Washington L’Europe à nos portes, l’océan par delà ... Mercredi 25 mars – L’accueil 19 h 47 Nous voici à présent, le mercredi 25 mars 2009. Le 25 mars 2009. A peine plus de deux mois passés ici, à toute allure, en toute intensité, et déjà le temps s’effiloche et coule, s’écoule, dégringole avec une célérité stupéfiante. Anne et moi sommes de retour de New-York, à bord du car Vamoose, la compagnie juive très populaire qui assure le transport entre Washington D. C. et la Big Apple. Brisés à coup de miles parcourus le long des immenses et immensément mythiques trottoirs new-yorkais. Mais reprenons l’histoire où nous l’avons laissée : en Arizona, à Tempe, il y à dix jours de cela précisément.
La grand’
La vie à suivi son cours depuis notre escapade dominicale à Scottsdale et Poste j’ai eu l’occasion de poursuivre une période de travail très harmonieuse, l’une de celles ou vous trouvez le temps de lire énormément, où chacune de vos lectures vous enrichit et où l’ensemble permet à votre intellect, stimulé, secoué en tous sens, milkshaké, de produire une réflexion (que vous espérez) intéressante. Voilà qui fut bienvenu car il s’agissait alors pour moi de préparer mon intervention à la conférence de Washington des 28 et 29 mars. Nous sommes arrivés à Washington le 20 mars, où nous avons reçu un accueil mémorable de Sandra, amie transatlantique de très (très très) longue date de ma chère mère, pour ceux qui l’ignoreraient, ainsi que de sa famille, composée de Carlos, son charmant mari, et de Danielle, sa ravissante petite fille de 9 ans, d’une douceur de caractère et d’une gentillesse à toute épreuve. Dire qu’Anne et moi avons été reçus comme des Princes (oui, avec une majuscule!) relève de l’euphémisme. À l’autre bout du monde et pourtant, nous nous sommes vraiment sentis comme chez nous. Qu’il me soit permis de les remercier tout
49 particulièrement et chaleureusement (je sais Sandra fidèle lectrice de ces pages).
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Devant la National Ga$ery of Arts
20 h 07 - Souvenirs du lundi 23 mars Après un week-end reposant (ponctué d’une charmante visite à Baltimore), Anne et moi accompagnons Sandra sur son lieu de travail, situé environ 100 m. à l’est ... du Capitole! Qu’il est impressionnant de fouler du pied ce lieu mythique du history in the making, d’un des centres de décision politique les plus importants au monde, ce qui fait sa réputation et où la légende de Lincoln plane sur la House of Congress et la White House. Washington est une ville étendue horizontalement, aux avenues larges et bien découpées. Aucun bâtiment ne peut y surpasser le Capitole, de par sa hauteur. Il en résulte une certaine harmonie des volumes bâtis, à laquelle s’ajoute une indéniable cohérence stylistique générale. Ci et là, les avenues sont ponctuées d’un immeuble doté de cachet, comme par exemple le centre de tri postal. À Washington, le trafic automobile est relativement jugulé et il fait bon s’y promener, ne serait-ce le froid de canard, que ne laisse pas présager le ciel bleu qui accompagne fidèlement nos premières journées sur la côte Est. C’est qu’à coup de soleil caniculaire au beau milieu du désert, nous en aurions presque oublié la sensation du froid mordant qui pénètre sans pitié la couche vestimentaire pour vous attaquer à même la peau. Qu’à cela ne tienne, bien évidemment ; un Starbucks de mise en route, et nous voilà partis vers la National Ga$ery of Art. Car Washington est une ville de culture, où tout est conçu pour permettre à la très large population, permanente ou de passage, de profiter d’un invraisemblable panel de musées. En effet, le Ma$, l’artère principale qui relie le Capitole à la Maison blanche, est intégralement constitué de gigantesques institutions muséales, dotées chacune d’une collection richissime (qualitativement), diversifiée et pléthorique. Bien entendu, la cerise sur le gâteau consiste en la plus totale gratuité de ces musées. La. Plus. Totale. 50
La National Ga$ery of Art 20 h 32 Une telle abondance de collections si somptueuses accessibles au plus grand nombre, dans des bâtiments d’une telle magnificence, accompagnées d’infrastructures si luxueuses, croyez-moi, ça se conjugue à l’invraisemblable au superlatif. On écarquille des yeux. Comme quoi on peut se situer à un jet de pierre d’institutions politiques régulièrement critiquées pour leur néolibéralisme outrancier et bénéficier du service public d’accès à la culture le mieux doté au monde (avec celui de Londres, peut-être). Anne et moi pénétrons donc le Saint des Saints, la National Ga$ery of Art. Celle-ci se subdivise en deux grandes aires, l’aire «ouest» dédiée aux beaux-arts, et l’aire «est» dédiée aux arts contemporains. Localisées dans des bâtiments distincts, les deux aires sont toutefois reliées d’un superbe passage souterrain. Le programme d’aujourd’hui est cantonné à la partie «ouest». Croyezle ou pas, la journée s’écoulera sans que nous ayons visité plus d’une des quatre ailes du premier étage (sur trois) de l’aire «ouest», accompagnée pour l’honneur de deux expositions temporaires plus restreintes, dont l’une portant sur les manuscrits enluminés, le domaine artistique de prédilection de Anne. Pour ce faire, nous n’avons pourtant pas ménagé notre peine et, à la sortie, Anne et moi présentons tous les symptômes de la visite de musée réussie : la tête, saturée de splendeurs, qui tourne légèrement sous l’effet d’un léger syndrome de Stendhal, les jambes lourdes et, pour tout dire, quelque peu flageolantes. Nous prenons l’air jusqu’au Washington Monument, la grande obélisque qui se dresse fièrement au beau milieu du «Champs de Mars» washingtonien (le Mall), au confluent du Capitole, de la Maison blanche et du Lincoln. Déjà, il est temps de reprendre la route ; nous reviendrons.
Les Medici, ces enquiquinants
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