Demain comme jamais 10.47.docx : Date : 2009-03-21 Pages : 45 / Mots : 19529 // LAL – NC . ME CONTACTER : 7 rue Anatole France 78110 Le Vésinet // Site : http://demain-comme-jamais.toile-libre.org Distribution + costumes à la fin du document !
PROLOGUE 5
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« H2 » va et vient à travers des rangés de chaises identiques. Les yeux fermés, comme si aveugle (si possible jusqu’à ce qu’indiqué), il tâtonne pour se déplacer ; au sol de la laine. Quand le public est assis des « H0 » (groupe d’individus unis, identiques, ayant un sac où ranger leurs journaux) rentrent et retirent les chaises. « H1 » (Grand CoMédiateur, dictateur omniprésent) les presse de sortir et les suit. H2 s’étonne de ne plus trouver de chaises, « PF » ("Petite Fille" est vêtue d’un large costume l’englobant toute entière dans une poche pleine de pelotes de laine) rentre à la sortie des autres et se place derrière H2 au devant de la scène… elle ne le touche pas. (Voir les croquis des costumes sur le site / fin du document. NB : Même décor/agencement qu’à la fin.)
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H2 ne s’adressant pas au public justement installé : J’ai 8 ans, je vois encore devant moi… Puis quelques docteurs ont affirmé que cela ne durerait pas alors, à 10 ans, me voilà parti pour le Franklinzin, petite bourgade où vivait seul un oncle… un ami… quelqu’un de connu de mes parents… du moins je crois. J’ai pris le train pour la première fois… Il est magnifique, merveilleux même… le plus beau de tous les trains qui n’aient jamais existé… Souvenirs de gamin déjà nourris d’imaginaire… d’inventions blotties, piochées au fond d’un sac. H1 et un H0 (nu-
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méro "4") rentrent chacun de leur côté sur la scène… ils sont en fond et ne perturbent en rien H2 et PF au premier plan (H2 continue de parler). H1 croise l’autre, ils vont chacun là d’où s’en vient l’autre… De l’intérieur il me semble le sentir rugir comme
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font les chats à la veille des neiges. On me bouscule pour monter. Les portes en fracas, le brouhaha, les appelles... Elle s'éloigne avec les bruits déjà convertis au silence ! Je restais là, assis sur une sorte de banquette… rembourrée de mousse… aux extrémités froides, glacées même (découvre ce qui l’entoure par le touché). Des H0 rentrés progressivement l’entourent sans bruit. Pas un bruit (ou silence). Puis il me semble qu'il y eut un élan en avant, indécis. Je suis seul pour la première fois de ma vie. Ma voix résonne… les autres s’éloignèrent avec les pas, les bousculades. Le calme raisonne celui qui l’écoute. Les reflets des rails traversent mon oreille… Les secousses incessantes du wagon, chaque cris du dehors, chaque silence, chaque frisson, chaque parfum... H1 sort 4 des coulisses et le pousse violemment. 4 est moins vêtu qu’à sa précédente apparition au contraire de H1… Ils ne font pas de bruit, H2 est dans ses pensées. Les H0 rentrés avec H1 entourent H2 sans le toucher. Et pour moi tant de vitesse, d’indécision à capter, à garder là,
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tout contre. S’y retrouver dans ce chaos : des films de westerns, et d’indiens, des départs, des images. Le sol siffla pour la cent trente-quatrième fois, alourdissant mon corps sous le poids du temps et de l'ivresse fulgurante d’un paysage... invention de mouvements verdoyants… le temps défile. (Courte pause où il
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semble s’endormir debout) Les H0 sortent (et donc 4 également). PF, qui ne touche H2, s’approche le plus possible de lui (derrière pour l’image). J’ai chaud et…
PF/voix off : Où allons-nous ? H2 : Attend ! Où es-tu ? Comment es-tu entrée ? Je… PF : Avec toi… Cela fait bien longtemps que je t'observe. Je peux m’asseoir maintenant ? 45
H2 (méfiant) : Non ! PF : Bien, comme tu veux. Dis, tu te souviens où nous nous rendons ? (Attend sa réponse) Alors ? H2 : Mon père m'a dit...
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PF : Bien ! Si tu préfère discuter tout seul… (Fait mine de partir.) Et puis je ne suis pas vraiment inconnue. (H2 ne fait signe et regarde ailleurs) Faites à votre guise… H2 : C’est que je ne me souviens pas de vous ! PF : Tu aurais pu m’oublier, moi ? Non, même mon visage, tu le connais... sans le voir ni l’effleurer ! Quel naïf tu fais… Tu ne veux plus de moi ? H2 : Pourquoi faire ? Pourquoi t'oublier, pour quoi…
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PF : Il y en a qui rêvent de m’oublier… Pour voir quelle question ! H2 : Tu n'as qu'à partir, je te laisserai, va ! PF : On ne se débarrasse pas de moi comme ça ! Et si je de restais plantée là ? H2 : C’est pour cela que nous partons… Nous partons ? Je ne sais même plus si nous rentrons… ou si nous nous en allons.
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PF : Je ne sais pas... Quelle heure penses-tu qu'il soit ? (Elle ferme les yeux pour l’écouter.)
H2 attentif : C’est comme quand… quand papa va bientôt retourner travailler pour les machines qui lui font peur.
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PF (détails habillant l’Oncle –cf. costumes–) : Tout à fait ! Il met son gros blouson marron, serre ses chaussures… Il ajuste sa casquette en l’embrassant… Elle est toute… des images qui lui restent de… ça… Elle a la peur qu’il… H2 : Elle dépose un sandwich au fond de sa poche… il voit ces traces de boue… PF : Et les fleures sur le papier peint. Pour une fois en avance pour… H2 : En avance ? Les cours ! Maman j’y vais… mon sac… je suis en retard…
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PF (place de la mère) : Calme toi ! Voilà, du calme, regardes-moi… ici… là… bien.
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H2 : Tu vas faire le voyage avec moi ? Il est long, tu sais mais… mais… L’oncle sera content de te voir ! J’espère qu’on arrive bientôt. PF : En tout cas je ne partirai pas sans toi… Et arrête : je ne suis pas ta mère !
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H2 : Ils savent que tu es là ? Qui sont-ils pour que je sois là avec toi ? Qu’as-tu fais ? Pourquoi ce voyage… PF le coupe : Tu n’as pas à le savoir… Tu m'as invitée à monter ici, à t'accompagner en quelques sortes. Et, même si tu leur disais, ils ne t'écouteraient pas. Ils ont peur… Oh regarde, le cloché, la tour… Nous arrivons à Veugle ! (Regarde par la fenêtre.)
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H2 : À cette époque-là, je lui disais "tu" (« tu » es dit avec PF). Elle était ma petite sœur avant de faire partie de moi. Pause. Immobile le train ouvrit ses portes... PF : 2 minutes d’arrêt en bordure du quai attention à la fermeture des portes !
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H2 : J'ai entendu ce même frottement de tôle rouillée qu'au départ, qu’à l’arrivée. Elle m'avait laissé des cendres… (Elle lui donne une pelote de laine tirée de sa poche puis s’écarte.) Rentrer chez soi. Au pied d’un chêne en feu aux racines baignées d’encre ou de mots volant en fumée… si loin déjà. PF : Prends ça et, quand tu voudras te souvenir de moi, serres-la très fort contre ton cœur. (H2 sort une pelote de laine de sa poche.) H2 : C’est doux !
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PF : Oh ça vient de chez nous… Je te laisse, on m'atend. H2, joueur, serre la pelote contre lui puis la tend vers PF en essayant de la trouver pour la toucher… J’ai plus le temps Lui arrive… [« Lui » fait référence à « H1 » omniprésent et est accompagné d’une mimique quand il est nommé (H1 a ce toc inconscient)]
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H2 touche PF avec la pelote. Diminution progressive de la lumière : Je suis rentré ! Il y a de la lumière ici, ma chambre est grande (parle moins fort) tout le monde dort… PF en s’éloignant : Il n’y a plus que toi ici (à l’écart elle se rapproche doucement de H2 alors que la lumière revient et que H2 cherche autour de lui). L’oncle n’est pas encore là… Mais n’es pas magnifique ? Ça ne te rappelle rien ? On est déjà venu ici… H2 : Je ne sais pas… de quoi parles-tu ?
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PF : Quels sont ces couleurs qui t’entourent ? Et ce souffle, cette… H2 : Je… PF : Tout seul… enfin te voilà ! Pause, H2 ne parle pas. Où allons-nous ? H2 : Nous… PF : Ne soit pas si timide avec moi… Tu trouve ça orangé, pourpre, corail ?
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H2 : Non ! PF : C’est beau ? H2 : Oui ! PF : Qu’y a-t-il ? H2 : Du calme…
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PF : Où ? H2 : Loin de tout ! PF : Tu aimes cet… H2 : Oui… PF : Et cette Primalodérodonna ?
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H2 : Oui ! PF : Tu mens ! Tu n’en a jamais vu ! H2 : C’est un mélange de Primanelade du Granthé méridionale et d’une Dronna des terres Thélriènes… PF : Tu m’as manqué, c’est si silencieux ici, si vide sans toi.
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H2 est tout essoufflé et s’assoit puis se recroqueville en boule, il est dans le contact avec lui-même, avec son corps… PF se rapproche de lui, elle le rassure puis elle place son dos contre le sien (comme chacun d’un côté d’une porte fermée ils ne se touchent pas).
H2 tâtonnant : Ne… hé ! Toi, reste, je suis derrière la porte ! PF : Nous attendons l’oncle, montons la garde ! Tout va bien de ton côté ? 125
H2 regarde derrière lui, colle son oreille contre celle de PF : Il… Tu l’entends, il ronfle ! PF : Quand pourrons nous la franchir, entrer ? De ce côté tout est calme… Tu… c’est vrai qu’il ronfle ! Tu es là ? H2 : Il est assis dans son fauteuil en cuir rembourré. Il ne le quitte presque plus. PF : Pourquoi donc ? Il n’aime plus le soleil ?
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H2 : En fait il est fatigué ou peut-être… C’est qu’il n’en a plus besoin, plus envie. PF : Tout autour un cercle aux fées… des cendres ici… tout autour de lui ? H2 : Il… Il est seul, abrité des lueurs… des leurres… PF : Emmitouflé dans sa robe de nuit… loin des leurres. H2 : Oui… Tout autour, une robe de suie et des étoiles à dessiner…
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PF + (avec) H2 : À destiner… À deviner… PF : Tu vois que tu te souviens de toute cette… PF se lève, fait quelques pas, attentive à quelque chose de l’extérieur (coulisses). H2 : C’est eux ? Eux ils ne m’ont pas quitté, je m’en souviens…. (Ils se dirigent chacun à un bout de la scène, vérifier si quelqu’un vient –en symétrie–.)
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PF : Ils ont condamné portes et caveaux… pour eux il n’existe rien au-dedans… Lui a décrété, ils ont entendu puis suivi la dance… Tout le monde s’est déshabité, dés-intimé, appelle ça comme tu veux ! Il n’y aurait plus de secret, ils sont partis. On dirait des abris avec leurs fenêtres, leurs portes barricadées de l’extérieur… pas du « vide ». -Cf. plus bas, ordre d’enfermement partie 4)-
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PF et H2 : Sans moi tu n’es rien à leurs yeux… PF : L’Oncle a raison… tu n’es pas comme eux. H2 : Il devait être bon quand je l’ai connu… (Réfléchi un instant) on n’attend pas l’inconnu avec cette envie tenace qui me tient ici, dans mon oubli, tâtonnant.
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PF : Tu es homme de Veugle… s’il ya quelqu’un qui va se souvenir et donner un son à sa vie c’est bien toi ! Ce pauvre oncle… Et pourtant ce n’était pas un cadeau ! Tu ne le reconnaitrais pas. -- cf. PARTIE 4, l’oncle infect) --. H2 : Je ne sais pas si je pourrai me réinventer demain… PF : Tu lâcheras ma main pour voir de tes propres ailes… Allé viens nous avons bien assez attendu, rentrons !
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H2 : Je t’aime ! Je t’aime ! Je t’aime ! PF en s’éloignant quand il l’appelle : Moi aussi… H2 la cherche. Elle tente de s’en éloigner puis, après un long silence : Contente toi de cette Primalédoré… ça ira. H2 : Et comment tout cela finira-t-il ? PF : C’est à toi de voir ! Je sais juste que tout commença ainsi, dans ce wagon.
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H2 : Nous allons… PF : Aveugles, plus que jamais… Elle observe H2 absorbé, pensif… tu retomberas sur terre ! Tu me semble si fou, dans ton monde… H2 hésitant : Je sais…
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PF (H2 l’accompagne) : La guerre éclate à Bangkok… au 7 de la rue de Batheft, à Prague, une oie se maquille… la vie continue. Le train en partance marque un arrêt ou boissons fraîches vous sont agréable bar vous souhaite un joyeux parmi nous 2 minutes d’arrêt bordure du voyage s’il vous plait…
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PF sort et trois H0 (dont 4) rentrent sur scène. H1 retire une pelote de la poche de 4 puis sort. 4 est un temps déboussolé, apeuré ; H1 rentre et l’habille comme les autres H0 puis il observe H2.
H2 : Je finissais ma phrase en serrant ce bout de laine, cette pelote, comme si s’était ma vie… des odeurs de départs. Comme si tout était là, au creux de ma main… à la peau de ma paume posée. Les gens portaient des chapeaux aux formes. Ils étaient dans leurs villes affublés de cette joie de se reconnaître ainsi les uns les autres. Autres formes cousues sur leurs têtes. Comment m’accueilleraient-ils, moi, sans tête couverte ? (Il observe les H0 un moment) Je ne suis personne. Tous les matins Lui parle et réveille ces têtes perdues dans les étoiles qu’ils ne regardent jamais… Alors que moi je ne les oublie pas ces mortes… (H1 sort. Pause durant laquelle les H0 s’assoient, dos au public, près d’un écran blanc qui descend à leur niveau). Ils l’écoutent… (H1 est à l’écran.) Lui est écouté, comme un de ses contes qui nous inspire, qui nous guide même. Et tout les matins ils écoutent leur histoire, ils s’inspectent pour savoir, pour s’instruire. Ils s’informent, ils s’uni-forment d’un haut de forme, ils se déforment, se réforment… À Veugle je prenais le temps d’inscrire au grand chêne quelques signes sans noms ni hypothèse, sans soucis ni avis… Elle… elle était là, c’est sûr ! Avec moi, perdu dans mes calcules sans résultats, dans mes constructions sans fondations… loin, assez loin (avec les H0 dans les coulisses) : « nulle part ». H2 : Le soleil changeait aussi souvent de robe que les pierres changent de souvenirs. Un jour, alors que je dormais, elle est revenue. Elle n’était presque plus… Comme morte ? Je ne veux pas leur ressembler ! C’est ça que j’ai dû lui dire. Eux ils ont répondu : (avec les H0) Rendors toi si on ne te plait pas ! (L’écran s’éteint -H1 disparait-. H2 se couche. Les H0 lisent debout, peuvent sortir/rentrer sur scène, sans bruit, identiques, imperturbables. 4 réaménage les chaises en une seule ligne/rangée comme sur un quai, face aux railles.)
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PREMIÈRE PARTIE 200
L’écran s’allume, présence de H1 même si non présent, H2 se lève, apeuré et reste debout tourné vers les coulisses... Dialogue entre les deux H0 : numéro "1" et "2". 4 s’est assis à l’écart, absorbé dans sa lecture (absent). — Cf. Ce passage sur le quai est vu différemment par H2 en PARTIE 5 où il en raconte un avant et un après : mise en situation, autre temporalité. Des lumières dans les mêmes tons sont bienvenues. —
1 : Tu viens, on s’assoit. Il y a de la place, là, un peu plus loin. 2 : Attend, on ne se met pas trop loin non plus… 205
1 lui tendant un journal : Tiens ! 2 : Merci j’allais l’oublier. Comme que donc, dit donc que je suis absent ! (L’écran s’éteint.)
1 : Il a l’air bien triste, celui-là ! Tu ne trouves pas ? (H2)
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2 : Où ? L’autre, là ? Assis à sa place (parle de 4) ? D’ailleurs lis puis plutôt, on n’aura peut-être pas le temps sur le trajet ! 1 : Non… là, le grand, debout, derrière la ligne (H2). Il regarde l’heure… 2 : Bien oui, sur le quai d’une gare… 1 : Attends ! Tu crois qu’il nous a vus ? 2 : Mais…
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1 : Il nous a vus ? 2 : Je pense que… Lui il le voit alors lui il peut nous voir… C’est dans l’ordre de ces choses ! Arrête un peu : On (Lui) va nous entendre, calme-toi tu veux ?!
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1 : Il est louche ! Il n’arrête pas de regarder autour de lui… Et puis, il tient quelque chose au niveau de son ventre. Avoue que c’est bizarre de se tenir comme ça, face à un public, sur un quai ! 2 : Tu as raison, il est même très étrange vêtu ainsi ! Lis, on ne devrait pas s’en occuper ! (Lis un titre) Les Plumés prennent leurs ailes ! Nouvelle entente, 85… 1 parlant moins fort : Il a encore reluqué l’horloge… Je ne le sens pas, ce type je ne le sens pas !
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2 : Tu veux appeler la sécurité ? H1 apparait à l’écran. Le train, il arrive dans deux minutes. 1 : Il fait un pas en avant ! 2 : Pas la peine de me marcher sur les pieds… 1 : Il lui reste une minute… Regarde comme il se tient près du bord.
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2 : Tu penses à quoi ? Tu devrais sortir plus souvent, au moins t’informer des… 1 : Je suis bien mieux chez moi à regarder et écouter… J’aime pas sortir ! Lui nous parle, on à un tour d’hori… Il a encore regardé l’heure et dans le tunnel ! 2 : Il est anxieux ou en retard ! C’est vrai que c’est étrange… 1 : Il va sauter…
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2 : Un suicide ? Les trains s’arrêtent avant ! T’imagines pas sinon : on n’arriverait jamais à l’heure ! 1 : Il a une bombe !
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H2 parle en même temps que ce qui suit : Les chaises sont déplacées dans l’agitation par les H0 puis d’autres (nommés uniquement « H00 » pour partager les H0 en 2 groupes), venus des coulisses s’assoient, le calme revient quand H1 rentre sur scène. Ils se mettent à lire leurs journaux… (Extinction des lumières le temps que le public soit calme, attentif : variable). H1 va et vient.
Voix off (H2) : Même sous la torture je parlerai… Qu’on comprenne ce qui s’est passé ! C’est ce que j’aurais dû faire dès mes premiers pas ici bas… crier. 245
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H1 parle à H2 qui est pensif : Ceux qui sont debout se sont rassis (H0, assis, se relèvent puis se rassoient…) Et tout ce bruit a déjà agité quelques branches sur les cimes, lointaines comme elles sont ! De temps d'aujourd'hui on n'a pas vu d'entendre ça. Il y a eu certains rêveurs, des clowns en pate, des analphabètes, des étourdis, étouffés, neutralisés par le Média (Futur « HD » qui peut être interprété par un H00) : essoufflés… (Il éclate de rire puis tourne autour de H2, l’ausculte puis donne une leçon au public. Il est à la fois excité et fier.) L'Homme est assis devant moi, aveugle. Il n'a ni lecture ni pensée avec lui. Bonne cachète, ingénieux silences… Il n'a rien, et c'est bien triste de le voir surgir dans le silence en cette fin de journée. Il n'est pas si jeune que ça. Il a pris sa tête entre ses mains. Il n'a plus que sa tête à porter vu qu'il n'a rien apporté ! Il y a le « Liberta » et le « CityParici » qui viennent de paraître ! Il n'a rien de tout cela. —Cf. PARTIE 5 H1 parle des rêveurs disparus puis, dans ce qui suit de données précises connues de H0—
(Dit avec les H0/H00 et depuis les coulisses et/ou sur scène) On se va toujours, portant 260
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la lecture sous le bras... (Feuillette un journal) pour voir… je dirais... une guerre… une famine… quelques titres et mots pour instruire la journée. Par exemple ce matin, (Les H0 sont au courant de ces informations. H2 dicte et écrit selon qu’il est sur scène ou à l’écran) on compte 56 arrestations, 2 interpellations, 3 délits non traités. Il y a eut 19 inaugurations. On compte 68 points de naissance et donc, comme je vous l’expliquais tout à l’heure, chose toujours inexpliquée : 1 décès. Quelques offres d’avenir, 53 abandons dont 3 graves. 69 directives en cours d'abrogation... Il loupe quelque chose ! Ses yeux sont tout mouillés ! Il ne pleut pas au dehors. Tout est clair dehors. (Un arrêt en station : nom du lieu, de la gare, annoncé par H1. PF rentre, se met à son aise, sans se soucier de H1 sur scène et à l’écran. H0/H00 rentrent et sortent.) Trois hommes vont entrer. Ils vont s’assoir comme le
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font les gens qui vont pour être assises (les H00/H2 s’assoient). Ils ouvrent yeux page une comme le font tous les gens qui ouvrent un journal page une. Il est assis, lui aussi. On ouvre son journal ! Merci. Tout va comme tout va, ils vont ! Ils sont tous tombés sur la fameuse demande d'emplois qui va nourrir l'espoir du soir. Ils ont tout le temps qu'ils veulent… Nous le trouverons. H1 sort.
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H0/H00/PF : Peut-être aura-t-il disparu ? (L’écran s’éteint PF se met face à H2, H0/H00 sortent pour rentrer avec des habits qu’ils font essayer à PF imperturbable.)
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H2 et PF (dit ensemble) : Tu vas disparaitre. Je me nettoie le visage… Ça fait depuis ce matin, depuis tout à l’heure. J’ai mis une autre chemise qu’on ne me reconnaisse pas. Une belle chemise. J’ai regardé le miroir et celui qui s’y trouvait m’a surement fixé, lui aussi… dans les yeux peut-être ? Je me suis assis, sans l’oublier… ce temps… s’est il arrêté, dans cette bulle de savon à la vanille ? Qu’at-elle vu, elle qui me regarde, qui m’observe ? Suis-je beau ? Suis-je élégant au moins ? Elle a tourné le regard… c’est ça ? Elle a baissé les yeux pour les reposer sur ses genoux ? Elle s’est nettoyé le visage… sans se poser sur mon nez, ma joue, mon oreille… en s’oubliant d’un coin d’œil. Le soleil se reflète sur l’écran et toute sa chaleur pénétrante emplie mon corps comme il le fait des fois avec les caves, les chaussées, les entrepôts… par cette fenêtre perchée qui ne s’attend plus à être traversée. (Les H0, rentrés, s’assoient, les regardent.) Les larmes pour nettoyer le visage et que le soleil entre, s’il peut, s’il n’a pas trop peur de moi… Changer les choses, être soi-même un/une autre. Se regarder en face/farce… choisir. Je me serais noyé pour changer de peau ça n’aurait rien changé… J’ai été lâche… si tu savais. Regarde, ils s’agitent déjà ! Je te laisse cette fois. -
Cf.
Recherche
de
H2
par
H1
ainsi
que
cette
mascarade
sont
présentent
en
PARTIE
4–.
H1 (voix off) les H0/H00 rentrent PF sort : Il est parmi nous. Il s’est assis comme font toutes les personnes en s’asseyant… Euh… Il respire… Il a les yeux ouverts… Comme nous… Mais il n’a de lecture ni d’idée. Il transite. Il est d’ailleurs, vêtu d’ailleurs, pensant d’ailleurs. Si vous le rencontrez merci de nous le préserver. Excusez le pour ce désagrément. Tous se tournent vers H2, assith, et, dès qu’il bouge, font mine de ne pas l’avoir vu. (H1 reprend en parlant de H2 depuis l’écran) : Il... (H1 marque une pause et annonce le nom d’une gare imaginaire : des H0 sortent/rentrent transitent.) Il ne bouge pas. Il n'a pas de journal. Le « CoMédian : Un œil sur le
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monde ! » en kiosque ce matin… Ils sont seuls. H1 annonce le terminus : tout le monde sort sauf H2 et un H0 -dans le rôle de « Machin » cf. partie suivante-.
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DEUXIÈME PARTIE Machin : Les voyageurs en partance pour Uruk-mère suivent le protocole (Suite 310
rapide de chiffres –séparés par les points sans changement d’intonation–.)
1.1.3,6.3,3.33.3.3.3.3,3.3.3.12.3.3.3,3,3.3.33.3.3.12.3.3.3,3.3.3,3.3.3.12.3.3.3,3… H2 : J’ai peur de m’être mal fait comprendre… Elle est partie… partie… Il y a quoi deux, trois, cinq jours ? Je ne sais plus… Je me disais que comme on ne se connait pas vous auriez peut-être une idée ? Vous me semblez serviable ! 315
Machin : Une double portion avec… H2 : Les gens n’ont pas d’idée c’est pour ça que… D’abord qui êtes vous ? Machin : La machine à frites.
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H2 : Vous êtes nombreuses en ce moment ? J’aime bien vous voir : la grande famille… C’est bien à vous que j’ai demandé mon chemin là, au coin ? Si, là juste en bas… vous partez en voyage ? Si c’est le cas hors de question que je te retarde ! Machin : Les menus maxi 1 et maxi 3 sont en réduction. H2 : Vous avez… je veux dire tu…Tu as appris ça où ? Machin : La PatateCorporation version 5.2.2.3.2.2.2.3.3.6.6.3.33.3.33.3.3.3.33… H2 : Bien… Ça à l’air marrant en tout cas.
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Machin : Trois Patatoïdes pour une portion simple… 3 pour 1 ! H2 : Et vous avez pensé à faire autre chose. Je me sens si seul… J’ai envie de… Machin : Clisodium, Soufrure de sulfate ardissium d’oubliliasécompordicé d’amidon calbouditien primaire soulsifié en 22,5 Milililitre de clispodien fondu ! H2 : Non… j’y ai pensé aussi mais il y a tant de choses à voir dans le monde ! Je…
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Machin (le coupant) : Je ne pense pas, j’obéis : commandez et vous aurez ce que vous voulez ! Un sourire vermeil sur une glace à la vanille, des… H2 : Bon conseil ! Mon vieux mais vous avez raison ! Du plaisir, des parfums ! Machin : Votre commande est prête si vous voulez.
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H2 : Tu à toujours le mot pour dire ! Dommage qu’eux ne te soient reconnaissant ! Je viens juste d’arriver ici, je suis si étrange ! Tu t’en sors toi ? Machin : Veuillez renifler votre carte. Bon appétit ne rend pas la journéemonnaie-bonne-faire-à-point. (En sortant) Et, entre nous, ils te disent mort... pour ce que ça change ! H2 alors que PF rentre : Laisse-moi un peu parmi eux. J’ai le droit de voir…
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PF : Comme tu veux mais ne tarde pas trop alors, c’est plus prudent… H2 : Laisse-moi ! J’en ai assez, va-t-en ! Ils m’observent, eux ils ne partent pas ! PF sort. Depuis les coulisses, ou dans le public H0 annoncent à la criée des titres de journaux dont « CityParici », « Liberta »… puis ils rentrent sur scène, vont et viennent. H2 est au milieu d’eux, assis, et défaisant la pelote que lui avait donnée PF en à la sortie
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du train dit : Je ne sais pas ce qui m'arrive... Je me suis réveillé et je ne me rap-
pelle de… de si peu de choses en fait. Si seulement je pouvais être sûr d’avoir oublié quelque chose... Ah si... quand même, Je me souviens que c'était bien. Elle m’a laissé… ça… je l’aime (il sert la pelote contre lui, les H0 se calment, se mettent à son niveau). 350
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Des passages où deux textes se mélangent (entre H0 et H00), doivent être pensés ainsi : un groupe vient compléter l’autre, le déformer, lui et son propos… Les souvenirs ouverts vont disparaître et s’unifier en empêchant toute réinterprétation (H1 y veille).
H00/H0 : Et si dehors j’avais oublié un trombone ? Si… des arbres ? Je cours ! Le ciel est si… adorable sourire au vent… Je sens tout mon souffle tout mon corps, l’herbe sous mes pieds… Je crie ! Je chute… Le vent crépite par l'interrupteur. Les grandes avenues se vident avec le soir qui monte. Un parfum d'été qui se rappelle de sa fin s’empare de son épaule. Des odeurs d'herbes, d'un chant âpre reposés à l'odeur/oreille, d'une chanson qui peut entendre/attendre. Deux grands bras de sourires flottant dans cette cafeteria désertée. Et... Il n'y a rien... Tout est propre. Le vent siffle et joue dans ce sommeil qui se veut d'un hiver d'hier. Juste comme ça... Retour total de la lumière, coupure. Les H0/H00 se remettent à lire en marchant en allant et venant.
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H1 par l’écran (avec les H0/H00) : Les nouvelles donnes ont fait de la banque Nambruss une banque du présent d’avenir : 60% de la population aurait récemment pu répondre positivement à cette affirmation... (Pause, il appuie pour annoncer la nouvelle station : on se lève, sort, rentre.) Il fait 64°4F en cabine et 30°C en extérieur. H2 à mi-voix comme s’il oubliait : Je me suis levé et j'ai... j'ai... H1 coupe H2, l’empêche d’avancer, de finir sa phrase, de penser.
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H1 : Un homme se serait évadé cette nuit de sa chambre. Il est comme vous. Si vous le trouvez, merci de me le signaler au plus vite. Il serait assis et habillé. Il n’a pas de journal avec lui et voyage seul. Les H0/H00 s’observent discrètement, craintifs. L’écran (présence de H1) s’éteint : agitation des H0/H00. H1 rentre sur scène, discret.
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H0 et H00 + H1 ce qui les divise, les énerve, ils parlent vite : Le vent crépite dans l’instant. Il n'y a personne dehors. Le parfum humide d'un été qui rappelle sa fin. Le silence lancine et tout se vide. Marcel rentre et Lui l'entend / l’attend. Le noir cri du ciel ; il pleut ! Et il n'y a rien... absolument rien. Le vent siffle et joue, s’esclaffe dans ce sommeil outragé. C'est tout. Il est entré et par l'interphone chuchota : Silence, rien ici : que le son d'un acte qui oublie déjà sa fin. Les H0/H00/H1 sortent.
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H2 : Je suis retourné sous le grand chêne pour y enterrer ce que Lui ne comprendrait pas… pour garder à la mémoire de quoi se souvenir : quand nous aurons oublié… je n’ai pas fait de carte à boussole.
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PF rentre et dépose une dizaine de pelotes de laine à ses pieds (elle les sort de sa poche : son costume) et les H0/H00 se jettent dessus comme affamés.
H2 : Ah te revoilà. Comment c’est passée ta journée ?
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PF : Je… je laisse tomber, c’est épuisant de tout porter… et puis… Elles ne m’appartiennent plus (elle montre les pelotes présentes dans sa poche) Et puis vois comme ils sont affamés ! Ils n’en ont pas eu depuis longtemps… Je suis fatiguée de me battre… Je pensais que l’oncle rentrerait et puis qu’avec toi j’irais de l’avant… Je fanfaronne, je m’essouffle, je hurle, je pleure, j’espère… et je finis par me demander pour quoi : rien ne vient, rien n’advient. H0/H00 se dispersent sur la scène avec leurs pelotes.
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H2 : Ça ne te suffit plus ? Je ne t’ai reconnue qu’il ya peu et j’ai l’impression que le temps a pris une pause… que je n’ai au fond jamais quitté Veugle. Moi aussi j’avance à tâtons (il se déplace, les H0/H00 le gênent, font obstacle, immobiles, H2 en évite certains), je me cogne sur les coins de tables, me fait bousculer par les portes mentaux ; une fois j’en ai frappé un ! Tu me guides, reste ! PF : Ecoute, ils vont tout brûler, tout ça… Et je les regarde s’agiter, comme tu le fais quand tu discutes avec la machine à frites. Ça me change, tout change… Il y a juste que ça ne me ressemble pas de m’en préoccuper. H0/H00 laissent H2 airer. H2 : Mais c’est ça… tout ça, toute cette agitation, ces débiles chroniques qui se bousculent. (Silence) Toi aussi alors tu n’en peux plus ? Que nous est-il arrivé ? C’est passé si vite et mal, ça reste coincé là, dans la grrra… la gorge.
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PF : Oui, tel un retour de vacances. Le temps ne s’est pas arrêté, regardes-les ! H0/H00 s’adressent à H2 : Vous vous êtes peut-être trompé de canaris. Vous auriez dû dire que c'était le plus beau jour de votre vie jusque là. Vous oubliez toujours l'essentiel et mes biscuits ! (Ils lui tendent des « MédiaCaments » qu’il ne prend pas.) Vous pourriez raconter, continuer... préciser... sans tout dévoiler... mais dites-le maintenant... Ce temps qui vous connaît n’attend pas. H2/PF : Et je n'ai rien dis à cette merveille/de cette réalité qui me... (Réflexion, ils se regardent, court silence.) Que demain/hier n’existe plus.
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H00/H0 +H1 (la Co-Média, grande éloquence que les H0/H00 suivent affolés) : Bienvenue parmi nous… Un oubli magnifique, des absences formidables ! La Grande CoMédia vous salut, splendides portes fermées, belles craintes, belles cages, heureuses fausses et cachots ! Nous allons murer tout ça… Et puis pourquoi ne pas choisir la couleur tant que vous y êtes ? Laissez-nous/vous faire ! PF les bousculant : Laissez-le ! Vous ne connaissez rien… de lui… du reste ! H0/H00 +H1 : Un rire dans le silence, un sourire, un œil qui me cherche, des
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larmes/lames… je m’écoule… léger, au sol vert. Mon cœur sur l’herbe… un œil qui me cherche, mon cœur qui me traverse, un rire qui m’éveil. Je suis tout présent… Le souffle cour, je regarde… j’échappe, j’ai le cœur qui bat, la tête ici. Un silence puis un son, un mot, un œil qui me cherche, un sourire… J’ai peur ! Ils sortent. H2 : Peut-être que ton seul combat est de vivre… Je ne veux pas paraitre condescendant, ni te juger : vie à ton idée, soit comme bon te semble… avec tout ce bordel qu’ils veulent brûler ! Si ce que tu dis est vrai je te suis ! (Long silence. H2 et PF s’assoient à distance, ils se font dos…) Je ne te comprends pas toujours, le monde est comme ça, autre, terriblement différent, parfois déstabilisant… (PF vient le couper : elle le sert dans ses bras, dos au public.) Reste, que je ne sois pas rentré sans raison… PF (toute seule) : La guerre éclate à Bangkok… au 7 de la rue de Batheft, à Prague, une oie se maquille… Deux serviteurs ont prêté allégeance à la reine cuillère des serviettes pliées dessert un 17/20 à toute l’administration des choux à la crème qui décernent un 15/20 à tous les fêtards aux cernes protubérantes… La guerre entre les oies et leurs gaveurs de Prague prend fin dans un coincement d’aile et quelques plumes en moins… Quelques nains de jardins aspirent devant chez eux à des vacances à la plage et conformément à la législation qui interdit d’élever la voix publique dans les jardins anglais aux pelouses en polyuréthane revenue « à la mode » dans la confection d’espaces verts automatisés… Je t’ai… H1 criant de l’extérieur/depuis l’écran : Sortez ! PF s’enfuit et H2 s’évanouit, les H0/H00 rentrés le retiennent, l’assoient en finissant d’aménager le décor... PF rentre et lui met une pelote de laine dans la poche en lui adressant un adieu. (Tout cela est vu du public.)
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TROISIÈME PARTIE Les H0/H00 installent un décor d'intérieur : une chaise, un tabouret, une table basse, un coffre à alcool (décors plus rempli d’objets)...
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H0/H00 (discrets) Il a pris un café trop noir... Bisou, mon gros nous nous nousnounours. PF revient sur scène, apporte un verre d’eau et des MédiaCalements. Elle s’est changée : elle ne garde de son costume que la robe rouge qu’elle avait apparente sous son costume (autre perception de PF : « PF2 »). Elle fait des pelotes de couleur et tire le fil de la pelote de H2 restée dans sa poche. Elle s’assoit devant lui avant son réveil. Un H0 embrasse H2 sur la joue, ce qui le réveille en sursaut.
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H2 ouvre ses yeux fermés jusque là : Il s’est passé que… c’était beau… PF2 : Et c'est tout ça qui t'a rêveillé ? H2 qui n’est plus aveugle : Aurais-je veillé ? Il ya là-bas un soleil qui ne veut de mal à personne… PF2 : Comment le soleil pourrait-il vouloir du mal aux gens.
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H2 : Si j’y étais rentré me protéger… Il prend des MédiaCaments. PF2 avec H2 : Mais il n’y a rien dans la demeure… reste tranquille ! Tu me raconte toujours tes rêves au réveil… Avec le temps que tu passe à dormir c’est une seconde vie ! Et puis d’abord comment es-tu rentré ? Tu sais bien : c’est fermé ! (Elle va vérifier dans les coulisses si les portes sont verrouillées.) Ça va…
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H2 : Je… tu y étais toi aussi. Allé, je sais que c’était toi ! J’ai fixé le soleil dans tes yeux et puis plus rien, du rouge, de la lumière puis… je suis là, à l’inter… PF2 : Ma main sur ton épaule ? Tu ne te souviens plus où nous en sommes ? Allons bon ! Arrête tes MédiaCalements si ça te met dans ces états !
H2 : Tu es sortie aujourd’hui ? Il fait beau sur les cimes. Je peux te tutoyer ? 475
PF2 : C’est que…
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H2 : Tu crois qu’ils vont nous trouver. Ils se rappellent de nous ? PF remet son costume sur scène (fait parti du décor/dans une armoire). L’oncle va-t-il s’en sortir ? Hein ? S’il y a une chose dont je me souviens c’est qu’il avait promis que nous retournerions au chêne, avec lui… Ça te dit quelque chose le… le chêne ? À son retour… Et oh, y a quelqu’un ? Tu le cache où dis ? Il est… PF : Il est au front, à la porte de la Grande Co-Média. Il n’a jamais été aussi seul… à se sentir battre le cœur. Quand t’as disparu il s’est engagé pour savoir. Avec ton départ et les nouvelles du dehors qui son filtrées on… Mais tu… Tu pleur ?
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H2 : De l'eau, restée longtemps dans mes yeux a décidé de voir dehors, ailleurs, en espérant... peut-être que c'est cela...
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PF : C’est moi qui fais couler tes yeux… Tu n’es plus à Veugle… vois ce qui t’a toujours été refusé, tout ce que le soleil t’a laissé de liberté… imaginer les choses à ton image (elle prend les mains de H2 et les pose sur son visage)… oublier, te déguiser… tu es de retour. La lumière va en diminuant. 490
H2 : Ça n’a pas changé alors ? J’imaginais tout cela en plus grand ! PF : Si, lui il a changé… ce regard et celui là, et l’autre ou celui-ci ! (Parlant des objets l’environnant.) Ils t’observent, tous, tournés vers toi. Tout le monde te dévisage, tu le sens qui te respire et eux qui se répondent en ta présence… H2 (dans l’obscurité) : C’est vrai ça n’a pas changé. Tu…
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PF : Ces larmes… il va ; il va rentrer, pousser la porte. Quand tu as décidé de partir il... Tu vas les essuyer et voir clair pour de bon ? H2 : Il faut choisir. Alors qu’elle va pour le serrer dans ses bras : retour immédiat d'une lumière très forte... Ils restent serrés l’un contre l’autre, les H0/H00 investissent l’espace.
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H1 affolé depuis l’écran -cf. Partie 1- (avec les H0/H00) : Trois nouveaux complexes et deux découvertes sont présentés nouvellement en page 8 et 12, dans leurs rubriques respectives. On note également une nette amélioration des censeurs et des CoMédiateurs, des spectateurs… (H0/H00 reprennent leurs journaux, terrifiés, et lisent à voix haute les prévisions météorologiques H1 les accompagne) 60 °F pour 35 °C, temps orageux, prévision de tempête ascendante par nord-nord-est-sud-ouest… Les conseils sont : rester calfeutré chez soi… n’adresser la parole à personne, pas même à ses voisins… Consolider portes et fenêtres à l’aide n’importe quoi (H1 sort. Les H0/H00 poursuivent) Cyclone : vent agité à très agité, à très très agité en quart nord-nord-sud-sud. Il est également conseillé de dormir jusqu’à nouvel ordre ! (H2 sert la pelote, lumière moins forte, tous se rapprochent de lui.) H0 et H00 : Je dois retourner au chêne déterrer les trésors que j’ai caché… Me rappeler du goût de l’oubli, de la patience de l’absence et retrouver le plaisir de parler des langues mortes… (Ils sortent sauf 4 absorbé dans sa lecture.)
PF : J’oublie parfois… (La lumière revient doucement jusqu’à la fin de sa réplique. Ils reprennent leur conversation). Quand je dors, je laisse toutes mes craintes, délivrée au-delà des rives… eaux des rives, sans barrages... À Veugle, libre. H2 : Je ne sais pas ce qui m’attend, j’ai tout laissé quand ils m’ont trouvé mais je vais de l’avant. Je ne sais plus ce qui m’a poussé dans ce train, au départ… et toi tu as…
4 : Aux dernières nouvelles un complexe hôtelier serait implanté dans les basfonds de la ville. Toute rébellion s’est dissipée… 520
H2 : Mais taisez vous ! Allez sortez, oust ! PF : Ils pensent que l’oncle est mort… H2 : Le serait-il ? Il est si loin qu’on ne le voit plus… PF : Il est à l’autre bout de Veugle, aux confluents de la Trizda et du Ritzianéta…
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H2 : Il se penche pour voir si un message, de nous, ne glisse entre les flots… 525
PF : Il va bien hein… Mais ils… H2 : Qui ? Qui sont-ils à la fin… ils vont, ils viennent, ils vivent dans un monde de papier… Ils sont désillusionnés, ils ont peur de la magie : dis moi !
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PF : Reste ici le patron m’attend… Ils iront brûler ces terres à Veugle, éclairer cages et puits secrets ! Dénicher savoirs et entourloupes, tout voir… pour voir… pouvoir. Je n’en ai pas pour longtemps, juste… reste ici, je reviens. PF sort en même temps que rentre HD vêtu d’une cape réversible blanche et noir. H2 ferme les yeux et ne l’a pas vu entrer : Tu me manques. – Cf. H2 sans PF avec Machin / 0H partie 4 ou encore sa méfiance envers PF dans le PROLOGUE –.
HD après un court silence : Déjà, je viens de faire mon entré ! 535
H2 : Qui êtes-vous ? Comment êtes vous rentré ? HD s’allumant une cigarette : Je peux m’assoir ? H2 : Non ! HD : Vous n’avez pas à vous en faire… Elle va vous laisser la retrouver votre mémoire elle je ne sais… Vous l’attendez depuis longtemps ?
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H2 : Qu’est-ce que vous y connaissez ? HD : Vous attendez ici, j’en déduis que, jeune que vous… H2 : Elle… Il ne me manquait plus grand-chose pour me souvenir, elle fait exprès ? Elle vient, elle me dit quelques mots puis se sauve… HD : Ah ! Et elle s’en est allée, je vois ! Vous êtes seul… avec moi bien sûr.
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H2 : Je… Je ne suis même pas sûr de la reconnaître. Elle vous a dis quelque chose ? HD : Elle est partie il y a longtemps ? Une clope ? Non, vous ne fumez pas, c’est juste ! Moi l’amour ça me fait fumer ! Attendez un instant. (Il met en
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place les quelques éléments de décor qu’il apporte dans une mâle. Il a un calepin, il note sans arrêt.) -Cf. PARTIE 4 H1 changeant le décor d’un H0 (4)-.
H2 : Et tout ça… Ça a toujours été là ? HD : Cette chaise je viens de l’amener… elle est née avant votre arrivée bien sûr !
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H2 : Avant c’était moi qui… Elle ne serait pas entrée sans ma permission… en général je l’oubliais ! Tout cela était plus… cachotier, prudent, secret, compliqué… H0/H00 rentrent.
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HD : Vous savez j’y ai veillé ! Bon bien heu… Prenez donc du StriconBarfiolé 6500… Quelque chose comme 2… non 3 Stripoliozéthamines de Milon en Mthase 34 sans A33 à 100 dosettes par paquet, venez me voir quand vous n’en aurez plus… C’est dans la poche ! Ah et aussi une injection de Criodonnée… (Épelle Criodonnée) en 9 millilitres. Ça ira ou je vous le note ? Ça ira ! La vie sera plus… douce ! HD/H0 et H00 : Il est déjà 8 heures… Ça vous dirait, un thé ? Ah non… C’est juste, vous ne buvez pas de thé ? Tais-toi ! Une glace, alors ? Ah non, vous n’aimez pas les glaces ! Voulez-vous voulez vous asseoir ? Non, c’est juste, vous vous sentez mieux debout… dehors ! Vous allez bien ? Vous avez faim ? Assez ! Es que ça vous fait mal on dirait ! (H2 prend des MédiaCaments.) Extinction progressive de la lumière le temps de la prochaine réplique. HD sera sorti.
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H0/H00/[avec H2] : Il est entré, et de mémoire on ne s'en souvenait pas. [On a essayé de se souvenir] si on s'était souvenu... [Mais le temps qu'on] se souvienne, nous, nous, nous, nous avions oublié. Oublié la réponse, la question qui devait suivre. Puis nous-nous sommes réveillés. Et Lui aussi… Et, dans ce jardin, nous avons oublié les biscuits... Ou plutôt nous n'étions pas invités. [Marcel est arrivé de l'autre côté, heureux, merveilleux dans son costume, fidèle à lui-même, tranquille...] à l’heure du thé. Et il n'a rien dit, plongés dans cet éclat de soleil. Depuis, nous, nous nous, nous, nous, nous, nous ne savons plus. Et il a préféré tout oublier : ce qui resterait. La grande bâtisse… PF (rentre et les coupe) : Un avenir écrit il y a longtemps déjà, ne vous moquez pas de lui ! Sortez ! (Les H0/H00 obéissent.) H2 (ne voit pas PF, ailleurs) : Je n’ai pas osé lui dire à quel point… PF : Tu te souviens de ces pas… Tu dansais si bien. Tu étais si beau.
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H2 : Tout ça m’a donné faim… être entouré ça creuse… Madame la chaise, si vous voulez bien vous assoir… (La sert dans ses bras. Puis va se préparer un sandwich.) Je crève la dalle, j’ai faim, manger (comique, il ne se contrôle pas, comme terrestre, animal) ! — Cf. 0H tentant H2 (P4) ou H1 donnant à manger aux H0 (P5) —. PF (lui tourne autour mais il continue d’agir sans y être perceptif, elle ne le touche pas) : Tu te souviens hein ? De cet air de piano ? J’en frisonne en… J’étais comblée ! Tu m’as manqué. Quand j’ai su qu’ils t’avaient retrouvé… Je regardais si tu n’avais pas écris un mot. J’ai laissé toute la poussière sur les meubles, les murs… les portes ouvertes… en grand. H2 : Et bien oui, y-avait bien du monde ici ! Peut-être est-il temps de faire un poil de rangement, de me donner un visage amical, me sentir ici chez moi.
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PF : Toute cette poussière pour rien… pas une lettre sur cette épaisseur de toile tendue comme à l’enfance. Tu te souviens ? Silence, il s’assoit.
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H2 : Depuis mon retour ici j’ai… Madame la chaise j’ai… Merci de me ternir tête, d’être toujours là, de ne pas avoir fuit quand je vous ai reconnue.
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PF souffle sur une vitre pour y écrire un mot (sur la buée) : Je suis là… Arrête donc de te moquer de moi, viens me serrer dans tes bras, allé ! H2 se cogne et fait tomber un objet du décor, PF se cache.
HD rentre énervé avec les H0 et H00 : Alors eux... vous les entendez ! (Il rallume l'écran à l'arrière... sur lequel apparaît H1) Bisou mon gros nounours ! Et tâche d'être un peu seul ! Je reviens (il sort, PF s’approche de H2). 605
PF : Coucou… H2 : Tu pars, tu reviens… J’ai pleuré et j’ai rencontré du monde, Mme la chaise… J’aurais bien aimé que tu me les présente ! Tu avais peur qu’elle me fasse des avances ? Tu m’as manqué quand même.
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PF : Ces restes de toi qui coulent… (Touche son visage, mime des larmes) Elle, elle, elle (goute par goute)... ça fait mal ? Ils t’ont fait mal ? H2 : Je... Tu as sûrement raison… Mais ça soulage ; là grrrr grra… PF : Ah oui la gorge... T’as raison je ne me sauverai plus, je te dois bien ça.
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H2 : Et si je me réveillais comme eux hein ? Si partir n’avait servi à rien ? Cette époque me fatigue… (Il ne trouve pas de mots alors il se frappe la main, violemment sur quelque chose de dur) Ça fait mal… Cette table (ou autre élément)… PF : C’est une tasse à pied et à oreilles ! H2 : Une table ! PF : Un porte manteau, quel idiot ! H2 : Une table ! Assez !
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PF : Tu es bientôt un homme dis moi ! Tu devrais voir dehors… Ils se lèvent pour répéter ce qu’ils ont répété la veille… et c’est ainsi un beau refrain. Ils ont trouvé leur rythme, leurs pas, leurs costumes… Tu m’y vois, hein ? H2 : Ils ne peuvent pas rentrer… Ce n’est pas ici que se joue leurs vies. Pour moi ce n’est que…
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= H2/PF/H0 et H00 qui sortent après leur réplique et rentrent pour la répéter. = …
Sur...
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Saut... Suspend. Des gens... Me veulent... Pressant le pas. Que tout avance...
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Poum, Poum, Poum ! 635
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Du meilleur au pire ? Est-il mieux d'attendre... Que ma tête s'en remette... Et que tout reprenne place... Pour réfléchir ce qui me vient... Voir ce qui a ma rive n'advient ? Passeur des passés, des sources. S'asseoir et se voir en reflet... Soi, ici, à la barre posé, fort. Attente... attendrissante... Attendre... Attendre... Attentes... tendues... Ou sourire ou périr ? Ou sourire de souffrir ? Un sas avant des passés… D'être d'autre rive en visage ? Présage du naufragé... s'aborder ? D'autres rides au passage... y aller ? Partir ou s'abandonner aux siens, seul. De construire comme pré vu... survivre... Dé construire, courir et mourir... se sentir libre... Ou oublier au masculin et sans « e »... l'oubliée ? Des rives en visage où se nicher et écrire dans l’âge... Inspirer avant d'exprimer... Exprimer sans respirer ? Comme une pause en suspension sur de l'abysse qui prend. Poudrière poussiéreuse... oublieuse des oubliettes à mèche. Sur un lit de mots qu'on prend pour des cailloux... des grains... Du temps pausé, allongé, sur la grève, la peau salée, toute sablée. Ces montagnes, belles majestés, face à l'inconnue des horizons nés... Ces grains au sol aux vents et terres azurées tenaient face, un silence. Et les plus grands réduits au nombre de leur taille... passés, passif, ici. Du temps à naître... à n'être plus rien, une masse, sans couleur... Une autre rive... une rivale qui s'éclate de rire au rocher. Qui s'entend vivre dans une vague ivresse tangue... Comme les gens mélangés d'êtres... houle. Poum, Poum, Poum, Poum ! Ce on qui n'est rien... Ces mélanges... Ces sons... Cessons. Ce con. Qu'on. Ce on. Con. On.
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= PF et H2 s’allongent pour s’endormir =
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L’Oncle vêtu d’une chemise de nuit encombrante, d’une casquette verte et d’un sac (croquis) s’adresse aux H0/H00 : Allez, dégagez, y a personne qui écoute vos conneries (les H0/H00 se couchent pour dormir). Il a besoin de temps avec elle, avec luimême, elle avec lui. Vous comprenez ? Il n’a pas besoin d’intermédiaire, vous vous prenez pour qui, des Médiateurs ? Entre lui et quoi ? Ils vont s’en sortir,
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arrêtez juste de de… de rabâcher tout ce coulis de conneries ! Je sais pas, retournez dans vos journuls de papier ! Il s’en démerde bien… bien mieux que moi rentré de Veugle. Il ne rentrera jamais, il n’est pas rentré. Vous me dégoutez à leur tourner autour comme s’ils étaient déjà mort ! Il n’a aucune raison de s’abandonner, de vous ressembler en quoi que ce soit… Je vous ai prévenu. N’outrepassez pas vos privilèges de déserteurs scaphandriers en eau trouble. Laissez les respirer ! Votre oncle qui vous aime tant… Bisous. (Il sort.)
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QUATRIÈME PARTIE 695
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H1 (depuis l’écran mais entre également sur scène en criant) : Silence ! Silence ! Silence ! Les groupes terroristes ont, cet après-midi, tenté de renverser l’Etat instauré par… par moi et votre coopération dévouée. La nouvelle est grande : Le Médiateur a résolu cette discontinuité protubérante afin de vous assurer le calme qui nous est requis pour le bon déroulement des alinéas communicatifs de l’ordre et du silence. Merci pour votre concentration. Votre dévoué CoMédiateur… Entre vous et les mondes : Recto-Verso ! (H1 sort en même temps que les H0/H00… Seul 4 reste sur scène absorbé par autre chose, assis dans un fauteuil.)
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H2 : J’ai fondu en larmes… recoloré ce reste de moi, ce reste d’un mois d’été… un passé si lointain. Un trésor nourri à l’ombre d’un chêne trop bavard. Je suis revenu à ma chambre, et j'y ai dormi il me semble. (H2 s’assoit recroquevillé dans le fond de la scène, il s’endort. Les lumières s’éteignent complètement ainsi que l'écran.) –Cf. PARTIE 1 quand H1 cherche H2 et qu’avec PF il se « nettoie le visage ». Ce qui suit : PF aidant H2 à voir / HD / 0H–
H0/H00 rentrent changer le décor au fur et à mesure que 4 et H1 (rentré) se parlent. 710
H1 : Bonjour l’ami… 4 : Que me voulez-vous ? H1 : Je passais dans le coin… 4 : Vous passiez dans le coin…
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H1 : Je me suis dis pourquoi ne pas passer voir mon ami ? Je sais ça fait longtemps. J’aurais pu téléphoner, j’avais envie de te voir ! Pourquoi téléphoner ? Je suis content de te trouver, t’en a changé de coupe, de quartier, de… magnifique décoration ! 4 : Je suis… c’est que je viens d’emménager, ce n’est pas à moi tout ça... H1 : Content de me voir ?
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4 : Oui c’est ça je suis vraiment content ! Mais pourquoi venir me voir moi… J’ai… H1 : Non ne craignez rien ! Vous aimez les antiquités à ce que je vois… 4 : Oui, en effet… mais en ce moment, croyez moi, je me mets au goût du jour… J’ai même… H1 : Envisagé de changer de décor.
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4 : Oui oui oui… J’aime… H0 et H00 s’activent d’avantage, 4 est au devant de la scène avec H1, il ne les voit pas.
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H1 lit dans un livre ou une feuille et complète la phrase de 4 : … bien la céramique, les réfrigérateurs chromés, les chasses d’eaux organisées, les cartouches d’encre indélébiles, les pichets de biles heureuses, les conservatoires de muses déshabillées, les missives, les lampes de chevés, les honoraires achevés, les constitutions
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barbantes, les allocutions spectrale du mercredi, les contentieux religieux, les crissements de portes, les animaux qu’on peut fredonner, les temples de chevé… 4 : J’ai l’impression… Les H0/H00/H1 le fixent, ahuris, 4 se tait.
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H1 : Vous aimez les dîners en familles et leurs cravates rigidement ennuyeuses, les combats de PDG, les aggloméras de salmonelles, les espèces disparues, les climats déréglés, les zones de cinquantaine… 4 : Je…
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H1 : Oubliez les espèces disparues, ça date ! Et puis vont-elles se souvenir de vous ? Permettez-moi d’en douter ! (Reprend sa lecture.) Les zones de cinquantaine, les consoles de lectures numérisées, les nouvelles histoires au préhistoires, les chants Médiatiques, les champagnes sans alcool, les éviers intégrés, les meubles en formica, les contres plaqués, les sculptures sur PVC, les tentatives d’évanouissement dans la nature, les meurtres à l’eau de vie, les cristaux liquides, les mariages obligés, l’industrie pharmaceutique, les MédiaCalements, les CoMédiens, les infrastructures pour futurs délinquants, les poses portementaux, les cigares à retardement, les cancers et sagittaires avancés, les nuits des master Poker, le catch les jours de pluie, les conduits d’aération, les écoutilles, les spaghettis au curry, les écouteurs aux portes, les micros, les macros, les conditionnements en petits caractères, les œuvres de Mac Merilles, les requêtes aux magistratures, Praha. Tien je note ça ! Praha, les PV généreux, les luttes dissipées, les combats annihilés, les allumettes trempées, les cacahouètes au cheddar, les sentiments artificiels, les contrôles policés, les propagandes marketing, les glasses sans teint ni saveur, les salades sans vérité, les portes serviettes, les portes automatisées, les espaces confinés, la glace à la vanille, les parfums au formole, les convives de morgue, les combattants déculottés, les conventions appliquées à la carte… le water polo, les sweat-shirts troués, les barbecues avec vos amis le dimanche, la messe, la térébenthine en sachets, les sages femmes et leurs vices, la conduite accompagnée, les contrôles d’huissiers, le travail, la patrie, les condamnation pour silence en état de conscience, les autodafés, la reconnaissance des suprématie, les caléidoscopes, les autarcies, le beurre sucré, les navets, les potages surgelés à la télévision, les paracétamols… 4 : Vous… H1 : Oui ? Vous n’êtes pas d’accord ? 4 : Si si… Bien sûr je…
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H1 : Alors qu’ai-je pu oublier ? Ne vous inquiétez pas voyons ! HD rentre. 4 : Vous… Il me semble… Vous n’auriez pas répété les paracétamols ? Cela m’est proscrit…
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H1 : Ordonné dès aujourd’hui par l’ordonnance que voici (HD lui tend) ! Vous voyez qu’on se connaît bien. Au fait, bel intérieur, high-tech ! (Les H0/H00 ont 770
changé le décor.)
4 : Vous êtes un frère pour moi… H1 : Un ami, rien de plus… tien, signe donc cet ordre médical. 4 : Tout de suite… Voilà ! H1 confiant la feuille/livre à 4 : À Dieu ! 775
4 : À bientôt alors ! Il regarde derrière s’il n’a rien oublié (comme sur le départ). H1 et 4 sortent chacun de leur côté ; H1 rentre discrètement. HD ausculte H2 qu’il va chercher au fond de la pièce sans le réveiller puis sort.
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H0/H00 +H1 : On a essayé de se souvenir si On s'était souvenu... Mais le temps qu’On se souvienne, nous, nous, nous, nous avions oublié. Marcel tenait cette petite balle bleue qu’il voudrait laisser. Et nous nous sommes éveillés. Une vague de sourires dégoulinant par la plaie… Des boulevards… solitaires… des traces de pas dans le vide. Marcel n'a rien dit. Depuis, nous nous, nous, nous, nous, nous, nous ne savons plus. Et il préfère tout oublier… Nous, oubliés de ses parcs verts et ses ciels bleus. Gardez vous d’y retourner ! H1 sort, et eux s’assoient partout sur scène, attendent sans bruit...
L’oncle rentré du même côté que H1 et s’adresse plutôt à PF que H2 (Ils dorment toujours) : Mais… vraiment hideuse cette déco ! Tu sais ce qui me fait le plus rire ? Je veux dire en dehors de tes pitreries instables ! Non, tu ne vois pas ? Mais si allons, tu ne vois plus que ça… ce silence lancinant à qui tu cause… Tu t’ennui, je sais que tu t’ennui. Je suis moi-même resté un moment à airer ici, à trifouiller les interrupteurs pour créer une gamme de clics parfaitement chromatiques : la cuisine, le salon, le deuxième du salon à côté du buffet, les chiottes, la lampe de chevet, celle de la table basse, l’entrée… Je passe de temps en temps voir ce que tu trafique, comment tes journées se remplissent, comment tu te charge du temps. Et s’il n’était pas là ? Hein, que ferais tu ? Tu sais très bien ce qu’il y a dehors… même les yeux fermés ! Tu es comme eux, je sais que ça te dégoûte. Attend je le répète : tu es comme eux ! Tu remplis le temps qui se contient entre le point A et B… entre hier et demain alors que l’un s’éloigne l’autre approche. Tu gesticule, tu t’agasse, tu rêve, tu invente, tu es amoureuse, tu espère, tu hais… Bref tu fais ton super marché. Ils te dégoutent parce qu’ils n’ont plus de… oh tu ne veux pas que je te le dise ? Allons, tu es une grande fille, intelligente et belle à ce qu’on dit, je suppose que ça doit être vrai en quelques sortes. Ils veulent oublier leurs bévues et toi tu propose de belles vues… Oui tu t’ennui à en crever d’ennui ! Puis peu à peu… Oh non je ne veux pas te dire ce qu’il en est vous êtes si mignon ensemble ! Bon alors à bientôt ma belle : Gros bisous, ton oncle (il sort)… H2 se réveille, garde les yeux fermés, prend un café, s’allume une cigarette qu’il écrase aussi tôt. Il s’assoit, se relève de suite puis cherche quelque chose qu’il ne trouve pas. Il trébuche sur un H0 immobile.
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H2 : Il n'y avait personne à l'intérieur. Alors, j'ai écouté le répondeur à bande.
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PF : Vous n'avez pas de nouveaux messages. Les H0 peuvent faire un écho discret. H2 : Original, je me suis dit. (Il va prendre des MédiaCaments, H0 et H00 sortent.) Aucune nouvelle du dehors… des cimes, des hommes et leurs hauts de forme de la… Répondeur (voix artificielle) : Vous n'avez aucun nouveau message… 815
Voix (PF2) : Nabami... Nabami ? Décroche, s'il te plaît ! Il faut qu'on se revoie pour
en parler... au parc Heligs. Prends soin de toi. Bisou, mon gros nounour... rappelle-moi... — Cf. C’est ainsi que 4 le nomme en PARTIE 5 (0H en parlait plus haut). H2 parle du parc en PARTIE 5—
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PF (que H2 ne la voit/regarde pas) en sortant : Marcel, continue. (H2 l’ignore et ne la regarde pas du tout) Je sais que tu as besoin de temps mais nous ne t’attendrons pas encore longtemps ! Ecoutes, c’est important… nous avons assez fuit comme ça. Nous serons le refaire si ça dérape, si c’est invivable mais il faut essayer ! -- Abandon de PF : cf. HD / Machin… --
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H2 (trébuche sur un H0 après que les autres se soient éloignés) : Des prises qui s’éloignent à mon regard : quel souque ici ! Après s’être assis, au calme : T’es bien pommé ça c’est sûr ! H2 débute un dialogue avec lui-même : « 0H » (monologue). 0H : Et tu as bien eu raison de faire appel à toi. H2 : Quoi ? (Courte pause) Vous-êtes revenu ? 0H : On n'est jamais mieux servi par soi que par soi-même ! Tu as du doute en toi ?… Rappelles-toi !
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H2 : En fait tu me connais déjà : je n’en sais plus grand-chose, tout est là, au creux de ma main (sort la pelote de sa poche), encore assez pour être… J’ai tout laissé pour venir te voir, tout ! Et toi tu te contente de me dire que le problème est d’être parti à Veugle. Quel ingrat tu fais ! 0H, détaché, peu accueillant, désagréable : Le « problème » est plutôt que tu te souviennes, de moi… Lui ne va pas apprécier ! Tu imagine vraiment avoir dormi pour échapper à une « voix » ? Ce café ne t'a pas arrêté... Je regarde ? (Il se penche dans une direction, vers les coulisses côté cour) Non ! Crois-moi, c’est fort inutile... La Grande CoMédia a dressé ses drapeaux, et plus personne ne le conteste. Tous, excepté toi, parti à Veugle, seul et trop tôt, à temps... tu veux juste rentrer chez toi ! Tu n’as plus besoin d’elle. Elle n’est qu’un mensonge qui laissera place à ta liberté ! La vraie : celle de voir cette béate cruauté, ce condensé de CoMédiens en tutus ! H2/0H s’assoit, s’allume une cigarette… que seul 0H fume.
0H : Dépassé tant de choses sont passées… Toute cette poussière ! 845
H2 : Pour quoi être venu ici ? Je ne sais même plus d’où je viens… Vous… vous ? 0H : C’est ça ta grande question ? Ecoute, tu m’es sympathique et tout… Pour moi t’aurais jamais dû partir ! Je sais, t’étais qu’un gosse… Tu ne me crois pas ! Elle s’est bien foutue de ta gueule ! (Courte pause.) Rend-la moi… la balle bleue.
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H2 : Non, je lui rendrai… C’est que je n’ai confiance qu’en elle pour garder, regarder ce qui me suit, ce que je suis… J’ai besoin d’elle face à la cruauté que vous rendez au monde ! (Ferme les yeux un court instant.) 0H : Mais il est ainsi fait, plus nu que dur, poignant ! Cette chaise (se frappe violement contre une chaise), ce visage… À Veugle tu as vu le monde ainsi, à tâtons… Ouvre les tes petits yeux, (les H0 portent à manger) mange toi cette belle plâtrée et remplis toi la panse, serre moi tout contre toi ! Ça colle, ça pue, c’est comme ça ! (H2 ne voulant pas manger les H0/H00 rentrent tous sur scènes et se ruent, s’empiffrent.) — Cf. H2 affamé (P3), H1 donnant à manger aux H0/H00 (P4) pour les persuader —.
H2 : Pousses-toi, tu me fatigues ! Rouge ou blanc… 0H : Un peu d’honnêteté, te barrer n’a pas été facile… fuir ! 860
H2 : Pauvre gamin présomptueux… Laissez-moi cette part obscure où tu te cachais… je ne veux pas t’avoir sans cesse sur le dos ! 0H : Vraiment ? Tous ces échecs ? Toutes ces mascarades qui t’étripent ? Rend la moi et tu seras ce qu’il en est… ce que tu as quitté pour elle !
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H2 : Sans ces masques, je ne suis rien ! Alors laisse moi je n’ai plus envie de te voir ! Je ne veux plus de ces réalités futiles, de ces matins où l'on m'appelle Marcel, de ces nuits où j'ai tellement hâte de me réveiller que je ne dors plus... 0H : Allez ! H2 : Je ne veux pas souffrir de me retrouver dans les bras d’un autre. 0H : Laisses-la moi… la balle, la pelote, le truc…
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H2 : Non ! 0H : Je la décolorer… H2 : Non ! 0H : Ah vraiment…
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Les H0/H00 rajoutent des meubles au décor jusqu’à rendre la scène inexploitable, comme un grenier où tout s’entasse, beaucoup de laine.
H0/H00 : Cette fois, je ne pense pas que tu puisses oublier. Qu’est-ce qu’oublier sinon renaître ailleurs, sans soi pour se porter, pour se déporter, se reprocher, se rapprocher, se reprocher ?
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H2 : Oui, de l’enfance… de l’absence. Sans hier, sans demain… libre de ne pas l’être ! Laisse la moi… à moins que… 0H : Non… je, je… je… Je n’ai rien oublié : tout est là, ça t’étonne ! H0/H00 (ensemble ainsi que H2) : Puis à vivre, à courir, à s’élancer au jardin… libre, au soleil… sans nous, sous le soleil et un ciel… tout simplement : les pieds
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par terre, dans l’herbe, à s’écouler… à s’écrouler… à rêver… à réveiller les pierres tombées à terre… Et si présent, tombé, qu’il y reste… à la terre tombale. H2 : Lui, que t’a-t-il dit sur moi, sur elle, ces pays qui lui sont inconnus ?
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0H : Ils me nomment Marcel… C’est à elle à qui tu nous dois ce nom ridicule (il est très énervé) ! Ce que tu veux dépoussiérer sans peur, ça, tu n’y connais rien ! Alors écoute bien : je ne vais pas te laisser entrer si facilement… Personne ne vient plus voir ce qu’il a laissé derrière lui ! Voir le soleil en face te brûlerait moins les ailes que tout ce que nous allons, ensemble, ouvrir… Tout ce que tu as abandonné pour Veugle est là. —Cf. sur le prénom : PF sur le répondeur puis par 1 découvrant H2 (P4), puis 4 (P5) — H2 : Tout, vraiment ? (0H à une mimique/cigarette fumée que lui seul utilise.) 0H : Et il n’y a ni de grand ni de petit… de petit ou de plus grand…
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H2 : De grand ou de plus grand…
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0H/H2 (avec un H0 ou H2…) : T’as raison… Bon me regarde pas comme ça ! Oui j’aurais pu ranger j’ai tellement de temps à perdre ! Tout est là, sans différence… Une lumière à la barque, un son d’automne à la cannelle, la douceur d’une nappe amidonnée… Les tartes dorées au four sur une crème pleine d’amour (se mime en train d’en manger les yeux fermés)… 0H (le coupant) : On ne peut retourner dans son avenir… Il vaut mieux oublier. Ce ne sont que choses dépassées ! On m’appelle Marcel ici, comment elle t’appelait déjà ? Je ne me souviens plus, ça m’allait bien. H2 : Continuez, ne vous arrêtez pas, j’en veux encore ! S’il vous plait !
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0H (agacé) : Moi, je suis spécialisé dans le passé… Pas de rêves qu’elle appelle « révélations créatrices » ou « élévations »… Mais dans les antiquités de poussière, les parchemins de mensonges, les passes-passes et les clefs rouillées, les sortilèges, les sorties de secours… Enfin, tous ces trucs-là ! Alors, ne venez pas me salir le plancher ! Il y en à assez de ce monopole high-tech. Je suis un artisan : vous pensez qu’on peut survivre, nous, face à la montée du marché de l’autre continent ?… Ah ! C’est qu’il faut se rendre compte, mônsieur, que bientôt il n’y aura plus le choix si on se laisse marcher sur les pieds ! H2 (hausse le ton comme au milieu d’une foule) : Mais si ! 0H / H2 : Mais nan… Mais nan… Mais si *…+
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0H : Mais nan, vous pensez que l’avenir se fera sans nous ? Vous y croyez, vous, à tout ça ? Lui me fait bien rire ! Il faut choisir ses rêves… Moi, je ne fais pas dans le raccommodage ! Là-dessus, je te l’accorde, elle a raison ! C’est soit blanc soit rouge ! Tout ce qui est resté depuis la chute de la tour jusqu’à l’essor de la Grande CoMédia… Tout est là, sous vide, pré-usagé, arrivé par mes secrets… Libre à toi de tout défaire ou de t’en défaire ! J’y jetterai bien un petit coup d’œil, ce n’est pas la curiosité qui manque !
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H2 : Tu la veux… je n’en ais plus besoin, toi si ! Remballe tout ça… je me suis relevé ailleurs, dans des bras plus calmes, une peau plus libre… je vais m’y essayer.
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0H : Vous n’en reviendrez pas… Offres réduites pour les moins de 6 mois et les synesthètes. D’ailleurs, si vous en connaissez… ils se font plutôt rare, et j’ai toujours adoré me lier à eux… ce tissage… visage qu’ils mettent au monde. Ma carte de visite, au cas où ! (Il lui tend –à H2– une carte qu’il fait tomber à ses pieds et qu’il ramasse.) Demande-lui, à elle, si tu veux rentrer. Elle pourra peut-être t’aider ? ! Tu veux rentrer maintenant que nous t’avons sorti dans ce beau jardin ? H2 : Je… Silence ! 0H : T’aurais mieux fait de cadenasser tout ça ! Tout enterrer plutôt que de te sauver. En finir ! Je suis là ! Lui me disait : « il va essayer de te charmer et tout… » H2 : Du silence… 0H : Pour imaginer ? De la fuite ! Passé sous le nez : fuite !
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H2 : Deux grandes portes ont fait face… Deux imposantes gardiennes de mystères. Oui, du mystère et cette voix pour se subvenir à ses mémoires : passeuse. 0H déstabilisé : Toutes les… Très belle décoration... Toutes les demandes sont d'abord... Joli mobilier... Tu vas devoir sentir...
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0H se met une claque, s’allume une cigarette : Quel ingrat ! Je peux vous tutoyer ? Moi qui t'ai tant volé, pillé, menti, violé, saccagé, estampillé... te laissant partir, hop là ! J'espérais la reconnaissance d'un pareil service. Cette réaction qu’ont les gens m'étonne toujours. Voir à quel point ceux qui ont peur de moi peuvent être si inconsidérément prêts à me tourner le dos alors que nous nous nous, nounours, nous nous nous-nous connaissons, que je les connais si bien... H2 : Vous ne tiendrez plus longtemps : vous n’avez même plus de prénom ! 0H : C'est là tout mon pouvoir de n’en avoir aucun. Et puis on passe mieux les frontières quand on peut se charger de babioles au retour. C’est Carl qui le disait… je sais que tu t’en souviens… le cher Papa, le géant des foires. « Tu te trimballes avec un ouvre-boîte et quelques coupe-ongles et tu restes planté deux jours au poste à expliquer tes relations avec ton épicier la veille du jour de la Pâque... Non, toi, si tu veux ». H2 : Vous avez les poches pleines… Vous tenez trop à vous, votre poussière vous ressemble… vous n’avez plus prise sur moi ! (Il se met une claque et poursuit) Un coin à l’ombre, à Veugle… Tant de portes fermées ! Une courgette cleptomane, une paire de chaussons paumée, des phares à brouillard… PF (rentrée elle se jette dans ses bras) : Excuse-moi ! H2 : Les portes sont ouvertes, je n’ai plus de raison d’entrer. Reprenez tout ce fatras, ces chaises et autres demoiselles, je n’en ai pas besoin… tu es là.
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CINQUIÈME PARTIE H0 (4) place des pelotes de laine blanche dans toutes les poches. H2 garde la sienne.
PF : Continues d’y croire… Nous y sommes presque. L’écran redescend doucement… éclairé (vide). Le décor d’intérieur est retiré progressivement et à vue plutôt qu’à la fin de la réplique (il n y a pas de coupure temporelle !) Les H0/H00 vaquent mais restent unis et 965
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attentif quand il s’agit de parler… On est plus si nombreux.
H2 (H0/H00 rajoutent des détails visuels à ses souvenirs… —Cf. PROLOGUE— On peut imaginer quelque chose complètement fou, des marionnettes, de la musique, la fête…) : Puis je me suis réveillé à 21 ans. Je me souviens de ce jour où avec papa nous nous sommes rendus à la grande fête du village. Il y avait tant de monde pour notre si petite ville. Pour la première fois de ma vie je découvrais les pavés de nos rues invisibles, piétinés par tant d'inconnus. Mon papa m'a emmené manger ces nuages roses qui collent aux doigts. J'en ai mis dans ces oreilles toutes poilues parce que je fais trop de bruit. Puis nous avons continué tout droit sur l'allée principale bordée d’arbres taillés en pièce. Et je ne sais plus très bien... Il m'a reposé au sol. Je me suis agrippé à sa jambe comme il aime que je fasse. Je savais qu'il était heureux de m’avoir à son côté. A midi le soleil s'est placé au dessus de nos têtes. Mon papa me fait de l'ombre avec sa main. Les gens le regardent. Mon papa aime bien qu'on le regarde, il dit. Mais ces yeux étaient tout bazar. Je ne sais pas trop ce que c'était, mais mon papa il avait l'air ailleurs comme ça... silencieux, des gens, des bousculades, des cris… puis le calme, comme quand on se lève le matin et qu'on pensait être parti de la chambre. Et, pour finir, il a plu un temps, de très très très grosses grosses gouttes sont tombées sur mon nez et j'ai éternué... c'était froid et la barbe à papa a toute fondue. H0/H00 tous +H1 (rentré) : Qu’est-ce qu’oublier sinon renaître ailleurs ? Sans soi pour se déporter, pour se supporter, se détacher, se dépasser ? Puis à courir au jardin… Au dehors dehors… tout simplement : les pieds dans l’herbe, les yeux dans ce vert, dans les cieux, à s’écouter… à s’essouffler… à Rêver… à réveiller ce qui tiens, ici, dans le creux de sa main. Les cris usés d’un fou foulé par un pied lumineux. Les H0/H00 sortent. H2, avec H1 qui l’observe : Puis je me suis réveillé à 18 ans cette fois. Avec ce regard nouveau… porté sur Veugle et ses remparts. Je n'ai pas oublié qu'il était plus grand que moi, c'était un géant... Et c'est ainsi qu'il m'abandonna pour faire les foires, attirer le passant. La cage était là… et les gens le regardaient : fières d’une liberté acquise. Mon père était heureux et ils étaient certains qu’il réfléchissait leur arrogance… Mon père aimait me raconter cette histoire. Il disait qu’en être à regarder avait fait de lui un gardien. Un père comme lui ça n’existe pas (H1 sort) ! Il est tout dans son monde, prêchant la parole folle, annonçant qu'il sauvera ceux et celles qui y croient, là, depuis sa cage aux barreaux sciés. H2 sort et rentre aussi tôt en marchant à reculons montré du doigt par 1 et 2 (qui rentrent).
2 : On en a trouvé un dehors ! 1000
1 : Encore un ? Où donc ? (Ambigüité sur leur rôle… Sont-ils là pour le soutenir ?)
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2 : Hors zones pardi ! (Ils sont tout excités.) 1 : Ah ! Et pas de journaux non plus, je suppose ? 2 et 1 : Eh bien, non ! 1005
1 : Ton nom ? — Cf. la question du prénom (P4) par PF sur le répondeur puis par 0H deux fois, par 4 (P5) —. 2 : Tu te rappelles de ton nom ? 3 (H2) : Nom/Non ? Nombreg ? Nomingo ? Nabam ? 1 : Quel visage te donne-ton ? On t’en a donné un avant ta naissance normalement. Moi c’est… Aujourd’hui c’est Simon De La Costa del Triton !
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3 : Heu… non, je ne crois pas. 1 : Il n’a pas honte notre ami ? (3, hésitant secoue la tête dans tous les sens) H2 (3) : Marcel ? Marcel ! 2 : Un miraculé !
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1 : Oui, regarde, ils ont bien dû le raser ! (il montre le costume de H2 avec de courts bouts de laine colorés). Moi je ne me savais même plus aimer quand je m’en suis sauvé ! En tout cas « Triton » et moi même sommes ravis de t’avoir rencontré ! 2 : Je l’adore, cette petite. Pas toi, camarade ? 1 : Viens là voyou que je t’embrasse ! 2 : Oui il est mignon ce chéri mais attend, attend ! Combien de doigts ?
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H2 (réfléchit puis, face à son oubli décide d’inventer quelque chose) : Douze ! 1 : Et là ? (Joueur, en montre d’avantage.) H2 : Quatre ! (Sans réfléchir et tout aussi joueur.) 1 et 2 vont pour serrer/retenir H2 dans leurs bras mais PF prend sa place et H2 se relève.
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H2 : (Le texte souligné indique que les 1 et 2 réagissent ou l’accompagnent). Un éclat de lune, deux étoiles, quatre chaises, deux messieurs, huit fenêtres, trois horizons, neuf nuages… (Regard automatique, comme une liste, un constat découpé, sans lien entre les choses vues… Toute la suite défile devant ses yeux, très vite. PF, 1 et 2 se sont assit et écoutent H2.) Puis lentement. Il est assis pour mieux se pencher. Les
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lumières argentés défilent dans le noir crissement de métal. Les portes s'ouvrent. Le froid cynisme d’en dehors se couche à ses yeux. Il lève la tête ! Le vent est seul à jouer sur le quai. Seul à visiter les rues toutes ruisselantes d'un silence qui a mué et qui a pris du corps… il a plut et cette odeur résonne dans les courses de la ville qui vieillit dans la nuit. Il part regarder, prédisant, persistant, conquérant… La trombe d'inconscience qui endort le temps s'attache au regard de cette lucarne à la lune perchée. Elle a le regret bleu et l'œil marron… Mar-
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moneuse la lune ! Marmoneuse, la lune ! Elle éclaire à peine de sa main cette chose qui penche... ce tranchant regard perdu dans l'inconnu (parle de lui-même), dans ce reflet d'absence qui est sien. Il a raison. L'ombre est là, portée par la lune ni présente, ni absente, ni différente, quittée des regards. Point aveugle sur l’horizon… somnoleuse, lumineuse, obnubileuse, homme de bille heureuse… H1 rentre avec les H0/H00 restant : Un seul mot aujourd’hui : Ceux qui sont debout se sont rassis. Et tout ce bruit a déjà agité quelques branches sur les cimes. De temps d'aujourd'hui on n'a pas vu d'entendre ça. Il y a eu certains rêveurs, des clowns en pate, des analphabètes, des étourdis, étouffés, neutralisés par le Médiateur : essoufflés… Il n'a ni lecture ni pensée avec lui. Il se penche encore sur cette page de top, ce supplément… Il est le premier ici, en cette matinée. Il y a le « Liberta » et le « CityParici » sont sortis (il sort et eux restent). —Cf. PARTIE 1 H1 a déjà eu ces propos—. 4 que H2 n’écoute pas : On a une place ! Des années de lutte, de conflit, d’humiliations… de refus sourds… Et qu’ils veulent notre avis !
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PF se lève brusquement. 1 et 2 sont encor assis : Comment cela ? 4 un papier à la main : Ils disent vouloir reconstruite et compter avec nous… H1 et HD depuis l’écran alors que 4 lit leur message : « Nous voulons faire lumière sur nos divergences passées. » 2 : Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
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1 : Ils arrêtent tout ? Les coupes ? Les… 4 : Ils veulent reconstruire « un rapport de tolérance et d’ouverture » ! Finies tes réunions secrètes dans ces caches sordides… J’ai la tête pleine de poussière à respirer ici ! Je me rappelle à peine : le soleil, il change de couleurs selon les saisons ? Vivement qu’on lise quelques titres, qu’on soit dans la vie, la vraie !
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1 et 2 : Oui ! Regarde ce que tu nous propose (montre H2). PF : Pourquoi arrêter ? Quel intérêt a-t-il ce soleil tout lumineux et blanc ? 2 : Adieu les utopies… Nous allons de l’avant : nos rêves se réalisent à présent ! 4 : Plus besoin de penser tout bas ce qu’on aimerait ne pas avoir à crier… Le monde nous attend, sortons le serrer dans nos bras !
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1 regarde H2 : Vous voulez y aller… les rejoindre ? Sortir et réclamer une parution du présent ? C’est ça qu’ils offrent, non ? Ils offrent leur liberté et ses règles que Lui seul conteste pour son confort du dimanche ! Et si c’était un piège ? 2 : Réclamons des otages ! 4 : C’est prévu dans ce dit contrat ! (Indique le passage concerné dans les journaux.)
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1 : C’est pour demain que je me bas !
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PF : Moi aussi ! Pour demain… 2/4 : Allons-y ! (H2 est toujours dans ces pensées) PF : La liberté pour laquelle je me bas… Ma liberté n’a pas de fin !
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4 : Alors, pourquoi se cacher ici, fuir ? (Il distribue les tractes.) Pourquoi espérer sans cesse ce qui là, à notre portée ? Pourquoi attendre d’être enfin heureux ? PF : Ne lisez pas… Leurs places… Vous allez prendre leurs places dans leurs mascarades… Et Lui ou lui (montre l’écran, H1, et H2)… Vous devez choisir l’un des deux ! Il a besoin de nous… de ces passés qu’il porte… Ces temps des passés qui l’emportent… de moments qu’il apporte… Pour naître de nouveau.
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4 : Et nous ? On ne peux pas se nourrir d’espoir… PF : Il m’aime ! Il vous aime… et bientôt il n’aura plus honte de ces choses qu’il déterrera pour nous nourrir, nous rendre nos regards. Tous (sauf PF et H2) : C’est aujourd’hui que nous aurons le temps…
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PF : On ne doit pas le laisser disparaitre ! C’est tout ce qu’il reste de… (Les autres sortent et elle va pour les retenir sans finir sa phrase)… Attendez ! Allez parler avec eux, qu’ils aient de quoi discuter et s’animer… Il n’y a chez vous que la culture intime, l’impalpable, la folie, le secret, l’unique, l’humanité de Veugle… Bientôt des plus-values… 1 : N’ais pas si peur… Il est peut-être temps de le laisser affronter ce qui l’entoure… de le laisser comme prévu et pour de bon. Nous avons déjà tant attendu de lui (montrant H2). Lui n’a peut-être pas tord… le monde est ainsi fait. PF : Attendez jusqu’à demain… pour lui… pour nous deux… qu’il se souvienne de de(ux) main(s) tendu(es) vers lui ! Après je vous le laisse. Tous s’assoient, Ils commencent à lire, PF est débout, elle observe H2 qui se lève.
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— Cf. Même aménagement qu’au début de la première partie—
Derrière H2 et PF H1 vient lancer de la nourriture aux H0/H00… Ils sont affamés, se battent. — Cf. H2 s’abandonnant à la nourriture (P3) et quittant PF… 0H invitant H2 à manger (P4)… —.
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H2 se souvient – cf. PARTIE 1, sur le quai –: Il y a deux choses que j’ai vues la nuit de mon retour. L’une m’a déplu… J’étais perdu. En même temps une irascible envie de comprendre le monde, de retrouver mes repères, d’être chez moi, pieds à terre, retrouvant des racines me pris. Ce qui m’a plut par la suite fut de sentir mon corps, de lui donner sa forme, de me rendre lourd, de me retrouver. J’ai pris une grande respiration car toute fois c’était une première que de sentir mon cœur battre et mes mains rugueuses, mes doigts anguleux, mes épaules larges accueillant le souffle d’un être affolé, seul, comme parachuté en Terra Incognita... Je me rappellerai toujours de cette machine à frite si polie, si courtoise avec moi, du regard des gens, des autres, de cette grouille, de cette valse précipitée… Puis du silence après la tempête dans ces couloirs vidés, nus dans une résonnance sourde. Une horloge
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bien aiguisée… trônant sur le quai, appelant les échos dans son balancement qui paraissait encore si lent dans cette précipitation humaine et qui, en se dérivant, l’avait laissée seule, articulant deux au plus cinq mots dans une constante tranquillité... Reine ; la voilà fantôme. C’est à cet instant précis qu’il me sembla qu’elle gardait un œil sur ce temple que le silence lui dressait. Des hommes et quelques femmes rentrèrent bientôt, sans bruit, nettoyant, lustrant cette vague laissée du temps, ce piétinement… à marrée basse, appréciant le calme avant la tourmente. Des hommes habitant la parenthèse, en faisant plus qu’une amie, la préservant comme pour la voir se refermer à leur départ, quand les lieux seraient de nouveau vide, avant la tempête. Ils sont revenus puis repartis, puis de retour ils s’éclissèrent, arrivant pour s’en aller…
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PF avec H2 : L'homme tomba, par hasard, sur ce bout qu'il cherchait pour se refaire. Il alla à la rue réclamer son dû mais nul parmi la foule ne l'écouta… Il n’y avait personne. Juste une masse affolée par de pareils secrets divulgués. Un reflet de ce qui lui était apparu depuis Veugle… On le prit pour un fou qui oubliait de se taire. Ils le laissèrent là, inconscient, dépouillé.
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Les H0/H00 : À vous entendre nous ne vous aurions pas écouté ? Pour quoi l’écouter ? Laisse le finir tu veux ! H2 avec les H0/H00 : Ils prirent les paroles et les choses que Lui ne veut plus croire et les offrirent à un fou dans une foire… un fou que l'on prendrait pour un fou, à notre tour.
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PF : Un géant, un étrange personnage qui faisait peur aux femmes, aux enfants comme aux hommes… tous égaux. H2 : Lui entreprit d’éveiller ceux qui suivirent ce fou en tentant de se retourner. PF et H2 : On (Lui) ouvrit les yeux de ceux qui s’endormaient (H1/HD rentrent et
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bousculent ceux qui dorment puis ils sortent tous sauf H2/PF qui se sont rapproché l’un de l’autre, assis dans un coin)… Par crainte. Alors, il leva les yeux sur le monde impla-
cable qui frappait à sa porte. À l’abri de la lune, compagne fidèle… Marmoneuse… Avec lui, la terre en sang promit de garder à l'écart du soleil cette triste justice faite aux hommes et aux femmes de Veugle. Seul avec un bout de ficelle baignant dans ses restes… 1140
H1 depuis l’écran ainsi que des H0/H00, ouvrent leurs journaux, se redressent. —Cf. PARTIE 1 : Les H0/H00/H1 se répètent… et cela sera répété « Tout est revenu »…—
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H1 (avec les H0/H00) : Ce matin, on compte 56 arrestations, 2 interpellations, 3 délits non traités. Il y a eut 19 inaugurations. On compte 68 points de naissance et donc, comme je vous l’expliquais tout à l’heure, chose toujours inexpliquée : 1 décès. Quelques offres d'emploi, 53 abandons dont 3 graves. 69 directives en cours d'abrogation... Tout est revenu au point de départ. Tout est en place pour démarrer une nouvelle journée ponctuée de nouvelles croustillantes, de découvertes surprenantes. Je suis sûr qu’en fin les gaveurs d’oies à Prague ont retrouvés satisfaction et que plus encore la principauté des Plumés s’empare de son présent sta-
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tut. Aujourd’hui il fait beau. Il ne pleut pas. Aujourd’hui les gens sont de bonne humeur. La banque Nambrus célèbre ses 35 ans et ses 98 pour cent d’adhérant globaux. Aujourd’hui tout le monde arrivera à l’heure : ni suicide ni embouteillages : tout marche comme sur des roulettes ! Il loupe quelque chose ! Ses yeux sont tout mouillés ! Il ne pleut pas au dehors. Tout est clair dehors. Il annonce une
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station et sort.
4 s’adresse à H2 : Dans le monde d’aujourd’hui, vous n’avez pas votre place, M. Komindo Nabami. Il brûle quelque chose : identité de papier. Ils passent devant une tombe imaginaire. H2 est devant, assis, face au public. 4 sort.—Cf. PARTIE 1 et
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H2 : C’est comme si ces mots résonnaient encore et toujours dans ma tête pour la première fois. Comme si… PF (voix off comme un souffle. Sur scène elle est derrière H2 et semble le guider sans le toucher) : Tu t’appelle Marcel… H2 : (…) Comme s’ils ne m’appartenaient pas vraiment… Comme s’ils étaient d’un autre passé là, devant moi. H1 apparaît sur scène et aide H2 à sortir en le tenant par
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l’épaule !
PF ne s’interposant pas : Je m’appel Marcel ! Elle se rend compte qu’elle est seule et s’allume une cigarette qu’elle éteint aussi tôt, laisse passer un peu de temps. 1170
4 et H00 lisant, absorbés : Votre nom, c’est Komindo Nabami ! — Cf. PARTIE 4 — H2 rentre en courant à la rencontre de PF : Marcel ! (Ils s’assoient ensemble.) 2 : Appelez-vous comme bon vous semble… Silence ils se remettent à lire. H2 : Oh vous… (Il se met à l’écart.) Pauvres mecs ! (Long silence… 1/2/4 lisent). Abruti, sagouin, strombonistes cradin ! Alcarvans ! (*…+ Il s’emporte, PF essaye de le retenir.)
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1 : Nous savons quel furent nos erreurs… Tout est écrit ici, conscience indélébile ! 2 : Nous nous nous nous… Nous ne vous voulons aucun mal !
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H2 : Vous ne voulez rien du tout ! Je préférerais que tu m’aime et que tu me hais la seconde d’après, qu’on se demande ce qui te passe par la tête ! 1 (avec 2) : Si, la paix…L’entente… C’est cela que nous voulons !
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H2 avec PF: Regardez-moi ! Regarde-moi ! Vous ne vous souvenez même plus de moi, de notre fin à tout les deux ! C’est à vous… À toi que je veux parler ! 1 et 2 : On écoute… PF Tient la tête de 1 pour qu’il l’ait orientée vers l’extérieur.
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H2 (faisant de même avec 2) : Et là, 5 centimètres au-dessus ? Vous ne savez plus ce que c’est que la haine, la guerre, l’union, l’amour…
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1/2 : Si, attendez… (S’indiquant réciproquement un endroit sur la page) Ah c’est ici ! Vous voyez ?
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H2 : Mais lâchez moi ces… (PF passe derrière eux et met des pelotes colorées dans leurs poches.) Ça c’est de l’amour ! PF vient fermer les yeux de H2 avec ses mains et chuchote… : Imaginez l’illisible… Connaissez l’occulté… Écoutez les cris de derrière les portes des châteaux forts…
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1 et 2 sortent en courant et 1 fait tomber son journal. PF garde fermés les yeux de H2 et l’aide à s’assoir face au public sur l’avant de la scène… PF retire ses mains et H2 a les yeux fermés. Ils s’endorment, elle a une main posée sur ses yeux.
Oncle (qui rentre après quelques silences) : J’ai bien réfléchis… et comme aujourd’hui est un autre jour je suis venu m’excuser, tu sais, pour l’autre fois… d’avoir claqué la porte je ne voulais pas te faire de peine. D’ailleurs je n’ai pas claqué la porte… je suis parti, c’est tout, comme si… non rien ne comptait, ni hier ni demain. Ni toi ni elle… rien ! C’est drôle de parler de ça, tu n’en cause jamais avec lui… Du point A. Enfin il t’en parle mais je suis sûr que… Tu ne lui a jamais demandé de le faire, quel mauvais garçon ! « Sois sûr d’une chose mon petit : tu es une ordure au milieu des autres » moi je m’en rappelle de ce point A de non retour, de premier départ : « Tu découvriras l’amour puis la mort ». (Prenant le journal que 1 a fait tomber.) C’est toute cette crasse qu’ils abandonnent pour se concentrer sur le propre présent… pas leur propre présent, le propre présent calibré pour se défiler paisiblement, se défier au temps. « Control is control », « Past is under control », auquel j’ajoute « No Futur » ce qui garantis de ne pas se prendre la tête dessus si on y pense bien car on y pense, de ce fait, plus du tout ! Un genre de rempart, un intermédiaire, un filtre… Ah on a tant de choses à rattraper. Gesticule, amuse toi, écoute ce qui t’entoure, ce que tu es… Tu me souviendras à temps, on se regardera en face. Bon, allez : Gros bisous, ton oncle qui vous aime (Il sort). H0/H00 (parlent ensemble) accompagnés de H1 (rentrés) : Tout est revenu au point de départ. Tout est en place pour démarrer une nouvelle journée ponctuée de nouvelles croustillantes, de découvertes surprenantes. Je suis sûr qu’en fin les gaveurs d’oies à Prague ont retrouvé satisfaction et que plus encore la principauté des Plumés s’empare de son présent statut. Aujourd’hui il fait beau. Il ne pleut pas. Aujourd’hui les gens sont de bonne humeur. La banque Nambrus célèbre ses 35 ans et ses 98 pour cent d’adhérant globaux. Aujourd’hui tout le monde arrivera à l’heure : ni suicide ni embouteillages : tout marche comme sur des roulettes !
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SIXIÈME PARTIE [[[ Je pense supprimer cette partie, UN AVIS ? ]]] 1230
PF change de costume sur scène.
H2 se réveillant et voyant PF : Bonjour… Ma femme habitait ici avant… Moi aussi, d’ailleurs, je m’y suis habitué... PF2 : C’était il y a long temps ? H2 : Elle vous ressemblait… Si si, vraiment. 1235
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PF2 : Je… Vous vous voyez souvent ? H2 : À mon avis vous devriez sortir d’avantage : vous avez raison il ne faut pas se forcer. Quoi de neuf sinon ? Je vois que vous n’avez rien changé aux habitudes de la maison… elle est toujours claustrophobe ? On lui en a fait voir des décorateurs, des poseurs de fenêtres… Mon dieu quelle affaire ! Nous laissions les portes grandes ouvertes pour l’aérer et ne rien changer à sa poussière, ne pas la perturber vous voyez ? Ainsi elle se sent comme chez elle ! Les voisins ont eu du mal à l’admettre mais si vous voulez mon avis on est bien mieux ici ! Leur maison, là, à côté, elle… elle a tout d’une nymphomane, et avec tout le PVC qu’ils ont rajouté on dirait… une junkie ! Enfin cela ne me regarde pas vraiment, j’ai passé l’âge d’écouter les portes ! En tout cas c’est un plaisir de faire votre connaissance ! Comme ma femme et moi on laisse les portes grandes ouvertes, c’est aussi pour le retour de l’oncle, et bien il y a des visites, des fois des ratons laveurs… Vous n’avez rien du raton laveur, ces petites bêtes saccagent tout ! Nos voisins nous on dit : PF2 (avec H2) « il serait plus simple de fermer portes et fenêtres… Vous ne croyez pas ? » H2 : Vous n’y pensez pas ! Je leur ai offert un café, ils l’ont refusé ! PF2 : Toujours pas de café, alors… comme tu veux. As-tu quelque chose à me raconter de ta journée ?
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H2 : Tien pourquoi ne pas aller au Parc Heligs il est à deux pas d’ici… si on passe en courant les voisins ne nous verrons même pas ! — Cf. PF en parle (P4) —. PF2 : Tu y es retourné n’est-ce pas ? (H2 hoche de la tête, gêné comme le serait un enfant face à un inconnu…) Vous ne devriez pas prendre ces choses-là ! Les… les MédiaCaments… Ça va vous couper du monde !
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[[[ Je garderais la suite, dans ce cas H2 se réveillerai ici… ]]] H2 : Mes MédiaCalements ! Il parle doucement et, pendant ce temps, sans passer devant lui, les H0/H00 retirent le décor intérieur : ouverture, plus de lumière… H2 se prend un verre pour avaler ses MédiaCaments et PF remet son costume.
PF : L’oncle…
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H2 : Laisse-moi ! PF : Il…
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H2 : Il est grand le parc, immense, j’ai failli m’y perdre… Je passe par-dessus les grilles maintenant. (Courte pause.) Avant… avant elle poussait la porte. Il me parait si vide sans elle… Ça présence à emplir mon monde : celui qui m’était réservé. Tant de vide maintenant… PF : Chut… Tu n’y étais jamais allé sans nous… L’onc… H2 : Tu crois qu’ils ont coupé les arbres, hein ? PF : Je ne sais pas. Quelle importance ? Tu ne les as vus… Je veux dire tu ne…
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H2 : J’y ai enterré ton cœur… je crois que c’était le tien ! Ils étaient hauts et protecteurs. Là je n’y ai rien vu de tel !
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PF : Rien ne change plus, les rêves des enfants s’évaporent et… Non c’est faut, ils ont les leurs. Ils les gardent et souvent ils ne savent pas que ce sont des rêves. Pourquoi cela les étonnent plus de voir leur héros tomber en pleures que d’étriper des aliènes en plastique ? Ça ne colle pas, tout doit coller à leur imaginaire, à un imaginaire de réalité ! C’est comique au fond ! H2 : Jamais je ne le reconnaitrais si je le voyais dans les rues avec sa robe d’étoiles…
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PF : Les histoires n’auront plus l’envie de se cacher sous les lits… Les hommes bleus déserteront nos villes pour s’enterrer avec leurs trésors… Ils se sont déjà sauvés, c’est mon avis ! Nous avons vécu toute notre vie ensemble. Nous nous… nous, nous… L’oncle est peut-être en vie alors. Il va franchir le palier, il va… H2 : Arrête avec ça. Il est trop tard… Le rideau est tombé… La Grande CoMédia est seul public à ses représentations…
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PF : Depuis le début je cherche à t’emmener avec moi. Que j’ai pu être… Arrête de raconter toutes ces histoires ! Tu y crois toi à ce délire. H2 : Tout finira… Tout sera fini… Tout est fini. Nous arrivons au point de départ. PF : Arrête-moi toutes ces conneries ! J’ai cru qu’en me voyant tu te souviendrais de ton nom et de ces deux mots enfouis sous terre… Je voulais que personne ne te dise comment vivre ici !
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H2 : Je voulais juste me souvenir que je les avais enterrés… Tu comprends ? Ils appartiennent à un autre temps ! Aujourd’hui… PF : L’oncle… H2 : Il m’aimait ? Je veux dire… il ne doutait pas… PF : Il s’est battu toute sa vie sans jamais prendre le repos et l’attente en ami.
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H2 : Il devait être bon… Je me rappelle de sa casquette…
PF : Comment savais-tu qu’elle était verte ?
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H2 : Je… je l’ai décidé, seul. Elle me manque elle aussi. C’est la seule chose de lui que je pourrais reconnaitre maintenant que je ne suis plus à Veugle. C’est pour elle que je suis parti… Le retrouver, aller de l’avant. (H2 rend la pelote à PF, elle sort.) Merci. (Il s’assoit à l’écart.)
H0/H00 accompagnés de H1 (rentrés) : Tout est revenu au point de départ. Tout est en place pour démarrer une nouvelle journée ponctuée de nouvelles croustillantes, de découvertes surprenantes. Je suis sûr qu’en fin les gaveurs d’oies à Prague ont retrouvés satisfaction et que plus encore la principauté des Plumés s’empare de son présent statut. Aujourd’hui il fait beau. Il ne pleut pas. Aujourd’hui les gens sont de bonne humeur. La banque Nambrus célèbre ses 35 ans et ses 98 pour cent d’adhérant globaux. Aujourd’hui tout le monde arrivera à l’heure : ni suicide ni embouteillages : tout marche comme sur des roulettes !
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SEPTIÈME PARTIE
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H2 (Le texte souligné indique que le peuple parle : voix extérieure. HD est sur scène à orchestrer, à danser, à courir : effervescence.) : On s’est affirmé. On a chanté que rien ne serait plus comme avant. 90% de la population a cru à ce rêve si bleu. (Souligné : Pas forcément dis… c’est ce qui peut être joué sur scène.) Et on a déposé des dizaines de pelotes de laine d’un bleu prussien (si le costume le permet des pelotes sont découpées de ce dernier)… Des brouettes emplies de ces belles pelotes bleues bringuebalées, bondissantes… de ces fils fuyards qui s’en mêlent, qui s’en fuient… Des enfants qui rient. Un amour inconditionnel pour l’avenir ou plutôt une joie du présent… une satisfaction béate ! Des enfants crient tant ils sont tous heureux, là, à jouer avec ces bouts d’laine qui s’entassent dans les rues et qui enflent… qui enflent … qui enflent… Ils ont laissé leurs espérances dirigées par eux, se sentant plus que jamais soudés, unis dans ces idéaux... HD est accompagné par de plus en plus de monde (H0/H00 sortent, rentrent…) : Hier, nous vous promettions le changement… Aujourd’hui, je vous promets de ne plus faire les erreurs passées ! Hier est dépassé… Les craintes de le revivre ont fait de nous des hommes angoissés et fatigués de tout ce bagage affligeant… De tous ces souvenirs macabres, qui, toujours plus vieux soient-ils, nous sont reprochés comme aux premiers jours… Je vous promets la différence permanente… Un oubli des mots d’échec pour des horizons accueillants : une vie réussie ! (Ils se placent au fond de la scène et créent une chaîne, répètent les mêmes mouvements.) 2 et 3 (H2) qui étaient spectateurs…
2 : En somme, ils avaient bien raison là-haut… Une nouvelle ère commence ! Une ère de miracles prônés par des miraculés qui s’en prennent aux dieux. 1340
3 : Odieux… T’as bien raison… On ne peut pas rester les bras croisés à les entendre, à les voir, maintenant si heureux face au drame qu’ils bâtissent. 2 : Ils défoncent les portes, ils démurent… Que tout soit transparent. Détruire ces espaces de liberté, nos cachètes ! 1 : Aveugle, il fait nuit… C’est beau…
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3 : Une flamme… crépitement nocturne. 1 : Hé dis… hé ? Tu… c’est vrai que c’est beau… (Silence.) 2 : Nous ne sommes plus très nombreux. 3 : Que vont-ils faire de toutes ces pelotes ? 1 : Ils vont tisser, repiquer, découper…
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2 : Et celui qui les fait rêver (Lui) portera ce manteau d’histoires tissées entre les hommes… Chaque matin les mêmes nouvelles oubliées dans la nuit.
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5 : Tant de bonheur ! 3 : Au diable !
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5 : Enfin (cris de joie alors qu’il se sépare de ses pelotes de laine) ! (1 et 2 empêchent 3 de se battre avec 5 qui ne comprend rien.) 1 : A quoi bon ? Laisse-le ! 3 : Ils ne voient rien venir… Rien. Face à un grand au brouillard. 1 : Et Lui leur a tout pris… en leur promettant la lune… 3 : Ils ne la regardent plus. Ils sont « pressés ». Elle est belle ce soir, la lune.
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2 : Elle doit se sentir mal aimée par tout eux qui l’oublient… cette « sphère ». 3 : Alors, c’est fini ? Les farces, les inepties, les choses de la vie, les interdits, les nuits de fête et d’oubli passagère, les courses après son ombre?… les folies de la vie qui la rendent… 1 : Vivante !
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3 : Ces histoires qui font vivre debout, ces savoirs et ces doutes de toujours… ce silence… 2 : Ces mots qui lançaient les journées des hommes dans l’inconnu présent. 1 : On devrait y aller, rejoindre Veugle, il est encore temps ! Prend tes affaires… 3 : Et si on dormait ?
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1 : Bonne idée ! 2 : Comme les ours. Et on reviendrait voir, un siècle ou deux plus tard, si tous les fous sont morts ou réveiller les derniers… Debout les petits choux ! Debout, debout, debout, debout, debout, debout, debout…
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1 : Des comme nous il n’y en aura plus beaucoup ! Les autres ours auront trois oreilles au moins et des palmes au bout des pates arrière ! 3 : J’aime les ours ! Ils sont si doux dans leurs grottes à entendre le temps passer, à dessiner sur les murs des histoires rêvées… 2 : Vous croyez que les ours, ceux qui dorment… tu penses qu’ils sont plus intelligents ou plus heureux ?
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3 : Dors, et tu verras bien ! 1 : Ils doivent ruminer leurs histoires et imaginer leurs futures conquêtes amoureuses, s’inspirant du vide qui les protège… de ces yeux fermés… pour dessiner comme aux parois des grottes…
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3 : Et sentir les poils qui leur poussent sur le dos… (Ils sont très joueurs) 1385
1 : Sur les oreilles… C’est là qu’ils sont le plus long à leur réveil ? 3 : Sûrement ! Mais ils ont tellement voyagé, vu… vagabondant dans des restes d’avenir. 5 : J’aimerais bien être coiffeur d’ours… J’ai toujours voulu aider les ours.
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2 : Je pense que ça pousse mieux sur les épaules… C’est plus pratique les épaules poilues… 4 : C’est plus utile les épaules poilues pour les ours… 1 : Même pour les albinos ou ceux aux yeux bleus ! 5 : C’est beau, les yeux des ours…
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3 : Surtout, lorsqu’ils ont les yeux bleus et quand ça mange du caramel à la cacahouète… 1 : C’est bon les cacahouètes… pour les moustaches (Ils s’endorment tout souriant).
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Oncle : Tu t’es rêveillé petit chanceux, tu es là, de retour et tu ne sais même pas si tu es partis, si tu es naît ici… juste des clics et des clacs d’interrupteurs. Clic clac. Tu n’as pas le cran de te rappeler de moi, t’espère y arriver avec eux… quitter ce point à Veugle pour voir combien t’en a bavé… « Je veux bien mais pas tout seul quand même » : je pensais que je valais mieux que ça. Allez du nerf : accomplis toi, souviens toi, soit toi-même ! Je repasserai, et arrête de compter sur eux, ils m’appartiennent autant en A qu’en B : la boucle est bouclée ! Et comme je le pensais ce qui t’effraye en eux… c’est toi, tu t’oublie à ta façon caché dans des conte à Veugle… Je ne t’en veux pas, prend ton temps. Gros bisous, ton oncle… (1 et 2 sortent. 5 restera couché jusqu’à la fin de la pièce, en retrait. — Futur H2 : Epilogue —.)
Voix off (HD) forte : « La Grande Co-Média ! Laissez nous rentrer ! » Oncle : Je dois y aller : bienvenue chez toi. (Sort discrètement.) 1410
HD : Allez… Je n’en aurai pas pour long temps ! H2 (3, Paniqué) : C’est que j’étais en train… en train oui… de dormir. HD : Il se fait tard… Je me suis toujours demandé ce qu’il y avait dans cette bâtisse… (H2 le fait rentrer, HD est chargé de valises/males vides.) H2 : Vous venez pour quelles raisons ?
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HD : Ah c’est vous ! Jolie, très belle décoration. Je croyais que nous étions d’accord ! Je vous ai attendu à la boutique, ça fait un mois de ça. Vous dormiez ? H2 : C'est-à-dire que…
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HD : Oui les Médicaments… Il vous en reste ? H2 : Quels Médicaments ? 1420
HD : Vous êtes venu me voir… Je savais que la dose était trop forte ! H2 après réflexion : Ah oui vous enquêtiez sur mon passé, ça fait longtemps… je n’ai pas besoin de vous… J’ai mieux à faire maintenant.
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HD : Ne dites pas de sottises ! Je venais juste vous dire de diminuer les doses prescrites : vous devriez… vous vous sentirez mieux avec la moitié. Je vous redonne ma carte de visite, tenez... H2 : Je… HD : C’est la seule chose à faire pour retrouver votre vue et votre sang froid.
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H2 : Je ne suis plus à Veugle depuis que j’ai retrouvé cette « formidable capacité qu’est la vision »… J’ai tout perdu, elle est partie, vous avez ce que vous vouliez, sortez d’ici avant que je ne vous fende le crâne en deux ! HD : Vous n’y voyez pas plus clair… je ne parlais pas de mon visage mais de ce bout de ficelle qui pend par votre poche. C’est toujours aussi flou pour vous… Une dernière petite question : Pourquoi vous obstinez vous à garder cette casquette ? H2 : Prenez le reste je n’en ai plus besoin… Partez maintenant !
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HD : Vous n’avez besoin de rien d’autre si non de courage… A propos où est-elle donc passée… vous savez, celle que vous aviez perdue ! H2 : Sortez je vous prie. Ce fut un plaisir de faire votre connaissance.
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H0 et H00 ouvrent leurs journaux, H2 s’assoit parmi eux. Pendant qu’ils parlent HD retire les éléments du décor et les met dans une male/valises qu’il laisse sur scène… le reste est sorti par les coulisses. Il sort à son tour.
H0/H00 accompagnés par H1 : Tout est revenu au point de départ. Tout est en place pour démarrer une nouvelle journée ponctuée de nouvelles croustillantes, de découvertes surprenantes. Je suis sûr qu’en fin les gaveurs d’oies à Prague ont retrouvés satisfaction et que plus encore la principauté des Plumés s’empare de son présent statut. Aujourd’hui il fait beau. Il ne pleut pas. Aujourd’hui les gens sont de bonne humeur. La banque Nambrus célèbre ses 35 ans et ses 98 pour cent d’adhérant globaux. Aujourd’hui tout le monde arrivera à l’heure : ni suicide ni embouteillages : tout marche comme sur des roulettes ! (Ils sortent.)
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ÉPILOGUE H2 : Avec le temps les instants se firent mémoire, nous nous installions dans notre nouvelle vie, à l’ombre. Nous ne formions plus qu’un. Elle connut les battements d’un cœur, le froid du vent sur sa peau, la conscience du poids de ses os, de la tension de ses muscles. Une concentration… une présence spontanée qui fait d’un acte une réalité qui se répond en conséquence… Un jour on a dû partir. J’ai pris mes affaires, une casquette… je suis parti, déserteur de mon nouveau chez moi. J’ai dis à dieux à toutes les demoiselles que j’avais rencontré ici. H2 sort alors tout le monde rentre sur scène, PF puis les autres. Elle remplie les valises...
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PF rentre en courant : Marcel ? Tu es déjà parti ? Allé ne joue pas à ça, on n’a pas le temps ils ne vont pas tarder… Je pars pour le Franklinzin. Je me suis vraiment désolée… Reste si tu veux, oublie-moi ! Je me sens si… 2 : …vide… On sait. Seule aussi. PF après un moment : Alors, pourquoi n’avoir rien fait ? Quesque je vous ai fait ?
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4 : Comme tu l’as dis, il n’y a rien à faire ; tu es seule maître ici… Voyons qui d’autre que toi aurais pût inventer pareils mystères et CoMédies ? Tu t’ennuyais tant que ça ? Nous ne sommes pas à la hauteur de tes craintes ? Tu étais libre. PF : Marcel… viens, on s’en va ! Et vous laissez nous rentrer à Veugle en paix ! HD : Il ne t’en voudra pas tant que ça si tu l’oubli… il n’attend que ça ! PF : J’espère bien, qu’il soit plus libre encore ! J’ai juste…
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1 : ...peur ? Non tu n’as pas peur, tu ne fais que répéter ces mots. PF : Pourquoi m’abandonner ? Lui je ne voulais pas qu’il me reconnaisse… qu’on recommence comme avant, qu’on se souvienne de l’oncle… Il y arrivera dès qu’… 4 : Et c’est cela qu’il a fait… panser toutes ces plaies… penser à un oncle, une famille, partir. Nous, ici présent, n’avons jamais perdu le nord, nous attendions…
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PF : Qu’attendez-vous alors ? Que je me lasse d’être là à me battre contre… Je hais ce que vous êtes, votre regard ces… H1 : Un regard autre, c’est ça que vous nous demandez : avoir un ennemi qui soit pire que vos maux et l’un des nôtres… ne plus souffrir seule !
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2 : Vous vous êtes accrochés, l’un à l’autre, échangeant des mots d’où vous veniez. Il t’observe quand tu l’observe. Il te quitte quand tu le quitte ! Tu es tombée amoureuse d’un des nôtres... Tu vas fuir pour un nouveau départ. PF : C’est absurde ! Et quels…
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4 : Vous étiez les petits derniers amusant notre galerie ! Nous t’avons suivie à une époque, rêveurs… Va-t-en à présent ! Nous avons tout ce qu’il nous faut sans que tu viennes tout compliquer ! Ne me force pas à nier que je t’ai aimée. PF : Partir où ? Pour… 1 : Vous avez cinq minutes pour débarrasser le planché. Partez ensemble si vous voulez, le chemin est encore long mais… mais… Mais l’oncle sera content de te voir !
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H1 : Laissez nous, il est temps de tenir chacun promesse… Ici tout est en place pour commencer… sans vous : un présent sans regrets. Bonne chance à toi ! (Les H0/H00 se préparent à disposer des chaises comme au tout début du PROLOGUE – identique –, en retrait. Ils restent à l’écart écoutant H2… Tout est disposé à son départ.)
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H2 rentre en courant (avec PF) : Et si dehors j’avais oublié quelque chose ? Si… Dans le jardin. Je cours. Le ciel est plus beau que tous les ciels… Je sens tout mon souffle, tout mon corps, l’herbe sous mes pieds… Je cris ! J’ai le souffle court… je regarde… j’échappe, j’ai le cœur qui bat… Un rire dans le silence, un sourire, un œil qui me cherche, des larmes… je m’écoule… léger, au sol vert. Mon cœur sur l’herbe… un œil qui me cherche, mon cœur qui me traverse, un rire qui m’éveille. Je suis tout présent… Le souffle cour, je regarde… j’échappe, j’ai le cœur qui se bat, la tête ici. Un silence puis un son, un mot, un œil qui me cherche, un soupir… Le vent qui vibre, la terre sous les pieds… je m’écoule… léger, au sol vert. Un rire m’éveille. Le souffle cour, je regarde… j’échappe, j’ai le cœur sans questions… L’heure y est, la terre sous les pieds, le vent qui siffle, un oiseau qui passe, les mains entrent dans les cheveux… Mon cœur sur l’herbe… un rire qui vermeil, mon cœur qui courbe encore, qui tourne sous le soleil, le ciel si bleu. Et j’y suis, pour de bon. Dans le jardin. Je cours. Le ciel est plus beau que tous les ciels… je m’écroule… Plus de questions, juste le temps qui ne s’en pose plus. Rien entre moi et le présent, plus rien… juste moi, lui… devant moi, le soleil, une main dans les cheveux, du vert dans les yeux. Mon cœur y va… J’ai toujours… J’avais oublié… Ça me manque… Laisse-moi sortir ! J’ai fixé le soleil… (Les H0/H00 placent les chaises comme indiqué plus tôt.)
PF : Viens, ils ne nous croient plus… partons pour notre liberté. H2 : Fuir une fois encore ? Jamais… 1515
PF : Tu es déjà… regarde où nous en sommes, tu ne vois pas ? Je suis désolée. H2 : Et le chêne ? Les autres… Ils ont besoin de notre secours. PF : Allons-nous en chacun de notre côté, refaire nos vies… arriver à bon port, poser pieds à terre… espérer que le soleil brûle nos ailes dans la grande chute. H2 : Et mon prénom… tu m’as promis un… PF lui fait signe de se taire.
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PF : Vivre où nos pas ne sont encore tracés, où survivre... Et qui sait, nos chemins se recroiseront peut-être un jour ! H2 et PF sortent chacun d’un côté.
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H0 et H00 +H1 : Personne n’est sorti de la grande bâtisse… Les plus fous attendent aux pieds des grands chênes… On fut fort sage et libéra les quelques secrets qui pouvaient réconcilier les hommes page 50 à 56 et 80. On descendit, pour finir, protéger les rêves et enseigner le passé qui fut caché aux hommes… avec des mots… que l’avenir ne recommence pas ! Tout est revenu au point de départ. Tout est en place pour démarrer une nouvelle journée ponctuée de nouvelles croustillantes, de découvertes surprenantes. Renaître chaque jour. (Ils sortent tous. Même lumière qu’au prologue. [PROLOGUE] 5 reste couché jusqu’au départ du public (Cf. Vœux de dormir comme des ours, 5 est resté à l’écart)…
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DISTRIBUTION Pensé pour 7-10
H1
PF
H2
« H0 » / « H00 » (pensé pour 4)
HD (peut être un H00)
L’oncle (peut être un H0)
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