P16_17_dec_04 491 Article

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  • Words: 893
  • Pages: 1
S O C I A L . . . A R T, H A B I TAT,

François Cini avec ses Perturbations passagères propose une "design attitude" par une réappropriation de l'espace public. L'artiste dans l'environnement de la rue introduit des petits décalages perceptibles ou pas, pour intervenir sur le quotidien des déplacements urbains. Infiltrer un marathon Attraper son marathon, tourner lentement autour d'un abri bus Abri de circonstance ou bien boire un thé sur un banc Les Communes au thé de Lyon.

Cédric Bernadotte (Toulon) avec une économie de moyen affirmée, scotch, film d'emballage, bâche plastique réinvente la vie; le mobilier urbain lui inspire de nouvelles situations, de nouvelles fonctions. La ville, où toutes les formes sont possibles, plus ludique, plus multiple que les dispositions mono fonctionnelles qui sont proposées. L'artiste prône le repos dans ces villes en mouvement perpétuel, et met en évidence que le citoyen a un rôle très important à jouer dans le développement et la construction du milieu dans lequel il vit.

S O C I A L . . .

Bernard Murignieux se préoccupe des lieux délaissés des "non-lieux" pour faire propager ses Constructions parasites. Dessous de pont, grand mur borgne, bas ports, sont les terreaux où se développent ces étonnantes constructions, de papier comme sur le boulevard périphérique à Lyon en 1997, de bâches plastiques pour une construction lumineuse, à Super luxe galerie Roger Tator (Lyon 7ème), en 2003-04.

En juin 2003 suite à l'invitation de la galerie Roger Tator (Lyon 7ème), Emmanuel Louisgrand part à la reconquête d'un petit morceau de ville. Jailli de l'espace urbain l'Ilot d'Amaranthes, cette pièce monumentale, au-delà d'être une sculpture, est devenue un lieu d'expérimentation, un atelier à ciel ouvert où le public pouvait voir durant l'été 2003 le jardin évoluer et l'artiste travailler en direct. Pour l'été 2004, l'artiste et la galerie Roger Tator entreprennent son extension afin de l'ouvrir à un plus grand nombre. Par le biais, d'une nouvelle configuration d'espace et de clôture, s'ouvre désormais un dialogue concret avec les riverains invités à cultiver une parcelle de terre sous la direction de l'artiste. Greffon fertile au sein du tissu urbain, l'image du végétal reprend ses droits sur cette "dent creuse". Par cet outil artistique non pérenne et l'implication des habitants du quartier, la volonté de tous ses acteurs est d'occuper la phase transitoire de ce No project's land, de redéfinir avec créativité ce site tout en questionnant les choix urbanistiques à venir.

A R T,

L'architecture du silence Les lois urbanistiques espagnoles sur l'emplacement des containers dans l'espace urbain définissent parfaitement comment doivent être ces containers : leurs dimensions, le matériau avec lesquels ils sont faits, leurs emplacements… mais elles ne définissent pas leurs usages. Santiago Cirugeda (Barcelone) utilise ces vides sur la législation urbaine, pour ce qu'il nomme des Stratégies d'occupation subversives, en cherchant "de possibles trous et incertitudes qui permettent aux différents groupes humains d'agir librement". Dans Projet des containers, les gens paient leur permis à l'administration et ensuite peuvent faire ce qu'ils veulent, un espace pour respirer, un point de rencontre, des jardins pour enfants, salle de lecture, une buvette….

H A B I TAT,

U T O P I E ,

U T O P I E ,

U R B A N I S M E ,

Valérie Demarque, Nathalie Guez, Camille Jullien, Cécile Maurice créent l'événement avec ce Kit-jardin dans le quartier de l'Eure au Havre Particules élémentaires nécessaires et insuffisantes dans ce secteur où la vie se passe à l'intérieur ou dans les troquets chaleureux. Le jardin puzzle évolue au fil des humeurs de ses locataires, micro-lieu ouvert à tous, modulable et itinérant, petit territoire d'accueil et d'échange.

Dans le monde en 1900 : 10 % de la population vit dans les villes, en 2000 : 50 % de la population vit dans les villes. Une urbanisation centrifuge relie les centres anciens aux villes nouvelles, ces agglomérations massives concentrent toute l'imagerie de la nouvelle société de consommation. Agglomération d'hommes, de matières, et de réseaux, concentration d'énergie mais aussi de maux et de problèmes. Les villes explosent de toutes ces tentions, les centres sont en voie de muséification avec un enfermement et une perte de relations avec l'extérieur, la périphérie se paupérise et s'exclut par une organisation complexe de la circulation et des transports. La ville malade est devenue un laboratoire pour les architectes et les artistes, tous essayent de repenser la ville, recréer du lien, véhiculer un peu d'humanité dans ces grands ensembles. Poser un regard sensible, apporter un peu de poésie dans le paysage urbain les artistes s'y emploient par de petits gestes, des décalages, des détournements pour nous faire voir la ville autrement.

Romain Pellas nomme ses sculptures sous le titre générique Encombrants. Ce titre résume bien l'attitude de l'artiste : sauvage et rapide. Ces constructions se montent dans l'urgence, où coexistent le stable et instable, le savoir et ignorance, force et faiblesse. Assemblages de matériaux hétéroclites (planche en bois, contreplaqué, mélaminé, briques, plastique, …) sont posés là dans l'espace public face à nos hésitations, Sculptures, poubelles ? Elles posent la question du devenir. Est-ce l'instant ou la durée ? Quelle attitude, quelle décision, quel engagement critique ?

U R B A N I S M E ,

L'art peut nous faire voir la ville autrement

Bruno Vincent

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Décembre 2004 numéro 99

Décembre 2004 numéro 99

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