Les Festivals Culturels En Limousin

  • November 2019
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t musique edanse

en limousin

LES FESTIVALS CULTURELS EN LIMOUSIN musique, danse, théâtre, cirque, conte

Étude réalisée à la demande du Conseil Régional du Limousin _______ Avril 2002

ASSECARMD association pour l’expansion et la coordination des activités régionales musique et danse

31, avenue de la Libération 87000 LIMOGES / Tél. 05 55 10 90 28 / Fax 05 55 10 90 70 / Mél : [email protected] / siret 318 100 153 00036 - APE 9499Z

ÉTUDE SUR LES FESTIVALS CULTURELS EN LIMOUSIN MUSIQUE, DANSE, THÉÂTRE, CONTE ________

I- EXPOSE DES MOTIFS A la demande du Conseil Régional du Limousin (service culturel), musique et danse en limousin a réalisé une enquête auprès des festivals culturels de la Région. Cette étude vise à compléter, sur un nombre de points restreints, celle assez complète réalisée en 1998. Il n’a pas été jugé utile de reprendre dans son ensemble l’enquête assez lourde de 1998 compte tenu de l’évolution du secteur et de la relativement bonne connaissance que peut en avoir la collectivité régionale au travers des rencontres qu’elle a avec les structures et des documents qu’elles sont en mesure de fournir. La présente étude visait principalement à mieux cibler l’évolution des moyens mis en œuvre par les festivals en termes de direction artistique, communication, administration/gestion et technique. Il s’agissait de repérer les points faibles du secteur sur ces quatre domaines et de voir quelle aide complémentaire peut lui être apportée et de quelle façon : financement complémentaires, mutualisation de moyens, actions de formation, emplois partagés... Un autre paramètre qu’il était important de connaître était l’évolution du secteur quant au rapport professionnels/bénévoles sur les quatre domaines cités. Pour cette raison, deux manifestations professionnelles ont été volontairement exclues du champs de cette étude : Danse Émoi et le Festival International des Théâtres Francophones.

II - MOYENS MIS EN ŒUVRE Un questionnaire (cf. annexe) réalisé par musique et danse en limousin, approuvé par le service culturel de la région a été adressé à 39 festivals : 26 festivals de musique, 7 festivals de théâtre et 6 d’autres disciplines (cirque, conte, folklore, arts plastiques/musique). Ce questionnaire comprenait une série de questions “fermées” (boites à cocher) portant sur les fonctions artistiques, administratives, techniques et de communication, ainsi que quatre questions “ouvertes” portant sur les difficultés de fonctionnement. Les informations ainsi recueillies étaient complétées par des éléments financiers et par une zone de commentaires. A la date de rédaction du présent document, 35 structures avaient répondu soit un taux de réponse de pratiquement 90%. On peut donc considérer l’échantillon comme suffisamment fiable pour tirer des conclusions. A noter qu’à titre incitatif, un exemple de fiche d’étude du public a été joint à l’envoi, afin que les manifestations qui ne feraient pas encore ce type d’enquête, puissent mieux cerner leurs publics, lors de leur prochaine édition et joindre les résultat à leur bilan.

-2-

III - ANALYSE DES RÉPONSES DES FESTIVALS A - Direction artistique La fonction est exercée soit par un individu (pour les 2/5 des réponses) soit par un comité (3/5 des réponses). Cette répartition n’est pas étonnante compte tenu de la prééminence du bénévolat sur cette fonction puisque 25 festivals ont une direction artistique entièrement bénévole, 11 une direction professionnelle et 1 déclare associer à cette tâche des bénévoles et un professionnel (Nuits de Nacres). Il semble logique qu’une direction artistique bénévole soit plus souvent assurée par un collectif qui permet de réunir un maximum de compétences. A noter qu’une direction bénévole ne signifie pas que les compétences n’existent pas : on retrouve parmi ces directeurs artistiques bénévoles de grands professionnels notamment sur certains festivals de musique. B - Administration On note un accroissement de la professionnalisation de cette fonction puisque plus de la moitié des festivals (20) déclarent bénéficier d’une administration en partie professionnelle. Cependant, il convient de nuancer ces réponses : en effet, sur ces 20 festivals, 6 déclarent aussi occuper des bénévoles sur cette fonction. Cela est du à la quasi inexistence d’une fonction administrative à temps complet sauf dans quelques rares structures fonctionnant toute l’année. D’autre part, les 20 “administrateurs” professionnels correspondent pratiquement au nombre d’emplois aidés par l’État : 12 emplois-jeunes et 6 CES/CEC. Il s’agit donc d’emplois relativement précaires, dont le devenir est loin d’être certain et qui correspondent à une polyvalence de tâches plutôt qu’à une véritable compétence forte en matière de gestion d’une entreprise de spectacle. Cette fragilité est d’ailleurs signalée à plusieurs reprises dans les problèmes de fonctionnement (voir plus loin). 10 festivals seulement déclarent avoir recours à un prestataire externe pour exercer certaines tâches administratives : il s’agit dans 6 cas d’un cabinet professionnel pour la comptabilité et la paye (ce qui n’exonère en rien de la nécessité de tenir une comptabilité journalière avec un minimum de soin), dans un cas de l’aide d’un centre de ressources pour le milieu associatif et dans les trois autres cas, il s’agit en fait de la mise à disposition d’un salarié en emploi-jeune par une mairie ce qui nous ramène à 7 seulement les emplois-jeunes “directs” des festivals. Au terme de cette rapide analyse, on peut donc déduire que la plus grande part de l’administration des festivals en Limousin reste encore à ce jour assurée par des bénévoles, ce qui n’est pas sans poser un certain nombre de questions sur les risques courus par les structures en matières de pratiques sociales, fiscales et comptables. C - Communication Le bénévolat semble là encore dominer : 17 festivals déclarent avoir recours à des professionnels et 24 à des bénévoles. Le total est supérieur aux 35 réponses obtenues puisque 6 festivals déclarent répartir cette tâche entre des professionnels et des bénévoles, là encore, du fait de l’impossibilité de recourir à un chargé de communication à temps complet. On retrouve d’ailleurs dans ces “professionnels” les salariés polyvalents signalés précédemment. -3-

Le recours à des prestataires extérieurs est signalé par 17 festivals mais il s’agit la plupart du temps de graphistes ou d’imprimeurs ce qui est le “minimum obligatoire” pour tous. On peut supposer que les festivals qui n’ont pas répondu à cet item utilisent aussi les services d’un imprimeur voire d’un graphiste. Trois festivals seulement, en revanche, déclarent utiliser les services d’un attaché de presse professionnel. L’examen des réponses budgétaires viennent confirmer la fragilité de cette fonction puisqu’elle ne représente que 12% en moyenne du budget des festivals, toutes disciplines confondues (11% pour la musique et le théâtre, 13% pour les autres disciplines). D - Technique 20 festivals déclarent disposer de personnel technique professionnel, dans la plupart des cas, des techniciens intermittents du spectacle employés pour la durée des manifestation. 20 festivals déclarent avoir recours à des prestataires externes, classiquement pour la location et la mise en place de matériel scénique, d’éclairage et de son. En réalité, on retrouve les techniciens intermittents du spectacle considérés à la fois comme du personnel interne et externe ce qui explique le total des réponses supérieur à 35. Cela veut donc dire que tous les festivals ont recours à des techniciens professionnels à des degrés ou sous des formes diverses. Mais 17 manifestations (soit pratiquement la moitié !) déclarent utiliser des bénévoles sur des aspects techniques, ce qui ne va pas sans poser des questions sur les risques encourus en matière de sécurité. C - Relations avec d’autres structures La grande majorité des festivals (28 sur 35 réponses) déclarent collaborer avec d’autres structures qui peuvent être des mairies, des offices de tourisme ou d’autres structures de diffusion. Le type de collaboration n’a pas été renseigné de façon suffisamment précise pour être exploitable. On peut cependant déduire qu’il est possible de s’appuyer sur ces habitudes de travail pour la constitution de mini réseaux ou la mutualisation de certaines fonctions. D - les difficultés de fonctionnement Ont été signalées structure) :

par ordre de fréquence

(avec plusieurs

• les finances (maîtrise du budget ou de la trésorerie)

9

• les limites du bénévolat

7

• la

5

technique

• l’administration

4

• la communication

5

• le manque de lieux d’accueil de bonne qualité

3

• la pérénisation des emplois

1

réponse

possible

par

Outre les difficultés financières dont se plaignent de façon récurrente les diffuseurs culturelles, difficultés inhérentes à leur secteur, du fait de la part de risque qu’il comporte, il apparaît ici que le bénévolat est vécu comme une limite (contrairement à d’autres pratiques socioculturelles où il est considéré comme une richesse). Et de fait, on voit bien que les festivals ne sauraient faire face aux responsabilités qui sont les leurs en s’appuyant uniquement sur le bénévolat, tant la technicité exigée devient grande. Ce n’est pas non plus un hasard si les aspects techniques et administratifs et la communication sont déclarés comme posant des problèmes puisque c’est précisément dans ces domaines que l’exigence de compétence est la plus forte.

-4-

E - La demande de formation complémentaire • réglementation administrative, juridique, fiscale

5

• communication, techniques de recherche de public

5

• aspects techniques

3

Les demandes de formation portent assez logiquement sur les difficultés signalées. Un certain nombre de formation sur ces domaines ont déjà été proposées par musique et danse en limousin ainsi que par l’A.T.C.R.L. F - la possibilité de recours à un emploi partagé • fonctions de coordination et de communication

9

• fonctions administratives

5

• fonction d’accueil, renseignement

2

• fonctions techniques et de régie

5

Si la communication n’est pas la première difficulté signalée, c’est en revanche le premier domaine cité comme pouvant faire l’objet d’un emploi partagé. Cela atteste aussi d’une vraie préoccupation sur ce sujet de la part des festivals. Ces demandes émanent de structures ou la communication est pour l’instant entièrement assurée de façon bénévole, ce qui n’est pas une surprise. G - Les éléments budgétaires La traduction graphique suivants :

des

éléments

budgétaires

fournis

donnent

TOUS FESTIVALS Artistique

Part du budget global

-5-

65%

Communication

12%

fonctionnement

23%

les résultats

MUSIQUE Artistique 71% Communication 11% fonctionnement 18%

Part du budget global

THEATRE Artistique

56%

Communication

10%

fonctionnement

34%

Part du budget global

AUTRES DISCIPLINES Artistique 63% Communication 13% Fonctionnement 24%

Part du budget global

-6-

L’examen de ces données budgétaires montre que : - l’essentiel des moyens des festivals est consacré à l’artistique quelle que soit la discipline, avec un investissement particulièrement fort dans le domaine de la musique et de la danse. Les 15 % d’écart entre la musique et le théâtre se retrouvent au niveau du fonctionnement général et découlent de l’existence d’une structure permanente sur ce secteur ; - le fonctionnement général, du fait du fort investissement de bénévoles, modeste si tant est que les chiffres fournis reflètent bien la réalité…

reste

- la communication est le secteur sur lequel les festivals font des économies avec pratiquement la même proportion dans toutes les disciplines (12% en moyenne, ± 1%). Choix ou obligation ? La question est préoccupante puisque c’est bien de la capacité à communiquer efficacement que dépend l’élargissement des publics ou la recherche efficace de moyens complémentaires.

- CONCLUSION Bien que rapide et portant sur peu de données, cette étude du secteur des festivals culturels en Limousin permet de confirmer certaines tendances : - le secteur témoigne d’une certaine vitalité puisque depuis 1998, les mêmes acteurs sont toujours en place (pas de disparition majeure à signaler) et quelques manifestations nouvelles ont émergé ; - le les (au des

bénévolat reste le moteur principal avec tous les aléas qui peuvent en découler : bénévoles savent se montrer dynamiques et inventifs. Leur relative “inconscience” bon sens du terme) les conduit à prendre des risques qui ont la plupart du temps traductions heureuses sur le plan artistique ;

- ce qui fait la force du secteur est aussi sa faiblesse : fragilité administrative, fragilité sur le plan technique qui pourrait être très préoccupante à l’heure ou les contraintes de sécurité se sont encore renforcées, insuffisance de la communication par manque de savoir-faire. Les axes prioritaires de soutien au secteur pourraient être : - la formation des bénévoles dans les domaines de faiblesse signalés en utilisant au maximum les dispositifs de formation existants ; - la mise à disposition d’experts ou d’équipes techniques professionnelles pour bien cerner les problèmes de technique et de sécurité et en prévoir les incidences dans le budget prévisionnel du festival ; - une mutualisation des moyens en termes de communication, ou la mise à disposition de personnel compétent, pour faire connaître beaucoup plus largement la richesse de la programmation festivalière en Limousin.

J.C Robert musique et danse en limousin 15/04/20

-7-

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