Un monde en sursis Dérives financières, régulations politiques et exigences éthiques
Colloque international • Lundi 15 juin 2009 • Palais du Luxembourg
www.chaos-international.org
Table ronde 3 Les contraintes politiques de l’interdépendance financière
Une opportunité pour le multilatéralisme américain L’élection de Barack Obama et l’échec de l’administration Bush en Irak suggèrent que la politique du big stick est désormais révolue. Plus personne aujourd’hui ne vante la diplomatie américaine fondée sur la force brute, comme le fit pourtant le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld pour lequel « un mot gentil avec un pistolet » valait mieux « qu’un simple mot gentil ».
Thomas Lindemann Professeur de Science politique
Une réflexion sur les limites de la puissance militaire et les chances d’un nouveau multilatéralisme paraît donc plus que jamais d’actualité. Il s’agira ici de clarifier la notion de multilatéralisme et d’expliquer pourquoi les États-Unis peuvent avoir intérêt à restreindre l’exercice de leur pouvoir. L’émergence du multilatéralisme n’est pas nécessairement liée à des structures matérielles – la gestion des interdépendances multiples – ou à la volonté d’échapper au dilemme de sécurité. Elle correspond également à la nécessité de rendre la domination sur les autres entités – y compris les petits Etats et acteurs non-étatiques – psychologiquement supportable, tout en préservant leur estime de soi.
Le renouveau du multilatéralisme américain tient aussi à des résistances inattendues face à la pax americana ; certains acteurs préférant souvent leur honneur à la seule sécurité physique. Université d’Artois, Or, cette résistance coûte cher à la puissance américaine et explique en partie la crise financière IEP de Paris de 2008-2009. Rappelons en effet qu’elle a pris naissance avec la guerre menée par Washington contre l’Irak en 2003, sans aide substantielle de ses alliés. A contrario, certains signes portent à croire que l’équipe du président Obama a compris l’importance du respect dans les relations internationales ainsi que celui du coût humain et financier d’une politique solitaire, perçue comme méprisante. Ainsi, Biographie véhicule-t-elle à présent l’idée d’un empathetic power. Agrégé de science politique, Thomas Lindemann est En l’occurrence, il s’agit d’un pouvoir qui ne repose professeur à l’Université d’Artois. Membre élu du Comité plus uniquement sur des moyens de coercition. Il national du CNRS, il est attaché au CERAPS de l’Université de se fonde tout autant sur une approche Lille II. Il enseigne également la construction de la sécurité multilatérale, la prise en compte des besoins internationale et les origines de la paix à l’Université Paris I fondamentaux des autres acteurs et des Panthéon-Sorbonne et à l’I.E.P de Paris. Enfin, il codirige les principes perçus comme universels. Masters II Pensée et Régimes politiques et Sécurité Globale à l’Université Bordeaux IV. Par ailleurs, il a été professeur invité à l’Université St. Joseph de Beyrouth et à l’Université de Staffordshire. Ses thèmes de recherche portent sur la théorie constructiviste, les origines de la guerre et la philosophie de la reconnaissance. Il mène actuellement des recherches sur les origines de la guerre et prépare une étude sur la stabilité des systèmes internationaux et les limites de la puissance militaire. Il a publié de nombreux articles dans des revues telles que la Revue Française de Science Politique, Critique Internationale, Politique Internationale Comparée ou Raisons Politiques.
Bibliographie Il a notamment publié Les Doctrines Darwiniennes et la guerre de 14, Paris, Economica, 2001 ; Penser la guerre, l’apport constructiviste, Paris, L’Harmattan, 2008. Coll. Logiques politiques. Il publiera prochainement Sauver la face, sauver la paix. Sociologie de la reconnaissance, Paris, L’Harmattan, 2009 dans la collection Chaos International ainsi que The Struggle for Recognition in International Politics (avec Erik Ringmar), New York, Paradigm Publisher, 2010.