Les Cerveaux dans une cuve Hilary Putman
année 2005/2006
HUYNEN Jean-Louis 1
Sommaire.
I. Présentation. 1. Le monde n'est pas ce qu'il est. a. Kant. b. Descartes et le scepticisme. c. Le vedanta ou le malin génie dans la religion. d. Le principe de clôture épistémique sur l'argument d'ignorance. 2. Le solipsisme ou sa CUC personnelle. 3. Les cerveaux en cuves, l'argument de la simulation. a. Les arguments de Nick Bostrom. b. Des arguments plus généraux.
II. Discussion. 1. La preuve du monde extérieur. a. Moore et Wittgenstein. b. La valeur de l'argument sceptique. 2. La valeur de la théorie solipsiste, êtes vous simulés ? 3. Discussion sur la véracité de la thèse de la « matrice », sommes nous enfermés ? a. La thèse de Nick Bostrom. b. Nouveaux nés. c. Animaux. d. Un monde imparfait. e. Schizophrénie de l'humanité.
III. Ouverture. 1. La CUC, le malin génie dans la littérature et les films. 2. Neurally controlled animat. Conclusion. BIBLIOGRAPHIE.
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INTRODUCTION. « Brains In a Vat » ,(BIV) ou « Cerveaux dans Une Cuve », (CUC), est une expérience de pensée énoncée par Hilary Putman. (À noter que j'utilise indépendamment LA CUC pour l'expérience comme LE CUC pour le cerveau en cuve.) Une expérience de pensée est un élément de la méthodologie de la philosophie analytique et de physique. Par exemple : « que se passerait il si mes parents m'avaient appelé différemment ? ». Une fois cette hypothèse énoncée, on décrit le monde tel qu'il serait avec cette nouvelle règle. «Personne ne se serait moqué de mon prénom à l'école.» et on peut alors tester différentes hypothèses. «Avec un autre prénom , Jean-Louis aurait fait du foot plutôt que des sciences cognitives. » La philosophie analytique quant à elle se rapproche de la physique dans son ensemble. On se sert de la logique contemporaine pour analyser des concepts et des idées. On peut donc retrouver des expériences de pensée en philosophie comme en physique : Le paradoxe du train en relativité restreinte. Le chat de Schrödinger en mécanique quantique. Le malin génie de Descartes. Le cerveau dans une cuve. La chambre chinoise. Hilary Putman est un philosophe américain (31 juillet 1926) professeur à l'université de Cogan. L'expérience de pensée qu'il a énoncée est très simple. Imaginez vous être dans votre sommeil. Un savant fou vous enlève, vous trépane pour extirper votre cerveau de votre boîte crânienne et le placer dans une « cuve ». Celle-ci constitue le nouvel habitat de votre cerveau et répond à tous les besoins physiologiques de celui ci. Le savant fou vous relie ensuite à un ordinateur qui va simuler tous les influx nerveux que votre corps vous envoyait naguère. Vous plaçant ainsi dans une réalité virtuelle, simulée par l'ordinateur. Comment ensuite savoir de notre corps ou de la cuve, où nous sommes en réalité ? La question principale soulevée ici est «Est ce que votre cerveau a raison de croire ce qu'il croit ? » Je me pince le nez mais est-ce mon nez ou bien est-ce un nez virtuel, est-ce ma main ou bien une main virtuelle, et cette sensation de toucher elle aussi, pourrait être virtuelle... Il est ici clairement question de nos connaissances sur le monde extérieur. Peut-on faire confiance à ce que l'on perçoit du monde ? Peut-on remettre en cause l'existence même de celui-ci ?
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I. Présentation. La théorie CUC s'inscrit dans la continuité de plusieurs autres expériences de pensée, interrogations et s'inscrit dans le mouvement du scepticisme. Nous allons ainsi voir rapidement ce qu'est le scepticisme et ces expériences pour remettre la théorie CUC dans son contexte. 1. Le monde n'est pas ce qu'il est. a. Kant. « Cela reste toujours pourtant un scandale de la philosophie et de la raison humaine en général de devoir admettre seulement à titre de croyance l’existence des choses hors de nous (...) et, si quelqu’un se met à en douter, de ne pouvoir lui opposer aucune preuve satisfaisante » b. Descartes et le scepticisme. Descartes (1596,1650) est un philosophe mathématicien, et physicien français responsable de la réflexion cartésienne. Descartes pense que la philosophie, pour atteindre la vérité doit suivre une méthode « la voie que l’esprit doit suivre pour atteindre la vérité. » (Règles pour la direction de l’esprit, IV). La réflexion cartésienne est basée sur la succession des étapes de la méthode : L'évidence, l'analyse, La synthèse pour le raisonnement puis le dénombrement. L'évidence est pour lui le premier pas, celui où l'on constate avant de raisonner. Le moment où il faut mettre tout en doute pour pouvoir ensuite dérouler une réflexion correcte. Ceci constitue le doute méthodique énoncé dans le discours de la méthode. Mais Descartes montre que l'homme juge souvent de manière incorrecte et ne peut mettre en évidence sûrement ce qu'il constate. De part notre éducation, de part la faillibilité de nos sens, il nous est impossible d'être sûr de ce que nous prenons pour vrai. Ainsi Descartes fit différentes expériences de pensée qui l'amenèrent à douter de l'existence même du monde extérieur. Descartes poussa donc sont raisonnement jusqu'à émettre l'hypothèse que le monde extérieur ainsi que tout ce que l'on ressent et perçoit a été placé dans notre esprit pour nous tromper.« Un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant qui a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l’air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les choses extérieures que nous voyons, ne sont que des illusions et tromperies, dont il se sert pour surprendre ma crédulité » (Méditations Métaphysiques). Ce malin génie constitue notre savant fou dans la CUC. Cette théorie est la mère de celle d'Hilary Putman, mais Descartes va plus loin encore en remettant en cause l'existence même du monde extérieur. La CUC est moins radicale car il faut au moins un monde extérieur, un savant fou et une cuve autour de nous. Descartes aura aussi de longues interrogations sur la façon dont nous pouvons faire la différence entre le rêve et la réalité pour arriver finalement : " Et je dois rejeter tous les doutes de ces jours passés, comme hyperboliques et ridicules, particulièrement cette incertitude si générale touchant le sommeil, que je 4
ne pouvais distinguer de la veille; car à présent j’y rencontre une très notable différence, en ce que notre mémoire ne peut jamais lier et joindre nos songes les uns avec les autres, et avec toute la suite de notre vie, ainsi qu’elle a coutume de joindre les choses qui nous arrivent étant éveillés. " Méditations métaphysiques Méditation seconde: De la nature de l’esprit humain, et qu’il est plus aisé a connaître que le corps. c. Le vedanta ou le malin génie dans la religion. Le vedanta est une branche philosophique de l'hindouisme tournée vers Braham. Braham est la base de toute existence et la réalité suprême et éternelle de l'individu. Le concept de D.ieu Ishvara y est lui aussi présent mais la particularité du vedanta réside dans le fait que la réalité y est classée en trois niveaux: Transcendantal, Pragmatique et Apparent. Braham étant la réalité suprême, tout le reste n'est que poudre aux yeux. Si on le prend comme référentiel, rien n'est réel. L'univers, Ishvara et les individus ne sont vrais qu'au niveau pragmatique. L'individu se trouve donc dans la Mâyâ qu'il croit la réalité. S'il on en croit le livre saint du sikhisme, « le monde est comme un rêve, et il n'y a rien en lui qui est à vous ». Pour sortir de la Mâyâ, l'individu doit atteindre la connaissance du Braham. Pour enfin voir la vérité. On retrouve ici aussi l'idée selon laquelle le monde qui nous est présenté comme réel n'est pas réel. Ici notre savant fou ne serait que notre psyché, qui, incapable d'atteindre le Braham nous enfermerait dans notre ignorance. Il est facile ici de faire le parallèle avec le film Matrix où la matrice serait la Mâyâ. Celui qui obtiendrait la connaissance serait le sceptique qui atteindrait le Braham. Ca ne serait pas Néo qui perce le mystère car il a des super-pouvoirs mais plutôt le petit bouddhiste du premier épisode qui acquiert les connaissances sur la matrice pour pouvoir en changer le reflet qui atteindrait le Braham. d. Le principe de clôture épistémique sur l'argument d'ignorance. Nous pourrions voir d'autres exemples mettant en cause l'existence du monde mais passons maintenant aux raisonnements logiques avancés par les sceptiques pour étayer leurs thèses. Descartes se pose en marge en prétendant qu'on ne peut croire en une proposition que si celle ci est à l'abri de tout doute. Et il avance en plus que l'on est en droit de douter de nos sens, ce qui a pour effet de boucler la boucle. Ceci constitue l'argument de l'erreur. Cet argument est un point de départ à l'argument d'ignorance, clé de voûte du raisonnement sceptique tel que la CUC nous le présente. Le sceptique servira son argument d'ignorance en le justifiant par le principe de clôture épistémique1 de la façon suivante : Supposons la proposition de Moore, (que nous étudierons plus loin) « Voici une main (en l'agitant)» et une proposition « Nous vivons dans un monde simulé ».
1 Si S est justifié à croire que P et si P implique Q, alors S est justifié à croire que Q.
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1. Si je suis justifié à croire « Voici une main » alors je suis justifié à croire que « Nous ne vivons pas dans un monde simulé ». (conséquence logique) 2. Je ne suis pas justifié à croire que « Nous ne vivons pas dans un monde simulé ». Rien ne l'affirme. 3. Donc je ne suis pas justifié à croire en cette main. On peut retourner le raisonnement : 1. Je ne sais pas que « Nous ne vivons pas dans un monde simulé ». 2. Si je ne sais pas que « Nous ne vivons pas dans un monde simulé » alors je ne suis pas justifié à croire que j'ai des mains. 3. Donc je ne sais pas que j'ai des mains. Voilà deux façons d'avancer le fait qu'on ne sait pas que nous ne sommes pas des cerveaux en cuve car rien ne le prouve. Le sceptique ne nie pas que vous soyez justifié à croire que vous avez des mains. Il dit simplement que vous ne le savez pas. Maintenant que nous avons fait ce petit survol du scepticisme en général. Nous allons devoir définir exactement le cas de figure de notre CUC. En effet nous pouvons être seul dans notre cuve comme nous pouvons être plus nombreux. 2. Le solipsisme ou sa CUC personnelle. L'utilisation du terme solipsisme ici est clairement un abus de langage mais décrit assez bien la situation d'un CUC seul dans sa cuve où les personnes avec qui il interagit sont simulées par ordinateur. Le solipsisme est le fait de croire en la réalité de sa seule conscience. Tout « le reste » n'est qu'imaginé par le sujet. Ici c'est l'ordinateur qui simule « le reste ». Ce genre de CUC est celle qui soulève peut-être le moins de problèmes. Il y a le sujet, le savant fou avec son monde, et c'est tout. Il n'y a pas d'interaction possible avec le monde extérieur. Le seul gros problème est de concevoir un monde où la modélisation et la mise en oeuvre d'une conscience humaine est possible par ordinateur. Cela ressemble à une immersion totale dans une sorte de jeu vidéo, sans avoir la conscience d'y être. On peut se demander si on était dans ce cas, individuellement, comment nous ferions pour essayer de sortir de l'interrogation. Comment prouver l'existence des autres. La seule certitude serait l'existence de notre conscience. Tout le reste ne serait que simulé. 3. Les cerveaux en cuves, l'argument de la simulation. Mais plaçons nous maintenant dans le cas où toutes les personnes avec qui nous pourrions interagir ne seraient pas simulées mais bel et bien prisonnières de cette méta-cuve ou matrice. Ainsi toute l'humanité se retrouverait « branchée » à cette réalité parallèle. Cette thèse à été très développée dans Matrix où les protagonistes en plus d'interagir entre eux, pouvaient aussi interagir avec des « programmes » comme les « agents », « l'oracle » ou « l'architecte ».Ils étaient chargés de différentes tâches comme maintenir l'ordre ou construire la matrice1. Beaucoup d'arguments sont présents dans la littérature et sur Internet et la faveur de cette thèse. Nous allons en étudier quelques uns. 1 Monde simulé du film.
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a. Les arguments de Nick Bostrom. Pour Nick Bostrom au moins une de ces propositions est vraie : 1. L'espèce humaine s'éteindra avant d'atteindre le stade de civilisation posthumaine1 . 2. Une civilisation post-humaine a la possibilité de construire de nombreuses simulations de la civilisation humaine à différents stades de son évolution. 3. On est presque sûr de vivre dans une simulation. Nick Bostrom affirme que si on est justifié de croire que nous ne pourrons jamais atteindre le stade post-humain c'est que nous sommes dans une simulation. Pour se faire, il avance un calcul de probabilité basé sur le fait que si des civilisations post-humaines existent, elles ont le pouvoir de créer un nombre très important de simulations. Son calcul se base sur le fait que même si peu de civilisations post-humaines s'engagent dans la simulation de civilisations humaines pareilles à la notre, de part le nombre total de simulations, le nombre de civilisations humaines simulées est grand. Il affirme ainsi que le nombre de réalités simulées est plus important que le nombres de civilisations réellement présentes dans l'univers. Si on prend les notations : Fp : Probabilité qu'une civilisation atteigne le stade post-humain. N : Nombre moyen de civilisations (humaines ou non) simulées par une civilisation post-humaine. H : Nombre moyen d'individus qui ont vécu dans une civilisation avant qu'elle n'atteigne le stade post-humain. Fi : La probabilité pour une civilisation post-humaine d'être intéressée par le fait de construire des simulations de civilisations humaines. Soit Fsim la probabilité pour un homme de vivre dans une simulation : Fsim = (Fp * Fi * N) / (Fp * Fi * N +1) Comme la puissance de calcul de telles civilisations est énorme N est immense ce qui fait que Fp est proche de 0, Fi est proche de 0 et Fsim est proche de 1. En clair d'après son raisonnement : − − −
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Il est peu probable qu'une civilisation donnée atteigne le stade post-humain. Les civilisations post-humaines sont peu intéressées par la simulation de civilisations humaines. Nous vivons certainement dans une simulation.
Une civilisation « post-humaine » est une civilisation ayant le pouvoir créer une réalité virtuelle. Une simulation de la civilisation humaine à un âge précis.
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b. Des arguments plus généraux. Plus simplement, beaucoup ont juste avancé des arguments allant dans le sens de la simulation sans chercher à les démontrer : 1. Y aurait-il un intérêt à simuler le monde ? Les arguments avancés sont que nous simulons et modélisons déjà énormément pour la météorologie, le comportement des avions... Alors pourquoi ne pas imaginer une simulation sur le comportement de l'écosystème si l'on pose une civilisation comme la notre dessus ? L'utilité d'une telle simulation est tout à fait justifiée. 2. Aurait-on les moyens technologiques ? Pour l'instant non, cela paraît évident mais des personnes comme Hans Moravec dans Mind Children décrivent l'avenir de l'IA à la manière de la loi de Moore1 pour l'informatique. Rien n'exclue que technologiquement, une civilisation ne puisse pas en simuler une autre. Nous pouvons être des CUC de bien des manières mais peu d'arguments convaincants sont avancés. Il faut remarquer que l'hypothèse ne manque pas de séduire et elle se dote de beaucoup de ramifications. Le thème de la CUC s'inscrit dans d'innombrables autres thèmes. Mais il convenait de restreindre ceux ci à leur plus simple expression : − Le monde extérieur est il réel ? − Êtes vous simulés ? − Sommes nous enfermés ?
II. Discussion. 1. La preuve du monde extérieur. a. Moore et Wittgenstein. Moore a émit un contre-argumentaire très simple. L'argument du savoir : 1. 2. 3. 4. 5.
Voici une main. Voici une autre main. Donc il y a au moins 2 mains. Puisqu'il y a 2 mains, on peut rencontrer au moins 2 choses dans l'espace. Il y a donc au moins 2 choses externes à notre esprit.
Moore montre donc qu'il existe bien des choses que l'on peut rencontrer dans l'espace. Il existe donc bien un monde. Je sais qu'il existe donc je ne peux pas être un CUC. Moore affirme que sa démarche est correcte car : 1. Les prémisses sont différentes de la conclusion. 2. La conclusion découle logiquement des prémisses. 3. Et nous savons que les prémisses sont vraies. 1 "le nombre de transistors sur une puce de silicium double tous les 2 ans." nb: Ce Moore là n'est pas le philosophe.
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C'est là que le sceptique va intervenir en disant que l'on ne peut raisonnablement pas croire nos sens. Pour que je sois justifié à croire que les prémisses sont vraies il faudrait que je sois justifié de croire que je ne suis pas un CUC ! Il y a des possibilités d'erreur que l'on ne peut pas éliminer. Moore n'apporte pas de réponse à cela mais demande aux sceptiques de prouver ce qu'ils avancent. Pourquoi les prémisses 1 et 2 seraient fausses et les prémisses de l'argument sceptique vraies ? Moore soutient que si son argument est faux à cause de l'inconsistance de ses prémisses alors celui des sceptiques ne tient pas non plus. Pourquoi « Voici une main » serait moins solide que « Je ne suis pas justifié à croire que je ne suis pas un CUC ». Et pourquoi pas ? C'est Wittgenstein qui apporte peut être une réponse dans De la certitude. En effet il discute de la différence entre « croire » et « savoir ». Ceci est fait sous forme d'aphorismes sur le thème de la certitude. « C'est un coup du sort étrange : tous les hommes dont on a ouvert le crâne avaient un cerveau » Pour Wittgenstein, la question « est ce que je sais que j'ai deux mains? » n'a pas de sens. On a pas à se la poser, ceci est une évidence. Quand un neurologue examine un patient pour la première fois, sa première question n'est pas « cet homme a-t'il un cerveau? ». Ainsi, la discussion sur la première prémisse n'a pas vraiment lieu d'être. b. La valeur de l'argument sceptique. Ceci nous amène à remettre en cause sérieusement le principe de clôture épistémique des sceptiques. En effet « Si p est vraie et que Q est une conséquence logique de P alors Q est vraie » est différent de « Si Q est une croyance de P ,on ne peut pas dire que P croit pour autant toutes les conséquences logiques de Q ». Nous ne savons en fait rien du degré de justification de l'argument des sceptiques. Savoir c'est pouvoir exclure toutes les possibilités d'erreur alors que la croyance laisse justement la place au doute. Les sceptiques remettent donc en question des choses qui nous paraissent évidentes comme « Voici une main ».Pour les sceptiques, pour savoir que P, il faut pouvoir écarter toutes les possibilités d'erreur. Mais les hypothèses sceptiques radicales ne sont jamais exclues, on peut donc remettre en cause des choses évidentes. Tout repose sur la valeur l'argument d'ignorance et de la clôture épistémique. Le sceptique ne remet pas en cause la justification mais la connaissance. Il existe quatre réponses à l'argument d'ignorance, la première étant celle des « alternatives pertinentes » de Dretske. Dretske attaque directement la deuxième prémisse de l'argument d'ignorance. « Je ne suis pas justifié à croire que « Nous ne vivons pas dans un monde simulé ». » Une alternative pertinente est une chose qu'il est possible de croire. Ainsi, pour reprendre l'exemple de Austin dans Other minds, « vous voyez un oiseau jaune et vous croyez que c'est un chardonnet. Mais cela pourrait tout aussi bien être un canari. Ou un autre oiseau, plein d'autres oiseaux ont des têtes jaunes. » Donc, pour savoir de quel oiseau il s'agit, il nous faut nous approcher pour pouvoir écarter 9
toutes les alternatives plausibles possibles. On ne croira plus que c'est un chardonnet mais on le saura. L'exemple de Dretske se présente sous la forme d'une visite dans un zoo. Vous voyez un zèbre, mais comment savez-vous que ce que vous voyez n'est pas une mule peinte ? Même si cela paraît farfelu, cela constitue une alternative. Mais bon, les zoos ne font habituellement pas ça donc vous croyez que c'est un zèbre, l'alternative de la mule n'est pas pertinente. Ce n'est pas pour autant que l'on peut exclure cette éventualité. Dretske rejette le principe de clôture épistémique de l'argument d'ignorance des sceptiques. En effet un sceptique propose comme alternative à la réalité le fait d'être un CUC mais en quoi cela constitue une alternative pertinente ? Pour Dretske on ne peut pas rejeter cette thèse mais on ne peut pas clôturer à partir de cela. La vérité ne se trouve pas dans toutes les alternatives, on ne peut pas se baser sur elles pour conclure quelque chose. Il faudrait d'abord pouvoir vérifier, comme pour l'oiseau. Une alternative pertinente est un présupposé vrai et non la vérité vraie. Il faudrait SAVOIR. Ainsi, cela détruit la clôture épistémique des sceptiques. 1. Vous savez que cet animal est un zèbre. 2. Donc ce n'est pas une mule. 3. Mais vous ne savez pas que ce n'est pas une mule déguisée. Donc pour Dretske 1. Je ne sais pas que je ne suis pas un CUC est vrai. 2. Alors je ne sais pas que j'ai deux mains est faux car le principe de clôture épistémique ne vaut pas. Nozick rejette lui aussi le principe de clôture épistémique. Comme Dretske, il pense que c'est la notion de connaissance qu'il faut discuter pour répondre aux sceptiques. Nozick lance la notion de sensibilité. Je sais qu'il pleut si et seulement si : 1. Je crois qu'il pleut. 2. Et qu'il pleut. Ainsi : 3. S'il ne pleuvait pas, je ne croirais pas qu'il pleut. 4. S'il pleuvait, je croirai qu'il pleut. Cette notion de suivre à la trace montre que s'il ne pleuvait pas, on aurait pas de raison concluante de croire qu'il pleut. Ainsi Nozick casse le second prémisse sceptique : « Si je ne sais pas que je suis un CUC, je ne sais pas que j'ai deux mains. » La croyance que j'ai deux mains est sensitive. Si je n'avais pas de mains, je n'aurais pas de raison de croire ça. Donc on sait qu'on a deux mains, même si l'on ne sait pas que l'on est un CUC. Mais le sceptique ne suppose qu'il sait qu'il a deux mains que s'il sait qu'il n'est pas un cerveau en cuve :/ On voit à travers Dretske et Nozick que la validité de la clôture découle de la transmissibilité de la connaissance sous l'implication. Je sais qu'il pleut. Et si je sais que s'il pleut, je prend mon parapluie, alors je prend mon parapluie. Quand ils remettent en cause la clôture épistémique, Nozick comme Dretske s'attaquent à la notion de savoir. C'est la clé des argumentations « antisceptiques » (haha :)). « L'effet de la clôture est l'effet d'une élévation de critères de la connaissance trop 10
haut. » Cela nous mène au contextualisme. Le contextualisme dit que la notion de savoir varie en fonction du contexte. Ainsi nous retrouvons Wittgenstein. Il dit que se demander si l'on sait que P n'a de sens que s'il est possible qu'on ne le sache pas. Ainsi « N'oublies pas ta tête » par exemple n'a de sens que si la personne avec qui l'on parle est quelqu'un qui oublie toujours tout. Le contextualiste dit lui que le savoir s'inscrit toujours dans un contexte et qu'il convient de bien le choisir et de le garder tout le long de son argumentation pour ne pas se tromper. Ainsi la thèse sceptique est détruite par les contextualistes. Très grossièrement : 1. Je ne sais pas que je ne suis pas un cerveau en cuve. Vrai 2. Si je ne sais pas que je ne suis pas un cerveau en cuve, je ne sais pas que j'ai deux mains. Vrai. Clôture. 3. Donc je ne sais pas que j'ai deux mains. Faux Pour le contextualiste, c'est faux car le critère pour que 3 soit vraie est trop élevé. Le sceptique crée un contexte dans lequel il dit qu'il ne sait que peu de choses. « Mais dans un contexte ordinaire.,il est correct pour nous de dire que nous savons ce que le sceptique dit qu'il ne sait pas. »1 2. La valeur de la théorie solipsiste, êtes vous simulés ? Une CUC où le sujet se trouve seul est une place où tout est simulé. Le monde peut être simulé par l'ordinateur d'un savant, un malin génie ou bien même notre propre conscience. C'est ici que nous retrouvons la vraie définition du solipsisme. Seule notre conscience existe, le reste est le fruit de notre imagination. Mais il pourrait aussi l'être d'une imagination artificielle. Ainsi s'enfermer dans sa tête ou s'y faire enfermer n'est pas si différent. Descartes par son « cogito ergo sum » nous dit que notre existence en tant qu'entité pensante est connaissance fondamentale. Mais comment peut-on raisonnablement donner une preuve de l'existence d'autrui ? Une réfutation simple du solipsisme passe par le fait que cette idée a besoin d'un langage et de concepts pour que nous l'exprimions. Ceux-ci représentent notre monde et nous permettent de réfléchir sur celui-ci. Or sans monde, il n'y a pas de langage, cela ne tient pas debout. Le solipsisme ne peut être envisageable que si notre monde tel qu'on le connaît n'est qu'un leurre. Notre logique, notre langage, et notre monde ne sont qu'illusions et leurs raisons d'être aussi. Ainsi, je suis trompé par un malin génie. Mais ce malin génie pour créer ce monde aurait besoin d'idées, de concepts, de langages pour penser. Le solipsisme aurait donc besoin de ça pour exister. Le solipsisme ne tient pas la route. Mais plus facilement encore, il nous suffit d'essayer de nous écouter. Nos émotions individuelles comme partagées, l'art, ne peuvent être le fruit que d'un individu ou d'une simulation. Comment une entité bien que pensante pourrait avoir des émotions avec elle même où avec des « machines » ?
1 Honteux plagiat d'un cours de Pascal Engel.
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3. Discussion sur la véracité de la thèse de la « matrice », sommes nous enfermés ? a. La thèse de Nick Bostrom. Cette thèse a été réfutée à maintes reprises, notamment par fabien besnard, qui nous montre d'abord que le calcul de Bostrom est faux. Quand on tire une probabilité d'un dés, nous avons une notion d'équiprobabilité. Une chance sur six pour chaque face dans un univers fini de 6 faces.. Bostrom calcul la probabilité de tomber sur une civilisation humaine simulée si on tire une civilisation humaine au hasard. Mais dans quel univers ? On ne connaît pas toutes les civilisations humaines, la notion d'équiprobabilité s'envole car nous sommes dans un univers infini. Ces calculs sont faux. On ne sait pas ce qu'est une civilisation, elle peut être simulée comme elle peut être physiquement présente dans l'univers. L'univers des solutions est indénombrable, aucune probabilité n'est calculable. b. Nouveaux nés. Que l'on soit seul dans sa CUC ou avec le reste du monde réel, une question reste difficile à résoudre. Que se passe-t'il quand on fait un enfant dans le monde simulé ? En effet, si nous sommes seul et que les autres protagonistes du monde sont simulés, simuler un nouvel individu ne paraît pas difficile en soit. Mais, un enfant nous ressemble. Un enfant est issu d'un brassage génétique avec une entité simulée. A quoi va-t'il ressembler ? Est il possible que la machine qui simule le monde puisse simuler une partie de nous dans cet enfant au point que nous ne parvenions pas à voir la supercherie ? Et dans le cas ou tous les protagonistes seraient enfermés avec vous. Que se passe-t'il ? Cet enfant a été conçu virtuellement, il ne peut exister dans le monde réel. Mais alors comment cet enfant serait simulé ? On obtiendrai un monde rempli d'hommes et des femmes bien réels dans le monde du scientifique, enfantant des robots dans un monde virtuel. Ou alors il est possible que le savant fou surveille tous les hommes dans leur monde virtuel pour créer l'enfant dans le monde réel, s'ils procréent dans le monde virtuel. C'est la seule solution pour que l'homme puisse avoir de « vrais enfants1 » dans le monde simulé. Deux cas de figure se présentent alors : − Le scientifique contrôle parfaitement le processus de création d'un enfant. Dans ce cas c'est assez simple. La mère suit sa grossesse virtuelle jusqu'au moment où l'enfant naît. Le scientifique insère « bébé » dans le monde simulé à l'exact moment de la naissance dans le monde simulé. − Le scientifique ne contrôle pas le moment où l'enfant nait. Il doit donc agir sur nous. Dans ce cas, le scientifique doit nous contrôler ou tout du moins influer sur nous pour pouvoir insérer « bébé » au bon moment. « Bébé » ne prévient pas de son arrivée. Et dans un monde similaire au notre « bébé » n'apparaît pas comme par magie. Donc nécessairement, le scientifique doit pouvoir faire en sorte que le père et la mère aillent à la maternité, crient « poussez vous !» partout... pour enfin insérer bébé. C'est le scientifique qui déclenche la fin de la grossesse simulée. Adieu libre arbitre. Ce n'est qu'un exemple mais dans ce cas de figure, le scientifique aurait un contrôle non seulement sur le monde qu'il nous présente mais aussi sur nous. 1 Avec une âme est non un enfant complètement simulé.
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De plus, l'interaction entre la femme enceinte et son bébé dans le monde simulé est très compliquée. En effet, elle porte un enfant totalement virtuel jusqu'à la naissance. A moins que le scientifique ne puisse brancher un foetus au monde simulé. Dans un cas de figure, ça ne sert à rien de faire écouter du mozart à son ventre (Puisse que ce n'est qu'une « boule ») et dans l'autre on peut se demander si notre scientifique ne branche pas aussi des animaux à ce monde (« s'il branche des êtres élémentaires pour l'équilibre de ce monde. Pourquoi pas des animaux? »). c. Animaux. Si l'importance de simuler un foetus n'est pas négligeable, qu'en est-il des interactions homme-animaux ? Soit les animaux sont simulés, soit ils sont connectés eux-aussi à ce monde virtuel. Mais on peut très fortement en douter bien que l'utilité de cela tombe sous le sens. Un chercheur qui étudie les fourmis pourrait se rendre compte d'une anomalie dans le monde simulé. Mais le scientifique devrait brancher des colonies de fourmis pour faire plus « vrai » ? Une fourmi en elle même reste simple à modéliser, mais le comportement d'une colonie complète fascine. Comment le scientifique pourrait faire en sorte que sur autant d'individus simulés, il n'y ait aucune erreur. Il doit être certain de son système sinon, la moindre erreur pourrait nous amener à croire aux extraterrestres ou aux CUC et l'on se mettrait à chercher. Et dans un système qui n'est pas exempt d'erreurs, on finirait par trouver. Mais le scientifique peut-il raisonnablement connecter des milliers d'individus pour être sûr de l'infaillibilité de son monde. Et d'ailleurs ce monde doit-il être imparfait? d. Un monde imparfait. Le monde créé par notre scientifique doit être parfaitement cohérent. Une zone d'apesanteur dans un terrain vague1 pourrait faire désordre dans le monde où nous vivons. Mais d'un autre côté, l'homme a besoin de mystère. Sans un certain désordre, sans certaines questions l'homme et la civilisation humaine en seraient-ils où ils en sont aujourd'hui. L'homme est sensible à la nouveauté, même notre oeil est incapable de saisir une image stabilisée car il n'est pas fait pour ça. Il est fait pour découvrir. Et pour découvrir, un monde vaste n'est pas suffisant, il faut aussi qu'il soit mystérieux et imparfait pour susciter la curiosité. Une aurore boréale peut tout aussi bien se voir comme une anomalie. On a cherché, on sait que non, que cela fait partie de monde et qu'il est cohérent. Mais de tels mystères restent à élucider. Comme le comportement de ces ***** de fourmis. e. Schizophrénie de l'humanité2. Il reste un point à aborder concernant un possible monde simulé qui est la fin de celui-ci. Que se passerait-il si on débranchait tout le monde ? Pourquoi un homme, président de tel pays dans le monde virtuel ne le serait-il pas dans le monde réel à sa sortie ? L'histoire du monde simulé existe, bien que celui-ci ne soit que simulé. Il faudrait matérialiser les oeuvres, les inventions du monde simulé dans le monde réel. Il est déjà difficile aux hommes de cohabiter avec ceux du 1 Beyong dans la série des Animatrix. 2 Idée tirée de: « Matrix machine philosophique ».
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même monde mais alors là.. deux Terres sur une Terre, c'est assurément une de trop.
III. Ouverture. 1. La CUC, le malin génie dans la littérature et les films. Calderon la vie est un songe Résumé de Biblioweb :Dans cette pièce, le prestigieux dramaturge espagnol, Pedro Calderon de la Barca (1600-1681) illustre l’idée typiquement baroque selon laquelle les certitudes ou vérités humaines sont des illusions au regard de Dieu, unique réalité ferme et constante. Un horoscope a prédit au roi de Pologne, Basyle, que son fils Sigismond deviendrait un tyran sanguinaire : il l’a donc enfermé dans une tour. Après quelques années, le roi cherche à vérifier la prédiction et libère Sigismond, sans que celui-ci s’en rende compte, grâce à une potion soporifique. Mais celui-ci commet des méfaits et est à nouveau conduit en prison, toujours sous l’effet d’un narcotique. À son réveil, le personnage se confie à Clothalde, son précepteur et geôlier. Il se demande s’il a vécu ou rêvé, soulignant ainsi la parenté entre la vie et le songe. Matrix Trilogie des frères Wachowski où des machines ont pris le pouvoir. Celles-ci enferment l'humanité dans un monde virtuel, la « matrice », pour pouvoir se servir de leur corps pour produire de l'énergie. Existenz Dans ce film de David Cronenberg, les deux héros sont plongés dans un jeu vidéo Existenz pendant la majorité du film. Vanilla sky - Ouvre les yeux Le héros, défiguré et seul après la mort de sa compagne dans un accident de voiture s'achète le « rêve » de sa vie si elle n'avait pas incliné sa trajectoire avec cet accident. Futurama, Robocop 2, Le chef shredder dans la tortues ninjas... Le thème de la CUC et plus généralement du cerveau porté par un corps mécanique se retrouve aussi dans les dessins animés et dans d'autres films sans pour autant en être le thème central. William Gibson – Neuromancer 1984 Count zero 1986 Mona lisa overdrive 1988 – Les monuments que sont ces livres constituent le point de départ des univers cyber-punk comme on les retrouve dans matrix, blade runner ou Johnny Mnemonic. Il est important de préciser cela car aujourd'hui, la CUC est essentiellement évoquée des les romans de Science fiction et autres oeuvres à l'univers cyberpunk et technomaniac.
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2. Neurally controlled animat. Les implants cérébraux destinés à contrôler des automates commencent à arriver. On peut notamment citer Kevin Warwick qui s'est fait posé un implant en 2002. Il pouvait contrôler un bras mécanique ainsi qu'un fauteuil électrique. Ceci a pour but d'améliorer le quotidien de personnes handicapées dans un premiers temps. Par exemple Jesse Sullivan a pu bénéficier de la « pose » d'un bras complet contrôlé par son cerveau en 2001. Nous verrons peut être durant ce siècle des personnes augmentées par des implants mécaniques de manière courante. L'interfaçage de matériels issus de la robotique avec le cerveau peut se développer plus rapidement qu'on ne le croit et ainsi rapprocher de nous les notions de cyborg, CUC, posthumain et toutes ces choses qui ne relèvent aujourd'hui que de la science fiction.
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Conclusion. Nous n'avons pas apporté de réponse à la question des cerveaux dans une cuve d'Hilary Putman. Mais il est important de voir que cette question a ouvert un débat important dans l'histoire de la philosophie de la connaissance et de l'esprit. Le thème du doute planant sur nos sens se retrouve chez beaucoup de philosophes et de courants de pensée. Le scepticisme est relié à travers se débat au contextualisme, à l'internalisme, à l'externalisme, au cohérentisme, au fondamentalisme et même quelque part au holisme. Ce débat est transversal à la philosophie en général car il nous emmène sur le terrain des grandes questions « où sommes nous », « qui sommes nous », « où allons nous » ? Ce survol nous permet juste de prendre conscience de l'ampleur de la question et de dénicher des débuts de piste de réponse. Nous ne savons pas si nous sommes dans un monde simulé ou non. Y croire nous fait passer pour l'homme friand des thèses de complot et de zone 51. Mais ne pas y prêter attention n'est pas non plus la solution. Il est important de se demander où nous sommes et toutes les thèses sceptiques, (malin génie, CUC..) constituent des alternatives à ne pas négliger. Quant aux questions relatives à « quel serait notre monde s'il été divisé en deux ». Elles ne s'appliquent pas que pour les CUC et sont en fait bien plus profondes. La question sous-jacente est bien « Existe t'il un monde matériel pour le corps et un monde immatériel pour l'esprit ? ». Cela nous amène sur un tout autre terrain que la simple question sceptique.
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BIBLIOGRAPHIE. Livre : Matrix, machine philosophique. PPT et PDF de cours : Séminaires « Problèmes Épistémologiques » Fabrice Teroni et Otto Bruun. Cours de Pierre Jacob « Éléments de philosophie contemporaine ». G.E. Moore, Philosophical papers, New York: Collier Books, 1962, p. 144-148. Trad. J. Dutant 2003. Cours de philosophie de l'esprit et de la connaissance de Pascal ENGEL : à l'université de Genève. http://dokeos.unige.ch/ ainsi qu'à la Sorbonne. http://www.rationalitescontemporaines.paris4.sorbonne.fr/rubrique.php3?id_rubrique=12 Newsgroups : alt.philosophy alt.religion humanities.philosophy talk.atheism sci.skeptic comp.ai fr.sci.philo Site internet : WIKIPEDIA Inépuisable point de départ. www.sceptiques.qc.ca Où les sceptiques en général. http://www.kevinwarwick.org/ Bras artificiel, interface cerveau/bras. http://perso.wanadoo.fr/fabien.besnard/refutation.html La réfutation par Besnard. http://www.simulation-argument.com/ Le site de Nick Bostrom.
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