QUARANTE-DEUX Bien le bonjour, NE FUYEZ PAS !! Si vous lisez ce texte, c’est probablement que vous l’avez téléchargé par erreur ou volontairement (voire au pif) sur Internet bien que ce soit moins probable. Il y est en libre circulation et mis en ligne par moi, Nesego, 16 ans, son auteur. Quarante-Deux est le nom d'une Nouvelle, Mini-roman, Fan-fiction, Appelez-ça-comme-vousvoudrez, que je suis en train d'écrire. C'est un texte sensé être divertissant et sensé faire réfléchir en même temps, je m'inspire de nombreuses sources, mais je pense que ma principale source d'idées et surtout le Guide galactique de Douglas Adams, que certains télé maniaques connaissent mieux sous le nom de H2G2 pour avoir été adapté en film au cinéma dernièrement. Tellement inspiré qu’on pourrait parler de pastiche… Et je vous assure que ce livre est excellent, je vous le conseille d'ailleurs. Et sans plus tarder, je vais me mettre debout pour entamer le récit de mon histoire. (Petite parenthèse : Evidemment, rien de tout ce que je dis dans cette nouvelle n'est vrai, mais il y a toujours une part d'autobiographie dans un récit quel qu'il soit. J'espère que vous apprécierez. Bonne lecture !)
Chapitre Premier Deux Bouts Je me levai. Spontanément. Vous savez le matin, on entend son réveil sonner et on ne réfléchit pas. Ou alors on réfléchit mais très lentement, pas suffisamment en tout cas pour nous permettre de stopper notre corps dans son élan. Alors il continue tout seul ses mouvements de routine : dégager la couverture de notre passage pour sortir du lit, enfiler ses chaussons, se lever, ramasser un bouquin sur le table de nuit, filer un coup de marteau au réveil entre deux bâillements et s'en aller vers un monde nouveau - sans cesser de se répéter qu'on aurait mieux fait de rester couché. Je me levai donc. Et après avoir enfilé mon livre, frappé mes chaussons et dégagé de mon passage la cuisine, je me dirigeait vers mon réveil. Hum, hum. Enfin, vers la cuisine... Le livre que j'avais en main s'intitulait « H2G2, le guide du voyageur galactique ». Palpitant, si tant est qu'on puisse dire d'un livre qu'il est palpitant parce qu'on assiste par exemple à un dialogue robot/matelas-parlant ou à la transformation de notre planète en... chapelet de grosses saucisses bleues et vertes. Bref, je me dirigeai vers la cuisine. Mais je ne trouvais pas de cuisine. Pause. Stop. Marche arrière. Lecture. Mais je ne trouvais pas la cuisine. « Bizarre, ça », pensais-je dans un état semi-comateux qui ne me permettait pas d'utiliser plus de deux mots, et je ne parle pas des verbes. Qu'y trouvais-je à la place ? Rien. Mais attention, pas n'importe quel type de Rien. Le genre de Rien que vous ne trouvez pas n'importe où justement : déchirure du continuum spatio-temporel, jolie couleur noir/argenté, en forme de sphère parfaite et totalement opaque. Très joli, surtout grâce aux éclairs qui s'amusaient à en zébrer la surface. On aurait dit que ces monstres électriques faisaient la course autour d'une planète de deux mètres de diamètre. Il n'empêche que tous les meubles, gâteaux, soupières en argent et autres particules matérielles avaient totalement disparu dans un rayon d'un mètre autour de la sphère Rien, à l'intérieur de ma cuisine. Apercevant soudain un pain au chocolat à travers un trou (provoqué par Rien justement) dans le placard en face de moi, je décidais de traverser le Truc Bizarroïde pour atteindre plus vite cet alléchant objet à base de glucose et autres hydrocarbures dépassant d'un trou dans le placard de la cuisine-Rien. Reprenez votre souffle et on continue.
... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... Ca commence plutôt fort pas vrai ? J'étais mal réveillé vous savez. Quand on a passé la soirée à lire clandestinement dans sa chambre pendant que ses géniteurs visionnent la boîte plate à image dans le salon-Tout, qu'on ne s'endort qu'à minuit, qu'on se réveille à seulement six heures et demi alors qu'on a besoin de huit heures de sommeil minimum par nuit, on ne pense pas que le Truc-Rien dans la cuisineA.Moitié.Rien.A.Moitié.Tout est peut-être un Rien du style : vachement dangereux, ne pas toucher. Sans écriteau « Attention je mords », que je n'étais même pas certain d'arriver à déchiffrer, comment voulez-vous que je me méfie ? Enfin, que trouvais-je derrière ? Car en effet j'eut la chance de ne pas être instantanément désintégré en tentant d'atteindre mon petit déjeuner, mais tardivement réintégré ailleurs ; je crois qu'on appelle ça la téléportation... Je trouvais donc :Une mer. Une île, aussi. Je m'en rendis compte parce que je débouchai dans le ciel (entier et vivant sans aucun traumatisme post-temporel apparent, c'est déjà ça). Dans le ciel, vers deux cent mètres au dessus du niveau de l'eau. De là, où je reste suspendu seulement quelques millièmes de secondes qui me parurent une vie entière, je surplombais nettement une petite île, genre « île au trésor » avec un volcan au milieu, mais bizarrement, l'île ne dépassait pas les trois kilomètres de diamètre (quand il y a dessus un volcan de plusieurs dizaines de kilomètres d'envergure, ça paraît en effet bizarre) ; et au-delà, l'océan. Lequel, où, quand, comment ? J'aurais été bien en peine de le dire. Les quelques millièmes de secondes qu'on m'avait accordées furent alors réquisitionnées par une entité supérieure pour les prêter à un homme en passe de se faire écraser par un camion de la Coca-Cola Company. Et par conséquent, je tombai. Si nous tenons compte des lois de la gravité qui régissent notre planète, tomber sur Terre en chute libre reviens à accélérer de dix mètres par seconde à chaque seconde supplémentaire. Je chutai donc à la vitesse d'un kilomètre par seconde, après cent cinquante très agréables mètres de chute (et oui, les frottements de l'air sur mon corps me permettaient de passer plus de temps à observer le paysage). Je commençai à peine à me réveiller et à prendre conscience que je n'étais plus dans ma cuisine. Effrayé, sachant qu'il me restait à peine une seconde à vivre, et le ventre vide de pain au chocolat, je revoyais ma vie défiler devant mes yeux. Le gâteau immangeable qu'on m'avait servi pour l'anniversaire de mes trois ans, tantine qui essayait de me décrocher du lustre, l'œuvre d'art qu'à seulement sept ans j'avais réalisé entièrement en chocolat en poudre sur la tapisserie du salon, mon premier baiser, ma première cuite, mon premier trois et demi en biologie, les vrais moments heureux, entre amis, à la plage ou en soirée, la pluie et la grêle pendant les randonnées des colonies de vacances... Puis je fut distrais par le vol en formation triangulaire d'un banc de grenouilles à trente mètres du sol et cette absurdité-là fut celle de trop, j'en oubliait complètement de tomber. Par conséquent, je me retrouvai pour la deuxième fois de la matinée suspendu dans le vide, mais sans limite de temps apparente. Je compris qu'au lieu d'essayer de savoir pourquoi je ne tombais plus et avant que l'aimable sol ne me rappelle à lui, je devais me convaincre que les lois de la gravité étaient là pour être transgressées et qu'il ne fallait pas que je m'en prive. Je profite de ce moment où mon esprit ne savait plus quoi faire pour me présenter. Je m'appelle Crowford, Cindy Crowford. Non, sans rire, mon nom est Blond, Jean Blond. Non, vraiment sans rire cette fois, je m'appelle Christopher Hallid, mais vous pouvez m'appeler Chris. J'ai seize ans, je suis tout à fait normal mais plein de trucs bizarres n'arrêtent pas de me tomber dessus à l'improviste. C'est une sorte de malédiction, autant qu'un don dans certains cas. En général, on vous dit plutôt qu'un don se transforme en malédiction, mais je suis un optimiste... Quand je disais que pleins de choses m'arrivaient, ça n'était pas forcément péjoratif. Je peux trouver tout à coup un portable à mes pieds, voir disparaître un livre... En fait, je ne le vois pas vraiment, je le pose, je me retourne, et il n'est plus là. Ô tragédie. Ce sont des situations pittoresques et profondes, après lesquelles vous vous mettez à réfléchir sur le Sens de la Vie. Mais tout ce à quoi vous aboutissez, c'est un grommellement stomacal interprété par notre encéphale par : "j'ai faim". Un phénomène bien étrange que celui-là. Mon don m'avait placé dans des dizaines de situations remarquables... Je m'en sortais bien la plupart du temps. Il se pourrait que je sois quelqu'un de psychologiquement solide. La mort et tous ces ragots ne sont pas pour m'effrayer outre mesure, le danger je n'y pense que lorsque je l'ai en face de moi, et mes angoisses ou échecs scolaires, je les assumes, puisque j'en suis seul responsable.
Mais pour revenir au vif du sujet, sachez que j'ai fait un voyage assez surprenant et que je m'en vais vous le conter. En fait j'y suis déjà -j'appris effectivement plus tard, que cet endroit s'appelait Vulcon-T, ce qui explique la présence du volcan-. Ce voyage m'a permis de comprendre bien des choses au contact de ceux que je rencontrais par la suite. Donc, ne vous attendez pas seulement à des récits hilarants mais aussi à de longs discours follements palpitants sur le Sens de la Vie. Bon, si vous êtes toujours là, je vous dis à la prochaine. « A la prochaine » , dis-je tout à coup, toujours suspendu dans le vide, sans comprendre les raisons qui m'avaient poussé à m'exprimer à voix haute. Surtout si c'était pour dire ça à... personne en fait. En apparence tout du moins.
Chapitre second Toi Toi qui lis ces lignes, que fait tu devant cet écran ? Pourquoi lis-tu ces lignes ? Pourquoi ? Et pourquoi continue-tu encore, toujours ? Parce que. C'est la seule réponse possible. Tu en as une autre peut-être ? C'est normal. Réfléchis-bien. Est-elle honnête ? Maintenant, fermes les yeux. Contemples Ta vie d'en haut. Tout, tout en accéléré. Qu'as Tu fais pour devenir ce que tu es ? Enlèves les yeux quelques secondes de cet article, regardes autour de toi. Si Tu le peux, montes sur le bureau. Histoire de T'obliger à contempler le monde sous un angle différent. Ou au choix, Tu peux hurler Ton YAWP barbare sur tous les toits du monde. Tu. J'ai dit Tu. Parce que je m'adresse à Toi. Tu es Toi. Ne penses pas que celui qui écrit ça est trop étrange pour être sain, continue avant de juger. Quand je dis Toi, je m'adresses à une masse agglomérée de particules physiques, un corps de matière organique régit par un ensemble de réactions chimiques. Mais ce n'est pas à ce Toi là que je veux parler. Je ne m'adresse qu'aux réactions chimiques situées aux alentours de ce gros tas de cellules nommé cerveau. Parce que je veux te parler de Toi. Qui es-Tu ? Tu es un être humain. Tu appartiens à une classe sociale, Tu vas au lycée, Tu travailles ou Tu es chômeur. Tu es en vacances, Tu as les cheveux long et les yeux verts. Tu es un garçon. Tu es une fille. Quoi d'autre ? Un simple élément. La pièce d'un puzzle ou Tu es à la fois unique et remplaçable. La Terre aurait continué sa rotation sur elle même autant que sa révolution héliocentrique sans toi. Mais le fait est que Tu es là. Alors prends-en conscience. Tu es Un parmi six milliards d'Autres. Comment faire pour Te faire remarquer ? Et eux, comment ont-ils fait ? Ils : Rembrandt, Shakespeare, Lincoln, Luther King, Marilyn Monroe, Zinedine Zidane, Hitler... Ils n'étaient eux aussi qu'un parmi Tous. Mais eux ont su trouver en eux ce qui les caractérisait. Repousser les défauts, voire les ignorer. Ils ont construit leur monde en fonction de leur rêve. Ils ont aussi pleuré, souffert, vécu, aimé. Mais il sont passé outre ces petits rien. Parce qu'eux on su se donner les moyens. Devenir UN parmi Tous. L'adage dit : "Construire son bonheur plutôt que réduire son malheur". Trop peu le font. Je ne suis pas en train de Te rabaisser ou de Te faire la morale. Tout au contraire, je suis l'intermédiaire qui se permet de vouloir T'élever. La mal Te révoltes, Tu as le cœur sombre, Ta haine est vecteur de Ton avenir ? Tu es heureux, TF1 et la ferme des célébrités c'est le pied, Tu veux casser la gueule au petit con du bar parce qu'il T'as regardé de travers. Tu es autre chose... Ce n'est pas ce que vous devez comprendre. Il ne s'agit pas de s'affirmer coûte que coûte en pure stupidité. Ce que vous devez comprendre c'est cela : Je m'appelle Geoffrey Fernandez, j'ai 36 ans et je vis dans un monde pré-fabriqué. J'espère que mon avenir n'est pas déjà tout tracé... Mais qu'est-ce que je racontes ? Bien sûr qu'il ne l'est pas puisque j'ai le Choix. C'est donc que mon avenir je le construit. Pas maintenant, c'est déjà 22h, je fatigues. Et ta volonté alors ? Qu'en fais-tu, ne la laisses pas crever au fond d'un tiroir de ton cerveau. Voilà un conseil : Sors de ton trou petite volonté. N'écoutes pas cet auteur qui écris des lignes dont chaque mot t'indignes. Retourne-toi contre Eux. Les gouverneurs sans morale ni scrupules, les journalistes égoïstes, les policiers corrompus, les politiques illusionnistes, les propriétaires de chaînes télévisées privées qui formatent ton esprit. Pour que tu achètes. Achètes. Achètes. Nouvel ordinateur. Achètes. Achètes. Nouveau jeu de Play. Achètes. Achètes. Non, bien sûr que je n'en ai pas envie cette pub ne vaut rien. En revanche, celle du gamin dans son jean Rica Lewis est excellente. En plus qu'en j'y réfléchis, j'en ai peut être besoin d'un neuf, et rien que parce que le publiciste est fortiche je vais m'en payer un. Mais je n'ai pas le moyens. Donc je vais attendre les soldes et économiser, feindre de refuser l'aide des parents. Et toc, maintenant, ils ne peuvent plus me reprocher d'être formaté par la pub : je l'ai acheté avec 30% de réduc ! Oui mais je l'ai acheté. Nous sommes tous prévisibles parce que nous sommes humains. Je ne compte pas en laisser d'autres parler pour moi. Je ne compte pas non plus rester devant cet écran une demi-heure supplémentaire, puis une autre, et encore une, parce qu'il fait beau dehors. Mais je suis bien sur ma chaise... Cependant, chaque instant qui passe me rapproche de la Fin, alors je crois que même si c'est loin, je vais sortir. Aussi peut-être parce que j'ai peur que "les objets que l'on possède finissent tôt ou tard par nous
posséder"; et que coller un doigt de plus sur une ou une autre touche de ce clavier finit par me répugner. Je suis un puriste. Je vois mon monde avec une famille heureuse. Un Amour indescriptible. Un travail que j'aime. Un homme libéré du temps, de l'espace est du bien matériel. J'habite la campagne, et tous les soirs j'admire le coucher de soleil sur l'océan par-delà la falaise. La bourgade la plus proche est trop loin. J'aurais eu envie d'imaginer et mettre à exécution le projet Chaos, ou d'éradiquer la famine. Mais je n'ai pas su. Alors j'en ai quand même profité pour assurer la fin de mes jours et enseigner à mes enfants comment faire ce que je n'ai su faire. J'aurais aimé que l'on m'enseigne cela. Mais je ne me plains pas parce que l'on m'a tout de même appris à ne jurer que par moi-même. Alors j'enseigne. A des enfants. La physique. J'ai la chance d'être suffisamment loin de la ville pour éviter d'être moi aussi lobotomisé par un des ces terrifiants inspecteurs conventionnistes dont la pâle silhouette hante mes cauchemars. Alors je ne me contentes pas de physique, je leur apprend à apprendre pour enseigner, enseigner la vie. Une vie au delà du bonheur. C'est à dire la vie d'un homme qui ne se soucie le soir quand il va se coucher que de n'être encore en vie à son réveil. Je vis ma vie et je la vis reclus parce que je n'ai pas le pouvoir de tout changer. Mais je sais, je sens et j'attends parce que le jour où je croiserais Celui-Qui-Pourra ce rapproche, et je le reconnaîtrai. Alors je fait quand même mon maximum. Et mon avenir je l'ai déjà choisi par le passé. Sur cette petite île recluse, près des côtes françaises, sur l'Atlantique, avec les Pyrénées-atlantiques comme terre de débarquement, j'ai viendu. Parce que quand j'avais 15 ans, j'en ai eu marre. Un soir j'ai ouvert ma fenêtre et j'ai crié sur tout les toits du monde mon Yawp barbare et j'ai chassé tout ce qui faisait de moi un consommateur dévoué. J'ai utilisé ce dont j'avais peur qu'il me possède pour faire comprendre. Aux autres. A Toi. Toi dont l'avenir est celui du monde et t'appartient encore parce que tu ne mesures pas encore l'étendue des pouvoirs qu'il y a en toi. Je n'existe peut-être plus, moi petit homme sur l'île de Vulcon-T alors que toi qui lis ces lignes, tu es Celui-Qui-Pourra.
__________________________________________________________________________________ Rien de tout cela ne paraît cohérent (en plus la structure laisse à désirer). Et pourtant... Alors que je voie défiler en haut de cet écran une pub qui dit : "T'as lâché des Coms sur mon Keblo ? tkt, tu vas monter ds l'TOP !" Je me demandes. Bon ! Comme je doit encore préparer mon avenir, je retourne à mes cahiers.
Chapitre Troinaire tern-..., tri-..., trio-..., tricé-..., tralala-..., trou-... Enfin, Après Deux quoi ! Je m'éloignais prudemment de cet écran étrange dont la lecture avait eu le don de m'effrayer. L'écran en question aurait été décrit comme une vitre en verre, sur laquelle apparaissaient des images, envoyées par un projecteur sur le bureau, à l'arrière de la « vitre ». L'écran s'était animé de lui-même. J'avais perçu comme un vif éclair de mes yeux vus, avant de me rendre compte qu'il provenait de ce petit appareil posé en évidence près de l'écran. Juste après, l'écran s'alluma. A la vue de cette technologie qui m'était pourtant inconnue je pensais : « Biométrie... Cet appareil viens de scanner ma rétine. » Il paraissait pourtant étrange qu'il m'ait laissé accéder aux fichiers, tout du moins à celui-ci vu que ma rétine n'avait jamais été scannée et encore moins sauvegardée puis classifiée à des fins identitaires. Mais laissez moi vous conter comment j'en suis arrivé là. Et, bien, si vous vous en souvenez bien, j'étais, aux dernières nouvelles toujours suspendu dans le vide, en train de m'essayer à la haute voltige sans moyen de locomotion autre que mon propre corps. J'en profitais pour m'essayer à mains loopings, vrilles, piquets, rases-mottes tout en me sentant plus libre que je ne l'avais jamais été de toute ma vie. Léger surtout, c'est le mot qui convient. Se sentir léger parce qu'on l'est, en l'occurrence, provoque une sensation de bien-être indescriptible, tellement l'euphorie qu'on en éprouve est grande. Quand zigzaguant entre quelques troncs d'un bois quelque part sur l'île, je fis la brutale connaissance d'un tronc à l'aspect fort amical. Du moins le pensais-je avant qu'il ne fasses pas le moindre effort pour me rattraper avec ses innombrables branches alors que je tombais cette fois pour de vrai, et vers le bas. Je sombrai dans l'inconscience avant d'avoir la terre atteint. Ma dernière pensée avant la rencontre – cette fois dorsale – avec un autre ami fort sympathique, auquel j'attribuais machinalement le nom de sol, fut : « Je n'avais encore jamais vu de grenouilles volantes avant ce mat... » Fort heureusement, les dégâts étaient minimes. Je ne planait qu'à environ quatre virgule deux mètres de haut quand j'ai eu l'occasion de comprendre un peu mieux ce cher Georges, celui de la jungle. Les plaies et blessures recouvrant habituellement les cadavres des accidentés, ceux tombant d'une chaise en changeant une ampoule dans les films policiers –dont le coupable, un pied de chaise, finit d'ailleurs sous les barreaux après qu'on l'ait mis à jour entre tous les suspects : une tasse à café, le voisin, une scie sauteuse débranchée et une ampoule tueuse– ne recouvraient nulle parcelle de ma peau (sinon légère altération de ma propre santé mentale, mais dont je ne me rendis pas compte vu l'état dans lequel elle était déjà) et j'en baticouinnait de contentement à mon réveil. Veuillez excuser l'outrageante présence de parenthèses et autres apartés dans cette dernière phrase, ils n'y étaient pas invités. Je me relevai donc, tout aussi joyeux, pour m'affaler à nouveau sitôt après. J'avais peut-être trébuché sur un hypotedrosmaltir amphoqualis-poteras humanum carnivorum au pelage vert, animal mesurant à peine quinze centimètres de haut pour cinquante de long, mais ayant la fâcheuse manie d'être tout droit sorti de mon imagination. Ce qui le rendait fort dangereux. Mais à mon grand soulagement, il n'en fût rien. J'avais simplement laissé traîner mon pied trop près du sol, chose somme toute assez déstabilisante après s'être essayé au cours des dernières heures à l'impesanteur sans le moindre trucage. Un peu moins content, je me re-relevais et m'en allai vers la vallée que je distinguais à travers les arbres, en contrebas. Je n'avais pas d'idée précise, je marchai simplement, tout à fait inconscient. Dans le sens où je me voyais encore dans mon rêve de la nuit passée. Rappelons que je n'étais debout que depuis une ou deux heures et que cela m'avait suffit pour apprendre ce qu'étaient le néant, la téléportation, le vol acrobatique et les bancs de grenouilles volantes ; comprenez donc que je sois légèrement en état de choc après les récents événements. Après avoir marché pendant environ quarante-deux minutes, j'aperçus à travers les arbres une habitation dans le lointain et la raison me revint. Cela me rassura de savoir que cette île était à priori habitée. Quand après quarante-deux minutes supplémentaires de marche à pied, alors que j'arrivais aux abords de la maison, je me demandai ce que je comptais réellement faire, au final. Et je m'arrêtai donc pour y réfléchir. Vu que je suis encore en suspens, j'en profite pour me décrire à vous et décrire ce qui m'entourait. Je suis de taille moyenne, les cheveux bruns et en bataille me donnant une allure négligée qui plaisait
beaucoup au sexe opposé, des yeux verts, le teint coloré voire basané, de carrure très modeste, au visage souriant et fait pour rire. Je pense vous avoir déjà signifié que je me nommais Christopher, mais appelez moi Chris. J'étais encore en robe de chambre quand je me suis levé et que j'ai traversé la... perturbation. Pour ce qui est de l'environnement, j'étais entouré par un bois d'apparence fauve, peut-être même étaitce une forêt vierge ? J'avais à plusieurs reprises aperçu de petits animaux sauvages traversant devant moi pour fuir cette créature pour le moins hors du commun – du moins c'est ce que je m'imaginais qu'ils pensaient. Je croisai même un cerf, qui n'avait paru nullement alerté de ma présence et m'observais avec tranquillité voire de la sagesse dans les yeux, le torse bombé, le menton relevé, en un mot : fier... J'ai découvert des arbres aux couleurs fantaisistes, des plantes avides de parasitisme (si si, ce mot existe, puisque maintenant c'est écrit.) et des herbes folles plus folles que d'habitude. Et puis je suis arrivé dans une clairière. Une propriété, enfin pas exactement, un jardin ouvert plutôt, car il n'y avait aucune clôture. La maison devant moi était d'une blancheur de nacre. Style architectural très moderne, osé ; avec un toit à moitié plat/à moitié en pente. C'est à dire que vu d'où j'étais, apparemment sur le flanc gauche de la maison, dont la seule entrée (une immense baie vitrée avec terrasse) était orientée plein sud, je voyais la partie du toit la plus proche de moi comme étant plate et celle qui était en arrière en pente, vers l'extérieur, soit, pointant plein Est. La baie vitrée de l'entrée n'était pas la seule, il y en avait de tous côtés, plus des fenêtres jamais rectangles mais toujours plusieurs fenêtres à la suite découpées en une sorte de triangle rectangle. Un peu comme lorsque que vous disposez côte à côte plusieurs bandelettes de papier Leclerc Force 7,5 gribouillées de mots d'amour imaginaires du genre : I love macaronis with béarnaise sauce et que vous tracez par-dessus toutes les bandelettes jointives un trait grâce à un cutter bon marché tout rouillé Leclerc Bricoboy gribouillés d'appels de haine du genre : Non à l'ANPE et oui au CPE ! Emouvant de voir l'art à l'œuvre. Ayant achevé mon discours quant à l'action combinée du patrimoine génétique et de l'environnement dans l'expression du phénotype, enfin, je veux dire, ma description concernant moi-même et autour-demoi-même ; je peux en reviender à mon récit. (Je vous signifie au passage que Word me fait tout une déjection fécale' nerveuse – j'espère pour vous que vous n'étiez pas en train de manger quand vos yeux ce sont posés sur ces derniers mots – à force de se voir malmené présentement parce que ça me chante et que j'en suis très fier.) Je m'approchais de la maison en décidant que j'improviserai quand je me trouverai face aux occupants. Je jetai un coup d'œil par la baie vitrée, profitant du fait que la vitre était à l'ombre à cette heure de la matinée, pour constater l'imposante présence d'aucuns à l'intéreiur. Personne. Nada. Nothing. Quedale. Quetchi. Etc. J'entrai donc, par l'espace entrouvert de la baie vitrée, probablement ouverte dans le but d'en aérer l'intérieur. C'est en avançant timidement et murmurant un faible « Yakékun ? » que je passais devant la "vitre-écran" - que de verre dans cette baraque. La suite vous la connaissez : Je me suis approché de l'objet et décidai de lire en attendant que qulqu'un daigne bien se manifester." Ce que j'y ai lu, je vous en ai fait part précédemment, mot pour mot.
'déjection fécale: regroupement d'atomes eux-même groupés sous formes de molécules de deux sortes : - Les molécules odorantes très agressives pour le nez humain et le cerveau de cette même espèce. - Les molécules visuellement visibles et agglomérées, de nature agressive pour l'oeil et toujours ce cher cerveau. En un mot, je parle du mot qui est significatif lorsqu'on l'entend, de la nature de la chose qui vient d'être créée : Prout. Veuillez m'excuser de tant de vulgarité, mais un auteur doit bien être fantaisiste et rendre son livre propice à la polémique s'il veut être lu.
Chapitre Quatrième
Sans blague ? « - Et bien jeune homme, que dis-tu de ça ? - Waaaaaaaaaaaaaaaah ! - Allons ! Du calme ! Ce n'est que moi ! Rien de cassé ? » Moi ? Qui ça, Moi ? pensais-je naïvement, les fesses au sol suite à un bond arrière, suivi de : hop enchaînement, atterrissage raté. Très efficace pour s'auto mutiler. Me tendant une main que je saisis avec quelque hésitation, il m'aida à me remettre sur ce qui sert aujourd'hui d'appui aux homos sapiens sapiens, à savoir : les oreilles. Et oui, car figurez-vous que si vous pouvez marcher constamment sur deux pattes sans flancher ou confondre ciel et terre, c'est grâce à votre oreille interne (soit l'oreille gauche). Non, elle n'abrite aucun Babel Fish à moins que vous ne soyez d'ores et déjà un routard galactique chevronné. Cependant, celle-ci abrite un « organe sensoriel » qui vous permet d'avoir la notion d'équilibre, et par là même : de vertige ! En fait, le soudain caractère (je parle de la présence inopinée me faisant face sur le moment. ça vous aides pas, hein ? Mais moi je me marre !) ne m'a pas touché les oreilles mais j'étais enthousiaste à l'idée de vous apprendre quelques petits trucs marrants et autrement inutiles qui ne pouvaient que servir à rien... Je me demande sincèrement, quand je re-lis cette dernière phrase, pourquoi il a fallu que je l'introduise ici. Ô éternelles questions sans réponses. Je bafouillai une excuse timide en guise de remerciement et m'éloignais un peu, pour prendre le temps de contempler avec plus de recul - au sens propre du terme - ce curieux personnage, et peut-être pensais-je sur le coup cela m'aurait permis de prendre la fuite ; au cas où... « - Tu n'as pas à avoir peur de moi, ne t'inquiètes pas. - Vous êtes télépathe ?!, m'exclamais-je. - Et bien non, pas que je sache, pourquoi ? » L'homme avait l'air à la fois étonné mais également amusé, je suppose qu'il trouvait la situation à son goût. Il n'était ni grand, ni petit, mais dégageait une aura de contentement contagieuse, au point qu'elle en était dangereuse. En d'autres termes : cet homme était heureux, et il ne pouvait être que difficile de ne l'être à son tour en le voyant. Dans ce cas, faut-il se demander si le bonheur représentes un danger potentiel pour l'homme ? Non. Evidemment, ce n'est même pas la peine de se poser la question. La réponse est définitivement non. Et ça ne se discute pas. Il est pourtant un point sur lequel j'aimerai mettre le holà. Le bonheur n'est pas dangereux, c'est certain, mais ce n'est pas l'avis de tout le monde pour autant. Non, je ne pensais pas à Carmen Grandes-Dents, celle qui s'est étouffée avec son oreiller pendant une crise d'euphorie (elle était atteinte d'euphoriaecrisus maledecum aigue). Vous la connaissez pas ? Tant mieux, elle était plutôt antipathique. J'ai l'impression, ce soir/matin/après-midi, d'avoir une fâcheuse tendance à la dérive. Reviendons-en à nouveau à nos moutons. J'étais en train de dire que gouverner ou tenter de gouverner, voire même d'influencer pour son profit personnel n'est pas souhaité si la personne en face de vous est heureuse. Je m'explique : Comment voulez-vous passer pour un sauveur si tout va déjà pour le mieux (A vérifier : Jésus était-il un imposteur ?) ? La réponse est : Merci TF1 ! Merci de nous montrer que tout va mal ! Grâce à toi je manipule à mon aise, et qu'est-ce que je m'éclate! Et si j'avais jamais eu envie de manipuler le quasi-quadragénaire qui venait de me remettre sur pieds, j'aurais échoué. Et pas seulement parce qu'il était heureux, mais aussi parce que je distinguais dans ces yeux une lueur de sagesse. Et pas des moindres. Un vécu au nom bien choisi se tenait dans cette boîte crânienne post-yeutale. « - Je peux savoir comment tu as atterri ici ? - J'ai pris un tronc dans la figure. - Je vois... , et le quadragénaire de se retenir de pouffer de rire. - Je vous assure ! Je planais tranquillement quand un arbre a semblé jaillir du sol exprès pour que je m'y cogne ! Vous me croyez pas hein ? - Mais si, mais si ! Il se trouve même que je sais ce qui s'est passé. (Ben voyons, pensais-je) Tu es apparu par le sas de téléportation. - Ghhhh... - Tu vois que je sais. Je suis au courant parce que je suis responsable du machin qui flotte dans les airs depuis maintenant vingt-sept heure, quarante-deux minutes et environ trente cinq secondes. Tiens, c'est
marrant ça. La coïncidence a voulu que cela fasse quarante-deux minutes. Ce n'est pas que je croie en la providence, mais je n'ai jamais pu m'empêcher de sourire au vu de... Et pendant que le vieux continuait de jacasser et philosopher et divaguer et quecétéra, je me posais des questions. Comment se put-il que j'aie atterri ici grâce, ou plutôt à cause, d'un sas de téléportation ? En outre, le personnage charismatique qui m'accueillait connaissait quarante-deux. Vous aussi, me direz vous pour la plupart, c'est le nombre qui suit quarante et un et précède quarante-trois, divisible par deux, trois et sept... Mais non. Ce n'est pas le bon. Je vous parle DU Quarante-Deux, avec un Q et un D majuscules. Quelle différence ? Tout. Galactiquement parlant, je connaissais la réponse qui n'en était pas une à l'Ultime Question de la Vie, de l'Univers et du Reste. C'est ce même nombre dont le quadragénaire bipède à deux jambes parlait, et si ça peut paraître absurde, c'est bien parce que ça l'est. Pour résumer le Sens de la Vie : Vivez, ne vous posez pas de questions inutiles, la vie n'a aucun sens et c'est une raison supplémentaire pour en profiter. Je vois déjà une escouade de philosophes me répliquer qu'au contraire, les questions nous font évoluer, et je ne le conteste pas. Le fait n'est pas d'ignorer ses propres questions sur le pourquoi du comment des étoiles, de la religion, du bonheur... Il est d'ignorer les questions qui vous empêchent de construire votre bonheur : Pourquoi suis-je vivant ? Ais-je une destinée à accomplir ? Ais-je des choix à faire ? Considérez de préférence les réponses comme inexistante pour la première question, négative pour la seconde est affirmative pour la troisième. Là encore, je l'admets, ça se discute. Et je suis cependant bien trop sûr de la justesse de mes réponses au plus profond de mon être pour jamais me remettre en question à ce propos. Puis je regardais autour de moi. Il semblait que nous étions dans le salon. Un salon très moderne, au même titre que la maison. Pas de télé, mais un ordinateur très, très high-tech ; un canapé en cuir blanc et deux fauteuils du même matériau ; un tapis bleu doux au regard comme au toucher ; la peinture murale était blanc uni ; on trouvait des plantes d'appartement un peu partout dans la pièce et au fond de celle-ci se trouvait un escalier tout en fer blanc, grimpant en colimaçon autour d'un axe tout aussi métallique que les marches, qui n'étaient pas sans rappeler les pales d'un hélicoptère en pleine élévation. En bref, c'était une pièce sans autre meuble que le bureau en verre de l'ordinateur en verre et la table basse toujours en verre. Ah ! J'allais oublier : deux des six murs (je précise qu'il n'y a que des angles droits) étaient entièrement cachés par des meubles creux, étranges créatures possédant en guise de cage thoracique une grande quantité de planches, et comme poumons, des centaines et des centaines de livres, s'étalant sur deux fois neuf mètres par deux (ce qui fait un total de trente-six mètres carrés de reliures présentées devant mes yeux). Autrement dit : une sacré bibliothèque ! Il n'y avait rien à redire, tout était d'un goût parfait ici, tout s'accordait, n'était qu'harmonie, jusqu'à la disposition des grains de poussière en passant par celle des livres, classés par genres, exceptés pour l'exact centre du premier meuble-mur d'où l'on voyait postés de sorte qu'on ne puisse les rater : cinq livres. Cinq livres qui pourtant n'auraient du être que trois. Cinq livres connus pour constituer la plus célèbre des trilogies en cinq volumes : les cinq superbes tomes du Guide du Voyageur Galactique', dans toute leur splendeur. C'était indiscutable, cette pièce, apparemment un média-salon lecture, était luxueuse, et c'est encore peu dire. « - ... Tu n'es pas d'accord avec moi ? - Hein ? Euh... Ah oui, bien sûr, bien sûr. - Voilà qui me satisfait. Une tasse de thé peut-être ? Au fait, je me présentes : Je suis le professeur Norman Tarkovski, je suppose que tu t'attendais à quelque chose du genre Geoffrey Fernandez, mais ce n'est qu'un patronyme que j'ai utilisé pour signer ce texte que tu viens de lire. Il t'as plu ? - Oui, mais il m'a fait peur. Pourquoi avez-vous écrit cela ? - Je l'ai écrit il y a longtemps, mais je pense toujours que le contenu est approprié. Et je viens d'avoir la preuve que moi aussi, j'ai Pu, puisque j'ai réussi à te téléporter. Moi qui m'auto blâmait dans mon propre texte, je me rend compte que je me suis quand même sous estimé. Pardonne-moi cet accès de vantardise. - Ce n'est pas grave. Mais, pour la chose là, le résultat que vous venez d'obtenir, la téléportation tout ça... Ce n'était pas volontaire n'est-ce pas ? - En effet. Tu es très perspicace, gamin. D'où viens-tu ?
- J'habite un village nommé Mouchto sur Alner dans le massif central. Je m'appelle Christopher Hallid, mais vous pouvez m'appeler Chris. - Et bien Chris Hallid, tu es le premier être vivant au monde à s'être auto instantanément transporté, mes félicitations ! - Hum. Vous parliez de quarante-deux tout à l'heure, dois-je comprendre que vous avez lu le guide galactique ? - Quelle veine ! Un camarade lecteur, et qui a connaissance du chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvre en outre ! Quelle veine ! Un sucre ou deux ? - Deux s'il vous plaît. Et, euh... où somme nous au fait ? - Tu as lu l'article non ? - Je crois bien que oui. - Alors tu le sais. - Nous sommes sur Vulcon-T, une petite île bizarre avec un volcan bizarrement proportionné à quelques milles des côtes françaises ? - Exactement. Tu dois te dire qu'il est peu commun d'avoir à faire à quelqu'un au nom qui sonne si étrangement étranger, qui parle à merveille le Français et vit sur une île déserte ? (C'était effectivement ce que je pensais). Mes parents étaient russes et sont venus s'installer en France peu de temps avant ma naissance. Quant à l'île, j'en suis propriétaire. (Wooooaaaaah, il doit être plein aux as !), pensais-je, j'en suis pourtant persuadé, uniquement par voie mentale. - Je le suis, tu as pensé un peu fort, juste assez pour que je puisse entendre le tout une fois sorti de ta bouche. Marrant, non ? - Vous êtes bizarre. - Merci, je t'expliquerai tout au prochain épisode si tu te sens capable de patienter jusque-lಠ».
___________________________________________________________________________________________________ ' Le Guide du Voyageur Galactique, ou H2G2, est un roman qui existe bel et bien, œuvre de Douglas Adams, pour plus d'informations : Cliquez ici ² Evidemment, le professeur Tarkovski n'a jamais dis ça (excepté le « merci »), c'est uniquement pour rendre la nouvelle encore plus bizarrement absurde, ou vice et versa. Je m'excuse, je débute dans le monde de l'écriture et je n'ai donc par conséquent pas le réflexe qui pourrait m'induire à ne pas trop en révéler d'un coup. J'aime les choses directes et rapides. Mis à part les coups.
Chapitre Cinquième Je t’expliquerai tout au prochain épisode En tant qu’auteur fantaisiste et revendicateur de cet état de fait, je me permet de publier un chapitre, un titre, et un épisode, pour rien. Merci d’avoir lu ces deux dernières lignes et veuillez maintenant passer aux notes d’auteur sous-jacentes.1
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N.D.A : N.D.A., pour culturer un peu les incultes, vous l’aurez probablement compris après la lecture de ce paragraphe et du précédent, signifie Notes D’Auteur. Merci de votre inattention. Voilà c’est tout pour aujourd’hui, vous pouvez éteindre votre téléviseur et reprendre une activité normale.
Chapitre Sixième L’épisode dans lequel on explique tout (ou presque) Attention, des citations subliminales se sont glissées dans ce texte. Extraites d'œuvres dont je vous laisse chercher, non, trouver le titre, elles sont au nombre de 5 et tiennent dans un seul paragraphe pour 80 % d'entre elles. Sachez également que la recette que vous trouverez plus bas n'est pas de moi et qu'elle est lisible sur le site du Voyageur Galactique, je remercie par avance son auteur. « - Monsieur, maintenant que voilà passés deux épisodes, je crois qu'enfin arrive le temps des explications. - En effet, mais, euh... tu sais qu'on tourne ? - Ah ? Euh... Ben tant pis... - Non, mais c'est pas vrai ! Qui m'a foutu des empotés pareils ?, crie un homme au physique de metteur en scène et à la profession du même genre, surgissant de derrière une caméra. Z'êtes pas fichu de reproduire le script ? Si encore vous jouiez bien, mais vous équivalez à peine les minables larves des séries tout aussi minables comme « Plus longue la vie ». Allez, coupez-moi ça, on reprend. Non mais j'te jure...» « - Moi bizarre ? Simplement parce que j'ai t'ai entendu penser et aidé à te matérialiser ici ? - Oui. - Je crois, que ça me fait plaisir. - Ah ! Vous voyez ? Quiconque se dit normal ne doit pas se permettre d'incursion dans l'intimité mentale et physique des gens, ni de faire de tels commentaires. C'est contre nature. - Je n'ai que faire des yaourts natures. Et puis, n'affabule pas non plus, je ne suis pas télépathe et je crois te l'avoir déjà dit. J'ajoute également que si j'ai si vite et bien répondu à tes questions, c'est parce qu'il me faut bien être ravitaillé de temps à autres, pour survivre à la faim dans cette île déserte. Une fois par mois, il me faut retourner sur le continent, établir une liste de provisions, acheter ce que j'y ai inscrit, et demander à l'entreprise de m'amener le tout ici par bateau – le mien n'est pas assez imposant. Je paye donc la cargaison plus les frais de transports dans lesquels est inclus le salaire des braves types qui osent acheminer le tout ici. Tu sais, je suis une curiosité dans le coin : Un type EN APPARENCE bourré d'argent qui vit seul sur une île, les gens flairent – à tort – un truc louche. Et ça les intrigue. C'est du moins comme ça que j'explique le fait qu'en plusieurs années de vie d'ermite, j'aie vu à chaque fois des marins différents m'apporter ma subsistance, ils sont curieux et languissent probablement tous de me rencontrer en chair et en os. Une fois ceux-ci parvenus, je leur offre donc à boire – quoique depuis quelques temps ils aient tendance à "être pressés" - et toujours on en vient aux questions rituelles. Ca m'a tout l'air d'être une coutume pour s 'assurer ma bienveillance : « Qui êtes vous ? », « Êtes-vous Français ? », « Mais qu'est-ce qu'il y a dans ce thé ? », « Grggglll ?! ». Tu vois ce que je veux dire ? » * Pendant ce temps, dans les docks du port de Mimizan. Une quarantaine d'hommes et deux vigiles étaient visibles sur le quai 95/4 du port. Tous, y compris les gardes, semblaient porter une grande attention au marin qui circulait entre ses camarades comme pour distribuer quelque chose. Après que l'omnipotente entité que je suis en tant qu'auteur soit parvenue à s'approcher discrètement pour ouïr ce qui se disait, voici ce que j'entendis : « - Yes ! C'est pas moi qui m'y colle ! - Ouais, moi non plus ! - Gaaaaahhh ! Mais pourquoi moiiiiiiii ? Ô monde cruel ! Que n'ais-je donc tant fait pour mériter cette infamie ? - C'est décidé ! Ce sera donc Sébastien dit le Bête, qui ira approvisionner ce fou de Tarkovski sur Lil' Déb Île, comme on dit chez nous.
- Mais pourquoi moi ? Je sais ! Nous sommes Jeudi ! J'ai jamais pu digérer les Jeudi. - La courte paille ne ment jamais. Et puis... c'est la vie. - Ah la vie ! Ne m'en parlez pas de la vie. Soit, je me sacrifie pour notre noble cause. J'irai sur VulconT, je buvra le thé de la mort, et je reviendra sain et sauf avec un trophée de la "Maison Blanche". Et tout le voyage sur le tas de ferraille naval communément dit ''la galère'' je fera, en plus. - Mais que diable allait-il donc faire dans cette galère ? » * Retour à la Maison Blanche. « - Je crois que je comprends, explique Chris, vous... Mais qu'est-ce qu'il y a dans ce thé ?, m'exclamais-je après avoir porté à mes lèvres la boisson que me tendait mon hôte. Vous avez tenté de m'empois.. ! Grggglll ?! Et notre jeune héros, moi en l'occurrence, de s'étendre au sol, pris de convulsion, de se lever, de s'asseoir, de se relever, de faire six fois le tour de la table basse, de crier « Baaaaaaah ! » d'une voix étonnement grave, puis enfin de s'étendre sur le sofa blanc pendant que de la fumée lui sortait des oreilles. - Je crois bien que j'ai oublié de te préciser quelque chose. - Ah vi ? Et qi dunc ?, profèrais-je d'une voix cette fois étonnement aiguë. - Tu n'étais pas en train de boire du thé, mais un Gargle Blaster Pan-galactique. Je pensais, qu'en tant que lecteur du Guide, tu apprécierais ce fin breuvage. Au contraire des matelots à qui je l'ai fait goûter. Ils m'ont tellement en adoration, que les pauvres n'osent pas partager avec moi ce qui apparaît alors à leurs yeux comme la divine boisson. Je déguise donc le Gargle Blaster, au sens figuré. En effet : il est inodore lorsqu'il est froid et sa couleur n'est pas sans rappeler celle du thé. Il est vrai que j'aurais pu te le dire plus tôt. L'habitude, probabement... Après quelque temps, on ne trouve plus ça fort, tu sais. Je crois que c'est parce que mon palais c'est détérioré et que ma gorge est devenue insensible à tant de douce brutalité. Mais quand je le fais goûter à un étranger, c'est toujours pareil. Il s'étend au sol pris de convulsion, se relève, s'assoie, se redresse, fait six fois le tour de la table basse avant de se jeter sur le canapé pendant que de la fumée lui sort des oreilles et que sa voix se trouve bizarrement déformée lorsqu'il crie « Baaaaaaah ! ». D'ailleurs, je crois bien que c'est aussi ce que j'ai fait la première fois que j'en ai bu. - La vache ! Ca secoue ! – Temps mort - Je crois que j'ai retrouvé mon intonation habituelle. Non mais quand même ! Vous avez lu le Guide ! Vous saviez donc que l'on risque de voir son cerveau passé au presse-citron à chaque gorgée de cette boisson ! Et encore un point d'exclamation pour la route !' Nouveau temps mort - Mais j'espère que vous n'oublierez pas de me donner la recette. - Facile : Coupes un morceau du piment choisi, de la taille de la dernière phalange de ton auriculaire. Je précise ici que c'est la version spéciale ZZ/9 Pluriel que je te donne, c'est à dire celle qu'il est possible de faire sur notre planète. Dépose le piment au fond d'un mixer, puis ajoute les autres ingrédients du cocktail. A savoir : - 30 ml de Sodabi. (Beware ! Lisez tout cela sur un air très dictionnaire ou Question Pour un Champion, au choix) Appelé également Koutouko ou Quimapoussé, on en trouve en Côte d'Ivoire, Sud Bénin et Togo. Alcool blanc agréable titrant 65 à 75°. Il est distillé à partir de vin de palme . Décrit làbas comme l'eau de feu qui rend fatoy (fou), ses effets sur les neurones sont dévastateurs. T'en bois 5 verres, t'es Dieu Tout Puissant. - 30 ml de Brénnivin. C'est... - Holà ! Pas si vite, interrompis-je, je suis un inculte moi et il ne faut pas me brusquer. Même si c'est déjà fait... Je veux dire que vous n'étiez pas forcé de me donner la recette maintenant. Ca ne presse pas. J'ai d'autres préoccupations plus urgentes, comme par exemple, répondre à la suivante problématique : Comment fais-je si l'envie me prend de retourner dans mon lit, chez moi, loin d'ici à Mouchto sur Alner - comme c'est le cas en ce moment ? 1
« …point d’exclamation… » : Je vous rassure, il ne s’agit encore une fois que de l’une de mes fantaisies stylistiques.
- C'est pas mal ça comme question, tu permets que je la note pour l'ajouter au palmarès des us et coutumes locaux ? - Certainement pas ! J’exige une réponse immédiate, claire, concise, avec une tranche de citron. - Le citron est rouge chez moi, ça ne te déranges pas ? - Ca dépend s'il est carnivore ou non. - Il l'est. - Super, Donnez-m'en une tranche ! » Quatorze minutes et 4,5 tranches x2 de citron carnivore plus tard.² « - Mince, il se défendait bien le bougre, ajoutais-je en me massant la joue, là où le citron m'avait mordu. Dites, je ne sais toujours pas comment je fais pour rentrer chez moi. - Ah. C'est un sujet qui mérite réflexion. - Ce qui ne laisse pas présager une réponse immédiate, claire et concise je présume ? - Effectivement, renchérit mon interlocuteur. » Il ramena le plateau avec les restes de citrons s'agitant faiblement dans un dernier sursaut d'agonie, et revint s'asseoir sur le deuxième sofa blanc, perpendiculaire à celui sur lequel reposait mon séant, depuis que j'avais souffert la boisson ''incolore/inodore'' du professeur Tarkovski. En Chris respectable et poli que je suis, je n'ai pas jugé bon de mentionner la tache brunâtre qu'avait laissé ma S.H.A.3 sur le cuir blanc immaculé du premier sofa. J'enchaînais alors : « - Ne m'aviez-vous pas dit que vous possédiez un bateau ? Je peux téléphoner à mes parents de chez vous, et ils me récupéreront quand vous m'aurez raccompagné sur le continent. Je ne vois pas pourquoi ils ne croiraient pas à mon histoire avec un machin gris argent qui a absorbé la moitié de ma cuisine encore dans la maison. - Hélas, je crains que cela ne soit pas possible. Mon bateau est tombé en panne hier soir, alors que je revenais du port où j'achevais de négocier le transport des vivres jusqu'à chez moi... Attends un peu ! - Pas de souci de ce côté là, du temps j'en ai. Z'en voulez un peu peut-être ? - Si je revenais de négocier l'acheminement des vivres (ICI : moment où je tourne le dos à mon hôte malgré lui parce qu'il a ignoré ma question), ça veut dire qu'on me livre demain et que tu vas pouvoir repartir ave le marin qui livrera ! (LA : moment où j'arrête de bouder et me retourne) Le quadragénaire tapa le dos de sa main droite sur la paume de sa main gauche dans un geste apparemment significatif d'un sentiment de satisfaction heureuse dû à une idée de génie et agrémenté d'une expression réjouie façon Silvio Berlusconi. - Alors tout s'arrange. Je peux utiliser votre téléphone fixe ? - Je n'en ai pas. Mais pas de panique !, fus-je interrompu avant même qu'un son parvint à se frayer un chemin du bas de ma gorge jusqu'à mes lèvres en guise de réponse. J'ai un portable. Tu connais le numéro de tes parents ? Je suppose que ce mouvement de gauche à droite répété que ta tête viens d'effectuer est une négation. Je propose donc que nous appelions le 118 042 afin qu'ils nous donnent le numéro de téléphone de chez toi. » Je vous passe les détails mais vous narre toutefois brièvement ce qui a succédé à cette dernière tirade. Nous avons appelé, et demandé à avoir le numéro de téléphone fixe de Mr et Mme Hallid, résidant dans le massif-central, et plus précisément dans le petit village convivial et montagneux de Mouchto sur Alner. Devinez quelle fût donc la réponse ? Je vous le dis : « Veuillez m'excuser, mais la commune de Mouchto Machin sur Bidule ne figure pas dans nos registres ». ²Si les détails inutiles sont du genre à vous intéresser, pourquoi ne vous ferais-je pas part du récit palpitant de la tentative d’ingestion de citron rouge carnivore ? Nous avons commencé par découper le citron, acheté assommé. Vous comprendrez que tout le plaisir résidait dans le risque que l’on prenait de se faire arracher un doigt chaque fois qu’on mangeait ce citron, le meilleur du monde parce qu’acide à souhait, et je dis bien : à souhait, et même à vœu. Lorsque nous voulûmes le découper, il se réveilla évidemment, agrippa le couteau qui le menaçait grâce à la rangée de dent qui fendait son côté de pôle en pôle, et se geste suffit à me surprendre. Je lâchais le couteau que la créature cracha par terre. Il agita son pôle nord et de minuscules pores s’ouvrirent, substituant de la sorte l’odorat à la vue, et me repéra parce que j’étais dans son extrême proximité. Me sautant à la gorge, je feintais, plongeais sur ma droite et récupérais le couteau. Me redressant, je n’eu que le temps de crier « Ouaïïï ! », avant que le citron retombe douloureusement au sol, frappé par un mini extincteur que maniait le professeur. Entre-temps, je m’étais fait mordre à la joue, pas de chance, mais l’expérience avait été amusante. 3 S.H.A. : Salive Hautement Acidifiée, très corrosif.
Alors, pas trop déçus des explications nullissimes que je vous ai dégotées ?
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