Un monde en sursis Dérives financières, régulations politiques et exigences éthiques
Colloque international • Lundi 15 juin 2009 • Palais du Luxembourg
www.chaos-international.org
Table ronde 3 Les contraintes politiques de l’interdépendance financière
Le commerce mondial au croisement du protectionnisme et du mulilatéralisme Pendant trop longtemps, le système d’accords commerciaux a été pris en otage par une seule option de politique économique, celle d’une accentuation du processus de libéralisation. Dès lors, les accords n’ont été évalués que comme second or third best au regard de la meilleure option possible, à savoir, celle de la libéralisation unilatérale. C’est précisément cette approche qui a été appliquée au système multilatéral du commerce mondial (le GATT et ensuite tous les accords OMC).
Ramon Torrent Directeur de la Chaire Internationale OMC/Intégration Régionale Université de Barcelone
Or, elle est mal fondée. En fait, le hardware et la logique politique du GATT ne visent pas une libéralisation continue et incessante, mais bien plutôt la prévention de guerres commerciales grâce à la consolidation d’un seuil d’ouverture commerciale (article II et listes de concessions) applicable sans discrimination (article I). Ainsi, dans la logique du GATT, lutte contre le protectionnisme et garantie du multilatéralisme n’impliquent pas une plus grande libéralisation. Désormais, il apparaît clair que le lancement en 2001 du Cycle de Doha obéissait à cette conception erronée. A l’époque, la priorité n’aurait pas dû être donnée à l’approfondissement de la libéralisation commerciale. Il eut mieux valu privilégier la « politique des 3C». 1) Consolider (surtout l’entrée de la Chine dans l’OMC). 2) Compléter aussi bien le système commercial avec l’entrée de la Russie et d’autres pays dans l’OMC que sécuriser l’ensemble du système économique par le volet manquant de Bretton-Woods (l’accord sur les mouvements de capitaux) et la solution au problème de la monnaie mondiale et le lender of last resort). Enfin, 3) donner plus de cohérence à l'ensemble des accords économiques existants. Certes, en 2009 la « politique des 3C » reste toujours à privilégier, associée à un retour à la logique fondamentale du GATT : prévenir les spirales d'un protectionnisme discriminatoire. Biographie
Docteur en Droit et professeur d’Économie politique de l’Université de Barcelone (UB), Ramon Torrent est directeur de la Chaire Internationale OMC/Intégration Régionale et Coordinateur de l’Observatoire des Relations UE–Amérique Latine (OBREAL). Par ailleurs, il est Directeur du Master of Laws in International Economic Law and Practice (UB) et codirecteur de la Maestría de Relaciones y Negociaciones Internacionales (UB – Universidad de San Andrés de Buenos Aires – FLACSO/Sede Argentina). Ramon Torrent est un ancien membre du Service juridique du Conseil de l’Union européenne (1988-1998) et ancien directeur des Relations économiques internationales (1993-1998) du Conseil de l’Union européenne. Il est aujourd’hui consultant pour la Commission Européenne, le Gouvernement péruvien, la Banque Interaméricaine pour le Développement et la Secretaría de Integración Económica Centroamericana (SIECA).
Bibliographie “The fourth pillar of the European Union after the Amsterdam Treaty” in: A. Dashwood, C. Hillion, (Eds.), The General Law of E.C. External Relations, University of Cambridge/Centre for European Legal Studies and Sweet and Maxwell, 2000. R. Bouzas, P. Veiga da Motta, R. Torrent, In-Depth Analysis of Mercosur Integration, its Perspectives and the Effects Thereof on the Market Access of EU Goods, Services and Investments, European Commission, 2003. “Mais ou melhor (em todo caso, diferente): qual deverá ser a orientação das relações econômicas internacionais a partir de 2006?”, Revista Brasileira de Comércio Exterior, (85), oct-dic. 2005. “Los acuerdos preferenciales y la OMC: una perspectiva política, legal e institucional”, in : Roberto Bouzas, (Ed.), Después de Doha: la agenda emergente del sistema de comercio internacional, Marcial Pons, 2007.