LES HORMONES L'étude des hormones porte le nom d'endocrinologie. Les hormones ont un rôle primordial dans notre organisme. Elles interviennent à n'importe quel moment de la vie : durant la vie intra-utérine (pendant la grossesse), pendant l'enfance, à l'âge adulte et au cours du vieillesse. Les hormones influencent la croissance, la sexualité, la génitalité (reproduction entre autres), les modes de fonctionnement de l'organisme (métabolisme), le développement des muscles, le niveau cognitif (aspect intellectuel), le caractère, le sommeil, etc... Leur fonctionnement est particulièrement complexe. Les hormones interagissent, c'est-àdire ont une action les unes envers les autres, continuellement, toute la journée et toute la nuit, pour maintenir un équilibre corporel et une adaptation à l'environnement d'un individu.
Constitution et mode de fonctionnement d'une hormone Une hormone dont le nom vient du grec krinôs qui signifie en grec : sécrétion, est en quelque sorte un messager chimique qui est fabriquée par des cellules ayant la capacité de sécréter de petits liquides soit directement à l'intérieur du sang (sécrétion endocrine), soit en dehors de celui-ci (sécrétion exocrine). Grâce aux découvertes de Claude Bernard, et plus particulièrement celle de la fonction glycogénique du foie (capacité que possède le foie à fabriquer du sucre) et celles deStarling en 1905, il a été possible de définir ce qu'est une hormone. La définition la plus plausible est sans doute la suivante : il s'agit d'un messager chimique, un régulateur chimique, un excitant fonctionnel spécifique. Finalement les hormones sont des substances que l'on peut qualifier de simples et dont le poids (les spécialistes en endocrinologie appellent cela le poids moléculaire) est peu élevé. Les hormones dérivent du cholestérol, des protéines, des acides aminés (éléments entrant dans la composition des protéines, comme les briques d'un mur). Pour qu'une hormone soit efficace il est nécessaire que l'organe cible, c'est-à-dire les cellules sur lequel l'hormone va agir, soit capable de recevoir le message de celle-ci. Ces cellules doivent donc être pourvues de récepteurs membranaires (récepteurs situés sur la membrane des cellules) et ces récepteurs doivent d'autre part être spécifiques de cette hormone. Les hormones sont sécrétées par des glandes dont la taille et le type de cellules qui composent ces glandes sont très variables d'une hormone à l'autre. Pour mieux comprendre la différence essentielle entre sécrétion hormonale endocrine et sécrétion hormonale exocrine, il est nécessaire de donner quelques exemples. Sans doute le plus connue du grand public, l'insuline est l'hormone qui permet de régulariser, plutôt de réguler, le taux de sucre dans le sang, c'est-à-dire la quantité de glucide à l'intérieur de la circulation sanguine. Grâce à l'insuline ce taux de sucre est constamment normal chez un individu ne souffrant pas de diabète. L'insuline est une hormone endocrine car elle est sécrétée à l'intérieur du sang. Un autre exemple est celui des glandes sudoripares qui participent à la formation de la sueur à la surface de la peau. Cet exemple va nous permettre de comprendre ce qu'est une glande exocrine. En effet, dans le cas des glandes sudoripares la sécrétion se fait à l'extérieur du sang, précisément à l'extérieur du corps.
La sécrétine est un autre exemple de sécrétion exocrine. Cette hormone est produite par le duodénum en présence d'aliments à l'intérieur de l'estomac. La sécrétine stimule le pancréas à produire les enzymes nécessaires à la bonne digestion des aliments. Cette hormone à une action à proximité de son site de production et son action se fait à l'intérieur du tube digestif donc en dehors du sang. C'est la raison pour laquelle on parle d'hormones exocrines. Il existe des glandes possédant à la fois une fonction endocrine et une fonction exocrine. L'exemple le plus connu du grand public est celui du pancréas. En effet, cet organe sécrète à la fois de l'insuline qui est une hormone endocrine (sécrétée dans le sang) et des sucs digestifs qui passent l'intérieur de l'intestin, par l'intermédiaire du canal pancréatique. Revenons un instant sur l'insuline dont le rôle est primordial pour la régulation du taux de sucre dans l'organisme. L'insuline contrôle les cellules de tout l'organisme en termes d'utilisation du sucre. L'insuline est sécrétée de façon continuelle dans le sang à partir du pancréas mais dans certains cas, selon les nécessités de l'organisme, en quantité plus ou moins importante. Ainsi le niveau de sucre va dépendre de l'importance de l'effort physique qui est fourni par un individu. Quand cet effort physique augmente le pancréas à son tour sécrète plus d'insuline. Celle-ci a une action hypoglycémiante c'est-à-dire qu'elle fait abaisser le taux de sucre dans le sang. Cette baisse du taux du sucre dans le sang se fait en stimulant l'utilisation du glucose par les tissus de l'organisme.
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Les principales hormones du système endocrinien L'hormone de croissance stimule la croissance. La prolactine stimule la production et l'écoulement de lait. L'ocytocine permet d'initier le travail (les contractions jusqu'à l'expulsion de l'enfant) au moment de l'accouchement. L'hormone antidiurétique permet d'éliminer une certaine quantité d'eau à l'intérieur de l'organisme. Appelée HAD, l'hormone antidiurétique contrôle la réabsorption de l'eau au niveau des reins. Cette hormone possède également la capacité de retenir l'eau dans le corps en empêchant sa fuite dans les urines. L'action de l'hormone antidiurétique dépend de la concentration et du volume de sang qui circule à l'intérieur de l'appareil circulatoire. Ainsi, si le patient est en état de déshydratation (déficit d'absorption de l'eau) le volume sanguin est de ce fait bas, ce qui entraîne concentration sanguine trop importante. Le rétablissement de l'équilibre fait intervenir l'hormone antidiurétique. Il est nécessaire d'augmenter le volume sanguin dans un cas similaire et de diminuer sa concentration. L'hormone antidiurétique se déverse alors à partir de l'hypophyse à l'intérieur du sang et agit sur les reins et réabsorbe les quantités d'eau nécessaires à partir des urines et plus précisément au niveau des néphrons. Le néphron étant l'unité fonctionnelle rénale qui comprend le glomérule et le tubule. Pour mémoire un rein comprend environ un million de néphrons. Les hormones thyroïdiennes ont une action sur quasiment tous les viscères et sur l'ensemble de fonctionnements de l'organisme. Les hormones parathyroïdiennes permettent de maintenir un taux normal de calcium à l'intérieur du sang. L'adrénaline, bien connue du grand public, possède la capacité de libérer du glucose à l'intérieur du sang, entre autres. Le cortisol est une hormone moins connue. Elle possède la capacité d'agir sur le métabolisme du glucide c'est-à-dire l'utilisation du sucre par l'organisme, sur celui des protéines et des corps gras (lipides). Le cortisol est un anti-inflammatoire puissant qui contrôle l'excitabilité du système nerveux et qui possède des capacités antiallergiques.
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L'insuline, comme nous l'avons signalé précédemment, permet de contrôler le niveau de sucre dans le sang. Les oestrogènes, la progestérone et la testostérone régulent le cycle menstruel et permettent la grossesse. Ces deux hormones déterminent entre autres, les caractères sexuelles de la femme (oestrogènes et progestérones) de l'homme (testostérone).
Quelles sont les relations entre le système hormonal et le système nerveux ? Les glandes sécrétant les hormones sont en relation étroite les unes avec les autres à l'instar du système nerveux. Le système hormonal et le système nerveux ont leur messager. La différence essentielle entre les deux, réside dans la vitesse de transfert de la formation et dans le mode de transmission. LE système nerveux est comparable à un grand réseau internet. Les messages transit très rapidement d'un poste à l'autre grâce à des impulsions électriques le long d'un réseau téléphonique c'est-à-dire de cellules spécialisées que l'on appelle des neurones. Dans le cas du système nerveux les réponses sont quasi instantanés. Ainsi, par exemple, si on se brûle en touchant des braises incandescentes, les nerfs sensitifs réagissent immédiatement en envoyant un message de douleurs vers la moelle épinière qui commande, par l'intermédiaire d'un réflexe, le retrait de la main. En ce qui concerne le système hormonal l'information est également transportée d'une partie du corps à une autre mais beaucoup plus lentement. L'exemple d'adrénaline qui est stimulée par notre système nerveux est intéressant à étudier, dans ce sens. En situation de stress, d'émotion intense et de peur entre autres, survient au sein de l'organisme, une décharge d'adrénaline. Tout d'abord l'hypothalamus perçoit le stress ou encore le signe du danger ce qui a pour conséquence, une décharge d'adrénaline. Ce phénomène entraîne une dilatation des pupilles, une pâleur du visage, une sécheresse de la bouche, des sueurs, une stimulation de la respiration au niveau des poumons, une accentuation de la sécrétion des glandes surrénales, une activation de la fonction splénique (de la rate(, des reins, du foie qui libère dans le sang une grande quantité de glucose, de l'estomac qui se contracte sous la diminution du flux sanguin, du coeur dont la pression est augmentée et dont la fréquence est accélérée, des muscles dont l'activité est accrue et des vaisseaux dont le diamètre se réduit (vasoconstriction) et dont le flux de sang se réduit également au niveau de la peau et des muscles au profit des organes vitaux.
De quelle manière les hormones agissentelles ? Quand une hormone finit par atteindre sa cible et plus précisément la cellule sur laquelle elle doit agir elle commence d'abord par se fixer convenablement sur la membrane de cette cellule cible. Il s'agit de petites molécules qui sont sont astreintes précisément dans une partie de la membrane qui reçoit l'hormone à la manière d'une serrure hébergeant une clef. Autrement dit cette zone précise de la membrane de la cellule est exactement la configuration de l'hormone mais à l'envers ou si l'on préfère en négatif. Dès que l'hormone est fixée sur la membrane cellulaire elle déclenche une série de réactions en chaîne à l'intérieur de la cellule cible. Essentiellement, dés cet instant, on constate la formation d'une substance que l'on appelle l'AMP cyclique ou adénosine mono phosphorique qui active à son tour une série de réactions de type enzymatique (une enzyme est une substance protéïnique qui participe au fonctionnement de l'organisme) toujours à l'intérieur de la cellule.
Ce phénomène entraîne, à son tour, la production d'une substance nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme. Quand l'hormone a terminé sa tâche la cellule cible rend celle-ci inactive et les hormones qui ne sont pas utilisées sont transportées vers le foie ou le sang, puis dégradées et inactivées. Les spécialistes en endocrinologie appellent ceci des métabolites qui ont pour but final d'être éliminés dans les urines ou éventuellement d'être réutilisés par les cellules hormonales participant alors à la synthèse, à la fabrication de nouvelles hormones.
Comment les hormones sont-elles régulées à l'intérieur de l'organisme Il existe une structure située au centre du cerveau qui porte le nom d'hypothalamus et qui régit la synthèse et la sécrétion des hormones. IL s'agit d'une glande plus précisément d'une neuroglandec'est-à-dire d'une structure constituée d'une partie neurologique et d'une partie endocrinienne. L'hypothalamus est relié à une autre glande essentielle également, l'hypophyse qui peut en quelque sorte être considérée comme le chef d'orchestre de toutes les glandes de l'organisme. La relation entre l'hypothalamus et hypophyse se fait par l'intermédiaire de la tige pituitaire. L'hypophyse est constituée globalement de 2 parties ou deux lobes l'un anterieur l'autre postérieur. L'hypophyse antérieure agit à la manière d'une glande sécrétrice qui produit six hormones différentes dont quatre sont des hormones qui stimulent l'activité des glandes endocrines l'organisme. La TSH ou hormone thyrotropin stimule l'action de la thyroïde. Une trop grande quantité d'hormones thyroïdiennes aboutit à l'accélération du fonctionnement de l'organisme ce qui entraîne entre autres une déclaration du rythme cardiaque, des troubles de l'humeur, un amaigrissement intense, des troubles usculaires et des douleurs musculaires. À l'inverse une carence de la TSH aboutit à un ralentissement de la quasi-totalité des fonctions de l'organisme (métabolisme). On constate également une répercussion sur le physique et sur le psychisme du patient. L'ACTH appelée également hormone corticotrope a pour rôle de stimuler les glandes surrénales qui sont de petits glandes situées au-dessus de chaque rein et la capacité de produire des substances que l'on appelle des glucocorticoïdes. Le cortisol est un des chefs de file de ces hormones glucocorticoïdes et présente la capacité de régler de nombreuses fonctions métaboliques de l'organisme comme celle d'augmenter le taux de sucre dans le sang, le taux de cholestérol. Les hormones corticotropes interviennent également dans la fabrication des graisses. L'hormone folliculostimulante ou FSH et l'hormone lutéinisante où LH sont des gonadotrophines qui agissent sur les glandes génitales, ovaires chez la femme et les testicules chez l'homme. Dans le sexe masculin la FSH permet le développement des spermatozoïdes. Cette hormone favorise également la maturation des ovules chez la femme. L'hormone LH stimule les sécrétions de l'hormone masculine : la testostérone. Celle-ci à son tour participe à la maturation des spermatozoïdes. Dans le sexe féminin la LH stimule la sécrétion de progestérone. Cette hormone, tous les mois, a pour rôle d'expulser à partir de l'ovaire un ovule mature au cours d'un mécanisme appelé l'ovulation. Cet ovule sera prêt à être fécondé par un spermatozoïde pour aboutir à un embryon puis un foetus et enfin un bébé.
Un grand nombre des jeunes filles ont les premières règles de manière irrégulière à cause d'une immaturité de l'hypophyse. La production d'hormones hypophysaires est insuffisante dans ce cas. Durant plusieurs mois, voire plusieurs années le déclenchement de l'ovulation ne se fait pas convenablement à cause de ce phénomène. De ce fait il ne peut y avoir de fécondation donc de grossesse. Néanmoins le développement de la muqueuse de l'utérus c'est-à-dire de la couche de cellules qui tapissent l'intérieur de cet organe et sa destruction, survenant de manière cyclique en moyenne tous les 28 jours, entraînent l'apparition mensuelle d'une hémorragie génitale que l'on appelle les menstruations ou règles. Les syndromes prémenstruels sont le résultat d'un déséquilibre qui existe entre la production d'oestrogènes et de progestérone. D'autre les affections telles que la migraine, les perturbations de l'humeur, troubles du sommeil, le stress, irritabilité sont des symptômes survenant au moment des menstruations. La prolactine qui est la cinquième hormone sécrétée par l'hypophyse qui intervient avant tout quand une femme allaite. La prolactine stimule la production et l'écoulement de lait. L'hormone de croissance a une action sur l'ensemble des tissus de l'organisme, permettant le développement et la croissance des os. L'insuffisance de sécrétion de l'hormone de croissance entraîne le nanisme. L'hormone de croissance est une hormone particulièrement intéressante. En dehors de son action sur la croissance des tissus, en général, l'hormone de croissance joue également un rôle primordial pendant la nuit en ce qui concerne la récupération de la fatigue. Son insuffisance de sécrétion a été mise en évidence au cours de la fibromyalgie. Son administration constitue de plus en plus un traitement contre cette maladie. Néanmoins son prix de revient étant très élevé elle est rarement utilisée. Toujours en ce qui concerne la croissance, et de façon générale la trophicité des tissus c'est-à-dire en quelque sorte leur fonctionnement et leur développement ainsi que leur renouvellement, d'autres hormones, à l'instar de l'hormone de croissance c'est-à-dire les hormones thyroïdiennes et les hormones sexuelles jouent également un rôle important dans ce sens. Robert Wadlow né en 1918 et mort en 1940 était atteint d'une maladie liée à une sécrétion exagérée d'hormones de croissance : le gigantisme. Cet individu en effet, mesurait 2 m 72. Il s'agit de l'homme le plus grande toute l'histoire de l'humanité. La régulation de l'ensemble des hormones de l'organisme fait intervenir l'hypothalamus qui reçoit des informations en provenance de toutes les parties anatomiques du corps, le cerveau y compris. Si l'hypothalamus détecte une carence en une hormone, prenant par exemple le cortisol qui participe à la lutte contre le stress physique et psychique, cette zone du cerveau, l'hypothalamus, va produire une substance destinée à stimuler l'hypophyse de façon à ce que celle-ci, à l'intérieur du sang, libère une partie de ses réserves de corticotrophine c'est-à-dire d'hormones corticotrope qui va son tour stimuler la sécrétion de cortisol à partir des glandes surrénales. Nous venons de voir un phénomène de stimulation hormonale. Il existe également des phénomènes inhibiteurs qui interviennent quand les besoins de l'organisme diminuent. Nous venons de parler de la partie antérieure de l'hypophyse, sa partie postérieure, quand à elle, stocke 2 types d'hormones : l'hormone antidiurétique, HAD que l'on appelle égalementvasopressine et qui permet d'équilibrer la quantité d'eau contenue à l'intérieur du corps et l'ocytocine qui est une hormone ayant la capacité de déclencher les contractions de l'utérus au moment de l'accouchement ainsi que l'écoulement du lait dés que le bébé se met à téter. Contrairement au lobe antérieur de l'hypophyse cette fois-ci la sécrétion des hormones provenant de la partie postérieure de l'hypophyse se fait directement par des impulsions nerveuses qui sont générées par l'hypothalamus. VULGARIS MEDICA