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La colère chez les enfants

Travail de diplôme interdisciplinaire

Gymnase de Morges Février 2009

Claudia Magalhaes et Melany Ferreira

Claudia Magalhaes et Melany Ferreira

Travail personnel 3C

Sommaire La colère chez les enfants..............................................................................................1 .......................................................................................................................................1 Sommaire...............................................................................................................2 1. La colère....................................................................................................................3 1.1 La colère: une émotion courante.....................................................................3 2. La colère....................................................................................................................5 2.1 Définition et fonctions de la colère..................................................................5 2.2 Les quatre phases de la colère.........................................................................6 2.3 Les caractéristiques de l’enfant en colère......................................................11 2.4 Les effets d’une colère non exprimée............................................................13 2.5 Quand la colère devient trop excessive.........................................................14 3. Le soutien de la colère.............................................................................................17 3.1 Comment aider un enfant à gérer sa colère...................................................17 3.2 Les évitements de la colère............................................................................18 3.3 Conséquences positives et négatives de la colère..........................................19 4. Conclusion .....................................................................................................................................21 5. Remerciements .....................................................................................................................................22 6. Bibliographie .....................................................................................................................................23 7. Annexes...................................................................................................................24 7.1 Lettres .............................................................................................................................25 7.2 Questionnaires...............................................................................................27 7.3 P.V décisionnel..............................................................................................34

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1. La colère 1.1 La colère: une émotion courante Depuis toujours la colère est une émotion très présente mais on en parle très peu car c’est quelque chose de négatif. Pourtant on remarque que de nos jours les gens ont de plus en plus de peine à se gérer et la colère étant imprévisible se manifeste. Le problème

c’est que personne ne sait comment s’exprimer car dans la culture

chrétienne on apprend depuis l’enfance à cacher ses faiblesses et ne surtout pas montrer ses mauvais côtés pour ne pas gâcher son image dans la société. C’est ainsi que notre choix de travail personnel s’est dirigé vers cette émotion considérée comme négative par les gens parce que si on l’exprime trop librement, cela peut être nuisible au niveau social car elle se déclare de façon trop inattendue. Alors que si on la gère et qu’on l’exprime convenablement elle nous apporte grand nombre de bienfaits. Nous aimons beaucoup le contact avec les enfants, c’est pour cela que notre sujet s’est orienté sur eux car non seulement nous voulons comprendre à quoi sert la colère mais surtout à découvrir certaines significations dans le comportement des enfants. Les pleurs et les colères des enfants font partie des comportements que les parents ont le plus de mal à contrôler, à comprendre et ils ne savent pas comment réagir face à cela. Quand l’enfant se réveille au milieu de la nuit en pleurant ou quand leur petit pique tout à coup une crise de colère sans raison, on se dit que c’est uniquement parce que l’enfant est trop gâté d’attention, qu’il veut simplement manipuler ses parents pour les pousser à le reprendre vers eux. Bien évidemment avant la crise, les enfants subissent plusieurs frustrations qui, en s’accumulant, les poussent à des petits accès passagers.

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Au Moyen-Âge, on croyait que les bébés et les enfants qui pleuraient ou qui se mettaient subitement en colère, étaient possédés par un démon alors pour les libérer on les faisait exorciser. Plus tard, les mentalités ont évolué mais la colère est tout de même restée très mal vue. On disait que c’était de la faute aux parents qui avaient trop gâté leurs bambins, il fallait alors les punir quand ils piquaient des crises. Depuis les années 60 des études sont faites et beaucoup de livres sont écrits pour les parents, mais les avis sur comment réagir avec l’enfant en pleine crise sont encore très différents car auparavant on les traitait comme des rois en cédant à tous leurs caprices et ce n’est que récemment qu’on les traite à leur juste valeur, en les éduquant dans le respect de leur personnalité. Notre petite recherche va tenter de répondre à la question suivante : Comment peut-on aider l’enfant à tirer le meilleur de la colère, cette émotion qui est socialement rejetée en la transformant de façon positive pour son développement personnel? Pour y trouver réponse, nous nous sommes basées sur trois livres de psychologie tous parlant de la colère, qui nous donnent des méthodes et stratégies à adopter pour aider l’enfant à trouver une véritable sérénité. Nous avons aussi décidé de rencontrer des psychologues, éducateurs et pédopsychiatres qui ont beaucoup de contact avec les enfants, pour leur soumettre un questionnaire afin de comparer leurs opinions. Vous trouverez ces questionnaires dans les annexes.

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2. La colère 2.1 Définition et fonctions de la colère Selon la doctoresse Kirsti Gallay, cheffe de clinique adjointe en pédopsychiatrie depuis août 2008 à l’hôpital de Morges, la colère est une émotion négative qui est là comme réponse au mécontentement, à la déception ou à la frustration. La colère est exprimée différemment selon la culture ou la civilisation dans laquelle on vit, on peut l’extérioriser de manière violente ou agressive comme on peut le faire de façon sereine. Tant que la colère ne reste qu’une émotion, c’est-à-dire tant qu’elle n’est que passagère, cela n’est pas grave. C’est quand elle devient un sentiment constant, quand la colère s’étend dans le temps, qu’il faudrait réagir car cela deviendra mauvais autant pour nous que pour notre entourage. On perçoit la colère comme quelque chose de mauvais. Selon le verset 27 de la bible, en laissant rentrer la colère c’est comme si on laissait l’occasion au diable d’exercer son influence sur nous. C’est pour cela que la colère fait partie des sept péchés capitaux, car la colère est considérée par les Anciens comme une courte folie qui peut parfois nous amener à des actes regrettables, ce qui n’est pas bon pour notre image dans la société actuelle.

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Mais d’un point de vue psychologique en dessous de cette mauvaise apparence, la colère est avant tout nécessaire pour le bon fonctionnement de l’être humain. Ne dit-on pas qu’il y a toujours du bon dans le mauvais ? Virginie Fournier, psychologue auprès du Service psychiatrique d’enfants et d’adolescents (SPEA) à Morges, nous affirme même que l’on a tous une « balance psychologique », elle est innée chez chacun d’entre nous. Cette balance-là est présente pour équilibrer un côté haine et un autre côté qui est l’amour. Lorsqu’il y a un déséquilibre, il faut quelque chose pour nous faire réagir et réguler ce problème, ce quelque chose est entre autres la colère. Les crises de rage sont un moyen essentiel pour libérer une personne du stress, l’enfant extériorise généralement sa douleur ou sa colère par des cris et des pleurs. Piquer une crise est bénéfique car on se sentira soulagé, la balance psychologique sera à nouveau équilibrée. La colère est un besoin, nous devons pouvoir l’exprimer librement pour se rassurer, développer notre estime de soi, se soulager, etc. Madame Fournier nous a donné l’exemple d’une situation fréquente, celle de l’enfant qui se met en colère contre sa mère qui part au travail, il a un sentiment de perte et d’insécurité et pour réguler sa « balance » il aura besoin de réconfort pour qu’il se rende compte qu’elle est et sera toujours là pour lui.

2.2 Les quatre phases de la colère Nous nous sommes basées sur le deuxième chapitre du livre de Tim Murphy, « L’enfant en colère »1, pour constater que chaque crise de colère que nous pouvons avoir, suit une progression prévisible en quatre phases. Durant chaque étape, et si l’on sait reconnaître la colère, nous pouvons désamorcer cette émotion.

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MURPHY Tim avec la collaboration de HOFF OBERLIN Loriann, L'enfant en colère, Montréal, Les éditions de l'homme, 2002, (pages 33-56)

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Phase n°1 : l’accumulation L’accumulation représente les assises sur lesquelles reposera la colère. Donc sur un plan imagé, l’accumulation consiste à empiler des bâtons de dynamite, chacun représentant un souvenir douloureux ou des tensions qui ont accompagné les stades de développement de l’enfant, tel que le rejet de l’enfant d’un groupe ou les méchantes taquineries. Mais certaines tensions physiques ne pouvant être contrôlées raccourcissent les mèches des bâtons de dynamites (exemples : la faim, la fatigue, la maladie). Les problèmes émotionnels – défaitisme, soucis précis – auront le même effet que les tensions physiques. Notre vécu influence nos actes. Notre conception du monde qui est différente de chacun, nous font aborder certaines situations différemment. Nos réactions face au présent sont donc influencées par notre passé. Chaque fois que le stress s’accumule chez un enfant en colère, le moment de l’explosion se rapproche. A ce stade, notre but est donc de prévenir l’explosion (qui est la 3ème phase) et pour cela, il nous faudra appliquer plusieurs stratégies pour empêcher les explosions de se multiplier. Voici quelques stratégies pour éviter l’explosion : apprendre à connaître l’enfant ; inciter l’enfant à se confier afin de résoudre ses problèmes ; ne jamais rabaisser un enfant ; traiter un enfant avec le même respect que l’on aimerait avoir ; resserrer les liens familiaux.

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Phase n°2 : l’étincelle Ce sont les éléments de l’accumulation qui détermineront la réaction à une étincelle qui peut être petite ou grosse. L’étincelle est l’action ou la pensée qui déclenche la crise de colère. Mais une colère peut être modérée selon la personne qui provoque celle-ci. Une crise peut subvenir du simple fait que l’enfant soit taquiné par ses copains ou encore se cogne un orteil. Mais il n’y a pas que les évènements externes qui peuvent mettre le feu aux poudres, il y a aussi la pensée qui peut faire basculer l’humeur de l’enfant. Je me souviens de mon petit cousin Dylan de 3 ans qui jouait tranquillement et sa sœur de 9 ans un peu plus loin lisait un livre, quand soudain sans savoir pourquoi, il se leva et alla vers Melissa et lui donna une gifle. S’est-il soudain souvenu que sa sœur lui avait pris un jouet ? Ou son imagination a-t-elle créé un problème venant de nul part ? On peut voir que le simple fait de ruminer un problème a suffit pour déclencher une crise chez le petit Dylan. Et lorsqu’on lui demande pourquoi il a fait cela, il arrivera à se faire passer pour la malheureuse victime en recueillant un souvenir par-ci, un autre par-là, avant de les relier et d’en faire une nouvelle « réalité ». Le but de ce stade

est de désamorcer le problème; car au stade de

l’accumulation, notre but est de prévenir l’explosion. Donc lorsque la mèche du bâton de dynamite est allumée, cela exige notre attention immédiate car le temps entre l’étincelle et l’explosion peut s’avérer être court, donc il faudra agir vite. Mais attention, il est possible que l’intervention d’un adulte aggrave encore plus la situation.

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Phase n°3 : l’explosion La troisième phase de la colère est celle qui demeure gravée en nous. C’est à ce moment-là que l’enfant déballe tout en manifestant : méchanceté (vocifération et insultes), agressivité et parfois de la violence. Les blessures seront donc profondes et il peut y avoir des dommages matériels considérables (exemples : devoirs déchirés, jouets fracassés, vitres cassés). C’est également à ce stade là, que les parents perdent leur calme. Il y a une autre forme d’explosion qui est sous une forme d’attaque passive. L’enfant refuse de ranger ses vêtements, ignore les parents ou renverse quelque chose « accidentellement » lors d’un repas avec des invités. Il pourra également manifester sa colère en volant de l’argent, des objets précieux ou en refusant d’étudier en jouant à l’imbécile pendant les cours. L’enfant va chercher les querelles non pas pour trouver une solution mais pour faire mal à son adversaire. Les disputes sont donc des manifestations très courantes de l’explosion. Le but de cette phase est de circonscrire l’explosion, de maîtriser au maximum la colère de l’enfant, donc les parents sont là alors pour minimiser les dégâts. A cette phase, il est facile de se laisser emporter par la rage mais l’adulte doit garder la tête froide et essayer d’appliquer les stratégies suivantes : parler calmement, éviter de crier, ne pas négocier avec un enfant qui menace (l’enfant en plein milieu d’une explosion, n’aura dans la tête que la manipulation et l’intimidation), montrer du respect (en attaquant l’enfant, on ne fera que lui donner un piètre exemple qu’il suivra), être raisonnable (ne pas punir l’enfant pendant une durée interminable).

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Phase n°4 : la retombée Cette quatrième phase est la plus négligée alors que la retombée nous permet de résoudre les conflits. On appelle « retombée » le moment où les parents et les enfants sont enfin capable de regarder le problème de face. Si la cause profonde d’une petite crise n’est pas traitée, il est presque inévitable qu’elle dégénère en explosion majeure. C’est de là que partira l’accumulation qui aboutira à la prochaine explosion. Et il est bien plus simple d’apprendre à maîtriser la colère sur une petite échelle que de s’attaquer directement aux gros conflits. Durant les retombées il faudrait : apprendre à l’enfant à donner un autre nom à son émotion, car la colère n’est qu’une façon d’exprimer une autre émotion engloutie sous celle-ci ; résoudre le problème ; en tirer une conclusion ou définir des règles à suivre pour éviter une nouvelle crise ; lui apprendre ce qui se passerait s’il transgressait cette règle, quelles seraient les conséquences. Donc le but de cette étape est de résoudre le problème. Pour cela il ne faut pas ignorer le problème (ce n’est pas parce que l’explosion est terminée que le problème est résolu, et en laissant passer cet épisode, nous ne faisons que transmettre le message que la colère n’a pas d’importance), profiter des moments propices aux dialogues et surtout continuer à soutenir l’enfant. En conclusion, nous pouvons désamorcer une colère à tout moment dès que nous savons la reconnaître. Et une fois la crise désamorcée, il ne faut pas oublier d’en parler afin de ne pas en faire un élément d’accumulation, car chaque problème mis de côté ou contourné est propice à une nouvelle crise.

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2.3 Les caractéristiques de l’enfant en colère Les enfants en pleine croissance doivent chaque jour surmonter une nouvelle épreuve : apprendre à marcher, attraper une balle dans les airs, savoir-faire une suite de mouvements coordonnés et ainsi de suite. Chaque âge regorge de situations durant lesquelles ils font face à divers sentiments, soit de satisfaction ou, au contraire, des sentiments qui sont propice à déclencher la colère. La personnalité unique de chaque enfant ajoute une nouvelle dimension. L’un sera irritable tandis que l’autre sera plus tolérant. Ainsi les qualités avec lesquelles l’enfant naît et son expérience ultérieure s’influencent l’un l’autre pendant des années. Pour comprendre un enfant en colère, nous devons commencer par comprendre son mode de pensée. Il est crucial que nous parvenions à comprendre certaines des caractéristiques de l’enfant en colère car une fois acquises, nous pouvons aider le bambin à changer. Le tout est de savoir ce que l’enfant essaye d’exprimer ou de cacher afin de l’aider à résoudre un problème. Voilà quelques caractéristiques que nous considérons les plus flagrantes parmi celles citées par Tim Murphy2 qui d’après lui déforment la vision du monde des petits et leur façon de réagir face à l’adversité. Chacune de ces caractéristiques est présente pendant la crise mais à des degrés différents, elles nous aident à mieux comprendre les bambins et nous aident à réaliser pourquoi il est si difficile de les faire changer. L’enfant en colère est incapable d’analyser les problèmes. L’incompréhension des problèmes qui arrive chez l’enfant comme chez l’adulte, est l’un des facteurs principaux de l’accumulation. Souvent l’enfant résiste à tous les efforts que l’on peut faire pour l’aider à se calmer et à réfléchir posément. Par conséquent, l’enfant refuse de parler, avant ou après l’explosion, ce qui l’empêche d’apprendre par l’expérience. Donc cette lacune l’empêche d’apprendre à résoudre logiquement son problème. L’enfant en colère juge les autres responsables de ses propres revers. Les autres 2

MURPHY Tim avec la collaboration de HOFF OBERLIN Loriann, L'enfant en colère, Montréal, Les éditions de l'homme, 2002, (pages 57-100), ce chapitre nous décrit les différentes manières dont l’enfant vit les moments de crise.

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sont considérés comme la cause de leur problème. Ils ne feront confiance et demanderont de l’aide qu’aux personnes qu’ils considèreront être « dans leurs camps ». Le sentiment d’isolement aggrave la colère, qui bouillonne juste sous la surface et un rien suffit à faire émerger le tout. Les enfants en colère accomplissent beaucoup d’efforts à jeter la pierre aux autres, de la sorte ils évitent d’assumer la responsabilité de leurs sentiments et de leurs actes. Ils préfèrent donc attaquer les autres plutôt qu’essayer de résoudre les problèmes. L‘enfant en colère se montre incapable de comprendre les autres. La colère aveugle l’enfant, mais elle l’empêche également de distinguer les sentiments de quelqu’un d’autre. Leur jeune âge et leur manque de maturité rendent difficile toute analyse des émotions des autres. Lorsque les enfants paraissent insensibles aux émotions des autres, il faut commencer à s’inquiéter. Cette absence de sensibilité signifie qu’il n’aura aucun scrupule à torturer des animaux ou à blesser les autres. L’enfant en colère utilise la colère pour accroître son pouvoir. Les enfants utilisent la colère pour dominer leur petit monde et manipuler les personnes de son entourage. Malheureusement, certains bambins ont grandi dans des conditions moins amusantes que d’autres avec un parent alcoolique ou encore un père qui bat sa femme, tout cela influence beaucoup le comportement du petit. Les enfants qui grandissent dans un monde où la colère est source de pouvoir et d’influence apprennent vite à l’utiliser contre la famille et les amis, afin de dominer une situation. Et quel que soit le milieu dans lequel il a grandi, il apprendra vite que la colère est un moyen de parvenir à ses fins (un jouet, un relâchement des règles, une faveur). Le côté manipulateur apparaît chaque fois que l’enfant en ressent le besoin. Ceux qui font des mauvaises choses consciemment, se montrent généralement sous un autre œil lorsqu’il y a d’autres personnes.

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L’enfant en colère se livre à un dialogue intérieur destructeur. La querelle s’ouvre dans son esprit par un dialogue acrimonieux et après l’explosion, l’enfant s’y livre aussi. Le dialogue intérieur entretient la colère, l’enfant imagine plusieurs scénarios à partir d’une conclusion défavorable. Donc l’enfant imaginant des situations catastrophiques et des représailles par anticipation, réagira d’une façon plus intense. En conclusion un enfant doit être aidé pendant la crise par des adultes qui le mettent en confiance et qui prennent le temps de lui parler pour qu’il apprenne petit à petit à comprendre sa colère. Car un enfant seul face à sa colère ne pourra pas en tirer de point positif, il continuera toujours à réagir de la sorte.

2.4 Les effets d’une colère non exprimée Une colère que l’on retient sortira de toute façon un jour ou l’autre mais on l’exprimera de manière plus violente, plus agressive, plus bruyante que si on l’avait laissé sortir dès le début. Évidemment si cela ne se passe que très rarement ce n’est pas grave mais si à long terme on ne fait que ça, cela nous dégrade petit à petit. Les enfants vont se replier sur eux-mêmes, ils vont s’isoler, seront difficiles à vivre, plus tard en étant adolescents ils vont être dépressifs et chercheront à se mettre en danger pour « soulager » la colère. Puis en devenant adultes, les sentiments vont être gardés au fond de nous et ils essayeront de soulager ce mal avec des moyens tels que l’alcool, café, tabac pour donner une sensation de bien-être et soulager la douleur. Un autre moyen est la boulimie car dès que ça ne va pas beaucoup se dirigent vers la nourriture et les friandises mais c’est très risqué à cause d’une possible crise cardiaque ou autre par la suite.

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Certains se soulagent en faisant du sport ou en regardant la télévision à longueur de journées. Ces moyens de se distraire de nos émotions négatives peuvent être très nuisibles, mais cela est compréhensible quand on voit dans quelle société nous vivons, car montrer notre faiblesse en pleurant lorsqu’on est très en colère est considéré comme quelque chose de faible. C’est à partir de l’âge de douze ans que les garçons commencent à garder leurs émotions pour eux, pour ne pas montrer leurs « faiblesses ». Aujourd’hui, c’est considéré comme normal pour un homme de réprimer son besoin de pleurer. Les garçons d’éducation occidentale sont forts et virils alors que les filles sont vulnérables et sensibles. C’est pour cela que les hommes sont plus fréquemment soumis aux troubles liés au stress, ils auraient plus de risques de succomber à des crises cardiaques ou des attaques cérébrales. Les garçons risquent plus d’être violents avec les autres en refoulant leur colère alors que les filles sont plus probables d’avoir des comportements autodestructeurs comme l’anorexie, le suicide ou l’automutilation.

2.5 Quand la colère devient trop excessive Tim Murphy, donne sa propre définition de la colère « Réaction puissante, déclenchée par une émotion négative, qui aboutit à un comportement agressif d’intensité variable et pas toujours appropriée ».3 Soit la colère devient trop excessive lorsque celle-ci aboutit à un comportement agressif non approprié. Suite aux entretiens que nous avons eut, nous avons pu définir que l’excès de la colère dépend de la réaction des concernés, des circonstances et des caractères.

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Tim Murphy avec la collaboration de HOFF OBERLIN Loriann, L'enfant en colère, Montréal, Les éditions de l'homme, 2002, (page 25)

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La réaction engendrée par la colère est tout aussi puissante que la colère même, et lorsqu’on la laisse dégénérer, elle finit par priver l’enfant de toute pensée ou sentiment positif ou rationnel. Beaucoup de familles pensent que le feu se combat par le feu, donc lorsque l’enfant hurle, il faudrait hurler plus fort pour se faire entendre et avoir le pouvoir. Mais il faut constamment exercer le pouvoir pour qu’il soit efficace, donc hurler encore plus fort que l’enfant afin qu’il finisse par obéir, ainsi tous deux seront convaincus que la colère est la bonne solution. Etant donné que les enfants n’entendent plus les reproches dites avec une voix normale, ils estimeront qu’il faudrait prendre au sérieux les menaces de Maman que lorsqu’elle hurle. Donc les enfants concluront que lorsqu’ils veulent quelque chose, ils n’ont qu’à crier pour l’obtenir. Cela deviendra un cercle vicieux, qui transformera la famille en un champ de bataille. La colère peut sembler normale et appropriée dans certaines circonstances. Dans d’autres, elle paraîtra absurde et infantile. Pour juger si la colère est ou non appropriée, il faudrait évaluer l’intensité de la réaction et voir contre qui elle est dirigée. Une petite fille qui échoue à son test de mathématique n’a aucune raison de casser un jouet de son frère et d’engueuler sa maman. C’est la puissance de la réaction qui révèle que cette colère ne se justifie pas. Etant donné que l’on confond souvent la colère avec d’autres sentiments, il est possible qu’elle ne soit pas adaptée à la situation. Par exemple, un adolescent se montrera irritable envers ses parents parce que sa petite amie l’a laissé tomber. Bien que nous puissions compatir à son chagrin, sa réaction n’est pas appropriée. La colère peut parfois se justifier, la méchanceté jamais. Chaque réaction de colère peut être acceptable ou inacceptable selon la société et la culture dans laquelle on grandit. Lorsque les parents savent faire la différence entre la « bonne et la mauvaise » réaction, ils peuvent apprendre à l’enfant à cerner les limites du bon comportement et à se discipliner en conséquence.

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Contrairement à la haine ou à la dépression, la colère est une émotion active qui vise inévitablement quelque chose ou quelqu’un, parfois l’enfant lui-même. La réaction revêt en général la forme de menaces, d’insultes ou de violence physique. Pour qu’elle ne soit pas excessive, il faudrait l’exprimer de façon convenable par rapport à notre communauté afin d’éviter de tomber dans cette extrémité. La garder pour soit renferme l’enfant, donc le rend vulnérable à une dépression ou autres. Lorsque la colère est exprimée normalement et sans exagération celle-ci n’est pas excessive, elle le devient lorsque l’enfant l’exprime violemment et d’une façon perturbatrice.

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3. Le soutien de la colère 3.1 Comment aider un enfant à gérer sa colère La plupart des enfants expriment leur colère sans ambiguïtés, certains le font avec trop de violence et d’autres la ravalent mais dans toutes les circonstances les parents et les adultes doivent être là pour leur enseigner à exprimer ce sentiment de manière plus saine. Selon Aletha Solter4 quand la colère de l’enfant devient trop importante il faut le calmer en lui parlant régulièrement et en l’écoutant attentivement pour qu’il puisse décrire sa frustration, à ressentir ce qui l’affecte. Cela lui permettra petit à petit de s’exprimer plus facilement et de se dire qu’il pourra faire confiance aux parents. Cette colère réformée par des mots déclenchera une énergie positive qui l’amènera à résoudre ses problèmes. Il faut faire savoir à l’enfant que malgré tout ce que les parents peuvent lui refuser, il bénéficiera toujours de leur amour. Franziska Remund, ancienne éducatrice et depuis peu psychologue au service psychiatrique d’enfants et d’adolescents (SPEA) à Morges, nous fait savoir que les enfants ont besoin de différents modèles pour pouvoir comparer les réactions, ils se font beaucoup influencer dans leurs comportements par les personnes avec qui ils sont régulièrement en contact alors il faut évidemment aussi faire attention à notre attitude quand on est en colère et savoir avant tout la gérer soi-même avant de vouloir guider l’enfant dans l‘expression de sa colère.

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SOLTER Aletha, Pleurs et colères des enfants et des bébés: Une approche révolutionnaire, Californie, Editions Jouvence, 1999, (pages 99-101)

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Il est important aussi de laisser l’enfant s’exprimer, il faut le guider, l’accompagner et ne surtout pas l’empêcher de se manifester car sinon cela favorisera l’apparition de comportements agressifs qui auront des effets négatifs sur lui. Il pourrait devenir une personne désagréable dans la société, il aura une image de lui assez dévalorisante, il sera manipulateur et aura sans cesse des réactions envers l’autorité. La colère est comme une bombe à retardement si on la retient, le jour où elle explosera la colère sera terrible, sans pouvoir être renfermée.

3.2 Les évitements de la colère Kirsti Gallay nous donne pour exemples la crispation, la tension qui monte et l’excitation comme effets de la colère sur notre physique. Et comment faire lorsqu’une personne ne veut pas ou ne peut pas l’exprimer sous la forme de la colère ? Il faut savoir que la colère fait partie de tout être humain et qu’elle ne devrait pas être évitée, car elle réagit comme une sorte d’énergie en feu que même les enfants peuvent ressentir. Lorsqu’une colère est évitée, elle sera transformée en sentiment car lorsqu’on ignore une émotion, on ne fait que lui donner l’opportunité de s’installer ou d’accroître son intensité. C’est pourquoi toute émotion ne devrait pas être négligée. Quand la colère n’est pas exprimée, le corps encaisse toute sorte de mal physique comme les maux de tête, de dos, d’estomac,… Le corps se tend, se noue, se fatigue énormément en tentant de réprimer la colère. Le premier signe que l’on peut constater lorsque l’enfant évite d’exprimer ses états d’âme est la culpabilité. Et cela est pareil pour l’adulte, car en essayant de l’éviter nous ne faisons que nous infliger le ressassement du pourquoi nous sommes en colère. Serge et Carolle Vidal-Graf5 nous confirment ce point-là.

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VIDAL-GRAF Serge et Carolle, La colère, cette émotion mal aimée: Exprimer sa colère sans violence, Editions Jouvence, 2002, (pages 49-50), ces deux pages nous confirment ce que nous avons pu entendre lors de nos interviews.

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L’évitement peut aussi aboutir à une hyperactivité, donc le fait de toujours vouloir faire quelque chose, car si on ne fait rien on risquerait de faire remonter en soi la colère ou toute autre émotion enfouie. Par exemple chez l’adulte cela se remarquera par l’acharnement à faire le ménage et chez l’enfant une volonté de pratiquer des activités physiques de façon compulsive. En conclusion, il ne faut pas négliger la colère car elle fera de toute façon surface mais de manière plus intense que si on l’aurait extériorisée au moment où l’ébullition se faisait. Tout comme la tristesse ou la peur, si l’enfant ne l’exprime pas, l’émotion deviendra sentiment, donc sera plus grave et plus marquante dans la vie du petit que s’il disait immédiatement ce qu’il ressentait.

3.3 Conséquences positives et négatives de la colère Lorsqu’une colère est exprimée par les enfants « doux » qui n’arriveraient pas à intégrer cette expression et par les enfants « turbulents » qui réussissent à l’exprimer sans violence verbale ou physique, cela leur permettra de vivre des relations plus satisfaisantes avec l’entourage et leur procurera la sensation agréable d’être plus vivants. Le tout est de trouver un juste milieu de comment extérioriser nos émotions. Après avoir discuté avec Franziska Remund l’une des conséquences positives de l’expression de la colère qui a retenu notre attention est le « JE » qui existe enfin. Le « JE » a un territoire réel et symbolique. Le faire respecter, poser ses limites et les affirmer donne à l’enfant le sentiment « d’être quelqu’un » et d’avoir de la valeur. Par ailleurs, nous avons tous besoin d’être régulièrement confirmés dans l’estime que nous avons de nous-même. S’exprimer donne la sensation d’être là, que nous avons aussi des choses à dire et des points de vue à soutenir. Donc c’est une façon pour l’enfant de dire « j’existe » et pour l’adulte de savoir ce qui plait ou pas aux bambins.

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Comme dans toute émotion, il y a du négatif. Les explosions de colère violentes ou fréquentes qui ont souvent des motifs futiles, nuisent à la qualité des relations avec l’entourage. Même si l’enfant en colère croit qu’il a obtenu ce qu’il voulait, souvent il n’aura récolté qu’une relation avec ses proches moins authentiques. Soit ils s’éloigneront, soit ils le craindront. Par exemple lorsque je suis en présence de mon petit cousin Dylan qui crise car je n’accompli pas ses quatre volontés, je fini par craindre chaque réaction qu’il pourrait avoir et par vouloir le voir moins souvent afin de ne pas être irritée par son comportement et ne pas être vidée de mon énergie. Nous constatons par cela que les crises de colères fatiguent l’enfant et ceux qui sont concernés directement et indirectement. Franziska Remund nous a donné l’exemple d’un enfant de l’ancienne garderie où elle travaillait. L’enfant à cet âge là doit faire des liens avec ses copains mais il ne sait pas encore comment partager parce qu’avant tout tournait uniquement autour de lui alors quand un enfant s’approche de lui pour jouer avec, il devient agressif car cela devient trop compliqué pour lui. Sa façon de réagir avec ses camarades de classe nuisait aux relations possibles. D’autres conséquences négatives possibles sont les insomnies, les troubles alimentaires ou même les dépressions. Il faudrait être beaucoup plus attentif lorsque l’enfant n’exprime rien! Ce sont des cas graves, mais pas impossibles. L’enfant sait très bien masquer ses émotions alors on ne remarque pas forcément quand l’extrême arrive.

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4. Conclusion C’est lorsque les enfants seront capables d’agir en exprimant librement leurs émotions provoquées par de la frustration, de la peur ou par un traumatisme, que leurs corps et leurs esprits seront soulagés de l’effet du stress. A travers notre travail nous avons voulu faire comprendre que les problèmes émotionnels et comportementaux ainsi que toutes autres maladies dues au stress ne sont pas causées par le stress luimême mais par l’exclusion du mécanisme réparateur naturel, à savoir les larmes et les colères qui en cas de tension fonctionnent comme restaurateurs de l’équilibre entre la physiologie et la psychologie d’une personne. La colère est une émotion nécessaire au bon développement de l’enfant qu’il ne faut surtout pas cacher.

Un enfant a beau être dans le meilleur et le plus affectueux des milieux, il ne sera toutefois pas déchargé des frustrations mais malgré les difficultés et les expériences douloureuses qu’il pourra traverser, il saura toujours guérir du stress et des traumatismes par ce mécanisme de réparation naturelle. S’il exprime ouvertement ses émotions, plus tard cela permettra à l’enfant d’évoluer en étant plus équilibré, coopératif, compatissant, non-violent, passionné et plus capable d’apprendre, que ce soit les choses de la vie ou à l’école. C’est en faisant confiance à ce processus naturel que les personnes peuvent se soigner de leurs problèmes et il n’est évidemment jamais trop tard pour commencer.

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5. Remerciements Nous souhaitons remercier toutes les personnes qui nous ont aidées à élaborer ce dossier. Donc tout d’abord un grand merci à notre professeur de Français, Monsieur Cesare Mongodi, de l’aide qu’il nous a apporté pour la mise en page du dossier. Merci à Madame Lydie Ramasco-Paslier, qui a été notre maître spécialiste, de nous avoir mises sur la bonne voie, pour tous ses conseils et d’avoir corrigé le premier jet. Merci à Monsieur Gabriel Parriaux, notre maître de bureautique, de nous avoir donné des conseils avisés. Pour terminer, nous remercions Mesdames Kirsty Gallay, Virginie Fournier et Franziska Remund de nous avoir consacré un peu de leur temps afin de nous donner divers points de vue, qui nous ont été très utiles lors de la réalisation de notre projet.

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6. Bibliographie Dictionnaires et encyclopédies •Le Petit Robert, 2002, article « colère » Ouvrages spécifiques •VIDAL-GRAF Serge et Carolle, La colère, cette émotion mal aimée: Exprimer sa colère sans violence, Editions Jouvence, 2002 •MURPHY Tim avec la collaboration de HOFF OBERLIN Loriann, L'enfant en colère, Montréal, Les éditions de l'homme, 2002 •SOLTER Aletha, Pleurs et colères des enfants et des bébés: Une approche révolutionnaire, Californie, Editions Jouvence, 1999 Références Internet •

Wikipédia, L’encyclopédie libre, http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9ch%C3%A9_capital (informations sur les sept péchés capitaux, site mis à jour le 29 janvier 2009, consulté en janvier 2009)



Eglise de la Vôge, Eglise Evangélique Menonnite de la Vôge, http://eglisedelavoge.com/messages/Colere.pdf (dossier concernant la colère vu par les chrétiens, site mis à jour en novembre 2008, consulté en janvier 2009)



TopChrétien, Communauté chrétienne en ligne, http://www.topchretien.com/topfamille/view/5278/gerer-la-colere-des-enfants3eme-partie.html (conseils pour une vie de famille meilleure, page mise à jour le 12 mars 2008, consulté en février 2009)

Illustration •

Garçon qui crise, http://www.lefigaro.fr/medias/2008/06/07/694b3fd0-340a11dd-b3ff-a0430a2a1cd1.jpg, (site consulté le 21 décembre 2008)

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7. Annexes 7.1

Lettres________________________________________________________22

7.2

Questionnaires_________________________________________________24

7.3

P.V décisionnel_________________________________________________31

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Claudia Magalhaes et Melany Ferreira

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7.1 Lettres Melany Ferreira et Claudia Magalhaes Rue de la Lecheire 3 1148 La Coudre

La Coudre, le 8 octobre 2008

Dr. Kirsti Gallay Hôpital de Morges Ch. Du Crêt 2 1110 Morges

Demande d’interview Madame Gallay, Etudiantes de 3ème année à l’école de culture générale, option socio-pédagogique, nous devons effectuer un travail personnel obligatoire dont le sujet est à choix. Pour cela nous avons décidé de parler de la colère chez l’enfant. Ce sujet nous intéresse car nous deux aimons le contact avec les enfants et sommes curieuses de comprendre la réelle signification de leur comportement. En espérant vous rencontrer, nous vous proposons de nous indiquer une date qui vous conviendrait le mieux pour faire une interview. Dans l’attente d’une réponse de votre par, nous vous prions d’agréer, Madame Gallay, nos salutations les meilleures.

Claudia Magalhaes

Melany Ferreira

Annexe: Questionnaire 25

Claudia Magalhaes et Melany Ferreira

Melany Ferreira et Claudia Magalhaes Rte de Senarclens 1124 Gollion Tél : 079'465’82’62

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Gollion, le 24 novembre 2008

Dr. Kirsti Gallay Hôpital de Morges Ch. Du Crêt 2 1110 Morges

Lettre de remerciement

Madame Gallay, Nous tenions à vous remercier du temps que vous nous avez consacré, lors de notre entretiens en date du lundi 20 octobre. Nous avons beaucoup apprécié votre accueil et votre aide concernant notre travail personnel sur l’enfant et la colère. Vos explications ainsi que vos réponses à nos questions nous ont beaucoup servis dans l’élaboration de notre dossier. Si cela vous intéresse nous pourrions vous faire d’un exemplaire de notre travail final afin de vous remercier de votre collaboration. En attendant nous vous prions d’agréer, Madame Gallay, l’expression de nos salutations distinguées.

Melany Ferreira

Claudia Magalhaes

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7.2 Questionnaires Interview de Madame Kirsti Gallay 1.

Qu’est-ce que la colère? La colère est une réponse à la frustration quand une habitude change.

2.

Peut-on contrôler la colère? Oui cela s’apprend avec l’âge et cela dépend aussi de la maturité de la personne. Un enfant apprend à contrôler sa colère vers l’âge de 3ans, c’est en tout cas le développement normal.

3.

Comment savoir si une personne est colérique ou pas? C’est quand une personne et souvent, voir toujours, en colère.

4.

Quelqu’un qui exprime sa colère avec violence peut-elle changer et s’exprimer sans violence? Oui le changement est possible, on peut évoluer avec l’âge mais on change en le choisissant soi-même car il faut de l’entraînement pour changer cela.

5.

A quelle autre émotion associez-vous la colère? Et quelles sont les émotions qui en découlent? J’associe la colère à la peur de perte, c’est une peur qui est au fond et qui peut provoquer la colère. Mais bien évidemment on arrive à bien gérer la colère qu’en prenant conscience de sa peur.

6.

Comment perçoit-on quelqu’un en colère dans notre culture occidentale? La colère est une émotion que l’on sent, c’est une énergie que l’on capte et avec l’évolution les gens en parlent.

7.

Est-ce que la colère a un acte répréhensible dans toutes les cultures? On ne juge pas la colère, on condamne uniquement l’acte.

8.

Quels symptômes a la colère sur nous physiquement et psychologiquement? La colère est une émotion qui nous crispe, notre tension monte, on est excités, ce sont quelques uns des symptômes physiques, maintenant psychologiquement cela nous donne de l’hésitation, on a peur mais après s’être exprimé on se sent soulagé sur le moment mais à long terme cela peut nous faire du mal et nous provoquer des crises cardiaques car tout le corps réagit.

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9.

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Expression de la colère: Y a-t-il des expressions de la colère plus « acceptables » dans notre société? La colère est plus acceptable dans certains pays, mais par exemple en Suisse c’est assez mal vu, on doit dire ce que l’on pense mais sans jamais vraiment s’énerver. Mais de nos jours on est plus ouverts à cette émotion, on va voir toutes sortes de spécialistes pour que cela ne reste pas enfoui. La colère doit quand même être montrée parfois

10. Comment exprimer (faire sentir) sa colère quand elle n’est socialement pas admissible? Quand elle n‘est pas admise on ne dit rien par peur d‘être puni alors on l‘exprime selon notre éducation. Le problème c’est que si on n’exprime rien on peut avoir des insomnies, avoir des troubles alimentaires ou même finir en dépression et les enfants le masquent très bien alors on ne le remarque pas forcément et c’est mauvais. 11. La colère est-elle un besoin physiologique? Un régulateur physique? D’après Freud l’être humain est fait de pulsions de vie et de mort, la colère en fait partie, elle est innée. La colère peut être un moteur pour nous lancer un défi, cela peut nous faire nous sentir mieux. Gérer sa colère n’est pas un besoin, en étant adulte si on n’arrive pas à gérer sa colère c’est que l’on est immature mais en étant enfant c’est tout à fait normal de ne pas savoir comment la maîtriser. Mais la colère apporte quand même à la fin d’une crise un soulagement. 12. Comment aider quelqu’un qui est en colère à se « contrôler » ? On ne peut pas arrêter les autres, chacun doit s’aider soi-même, on doit pouvoir se calmer tout seul. On ne peut pas calmer la colère mais plutôt comprendre le dessous des choses, le fond, le pourquoi… On a le choix de décider soi-même de ce que l’on veut changer ou pas.

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Interview de Madame Virginie Fournier La colère est une émotion négative mais elle est nécessaire au bon développement psychologique d’une personne. 1. D’après vous qu’est-ce que la colère ? Quelle est sa fonction ? La colère est une émotion qu’on dit « négative », elle exprime quelque chose de négatif comme le mécontentement, la déception, la frustration. Comme toutes es émotions elle a une fonction adaptive de se qui nous arrive, sa fonction est de réguler ce qui se passe à l’intérieur comme par exemple un malaise pour qu’on s’adapte. Elle a pour but de nous faire réagir. Les émotions sont le moteur de l’intelligence, elles sont toutes autant les une que les autres nécessaires au bon fonctionnement de l’être humain. 2. Quelles sont les sources de la colère ? D’après moi il y a des facteurs externes et des facteurs internes. Du point de vue externe on a tout ce qui est source de mécontentement, la jalousie, la trahison, la déception. Pour ce qui est interne c’est notre propre balance psychologique, elle est innée en chacun de nous, c’est une balance entre l’amour et la haine et dès qu’il y a un déséquilibre on réagit avec une émotion. 3. A quelles émotions ou sentiments associez-vous la colère ? J’associe la colère à comme je l’ai dit avant la jalousie, la rage, la haine, la peur de la déception, la peur de se montrer autrement, la dévalorisation,… 4. Quels symptômes a la colère sur nous physiquement ainsi que psychologiquement ? Quelles en sont les conséquences ? Les symptômes physiques sont que le rythme cardiaque ainsi que la circulation du sang augmentent, on devient plus violent, on sent qu’on a plus de force pour se battre, la sueur monte et on a des tremblements. Les symptômes psychologiques sont que si on se retient e qu’on ne l’exprime pas, on sent la boule à l’estomac, on a une tension intérieurement qui ne sort pas. Les conséquences en général sont que l’on peut perdre le contrôle mais on peut aussi sentir un soulagement. Un enfant en colère par contre sera plutôt rejeté, il s’isolera et luttera ensuite pour s’affirmer et prendre sa place, sa confiance en lui augmentera. Mais un risque majeur c’est que l’on soit sans cesse en colère, rien ne changera car elle sera toujours présente. Mais les conséquences ne seront pas toujours négatives car quelqu’un qui exprime son avis est une personne qui ne se laisse pas faire et qui sera bien dans sa peau.

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5. Peut-on contrôler la colère ? Et si oui comment ? Evidemment que l’on peut la contrôler, il suffit d’apprendre à l’exprime autrement, il ne faut pas la garder pour soi mais savoir relativiser et plus parler quand quelque chose ne va pas. La colère exprime un mal sous-jacent et c’est en trouvant ce qui ne va pas réellement que l’on pourra aller mieux. 6. La colère est-elle un besoin physiologique, un régulateur physique ? Comment l’expliqueriez-vous ? C’est un besoin oui, un enfant a besoin de se mettre en colère contre ses parents par exemple pour se rendre compte qu’ils seront toujours là. Cela le mettra en confiance, il sera rassuré, cela aura des répercussions sur l’adolescence car plus il sera rassuré plus son estime de soi va bien se développer car toues les tensions doivent être évacuées. 7. Quelles sont les conséquences positives et négatives de la colère ? La colère aide au développement de l’estime de soi, elle aide à avoir plus de confiance et avoir une meilleure estime et à vider le trop plein. Tant que la colère est exprimée correctement et bien gérée elle reste quelque chose de positif dans notre affirmation. Le seul côté négatif c’est que cela soit mal vu par les adultes. 8. Comment peut-on éviter la colère ? La colère ne doit pas être évitée, il faut juste la maîtriser pour que ça ne dégénère pas. Il faut travailler au niveau de ce qui ne va pas pour éviter d’être déçu. La colère fait partie de nous alors il faut prendre du recul pour trouver des moyens de se relaxer et de comprendre ce qui ne va pas. 9. Quels sont les effets d’une colère non exprimée ? Si on n’exprime pas notre colère cela finira de toute façon par sortir mais de façon plu bruyante que si on l’avait exprimer depuis le début. En la gardant on se replie sur soi quand on est enfant et ainsi tomber peut-être en dépression. Les adolescents eux seront plus du genre à prendre des risques pour se soulager de leur colère, on peut aussi parler de suicide ou d’abandon des cours… Ce sont des signes parmi tant d’autres. Les enfants ne gardent pas leurs émotions pour eux et l’extériorisent plus facilement mais certains n’oseront pas s’exprimer par peur de déranger ou de faire plus de mal aux parents, alors que d’autres font tout pour réveiller les parents déprimés car ils ressentent quand les parents ne vont pas bien. 10. Une personne qui exprime sa colère avec violence peut-elle changer et s’exprimer sans violence ? Comment ? La colère exprime un mal, il faut y travailler longtemps pour l’apprivoiser. Il faut s’exprimer autrement en trouvant ce qui provoque cette violence. La personne violente n’a pas trouvé d’autre moyen d’exprimer sa colère, il y a donc un mal en dessous de tout cela qu’il faut comprendre. 30

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11. Comment peut-on aider une personne à contrôler sa colère ? On peut aider une personne en colère en lui parlant, en l’aidant à trouver ce qui ne va pas, en l’aidant à mettre un nom sur son mal. Une personne qui ne va pas bien se montrera sous un aspect de dur car il ne veut pas montrer sa vulnérabilité. 12. Soigne-t-on toutes les colères de la même façon ? Non pas du tout, tant que la colère reste dans la normale et qu’elle ne dérange pas il n’y a pas besoin de la soigner. C’est quand cela devient handicapant qu’il faut se ressaisir et se soigner. La façon de se soigner dépend avant tout de comment est la personne et puis ensuite de l’émotion qui se cache en dessous de sa colère comme par exemple la phobie. Si la colère est contre soi-même il faut faire une thérapie par contre si elle est contre l’extérieur, c’est-à-dire contre quelqu’un d’autre que soi il faut faire plutôt appel à un médiateur qui se chargera de régler les problèmes et trouver une solution entre les deux partis. 13. Quelles sont les caractéristiques d’un enfant en colère ? Un petit enfant en colère réagira en criant avec des cris stridents, il dira des gros mots, pleurera et deviendra bruyant car il s’exprimera sans même réfléchir. En étant plus grand la colère passera plutôt par la violence verbale et même physique. L’adolescent lui se repliera sur lui-même et s’isolera.

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Interview de Madame Franziska Remund La colère fait une sorte de boucle quand on veut l’exprimer, d’abord on ressent l’émotion dans notre corps (tripes, estomac, muscles) puis cette émotion monte au cerveau, on réfléchit à ce que l’ont doit faire, à comment réagir ( on mâche l’émotion) et pour finir on l’exprime. Le problème chez l’enfant c’est qu’il ne fait pas entièrement cette boucle, dès qu’il est en colère il l’exprime sans y réfléchir. 1.D’après vous qu’est-ce que la colère ? Quelle est sa fonction ? D’après moi la colère est un mouvement d’agressivité, une pulsion qui s’exprime. C’est une émotion qui s’exprime de manières différentes. Mais c’est quelque chose de tout à fait normal il faut juste apprendre à la gérer dès que l’on est tout petit. La colère est une expression qui sert à nous montrer que quelque chose ne va pas comme toute autre émotion. 2.Quelles sont les sources de la colère ? La colère vient du sentiment d’impuissance, de la frustration surtout chez l’enfant de deux ou trois ans. L’enfant ne sais pas attendre et ne comprend pas pourquoi il n’a pas ce qu’il veut alors il se met en colère parce que son envie n’a pas été comblée. L’enfant doit justement apprendre à réfléchir. On voit par exemple cela dans les garderies, l’enfant doit faire des liens avec ses copains mais il ne sait pas encore comment partager parce qu’avant tout tournait autour de lui seul alors il devient agressif car c’est trop compliqué pour lui. 3.Quels symptômes a la colère sur nous physiquement ainsi que psychologiquement ? Nous sommes tous différents, on réagit tous autrement. Physiquement on peut être plutôt tendus, on devient pâles, on rougit, etc. Un enfant l’exprime très fortement, c’est très drôle à voir d’ailleurs car il ne réfléchit pas, il réagit directement. Plus la colère est contrôlée moins ça sera fort. Psychologiquement par contre dès que l’on s’exprime on se sent soulagé, déchargé. C’est important de pouvoir s’exprimer parce que si on n’extériorise pas sa colère on est pas bien, et par la suite si on n’arrive pas à sortir de cette colère cela peut virer sur la haine, plus on garde pour soi plus on est mal. 4.Peut-on contrôler la colère ? Et si oui comment ? On peut contrôler l’expression de la colère mais pas l’émotion elle-même c’est pour cela que l’intervention des adultes est importante dans la vie de l’enfant car on l’aide à se rendre compte de quand il est fâché. L’enfant apprend avec l’entourage et il doit avoir différents modèles pour pouvoir comparer les réactions. On doit l’aider à comprendre pourquoi ça ne va pas car l’enfant teste tout et c’est comme ça qu’il apprend

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5.Quelles sont les conséquences positives et négatives de la colère ? Les points positifs sont que grâce à la colère on s’affirme par rapport aux autres, on détecte plus facilement aussi quand quelque chose ne joue pas, on communique plus aisément. Le point négatif est que la colère peut très vite être mal exprimée socialement, notre comportement envers les autres n’est pas adéquat car on peut les injurier et devenir facilement violent avec la colère. Mais bon cela peut arriver à tous de mal s’exprimer car toutes les règles sociales (politesse,…) ne sont pas faciles à toujours suivre. 6.Quels sont les effets d’une colère non exprimée ? Quand on réprime la colère on la garde à l’intérieur, c’est comme si on la retournait contre soi et cela peut être très mauvais pour la personne. 7. Quelles sont les caractéristiques d’un enfant en colère ? La colère évolue par rapport à l’âge. Quand on est bébés la colère commence par la frustration quand on lui enlève quelque chose et qu’il sent que cette chose manque. Plus tard en étant enfant il se fâchera contre une personne et plus contre un objet. L’enfant pique des colères, il sort sa frustration directement à l’état brut, cela sort tout seul sans contrôle. C’est plus vers l’âge de deux ans qu’un enfant fait le plus de crises.

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7.3 P.V décisionnel Juin 2008 :

Lancement du travail personnel (TPL).

Lundi 9 juin :

Choix du groupe.

Mi- septembre :

Choix du sujet et du maître spécialiste.

Lundi 15 septembre :

Début de la recherche de documents.

Mardi 30 septembre :

Rencontre avec notre maître spécialiste, Mme Ramasco-Pasliez, pour mettre au point notre sujet.

Jeudi 9 octobre :

Prise de contact téléphonique avec Kirsti Gallay, Cheffe de clinique adjointe de pédopsychiatrie de liaison à l’hôpital de Morges.

Mardi 14 octobre :

Prise de contact par e-mail avec Michel Bader. Prise de contact par lettre avec Rosette Poletti.

Vendredi 17 octobre :

Recherche de documents à la Bibliothèque Cantonale et Universitaire (BCU) de Dorigny.

Lundi 20 octobre :

Interview de Mme Kirsti Gallay.

Vendredi 31 octobre :

Début de la rédaction du TPL.

Lundi 12 janvier 2009 :

Fin de la rédaction de la première partie du travail.

Mardi 13 janvier :

Commentaires de Mme Ramasco-Pasliez sur le TPL.

Vendredi 30 janvier :

Renvoi de la première partie corrigée à notre maître spécialiste.

Mercredi 11 février :

Fin de la rédaction de notre travail personnel.

Vendredi 13 février :

Remise du dossier final

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