"TE .
81
T e lle est l a c ause p o ur laqu e ll e il e st danger e ux de confirluer un fa ux h é ritique que lco nqu e . 96 ( b is) . La Parole e st c o mme un J a rdin, qu' on peut app e l e r Paradis c é le ste , r en fe rma nt e n tout genre des c h oses savoureuse s e t d é licie use s, savoureu ses e n r a i s on d e s fruits, e t d é lici e use s e n rais on d es fl e urs, a y a nt à s on ce ntre l es arbre s d e vi e prè s d e s qu e ls so nt d es s o urces d 'ea u v iv e, e t à sa c irco nfé r e n ce d es a rbre s fore stier s . L ' h o mme qui est , d 'aprè s la Doctrin e, d a n s les Divins Vra is, e s t a u n1ilie u du j a rdin, o ù s ont l es a rbr e s d e vi e, et il a en actualité la j o ui ss an ce d e ces c h oses savoureuse s c t d é lic i e u ses; l 'h o mme qui es t d a n s l es "ra is , non d 'après la Do c trin e , mai s d 'aprè s l e se ul se n s d e l a l '3ttre , e st à la c irco nfé r e n ce, e t voit seule m e nt l es a rbre s fo r esti e r s : m a is celui qui est dan s la D octrin e d ' un e reli g ion fa u sse , e t qui e n a con fi rm é c h ez 1ui l e fa ux, n' est pas m ê m e d a ns l a fo r ê t; il r ésid e a u-d e l à d a n s d es p l a in es sablo nne u ses , o ù il n ' y a p o int d e verdure . Que t e l s o it a u ssi l' é t a t d e c e s homm e s a près la m o rt, c'es t ce qui ser a c onfinn é e n so n li e u. 9? Il fa ut e n outre qu'o n s a c h e que l e sens d e la l e ttre d e la P a rol e est un e garde pour l es vrai s r éel s qui sont cachés e n d e dans; e t c e tte garde co n s is t e en cc qu e ce s e n s p e ut ê tre tourné d e t o ute maniè r e , e t êtr e e xpliqué se l o n qu' il est s ais i, sans que p o ur c e la l e se n s inte rne s o it alté r é e t violé ; car il n 'es t pas pr éjudic ia ble qu e l e sen s d e la l e ttre d e la Paro l e soit compri s p ar l ' un autr em e nt qu e p a r l 'a utre ; m a i s ce qui es t p réjudic iab le , c'es t qu e l e s D iv ins V rai s qui sont inté ri e ure m e nt cach é s soi e nt p e rve rtis , car par là il e st fa it v io l e n ce à la P a r o le . L e s e n s d e l a l e ttre e st une gard e po ur e mpê c h e r qu e c e la n 'arrive ; e t il e x e rce cette garde c h ez c e ux qui sont dans d es faux par r e lig i o n e t qui n e c on fi rm e nt p as c e s fa ux, car ceux- c i ne fo nt auc un e v io l e n ce à l a Par o l e . Cett e garde est s ig nifi ée par le s C h é rubin s, e ll e est auss i d é crite par e ux d a n s la P a r o le . Elle est s ig nifi é e p a r l e s C h é rubins , qui, a près qu ' Ada m e ut été c h assé a v ec son é p o u se du jardin d'Éde n, fur e nt pla c és à l'e n trée d e c e jardin, e t au s uj e t d es que l s o n lit ces p a r o l es :
8'2
U OCTRfNE
DE
LA
NO U V..t:LLE
JÉR U SALEM
" Lo rsq u e J é h o r a h Dieu e ut c has sé l'homm e. il fit habi· 1e r du c6 lé de . l'Orie nt , "er s le jardin d'Bclen , cles Ch é rub ins a,-ec une {7.aln me cl'épée qui s e tournait çà et là, pottr gal'cler le c h elnin cle l 'A rbre cle v ie. » Ge n .. III, 23. 2 ... Par les C hérubins est signifiée la gal·de, par le chemin d e l'arbre d e vie es t si g nifi é e l'e ntré e v e rs le Seigneur, laque lle a lieu pour les homm es par la Parole; par ia flamme d ' é pée qui se tourne d e cù té et d 'autre est signifié le Divin Vrai dans l es derni e r s , lequel est comme la Parole dans l e s e ns littéral, se n s qui peut ê tre tourné ainsi, La !Tlème chose est e ntendu e par: «
L es C h érub in s tl'O'l' plac és s ur les cleux exl1'émités cl'u Propiliatoire , qui é t ai t SIL " l 'Arc he clans le Tabernacle ." - E xad . , XXV. 18 à21.
C 'es t en raison de cette ;signification qu e le Seigneur parlait entre ces C h é rubin s avec Moïse, Exod., XXV. 22 . XXXVII. 9, Nomb., VII. 89. - .Que le Seigneur ne parle avec l ' homm e qu e dans la plé nitud e ret que l a Parole dans le sens d e la l e ttre soit le Divin Vrai dans la pl é nitud e , on l e voit ci-dessus, No' 3 7 à 49 ; c'est pourquoi l e Seig n e ur parlait entre les C h é rubins avec Moïse. Il n' est pas non plus signifié autre chose par les Chérubins su,' le s Ridea ux du T a bernacle et sur le Voil e, Exod . , XXVI, 1,31 ; car l es ridea ux et les voiles du Tabernacle représentaient les d e rniers du C iel et de l'Ég lise, et par con séquen t aussi les dernie rs d e la Parole; voir ci-dessus, N° ·46. Il n ' est pa s non plus signifié autre chose par les Chérubins d ans l e milieu du T e mpl e de Jérusalem , 1 R o is, V I. 23 à 28, ni par les C hérubins sculptés su,. les murai ll es e t sur l es portes du Tentple, - T Rois, VI. 29 ; 32 , 35, ni par les Chérubins dans le nouvea u Temple, Ézéch., XLI. 1 8, 19, 20; v où' aussi cid e ssus, N ° 47. Comme les C h é rubins signifiaient la garde afin que l e !::leigneur , le Ciel, et le Divin V rai tel qu' il est dans l ' intérie ur d e la P a role, n e so ie nt pa s approchés imm é diate m e nt, mais afin qu'ils le soient par l ' intermé-
83 diaire des derniers , il est pour cela tnême parlé ainsi du roi de Tyr: «
Toi, qui scelles la n1Bsure, plein de sagesse el parfait en beauté , tu as été en Éden le J a1-din de Dieu. toute pierre précieuse (a été) ta couLerture; to i, Ché,-ubin . expansion de cé qui protège. Je t'ai perdu, Ch é rubin protecteur, du mil"ie u des pierres de feu. " - Ezéch" XXVIII. 12, f3, H, 16.
Par Tyr, il est signifié \ 'Église quant aux connaissances du vrai et du bien, et par suite par son Roi la Parole où sont ces connaissances et d'où e lles viennent; qu 'ici la Parole dans son dernier , qui est le sens de la l e ttre , soit signifi ée par ce roi , et la garde par le Chérubin, ce la est évident, car il est dit: " Toi qui scelles la mesure, toute pierre précieuse a été ta couverture; " et aussi, cc t o i, C h érubin , expansion d e cc qui protège; " puis, « Chérubin protecte ur: " par le,,; pierres précieuses, qui sont aussi nonîm ées ici, sont entendus l es vrais du sens de la lettre de la Parole; voir c i-dessus , N ° ~5; Puisque pal' l es Chérubins il est s ignifié le d ern ier dy lJivin \ ' rai comme Garde, c'est pour cela qu'il est dit dans David: • Jéhol' a h inclina les Cieux, et descendil , et il che /'auchait sur un Chérubin. " Ps. X V III. LO. Il. « Pasteur d'Isra ël , qui es assis su,' les C hérubins, montre-toi avec éclat. " - Ps. LXXX. 2. - « J élwl'a h assis /entre des C hérubins. " - Ps. X C IX. 1.
Chevaucher sur les Chérubins, êtr e assis s ur eux, et être assis e ntre eux, c'est s'appuyer sur l e dernier sens cIe la Parole. Le Divin Vrai dan s la Parol e et sa qualité sont décrits par d e s Chérubins dans Ézéchiel, C hapitre T, J X et X; or; personne ne pouvant. savoir ce qui e st signifi é par chac une des choses cIe leur description, sinon ce lui pour qui le sens spirituel a é té ouvert, c'est pour cela . qu' il m ' a é té découvert ce qui est signifié sommairenîent pal' toutes les choses qui sont dites des C h é rubins dans l e Premier Chapitre cI'J!)zéchiel; voici ce sommaire : La Divine sphère externe cIe la Parole est décrite, Vers. Il :
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DOCTRINE
DE
LA.
NO UVELLE
JÉnUSALEM
cette sphère représentée comme un homme, Vers. 5: e lle est conjointe aux spirituels et aux célestes, Vers. 6 : le naturel cIe la Parole; quel il est, Vers. 7 : le spirituel et le céleste cIe la Parole conjoints à son naturel; quels ils sont, Vers. 8, 9 : le Divin Amour cIu bie n et cIu vrai célestes, spirituels et naturels, spécifiés ici, · ensemble et séparé· ment, Vers. 10, 11 : ils tendent à être un, Vers. t 2 : la sphère cIe la Parole provenant du Divin Bien et du Divin Vrai 'du Seigneur, par lesquels la Parole est vivante, Vers . 13 , 14: la doctrine du bien et du vrai d a ns la Parole e t d 'après la Parole, Vers. 15à 21: l e Divin duSeigneurau-dessus d'elle et en elle, Vers. 22, 23, et venant d ' elle, Vers. 2/., 25 : le Seigneur est au-dessus des Cieux, Vers. 26: à Lui appar· tiennent le Divin Amour et la Divine Sagesse, Vers. 27., 28. Ce sommaire a même é té conféré avec la Parole dans le Ciel, et il a é té trouvé en conformité avec elle.
LE
SE IGN~UU
TOUT
CE
EST
QUE
PAn LA LE
VENU
DA~S
RENFERME
DIVIN
VRAI
LE
LA
OU LA
MONUE
PAHOLE
rOGlt
ET
PAIIOLE,
ACCO~[PL]R
PO U H
MÊME
VEVENIR DANS
LES
DEHNIERS.
98. Que le Seigneur soit venu dans le m,onde pour accomplir toutes les choses de la Parole, on le voit dans la DOCTRINE SUR LE :-'EIGNEUH, No' 8 à 11. Que par là il ait été fait le Divin Vrai, ou la Parole, même dans les derniers, c'est ce qui est entendu par ces paroles dans Jean: «
La Parole a é té faite Chair et elle a habité parmi nous; c t nous a vons vu Sa gloire, une gloire telle que celle du Fils Unique venu du Père , plein de grâce et de vér ité. )) -
l, . . 4.
Etre fait Chair, c ' est être fait la Parole dans les derniers. Le Seigneur a monll'é à ses disciples cc qu'il était comme Parole dans les d e rniers, quand il s'est transfiguré, -
~UR
,
L'ÉCRITURE _ SAINTE.
Matth., XVII. 2 e t suiv., Marc, IX. 2 et suiv., Luc, IX, 28 et suiv.; - e t là, il est dit que Moïse et Élie apparurent dans la gloire; par Mo1.se et l!-' lie il est entendu la Parole; voù' ci - d e ssus, N° 48 . Le S e igneur comme Parole dans les derniers est aussi décrit par Jean dans l'Apocalypse, 1. 13 à 16; Toutes les parties de c e tte description signifient les derniers du Divin Vrai ou de la Parole. Le Seigneur auparavant avait été il est vrai la Parole, mais dans les Premiers, car il est dit: «
A!.L commencement était la P a role , et la Pa?'ole était chez Dieu, et cette Pm'ole était Dieu. Elle était au commencement chez Die u. , , - Jean, 1. l , 2, 3.
:Mais, quand la Parole a été faite Chair, le Seigneur a été fait Parole même dans les derniers; c'est de là qu'il est appelé le Premier et le Dernier,-Apoc. , 1. 8,11,17.
Il. 8. XXI. 6 . XXII. 12,13. ' 99. Par cela même que le Seigneur a été fait aussi Parole dans les derniers, l'état de l'Église a été entièrement changé; toutes les Églises qui ont existé avant son Avènement ont été des Églises représentatives, qui n'ont pu voir la Vérité Divine que dans l'ombre; mais après l'Avènement du Seigneur dans le Monde, il a été institué par Lui une Église qui a vu la Vérité Divine dans la lumière: il y a en cela la même diffé rence qu'entre le soir et le matin; l'état de l'Église avant l'Avènement du Seign e ur est aussi appelé le Soir, et l'état de l'Église après son Avènement est appel é le Matin. Avant son Avènement dans le m.onde, le Seigneur était, à la vérité, pr~ser.t chez les hommes de l'Église, mais médiate ment par le Ciel , mais depuis son Avènen~ent dans le monde il e.st présent chez les hommes de l'Église imm é diatement; car dans le monde il a revêtu aussi le Divin Naturel dans lequel il est présent chez les hommes: la G lorification du Seigneur est la Glorification de l'~-Iumanité qu'il a prise dans le monde; et l'Humanité du Seigneur glorifié est le Divin Naturel.
1. 00 . Peu de personnes comprennent comment le Seigneur est la Parole, car on pense que le Seigneur par la
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OOCTRINF.
DE
LA
t"OUVEL!... E
JÉnUSALEM
Parole peut, il est vrai, éclairer et instruire l ' homme, et que cependant ce n'est pas une raison pour qu'il puisse ê tre appelé la Parole; mais qu'on s ache que chaqu e hon1Hlc est son propre amour, et par suite son propre bien c t son propre vrai; l'homHle n'est pas homme par un autre Inotif et rie n autre chose chez lui n'est hOlni'!,e. Par cela même que l'hoHlme est son bien et son vrai, les Anges et les Esprits sont aussi homln e s; car tout bi e n et tout .... rai pro. cédant du Seigneur est hqmme dans sa forme: or, le Seigneur est le Divin Bien Même et l e Divin Vrai Même, ainsi il est l'Homn1e Même, par qui tout homHle est homme. Que tout Divin Bien et t o ut Divin Vrai dans sa forme soit hOHlm e , on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L' ENFEU, N° 460, et on le verra plus c laireHlent dans les Ouvrages suivants, qui .traiteront de
LA
SAGE SSE
A!'o\GÉ-
LIQUE.
AVANT
LA PAR OLE
IL
y
AVAIT
QUI EXISTE AUJOURD'HUI DANS LE l'.fONDE,
UNE
PAROLE QUI A
ÉTÉ
PERDUE.
1.0:1. On peut voir, par ce qui es t. rapporté dans les livres de Moïse, qu'avant la Parole donnée à la nation Israélite par Moïse et par les Prophètes , l e culte par les sacrifices avait é té connu et qu'on avait prophétisé par J é hovah. Que le culte pal' les sacl'ifices ait été connu, on le voit par ces passages: « Il fut ordonné aux fils d'Israël de r enverser les autels
des Nations, de br.iser
leurs statues et de couper leurs boeages . " - Exod., :XXX\\' . 13. Deutér., VII. 5 . XII. 3. « Israël con1Hlença dans Sittin1 à comlnettre fornication avec les filles de ~loab; elles appelèrent le p euple aux sacrifices de leurs dieux , et le peuple mangea et se prosterlla devant leurs dieux, et il s'attacha surtout à Bahal-Péhor, et c'est pour cela que la co l è re de Jéhovah s'enflamma contre Israël. " - No mb., XXV. 1, 2, 3. « Balaam, q4i était d e Syrie, fit construire 4es Aut!,l s, e~ s&erifia des hœurs
sua
L ' ÉCRITURE
SAINTE.
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et du bétail.» - Nomb., XXII. 40. XXIII . 1,2,14,29,30. - Qu'on ait prophétisé aussi par la bouche de Jéhovah, on le voit par les prophéties de Balaam,- Nomb . , XXIII. 7 à 10, 18 à 24. XXIV. 3 à 9,16 à 24. Il a aussi prophétisé sur le Seigneur, en disant « qu'il sortirait une étoile de Jacob, et un sceptre d ' Israël, • - Nomb., XXIV. 17; - et qu'il ait prophétisé par la bouche de Jéhovah, on le voit, - Nomb . , XXII. 13,18. XXIII . 3, 5, 8, 16, 26. XVIV. t, 13. - D ' après ces passages, il est évident qu ' il y a eu chez les Nations un culte divin semblable au culte institué par Moïse chez la T\ation Israélite. Que ce culte ait existé 7nême avant le ten/.ps d 'Abram, cela semble résulter des paroles de Moïse, - Deutér., XXX II. 7, 8; mais cela devient encore plus évident du fait de Melchisédech, Roi de Salem, en ce qu'il présenta du Pain et du Vin, et bénit Abram, et qu'Abram lui donna la dime de tout , Gen., XIV. 18 à 20, - et en ce que Melchisédech représentait le Seigneur, car il est appelé Prêtre du Dieu Très-Haut, - G e n., XIV . 18, - ct il est dit du Seigneur dans David: a Tu es Sacrificateur pour l'éternité selon l'orclre de Melchisé dech. » Ps . CX. 4 ; - c'est pour cela que Melchiséde c h avait présenté le Pain et le Vin, comme choses saintes de l'l::glise , de même qu'ils le sont dans le Sacrement de la Cène; et qu'il a pu bénir Abram, et qu'Abram lui a donné la dîme de tout. . 1.02.> ~a Parole chez les Anciens avait été écrite par de pures Correspondances; mais cette Parole a été perdue. C'est ce qui m'a été rapporté par les Anges du Ciel. Ils m'ont dit que cette Parole é tait conservée chez eux et qu'elle était en usage dans le OieI d e s Anciens parmi ceux qui l'avaient posséd é e lorsqu'ils vivaient dans l e monde. Ges Anciens, chez qui cette Parole est encoro en usage dans le Ciel, avaient pour la plupart habité la terre de Canaan, et les contrées environnantes, telles que la Syrie, la Mésopotamie, l'Arabie, la Chaldée, l'Assyrie, l'Égypte, Sidon, Tyr et Ninive, Royaumes dont les habitants avaient été dans le culte représentatif et par suite dans la Science des Corresp<;>ndances; la sagesse Qe ce temps venait de
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OOCTnINE
DE
LA
NOUVELLE
JÉR USA LE !'tI
cett e Scie n ce , e t par e lle ils ava ie nt une perce ption inté rieure e t un e co mlnunication avec l es C ieux. Ceux qui connaissaient inté rieurement l es correspondances d e cette Parol e o nt é té appe l és Sages et Intellige nts , et pl).ls tard Devins e t Mages. Mais co mm e cette Parole était r e mpli e de ces Correspondances, qui s ig nifiai e nt d'une mani ère é l o ig n ée l e s cé l e ste s et l es spirituel s , et qu'en raison d e cel a e lle avait commencé à ê tre falsifiée par plusieurs, la Divine Provide nce du Se igne nr la fit disparaître avec l e telnps, e t e nfin e lle se perdit; e t un e autre Parole, écrite par des corresponda n ces moins éloignées , fut donn ée, et cela, par l es Proph è t e s, chez l es fils d'Israë l. Cependant dans cette Parol e ont é t é r e tenus plusi e urs n o m s de li eux , qui sont clans la t e rre de Canaan et dans ses e nvirons e n Asi e, nom s qui ont conserV A la s ignifica tion qu'ils avaie nt dans l'a n c ienn e Parol e. C'est pour cel a qu'Abram re ç ut ordre d 'aller dans ce tte terre, et que sa postérité i ss u e d e .Jaco b y fut introduite . 1.03. On voit aussi par les écrits cle Moïse qu'il y eut une P a rol e c h e z l e s An c i e ns. M o ïse l'a nommée et il en a donn é d es e xtra its , - Nomb ., XX I. Vers. 14,1 5 , 27à 30; - et on y voit qu e l es Historiqu es de cette Par o l e étai.e nt appelés LES GUE RRES DE JÉH OVAH, et l e s Pro phétiqu es, LE S l~ l' o",cÉS . Mois e emprunte l e passage qui s uit aux His· toriques d e ce tte ?arole. «
C 'est pourquoi il est dit da ns le LIVRE DES GU&RRES DE JEHOVAH: Va.heb en Suplt a h. et les tm.,.e n1., d'Arnon, c t le co urs des torrent s qui tend ve rs le lieu ou J·Ja r es t si tuée e t qui se "encl aux fr o nti è res cle .1I1:0a b . n -
Nomh . . XXl.I4.1 5.
Par l es G u e rres d e J é h o vah, dans ce tte Parole comlne dans la n ô tre, ont é t é e nte ndus et d éc rits l e s C Olnbats du S e ig n e ur co ntre l ' Enfer et l es Victoires qu ' il remporter a it sur l'Enfe r, quand il viendrait dans l e monde: les m ê m es combats sont aussi entendus et d é crits en b e aucoup d 'endroits dan s l es Hi storiques de notre Parol e, cOlnm e clans l es Guerres de Josu é co ntre l es nations d e la
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SUR L ÉCRITURE SAIl'TE.
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terre de Canaan, et dans les Guerres des Juges et des Rois d'Israël. Moïse emprunte aux Prophétiques de cette Parole les passages suivants: "C'est pourquoi disent les ENoNcrATEuRs : Ent,'ez à Hesçbon; la ville de Sihon sera bâtie et affermie; catr un feu est sorti de Hesçbon; une flamme, de la ville de Sihon; elle a dévoré Hal' de Moab, les possesseurs des hauteurs d'Arnon, Malheur à toi , Moab! tu as péri , peuple de Ké7nos; il a donné, en captivité au roi A morrhéen en S ihon, ses fils qui se sauv aient et ses filles; à coups de flèches nous les a v ons défaits; elle 'a péri, H e s ç bon , jnsqu'à Dibon; et nous a v ons dé lJasté jusqu'à .Nophah , qui s'étend jusqu'à Médéba. » - Nornb. , XXI. 27, 28 , '29,30,
Les Traducteurs écrivent COMPOSITEURS DE PROVERBES, mais ils faut dire ÉNONclATEuns ou ÉNONCÉS PROPHÉTIQUES, comme on peut le voir par la signification du mot MOSCHALIM dans la langue Hébraïque, qui ne signifie pas seulement des Proverbes. mais aussi des Énoncés Prophétiques, ainsi qu'il résulte des Nomb. XXIII. 7, 18; XXIV, 3, 15, où il est dit que Balaam prononça SON ÉNONCÉ, qui était Prophétique, et qui concernait le Seigneur; là son énoncé est nommé Maschal au singulier; il faut ajouter que les. passages qui en ont été pris par Moïse sont des Prophétiques et non des Proverbes. Que cette Parole ait été également Divine ou Divinement inspirée, cela résulte clairement des paroles presque semblables qu'on lit dans Jérémie: " Un feu est sorti de Hesçbon, et une flaT/une d'entre Sihon; elle a dévoré l'angle de Moab, et le sommet des fils de tumulte, .7IJalheur à toi, Moab! le peuple de Kémos a pé7'i; car tes fils et tes filles ont été enlevés en captivité. n - Jérérn. , XLVIII. 45 , 46.
En outre, un Livre Prophétique de l'Ancienne Parole, appelé livre de Jaschar, ou Livre du Juste, est nommé par David et par Josué; par David:
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90
DOCTRINE
u
DE
LA 1;'iOUVELLE J"ÉRU S ALEM
Dav id prononça une lamentation sur S aül et sur Jona' than, et il l'inscrivit pour enseigner l'arc aux fils de Juda; voici, (elle est) écrite dans le LiVl'e de Jascha,r.1I -
II. Sa muel. 1. 17. 18.
Et par Josué: «
Josué dit: Soleil , repose en Gabaon et (toi) Lune , dans la v allée d' Ajalon, cela n'es/ ·il pas éc1"i1 dans le Li n r e de J asc har? Il - Josué, X. 12, 13.
De plus , il m ' a été dit que les sept premiers Ctlapitres de la Genèse . étaient dans cette Ancienne Parole , et qu ' il n'y manque pas le moindre m.ot.
PAR LA PAROLE, LA LUMIÈRE EST ,M Èl\IE COMMUNIQUÉE A QUf
SONT HORS DE L'ÉGLISE ET
QUI
CEUX
N' ONT PAS LA PAROLE,
1.04.. Il n'y a point de conjonction possible ave c le Ciel, s'il n'y a quelque part sur la Terre une Église qui soit en possession de la Parole, et qui pal' elle connaiss" le Seigneul' ; car le Seigneur est le Dieu du Ciel et de la Terre, et sans le Seigneur point de salui. Il suffit qu'il y ait une Église en possession de la Parole, quanq. bien Inême elle serait relativement composée d'un petit nom· bre; par là néanmoins le Seigneur est partout présent sur tout le globe, car par là le Ciel est conjoint au Genre Humain; que la conjonction existe par la Parole, on le voit ci-dessus, N o' 62 " 69. 1.95. Il va être dit comment par la Parole il ra présenpe et conjonction du Seigneur et du Ciel dans toutes les terres. Le Ciel tout entier, ep présence du Seigneur, est comme un seul Homme, pareillement l'Églis e ; que le Ciel et l ' Église apparaiss e nt même en réalité comme un Homme, on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 59 à 87. Dans cet HomIl1e, l'Église où la Parole est lue et où par Elle le Seigneur est COI1IlU, est comme le Cœ UR et comme le POUMON, le Royaume céleste est
SUR L'ÉCRITURE SAINTE.
91
pomme le Cœur, et le Royaume spiritlJel comme le Poumon. De: même que dilns le Corps HUJIlain toutes les autre!! cQoses, Membres e~ Vjscères, subs1stent et vivent d'après ces deux sources de Ja vie, de même ~ussi t04s Jes habitants du Globe qui ont une rj'lligion, qui adorent un seul Dieu et vivent bien, et qlli par là sopt dans cet Homme, et l'nt )elJr r~pport flvec les Membres et Jes Viscères en qehors du Thorax 04 sont le CŒur et le Poumon, lIubsistent et vivent (:l'après Jil conjoqction du ;;>eigneur et du Ciel par la Parole avec l'Eglise; car la Parole dans l'Église, bien qlle l'Eglise soit chez Uf) petit nombre relativement, tr~nsmet chez tous les autres la vie procédant du Seigneur par le Ciel, comme le cœur et le poumoq transmettent la vip iH1IÇ membres et aux viscères de tout le corps; la communication aussi est pareille. C'est mêrne pOUl' c~la que les C!uétiens, chez lesquels la Pilrole es~ lue, coqstitIJfi}n~ l~ Ppitrine de cet Homme: ll-ussi sont-ils au centre de tous; aHtollr d'eux spnt les Catholiques-RolUll-ins, et aU~4r de ~~u~-ci les Mahométans qui reCOlHlai!!seflt le Seigneur c"Omme Très-Grand Prophète et comme Fils de Dieu; après elq: vitmneqt les Africains, et la deI'llièFe circonférence est formée par les Natiçms et par lfi}s -Pe4ples de l'Asie et des Ipdes; sur cette Ordination, voir qU!'l)qlles détails dans l'Opusc4le l'jur le JVGEMENT DERNIER, N° 48. Tom. ceux q4i sont dans cet Homme l'egar-qent ~ussi vers le l\fi)ieu où sOIlt les C4rétjens. 10Q. Dans le Milieu, où sont les Chrétiens qui ont la Parole, la Lumjèr-e est la plus gr-and e ; en effet, dallS les Cieux, la Lumiè~e est If:) Diyin Vrai q4i procède, là, du Seigne!1r comme Spleil ; j'lt cOmme l~ Par.ole est ce Pivin Vrai, la L4mi~re III plus grallde est 04 sont ceux qui ont la Parole. De là, comrnl' de son Centre, la lumière se propage à l'entour d" toutes lel'j péripqéries jusqu'À la dernière: 41' là viept aUslli q4fi} lEI!> Nations et Ij'ls Peupltls hors de l'Égljllj'l sont éP)air~s par la Parole. On voit dan!! le Tl'aité DfJ CI1l;f., j>T DE ~'El'jFER 1>0/0' t 26 à 140, q4!1 la Illmiére, dapE; 11'111 Cieux, est .le Divi!} Vrai procédafl~ dl-l Seigl'leur., et que cette Lumière donne l'intelljgellce, pon-selliement ~Ul' Anges, mai" aussi au>; homfI'es,
,
92
DOCTRINE
DE
LA
NOUVELLE JÉRUSALEM
1.07. Qu ' il en soit ainsi · dans le Ciel tout entier, on peut le conclure de ce qu'il en est de même dans chaque société du Ciel, car chaque société du Ciel est un Ciel dans une forme plus petite, et elle est aussi comme un Homme; on peut voir qu'il en est ainsi dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 41 à 87. Dans toute Société du Ciel, ceux qui sont au milieu ont pareillement leur rapport avec le Cœur et le Poumon, et chez eux il y a la plus grande lumière; la Lumière elle-même, et par suite la Perception du vrai, se répandent de ce milieu vers les périphéries de tout côté, ainsi vers tous ceux qui sont dans la Société, et elles font· leur vie spirituelle. Il m'a été montré que, quand ceux qui étaient au milieu et constituaient la province du Cœur et des Poumons, et chez qui il y avait la plus grande· Lumière, étaient ôtés de là, ceux qui étaient alentour se trouvaient dans l'ombre, et ils étaient alors dans une si faible perception du vrai, qu'elle existait à peine; mais dès que ceux du centre revenaient, ceux d'alentour voyaient la Lumière et avaient la Perception du vrai comme auparavant. 1.08. Cela peut aussi ê.tre mis en lumière par cette expérience: Il y avait chez moi des Esprits africains de l'Abyssinie; un jour, leurs oreilles furent ouvertes pour qu'ils entendissent chanter dans un Temple du Monde un Psaume de David; ils étaient si délicieusement aïfectés, qu'ils joignaient leur voix à celles des personnes qui chan· taient : peu après, leurs oreilles furent fermées pour qu'ils n'entendissent plus rien; mais alors ils furent encore plus délicieusement affectés, parce que leur plaisir était spirituel; et ils furent en tnême ten"lps rerriplis d'intelligence,
parce que ce Psaume traitait du Seigneur et de la Rédemption: la cause de cette augmentation de délices venait de ce qu'il leur avait été donné communication avec la Société qui, dans le Ciel, était en conjonction avec ceux qui chantaient ce Psaume dans le Monde. Cette expé· rience et plusieurs autres me prouvèrent qu'il y a par la Parole communication avec le Ciel tout entier. C'est pour cette raison que, par la Divine Providence du Seigneur, les Royaumes de l'Europe, et principalement ceux où la
sun.
r/ECnlT U RE
SA1NTE.
Parole est lue, sont en relations universelles avec Nations qui sont hors de l 'Église.
93 les
1.09. On peut faire une comparaison avec la chaleur c t la lumiè re du Soleil du m o nde qui cIonnent la végétation aux arbres et aux arbustes, m ê me à ceux qui sont sur l es côtés e t à ceux qui se trouve nt sous un nuage , pourvu que le Soleil soit lev é e t paraisse cIans le monde. Il en est cIe même cIe la Lumière et de la Chaleur du Ciel procécIant cIu Seigneur comme Soleil; cette Lumière est le Divin Vrai, cI 'Où l es Anges c t l es hommes tirent toute intelligence et toute sagesse; aussi est-il cli t, au sujet de la Parole, qu'elle était chez Dieu et qu'elle était Dieu; qu'elle éclaù·e tout honnne venan t au lvlonde , Jean, I. 1, 9; - et que cette Lumière luit aussi dans les ténèb1·es, - Vers. 5. 1.1.0. D'après cela, on p e ut voir que la Parole, qui est cIans l 'Église des Réformés, éclaire toutes les Nations e t tous les Peuples par une comlnunication spirituelle; et qu'en outre il est pourvu par le Seig neur à ce qu 'il y ait toujours sur la Terre une Église où la Parole soit lu e , et où par elle le Seigneur soit connu. C'est pourquoi, lorsque la Parole eut été presque rejetée par les CatholiquesRomains, la Réformation a été faite par l ' intervention cIe l a Divine Providence du Seigneur, et par suite la Parole fut reçue cIe nouveau: il fut aussi pourvu à ce que la Parole fût consicIérée comme Sainte par une Noble nation parmi 1eR Catholiques· Romains. 1.1.1.. Comme il ne peut y avoir, sans la Parole, aucune connaissance du Seigneur, ni par conséquent aucun salut, c'est pour cela que, lorsqu e la Parole eut été entièrement falsifi ée et adultérée chez la Nation Juiv e, et rendue par suite presque nulle, il plut alors au Seigneur de descendre du Ciel, et de venir dans le moncIe, et cI·accomplir la Parole, et ainsi de la réintégrer et de la r étab lir, e t de donne r de nouveau la lumiè re aux habitants de la terre, se lon c e s paroles du Seigneur,
94
DOCTRINE
«
nE
LA
NOUYELLE
JÉRUSALEM
Le peuple qui était assis dans les ténèb"es a vu une gl'ande lumière , et la lumière s' est levée sur ceux qui étaient assis dans la région et r/ans l'omb"e d e la 'marI. » - Matth., IV. 16. - Esaie, IX, 1,
11.2. Comme il a él:é prédit qu 'à la fin de cette ':;glise il s'élèverait aussi des ténèbres parce que ses membres ne connnaissaient et ne reconnaissaient pas que le Seigneur est le Dieu du Ciel et de la Terre , et parce qu'ils séparaient la foi d'avec la charité, en conséquence, pour que l'entendement réel de la Parole ne pédt pas, il a plu au Seigneur de révéler maintenant le Sens spirituel de la Parole, et de montre"r clairement que la Parole, dans ce sens, et, d'après ce sens, dans le sens naturel , traite du Seigneur et de l'Église, et même ne traite que du Seigneur et de l'Église, et de révéler plusieurs autres choses, par le moyen desquelles la Lumière presque éteinte du vrai procéclant de la Parole puisse être rétabli e . Que la lumière du vrai à ia fiil de cette ÉgIlse serait presque éteinte, "'la est prédit dans beaucoup de passages de l'Apocalypse, et est entendu aussi par ces paroles du Seigneur dans Matthieu : «
A ussiUJt après l'affliction de ce s jours- là, le Soleil sera obscurci , et la Lune ne donnera point sa clarté, et les Étoiles tomberont du Ciel; et les Puissances des Cieux seront ébranlées , et alo,'s les tribus de la terre ren'ont le Fils de l' homme venant sur les nuées du Ciel avec gloire et puissance. » - Matth.,XXIV.29, 30.
Là, par le Soleil est entenclu le Seigneur quant à l'amour; par la Lune, le Seigneur quant à la foi; par les Étoiles, le Seigneur quant aux connaissances du bien et du vrai; par le Fils ,le l'homme, le Seigneur quant à la Parole; par la Nuée, le Sens de la lettre de la Parole; et par'la Gloire, le Sens spirituel et sa transparence dans le sens de la lettre.
1.1.3. Il m'a été donné, par de nombreuses expériences, de savoir que par la Parole l'homnle ' a , communication avec le Ciel: Pendant que je lisais attentivement la Parole
•
SUR L'ECRITURE
95
SA INTE.
depuis le premier Chapitre d 'Ésaïe jusqu'au dernier de Malachie, et les Psaumes de David, il m 'a été donné de percevoir clairement que chaque verset communiquait avec quelque Société du Ciel, et qu'ainsi toute la Parole communiquait avec tout le C iel.
S"JL N'y AVAIT PAS UNE pAROLE, PERSONNE NE SAURA IT Ql!'lL y
A
UN
")ÎORT,
DIEU, UN CIEL ET ET
TRAIT LE
PERSONNE
A
UN
PLUS
ENFER , UNE FonTE
VIE
ltAISON
APRÈS
NE
LA
CdNXAI-
SEIGNEUR.
1.1.4. Ceci ré-sulte, comme Conclusion générale, de tout ce qui a été dit et expliqué jusqu'ici, à savoir, que la Paro le est le Divin Vrai même, No, 1 à 1.. Que l a Parole est le moyen de conjonction avec les Anges du C iel, N '" 62 à 69. Que partout dans la Parole il yale mariage du Seigneur et de l ' Église, et par suite le mariage du bie n et du vra i, N °' 80 à 89. Que tel est l'entendement de la Parole chez l'homme de l 'Église, telle est l'Égli se chez lui, No' 76 à 79. Que la Parole est aussi dans les Cieux, et que c'est par elle que les Anges ont la sagesse, N°' 70 à 75. Que par la Parole il y a aussi lumière spirituelle p o ur les nations et les peuples qui sont h ors d e l 'Église, No' 104 à 113, etc. De là on peut conclure que, sans la Parole, perso nn e ne peut avoir l'intelligence spirituelle qui consiste à savoir qu'il y a un Dieu, un Ciel et un Enfer, et une Vie après la nlort; et que sans elle on ne p e ut absolument rie n savoir sur le Seigneur, sur la foi et l'amour envers Lui, ni par
. conséquent rien savoir sur la R é demption, d e laquell e ' cependant vient le salut. L e Seigneur dit aussi à ses disciples: «
Sans Moi
GOUS
Et J ean dit:
ne pou vez rien faire.
»
-
jéa'n ; XV. 5 .
96
DOCTHIKE CI
DE
LA
,>OUVELLE JÊnUSALEM
L'homme ne peut rien recevoir, à moins qu'il ne lui ait été donné du Ciel. " - Jean , III. 2ï.
1.1. 5. Comme il y a des gens qui ont arrêté et confirmé en eux-mêmes, que l'homlne pouvait, sans la Parole, connaître l'existence de Dieu, et aussi celle du Ciel et de l'Enfer, et quelques-unes des autres choses que la Parole enseigne, et comlne ces hommes affaiblissent par là l'autorité et la sainteté de la Parole, sinon de bouche, du moins de cœur, on ne peut pas se servir de la Parole pour discuter avec eux, mais il faut recourir à la lumière ration· nelle, car ils croient, non pas à la Parole, mais à euxmêmes. Faites des recherches d'après la lumière rationnelle, et vous trouverez qu'il y a chez l'homme deux iacultés de la vie, qui sont appelées Entendement et Volonté, que l ' Entendement a été soumis à la Volonté, et non la Volonté à l'Entendement; car l'Entendement ne fait qu'enseigner et montrer le chemin. Faites encore des recherches, et vous trouverez que la Volonté de l'homme cst son propre, et que ce propre considéré en lui-même est purement le mal, et que de là vient le faux dans l'Entendement. Quand vous aure:;; trouvé cela, vous verrez que de lui-même l'homme ne veut comprendre autre chose que ce qui procède du propre de sa Volonté, et que même il ne peut comprendre autre chose, s'il ne l'apprend d'autre part: l'homme d'après le propre de sa volonté ne veut conïprendre autre chose que ce qui le con· cerne lui et le monde; tout ce qui est au-dessus est pour lui dans l'obscurité; par exemple, quand il voit le soleil, la lune et les étoiles, si, par aventure, il réfléchissait alors sur leur origine, pourrait.il ne pas penser que ces astres existent par eux-mêlnes? Aurait-il des pensées plus élevées que celles de plusieurs Savants du monde, ' qui, quoiqu'ils sachent d'après la Parole que la Création de toutes choses est due à Dieu, l'attribuent cependant à la Nature? Qu'auraient-donc pensé ces Savants, s'ils n'eussent rien su d'après la Parole? Croyez-vous que les anciens Sages, et Aristote, Cicéron, Sénèque et autres, qui ont écrit sur Dieu et sur l'Immortalité de l'âme, aient tiré
SUit
L ' ÉCRITURE
S.-\.l~TI:.:.
9Î
de leur propre l e urs premières idées sur ces sujets? Non, mais ils les ont puisées chez d'autres, l esqu e ls les avaient reçues par tradition de ceux qui les avaient prinlitivement connues par (l'Ancienne) Parole, Ce ux qui écrivent sur la Théologie nature ll e n e tire nt pas non plus d'eux-mêmes ri en de s e mblable , mais ils confirment s e ulenle nt par les rationn e l s ce qu ' ils savent par l 'Église dans laqu e lle est la Parole; et parmi é ux il peut y e n avoir qui confirnlent, et cependant n e cro ie nt pas. . 1. 1. 6. Il m'a été donné de voir des p eupl es, nés dans des ' iles, et rati on n e l s quant aux choses civiles, lesquels n ' avaient aucun e connaissance sur Dieu; ceux-là, dans le Monde Spiri tu e l, appara issent COlnln e des s inges, et o nt une Yie à peu près semblable à celle de ces animaux'; mais COlnme il s so nt nés h on~lnes, et sont par suite dans la faculté d e recevoir la vie spirituell e, ils sont instruits par l es Anges et sont vivifi é,,; par les conna issances qu'ils acqui è r ent sur le Seigneur comn~e Homme. Ce qu'est l ' homtn e par lui-m ê ln e, on l e voit av ec évidence d'après c e ux qui sont dans l ' Enfer , parmi l esqu e ls se trouvent aussi quelque s Prélats et que lques Savants qui ne veulent pas mên~e entendr e parler de Dieu, et qui pour cett e rai son ne peuvent pas prononcer le n~ot Dieu; j e le s ai vus, et je m e suis en treten u avec eux; je lue suis aussi e ntrete nu avec ce ux qui entraient dans une ardente colère et s'emportaient lorsqu'ils ent endaient quelqu ' un parler de Dieu. Considérez donc qu e l serait l ' homme qui n ' aurait jamais en t end u pal'ler de Dieu, lorsqu'il e n est qui ont parlé de Dieu, écrit au sujet de Dieu, et prêché sur Dieu et qui se compol"tent ainsi; il Y en a plu s ieurs qui sont tels parnli l es Jésuites, S' il s sont tels, c'es t à ca use de l e ur volonté qui est Inauvaise; et cell e-ci , comme il a é t é
dit
précé detnment, cond uit l'ente ndement , et enl è ve le vrai qui s'y trouve par la Parole, Si l ' homme avait pu p a r luimên~e savoir qu'il y a un Dieu, et une vie après la mort, p o urquoi ignorerait-il que l'homme :est homme après la mort? pourquoi croit· il que son âme ou son esprit est comn~e le vent ou comme l ' éther, e t que cette âme' ou cet esprit ne ,"oit pas par les yeux, n 'e ntend pas p ar l es t;C HIT t: RE
Sl ~ .
ï
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lJOCTRINl'.:
DE
LA
:\QVVELLt::
JERUSALEM
oreilles et ne parle pas par la bouche, avant d'avoir été conjoint e t uni avec son cadavre et avec son sq u e l ette ? S upposez d o nc une Doctrine pou r le c ulte tirée d e la seule clarté rati o nne lle, n e co n sisterait- e ll e p as e n ce que l'homme se rendrait un culte à lui-ln ê n~ e , comme il est arrivé dans les t emps pass és, e t comme il arrive aujourd'hui à ceux qui savent d'après la Parole que Dieu seul doit être a doré? Nul autre c uIte n e peut provenir du propre d e l'homme, pas m ême le culte du so le il et d e la lune. 1.:17. Si depui s l es t e mps l es plus a n cien s il y a e u une Religion, et si les Habitants du globe ont e u partout des connaissances sur Di e u et quelques notions de la vie a près la mort, ce n e fut pas d 'apr ès eu x-mêmes , ni par l e ur propre pénétr a tion, m a is d'après l 'Ancienne Parole dont il a é t é question c i-dessus, No, 101 à 103 , et ensuite d 'après la Parol e Israé lite : c 'est de ces deux Parol es, que l es notions relig ieus es se sont r é p a ndues dans l es Indes et dans leurs île s , et par l 'Égypte e t l'Éthi op ie dans les Royaumes de }' Afrique, et par les côt es Inaritim es de l 'Asi e d a ns la Grèce, et d e là e n Italie. Mais co mme la Parole n 'a pu être écrite a utre m e nt que par des Représer.tatifs, qui sont des choses de ce In o nde , lesq uell es correspondent aux choses célestes, e t par suite l es signifient, il en est résulté que l es notions r el ig ie uses de plusi e urs Nations ont é t é changées en idolâ tries, et dans la Grèce en fabl es, et les Attributs Divins e t l es Propriétés D ivin es en autant de Dieux gouvernés p a r une D é ité Suprême qu'on nomma Jupiter (Jovern), mot dérivé de Jéhovah: que l es nations aient eu co nna issance du Paradis, du Déluge, du Feu sacré, des quatre A ges , à commencer par l' âge d ' or jusqu'au d e rni er, l'âge de fer, par l esq u e ls , dans l a Parole, sont signinés les quatre é t ats de l 'Église , co mm e dans Danie l, Chap. II, Vers . 31 à 35, ce l a est bien connu. Que la Re ligiosité Mahométane, qui s'ètablit ensuite e t qui d étruisit les Religiosités précédentes de plusi e urs nation s, a it é té t irée d e la Parole des Deux Testaments, cela est bien connu auss i.
su n. L'ÉCIUTURE SAÎI"TE.
99
1.1.8. En dernier lieu, je dirai quel est, après 'Ia mort, l'état de ceux qui attribuent tout à la propre intelligence, et peu de "hose à la Parole, si toutefois ils lui accordent
quelque chose; d'abord ils deviennent comme ivres, ensuite comme fous, et enfin ils tombent dans la stupidité, et restent assis dans des lieux obscurs. Qu'on se garde donc d ' une pareille aberration.
FIN
TABLE DES MATIERES
L'Écriture sainte ou la parole est. le divin vrai m~mc. Dans la parole il y a un se n s spÎ I' itucI ignoré ju sq u ~à présent. Le sens de la l e ttre de la paro le es t la base, le conte nant et l e soutien de son sens spi r ituel el de son se ns céle s t e . Le divin vrai, dans le se ns de la let tr e de la parole , est dans sa plénitude, dan s sa sainteLé et. dan s sa puissance.
Pa.~ e s .
1 4
30 35
La doctrine de l'Eglise doit ê tre puisée dans le sens de la lettl'e de la paro le, e t ê tre confirm ée par cc se n s. Par le sens d e la lettre d e la paro le , il y a conjo ncti o n avec le Seigneur ct associati o n avec les anges Dans tous les cieux, il y a la parole, et par s uÎ te il y a la sagesse ' angélique. L'exist e nce de l'Eglise vient de la parole et sa qualité es t en raison de son entendement de la parole. Dans chaque chose d e la pal"ole il y a Je mariag e du Se ig neur et de rEgli se , e t par suite l e rn a riage du bien et du vrai. Des hérésies peuvent êt re tirées du sens de la l e ttre de la paro le , mais les confirmer est dang e r eu x. Le Seigneur est v e nu dans le m o nd e p o ur accomplir t o ut ceque renferme la paro le et pour devenir par là le divin vrai o u la parole, même dans les derniers. Avant la Parole qui existe aujourd'hui dans le monde, il y avait une Paro le qui a été p e rdu e Par la Parole, la Lwnière es t m ê m.e cOlInlluniqu ée à ceu x qui sont hors de l'Eglise et qui n'o nt pas la Paro le S'il n'y avait pas une Parole, perso nne ne saurait qu ' il y a un Dieu, un ciel et un enfer, une vi e après la m û rt . et p e rsonne à pius forte raison ne connaîtrait le Seigneur.
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