Les Techniques De Communication En Formation

  • June 2020
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  • Pages: 24
ROYAUME DU MAROC

Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail

OFPPT

DIRECTION RECHERCHE ET INGENIERIE DE FORMATION DIVISION FORMATION DES FORMATEURS

DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES GENERIQUES DES FORMATEURS

MODULE :

COMMUNICATIO N EN SITUATION DE FORMATION

Développement des compétences génériques des formateurs

REMERCIEMENTS

Le DRIF/OFPPT remercie toutes les personnes qui ont contribués ou permis l’élaboration du présent document.

Pour la supervision :  Mr BAHAR Redouane : Chef de la Division Formation des Formateurs

Pour la conception : 

Mme MADANI Yamina

: Responsable de la formation en Pédagogie et en communication

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SOMMAIRE PAGE OBJECTIFS

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TEST D’ENTREE ET DE SORTIE

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INTRODUCTION

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LES DIFFERENTES THEORIES DE LA COMMUNICATION

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LES COMPOSANTES DE LA COMMUNICATION ORALE

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LA COMMUNICATION INTERPERSONNELLE

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OBJECTIFS DU MODULE OBJECTIF GENERAL : ♦ Communiquer efficacement en situation de formation ;

OBJECTIFS SPECIFIQUES :

-

Définir les éléments constitutifs d’une bonne communication orale.

-

Identifier les caractéristiques de la communication interpersonnelle.

-

Communiquer en situation de formation.

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COMMUNICATION EN SITUATION DE FORMATION TEST D’ENTREE ET DE SORTIE DE MODULE Recommandations TEST D’ENTREE ET DE SORTIE DE MODULE : Ce test d’entrée du module permet d’évaluer les acquis et les pré requis des personnes à former. Ce même test doit être repris en fin de module, il permet à chaque participant dévaluer sa propre évolution. Ce test peut faire l’objet d’une correction de la part de l’animateur, comme il peut être exploité en auto-évaluation.

Matricule NOM/Prénom Etablissement

: : :

EXRCICE 1 : Complétez le tableau suivant en indiquant dans la case vide le rôle de chaque élément constituant le système de la communication: Constituant

Rôle

1 2 3 4 5 6 7 EXRCICE 2 : Tracez le schéma de la communication

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EXRCICE 3 : Complétez le tableau suivant en énumérant tous les éléments qui influencent la communication: 1 2 3 4 EXRCICE 4 : Complétez le tableau suivant en indiquant dans les cases vides les constituants de la communication non verbale : Constituant 1 2 3 4 5 6

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INTRODUCTION

La communication est à la fois l’acte, l’objet et le moyen d’une transmission. La polysémie du mot communication prête à confusion. C’est une notion qui reste souvent très vague et qui est utilisée dans des sens très différents. La communication intéresse scientifiques ou autres :

d’ailleurs

de

nombreuses

disciplines

En linguistique, la communication est avant tout langagière ; En biologie, la communication est génétique grâce à la transmission des gênes ; ♦ En neurophysiologie, la communication est sensorielle. ♦ ♦

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LES DIFFERENTS THEORIES DE LA COMMUNICATION Après les travaux de SHANNON sur l’information et sa circulation dans le domaine de l’informatique et des télécommunications, de nombreuses approches se sont développées dans les sciences psychosociales, la communication étant considérée comme le vecteur d’échanges interpersonnels. Nous allons tracer ci-après le portrait des différentes théories de la communication qui se sont succédées au cours des 50 dernières années : -

SHANNON et la théorie de l’information ; WEINER et la cybernétique ; L’école linguistique avec JACKOBSON ; l’école de Palo Alto ; L ‘analyse transactionnelle.

1) SHANNON et la théorie de l’information : Il s’agit de la théorie du signal au sens large élaborée par SHANNON, ingénieur des télécommunications en 1949. Il apporte au grand public une première formalisation des problèmes d’information, dans un sens purement linéaire et à traduction électrique. Même si les travaux de SHANNON sont très spécifiques et axés sur la technique, il convient de signaler que son schéma du système général de la communication a prévalu dans la plupart des analyses sur l’information, et même dans les différents modèles de communication verbale qui ont suivi cette époque. Schéma de la communication selon SHANNON

Message Source d’information

Signal Emis Emetteur

Signal reçu

Message Récepteur

Source de bruit

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Destination

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2) WIENER et la cybernétique : Bien que s’inscrivant dans le prolongement de la précédente, l’école de la cybernétique, partant de l’idée de la rétroaction rend désuète la conception linéaire traditionnelle de l’information. La cybernétique met ainsi l’accent sur l’influence de la communication sur le récepteur et son impact dans l’action. Ce point est sans doute le point le plus fondamental de cette école. C’est également à elle que l’on doit les quatre éléments souvent considérés depuis lors comme les bases de la communication : -

L’émetteur ; Le canal ; Le récepteur ; Le code.

3) L’école de la linguistique : Cette école va mettre sur pied une théorie de la communication suivant l’approche fonctionnaliste de R JACKOBSON. Celui-ci définit les six facteurs et six fonctions de la communication. a) Les six facteurs de la communication :

Emetteur

Référent Message Canal Code

Récepteur

L’émetteur ou le destinateur est le locuteur qui émet le message. Il peut y avoir plusieurs émetteurs, par exemple dans une conversation. Le récepteur ou destinataire reçoit le message émis. Il peut y avoir bien sûr plusieurs récepteurs. Le message est constitué d’un ensemble de signes linguistiques, c’est à dire un énoncé et passe à travers un canal ou médium. Le code est constitué d’un ensemble de signes et une combinatoire, par exemple la langue française pour deux locuteurs français.

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b) Les six fonctions de la communication orale : Les six éléments de la communication que nous venons de présenter engendrent six fonctions, chacune étant centrée sur un élément, comme le montre le schéma suivant :

• La fonction REFERENTIELLE : encrage sur le référent a pour but de

renvoyer au référent, situationnel ou textuel. Elle est le fondement de la plupart des messages. Elle englobe tous les éléments de pure information.

• La fonction EXPRESSIVE ou EMOTIVE : encrage sur l’émetteur permet à celui-ci de communiquer ses impressions, ses émotions, ses jugements sur le contenu de son message. Elle se révèle à travers le débit, les intonations, le rythme du discours, les expressions de la voix.

• La fonction CONNATIVE : encrage sur le récepteur, elle a pour but d’attirer l’attention du récepteur qui doit se sentir concerné par le message. Elle permet de solliciter nettement son attention.

• La fonction PHATIQUE ou DE CONTACT : encrage sur le canal elle permet de maintenir ou d’interrompre la communication.lle permet de vérifier le passage du message. Elle se reconnaît à l’emploi de mots vidés de leur sens «hein! et bien, alors, euh. »

• La fonction METALINGUISTIQUE : encrage sur le code permet de définir le sens de termes que le récepteur ignore. Elle apparaît après des expressions comme : c’est à dire, en d’autres termes... Elle apparaît quand le locuteur est obligé de définir ce qu’il a nommé.

• La fonction POETIQUE : encrage sur le message, selon JACKOBSON, elle permet de viser le message en tant que tel de mettre l’accent sur le «côté palpable des signes ». Elle désigne le plaisir presque physique provoqué par l’agencement des sons du message et par sa construction. Elle se caractérise par l’utilisation d’un niveau de langue plus soutenu que le locuteur se plaît à employer.

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4) Le « Collège invisible » de Palo Alto ou l’approche psychologique : En 1956, un groupe de chercheurs élabore une théorie de la communication. Ces chercheurs tentent de reprendre l’étude du phénomène de la communication interpersonnelle sans passer par le modèle linéaire de SHANNON. Leurs travaux ont souvent une connotation thérapeutique. Leurs origines sont d’ailleurs diverses : Anthropologues, psychiatres, linguistes, sociologues... Ils ne sont pas ressemblés dans un groupe formel mais se connaissent et travaillent en relation. C’est pourquoi on les a parfois appelés le «collège invisible ». Selon ces chercheurs, il faut abandonner le schéma linéaire de la communication et se forger un nouveau modèle propre aux sciences humaines. L’école de Palo Alto repose sur la théorie des systèmes, ce qui l’amène à intégrer dans l’étude des phénomènes de communication la part de ce qui revient à l’individu et la part de ce qui découle du système dont il fait partie. Les recherches de l’école de Palo Alto aboutissent à l’idée qu’ "on ne peut pas ne pas communiquer », tout est communication dans la mesure où toute situation vécue est porteuse de message, dès lors qu’une conscience humaine est là pour voir, entendre ou percevoir. La parole n’est qu’un sous-système de la communication. Les autres sous-systèmes dits non verbaux incluent le regard, les mimiques, le geste, l’espace interindividuel sont intégrés au vaste système de la communication. Il s’agit donc de ne pas confondre message verbal et message transmis. La transmission du message se faisant à travers le comportement. Les chercheurs dits de Palo Alto (du nom d’une ville de Californie où se sont fixés plusieurs membres du collège) ont fortement contribué à dépasser l’analyse du verbal dans les phénomènes de la communication, et leurs apports sont encore la base actuelle des études en la matière.

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5) L’Analyse Transactionnelle : Depuis le début des années 60 s’est développée l’idée d’analyser la communication en étudiant les structures des interactions entre partenaires en situation de communication. La notion de feed-back est ici fondamentale puisqu’elle montre l’enchaînement des mécanismes de communication interpersonnelle. C’est ainsi qu’est née l’Analyse Transactionnelle. Le fondateur de AT Eric BERNE était psychiatre, psychanalyste freudien. Il a conçu l’AT comme une théorie de la personnalité qui décrit le fonctionnement intrapsychique et interrelationnel des personnes et des groupes. Les principes de l’analyse transactionnelle se réfèrent à quatre grilles de lecture principales : les transactions, les jeux, les scénarios, et les états du moi. Ainsi, par exemple, selon la logique des états du moi, chaque personnalité serait faite de plusieurs parties qui cohabitent et s’expriment dans des situations données. En d’autres termes, les messages que l’ont transmet dans la vie familiale, personnelle ou professionnelle sont empreints d’une «teinte » particulière, liée aux personnalités, au contexte aux intentions cachées (conscientes ou non). Ces teintes sont regroupées en six familles :

• • • • • •

le parent nourricier ; le parent normatif ; l’enfant adapte rebelle ; l’enfant adapte soumis ; l’enfant libre ; l’adulte.

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LES COMPOSANTES DE LA COMMUNICATION ORALE : Schéma de la communication inspiré des différentes théories citées cidessus :

Contexte - Référent Bruits Canal voix + corps

Emetteur

Message code - langage

Récepteur

Feed-back

1) L’émetteur ou le destinataire : C’est le locuteur qui émet le message. Il peut y avoir plusieurs émetteurs par exemple dans une conversation. a) Rôle de l’émetteur :

• • • •

dispose de l’information, conçoit le message, code le message choisit le code,

choisit un canal : direct la voix, indirect un moyen technologique ou technique (media, radio, télévision, téléphone, informatique...) • émet le message,

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b) les éléments qui agissent et orientent la communication chez l’émetteur : Un certain nombre de facteurs influent sur l’émetteur : ♦ le cadre de référence : chaque personne a son cadre e référence : ses opinions, ses idées, son savoir, ses normes, ses valeurs, l’expérience qu’il s’est faite. ♦

Les attitudes : attitudes générales attitude sociale d’une personne, extraverti, introverti, sociable, distante.

♦ Les rôles : L’émetteur sera influencé par :

• les normes de la communication spécifiques au milieu social auquel il appartient ; • son statut social ;

• le rôle que peut jouer le récepteur ; • l’image qu’il veut donner de lui. ♦

La représentation du but de la communication : suivant le but de la communication et l’effet que l’émetteur cherche à produire, la communication varie . Elle peut avoir comme objectif de manipuler, de soulager, d’amuser, d’informer, de former, d’éduquer, de conseiller...

2) Le récepteur ou destinataire : Il peut y avoir un ou plusieurs récepteurs auxquels s’adresse le message. Le récepteur :

• • • • •

reçoit le message ; décode le massage ; comprend le message ; interprète le message ; réagit à l’émission.

Pour le récepteur aussi les attitudes, les rôles, le cadre référence et les buts de la communication interviennent.

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3) Le message : Il est constitué d’un code :

• toutes les langues constituent des codes ; • le langage des signes : sourds-muets, tous les codes de signes, les pictogrammes ;

• le langage non verbal (regard, effets de voix, gestes, mimiques et expressions du visage, expressions du corps, look et artefacts).

4) Le canal ou médium : C’est le moyen physique, la voix ou mécanique utilisé pour la transmission du message. Les différents langages qui servent à la communication humaine empruntent différents canaux. Ces canaux sont des voix intermédiaires. Chez l’homme les canaux qu’empruntent la communication sont les suivants : Le canal auditif : ce canal permet de percevoir le langage verbal, la parole élément d’une langue. Le canal visuel : ce canal permet d’appréhender le langage du corps en fonction des postures ou attitudes ou bien de la dynamique des mouvements et également par l’évaluation des distances et de l’espace. Le canal olfactif : ce canal repère les odeurs et permet leur identification. La détermination de leur rôle et de leurs fonctions et apporte des informations sur les partenaires de la communication. Les canaux tactiles : ces canaux provoquent toutes les sensations et réactions dues au contact. Ils recouvrent toute une dimension de la communication : poignée de main, tape sur l’épaule, caresse, coup de poing..... Privilégier ou gommer un des canaux serait une erreur, car la communication est «multi viatique » (Elle emprunte plusieurs voies) toute dissociation empêcherait sa compréhension.

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5) Le référent ou contexte : Il s’agit de la situation de communication qui comprend les éléments de l’environnement de l’émetteur et du récepteur de ceux qu’actualise le message. Dans le cas de la communication orale on parle de référent situationnel : personnes, objets, présents au moment de la communication. Dans le cas de la communication écrite on pale de référent textuel : c’est le réel absent, actualisé par le message. 6) Les bruits à la communication : La communication orale peut être rendue difficile pour des raisons matérielles, physiologiques, psychologiques, sociologiques et culturelles. Les bruits matériels : Liés à l’environnement où se passe la communication : - Espace peu attrayant ; - Local, sombre, mal éclairé, étroit, insalubre ; - Sons désagréables, proximité d’une usine ou d’un altier, route ou boulevard ; - Odeurs désagréables. Les bruits physiologiques : L’émetteur ou le récepteur a un handicap : difficultés phoniques, des problèmes d’orthophonie, des problèmes d’ouïe ou de vue. Les bruits psychologiques : Problèmes psychologiques qui relèvent de l’ordre du pathologique : troubles psychologiques, difficultés à soutenir l’attention, problèmes d’instabilité, d’organisation cohérente de la pensée. Les bruits sociologiques et culturels : Les références culturelles doivent être communes aux deux interlocuteurs, proches de la réalité et du vécu de chacun. D’autre part le code utilisé pour la communication doit être commun à l’émetteur et au récepteur. Le niveau de langue doit aussi être adapté à la situation de communication et à l’auditoire.

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Les bruits qui émanent de l’émetteur lui-même ou du récepteur : La façon de s’habiller (le look), une règle en communication veut que l’on soit dans «la note » c’est à dire que notre tenue soit conforme à la norme, sans extravagance ni fantaisie, elle doit être la plus correcte et la plus naturelle possible. Il y a aussi tout ce qui émane du comportement général de la personne, les mouvements du corps, le regard, les gestes, les expressions de la voix, les expressions du visage. 7) la déperdition de l’information : Au niveau de la communication entre deux personnes, on considère que la déperdition du message est de 80%.

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LA COMMUNICATION INTERPERSONNELLE L’expression orale comme l’expression écrite fondent une discipline : celle des techniques d’expression. Cette discipline qui est née il y a moins de 20 ans s’est développée en marge de l’université et de l’école. Elle est liée pour une bonne part, à toutes les recherches des psychologues et des linguistes en matière de communication. L’expression orale est inséparable du langage du corps : nous parlons avec autre chose que des mots ; Parler met en jeu le corps et le corps façonne la parole. Nietzsche notait que l’on contredit souvent une opinion alors que ce qui nous est désagréable, c’est en réalité le ton sur lequel on l’a exprimé » P. GUIRAUD affirme que le corps aussi parle «A travers nos émotions qui au sens propre sont des mouvements de notre organisme : on tremble de peur, on rougit de honte, etc. C’est ce que nous appelons la communication non verbale. Ces réactions physiques dans lesquelles s’exprime ce que nous ressentons, traduisent la façon dont nous concevons et nous nous représentons les situations. la communication non verbale s’exprime à travers les éléments cités cidessous : - Les effets phoniques non-verbaux : la voix ; - La kinésique : le regard, la gestuelle, les mimiques expressions du visage, les expressions du corps : les postures. - La proxémique : l’utilisation de l’espace : les distances. - le look et les artefacts

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et

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1)Les effets phoniques non verbaux ou les effets de la voix : a) Le volume : Le volume de la voix marque l’intensité de l’émission, sa force. Cette intensité doit être telle que le niveau de réception, se situe entre le seuil de perception et le seuil de la douleur. Les variations dans le volume sont indispensables contribuent à attirer l’attention du public.

car

elles

La voix est l’instrument privilégié de l’orateur qu’il soit homme de théâtre, politicien, enseignant. Il est très important de savoir prendre soin de sa voix lorsqu’on l’utilise comme instrument de travail. Il faut savoir ménager sa voix, parler sans crier ni « s’égosiller ». Il faut donc savoir poser sa voix, c’est à dire placer sa hauteur dans la gamme des sons qu’elle peut émettre. Placer sa voix dans un registre intermédiaire entre la note la plus basse et la note la plus haute pouvant être émise. Il s’agit de la voix médiane, celle qui permet de parler sans fatiguer les cordes vocales. Or une voix mal placée est rapidement perçue comme désagréable. Il faut toujours adapter sa voix à l’espace dans lequel on se trouve. Evaluer Cet espace et faire en sorte que sa voix l’englobe, l’épouse tout entier le plus naturellement possible, sans efforts inutiles. b) Le débit : C’est la rapidité de transmission du message, la vitesse d’émission. Elle doit se situer entre deux seuils : celui de la vitesse minimale qui rend incompréhensible le message par sa dilution dans le temps, et celui de vitesse maximale qui fait que le message est tellement rapide qu’il ne peut pas être appréhendé par le sujet. Les formateurs doivent adopter une vitesse moyenne sur laquelle doivent pouvoir se synchroniser les vitesses de réceptions des différents stagiaires.

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c) L’articulation : L’articulation donne du relief à la parole. Articuler c’est donner du volume aux mots, former leur contour. La paresse articulatoire est à éviter car elle donne l’impression désagréable d’escamoter une partie des mots. Il convient donc, non pas de murmurer ou de «manger » ses mots, mais d’énoncer son discours en insistant sur les consonnes car ce sont elles qui permettent de reconnaître, d’identifier les mots et les phrases. Une bonne qualité d’articulation témoigne d’une volonté de transmettre de partager. Une bonne articulation permet une meilleure mémorisation. d) L’intonation : Musicalité propre à chaque langue. Elle permet de rythmer le discours et d’y introduire de la mélodie. Il est très important de jouer sur les variations de la voix en communication, cela permet de mieux solliciter l’écoute de l’auditoire. Une voix sans intonation variée donnerait une impression de monotonie du discours et entraîne l’ennui du public. e) Les pauses et les silences : Il est important d’aménager des pauses et des silences dans son discours. Les pauses sont des arrêts plus ou moins longs qui constituent une sorte de ponctuation orale. Cependant il faut savoir les utiliser correctement : si elles interviennent à un mauvais moment ou sont trop répétitives elles détruisent l’unité de la pensée de l’orateur. Si elles sont inégales et inattendues, l’orateur n’apparaît plus en phase avec ce qu’il dit : hésitation, précipitations, trous blancs, piétinements etc. Bien utilisées, elles peuvent retenir ou attirer l’attention défaillante de l’auditoire. Les pauses ont aussi pour fonction de laisser à l’auditoire le temps d’appréhender le message, de le comprendre et de réagir.

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2)La kinésique : La kinésique du grec kinésies qui signifie mouvement du corps et de l’âme. En effet parler c’est projeter les relations qu’entretiennent à un moment donné le corps et l’esprit. Les études faites en la matière ont permis de déterminer 3 formes de communication kinésique : -

La kinésique descriptive, elle sert à désigner, décrire ou définir. Elle comprend de nombreux gestes mimiques et postures.

-

La kinésique émotive, elle relève de l’affectivité. Elle traduit au niveau des gestes, regards, expressions du visage et du corps, les réactions émotionnelles qui nous affectent.

-

La kinésique symbolique, elle relève d’un code culturel déterminé et s’acquiert comme un savoir par exemple la poignée de main est un geste de paix, de communication, d’alliance. Ces gestes symboliques accompagnent la parole pour la renfoncer, parfois ils s’y substituent. Il s’agit en général de gestes qui sont reconnues et adoptés par une communauté culturelle. a) Le regard : Le regard est l’un des éléments les plus importants en communication. -

Le regard mobilise l’attention et crée la communication : Pour établir le contact avec ses interlocuteurs, il faut les regarder. Accepter son regard. Voir et être vu sont à la base de toute relation dans un entretien. La fréquence et la durée de ce contact son la marque d’une reconnaissance de l’autre.

-

Le regard offre une image de soi : Par la fugacité de son expression, le regard traduit les nuances les plus subtiles de nos émotions, de nos pensées. Il peut être direct, rieur, confiant hypocrite, chaleureux.

-

le regard permet de saisir les réactions de l’auditoire : -

L’orateur peut ainsi détecter les mouvements ou individuels ou collectifs d’approbation, de réprobation, d’incompréhension, etc.

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-

Deux psychologues américains, BRANDLER et GRINDER, ont tenté de comprendre nos modes de pensée à partir de l’observation attentive de nos mouvements oculaires. Ils ont montré que les mouvements de nos yeux sont des indicateurs de nos façons de penser. Ils précèdent l’expression verbale de la pensée. Ces mouvements sont extrêmement rapides, mais en y prêtant attention on peut repérer le système privilégié de représentation utilisé par une personne.

Il est important de savoir regarder et d’exploiter au maximum les possibilités du regard : - Balayer du regard tout l’auditoire de manière égale, ne pas privilégier une partie du public ; - Ne pas fixer le plafond, ni regarder par la fenêtre ou garder les yeux mi-clos pour s’extraire de la tension que crée le regard des autres. Il faut au contraire soutenir cette tension et dominer le tract qu’elle peut provoquer ; - Prendre le temps de lire et d’interpréter le regard des autres. b) Les gestes Il existe plusieurs catégories de gestes : 1-

Les régulateurs : Ce sont des gestes qui maintiennent et régulent le suivi de la prise de parole et l’écoute lors d’une interaction. Ils interviennent au niveau du flux conversationnel exemple des gestes utilisés pour encourager son interlocuteur à poursuivre ce qu’il dit, exemple : Les hochements de tête, gestes de la main.

2-

les déictiques : Ce sont des gestes qui servent à désigner les locuteurs, l’objet de la discussion, l’endroit où se trouvent les choses qu’on évoque, indiquer une direction ;

3-

Les illustratifs : ce sont des gestes qui ont pour fonction d’illustrer en mimant : • Les pictographes miment une forme représentent une forme ;

• Les kinétographes miment une action. Ces gestes suivent à des places ponctuelles la production verbale. 4- Les emblèmes : ce sont des gestes qui ont une signification commune reconnue par une communauté socioculturelle donnée, exemple : agiter l’index de gauche à droite pour dire non.

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5- Les manifestations de l’affect : ce sont des gestes qui sont l’expression de notre affect de nos sentiments, exemple : bouger le pied en signe d’impatience, donner un coup de poing sur la table en signe de colère. 6- Les adaptateurs : Ce sont des gestes autocentrés que le locuteur effectue au fur et à mesure qu’il parle, exemple : manipuler un objet, tirer une mèche de cheveux, tortiller la moustache, etc. 7- les gestes symboles : Ce sont des gestes qui sont liés à un code culturel, exemple : la façon de saluer en Inde ou au Japon, le V de la victoire... En général, les gestes doivent êtres adaptés au discours et l’illustrer correctement. Ils doivent également être adaptés au public afin qu’il puisse les décoder sans difficulté. c) Les expressions du visage et mimiques : Le visage comme le regard, véhicule un certain nombre d’informations. Il exprime ce que nous ressentons, il sert de canal visuel à la communication. Les expressions du visage décrivent ce que nous ressentons. Nos sentiments et émotions transparaissent sur notre visage : la peur, la crainte, la joie, la satisfaction, la douleur, la tristesse... D) les postures : Tout orateur doit maîtriser son corps, le mettre en valeur et l’utiliser de manière à en faire un outil susceptible d’augmenter ses compétences en communication. Il s’agit de mettre son corps dans la meilleure disposition pour soutenir la pensée, se sentir bien et faire en sorte que le langage du corps devienne un parfait auxiliaire de la parole. Pour développer une communication parfaite, il est conseillé d’adopter l’« attitude fondamentale » qui est une coordination de la posture mouvement du corps et de l’état d’esprit. Le corps doit être maintenu droit les deux pieds bien à plat sur le sol. Il faut porter son énergie vers l’avant, comme si on voulait prendre le départ d’une course ou d’une compétition. Certaines postures sont à éviter : s’appuyer sur une hanche, rentrer les épaules, courber à demi le dos, etc.

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3)La proxémique : On entend par proxémique, l’étude de la position des locuteurs, et la manière dont ils utilisent l’espace d’où ils parlent, les distances qu’il maintient entre eux et leur auditoire. Une étude menée par E.T.hall un chercheur américain a établi quatre types de distances : o o o o

La distance «intime » jusqu'à 45 cm. La distance «personnelle » 45cm à 120 cm. La distance «sociale » 1m20 à 210 cm. la distance « publique » de 4m à 8m.

Un bon orateur doit varier les distances au cours de sa prestation, s’éloigner des participants lorsqu’il veut centrer l’attention sur un fait et se rapprocher du public pour recentrer l’attention sur lui. L’orateur doit savoir utiliser l’espace dont il dispose et l’occuper correctement.

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