Les Aventures De Sir Lindon Garrett & Sons.

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  • Words: 31,468
  • Pages: 108
LES AVENTURES DE SIR LINDON GARRETT & SONS.

- LE BOUDDHA DES PHILLIPINES -

Genre: Scénario Romancé. Auteur: Christian Leonard Talarico. Date: Fevrier 2005. Tous Droits Réservés. Copyright  2005.

- LES AVENTURES DE SIR LINDON GARRETT & SONS -

- LE BOUDDHA DES PHILIPPINES -

Une Visite Inattendue



ir Lindon Garrett, père de six jeunes garcons âgés de douze à vingt cinq

ans et répondant aux noms de: Sun, Albert, Djinn, Duncan, Harrold et Jindal, n'était pas un homme comme les autres: aventurier sempiternel, marin des sept mers, amant singulier et guerrier hors pair, il pensait avoir trouvé dans l’éblouissante Gina Diabelli, une jeune lionne sauvage sicilienne au regard sensuel, le repos de son âme agitée et une mère pour ses nombreux rejetons, orphelins de leurs respectives six mères connues dans les nombreux ports où l’aventure l’avait mené. Cependant, Gina ne souffrait les contradictions de celui qu'elle savait pourtant être son homme. Lindon sortait d'une péripétie pour se précipiter dans une autre -involontairement selon lui-... Ainsi, tel avait été le cas de son voyage inopiné en Indonésie, poursuivant ce qu'il avait cru être une piste de son ennemi juré: le Caïd Sharken, auteur de l'assassinat de ses six épouses antérieures, menace qui le suivait comme une ombre depuis sa naissance, Épée de Damoclès qu'il était silencieusement déterminé à erradiquer de sa nouvelle vie –si tant est-ce qu'elle pouvait un jour devenir suffisamment tranquile pour Gina- et alors, extrêmement ennuyeuse pour lui et ses six louveteaux... C’est donc avec enthousiasme que Gina apprit la nouvelle que Lindon avait été embauché dans une entreprise de maçonnerie qui refactionnait de vieux édifices logés par des familles pauvres de Londres. Lindon se trouvait à merveille dans le costume de maçon et exerçait son naturel don à l'apprentissage de tous les métiers, accompagné de ses fils qui fuyaient l'école comme la peste, autodidactes come lui, et ne pouvaient laisser leur père un instant seul, car, en plus d'un père, ils le jugeaient un frère et un ami... Aussi, quelle ne fut la surprise de Lindon, lorsqu’au troisième jour de travail

dans un vieil édifice de Picadilly Circus, un groupe de trois agents menés par son contremaître s'en vinrent le voir en pied d'oeuvre. L'agent Harrods du M.I.6 prit la parole avec le flegmatisme britannique le plus strict: HARRODS (S’eclairçit la voix) -Good afternoon, Sir Lindon Garrett; je me présentes: agent Slibedy Harrods du M.I.6: Voici Démetrius Tzal et Garry Jumper. Lindon, souriant à l'idée d'un nouveau petrin, dû faire des pieds et des mains pour calmer ses fils qui, en entendant "agent" avaient abandonnés leur labeur et s'étaient précipités comme un seul homme pour protéger leur père de ce qu’ils soupçonnaient déjà être une formidable embrouille internationale. Sun, premier arrivé, avait déjà retroussé ses manches et menaçait les agents d'un regard féroce, mains sur les hanches, lorsqu'il commença à dire: SUN (Avec un ton menaçant) -Que lui voulez-vous, espèce de... Son père lui mit la main sur la bouche, laissant deviner l'adjectif qualificatif, et l'interrompit toujours souriant, leur tendant la main, jovial: LINDON (Les saluant d’un geste de la tête empressé) -Enchanté, messieurs! Voici Sun, Albert, Djinn, Duncan, Harrold et Jindal, mon aîné... Que puis-je pour vous? HARRODS (Impressionné par la petite famille, esquissa un sourire et après un regard complice à ses collègues, s'eclairçit à nouveau la gorge pour prononcer) - ...Nous venons, par ordre de sa Majesté, requérir vos services dans une mystérieuse affaire qui nous fait soupçonner que Londres sera bientôt le lieu de rendez-vous de la plus insolite congrégation mafieuse de l'histoire... LINDON (Haussant les sourcils) - "Congrégation mafieuse"? Et qu'est-ce qui vous fait penser... HARRODS (L'interrompant) - ...Que vous pouvez nous aider? Elémentaire mon cher Lindon! Vous connaissez mieux que le même Dirk Struan les Triades chinoises de Hong Kong, vos démélés avec les Yakuzas de Tokyo sont même parvenus aux oreilles de sa Majesté, et si je ne m'abuses: votre “petite famille” et vous même avez quelques comptes à

régler à un certain Caïd régnant sur les Phillipines... A ces mots, tous les fils s'hérissèrent et Lindon lui-même ne put éviter son éternel tic de l'oeil droit, où une vieille balafre luisante ne laissait alors aucun doute quant à son auteur. LINDON (Avalant de la salive) - Vous croyez que Sharken viendra ici? HARRODS (Regarda brièvement vers ses collègues puis cloua son ironique regard sur Lindon) - Sauf votre respect, Sir, on ne nous paye guère pour croire, sinon pour savoir; or: Non! Nous ne savons rien de cela, mais si les Taipan d'Asie projettent de se réunir à Londres, qui mieux que le Caïd pour servir d'amphytrion et assurer une entreprise aussi osée? LINDON (Refléchissant alors qu’il regardait ses fils) - ...Il y a longtemps qu'il ne met les pieds ici... Il contactera sûrement Neville le Borgne ou peut-être... (Il releva la tête décidé) C'est non!... J'ai... renoncé à l'Aventure: Mes fils et moi...allons fonder une famille tranquile, et d’ailleurs, je penses me marier bientôt. . . HARRODS (Dévisageant ses collègues –sceptique- finit par lui sourire du coin des lèvres) - Ah oui! La charmante demoiselle Gina Diabelli... Et vous ne songez pas que si vous n'allez au Caïd, il pourrait venir à vous, histoire de s'amuser un peu? LINDON (Le saisissant d'un geste fulgurant au col de la chemise et le soulevant du sol, le regard métallique) - Vous ne comprennez rien, Harrods! Si je me charges de Sharken, sa Majesté n'aura rien à me devoir: je...(Il regarda ses fils) nous lui règlerions son compte gratis ... suis-je assez clair? HARRODS (Acquiesca avec empressement et lorsque Lindon le redescendit à terre, il se rajusta la cravate et conclut) - On ne peut plus clair, mister Lindon... Messieurs! Je penses que nous n'avons plus rien à faire ici... Quant à vous, jeunes gens, continuez à veiller ainsi sur votre père: il en aura grand besoin... (Sur un laconique mouvement de tête, les agents se dirigèrent vers la sortie, lorsqu'Harrod's s'immobilisa soudain et prononça de dos)

- Ah! Contremaître: Si cela peut vous être d'une quelconque utilité, vous

auriez tout interêt à refactionner le 5e étage de l’Hotel Springless au 135 de Norfolk Street; la baronesse Schultz cherche des gens sérieux pour demain et votre prix sera le sien, si vous voyez de quoi je parles... CONTREMAITRE TESSIER (Remercia enthousiaste) - Merci du tuyau, agent Harrods! HARRODS (Sortant, haussa les épaules) -Je vous en prie. .. LINDON (Murmura, songeur) -Hotel Springless... Il leva le regard et rencontra celui de ses fils qui acquiescèrent à l'unisson...  Θ ΘΘ Θ 

Une pizza pour trois Italiens

t

c'est ainsi comment Lindon and family se retrouvèrent le jour suivant

retouchant les murs de la salle de bain et de la vaste pièce de la demoiselle Emylie, fille de la baronesse, toutes deux parties pour Dover, pour le week-end. Deux nouveaux employés au comportement inexpert les accompagnaient dans leur labeur: Giorgio Scapatelli, maître peintre selon ses dires, et son cousin Ittalo Vanzetti, maître maçon. Très rapidement, Lindon eut l'intuition que ces deux hommes n'étaient pas qui ils disaient être et retardaient volontairement la tâche du jour avec des bavures propres de vulgaires débutants. Arrivé le goûter, on frappa à la porte de la suite, Sun alla pour ouvrir mais Giorgio, le bousculant assez rudement, vint ouvrir à sa place. GIORGIO, (Reconnaissant les visiteurs) - Ah! Gepetto! Fratello mío! Come vai? « Mon frère, comment vas-tu?” Il embrassa un homme qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau et le fit passer ainsi que ses collègues, tous chargés de lourds sacs de voyage qu'ils vinrent déposer sur le lit d'Emylie, recouvert d'une toile plastique pour l'occasion. Gepetto, le chef des nouveaux venus, interrogea Giorgio du regard, découvrant Lindon et les jeunes gens qui travaillaient sans les prendre en compte, mais Giorgio s'empressa de lui faire signe que tout allait bien, qu'ils étaient de confiance. Gepetto, réfléchissant

quelques instants au comportement inhabituellement confiant de son jumeau, le dévisagea songeur et fit finalement un geste affirmatif à ses hommes. Ces derniers ouvrirent alors leurs sac de concert et commencèrent à les vider du plus mortifère attirail militaire qui soit, dont ils entreprirent de garnir le matelas de la pauvre Emylie, que l'un d'eux n'avait manqué d’éventrer préalablement et de vider de grande part de ses plumes... Sun, que la curiosité démangeait insupportablement, ne put éviter de jeter un oeil vers les nouveaux venus, malgré l'éloquent regard que lui avait lancé son père, qui avait promptement compris la situation. Or, Gepetto, dont la méfiance ne s'était point endormie, ne perdit guère son geste et se précipitant sur Sun, il le saisit par la chevelure et l'entraîna vers le matelas où il le laissa tomber parmis les armes avec un rire sarcastique. GEPETTO, (S’écria avec un fort accent italien) - Alora, bambino! «Alors, Bambin!» Tou les voit miou à présent? Mais il n'eut pas le temps d'entendre sa réponse, car un seau de peinture rose vint coiffer sa tête et lui arriver jusqu'aux épaules dégoulinantes, tandis que Sun, jetant deux fusils d'assaut MP5 à Jindal et Duncan, saisit à son tour une Kalachnikov que chargeant expertement- il déchargea aussitôt avec égal professionnalisme dans les jambes des hommes de Gepetto. Ses frères, eux, pointaient leurs armes sur Giorgio et Ittalo, qui entretemps, s'étaient jetés à terre, mains sur la nuque. Lindon interrompit Sun d'un geste et désarma rapidement les blessés pour venir finalement décoiffer leur chef qui hurlait de terreur, inondé de peinture à l'huile rose... LINDON: - Bien joué, Sun! Jindal: relève Giorgio et révise ses vêtements! Voyons, voyons... Le rigolo: ça rentre sans saluer, ça éventre le lit de son hôte pour le bourrer de feux d'artifices, et en plus de cela, ça vient jouer les baby-sitter: et bien mon vieux: t'es pas mal barré! Si tu pensais enseigner l'usage de tes joujoux à Sun, autant tu vennais donner des cours de solfège à Vivaldi! GIORGIO (Se relevant, mains sur la tête) - Vous avez tout bousillé, Garrett! GEPETTO (Essayant d'ouvrir les yeux à travers la couche de peinture, s'écria à ces mots) - Garrett? Lindon Garrett? Mama mía! LINDON, (Le sonnant d'un coup de karaté sur la tempe)

- Ouais! Mama mía... A Giorgio: Qu'est-ce que j'ai bousillé, à part la face de ton faux frère, Démétrius? GIORGIO (S'arracha le masque de caoutchouc du visage et tous reconnurent effectivement Démétrius Tzal: -

...Toute notre opération!... On devait les suivre pour trouver la piste du

fournisseur:

on avait capturé Giorgio hier soir, par hasard, et il nous fournit les

détails d’aujourd'hui mais se refusant à révéler qui est entrain de bourrer toutes les ruines de Londres d'arsenal militaire, comme s'il s'apprêtait à la Troisième Guerre Mondiale... LINDON (Voyant Garry Jumper retirer son masque d'Ittalo Vanzetti, fronça les sourcils) - Le bal masqué du M.I.6... Voilà pourquoi le Royaume a perdu ses Colonies: vous lâchez vos vents plus haut que le derrière... En attendant, moi qui pensait me retirer, me voilà en plein dans la mouise... Ses fils fêtèrent la situation en choeur: LES CINQ GARRET JUNIORS (Clamèrent) - Hella! LINDON: (Les interrompit, levant la main) - Un moment! Tout doux! Je n’ai pas dit qu'on allait cesser ce boulot à la noix... LES CINQ GARRET JUNIORS (Navrés, baissèrent le regard déçus) - Oh... LINDON (Souriant à leur attitude, conclut) - C'est juste, disons: un break! LES CINQ GARRET JUNIORS (Sautèrent de joie) - VIVA! LINDON: - Démétrius! On va jouer donnant-donnant: j'obtiens votre tuyau et vous fermez l'oeil sur... disons: mes... Dommages Colatéraux... DEMETRIUS (Entre deux feux, replica avec un timide) - C'est que... Il faudrait qu'Harrods...

HARRODS (Dont la voix émana de la montre de son collègue, s'écria à la surprise générale) - Marché conclut! Lindon: Vous avez "license to kill, to destroy1, etc.", avec restriction sur les monuments historiques, bien entendu... LINDON, (S’enquit ironique à Harrods) −Juste

une question: vous considérez vos notables comme des monuments

historiques aussi? Au cas où il y aurait du nettoyage à faire haut placé, je veux dire... HARRODS (Tarda à répondre) - ...Si vous nous allégez de quelques ventrus, je ne penses pas que la Couronne s'en trouve diminuée, mais soyez prudent, nous soupçonnons que la Mafia a ici des racines profondes.. . LINDON (Sourit) - Dîtes alors à Sa Majesté que son John Brown est de retour... Bien! (Il se frotta les mains) Au boulot! (Il saisit Gepetto par le col et le réveilla avec force claques) Eh! Virgilio! Commences à débiter ton Humana Comedia parcequ'à côté de ce qui t'attends: il Inferno de Dante te paraîtra una partita di piacere! «Une partie de plaisir!» GEPETTO. (Revenant a lui, lui montra son majeur tout en murmurant) - Va fan culo! «Va te faire foutre!» LINDON (Secoua la tête déçu) - Bagliata risposta! «Mauvaise réponse!» (Et le plongea dans un nouveau seau de peinture -rouge celui-ci- d'où il ne le ressortit qu'après un moment) Démétrius! Sortez deux secondes, vous me cohibez... Démétrius fit un signe à Garry et tous deux se retirèrent en silence. LINDON (Relevant Gepetto du sol lui remit une serviette avec laquelle ce dernier s'essuya, ne comprennant rien) -...Ecoutes moi bien, Gepetto: Tu sais que si vous revenez vivant, après un tel fiasco, Don Giovanni vous buttera en personne. Suis-je dans l'erreur? (Gepetto secoua la tête négativement, stupéfait par la connaissance de son adversaire. 1

License pour tuer, détruire... N.D.L.E

Lindon continua: - Donc, pour survivre, un homme comme toi n'a plus qu'une option... GEPETTO (Acquiesca, résigné) - Corriere... LINDON (Cligna d'un oeil) - Exact, le statut de courrier humain: tu amènes mon message au Caïd... (Il griffonna un papier que Gepetto rangea avec méfiance) - Il te renvoie avec sa réponse, tu deviens intouchable, l'honneur est sauf, tout le monde est content... Qu'est-ce que t'en dis? GEPETTO (Regarda vers ses collègues) - Et mes amici? LINDON (Le conduisant par l'épaule jusqu'à la fenêtre ouverte, conclut) - C'estpas ton business... Maintenant, saute! GEPETTO (Stupéfait) - Saltare? LINDON (Lui accrochant un mousqueton à la ceinture lui expliqua) - Il faut que ça paraisse naturel, comme un suicide, tu comprends? Et sans attendre sa compréhention, il le poussa dans le vide; Gepetto dévala les cinq etages en hurlant de terreur et alors, Jindal fila un coup de pied dans le loquet du rouet et la corde se tendit brusquement, au moment précis ou Gepetto allait s'écraser sur le sol, le freinant à quelques centimètres de celui-ci. Gepetto ouvrit les yeux incrédule et Lindon, dégainant un poignard de sa ceinture, trancha la corde d'un coup sec, provoquant sa chute finalement sur le sol, ou il demeura immobile, en tremblant. Lindon se tourna alors vers Duncan à qui il jetta le seau de peinture rouge et un pinceau: LINDON (Avec un sourire, s'ecria) - Duncan! C'est toi l'artiste! Sun! Passes-moi ta kalachnikov, tu va te blesser... Sun lui rendit son sourire, rechargea l'arme et la lui tendit. LINDON (S'approcha de Stefano, le premier du groupe tandis que Duncan lui peignait

artistiquement le front en rouge) - Tu sais que... Don Giovanni n'apprecie pas les mouchards, hein? Stefano acquiesca vivement, pâle. LINDON (Lui pointant l'arme sur la tempe, conclut) - Et bien moi encore moins... Mais il se trouve que ces messieurs de dehors ont besoin d'une piste. Et, comme la plupart du temps, ils les inventent pour justifier la paye: on ne va pas changer de si bonnes habitudes, hein, dis? Stefano sourit, soulagé. LINDON (Souriant aussi, confirma) - ...On est d'accord: maintenant dis-moi, il n'y a pas un ennemi que Don Giovanni voudrait expédier à tout prix, dont tu te souviennes le nom? STEFANO (Refléchissant finit par acquiescer) - ...«Skarpa...» LINDON (Le reconnaissant, s'ecria) - Antonio Skarpa? Quello filio di putana e qui? «Antonio Skarpa? Ce fils de pute est ici?» STEFANO (Surpris par son excellent italien, reconnut) - Ecco!... «Exact!» LINDON (S'enquit, le visage sombre) - Il trafique toujours dans des cadavres de bambini ? «Bambins?» STEFANO (Cracha par terre de dégoût) - Si ... LINDON (Outré, s'exclama) - Bastardo! Tu ne saurais pas où il repose son gros derrière lascif, par hasard? STEFANO (Récita sans la moindre hésitation) - Il joue au golf à Chesterton dans le Lion's Club, les dimanches matin: E tutto quello io so! « C’est tous ce que je sais ! » LINDON

(Le remercia du regard et s'adressa à Duncan qui finissait de peindre le dernier d'entre eux) - Duncan? DUNCAN (Lui répondit) - Ça y est, pa! LINDON (Leur fit alors à tous les trois le signe de s'approcher, ce qu'il firent trainant leurs jambes blessées) - Les gars!... Refaites-vous une beauté, vous serez dès à présent: Jack, Snack et Flag, et viendrez au rapport tous les deux jours au Ristorante Della Piazza: dorénavant, vous êtes ma propriété, c'est compris? Ils acquiescèrent: Jurez-le! LES TROIS (Mirent leur main droite sur le coeur et dirent solemnellement) - Io lo giuro! « je le jure !» LINDON (Pointant l'arme juste au dessus de leur tête, approuva) - Bene... Noi vediamo... « Bien... On se voit... » Il fit feu tandis que les trois se jettaient à terre de sorte que la rafale perfora le mur. Lindon fit signe à ses fils et tous sortirent à sa suite. Démetrius, pistolet au poing, apparut derrière la porte, effaré: DEMETRIUS (S'ecria) - Qu'est-ce qui c'est passé? LINDON, (Indifférent, se tourna vers la pièce et expliqua nonchalant) - Rien! Gepetto ne voulait pas collaborer, alors j'ai butté ses pottes, et puis, comme je n'aimes pas les mouchards, quand il l'a finalement ouvert; je l'ai balancé par la fenêtre... DEMETRIUS (Avalant sa salive, rangea son arme perplexe tandis que Garry confirmait - après un bref regard parla fenêtre – d'un geste que Gepetto était liquidé, et risqua) - Et... Ils ne vous ont rien...? LINDON (Se dirigeant avec ses fils vers les escaliers, l'interrompit) - "Antonio Skarpa"... Au Lion's Club de Chesterton, dimanche matin... DEMETRIUS

(Les voyant disparaître, contempla les cadavres ensanglantés stupéfait et conclut: - My god...  Θ ΘΘ Θ 

Une Leçon de Chasse particulière.

on

Giovanni, accompagné de son protégé Luciano di Girolamo, se

promenait sur la pelouse du Lord's Cricket Ground sous l'oeil vigilant de Massimo, son fidèle garde du corps, lorsqu’un corpulent petit joufflu –le front perlé de sueur- vint à sa rencontre le souffle agité et, après lui avoir baisé le revers de sa main droite - un genoux à terre - articula: BIONDO GELVETTI (Simulant l’enthousiasme) -

Don Giovanni! Abbiamo trovato Gepetto!

« Don Giovanii ! On a trouvé

Gepetto ! » DON GIOVANNI (Regardant Luciano avec une pointe de fierté, conclut) - Bene! « Excellent !» BIONDO GELVETTI (S'empressa d'approuver) - Si!... (Il se défigura à l'idée d'avoir à rajouter un "mais") Ma lui dice que ora lui è il “corriere” di sir Lindon Garrett ... « Oui !... Mais il dit que maintenant il est le courrier de Sir Lindon Garret... » DON GIOVANNI (Rougit de colère et s’exclama) - Cosa disse? Filio di putana! Bastardo stronso! Ma que cosa questi Garrett pensano che lui è? Il padrone del mondo? Il Capo qui? “Qu’est-ce qu’il a dit? Fils de putain! Crétin de Bâtard! Mais pour qui il se prend ce Garret? Le patron de la planète? Le grand boss ici?” BIONDO (Essayant de marquer des points, expliqua) - No, Padrino: "Il Capo di tradittori". . . « Non, Parrain : le Patron des traîtres... » DON GIOVANNI (Se souvenant à ces mots d'une affaire à regler, se tourna vers son protégé et s'enquit d'un air paternel)

- ...Parlando di tradittori... Cosa dice, Luciano, su una piccola lezzione di caccia? « En parlant de traître... Qu’est-ce que tu dis, Luciano, d’une petite leçon de chasse ? » LUCIANO DI GIROLAMO (Ne percevant pas l’ironie,sourit ingénuement) - Me sembra buonissimo! « Cela me semble excellent ! » Don Giovanni fit un signe entendu à Massimo, bras croisés sur le ventre, qui acquiesca en silence et murmura un ordre à son microphone suspendu à l'oreille. S'adressant alors à Biondo, don Giovanni l'expédia: DON GIOVANNI (Conclut) - Grazie, Biondo... « Je te remercie, Biondo... » BIONDO (S’inclina et salua) - Arrivederla, Don Giovanni! « Au revoir, Don Giovanni ! » Puis, se tournant vers son Protégé, Il prononça: - Giovenetto Luciano... « Jeune Luciano... » Don Giovanni salua d’un imperceptible mouvement de tête et, alors que Biondo s'en allait à reculons, il reçut un fusil de chasse des mains de Massimo, qu’il chargea de deux cartouches calibre 12. DON GIOVANNI (D'un ton paternel, sentencia) -...La vita e molto bella, Luciano. Ma è più bella la morte purificatrice di un’infelice vita... Lo prenda! « La vie est très belle, Lucien. Mais plus belle est la mort purificatrice d’une vie misérable... Prend ça ! » Il lui tendit le fusil de chasse et conseilla: Aguzza al cielo... « Vise vers le ciel... » Luciano -interdit- obéit et leva le canon au ciel. DON GIOVANNI (Fit un signe à Massimo) - AGORA! « MAINTENANT ! » Un hurlenent de terreur jaillit d'un buisson élevé et un homme -que Luciano reconnut comme étant Giorgio Scapatelli- s' envola dans les airs, passant au dessus de leurs têtes. DON GIOVANNI (Ordonna alors à Luciano d'une voix impérieuse) - Fuoco! « Feu ! » Luciano fit feu fermant les yeux, et voyant retomber le cadavre silencieux, devint blême. LUCIANO

(S'enquit en tremblant) - È...È muorto? « Il... Il est mort ? » DON GIOVANNI (Inclina la tête de côté, observant l'immobilité du cadavre sur l'herbe rougissante, et conclut avec le plus grand Naturel) - Si!...La sua grandissima bocca è chiusa per sempre... Bravo! Luciano di Girolamo... E benvenuto alla Famiglia! « Oui ! Sa grande gueule est fermée pour toujours... Bravo ! Luciano de Girolamo... Et bienvenu dans la Famille ! » Et il embrassa effusivement un perplexe Luciano qui vit comment Massimo le dévisageait à présent d'un regard respectueux, acquiescant avec un léger sourire de bienvenue. .. DON GIOVANNI (Rendit alors le fusil à Massimo et s'approchant de son oreille, lui ordonna, souriant avec affectation ) - Voglio Garrett, morto o vivo... « Je veux Garrett, mort ou vif... » Massimo fit un bref geste affirmatif, le regard subitement criminel.

ΘΘΘ Θ Θ ΘΘΘ

Petites Bouches et Grandes Gueules...

a nouvelle aventure avait si bien excité les jeunes Garrett qu'ils ne purent tenir leur langues à l'heure du dîner, et lorsque Gina s'enquit sur le motif d'un tel enthousiasme, Lindon sut que le dîner tournerait au cauchemar... GINA (Souria) - Je vois que votre nouvel office n’a rien d'ennuyant! Que s'est-il donc passé de si excitant, aujourd'hui? JINDAL (Dans une vaine tentative de diversion, prit les devants) - On a peint les toilettes en rouge! GINA (Faisant l'interressée, s'exclama) - Ouau! Genial... SUN (Ne pouvant s'empêcher de corriger son aîné, compléta)

- Pas seulement les toilettes, dans la pièce aussi, t'aurais vu; il y avait du sang de partout et Duncan... DUNCAN (Dévia le thème) - Oui, moi... J’avais les pinceaux! ALBERT (Emu, intervint à son tour) - Ah! Et comment il a peint la tête de ces gars! Un vrai carnage! GINA (Ne suivant plus, demanda) - Quels gars? DJINN (Apporta son grain de sel) - Les mafieux que papa a embauché! GINA (Se tourna vers Lindon qui s’etrangla à ses mots, le regard sévère) - LINDON? LINDON (Toussa et après s'être dégagé la gorge se défendit) - Hum! Quoi? De quoi parles-tu, Djinn? GINA (Que l'air innocent de Lindon ne trompait plus, l'interrogea) - Ne me dis pas que tu as recommencé à traiter avec la pègre? Elle fronça les sourcils à une pensée : - Qui est ton patron, à propos? LINDON (Avalant sa salive, répondit) - Une personne très honorable, l’architecte Tessier, tu sais... SUN (Renchérit) - Ouais! C'est lui qui a amené les agents du MI4 voir pa, hier! ALBERT (Le corrigea) - MI6, Sun! Ils étaient du MI6, t'as rien compris encore! HARROLD (Conclut comme si de rien n'était) - Mis à part ça, la journée a été tranquile, on a travaillé dur et... GINA

(Se levant brusquement, jeta sa serviette avec fureur et s'ecria d'une voix tremblante) - Oui, je vois: durissimo! “Très dur!” Non! Cette fois, troppo é troppo! “Trop c'est trop!” LINDON (Essaya de la retenir) - Gina! Il se leva renversant son assiette qu'il tenta de ramasser nerveusement, faisant tomber sa chaise: - Gina! Aspettame! Il se précipita à ses trousses, s'immobilisa sur le seuil et se tourna vers ses fils, confus. Lindon, tiraillé, s’escusa : – Je... reviens de suite! Vous... mangez sans nous, OK? SES FILS (Repliquèrent en choeur) - Oui, pa! SUN (Grimaça après son départ) - Bonne chance, pa! Et découvrant le regard de ses aînés, censurateurs. Il se justifia : - Bein quoi? J'ai pas parlé des flingues, moi!

Bons Baisers sur sur la Tamise.

indon

eut beau courir sur les pas de Gina, il ne put la rejoindre qu'au

milieu du Tower Bridge. Alors, il la saisit par l'épaule, mais elle se dégagea d'un geste violent. GINA (Lui ordonna) - Laisses-moi en paix! LINDON (Ecarta ses mains et lui supplia) -Mais... Gina, écoutes-moi... GINA (Se tourna vers lui et frappant sa poitrine de l'index lui commanda) -Non! Toi écoutes-moi: ...Tu m'avais promis: plus d'embrouilles, plus de

matinées à fuir par la fenêtre ou de soirées passées cachée sous le lit pendant que toi et tes Versallieri repliquiez à une attaque surprise! Je te hais! Elle le frappa avec les poings fermés sur le buste et se mit ensuite à pleurer d'angoisse: tu m'avais promis... LINDON (Hésitant à la prendre dans ses bras, s'escusa) - Je sais... Mais, ce sont eux qui sont venus à moi, Gina... GINA (Levant un regard furibond, s’exclama) - Tu vois! Justement! Tu es irrécupérable! Tu as une telle paranoïa que tu jures que toute la terre en a après toi! Pas étonnant avec ça que tu t'attires de vrais ennuis! LINDON (La corrigea levant l’index) - Gina! Je n'ai qu'un ennemi, et tu le sais... GINA (Nia de la tête, d'une voix brisée) - Non! Je ne sais rien! Précisement! De tes fils ou de toi je ne sais qui est le plus fou! A longueur de journée vous me parlez de fusillades et de meurtres à faire pâlir Hitchkock,

comme s'il s'agissait d'una Dolce Vita! Et ensuite, je trouves dans les

jouets des piccolini des vrais grenades et des pistolets automatiques! Est-ce que vous... Est-ce que tu ne peux pas vivre une vie tranquile? Comme tout le monde? LINDON (La devisagea avec un demi sourire) -...Aimerai-tu un "Monsieur tout le monde", Gina? GINA (Larmes aux yeux, le regarda inclinant la tête amoureuse et finit par sourire) - ...Tu connais la réponse... LINDON (Souria tristement) - Je sais qu'on n'est... Que je ne suis pas facile à vivre... GINA (Triste, prononca sans conviction) - ...Il vaudrait mieux qu'on se sépare, Lindon: Tu passes ta vie à t’intoxiquer de situations scabreuses, et je passes la mienne à m'intoxiquer d'hommes comme toi... LINDON (Lui carressant une joue, lui sécha une larme)

- Marions-nous, Gina... GINA (Souria, méfiante) - Ne joue pas avec moi, Lindon... LINDON (Soutint son regard) - Je parles sérieusement, je n’imagines pas de lendemain sans toi... Marionsnous, mes fils ont besoin d'une mère comme tu l'es pour eux. GINA (Inclina la tête et lui arrangeant le col de chemise, s'enquit, coquette) - Et toi, Lindon? De qui as-tu besoin? LINDON (Saisissant sa main la baisa avec un sourire séducteur) - J'ai besoin d'une femme comme toi, pour mon repos... GINA (Pleura de joie) - Tu parles sérieusement, alors? Tu veux m'épouser? LINDON (Acquiesca, les yeux brillants) - Si, Gina: Ti Amo... Elle se jeta dans ses bras avec passion et l'agrippa de ses jambes: GINA ( L'embrassant sans cesse, s'ecria) - Oh! Caro Lindon! Como ti amo! Et le baisa passionnément, l’alarme du Tower Bridge entre-temps avait sonné, mais nos deux amoureux n'en tinrent compte, et lorsque le pont se divisa en deux, Lindon fit inconsciemment un pas vers sa droite et se retrouva du même côté de Gina. Comme la pente s'accentuait, ils s'assirent sur le sol incliné et puis se couchèrent l'unsur l'autre,Lindon s'agrippant à la rampe latérale, de son bras libre. Gina ne prit conscience de la verticalité de leur situation que lorsqu'elle se sentit emportée dans le vide par le puissant bras de Lindon, pour sa part complètement absorbé dans son baiser... GINA (Epouvantée, s'ecria) - Mama mía, Lindon!

LINDON (Constata alors qu'ils ne tenaient qu'à son bras et s'exclama perplexe) - Ah ça!... Au pied du Tower Bridge, se trouvaient reunis ses six fils entourés d'une foule de curieux, regardant vers le haut du pont: DJINN (Demanda) - Vous croyez qu'ils se sont reconciliés? SUN (Cherchant du regard tira le bras d'Albert) - ...Tu crois qu'elle a mis une culotte? SES CINQ FRERES (Le reprimandèrent en choeur) - Sun! ... Et tous eclatèrent de rire. FRHFRET FRHFRET HYUlOFDE ;TPW :GH

La Prophétie

u même moment, et par un de ces hasards significatifs dont raffole le capricieux destin, le petrolier qui transportait le puissant Caïd glissait silencieusement sur la Tamise et était la raison pour laquelle le Tower Bridge avait levé ses bras vers le ciel... Sharken contemplait Big Ben depuis son luxueux bureau avec un sourire sarcastique qui faisait le pendant avec son volumineux havanne, lorsqu' il s'aperçut qu'il avait omit de l'allumer... Après une infructueuse inspection des nombreuses poches de son costume trois pièces, il se résolut à chercher dans les tiroirs de son bureau Ministre en ébène gris. La résignation se peignait déjà sur son visage lorsqu’ouvrant le dernier d'entre-eux, il trouva enfin son briquet d'ivoire; mais alors, au moment de le saisir, son regard fut attiré par une coupure de journal sur laquelle il reposait. Le reconnaissant, son sarcasme atteignit le lyrisme et un ricanement gutural échappa de sa gorge: L'article en question,

apartenant à une petite gazette tibéthaine que

dirigeait un fatigué Lopsang Rampa traitait de la dernière prophétie qu'il avait receuillit de la bouche de la moribonde 136º reincarnation de Gautama Siddharta, mieux connu sous le nom de Bouddha... En effet, avant de lâcher son dernier soupir, le vénérable Dalaï Lama avait

parlé d'un faux Saddhu

qui –pratiquant une exigeante ascèse- était parvenu à

tromper de nombreux maîtres de la Chine et de l'Inde quant aux véritables motifs qui l'animaient, et, avait acquis de ce fait l’un des plus terrifiants pouvoirs qui soient: l'invulnérabilité physique, conquérant alors le sobriquet de "Bouddha des Philippines", nom sacrilège que s'étaient plûs à lui donner les habitants de cette région où il exerçait son pouvoir... Or, continuait l'article, les jours de cet authentique Râvana seraient bientôt comptés, car, dans le monde -imprécision que Sharken avait maintes fois deploré- allait naître un occidental qui, aidé du plus profond amour de sa vie, était destiné à le vaincre, secondé par sa descendance, après un long sacrifice de toute une vie... Par malheur pour le Caïd, l'article avait atteint les Philippines dans un piètre état et seul le nom de l'élu restait lisible; Garrett... Aussi, en bon empirique, Sharken s’était mis à la tâche -somme toute aisée pour lui- d'erradiquer le Clan Garrett de la face de la terre, femmes et rejetons compris. Cependant, le Caïd découvrit bien plus vite que son créateur John Locke que l’Empirisme a ses inconvénients, et lorsqu’il s'aperçut que le Clan Garrett -au bord de la crise démographique- réagit au mal qui le menaçait par une vigoureuse politique nataliste, il était malheureusement trop tard, et il fallut songer à changer de stratégie... Or, comme pendant ce temps, la renommée du Bouddha des Philippines s’était étendue par tout le Pacifique à l'Océan Indien, le Caïd reçut un jour la visite d'un attaché britannique de l'ambassade du Royaume Uni en Inde qui lui avait remit, avec la plus grande solemnité, une carte d'un antropologue mandaté par Sa Majesté à l'étude des phénomènes surnaturels, dans laquelle, ce dernier l'invitait formellement à une réunion scientifique... Il va de soi que le Caïd n’avait que faire d'une telle perte de temps et il s'apprêtait à renvoyer son hôte, lorsque son regard tomba sur le nom dudit scientifique: Winston Edgar Tymothy Garrett Mac Roeg... Se ravisant alors, Sharken eut la brillante idée de faire d'une pierre deux coups et accéda à l'invitation, à condition de se retrouver à Bagdad, où il l'invitait gracieusement avec sa famille à rester le temps qu'il désirait et que requerrait son investigation... Ainsi avait été fait, et comme le Caïd avait projeté de s'emparer des Emirats Arabe Unis par un coup de force, il en profita pour se défaire une fois pour toute de la menace Garrett en une embuscade féroce où Winston, son épouse et leur sept enfants avaient trouvé la mort la plus impitoyable, avec les quelques émirs qui s’étaient opposés à sa mainmise... Ce qu'ignorait Sharken, c'est que leur huitième fils était resté à Delhi, atteint de Malaria, et qu’apprennant la nouvelle de l'affreux crime qui l'avait tout à coup rendu orphelin, le petit Lindon s’était juré de retrouver son auteur et de lui

appliquer la plus inéxorable Loi du Sang... Depuis cette époque, le Caïd avait assuré les fondements d'un petit empire financier et commençait déjà à être connut dans les cercles discrets des mafias asiatiques; aussi, la nouvelle d'un jeune aventurier vivant sous l'aile de Shîva, le chef même de la puissante mafia hindou des Rajastani, du nom de Garrett Mac Lane lui fit l'effet d’un vrai seau d'eau glacée après un sauna de plusieurs années. Alors, brûlant la statue d'Hanûman -le dieu singe de la Fortune- à qui il avait sacrifié si longuement en vain depuis la mort de Winston Garrett, Sharken entreprit celle qui allait être la plus longue chasse à l'homme de toute l'Histoire et poursuivit Lindon à travers les sept mers et les six continents... Depuis, de nombreux duels s’étaient produits, résultant invariablement en la mort de chaque nouvelle épouse que Garrett s'était obstiné à conquérir jusqu'à ce qu'enfin, lors d'un duel que le Caïd n'hésitait guère à qualifier d’historique, Lindon Douglas Elianor Garrett Mac Lane avait finalement mordu la poussière finissant sa vie désespérée dans un puit de pétrole de Bagdad, par une mystérieuse ironie du hasard que Sharken n'avait manqué de relever... Telle était l'histoire tourmentée de cette coupure de journal que le Caïd retint encore quelques secondes entre ses doigts, juste le temps que la flamme de son briquet ne la consuma en poussière du Temps. Mais, les rayons du soleil couchant éclairaient encore le nuage de fumée, lorsque Mîsha, un colossal thaïlandais, fit son entrée discrète, une tresse en queue de scorpion lui tombant sur le dos. SHARKEN (Percevant sa présence, s 'enquit) - Mîsha... Que me veut l'italien? MISHA (Habitué au sixième sens de son maître, s'inclina et répondit) - Vous transmettre un message d'un certain "Garrett", maître... SHARKEN (Dont le regard s'illumina subitement d'une flamme criminelle, s'ecria) - Garrett! "Lindon Garrett"? MISHA (Relisit le billet et levant le regard acquiesca lentement) - ...Oui, maître. SHARKEN (Se tournant d'un geste prompt, saisit le billet des mains de Mîsha et en lut le contenu d'un vif coup d'oeil) - ... Cet enfant de bâtard vit toujours! J'aurai pourtant juré que mon sabre... Il refléchit un instant: étrange. . . Il releva le regard et se dirigea d'un pas décidé vers

une petite salle d'exposition où il pénetra par une porte secrète. Sur tous les murs, se trouvaient exposées sous verre des coupures de journal annonçant invariablement un meurtre abominable: celui d'une des épouses Garrett... Au centre de la pièce, sous une cage de verre et posé sur un coussin de velours, trônait une carte de visite: Celle de Lindon Garrett, où l'on pouvait lire: "anthropologue". Sharken, d'un geste de haine enragée pulvérisa la cage de verre d'un coup fulgurant du revers de la main et saisit la carte de visite avec un sourire sombre: - ...Il doit toujours traîner avec sa portée de fils de putains... Il se tourna vers Misha tête basse et conclut: - Cette réunion stupide risque de m'amuser, finalement: Réveille la fouine! Qu'elle aille fourrer son nez et remuer ses belles fesses du côté de chez les Garrett... Et dit à l'italien que j'acceptes son pari: tiens! Il lui tendit la carte de visite: donne-lui ça de ma part... Misha reçut la carte qu'il rangea soigneusement, et se retira après s'être à nouveau incliné. SHARKEN (Songeur, finit par ricaner sous une bouffée de fumée) −Lindon

Garrett...

Du côté de chez Maître Chong

ette matinée, Lindon s'était levé avec le soleil, et aprés un déjeuner frugal, il sortit sur la pointe des pieds de son appartement de Long Lane street, heureux de ne pas avoir éveillé ce qu'il dénommait déjà son "Clan", lorsqu'atteignant le seuil de l'édifice, il comprit que sa tentative avait manifestement échoué... SUN (L'interrogea) - Où qu'on va aujourd'hui, pa? Lindon se retourna avec un sourire de circonstance pour constater que ses six fils se trouvaient assis, adossés au mur de l'escalier, terminant ce qui semblait être leur petit déjeuner. LINDON (Repliqua) - Je vais humer l'air... DJINN (Frappa la main d'Albert d'une claque, alors que ce dernier grimaçait et s’écria) - Pari gagné! On va chez Chong...

LINDON (L'arrêta) - Tout doux! Vous, vous restez veiller sur maman Gina. . . SUN (Se leva d'un bond) -

Tss! Autant demander à une souris de veiller sur un chat! Allez, debouts

fainéants! On n'a pas que ça à faire! LINDON (Résigné, haussa les épaules et caressant la tête de Sun, il ouvrit la porte) - Rien à faire... Et le groupe partit d'un pas léger en direction des Docks, sifflotant une vieille cantine de marins. Après un moment, Sun s’arrêta: SUN (S'exclama) - Dit, pa! LINDON (S'immobilisant) - Sun? SUN (Leva un regard songeur vers luí) - Tu crois qu'on l'aura cette fois, le Caïd? LINDON (Dont le nom de son ennemi fit cligner de l'oeil nerveusement) - Ne prononçes pas ce nom ici, Sun...

Il s'approcha de lui et s'accroupit pour

arriver à hauteur de son visage eurasien aux discrètes tâches de rousseur: Pourquoi cette question? Biensûr qu'on l'aura: SUN (D’une voix cassée) - Tu sais... Maman Gina, elle est très belle et gentille... Je voudrai pas qu'on... Tu vois... LINDON (Souriant compréhensif, l'embrassa tendrement) - N'ai crainte, fils... Je peux te jurer par cette cicatrice que c'est la dernière fois que Sharken foule notre chère Angleterre, et qu’elle deviendra son tombeau, tout comme elle le devint pour le géant Brân dont la tête repose -dit-on- sous la Tower Hill de Londres... Ça va mieux? SUN

(Les yeux brillant d'émotion) - Oui, pa: On lui fera sa fête... LINDON (Lui caressa la soyeuse chevelure) - Tu l'as dit, fiston! A présent, promets-moi d'ouvrir grands tes yeux et tes oreilles et de tenir ta langue. SUN (Fit "oui" de la tête) - C'est promis! Topes-là! Ils claquèrent leurs mains avec le sourire. Les Docks n'étaient plus très loin et lorsqu'ils pénétrèrent dans les sombres allées, les rangs se ressérèrent instinctivement. Une odeur fétide émanait du canal et le sinistre entrechoc des barques de pêche donnait au lieu tout son sombre charme d'autrefoi. Lindon, avec son entrain habituel, s'enquerrait à gauche et à droite auprès des mendiants et des reselleurs comme s'il avait vécu dans ses parajes toute sa vie. Etrangement, son accent irlandais s'était accentué et Sun tournait fréquemment un regard intrigué vers son père, qu'il méconnaissait par moment. Comprennant son désarroi, Lindon leur fit la suivante confession: LINDON (Se tourna vers eux) - Fistons! Tous les Docks se ressemblent: À Singapour comme ici, à Tokyo comme à Madras. Il faut savoir s'y prendre et l'arbre porte ses fruits... Il reconnut quelqu'un: ... Voici notre maître Chong... Et se dirigea à grands pas vers un vieil homme vénérable, tout vêtu de soie de Siam, une longue barbe blanche lui descendant jusqu’au nombril: - Ni hao ma, Chong Tse? «Comment allez-vous, Maître Chong?» Il fit le salut mains jointes, imité par ses fils qui firent choeur: LES SIX (Prononcèrent) - Ni hao ma, Chong Tse? CHONG (Se retourna vers eux, montrant deux pupilles blanches d'aveugle qui firent hausser les sourcils de surprise à toute la famille Garrett, et saluant de même, il s'écria souriant) - Wo hen hao, Lindon daifú! «Moi aller bien, docteur Lindon!» Quelle heureuse surprise vous faire à vieux Chong! Moi, croire méchant Bouddha des Philippines envoyer vous à Éternel Ciel Bleu lors de terrible duel de Bagdad...

LINDON (Intrigué par cette nouvelle, s'ecria) - Bagdad? Notre dernier duel fut à Karakorum! Il sourit amèrement posant paternellement sa main sur l’épaule de Sun qui eut un regard de douleur, puis, voyant que Chong fronçait les sourcils: - Qu’importe! Non, maître! Peu s'en est fallu, mais Kuan Yin a écouté mes prières et a eut pitié de mes fils... CHONG (Esquissant un sourire énigmatique caressa les têtes des six frères, tentant de les reconnaître) - Ah... L’Éternel Ciel Bleu toujours aider la vertu qui cherche... Et vos fils grandir beaucoup! Ah! Vous, père heureux: avoir Tigre et Dragon dans famille... ce disant, il caressait la tête de Sun et de Jindal. LINDON (Sourit, impressionné) - Duí, « Oui » à dire vrai, je l'étais jusqu'à hier, maître. Mais des Dashi « Serviteurs » de la reine sont venus me dire que le Méchant Bouddha des Philippines vennait ici... CHONG (S'assombrit, puis, secouant la tête. Il se tourna vers un vieux caisson de bois laqué en noir et bordeau parmis de nombreuses boîtes de la cargaison que débarquaient ses serviteurs et, le saisissant avec cérémonie, il l'ouvrit à l'aide d'une petite clé qui pendait de son cou) - ...En ce cas, vieux Chong avoir ce que Lindon Daifú chercher: Colère du Ciel pour faux Bouddha, prison de pierre pour Roi des Singes, car lui Sun Wu Kung, Lindon Daifú! Rayer son nom du Livre des Morts, lui manger Pêches d'Immortalité, lui puissant! Car connaître 64 Transformations du Yi King. Mais... Faux bouddha pas vertueux... Utiliser pouvoirs contre le Tien Tao, la Voie Céleste: Mauvais augure! Lindon daifu, lui, échapper 7 fois de Méchant Bouddha... À ces mots, Lindon avait compté sur le bout des doigts et n'en avait trouvé que six, mais il ne crût pas nécessaise de rectifier le vieux maître qui conclut: - ... Lui destiné à enfermer démon sous Montagne Sacré... Il retira un talisman d'or d'un coffret ou il reposait sur un coussin de velours, ainsi qu'un rouleau de parchemin en papier de riz qu'il extraya d'un double fond, et, montrant d'abord l'un puis l'autre, il prononça: - Talismán Taoïste servir lorsque Chance faiblir, Parchemin rappeler la Voie au guerrier confus... Lindon Daifú jamais perdre, si connaître la Voie avec courage... LINDON (S’inclina pour recevoir le Talisman que Maître Chong lui passa autour du cou et

tendit sa main droite afin de recevoir le rouleau de parchemin que le vieillard vénérable lui remit fermant fermement les doigts de Lindon sur lui, ce dernier remercia d'un geste de la tête) - Xiexie, Maître... CHONG (Se tourna alors vers ses fils) - Et pour vous, petits de lion, voici petit cadeau de vieux Chong: il se tourna vers un nouveau caisson d' où il retira des mini charges plastiques: - Ça, D.5, dix fois plus puissant que C.4. Brancher ici détonateur et là, minuterie, marquer cinq secondes et... Il tendit la charge à Sun: - Maintenant, jeter au canal pour chasser grenouilles indiscrètes... Sun comprennant regarda son père, heberlué, puis obéissant à son regard, jetta le colis et tous, excepté Chong, se bouchèrent les oreilles, mais le canal absorba l'onde de choc, et seuls les cadavres d'hommes grenouilles faisant surface temoignèrent de l'efficacité de l'engin... Chong sourit et ordonna alors à ses assistants de desceller de nouvelles boîtes en un mandarin inconnu et -s'éxécutant sur l'acte- ceux-ci entreprirent de remplir un grand sac de voyage d'armes automatiques de dernière génération, de grenades ainsi que d'un fusil d'assaut muni d'un harponneur et d'une bobine au cable d'acier, finalement, ils y précipitèrent les mini-charges de D.5 et remirent le tout scellé au vieux maître, qui, se tournant vers eux avec le sourire paternel, Le remit à Lindon: CHONG (S'inclina) - ... Lindon Daifú devoir partir à présent; vieux Chong avoir l'honneur de couvrir sa

retraite et souhaiter que chance accompagner vertu et lui accomplir son

destin... LINDON (Emut, s’inclina respectueusement à son tour et prononça) - Zaijian, Chong Tse! Ses fils l'imitèrent. CHONG (Une larme aux yeux, rendit leur salut) - Zaijian, mes amis... Le groupe partit d'un pas rapide et Sun n'eut que le temps de voir le vieux maître donner les ordres à ses assistants qui - faisant sauter le couvercle d’un grand caisson- en extrayaient une RheinMetal et deux caisses de munitions et montaient le tout sur un tripode d'acier, lorsque les premiers coups de feu retentirent dans l'air...

Les Garrett quittèrent les Docks en un clin d'oeil, lesquels, entretemps, étaient devenus un authentique champ de bataille, car Lindon, employant le dialecte du coin n'avait omit d'avertir tous les mendiants et reselleurs qu'on attaquait le vieux Chong et ces derniers -comme un seul homme- s’étaient précipités à sa rescousse, brandissant des armes sorties de nulle part... Connaissant les passages secrets et les meilleurs raccourcis, leur fuite avait résulté un jeu d'enfant, et ils atteignirent leur quartier de Newington à bout de souffle et riant nerveusement. Mais là, une surprise les attendait... LINDON (Balbutia d'un rire mourant) - J'ai comme dans l'idée que Don Giovanni n'a pas apprecié le coup d'hier... JINDAL (Grimaça ironique) -

D'habitude, aucun patron n'apprécie qu’on emprunte son personnel ad

aeternum... SUN (Aperçevant une étrange file de personnes devant leur immeuble, s'écria) - Regarde, pa! Il y a de drôles de dames avec des voiles de mariées faisant la queue devant chez nous... DUNCAN (Jetta un regard entendu vers Harrold et Jindal, et conclut) - ...On dirait que maman Gina n'a pas perdu son temps, elle non plus... LINDON (Perplexe, s'enquit timidement) - Non... Vous croyez que... (Il se gratta la nuque) - Mince alors! (Puis se ressaisit) Albert, Sun et Djinn: vous entrez voir ce qui se passe... Si c'est bien chez nous... Euh... (Il refléchit) Vous... Vous sortez par la fenêtre, je vous invites au resto! HARROLD (Voyant que ses frères songeaient à lamême chose que lui,constata) - Mais, pa!... Il faudra bien qu'on rentre à la maison, un jour ou l’autre... LINDON (Que cette réflexion avait déstabilisé, réplica) - ...Tu as raison... Mais, pas aujourd'hui! Allez! Albert entraina ses frères en courant; arrivés à hauteur de la file, ils bousculèrent les grosses dames avec leurs rouleaux à tissus blancs et finirent pas s'engouffrer sous un concert de piaillement de mégères dans l'immeuble. Atteignant le seuil de l’appartement, Albert confirma d'un geste de la tête à Sun et

Djinn qu’il s'agissait effectivement de leur maison. Alors, Sun saisit ses frères par l'épaule et les entraina à l’étage supérieur, ou il leur chuchotta à l'oreille: SUN (Murmura à voix basse) - Les gars... Il faut qu'on aide pa. Vous avez vu la tête qu'il a fait? En plus, il a pas le temps de se marier avec tout ça... DJINN (Ouvrant grand les yeux lui demanda) - Mais, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse? ALBERT (Songeur, proposa) - Il faut qu'on gagne du temps, si pa se marie, il pourra plus se battre avec le Caïd! SUN (Refléchit à voix haute) - ...Mouais... Mais s'il se marie pas, maman Gina s'en ira comme les autres, et ça non plus c'est pas bon...Tous se turent un instant, pensifs. Sun s'illumina soudain: ...J'ai trouvé! Il faut que tout Londres sache que pa et Gina vont se marier; alors, le Caïd viendra et pa fera d'une pierre deux coups: une Noce et un Enterrement! ALBERT (Sourit, éclairé) - Sur la Colline de Londres! DJINN (S'ecria enthousiaste) - Génial! SUN (Poursuivant son idée, renchérit) - Il faut penser en grand: Si on invite la Reine Isabelle, tout Londres voudra venir au marriage... ALBERT (Morne, s'enquit) - Et comment veux-tu qu'elle accepte une invitation de garçons comme nous? DJINN (Évoqua moqueur) - "Sun Garrett invite sa majesté..." SUN (Supérieur, balaya leurs objections d'une main)

- Ah! Vous êtes des nuls! On dira à l'agent Slibedy Harrods que pa offrira le Caïd et tous les chefs des Mafias asiatiques sur un plateau, le jour de ses noces à Sa Majesté en personne, et à elle seule... DJINN (Objecta) - Et pourquoi nous croirait-t-il? ALBERT (Comprennant, répondit à la place de Sun) - ... Parce que pa les connaît tous! SUN (Triomphant compléta) - ... Et les a invité aux noces! DJINN (Conclut, le visage rayonnant) - Et là: TARA TATA! Lindon commençait à s'impatienter, lorsqu'il entendit Gina crier de joie et vit stupéfait comment toutes les dames sortaient de l'édifice, chassées par Sun et ses frères euphoriques, brandissant des balais par le manche... Gina sortit derrière eux, pleurant de joie, et lorspu'elle aperçut Lindon, elle se précipita dans ses bras en parlant l'italien à toute vitesse: GINA (Effusive, s'exclama) - Oh! Amore mio! Ti amo tanto! ... Domani! LINDON, (Ne comprennant rien, balbutia) - ...Domani? Puis, voyant que Sun lui faisait signe de se maintenir à son tempo, il s'ecria: Ah, oui! Domani! Mais imaginant qu'il pouvait s'agir d'un bon pétrin en perspective, il calma le jeu en ajoutant: ... Ma domani é domani, e agora: A mangiare! Et tous fêtèrent la bonne idée et, s'embrassant, pénétrèrent en groupe dans l'enceinte, tandis que Sun, Albert et Djinn chuchotaient à l'oreille de leurs frères la brillante stratégie...

Commandant Sun

urant le déjeuner, Gina n'avait cessé de chanter et de parler en sa langue natale, ce qui assurément ne laissait présager rien de bon à Lindon, qui connaissait

assez bien le sang méditerranéen pour s'inquiéter du revers de cette médaille , et, en bon marin, veillait à ce que ce vent propice ne tourna aussi subitement qu'il s'était levé. Aussi, inquiet en son intérieur, s'efforçait-il de sourire et de partager la joie de sa compagne, jettant de temps à autres un regard analytique sur ses fils, qu'il comprennait connaisseurs de la cause mystérieuse de la subite allegresse de Gina... Après le déjeuner, les six conjurés s'en furent faire une sieste inhabituelle que Gina trouva pourtant toute naturelle, au point qu'elle invita d'ailleurs Lindon à faire de même. De sorte que, pour la première fois de sa vie, ce dernier se retrouva à l'horizontale avant que le soleil ne fut couché. Mais ce nétait guère au lit que s'étaient précipités les Garrett juniors, car aussitôt arrivés dans leur chambre, Sun avait retiré le téléphone de dessous son pullover et Djinn, le botin. SUN (Mettant un bérêt noir sur sa tête, prononça) -Écoutez les gars! Ç’est mon idée: C'est moi qui commande. Objections? Les cinq nièrent d'un geste de la tête. Sun acquiesca, mains derrière le dos: - ...Bien... Harrold! Tu seras l'opérateur téléphonique, Duncan rédigera les faire-parts que Scotland Yard devra faire parvenir à bon port.

Jindal, tu connais le Chinois, le

Japonais, le Thaï et l'Indi mieux que nous tous, tu rédacteras les affiches qu’Harrods fera éditer sur le compte du Foreign Office et placarder un peu partout dans le Vieux Londres... Djinn et Albert: Vous trouverez les téléphones des meilleurs tailleurs, décorateurs, confiteurs et orquestres de Londres; tous devront se présenter demain à 8 heures à la Cathédrale de Westminster, pour préparer les noces de Lady Gina Diabelli avec Sir Lindon Garrett, qui auront lieu à 12h30 précises!... Maintenant, au boulot! Entretemps, Lindon, simulant la somnolence, écoutait attentivement les bribes du discours intérieur de Gina qui le caressait amoureusement, et tentait d'en comprendre sinon le sens, dumoins la portée par les mots qui franchissaient inconsciemment la paroi de ses dents. A mesure qu'elle s'assoupissait, l'inquiétude de Lindon, elle, grandissait jointe à la conviction que l'affaire le compromettait directement, et que, parler "d'anguille sous roche" en cette occasion, c'était se couvrir du plus vulgaire euphémisme... De temps à autres, il entendait des voix dans la chambre de ses fils, et la curiosité qui inconsciemment avait rejoint son inquiétude- ne devint irrésistible que lorsqu'il se fut convaincu qu'il était définitivement le seul à n'avoir aucune idée de se qui se tramait sur son dos. Prennant alors son courage à deux mains, il baisa Gina afin de

certifier qu'elle s'était bel et bien endormie, et se releva du lit avec la délicatesse d'un félin... Dans la pièce des Garrett juniors, Sun qui regardait par le trou de la serrure, fit signe à Harrold de conclure sa communication. HARROLD (Comprennant, conclut) -

...Oui, agent Harrods! C'est cela même! Inutile de vous dire que sa majesté

devra arriver ponctuelle. . . Euh...non! Il n'y a aucun inconvénient à que cela se sache, au contraire! Bien, ne manquez pas au rendez-vous de tout à l'heure, merci et adieu! Il raccrocha et cacha le téléphone tout d'un seul geste, et se precipita dans son lit ou se trouvaient déjà ses quatre autres freres. Sun, lui, retira son bérêt et s'assit par terre derriere la porte, en pleurnichant. Lorsque lindon ouvrit celle-ci, il entenlit les gémissements de son petit et, voyant le reste de ses frères endormis, il souleva Sun avec précaution et le prit dans ses bras, le caressant. LINDON (Inquiet, lui murmura) - Qu'y-a-t’il, Sun? SUN (Le regarda de ses yeux rouges) - Je veux aller au jardin, pa ! . . . LINDON (S'enquit) - Tout seul? SUN (Secoua la tete) - Avec toi, pa: Rien que tout les deux... LINDON (Regarda vers ses frères, profondément endormis et finit par acquiescer avec un sourire) - ...Bon, allons-y, mais rien qu'un petit moment, d'accord? Sun s'empressa d'acquiescer. Ils sortirent de la pièce non sans que Sun saisisse son sac à dos au passage et quittèrent silencieusement l'appartement. Dans la pièce, les cinq frères bondirent du lit de concert et se précipitèrent à la fenêtre, excités. ALBERT

(Questionna) - Vous croyez que pa ne soupçonne rien? DUNCAN (Sourit) - J'aimerai voir la tête qu'il fera... JINDAL (Pria) - Pourvu que Sun parvienne à l'embrouiller. HARROLD (Haussa les epaules) - Sun? "Piece of cake"! «De la rigolade!» DJINN (Songeur voyant les deux silhouettes disparaître au coin de la rue, murmura) - On est avec toi, Sun...

On aura tout vu

ux

abords du jardin de l'Imperial War Museum, Sun devisa une vieille

femme coiffée d'un chapeau rond à flanelle, aux épaules couvertes d'un châle, assise à un banc : SUN (L'indiquant du doigt, s'exclama) - Pa! Je veux dessiner à côté de la dame, là-bas! LINDON (Lui baissant le bras d'un geste paternel, le corrigea) - On ne montre pas du doigt, Sun... Si ça te dit, vas-y, mais ne la fait pas fuir a toutes jambes, tu veux? Il sourit. SUN (Lui sourit en retour mais ironique) - Entendu, pa... Lindon le regarda partir et aller s'assoir aux côtés de la dame qui le salua gentiment. Il constata avec surprise que Sun lui adressait la parole et lui montrait un paquet de feuilles qu'il prit naturellement pour ses dessins. Sun semblait invraisemblablement enthousiaste et aimable, car il lui expliquait même les détails que la vieille dame suivait avec un véritable intérêt. SUN

(Rangeant les faire-parts, montra alors les affiches) - ...Voilà pour les faire-parts, maintenant, pour ce qui est de ces affiches, vous les ferez publier en 20.000 exemplaires, format double, chacune, et les ferez placarder dans tout le Vieux Londres par des boys que vous louerez dans les Docks, sous promesse de silence... Est-ce clair, Démetrius? LA DAME (Sourit alors qu'elle lui caressait les cheveux, admirative) - ... Ton père est un génie, et son fiston a une mémoire exceptionnelle! Tout est très clair et sera fin prêt pour demain matin... SUN (Corrigea d'un ton ferme) - Ah Non! Il faut cela pour dans deux heures! Sinon, les mafias n'en sauront rien à temps! LA DAME (Grimaça) - Deux heures! Qu'est-ce qu’il nous croit ton père? Le Times? Mais voyant que Sun n'en démordait pas, Démetrius finit par céder: - Bon! Bon... Deux heures, entendu... SUN (Triomphant. Conclut) - Bien! A présent, vous me prendrez le sac des mains et partirez en courant vers Lambeth Road, poursuivit par mon père: empruntez une mobilette s'il le faut, mais évitez qu'il vous rattrappe! LA DAME (Grimaça à nouveau, levant les mains au ciel) - ...Si j'avais su que j'allais devoir courir, je serais venu en prof de gym! SUN (Inflexible, indiqua son père du regard) - Désolé, ce sont ses ordres. .. LA DAME (Sourit faussement à Lindon qui regardait vers eux, incrédule) - Soit! ...allez! Elle saisit le sac de Sun ainsi que la liasse de papier qu' elle fourra d'un geste prompt dans celui-ci et s'enfuit à toutes jambes sous les cris de Sun. SUN (Simulant l'exaspération, cria) - Au voleur!

LINDON (Stupéfait, laissa tomber la paille qu' il machait dans sa bouche et s’exclama) - Ah ça, alors! Une vieille qui raffle les dessins d'un môme: On aura tout vu! Eh! Madame! Revenez! (Il atteignit en trois enjambées le banc de Sun qui pleurait de chaudes larmes) - Ça va, Sun? Mais qu’est-ce qui lui a pris? Elle est cinglée, la mémé! SUN (Pleurnichant, réclama) - Je veux mes dessins, pa! Récupères mes dessins! LINDON (Tiraillé, conclut) - Bon! Bon! D'accord! Toi, tu rentres à la maison; moi, je récupères tes dessins, ça te va? SUN (Sécha ses larmes et sourit) - Oui, pa... Lindon secoua la tête encore perplexe et partit d'un sprint qui le fit rejoindre bientôt la silhouette de la vieille voleuse. A leur passage, tous les gens tournaient la tête, interloqués par si insolite spectacle. La vieille atteignit un magasin à bout de souffle et s'empara d'une byciclette de femme avec laquelle elle repartit à toute vitesse, pédalant comme une hystérique, ce qui lui fit regagner un peu de distance perdue. Lindon, redoublant d’effort, se trouva sur le point de la rattrapper lorsque -saisissant le voile de son chapeau rond- il se retrouva tout bonnement avec une perruque et s'immobilisa au spectacle du crâne chauve d'un homme tombant de sa byciclette, bondissant avec agilité dans un bus à double étage où il s'engouffra lestement, et secouant son châle par une des fenêtres, en guise de salut. LINDON (Haussant les paupières perplexe, tourna un regard analytique vers où devait se trouver le jardin de l’Imperial War Museum et murmura) - Sun... Non loin de lui, un silhouette féminine se confondit dans la foule des curieux . . .

ℑ♣ ♦ ♥ ♠ℜ

Pour qui bat le coeur d’une Reine

u Buckingham Palace,

l'agent Harrods du MI6 était sur le point d'être

reçut par Sa Majesté, la Reine Isabelle, et attendait hiératique dans l' antichambre.

Quelques

instants plus tard, un valet en guêtre ouvrit la porte tapissée avec

cérémonie et le faisant passer dans le salon, l'annonça à voix haute: LE VALET (S'eclairçit la gorge et clama) - Mister Slibedy Harrods, Your Majesty! ISABELLE (Assise surun divan Elizabéthain, leva le regard d'un livre qu’elle ferma d'un geste suave et esquissa un sourire charmant) - Quelles sont les nouvelles de notre cher Sir Lindon Garrett, agent Harrods? HARROD'S (Apres s’être incliné, s'eclairçit la gorge à son tour et prononça solemnel) -

...Sir Lindon Garrett a l'honneur de vous inviter à ses noces avec Lady Gina

Diabelli, fille du Comte Alessandro Diabelli Da Capua, de Sicile, Your Majesty! ISABELLE (Reprima un regard triste à ses mots) - Ses noces? Oh! Et. . . Quand auront-elles lieu? HARROD'S (Comprennant ses sentiments, répondit à voix basse) - ...Demain, Altesse... ISABELLE (De plus en plus surprise, s'exclama) - Demain ? Mais... ! HARRODS (Avala sa salive) - C'est "stratégique", Altesse: il veut vous offrir la crème de la Mafia Asiatique sur un plateau d'argent et vous convie pour cela à 12h30 précises, dans la Cathédrale de Westminster. . . ISABELLE (Sourit, songeuse) - Il n'a pas changé... Et, dites-moi, agent Harrods: Comment est-elle, Lady Diabelli? HARROD'S (Délicat, macha ses mots) - ... D'une grande beauté -méditerranéenne,

cela va de soi- et passionnée

comme la flamme, dit-on. . . ISABELLE (Pensive, lui tourna le dos et se dirigea vers la fenêtre la plus proche)

- ...Comme la flamme... C'est ce que Lindon n'a su trouver ailleurs. Les coeurs du Nord battent trop lentement pour lui... (Elle sourit tristement, puis, se ressaisissant, elle se tourna brusquement vers lui) - Que me conseillez vous, agent Harrods? HARRODS (Qui s'etait approché du divan pour lire le titre du livre: « Mémoires d'un Aventurier » de Sir Lindon Garrett, sursauta à ces mots) - Je... penses, Altesse que... ISABELLE (Subitement décidée, l'interrompit) - J'irai! Tout Londres ira! Ce seront les noces les plus... passionnelles de l'Histoire d’Angleterre! Je veux que vous rappatriez mes cousins de voyage en Californie ce soir même! La Chambre des Lords et des Communes seront réunies demain matin pour déclarer ce jour Férié Officiel... HARROD'S (Hasarda une observation) - C'est...demain "dimanche", Your Majesty! ISABELLE (S'exclama euphorique) - Je le sais, de grâce! Un dimanche doublement férié, à compter de demain! La Courronne paiera tous les frais de ce marriage historique... (Harrods la dévisagea, impressionné; la Reine, s'apercevant de son enthousiasme inhabituel, prit le parti d'en rire) -Vous... Vous pouvez disposer, Harrods! Avec mes remerciements à Sir Lindon Garrett, mes compliments à sa future épouse; quand à vous même: prennez les dispositions pour que le Foreign Office agisse dans la plus délicate discrétion et intervienne avec des gants blancs... HARROD'S (Accèda vivement, malinterprétant ses mots) - Avec des gants blancs, Altesse... Il s'inclina et se retira sur un haussement d'épaules, intrigué par l'étrange requête. ISABELLE (Retourna auprès de la fenêtre et carressa les rideaux de cotons, après un soupir, elle murmura) - ...Lindon... Que cherches-tu? ΘΘ Θ Θ ΘΘ

Chasse Nocturne

près une journée aussi éprouvante pour certains que riche en promesses futures pour d’autres, la nuit était venue subitement recouvrir les coeurs agités de son réconfortant de voile de calme après la tempête. Dans la pièce des Garrett Juniors, Gina, assise sur le bord du lit de Sun, recouvrit le jeune garçon d’un edredon de laine et baisa maternellement son petit front en sueurs où semblaient se débatttre les songes les plus intranquiles. D’un regard circulaire, elle confirma que tous ses frères se trouvaient endormis. Et c'est sur cette image qu'elle referma la porte de leur chambre, souriante. Lindon, perçevant le bruit, finit de decrocher une épée celtique ornée d'inscriptions oghamiques de son support mural et la rangea rapidement dans le sac de voyage de Chong à l’intérieur duquel on pouvait voir un long manteau et un chapeau tout deux en cuir en plus de l’arsenal, qu'il poussa sous le lit. Gina vint se coucher à ses côtés, le regard épuisé par la tension émotive et lui donnant

un dernier baiser, elle s'assoupit aussitôt. Lindon, souriant de cette

capacité de sommeil casi instantanée avec laquelle Gina le surprennait toujours, sortit du lit tout habillé, retira la carte de visite que lui avait apporté son Corriere la nuit précédente de la poche de son pantalon et, après reflexion, il saisit le sac de voyage et se dirigea vers la salle de bain, sur la pointe des pieds. Retirant le capuchon du rouge à lèvres de Gina, il écrivit un bref message sur la glace à l'aide de ce dernier; puis, il ouvrit la fenêtre des toilettes qu'il referma de l'extérieur. Une corde l'attendait déjà nouée à la grille en fer forgé du balcon, par laquelle il dévala les trois étages et atterrit sur le sol avec la délicatesse d’un chat, pour disparaître, après un saut du grillage extérieur, dans le Frog londonien... Une affiche rédigée en Indi attira le regard d'un individu basané de haute taille, portant un bandeau sur la tête ainsi qu'un point blanc au milieu du front. Après lecture, il découvrit non loin de là, deux jeunes vanupieds au visage sale, collant une affiche semblable contre un poteau. Au moment où celui qui tenait l'affiche enduite de glue allait l'encoller, une main ferme le saisit au poignet et l’éleva dans les airs. SHIVA (L'interrogea avec un fort accent indien) - Who has given you this message? « Qui vous a donné ce message ? » JOEL (Découvrant le géant noueux et maigre au regard perçant, se défendit)

- I don't know! I don't know! « Je ne sais pas ! » Shîva, voyant que le petit semblait sincère, le reposa sur le sol et choisissant plusieurs affiches du paquet -pendant que les gosses s'enfuyaient à toutes jambes- il les enroula et les cacha dans la poche intérieure de son paletot anachronique. Le brouillard de la nuit vint le recouvrir et lorsque son manteau de brume s'effilocha à nouveau, on retrouva sa silhouette près de la paserelle d'un immense chalutier qu’il observa attentivement, avant de se décider à aborder. A l'intérieur de ce dernier, dans le salon principal, se trouvaient déjà reunis Suzanu, représentant des Daymos Yakusas japonais, entouré de sa main droite Yakeda et de sa main gauche Izanagi; venait ensuite Sun Sia Lack, représentant les Dragons des Triades chinoises de Hong Kong et Taiwan secondé par Yasugaï, un mongol Yaka. Lorsque Shîva fit son entrée dans le salon, Misha l'aceuillit s'inclinant devant lui les mains jointes: MISHA Prononca avec respect: - Namaste, Srî Shîva... « Bonjour, Maître Shîva... » SHIVA (Observa l'assemblée et constatant l’absence du Caïd, il joignit ses mains à son tour et salua) - Namaste, Mîsha... Où se trouve ton maître? MISHA (La tête toujours inclinée, répondit) - Il sera ici d'un moment à l'autre... SHIVA (Regarda le seuil pensif et conclut) -Dis-lui: Je resterais ici jusqu'à ce moment... Et donnes ceci aux autres chefs. MISHA (Ne laissant rien paraître de sa confusion, s'inclina et prit le rouleau d'affiches qu' il lui tendait, et murmura alors) - Comme il te plaira... Les affiches lues par les Taipan provoquèrent la méfiance de ces derniers, joint à l'étrange comportement de Shîva qui n'avait daigné depuis quitter le seuil du salon... SUZANU (Frappa la table, outré) - Misha! Pourquoi ton maître tarde-t-il tant? LE CAID

(Répondit d'une voix blanche) - Pour connaître qui m'a trahit... SUZANU (Le découvrant en peignoir de l'autre côté du salon, entouré de courtisanes vêtues sûccintement, s’exclama) - Quoi? SUN SIA LACK (Sourit le dévisageant ironique) - Le Tai Pan des Philippines ne peut être tué, que craint-il la trahison? LE CAID (Ricana, un Havanne dans le coin de la bouche, alors qu'il s'assit à sa place) - ...Maître Sun Sia Lack a raison! Aucune arme ne peut blesser le Bouddha des Philippines. Non! Mais la trahison est bien pire qu'une blessure mortelle... SHIVA (S'avançant vers la table, compléta) - ...Son poison entâche l'âme et cette souillure la poursuit pendant de longue réincarnations. LE CAID (Le jaugea du regard) -

...Nous sommes comme les maillons d'une forte chaîne qui entoure le

monde: Si l'un de nous ne tient pas à son poste, la chaîne se brise! Il trancha son Havanne avec le fil de la main, d'un coup fulgurant. SUZANU (Défiant prononça) - le Daymo parle des paroles fortes, mais ses actes sont faibles! Il déroula l'affiche en Indi d'un geste, puis une autre en japonais: - le Daymo des Philippines avait –selon ses dires- envoyé Lindon San au pays de ses ancêtres. Mais, ou Lindon San est aussi Bouddha, ou le Daymo a menti! SUN SIA LACK (Calmant le jeu, leva les mains en signe d'appaisement) - Frères Tai Pan! Le Bouddha des Philippines nous a réuni pour la première fois en 1000 ans; grâce à lui, nous sommes cette chaîne qui entoure le monde; grâce à nous, son pouvoir a grandit, mais ses adversaires aussi... Les Philippines sont devenus trop étroites pour lui, cela, je le conçois parfaitement. Mais sa sagesse a-t-elle crût avec sa force? L'invulnérabilité physique est-elle une condition suffisante pour nous diriger et régner sur la Terre?

SHIVA (Intervint) - Ni l'invulnérabilité ni tout le pouvoir du monde y suffisent: il faut une vision... SUZANU (Aigre, se tourna vers le Caïd) - Que "voit" le Daymo des Philippines? A cette question, le Caïd sourit et claqua des doigts. Un rideau tomba derrière lui, montrant aux yeux de tous une gigantesque carte en projection de Mercator, traversée de part et d'autre par de nombreuses lignes de couleurs provenant d'Asie,du Moyen Orient et de Russie, et traversant par la Méditerranée ou les Carpathes vers l'Europe, et par l'Atlantique vers les États-Unis: LE CAID (S'écria) - Ce que je vois? ...Voici l'actuel réseau de pipelines mondial: comme vous pouvez le constater, le brut provient essentiellement du Moyen Orient et de Russie, et se distribue via la Méditérranée à l'Europe et puis par l'Atlantique jusqu'au ÉtatsUnis ou il est raffiné pour sa redistribution en barril au reste du monde sous développé... Or, voici ma vision: les pipelines transportent du brut, mais pourraient tout aussi bien transporter en paquets dûment isolés n’importe quelle drogue de chez nous, faux billets, or, diamants, organes, etc., pour qui aurait le contrôle des accès techniques et des navires Cargo, du départ à l'arrivée et se doterait de technologies de gestion minutieuse, ainsi que d'un aiguillage des marchandises à toutes épreuve... Ce qui est mon cas... (Pendant qu'il disait ceci, la carte s'eclaira de d.e.l qui montrèrent les différents parcours possibles, les points d'aiguillage et de destination finale) - ...Telle est ma vision: Nous déverserons sur l'Occident les mêmes poisons qu'il a versé chez nous tous, pour corrompre ses femmes et ses fils, comme il a corromput les nôtres et puis, nous saisirons les rênes du pouvoir, assez relâchés pour ne plus le mériter et être à même ne serait-ce que de les tenir! Suivezmoi! Il se leva de toute sa corpulence et, suivit des Tai pan, il se dirigea d'un pas ferme vers la soute où ils traversèrent une passerelle métallique au milieu de laquelle le Caïd s'immobilisa: LE CAID (Se tourna alors vers eux, souriant) - À présent, je vous demanderais d'observer attentivement la surface du liquide qui se trouve sous vos yeux... Il sortit un petit boitier électronique d'une poche de son peignoir et appuya sur un bouton vert : - ...Chaque colis vient munis

d'un

système GPS assurant le fonctionnement à distance d'un mécanisme de

flotaison par création électrolytique d'Oxygène... Un colis émergea du fond de la nappe de pétrole. SUZANU (Ecarquilla les yeux et demanda) - Et s'il était repéré avant le moment prévu? LE CAID (Répondit) - Tout colis prennant contact avec la surface émet un signal en cas de situation prémature, et... (Il appuya sur un bouton rouge: le colis se désintegra dans l'acte) ...l’opérateur le détruira instantanément sans risque d’incendie du brut... SUZANU (S'exclama) - Très habile! LE CAID (Se tourna vers lui) - Oui! Tellement habile même, qu'un de vous prétendit me doubler... (Il extraya un nouveau boîtier dont il pressiona le bouton vert. Alors, un cadavre emergea de la nappe noire) - Mîsha! Retire Monsieur de son bain, veux-tu? Mîsha s'éxécuta et, à l'aide d'une grue manuelle, il agrippa le corps qu'il attira jusqu'à la passerelle. TOUS (Reculèrent alors, stupéfaits, s’éxclamant) - Lindon San! LE CAID (Souria amèrement) - Non... Moi-même je fus trompé au début, et lorsqu'après le duel qui nous confronta, je lui portais un coup fatal et qu’il tombait dans un des puits de pétrole de Bagdad, l'idée me vint de tester mon système et me précipitant dans le canal menant au pipeline, j'eus juste le temps de lui agripper une cinture de flotaison -munie de mon moderne prototype de repérage satellital sous-terrain. Un colis pilote allait le suivre: Celui que vous avez vu... SHIVA (Interrogea) - Mais alors, qui est cet homme? LE CAID

(Cracha de dégoût) - Un traître, qui, ignorant l'étendue de mon pouvoir, pensa me vaincre, se faisant passer pour mon pire ennemi afin d’employer ensuite mon idée, qu'il faisait sienne. .. SUN SIA LACK (S ' impatienta) - Tu n'a toujours pas répondu! LE CAID (Ricana) - C'est à vous de répondre! Si Lindon Garrett n'est pas mort, j'ai abbatu l'un de vous et Lindon est ici! Tous se regardèrent pétrifiés. LE CAID (Ordonna) - Mîsha! Retire le masque de Monsieur... La tension était extrême, toutes les mains se portaient instinctivement sur leurs armes, exceptés celles du Caïd qui, reculant imperceptiblement jusqu'à une marque sur le sol de la passerelle, devisait la scène avec un vilain plaisir. Mîsha saisit un bord du masque qu'une blessure profonde trahissait... SUN SIA LACK (Releva alors soudain les yeux et se tourna vers le Caïd en pointant son arme tout d’un seul geste) - Attendez! Il y a quelque chose qui ne colle pas! Si cet individu est l'un de nous, un seul homme peut avoir informé Lindon San du subterfuge et l'avoir attiré dans ce piège ou il veut nous faire tomber tous: le Caïd! Misha abandonna à ses mots le cadavre, et recula à son tour sur la passerelle. À ce moment là, le Caïd s'exclaffa d'un rire sauvage et appuya le bouton rouge d'une troisième commande: le cadavre explosa, distrayant l'attention, et –immédiatement après- la passerelle se sectionna aux deux extrémités marquées sur le sol, tombant sur la nappe avec fracas: LE CAID (S'écria, retirant son Havanne de sa bouche) - Bien pensé, maître Sun Sia Lack! Et oui! Les Philippines sont décidément trop étroites pour moi! Et pourquoi se contenter de miettes, si je peux manger seul le gâteau entier! Ah!Ah!Ah! Le traître: Vous l'êtes tous par votre incompétence, vos querelles intestines, votre vision d'aveugles qui prend la trompe pour l’éléphant! Moi, j'avalerai le monde que j'aurai encore faim! Maintenant: allez tous au diable!

Il jetta son Havanne, qui incendia la nappe de pétrole sous les hurlements de terreur des Tai Pan et leurs hommes de main, se débattant avec les flammes. Et il s’apprêtait à s'en aller, lorsqu'un gémissement proche attira son attention; regardant vers le bord de la passerelle, il découvrit que Shiva s'était jeté dans sa chute vers son extrémité de la passerelle et faisait un effort innoui pour en atteindre le rebord de ses mains, suspendu par le cou à un Talisman d'or... LE CAID (Comprennant, ricana) - Enfin! On se retrouve, Lindon Garrett! Ça m'étonnait que tu aurais finit commme ces imbéciles!... (Il sécha une goutte de sueur de son front...) Ça commence à chauffer par ici, tu ne trouves pas? Attends un peu, je vais te rafraîchir le visage! (Il saisit son visage et plongeant ses ongles dans sa chair, il arracha le masque de Shiva, tout en le projettant par dessus lui contre le sol de la passerelle) - Voilà qui est bien mieux!... (Il se baissa à la hauteur de son visage, baignant son visage de fumée) Alors? Qui a gagné le pari? Toi ou moi? S'étant écrasé lourdement sur le dos, Lindon, le visage ensanglanté et en sueur, se releva douloureusement, toussant du sang: LINDON (Haletant, répondit) - ...Je dois reconnaître que tu m'as bien roulé... Shîva était comme un père pour moi, et lorsqu'on me parla d'un duel entre nous deux à Bagdad, je compris que pour me protéger, Shîva t'avait défié -prennant ma place dans le seul lieu au monde où lui seul savait que je n'allais jamais mettre les pieds: La terre où tu as enterré mon père et les miens... LE CAID (Cracha) - Mouais... Cette même terre maudite où je pensais t’avoir enterré aussi, mais ici ou là-bas, qu’importe? Lindon serra les poings et s'élançant sur lui, il décocha deux crochets dans sa mandibule que le Caïd esquiva repliquant d'un Upercut formidable qui renvoya celuici valser sur la passerelle. . . LINDON (Attourdit, se releva péniblement) - ... Comment as-tu su que cette carte de visite me ferait venir déguisé en Shiva? Il s'essuya le sang qui coulait de sa bouche. LE CAID (L'analysant du regard, replica)

-

...Je ne l'ai su qu'hier, lorsque j'appris que tu étais vivant: elle se trouvait

dans la main crispée de Shîva, lorsque je lui mis la ceinture de flotaison ... LINDON (Sortit la carte de visite de son paletot: d'un côté se trouvait sa présentation, de l'autre, il put lire à voix basse) - Pasûpata... LE CAID (Ralluma un havanne) - ... Grace à toi, j'ai devancé mes plans de 5 ans, et me voilà déjà grand Tai Pan d'Orient! Et demain, lors de tes noces... LINDON (Leva un regard criminel sur lui) - Quelles noces? Ce n'est pas toi qui a placardé ces affiches? LE CAID (S'exclaffant, finit par ricaner sauvagement) - Moi? As-tu perdu la raison? La reine même est invitée et tu es le dernier à la savoir?!

Mais, si ça continue comme ça, tu apprendras ta propre mort de la

bouche des vers qui te boufferons les oreilles, Garrett! Ah! Ah!Ah! Au choc de cette stupéfiante nouvelle, Lindon se replia sur lui-même, jaugeant la situation. S'il était vaincu lors de ce duel, Sharken profiterait du marriage pour réaliser une violente prise de pouvoir dans un bain de sang. Tout à coup, il se sentit accablé par le poid d'une responsabilité dont il n'avait pris conscience jusqu'alors; cette lutte interminable et sans répit contre ce qu'il savait être un adversaire invincible lui apparut soudain sous le jour d'une sombre et irrémédiable fatalité, face à laquelle toute révolte semblait vaine et insensée... Alors, ses épaules s'affaisèrent doucement et il se sentit vieux et impuissant face au Caïd que les années ne semblaient affecter. Comprennant que dans ces conditions, toute poursuite du combat signifiait un suicide pur et simple, Lindon

finit par acquiescer, préférant

opposer la prudence à une folle résolution: LINDON (Conclut d'une voix meconnaissable) - ... Si je comprends bien, le moment n'est pas encore arrivé de régler nos comptes... LE CAID (Nia d'un geste sous un nuage de fumée) - Ah,ah... Marie-toi! La septième femme sera la bonne! Quant à moi, j'épouserai l'Angleterre, de gré ou de force!

LINDON (Murmura) - Nous verrons... Demain, tout se décidera. LE CAID (Sourit ironique) - Tout doux, l'ami! Ne soit pas si empressé que je rendes veuve ta femme et adopte tes bâtards de fils; jouit de la vie, Garrett! Je t'offres une trêve, tu ne peux me vaincre, penses à ça. . . On pourrait même s'associer dans le futur, qui sait? LINDON (Tourna son regard vers le lac de flammes où finissaient de griller les cadavres des Tai pan) - Sans façon, Sharken! C'estle genre d’invitation à dîner où on termine sur le grill... LE CAID (Sourit du coin des levres) - Qu'est-ce que terminer sur le grill, après une vie de grandeur, quand on n'adevant soi qu’une minable vie insipide, déguisé en maçon et entouré de fils ouvriers, Garrett? As-tu songé à cela? LINDON (Perdu dans ses pensées, se défendit) - C'est une option... LE CAID (Le mesura du regard) - Mouais... L’option du lâche qui refuse d'affronter son Destin...Va en paix, Garrett! Mon ennemi est mort à Bagdad... LINDON (Baissant les yeux, serra les poings avec rage, mais finit par les détendre et se jura de lui faire ravaler ses insultes en une meilleure occasion. Alors, son tic maudit s'empara subitement de l'oeil droit et prennant abbatu le chemin de la sortie, il conclut en boîtant) - ...Tu as peut-être raison... LE CAID (Le voyant partir dans cet état, secoua la tête incrédule et prit finalement le parti d'en rire sous barbe, lorsqu'une silhouette féminine vint aterrir derrière lui) -

... Si je ne l'avais vu de mes propres yeux, je ne t'aurais jamais cru, Sheïla:

Lindon Garrett n'est réellement plus que l'ombre de celui que j' ai connu... SHEILA

(Regardant en direction de Lindon, s'enquit sensuelle) - ...Le laisseras - tu aller, avec tout ce qu’il sait? LE CAID (Alluma un nouveau Havanne) - j'ai besoin que tu le retiennes entre tes jambes jusqu'à 13 heures, demain... SHEILA (Sourit libidineuse) - Avec plaisir... J'épuiserai jusqu'à son âme! LE CAID (Regarda nostalgique vers la sortie) - Inutile, la peur l'a déjà consumé... C'est s'arrachant un à un les pans de son déguisement avec une rage impuissante que Lindon atteignit le pont du chalutier, de chaudes larmes coulant sur ses joues que secouaient un tremblement nerveux. Aux abords de la passerelle, il leva une bâche d'un bâteau de sauvetage et récupera son sac de voyage avec lequel il parvint à bout de force sur le quai. Arrivé là, une forte douleur de poitrine le fit tomber à genoux et il toussa à nouveau un caillot de sang. Alors, une main gantée féminine se posa doucement sur son épaule. Il releva un visage decrépit et découvrit une svelte femme vêtue luxueusement d'un manteau de fourrure sombre, recouvrant une robe en satin noir aux reflets bleux métallisés. Son fin visage aux traits slaves était d'un blanc pâle qui

contrastait avec le rouge vermeil de ses lèvres, finement dessinées.

L'observant inquiète de ses profonds yeux couleur amande, elle prononça d’une voix envoûtante: SHEILA (Préocuppée) - ...Vous ne vous sentez pas bien, jeune homme? LINDON (Réunissant ses dernières forces, se releva de toute sa hauteur, la main sur la poitrine qui semblait lui faire mal, et, découvrant la limousine noire d'où était vraisemblablement descendue la jeune femme, il avala sa salive et murmura chancelant) - Je... Je vais bien, merci... Il fit mine de marcher quelques pas et s'effondra de tout son long...  Θ ΘΘ Θ 

Impondérables

e matin

là, ce fut le timbre de la porte qui servit de réveille matin. Sun

avait murmuré la veille, à l'oreille d'une délirante Gina, que Sa Majesté dépêcherai un carosse, tôt le matin, afín de conduire la fiancée chez Brigitte hair’s and sons -la coiffeuse la plus côtée de Londres- et puis chez Caroll's, où l'on trouvait les plus fine robes de mariées de toute l'Angleterre. Suivait enfin une liste que Sun avait volontairement oublié mais qui occuperai la fiancée jusqu'à 12 heures précises, où elle serait finalement conduite devant son père le Comte -tout juste ramené de Sicile- afín qu'ils arrangent avec l'experte en noce, Kristin Thomas, tous les détails protocolaires du marriage le plus pompeux et précipité de l' histoire des noces... Mais, tout ne pouvait aller si bien, ni pour l'habile plan de Sun, ni même pour la déjà histérique Gina, et lorsque celle-ci atteignit -à moitié endormie encore- le seuil de la salle de bain, le cri qu'elle poussa acheva de réveiller complètement ceux des six frères que l'insistant timbre de la porte n'avait su décider. Sun bondit de son lit et suivit de ses frères, se précipita dans la chambre à coucher d'où tous ne purent sinon lire l'inéquivoque message en rouge à lèvres laissé par leur père sur la glace:

Ti amare per sempre Qu'il n'avaitpas même eut la délicatesse de signer... Sur le lit, Gina -en peignoir de satin rose- pleurait, inconsolable. Aussi, réunissant toute l'habileté discursive et tout le pouvoir de conviction dont tous le savaient capable, Sun commença par eclater d'un rire franc qui ne tarda à contagier ses cinq frères et à sortir Gina -à la curiosité féminine particulièrement développée- de sa prostration. GINA (Ne comprennant pas, questionna) -...Qu'est-ce qu'il y a de si drôle, Sun? SUN (Interrompant brusquement son rire, haussa les épaules avec bonhommie et indiquant le message de la glace avec indifférence, il répondit simplement) - Non, rien! C'est seulement pa qui nous avait dit hier soir qu'il te ferai ne bonne blague... Ha!Ha!Ha! Il acquiesca haussant les sourcils: - Elle est bien bonne! Un peu cruelle, mais quoi? Tu connais pa, non? GINA

(Souriant tout à coup rassénérée, sécha ses larmes et s'esclaffa soudain de ce qu'elle considérait à présent une attitude stupide de sa part, pour terminer dans un rire histérique que tous fêterent, soulagés) - Suis-je idiote? Que n'y ai-je pensé? Pardonnez-moi! Où avais-tu la testa, Gina ? Entretemps, le timbre n'avait cessé de sonner, et lorsqu’il se tut enfin, Gina en prit conscience et ordonna: - Djinn! Va dire au cocher que j'arrive! Vite! Jindal et Harrold: Vous préparez le petit déjeuner. Sun, Duncan et Albert:

Allez vous

doucher! Djinn se précipita et rejoignit un cocher à l'air hagard qui, résigné, s'était assit à une marche, et lui transmit le message à l'oreille, auquel le bonhomme ne réagit que tardivement. Malgré que le breakfast et les délicieux oeufs au bacon de Jindal étaient fin prêts, Gina ne voulut rien avaler et fit promettre aux six frères de ramener son futur mari, coûte que coûte: GINA (Sortant puis revenant subitement, s' enquit nerveuse) - C'est promis, si? Vous me le ramenez dans l'état. Je l'aime dans le pire costume de clochard, alors: qu'il ne fasse pas le difficile, ecco? SUN (Sourit) - Promis juré! Comptes sur nous, et ne te fais surtout pas de soucis, tu veux? Gina leur envoya un baiser via les airs, qu'ils reçurent tous en fondant comme du beurre au soleil. Mais, dès que la porte fut fermée, Sun changea complètement d'air et se tournant vers ses frères au visage assombrit, il prononça, indiquant du doigt le mur où l'épée de son père manquait: SUN (Grave) - Les gars... On a un problème. . .  Θ ΘΘ Θ 

Tien Tao

'esprit de Lindon divaguait dans

un océan de vagues contraires; ses yeux

qui lui semblaient ouvert, regardaient sans voir et seules -de temps à autres- des ombres de silhouettes confuses paraissaient danser devant lui pour s'effacer ensuite subitement. Un murmure se laissait entendre par moments et il lui fallut

toute la concentration de son esprit pour saisir quelques bribes d'un étrange discours prononcé par une bouche invisible:

SORTIR, C'EST VIVRE; ENTRER, C'EST MOURIR. TROIS HOMMES SUR DIX SONT SUR LE CHEMIN DE LA VIE. TROIS HOMMES SUR DIX SONT SUR LE CHEMIN DE LA MORT. TROIS HOMMES SUR DIX QUI ETAIENT SUR LE CHEMIN DE LA VIE S'ACHEMINENT PRÉMATUREMENT VERS LA TERRE DE MORT; POURQUOI CECI? PARCE QU'ILS AIMENT TROP LA VIE. QUI EST APTE À ÊTRE UN OFFICIER N'EST PAS BELLIQUEUX. QUI EST APTE À COMBATTRE NE SE MET JAMAIS EN COLÈRE. QUICONQUE EST COURAGEUX SANS AMOUR, GÉNÉREUX SANS ÉCONOMIE ET CHEF SANS HUMILITÉ, CELUI-LÀ EST VOUÉ À LA MORT.

Tandis que les brumes de son inconscient épanchaient leur soif de ces pensées, Lindon sentit confusément qu'il perdait conscience et plongea dans un profond sommeil murmurant quelques mots incompréhensibles.    

Le Grand Chambardement

amais,

depuis le tant attendu voyage de la Reine Victoria que suivait comme

une ombre le fidèle John Brown, la Cathédrale de Westminster n'avait connu pareille agitation. La Reine Isabelle avait été formelle: ISABELLE

(D'une voix blanche, clama) - On la repeindra, s’il le faut! Mais, on y avait changé jusqu'aux cierges de Saint Patrick, et la vieille tunique de Monseigneur l’évêque Edgar Mountbaten avait déjà souffert trois lavages intensifs et une demi douzaine de repassages; Monseigneur Mountbaten s'était même ecrié, craignant pour sa vie: MONSEIGNEUR MOUNTBATEN (S'exclama) - Ah ça, non, madame! Vous ne toucherez pas à mes augustes rides! Le fait est, que lorsque lord George Miscally, majordome de la Reine, vint réaliser une première inspection -à sept heures du matin très exactement- il eut lui-même grande peine à reconnaître la Cathédrale où on l’avait bâtisé jadis, tant on s'y était affairé... Aussi, lorsque commencèrent à arriver les décorateurs, restaurateurs, musiciens et techniciens de ceci et de cela, il fallut à Lord Miscally toute son expérience d'ex officier de la R.A.F2 pour administrer cette armée croissante, vue la pression du temps mettait sur les nerfs. Enfin, lorsque la reine, dont le soucis de perfection avait poussé à la méfiance, fit son apparition vers onze heures et demi, une boule de bowling jetée dans une cristallerie n'aurait put provoquer plus d’alarme ni d'appréhention. Lord Miscally lui même sentit la situation lui échapper des mains et -comme entretemps- le Foreign Office était intervenu, et un impeccable Slibedy Harrods lui avait sommé de distribuer parmis la livrée une petite armée d'agents spéciaux ultra-qualifiés, quand son Altesse lui demanda son rapport - après une minutieuse inspection- il ne trouva rien de mieux à faire que de se mettre au garde à vous: LORD MISCALLY (Récita) - Majordome Miscally au rapport, mem! Le cordon de surveillance autour de la zone Alpha est assuré! L'appui logistique au complet et les communications opérationnelles! Voyant la reine stupéfaite tout d'abord puis, souriante , revenue de sa surprise, il se confondit en escuses: - Oh! My god! Veuillez escuser cette méprise, Altesse! Je...j’ai cru un instant... ISABELLE (Reprennant son serieux, conclut) - ...Si je comprends bien votre jargon, lord-officier-majordome Miscally: tout est "Zero Kadavers"! LORD MISCALLY 2

Royale Air Force. Force Aérienne Royale Britannique.

(Impressionné par le savoirmilitaire de la reine, lui sourit spontanément, mais, se refrennant hiératique, il reconnut d’un laconique) - Absolutely, mem!  Θ ΘΘ Θ 

La force du faible

evenant à lui dans un moment de lucidité, Lindon entendit clairement une voix féminine qui récitait -comme en lisant à haute voix: QUI VEUT REDUIRE QUELQU'UN DOIT D'ABORD LE GRANDIR. QUI VEUT AFFAIBLIR QUELQU'UN DOIT D'ABORD LE RENFORCER. QUI VEUT ELIMINER QUELQU'UN DOIT D'ABORD L'EXALTER. C'EST LA CE QU'ON APPELLE "CAMOUFLER LA LUMIÈRE". LE SOUPLE VAINC LE DUR, LE FAIBLE VAINC LE FORT. Essayant de recouvrer une vue qui se plaisait à le fuir, il releva quelque peu la tête de l'oreiller et la voix se tut subitement. Mais c'était demander trop d'énergie à son corps, et il retomba dans un état de demi-veille, n'entendant que de façon lointaine la voix de Sheïla qui, reprennant sa lecture du vieux parchemin de Chong qu'elle avait trouvé au fond de son sac de voyage, conclut en souriant ironique: SHEILA: (Lisant la fin du parchemin, traduisit: - ...INTENSIFIER LA VITALITE, C'EST NEFASTE.

DOMINER L'ENERGIE VITALE PAR L' ESPRIT C'EST êTRE FORT. LES ETRES DEVENUS ROBUSTES VIEILLISSENT, TOUT CELA S'OPPOSE AU TAO. QUICONQUE S'OPPOSE AU TAO PERIT PREMATUREMENT. Elle leva le regard du parchemin et dévisagea longuement Lindon au front perlé de sueur, et prononça pensive: - Le faible qui vainc le fort, doit être fort quelquepart, hein, blondin? Elle sourit, lui caressant le visage.    

Le Cuore d'une Sicilienne.



midi moins une, commencèrent à arriver les limousines des Lord

Chambellan, Prince Consort et des ministres. Suivirent les officiers des différents corps d'armée et la longue file des représentants de l'officialité londonienne et britannique, dans un cortège ou la sobriété n'avait de parangon que dans l'élégance la plus raffinée. Ensuite, ce fut le tour de la Bourgeoisie, et enfin, du menu peuple, habitué à la ponctualité -en matière officielle- par une longue tradition de l'autodénommée: "technique de la carotte et du bâton"... En bonne méditéranéenne, Gina Diabelli arriva vers midi et quart et trouva son père calmant une impatiente Kristin Thomas, au bord de la crise de nerfs. Gina ne s'inquiéta point de ne pas trouver ni son futur mari, ni sa nombreuse progéniture et, plus calme que la majorité des présentes, apprit le protocole avec un visible intérêt, qui réanima quelque peu la pauvre experte en noces dont on mettait si durement à épreuve les matrimoniales capacités. Ce n'est que lorsqu'elle prit conscience de la foule et de la pompe et magnitude qu'avait prit ce qu'elle avait tout d'abord considéré comme un simple évènement, que Gina commença à perdre ce calme que toutes lui avaient -au prime abord- envié. Courant d'un miroir à l'autre, elle s'arrangeait ici une tresse, là, une fleur de soie mal

cousue au bon endroit, tout en dialoguant avec son père en un sicilien si histérique, qu'il en comprennait le quart de la moitié... Lorsque sonna midi trente, le somptueux carosse de sa majesté, valets en guêtre à l'avant et à l'arrière, vint arrêter sa course devant le parvis -noir de peuple- de l'imposante cathédrale. Un valet déroula le tapis rouge depuis la marche latérale du carosse, et la reine, eblouissante de beauté en une robe qui eclipsait toute autre concevable de mariée, fit son aparition sous le murmure admiratif de la foule, de tout temps sensible à la beauté, lorsqu'elle revêt le manteau du pouvoir.. . La voyant pénétrer dans l'enceinte, si belle et magnifiquement parée, Gina se demanda

un instant si on ne s'était guère trompé de date et que c'était la reine

Isabelle qui en ce jour se mariait. Aussi, un eclair-de ceux qui n'atteignent que les femmes-

illumina le

coeur de la sicilienne d'un étrange pressentiment,

lorsqu'Isabelle s'approcha d'elle pour la complimenter. Qui était Lindon Garrett, cet homme qu'elle savait simple et de toute humilité, pour mobiliser non seulement le corps, mais l'âme même d'Angleterre? Y avait-il un secret caché au fond de cette âme d'aventurier? Un de ces liens intimes et subtils qui si souvent unissent la froideur du pouvoir à la chaleur de la guerre, la noble reine au preux chevalier? Celles-ci et nombre d'autres contradictoires pensées s'agitèrent en son esprit, et bien qu'elle reçut, afable, chaque compliment, lady Diabelli semblait plongée dans une de ces tempêtes où sombrent tant de jeunes couples et que seule la vue des six Garrett juniors -en élégantes tenues de pages- put balayer comme un songe, la ramenant durablement à la réalité. GINA (S'ecria: - Sun! Dove sta il mio uomo? Lorsque Sun, avec une inhabituelle circonspection, parvint à s'approcher d'elle, doublant une longue file de lords Chambellan. SUN, (Ne la regardant pas dans les yeux, répondit, perdu de sombres pensées: - T'en fait pas!... Il devrait pas tarder. . . GINA (S'inquiétant de ce regard fuyant, fronça les sourcils, craignant le pire: - SUN?... SUN (Simulant voir un signal de ses frères, s'esquiva adroitement:

- Attends, Gina! On m'appelle, je...crois que c'est lui! Et il disparut entre lord Fieldton et lady Gertrudis, que Gina n'eut d'autre remède que saluer. Sun atteignit les marches de la Cathédrale d'ou Djinn et Albert inspectionnaient les

postes de garde de Jindal à l'Est, Duncan à l'Ouest et Harrold au sud, à

plusieurs dizaines de mètres d'eux... SUN (Sérieusement préoccupé, s'enquit: - Alors? DJINN (Nia de la tête: - Rien... ALBERT (Fit de même: - Que dalle. . . SUN (Frappant une colonne, s'exclama amer: - Mais, qu'est-ce qui lui a prit? Tout était parfait! Vous allez pas me dire qu'il n'a pas vu les affiches! ALBERT (Faisant une grimace, expliqua: - Pa, lit jamais les affiches... Il dit que faut être con pour dire si peu de choses dans tellement d'espace.... SUN (Prennant sa tête entre ses mains, prophétisa: - Aie!Aie!Aie! La raclée qu'on va prendre!... ☯



La Preuve Preuve du feu

orsqu'il reprit connaissance, Lindon s'aperçut qu'on l'avait deshabillé et qu'une main experte avait bandé son torse, ainsi que soigné sa jambe et son menton. On devait lui avoir donné à boire quelque potion alcoolisée, car il lui coûtait de centrer sa vue trop longuement sur un point. Il s'assit avec peine sur le lit et ce n'est qu'alors qu'il

découvrit qu’il n’était pas seul dans la chambre, car on pouvait sentir un

parfum doux et pénétrant provennant de la fenêtre dont les rideaux s'élevaient de

temps à autres, mus par le vent frais de la nuit... LINDON (S'eclaircit la gorge: - Il ne fallait pas... SHEILA (L'interrompit: - ...vous déshabiller? Son visage apparut de derrière le rideau de soie bleue avec lequel elle s'avanca, couvrant sa nudité: -...Je suis moi-même nue, de sorte que... nous sommes à égalité! Elle sourit, charmante. LINDON (Perplexe, voyant -par les voluptueuses formes que mettaient en valeur la soiequ'elle disait vrai, baissa les yeux avec pudeur: - Je ne voudrai paraître vous offenser, mais... Il n'était point besoin de "vous sentir obligée de"... SHEILA (Sourit avec un regard sensuel alors qu'elle laissait glisser le rideau de soie le long de son buste, découvrant deux délectables seins à la chair ferme) - ...Quelle femme se sentirait obligée avec un homme de votre acabit, nu dans son propre lit? LINDON, (Confirmant sous ses draps la véracité de cette délicate situation, évitait à tout prix de regarder vers cette surréaliste apparition et essayait de rassembler ses souvenirs afin de donner à tout ce qui se passait un sens, lorsqu'il balbutia encore perplexe) -

Ecoutez...vous êtes... Divine! Et peu d'hommes se sentiraient... et bien..

"obligés", s'il se trouvaient dans ma situation, mais. . . Je. . . J'ai. .. SHEILA (Souria ironique) - Quoi donc? Des fils? Une femme qui vous attend pour vous donner ce que vous connaissez déjà et vous ennui, rien que d'y penser? LINDON (La regardant subitement droit dans les yeux, s'enquit avec froideur) - Que savez-vous de l'ennui que peut ou ne peut me donner la femme que j'aimes? SHEILA, (Achevant de montrer sa nudité, se jeta dans ses bras, et lui doma un baiser passionné que Lindon reçut de glace. Voyant ceci, elle saisit une de ses mains et lui fit prendre un de ses seins puis, descendre jusqu'à son sexe, sensuelle)

- ...Tout ce que je sais, c'est qu'une femme qui n'est pas là, lorsque son homme est battu à mort, ne mérite que le mépris! LINDON (Refléchit un instant, étudiant son regard, et conclut, échappant doucement mais avec fermeté de sa prise) - ...Une femme qui se donne au premier homme venu, doit souffrir d'unennui chronique... SHEILA (Touchée, lui donna une gifle que Lindon intercepta d'un geste foudroyant, lui tordant le bras derrière le dos, tandis qu'elle tentait de le mordre et le baiser à la fois, pointant vers lui une langue avide) - Prends-moi, Lindon! LINDON, (S'aperçevant du lapsus, l'emprisonna de ses puissants bras, saisissant les siens derrière elle, et, en deux temps trois mouvements, il les noua contre le pied du lit à l'aide des draps. Il se dégagea alors de ses jambes et sourit) -...Que Lindon te prenne? C'est fait! Je ne sais qui tu es, mais, il ne sera pas dit que Lindon Garrett tombera dans les bras de l'Ennui, fussent-ils ceux de Venus ellemême, aidée de ses plus puissants aphrodisiaques! SHEILA (Tenta de le dominer d'un regard hypnotique ou s'exprimait toute la puissance de sa Libido) - Libères- moi, chéri! Je satisferai tous tes désirs les plus fous! LINDON (Descendant du lit recouvert d'un drap, chercha ses vêtements qu'il ne tarda à trouver dans une comode et s'habilla rapidement, pendant qu'il disait) - Te libérer... de la Lassitude? Désolé, ma belle! Mais je sors moi-même à l'instant de ma propre torpeur, et ne me demandes pas de t'expliquer comment! Quant à mes désirs les plus fous: ils ont très peu à voir-crois-moi- avec autre chose que des draps sales que je n'aimis que trop de temps à vouloir laver! Il la saisit par la chevelure et lui donna un bref baiser d'au revoir: - Merci pour tout, autrement! Je te suis redevable d'une soirée! Il sortit d'un pas rapide -non sans saisir au passage son sac de voyage- et claqua la porte. SHEILA (Furieuse, poussa un cri de rage impuissante et le maudit, défigurée) - Que le diable t'emporte, Garrett!

Lorsqu'il sortit de l'édifice, Lindon manqua de s'aveugler, regardant stupéfait vers un ciel bleu où brillait un soleil de midi... Incrédule il retourna son regard vers l'édifice puis vers le Ciel avec une moue de stupéfaction puis se gratta la nuque pour finalement découvrir la même limousine noire qui avait dû le mener ici. Il approcha de la limousine parquée devant lui et cognant à la vitre du chauffeur, lui fit signe de lui donner l'heure. Le nigérien, le reconnaissant, lui sourit complice et lui ouvrit la porte arrière. Lindon haussa les épaules et monta à bord. LINDON (S'asseyant, s'enquit) -...Dîtes-moi, mon brave: Quelle heure est-il? BHIMA (Regardant sa Longine, répondit) - ...Pour vous, patron, il est midi trente précise! LINDON (Effaré, s'ecria) - Impossible! J'ai passé toute la nuit ici? BHIMA (Souriant avec des dents blanches, replica, clignant d’un oeil) - Présentement, patron, avec la minette que vous êtes monté: Il y en a qui passeraient des semaines, je te le dis! LINDON (Secoua la tête, se souvenant de la belle inconnue, et conclut) -

Faîtes-moi une faveur, l'ami! Conduisez-moi aussi vite que possible à la

Cathédrale de Westminster! BHIMA (Le regardant complice par le retroviseur, démarra en trombe) - ...Un marriage en perspective, patron? LINDON (Acquiesca à demi) - Une perspective que je ne voyais pas si proche. . . BHIMA (Sourit, secouant la tête impressionné) - ...En tout cas, vous vous êtes fait une nuit d'adieux au célibat comme il faut, patron, je te le dis! Il esquiva un camion de justesse et partit d'un rire contagieux.

LINDON (Sceptique, replica) - Mouais... peut être! Mais, je n'ai pas encore dûment fait mes adieux à ce bas monde, l'ami; alors essayez de faire en sorte qu' on arrive vivant! BHIMA (Riant aux eclats: - Inchallah, patron! 

Les gants blancs du Foreign Office.

n chuchotement commençait à s'élever parmis la foule, lorsqu'on annonça une caravane de limousines grises métallisées sur le point de stationner devant la cathedrale. Au regard mi-interrogateur, mi-impressionné de la reine, lord Miscalli répondit d'une négative de la tête, suivit d’un haussement d'épaules perplexe, ce qui ne manqua d'attiser les rumeurs de l'entourage, qui se propagèrent comme un razde-marée. Dans la limousine principale, un aussi élégant que corpulent bonhomme, en frac et haut de forme de couleur grise que rehaussait un foulard de soie blanche, alluma un havanne avec un briquet d'ivoire et le retira de sa bouche aux lèvres pulpeuses avec un sourire amusé... LE CAID (Interpela: - Misha! Où en est notre contribution à cette charmante fête si pleine de bonne gens? MISHA (Vêtu d'un impeccable costume de chauffeur, s'adressa au microphone qui pendait de son oreille gauche: - Ici, Terrier à Putois: Situation?

Dans la Cathédrale, un homme de la livrée, mains gantées de blanc, reçut un formidable

coup dans la nuque, et un individu vêtu de même l'entraina sous une

table, prit sa place tout en s'enfilant d'identiques gants blancs et répondit à son microphone: PUTOIS (Portant sa main droite à son oreille afin d'amplifier le son sortit de sa bouche, répondit)

- Situation sous contrôle, Terrier... Il fit signe à un autre homme au même accoutrement, qui lui répondit d'égale manière et fit de même avec son voisin, et ainsi de suite, tout le long de la cathédrale et du grand châpitaux qu'on y avait adossé pour l'occasion.

Dans la limousine, Misha fit signe au Caïd que tout était en ordre, lequel, ne put s'empêcher de rire sous barbe, derrière un nuage de fumée. LE CAID (Secouant la tête, sourit incrédule) -

"Des gants blancs"... Le hiératisme britannique me fera toujours sourire!

Allons, Misha! Nous avons rendez-vous avec l’Histoire... Misha sortit après sourire et vint lui ouvrir la porte avec cérémonie. Sharken ajusta son haut de forme, cligna d'un oeil à la glace qui se trouvait devant lui et sortit. Au dehors, la foule murmura ébahie. Sous un signe du Caïd, Misha inclina la tête: MISHA (Ordonna à son micro) - Applaudissements! Les agents -infiltrés parmis la foule- applaudirent de concert, et celle-ci, entrainée par cette force mystérieuse que tant de meneurs ont usé de tous Temps, sans jamais en comprendre réellement le singulier mécanisme, se mit à applaudir frénétiquement un Caïd au summum de sa gloire ironique, qui retira sa coiffe d'un geste théâtral et grandiloquent, provoquant l'ovation du public qui, pourtant, le voyait pour la première fois... Et c'est entouré de gardes du corps que le Caïd fit son entrée triomphale dans une Cathédrale de Westminster vibrante d'émotion. Surprises tout d'abord par son anormale corpulence, Isabelle et Gina se tournèrent l'une vers l'autre interrogatives, et, comprennant instantanément leur ignorance mutuelle de la situation, elles se dirigèrent comme un seul homme -une seule femme, pardon- vers un non moins perplexe Lord Miscally, qui revisait sa liste d'invité pour la énième fois: LORD MISCALLY (Secouant la tête, éxaspéré, se défendit) - La liste est au complet, Altesse! ISABELLE (S'illumina soudain) - Harrods! Cherchez-moi l'agent Slibedy Harrods: J'ai dans l'idée qu’il pourra

nous éclairer sur l'identité de cet homme... LORD MISCALLY (Inclina la tête hiératique) - De ce pas, Your Majesty! Et il disparut parmi la foule. La reine fit signe à William Scarewill, son Lord Protector, d'organiser sa garde et d'avertir les Lords. Mais, ces derniers n'avaient guère besoin d'avertissements et, en bons maîtres maçons sûrs d'eux-mêmes, attendaient ce si peu discret gentleman avec toute la dose d'acidité dont leur longue expérience ironique était capable. Aussi, ce fut à leur plus grande stupéfaction qu'ils virent Lord Disraéli, accompagné du groupe honnit des financiers parvenus, se diriger d'un pas solemnel au devant de l'inconnu et l'accueillir avec force courbettes et sourires affectés. . . Entretemps, l'agent Slibedy Harrods, qui réalisait la treizième inspection de ses hommes, et que l'agitation provoquée par la spectaculaire apparition de l'étranger avait quelque peu distrait, se résigna à ne voir que son dos à travers les maigres espaces que laissait la foule, et, convaincu qu' il s'agissait de Sir Lindon Garrett, il reprit son ingrate tâche sur un haussement d'épaules. Or, atteignant l'un des postes de garde, il ne trouva personne. N' en croyant pas ses yeux, il chercha du regard et s'apprêtait à sonner l'alarme, lorsqu'un colosse vêtu de l'uniforme banalisé des agents -avec les inmanquables gants blancs- sortit des toilettes fermant sa braguette, et vint se placer -comme si de rien n'était- à sa respective place, le regardant comme à un inconnu. C'était trop fort! Outré, Slibedy Harrod's ne put se contenir et lui administra une formidable gifle qui laissa le colosse indifférent, et, se massant la main endolorie, il s'ecria: HARROD'S (Indigné) - Au nom de sa Majesté! Comment avez-vous le culot d'abandonner votre poste? Silvester, pour toute réponse, ouvrit la porte des toilettes et le saisissant par le col, il l'envoya d'un seul geste contre la paroi intérieure des toilettes, ou Harrods vint s'ecraser lourdement, et fit feux de trois tirs au pistolet à silencieux au niveau de son coeur, ce dernier tombant inconscient sur le sol. Alors, Silvester referma la porte des toilettes à clé et y suspendit une pancarte: "Closed", reprennant finalement son poste avec le plus grand naturel. plan b

Plan B

orsque les Garrett juniors avaient reconnu leur ennemi juré, là, ovationné par la

foule ignorante et souillant de ses pieds milles fois maudits, ce tapis rouge

qu'avaqient consagrés les divins souliers de la reine, ils s' hérissèrent de rage contenue et il fallut toute la force conjugée de Jindal, Duncan et Harrold pour retenir un Sun Garrett frappant l'air enragé, à l'aide de ses mains et ses pieds. Parvenus à le calmer, à force de raisonnements, ils célébrèrent en hâte le plus urgent conseil de guerre, occultés derrière une des colonnes en retrait. JINDAL (Grave, sentencia) - ...Inutile de chercher midi à quatorze heures: d'abord, le message en rouge à lèvres; ensuite, pa qui arrive en retard pour la première fois de sa vie; et maintenant, le Caïd qui arrive à sa place... Tout est clair: pa est partit se battre en duel avec lui hier soir et songeait à l'eventualité d'une défaite... SUN (Les larmes prêtes à jaillir de ses yeux, lui demanda d'une voix brisée) -...Tu veux dire que le Caïd l'a vaincu? JINDAL (Refléchit à haute voix) - Pas nécessairement. . . Pa n'est pas dans sa peau depuis qu'il a prit ce boulot du chantier. HARROLD (confirma) - Jindal a raison, ça l'enthousiasmait au début, mais on voyait qu'au fond il était triste... DUNCAN (Ajouta) - Et après, il y a eu cette promesse de marriage. . . JINDAL (conclût alors) - C'est comme s'il se sentait obligé de faire des choses auxquelles, au fond, il ne croyait pas. SUN (s'inquiéta) - Les gars... Vous parlez au passé . . . JINDAL

(Lui caressa la tête, souriant) - On parle au passé, parce que hier soir, ce pa là a tout envoyé au diable et est partit se battre; voilà pourquoi, Sun! Sun sourit avec un regard chargé d'espérance. A ce moment là, Albert releva la tête, ému: ALBERT (S'exclama) - Alors, si pa était là: il nous botterai les fesses! Djinn (L'imita) - "Bandes de mouilleux mal famés! La reine est en danger..." Tous clamèrent en choeur, récitant l'interpélation favorite de leur père: - "...Et vous traînez encore votre derrière par ici!" Ils eclatèrent d'un rire franc où toutes leurs apréhentions vinrent se noyer comme par enchantement. SUN (Revigorifié et mettant son berêt d'un geste determiné, s'exclama) - Ok, les gars: On passe au PLAN B!







La Dernière Volonté d'un défunt vivant

orsqu'après un bref

échange de paroles, Disraeli daigna tourner son regard

vers les Lords, et présenter le nouveau venu; ce dernier prit les devants et se dirigea vers

le groupe vénérable d'un pas décidé, s'ouvrant littéralement un chemin

jusqu'aux abords de la reine, tout en déclamant: Le Caïd (Prennant un air humble, prononça) - Mesdames et messieurs! Croyez-moi sur parole: J'ai horreur de gâcher une fête;

surtout, si elle est organisée avec un tel bon goût et élégance. Mais,

j'oeuvre ici mandaté par une volonté supérieure... Il indiqua le ciel de son gros index où brillait un volumineux diamant: ...Celle d'un défunt!

Sir Lindon

Garrett! Pour être exact... Un silence de mort suivit cette declaration, et, constatant qu'il avait obtenu l'effet désiré, le Caïd frappa des mains, rompant l'hypnose où il les avait lui-même plongé. Le Caïd (Leva une main au Ciel)

- Mais tout n'est pas dit, de grâce! Tout n'est pas perdu! Un cri féminin se fit entendre et tous les regards se tournèret vers une Gina évanouie, que monseigneur Mountbaten tentait vainement de ranimer, l'éventant avec un pan de sa tunique. La reine Isabelle, plus accoutumée que sa voisine aux revers du capricieux Destin, analysait d'un regard critique cet homme qui avait eût l'insolence de

pourfendre

son bouclier humain,

et qui à présent, prétendait

briser son cœur... ISABELLE d'une voix qui se voulait ferme, l'interrogea: - Et de quoi SirLindon Garrett serait-il décédé, je vous prie? LE CAID (Que le lord protector -bras croisés devant lui- empêchait de faire un pas de plus, sembla chercher dans sa mémoire, et conclut finalement) - ...De peur! Toute

l'assistance

murmura,

choquée. ISABELLE (Qui s'attendait à tout sauf à une pareille réponse, replica d'une voix incrédule brisée par l'émotion) - de..."peur"? LE CAID (Légèrement ironique, renchérit) - Oui! De peur... C'est un mal commun à notre époque... Et tant est-ce ainsi, que, contre toute apparence: Sir Lindon Garrett, cet ami qui, pour moi -et sûrement pour vous tous- était le symbole de la bravoure et de l'audace, est mort en criant ce mot:"pitié!". ISABELLE (Séchant dignement une larme, nia d'un geste convaincu) - J'ai grande peine à le croire! ...Mais, vous vous disiez mandaté par sa dernière Volonté... LE CAID (Saisit cette perche qu'on lui tendait si inespérément) - C'est exact, Altesse! Il écarta alors théâtralement les bras: - Aussi, mesdames et messieurs, voici le voeux de feu Sir Lindon Garrett: Qu'en son nom et personne j'epouses non pas Lady Gina Diabelli -qui d'ailleurs n'était guère de son goût- mais plutôt: Vous! Altesse! Prennant à sa place le titre de roi d'Angleterre et des pays membres de la Commonwealth!

Si vous souriez, lecteur, d'une telle bravade déculottée; le Caïd lui -croy-ez-moin'avait jamais été plus sérieux; et, lorsque la reine, comprennant à présent l'ampleur de toute la farce, voulut défendre son droit et s'ecria: Isabelle (D' une voix à présent affermie, replica) - Malheureusement pour vous, Monsieur: On ne décide pas "seul" dans ce Genre de compromis! Sir William! LE CAID (Rapide comme l'eclair, dégaina alors d'un coup de pouce une dague cachée dans son Havanne, qu'il ficha aussitôt dans la jugulaire du fidèle Lord Protector, avant que ce dernier n'aiteut le temps de réagir, et conclut -tandis que ses hommes abbataient la garde de la Reine au pistolet à silencieux-) - Vraisemblablement, Altesse: ni Lindon ni moi-même ne nous sommes jamais embarassés de ce genre de détails, si vous voyez ce que je veux dire... Mîsha! Que l'on ferme les portes! L'assistance est au complet. . . Et pendant que ses agents fermaient les grandes portes et installaient un dispositif portable de brouillage de micro-ondes, Sharken saisit la Reine d'une poigne ferme avec un ricanement sauvage qui couvrit la panique que la mort de Sir William et de la Garde Royale avait fait naître chez tout le sexe faible, et, par contagion, chez la majorité des forts affaiblis... A quelques mètres de là, Don Giovanni -qu'avait invité le Comte Diabelli- faisait signe à ses hommes de suivre le jeu des circonstances, alors que sa main droite avertissait Massimo, posté en franc tireur à vingt mètres du sol derrière les tuberies du gigantesque orgue de la Cathédrale, qu'il se maintienne alerte et n'agisse que sur ordre. Entretemps, Isabelle se débattait comme une forcenée, luttant contre la poigne d'acier du Caïd l'entraînant inexorablement vers l'Autel: ISABELLE (Pâle, se défendit de son mieux mais en vain) - Mais, qui diable êtes-vous? LE CAID (Un sourire sadique aux lèvres, replica) - Je vous l'ai dit, Altesse: votre futur mari!  Θ ΘΘ Θ 

Pasûpatâ

ntretemps,

Bhima,

poursuivit par cinq cars de police londoniens,

s'amusait comme un fou et conduisait sa limousine devenue bolide, tout en jouissant imperturbable de ce qu' il jugeait être déjà la plus fascinante compagnie: BHIMA (Enthousiaste, conclut) -

...Alors comme ça , à 16 ans, vous trafiquiez des diamants à Pretoria,

patron? LINDON GARRETT (Sourit, alors qu'il graissait une U.S. I sur ses genoux) - ...Avec un colonel de la KGB et un agent de la CIA, en pleine Guerre Froide! BHIMA (Secouant la tête admiratif, s'écria) - Et moi qui croyait être le seul fou à lier dans ce pays, je te le dis! LINDON (Observa) - Oh! De nos jours, les cinglés de notre espèce se font de plus en plus rares... Trops de producteurs, plus assez de guerriers. Il sourit nostalgique et leva le regard du canon dont il venait de confirmer la propreté: ...De sorte que vous êtes anthropologue, musiciens et poètes, vous aussi? BHIMA (Acquiesca vivement avec un grand sourire de fierté) - Exact, c'est exact! Et voyez où m'ont conduit mes etudes! LINDON (Le regarda par le retroviseur) - Détrompez-vous! Il n'y a pas de sots métiers! BHIMA (Faisant choeur avec lui souriant, compléta) - ...Il n'y a que de sottes gens! Je le sais bien, patron! LINDON (Rangeant son arme trouva sa carte de visite et poursuivit sa pensée tout en la lisant mentalement) - . . .D'ailleurs,on ne devine jamais assez qui on peut rencontrer dans les situations les

plus banales...

Tiens! Puisque nous voilà entre collègues:

peut-être pourriez-vous me rafraîchir la mémoire. Que vous rappelle le nom sanscrit de "Pasûpatâ"? BHIMA

(Pâlit subitement, et, avec un grand effort sur lui-même, il parvint à articuler regardant autour de lui comme s'il craignait quelques oreilles indiscrètes) - ...Pasûpatâ...

"l'arme suprême de Shîva"...

Qu'après de longues périodes

d'ascétisme, Arjuna obtint de sa bouche. . . LINDON (S'illumina au souvenir de ce mythe) - Mais c'est bien sûr! L'arme absolue, capable d'incendier la terre entière en main de celui qui dominait son Mântra! BHIMA (Grave, narra) - Seuls, deux hommes ont jamais conquit Pasûpatâ... Lindon (Faisant mémoire, nomma) - Arjuna... Et Karna! BHIMA (Cracha alors avec mépris et continua) - ...Le Fils du soleil qui trompa un vieux brahmane... LINDON (Acquiesca, voyant la scène, sombre) - Oui... En jurant qu'il était lui-même de la Caste religieuse... BHIMA (Furieux, s'anima) - Alors qu'il était un Kshâtriya! LINDON (Consentit) - Un guerrier... BHIMA (Brûla un feu rouge et passa entre deux véhicules pour reprendre finalement son récit) - ...Lorsqu'après lui avoir livré le secret de Pasûpatâ, le Sâddhu découvrit son mensonge... LINDON (Poursuivit, méditatif) - Il maudit Karna, en prophétisant qu'au moment de l'employer... BHIMA (Esquiva une vieille dame, provoquant un terrible carambolage, féroce) - Il oublierai le Mântra!

LINDON (Compléta) - Et resterai vulnérable face à ses ennemis. . . BHIMA (Conclut rayonnant) - Et c'est exactement ce qu'il advint, et ainsi que périt Karna sous le bras d'Arjuna! LINDON (Regarda son bras droit qu' il banda comme un arc, serrant fortement son poing, et murmura solemnel) - Je te tiens, Sharken...

Méprises

e liquide

tiède qui réveilla Slibedy Harrod's n'était pas de nature à le faire

trainer dans les toilettes, et, quand il comprit soulagé qu'il ne s' agissait pas de son

sang, mais de celui

d' un

de ses hommes ,

il

remercia

son gilet

Kevlar ainsi que tous les dieux pour cette seconde chance. Aussi, prennant son courage à deux mains ainsi que son Colt Magnum calibre 40 mm à silencieux, il fit feux sur la serrure et, apres un violent coup de pied sur la porte -qu'il ouvrit instantanément-, il abbattit d'un seul tir sur la tête le colosse, qui n'avait eût le temps que de se retourner. . . HARROD'S (Soufflant afín d'allèger la tension, rangea son arme et regardant le cadavre de son ennemi, il lâcha un fier) - Hum! Et s'empressa de le cacher tant bien que mal dans les toilettes, qu' il referma de son mieux, redressant la pancarte. Découvrant alors le boîtier radio de son agent, il y brancha son casque -sa propre radio rendue inutile par les coups de feux- et ordonna : Ici, Repère à toutes les unités: Nous passons en code Tempête! Je répètes: Nous passons en code Tempête... LA VOIX DE PUTOIS (Lui répondit, indignée) - Code tempête? C'est quoi ce délire? Et d'abord t'étais "Terrier", maintenant t'es "Repère" : faudrait savoir, Misha! Merde! Harrod's pâlissant, regarda la radio stupéfiat qu’il s’empressa d’éteindre finalement, il regarda alors à gauche et à droite, et s'aperçut que tous les agents avaient

abandonnés leurs postes et cerclaient la foule, brandissant des pistolets mitrailleurs. Livide, il s' adossa à une colonne, essayant de conserver le calme. HARROD'S (Murmurant pour lui-même, s'ecouragea) - Penses, Slibedy, penses... Il se souvint

de la reine:

- The Queen! Il doivent

l'avoir rapté... Par ton grand père, Slibedy! Il faut que tu fasses quelquechose... Un souvenir l'assaillit: - Démetrius! Il sourit malicieusement: -il ne peuvent l'avoir découvert... Il grimpa sur le rebord d'un autel et, scrutant l'aile nord de la Cathédrale, il ne tarda à trouver ce qu'il cherchait. Alors, se faufilant à travers la foule -pendant que deux gardes avaient l'oeil ailleurs- il se dirigea avec force bousculades jusquà un couple de personnes élégantes qui commentaient à voix basse les évènenents. HARROD'S (Approchant de l'oreille de la corpulente femme, lui chuchota, faisant diversion) - Démetrius, nous avons un problème. . . LA DAME (Le regardant intriguée de la tête au pieds, fini par reconnaître d'un regard hautain) - Sans aucun doute, monsieur! Et de sérieux pour comble: Il s'appelle "miopie"! HARROD'S (La devisagea à nouveau, ne reconnaissant pas le mot de code et murmura avec violence) - Miopie? De quoi parles tu, ivrogne? Nous sommes ici en mission! LA DAME (Irritée) Ivrogne? Comment osez vous? HARROD'S (Ne parvennant à se convaincre de sa méprise, lui saisit la joue qu'il tira avec force. La femme cria de douleur) - A l'aide! Nom de dieu, cet homme est fou! Une main agrippa soudain Harrod's et l'emporta à travers la foule, tandis que deux gardes, atteignaient la dame -qui n'avait cessé de hurler et pointait du doigt en leur direction- se précipitèrent à leurs trousses, faisant feu en l'air afin de se frayer un chemin en hâte parmis la gens paniquée. Harrod's, voyant que la dame qui l'avait saisit possédait une force extraordinaire, comprit de qui il s'agissait, et, sortant son

arme, abbattit l'un d'entre eux de son bras libre et blessa l'autre à l'épaule. Ils atteignirent une colonne et, s'apercevant qu'un groupe de gardes convergeait vers eux, Demetrius s'empressa d'occulter son ami sous sa volumineuse robe et se mit à hurler d'une voix féminine. Les gardes arrivèrent -armes au poing- et Démetrius, avec une grande habileté théâtrale, indiqua l'aile Ouest du doigt en sanglotant: DEMETRIUS (Mouchoir porté à la bouche, dénonça) - Lindon Garrett! Par là, messieurs! Faîtes attention! Il est armé! Les hommes se précipitèrent vers l'Aile Ouest, non sans que Putois -blessé à l'épaule- communiqua et l'identité et la position du fugitif: PUTOIS (S'adressant à son micro, avertit) - C'est Garrett! A neuf heures! Magnez-vous! Il partit sur la trace de ses hommes, remerciant la délatrice d'un bref geste de tête.

Démetrius frappa sur sa robe et Harrod's sortit de sa cachette avec le

sourire: HARROD'S (Sarcastique) - Ne croyez jamais une femme usant des porte-jaretelles à l'envers! Il exhiba le specimen et reprennant son sérieux, conclut:

- Bien joué, Démetrius! Ils sont

trop nombreux: il nous faut sortir et appeller les renforts! DEMETRIUS (Dit de sa voix normale mais alterée) - Le Caïd veut épouser sa Majesté de gré ou de force! Nous devons l'en empêcher! HARROD'S (Pâlit) - Le Caïd? C'est donc lui? Mais que diable est-il arrivé à Sir Lindon Garrett? Une voix d'enfant interrompit la réponse de Démetrius: SUN (s'écria d'une voix assurée) - Ne vous inquiétez pas pour pa: le Caïd, il en fera son affaire! Mais, entretemps... Il montra une charge de Nitromon: - On a du pain sur la planche! Suivez-nous! Sam et ses cinq frères se trouvaient là, en tuniques d'acolytes, capuchons sur la tête, qu'ils étaient parvenus à dérober aux assistants de l'évêque avec l'aide du prélât, lequel les attendait caché dans l' un des confessionnats. En silence, Harrod's et

son colègue s'unirent à la procession, se cachant entre deux pans de tuniques. Le groupe se dirigeait ainsi vers la scène, parcourant le couloir Sud, lorsqu'une voix grave et autoritaire retentit, les faisant sursauter: LORD MISCALLY (S'insurgeant) - Ah ça, monsieur! Si vous croyez m'impressionner avec votre arme, vous ne savez guère de quel bois je me chauffes! Un violent coup de poing suivit cette interjection et un garde décolla du public pour venir atterrir brusquement devant eux. Sun, se précipitant vers l'arme de ce dernier, mis Harrod's à découvert, ce que voyant, Lord Miscally s'empressa de le rejoindre, joyeux de le voir: LORD MISCALLY (S'ecria heureux) - Harrod's! Enfin je vous trouves! La Reine vous fait mander pour... HARROD'S (Se relevant quelque peu incomode, marmonna) - Je sais! Mais il faudra qu'elle attende. LORD MISCALLY (N'en croyant pas ses oreilles, s'enquit avec un sourire incrédule) - Vous plaisantez? Un invité- non invité s'est presenté à elle et... HARROD'S (Le saisit par les épaules) - George! Est-ce que vous ne comprennez pas la situation? LORD MISCALLY (Prennant subitement conscience du garde par terre qu'il avait dû frapper et de Sun chargeant l'arme et se plaçant à l'arrière du groupe, pour couvrir sa retraite, devint livide) - Oh my god! The Queen is in danger! « O mon dieu ! La Reine est en danger ! » Et il allait pour se précipiter à nouveau dans la foule, lorsque le bras d'Harrod's le retint fermement et ce dernier lui fit signe d'abandonner cette folie. HARROD'S (Le dévisageant fraternel et grave) - ...Nous avons besoin de toi ici, George. Comme au bon vieux temps... Tu vois cette porte? Il indiquait l'accès latéral menant aux coulisses de la scène; Lord Miscally acquiesca après un bref regard: Personne ne doit passer par là... Il lui tendit un pistolet automatique à silencieux qu'il cachait dans son dos: - Tu sais encore t'en servir?

LORD MISCALLY (Le chargeant d'un geste expert, lui rendit son regard, les yeux brillant d'émotion) -...Il est certaines choses qui ne s'oublient pas... HARROD'S (Sourit, puis regarda sa montre) - A quatorze heures trente et une, nous serons tous entrain de boire un pot chez Brannigan's! LORD MISCALLY (Sourit à son tour et, voyant le garde s'éveiller, il l'abbattit impassible) -...Quatorze heures trente et une, j'y serais! Sur un geste de salut, le groupe s'engouffra par la porte, guidé par le prélât. Lord Miscally, lui,traîna le cadavre sous une table comblée de cierge et saisissant une chaise, il s'installa semi couché, face vers le couloir, non sans s'être préalablement recouvert le visage du sang laissé par terre par sa victime.

¢®¤ £ ¤©¢ L'Affaire du Siècle

es coups de feu tirés par ses hommes n'auraient pas perturbé les plans du Caïd, si quelques secondes après, Misha n'avait reçut le message de Putois annonçant la présence de Garrett dans l'édifice. MISHA (Releva les yeux vert son maître) - C'est lui, maître! LE CAID (Entrainant de force la reine vers l'autel, maudit, enrageant) -

Sheila! Cette putain ne retiendrait pas même un chien entre ses cuisses!

Monseigneur! Hâtez la cérémonie: Nous avons une Reine à marier! ISABELLE (Se résistant de toutes ses forces à le suivre, le défia du regard) -...C'est bien ce que j'imaginais: Sir Lindon Garrett est ici, et bel et bien vivant! Vous ne pourrez rien contre lui! LE CAID (La mit à cheval sur son épaule et ricana) - N'attendez rien de ce lâche, Altesse: Avant qu'il en ait finit avec ma petite armée en jouant au guerrillero, nous serons à Kuala Lumpur pour notre Lune de Miel!

ISABELLE (Le frappant des pieds et des mains, se défendit) - Lâchez-moi! Pourceau! Vous êtes mort, mais êtes le seul à l'ignorer! LE CAID (Lui indiquant la foule, ironisa) - Moi seul, Majesté? Entretemps,

les financiers parvenus representés par

Disraeli, tentaient de

convaincre les Lords commotionnés des avantages d'une telle alliance, en réunion privée, entourés de gardes qui éloignaient la foule des profanes. DISRAELI (Exposa d'un ton convaincu) - ...Je vous l'assures, vous n'avez pas de meilleure option: Nous avons calculé les dividendes et cette affaire est la meilleure depuis la Conquête des Indes par Lord Mountbaten ! LORD DICKENS (Indigné, s'ecria) -

Que me parlez- vous d'affaire? La reine est un symbole! Et non une

vu1gaire marchandise à revendre au plus offrant! DISRAELI (Souria ironique) - Votre idéalisme me surprend, Lord Dickens! Quel symbole a jamais survécu sans qu'on y mette le prix? Ne vous prennez pas trop au sérieux, de grâce! L'Empire a besoin de sang nouveau, pour rennaître de ses cendres, et cet homme... Il indiqua le Caïd qui atteignait l'autel, descendant brusquement la reine de ses épaules: ...En est le fournisseur direct! GENERAL MAC CURTIS (Intervint furibond) - Et bien, laissez-moi vous dire, Disraeli, que votre "fournisseur" ne traversera pas cette porte là, vivant! DISRAELI (Le regardant avec mepris, grimaça) - Général Mac Curtis... Tueriez-vous la vache qui donne le lait que boivent vos hommes? Parce que nous ne parlons guère d'autre chose! Le général baissa les yeux, confus. Disraeli, voyant la situation dominée, conseilla: - Gardons notre sang

froid, gentlemen ! . . .

Ne transformons pas un simple business en Crise

Nationale. Laissons parler le bon sens et taisons les armes. Demain, la Livre Sterline

vous le remerciera . . .  Θ ΘΘ Θ 

Vendetta Vendetta

t

qu'était devenu Gina, dans tout ce chambardement?

Et bien,

faisant honneur à son sang sicilien, d'évanouie, elle s'était rapidement convertie en fugitive, rampant hors d'une scène qu'elle avait promptement compris périlleuse pour la veuve prémature qu'elle était subitement devenue. Laissant les larmes pour une occasion plus appropriée, elle avait rejoint son père dans les coulisses de la scène, qui tenait d'une main doucement ferme la bouche d'une blême Kristin Thomas, tremblant comme une feuille morte sous un vent d'hiver. GINA (Agoissée, se précipita dans les bras consolateurs de son père) - Ay! Padre mio! Ma che sciagura è questa? « Oh ! Cher Père ! Mais quel malheur est celui-ci ! » LE COMTE DIABELLI (luí cáressa les cheveux) - Ay! Filia mia! Deviamo sere forte! « Oh ! Ma fille ! Nous devons être fort ! » GINA (Leva des yeux brillants vers lui) - Si... LE COMTE DIABELLI (La saisit par les épaules) - Non deviamo dimenticare il muorto! « Nous ne pouvons oublier le mort ! » GINA (Approuva avec conviction) - È vero! « C’est vrai ! » LE COMTE DIABELLI (Durcit alors le regard) - La sua vendetta deviamo fare, qui è l'honore de la famiglia ! « Sa vengeance doit être terrible, là réside l’honneur de notre famille ! »

GINA (Tourna alors un regard assassin vers l'autel serrant les poings) - Certo...       

Que la Fête commence...

hîma

venait de disloquer le troisième barrage de police et regrettait

seulement quelque caméra d'Hollywood pour immortaliser la scène, lorsqu' il vit pointer à l'horizon la pieuse coupole annonçant la fin de leur delicieux périple. BHIMA (Légèrement déçu, annonça) - ...Voilà votre Cathédrale, patron! Il resta stupéfait après un regard au retroviseur: Lindon finissait de monter un fusil mitrailleur M16 A1 d'assaut, munit d'un lance-obus et d'un harponneur, deux rangées de balles explosives Magnum en banloulière, une dizaine de grenades subsoniques suspendues à un harnais d'où pendaient - aux deux extrémités- deux étuis portant respectivement chacun: une USI et une Glock 9 millimètres dotées de points lasers et de silencieux. Il reposa alors le M16 sur le dos du siège du copilote, recouvrit son attirail d'un long manteau en cuir tanné par le temps et les intempéries, rangea une épée celtique dans son fourreau d'acier derrière sa nuque et constata à ce moment là, la paleur de Bhîma: LINDON (Avec un air bonhomme, le félicita) - Fort bien!

Puis

comprennant que quelquechose n'allait pas:

Quoi?

Qu'est-ce qui ne va pas? Il se souvient de quelquechose: - Ah, Oui! Et se met un vieux chapeau de cuir, lui clignant de l'oeil: - voilà qui est mieux! BHIMA (Secoua la tête -comme chassant une vision- et s'enquit) - C'est à un marriage ou à un enterrement que vous allez présentement, patron? LINDON (Réalisant quelle était la cause de sa perplexité, sourit) - J'ai un vieil ennemi que je dois marier une fois pour toute avec la veuve éternelle... Il songea à une idée: - Dîtes- donc, Bhîma: Ça vous dirait de faire de l'anthropologie appliquée? BHIMA (Qu'eclaira un grand sourire enthousiaste)

- Si ça me dit? A quelle espèce appartient l'homme qu'on doit faire rejoindre ces ancêtres, patron? LINDON (S'assombrit) - A la maudite espèce des "Karna"... BHIMA (Fronca les sourcils et serra ferocement le volant de ses puissantes mains, un frisson lui parcourant l'échine) - Atcha... « d’accord »... Et quand la limousine déboucha sur la place de la Cathédrale -suivit d'un véritable cortège

de sirènes et de cars de police- les hommes du Caïd surveillant les

limousines grises se meprirent et n'hésitèrent pas à ouvrir le feu sur les patrouilles. Bhîma, suivant les ordres de Lindon, fit le tour de la place alors que les policiers interrompant leur poursuite- descendaient en hâte de leurs véhicules afin de repliquer de leur mieux à si ignoble attaque surprise...

Au même moment, Monseigneur l'évêque Mountbaten, assisté de ses acolytes encapuchonnés, officiait à la cérémonie de marriage la plus dangereuse et insolite de sa vie, face à une Reine Isabelle pieds et poings liés, hurlant sourdement sous le scotch d'emballage qui bandait sa bouche, et un Caïd tout souriant, le fixant cyniquement

du regard. Habilement, Disraeli s'était offert pour parrain et avait

contraint -chiffres

à

l'appui- un hésitant Lord Dickens à proposer sa femme

tremblante au périlleux poste de marraine. De sorte, qu'après la longue litanie rituelle, et, selon la coutume, Monseigneur Mountbaten s'éclaircit la gorge et s'enquit d'une voix chancelante: MONSEIGNEUR MOUNTBATEN (Pâle, hasarda) - Il y-a-t-il ici quelqu'un qui s'oppose à ce marriage? Au dehors, Bhîma dirigeait la limousine vers le parvis de la Cathédrale, tandis que, tranchant d'un coup de poignard le toit décapotable au dessus de lui,Lindon émergea de celui-ci armé de son M16 et abbattit les gardes qui faisaient feu sur eux, pour finalement dégager la route d'un lance d'obus qui souleva dans les airs l'avant et l'arrière des deux limousines qui l'obstruaient. La porte de la Cathédrale céda sous l'impact de la limousine qui vint s'arrêter à

quelques centimètres de la foule

épouvantée. Une silhouette, dont les rayons de soleil amplifiés par le nuage de

poussière ne permettaient de distinguer les contours, émergea du plafond décapotable et s'écria d'une voix forte: BHIMA (Imitant la voix de Lindon) - Je m'opposes! Bhîma? Vous exclamerez-vous, et oui: Bhîma, car Lindon -profitant du fracas de leur entrée peu protocolaire- s'était jeté par la porte de droite et, roulant sur le sol, hors de portée de tir, s'était précipité par l'Aile Nord en direction de l'Autel, à pas de panthère. Don Giovanni, croyant avoir affaire à son ennemi, s'apprêtait à faire signe à Massimo d'ouvrir le feu sur lui, lorsqu'une main ferme retint son geste; se tournant alors vers son proptiétaire, quelle ne fut sa surprise de se retrouver face à face avec son parrain: Le Comte Diabelli qui le dévisageait d'un regard de flamme, niant d'un lent geste de la tête... Le Caïd, qui devinait déjà qui pouvait être cet empêcheur de se marrier en rond, fit signe à Mîsha de l'aceuillir dans les règles de l'art... MISHA (Ordonna au micro) - Feu à Volonté! Et tous ses hommes -tels des levriers auxquels, après une longue chasse à cour, on lâche finalement le frein- vidèrent leurs chargeurs sur la limousine du pauvre Bhîma, qui n' eut que le temps de lever le capot automatique pour se protéger d'une si hospitalière pluie de projectiles. Profitant de la distraction, Sun appuya sur un détonateur à distance et le sol s'affaisa sous les pieds de la Reine, qui disparut aux yeux de tous comme par enchantement. Tombant sur une pile de matelas, Isabelle -dont les yeux ne s'étaient accoutumés à l'obscurité- sentit qu'on la saisissait délicatement par les extrémités et l'emportait par un vaste couloir souterrain... Entretemps, Sun fauchait les jambes de Mîsha d'un précis tir de pistolet mitrailleur, et un lassot au cable d'acier venait s'enrouler autour du cou du Caïd, alors que Lindon, se précipitant sur l'autel, détonait un harpon -au bout duquel se tenait l'autre extrémité du cable- en direction du parechoc de la limousine ou Bhîma qui avait reprit le volant mis à fond la marche arrière à ce signal. Le cable se tendit instantanément et le Caïd s'envola, agrippé juste à temps par Lindon, et tous deux vinrent atterrir violemment sur le couloir central, qu'ils parcoururent, Lindon sur le ventre de Sharken. Un à un, les gardes tombèrent, fauchés comme du blé trop mûr, par les rafales des USI que brandit Lindon et le feu de Massimo devenu subitement son protecteur, sous le ricanement sordide de son ennemi... A ce spectacle, Sun et

ses frères mirent à bas leur déguisement et, hurlant de joie, se précipitèrent à leur trousse sous les regards d'une foule encore sous le choc. Lorsqu'ils atteignirent finalement le parvis, ils purent voir comment leur père, faisant littéralemnt du surf sur le corps du Caïd, dévalait les escaliers tout en s'acharnant à coups de poing sur son visage, alors que ce dernier tentait vainement de se libérer. LINDON GARRETT (Vidant les chargeurs de ses deux USI sur sa poitrine) - Ça, c'est de la part du Clan Garrett! A ce singulier spectale, la police londonienne qui venait d'abbattre le dernier homme du Caïd resta bouche bée, échangeant des regards d'hésitation. Gina rejoignit alors les Garrett juniors en pleurant de joie et s'ecria: GINA (Eperdue, interrogea) - Dove sta? Dove sta? « Où est-il ? » SUN (Indiqua fièrement son père du doigt, alors qu'il disparaissait dans le coin d'Horseferry Road) - Entrain de faire sa fête au Caïd ! Apercevant quelquechose, Gina dévala les escaliers dans la direction opposée. JINDAL (Regardant sur le plan de la ville; conclut) - ...Ils vont vers l'Est... Il leva un regard fasciné: - ...La Colline de Londres! Un klaxon les interpella et, tournant leur tête de concert vers ou était partit Gina, ils purent la découvrir montée sur me motocyclette B.C.A avec side car: GINA (Klaxonnant, s'exclama) - Andiamo! Presto! Sous un hourra unanime, tous les frères se précipitèrent sur la moto et le side car et s'y installèrent tant bien que mal: Albert, Duncan et Jindal avec Gina, et Sun, Harrold et Djinn dans l'etroit side car. SUN (Donna le signal après s'être remit son berêt et s'être ajusté de vieilles lunettes d'aviateur trouvée sur le siège) - Sus au Caïd! Pa! Laisses-en un peu: On arrive! La moto partit en trombe, poursuivie par un homme qui criait: Au voleur! Et ce n'est qu'alors que le chef de la London Police sortit de sa perplexité: L'OFFICIER MARYLEBONE

(Se grattant la nuque, regarda vers la Cathédrale, les limousines en flammes et puis vers la petite famille menée par une femme en robe de mariée à la poursuite d'un homme en voulant manifestement à mort à un gros monsieur, et conclut à la radio demandant le rapport: - ...You will never believe that, Chief... « Vous ne croirez jamais cela, Chef » Dans la Cathédrale, Mîsha se traîna vers un petrifié Monseigneur Mountbaten et lui

déchira un pan de sa tunique avec lequel il se confectionna deux bandeaux

afinde garotter ses jambes blessées. MISHA (S'adressa alors à son micro, le front en sueur) - Ici, Terrier à Putois et Faucon: ...retrouvez et libérez le Boss! A l'entrée de la Cathédrale, Putois -blessé à l'épaule et entouré de quelques hommesregardait partir les patrouilles de Police en direction d'Horseferry Road, lorsqu'il vit subvenir un escadron d'hélicoptères noirs à qui il indiqua la direction par laquelle était partie la limousine. Des motards les rejoignirent alors sur le parvis, montés sur de puissantes 1200 centimètres cube équipées de mitrailleuses et lance-obus. PUTOIS (Grimpant à l'arrière d'un motard, répondit) - Ici, Putois à Terrier: Entamons poursuite! MIS HA (Souriant vilainement, regarda vers l'orifice par où avait disparu la Reine et murmura) - Bien...    

A la croisée des chemins.

orsque son Altesse fut finalement déposée sur le sol et libérée de ses entraves et liens, elle découvrit avec joie l'identité de ses sauveurs: ISABELLE (S'exclama rayonnante) - Agents Harrod's et Démetrius! Je vous dois la vie et mon honneur! HARROD'S (Sèchant la sueur de son front, s'escusa) - Neni, Altesse! Sans le génie de Sun Garrett et l'industrie de ses frères, j'ai honte

d'avouer que vous seriez déjà probablement l'épouse de ce démon de Sharken! ISABELLE (S'arrangeant la robe et s'époussetant dignement, rougit de colère au souvenir des Lords) -

...Après l'attitude des Lords en cette affaire: Il reste très peu de honte pour

nous tous, croyez-moi! Mais, l'heure n'estpas encore aux représailles, il nous faut alerter la Garde Nationale! HARROD'S (Nia de la tête, navrée, lui faisant écouter la friture qu'émettait sa radio) -

C'est malheureusement impossible, Your Majesty! Ils ont installé un dispositif de

blocage micro-ondes, et, refaire surface en ce moment est trop risqué: Or, selon le prelât ici présent... Ce dernier sortit de l'ombre du couloir et salua la Reine d'une révérence à laquelle Isabelle répondit d'un bref geste de la tête: - ...Nous nous trouvons dans l'ancien souterrain du Roi Arthur, allant de Kaerlion à la colline de Brân Ab Llyrr: Où désirez-vous aller, Altesse? ISABELLE (Refléchit à haute voix) - ...Kaerlion est à plusieurs milles d'ici et pourra attendre; allons réveiller ce géant endormi depuis la Nuit des Temps ! HARROD'S (Sourit enthousiaste) - A la Colline de Londres, donc! Il se resaisit, lui tendant l'avant bras: -...Si Sa Majesté veux bien me faire l'honneur... Isabelle sourit de son hiératisme et lui tendit le sien gracieusement. Démetrius, les voyant partir ainsi, regarda l'antorche comme s 'il s'agissait d'une personne et partit sur un haussement d'épaules. Disraeli, revenant de sa stupéfaction, interpella le groupe des généraux (qui se dirigeait résolument vers la sortie, suivit par les Lords -têtes basses-: DISRAELI (S'arrangeant la cravate de son mieux, prononça d'une voix qui se voulait assurée) -... Nous avons un accord, gentlemen! LE GENERAL MAC CURTIS (S'immobilisa à ses mots et se tourna vers lui, le regard déterminé) - ...S'il était là, votre grand père -paix à son âme- vous répèterai lui-même ce qu'il se plaisait à dire à sa majesté, la Reine Victoria: "Altesse, ne craignez qu'une chose au monde: La Faiblesse!" ...

Sur ce, il reprit sa marche. Disraeli encaissa ces mots avec un sourire figé et, suivit par le groupe des parvenus, il se dirigea vers une foule hostile qui s'écarta à leur passage avec mépris.

Bouleversements Bouleversements

our Sir Lindon Garrett, la situation commençait à se compliquer. Bhîma avait beau conduire comme le diable, il ne pouvait rien contre un moteur surchauffé par une trop longue et soutenue marche arrière, et un assault aérien depuis un escadron d'hélicoptères... Gina et les Garrett juniors, quant à eux, faisaient des pieds et des mains pour retarder les motards qui étaient à présent sur le point de les atteindre, après avoir nettoyé au mortier toute trace de patrouilleurs encombrant le passage. De temps à autres, Sun

envoyait un bout de plastique -des quelques explosifs D.5 qui lui

restaient- que Jindal

faisait sauter d'un précis coup de mitraillette, envoyant valser

leur plus proche poursuivant dans le décors. DJINN (Comptabilisa) - Et de trois! Albert l'inscrivit à la craie sur le casque de Gina. Sur leur passage, les Lambeth et London Road semblaient un champ de bataille où l'espérance de vie ne tenait qu'à de bonnes jambes ou un trou où pouvoir se faufiler. Lindon, voyant sa situation atteindre le seuil critique, décida d'en finir avec ces hélicoptères qui le distrayaient du plat principal, et saisissant deux grenades à tiges de son harnais il les enfila dans les canons de ses deux Glocks 9 millimètres et pointa celles-ci en direction des deux engins les plus proches -non sans oublier de les dégoupiller-. Après le declic, les grenades prirent leur envol et vinrent exploser à quelques mètres des hélicoptères en tête de l'escadron, lesquels, perdant leurs pilotes, vinrent ajouter -en s'ecrasant en catastrophe sur deux immeubles- leur cachet à la panique générale. Voyant alors que le Caïd ricanait à nouveau, comme après chaque dégât causé sur la voie publique, Lindon dégoupilla une grenade qu'il fourra violemment dans sa bouche, l'obligeant à fermer la machoire en callant sa botte sous son menton. LINDON (S'approchant à son oreille, lui dit: - Ça, c'est pour ma première épouse , Sîta! L'explosion fit sortir de la fumée d'entre ses lèvres et par les narines et oreilles du

Caïd, qui cracha la grenaille avec un sourire dégoûté. Au même moment, Dans la terrasse du Ristorante Della Piazza, Jack, Snack et Flag venaient de prendre place à une table, déguisés grotesquement. JACK (Tambourinant nerveusement sur la table à l'aide de ses doigts, un cure-dent sortant de ses lèvres, prit la parole) -

Se dice che il patroncino e molto pericoloso... « On dit que le patron est très

dangeureux... » SNACK (S'approchant d'eux confident, renchérit) - Si! Che luí è più criminale che Don Giovanni... « Ouais ! Qu’il est plus criminel que Don Giovanni... » FLAG (Douta) - Non lo so... Ma non è difficile: Giorgio è muorto per la sua boca, come un pesce, e Io non è dito niente! Agora, lavoro per Lindon Garrett e nessuno posse mi riconocere... -J'en sais rien... Il passa le revers de sa main sous son mentón d'un geste de mepris:

alora... « J’en sais rien... Mais c’est pas difficile : Giorgio est mort à

cause de sa grande gueule, comme un poisson ! Et moi, j'ais pas ouvert la mienne! Maintenant, je travaille pour Lindon Garret et personne ne peut me reconnaître... Alors... » Le patron du restaurant s'était entretemps approché d'eux et les reconnaissant immédiatement, il écarta les bras avec joie: BENEDETTO (S'exclama avec le sourire) -

Steffano! Giaccomo! Giuseppe!

Ma che cosa fai di bello, qui?

« Steffano !

Giacomo ! Giuseppe ! Mais qu’est-ce que vous faîtes de beau par ici ? » Jack et snack tournèrent un regard l'air de dire: "C'est ça que t'appelles méconnaissable?" vers Flag qui se défendit: FLAG (Corrigea faiblement Benedetto) - Vous devez faire erreur, signore: Nous sommes Jack, Snack et Flag... Benedetto,

cokprennant,

s'apprgcha

d'eux

con-fident et murmura avec le sourire: -Ah! C'était donc vous trois! Si... Jou vois, Il vous a embouché encore à sa manière...

SNACK: (Reconnut indiscrètement) -Si... Mais se reprit aussitôt, cachant mal sa bévue: Euh, Non! Qui ça, "loui"? BENEDETTO (Découvrant soudain Lindon Garrett, monté sur le Caïd, tous deux entra inés par une limousine criblée de balles allant en marche arrière -le moteur fumant- et poursuivis par quatre hélicoptères, un side car et de nombreux motards faisant tout sauter sur leur passage, l'indiqua du doigt avec le plus grand naturel) - Loui! Lindon Garrett! Les trois italiens, stupéfaits, se levèrent comme un seul homme en découvrant la scène: JACK, SNACK ET FLAG (S'ecrièrent de concert) - Mama mía, patroncino! LINDON GARRETT (Les salua d'un geste au passage) - Eh! Ciao! Scusi, ma sono un puoco ocupato, chi vediamo doppo! Si ? « Eh ! Salut ! Désolé mais je suis un peu occupé, on se voit plus tard ! Ok ?» Les trois hommes saluèrent d'un geste perplexe, tandis que le patron agitait sa main avec un grand sourire: BENEDETTO (S'exclama) - Arrivederla! Il secoua la tête à la vision du singulier cortège: Ah! Lindon Garrett: Tou changeras jamais... La moto B.C.A de Gina passa devant eux et les Garrett juniors saluèrent en choeur: LES GARRETT (S'ecrièrent joyeusement) - Ciao, Benedetto! Salut les gars! BENEDETTO (Salua sans étonnement) - Che vai, piccolini? Gina! « Comment ça va les petits ? » Courant après son poutit mari! Cosí fan tutte! « Elle le font toutes ! » Il partit d'un éclat de rire contagieux. Voyant approcher les poursuivants, les trois jeunes italiens sortirent subitement de leur ahurissement : Jack, Snack et Flag, saisissant Benedetto:

leurs

chaises, se séparèrent de quelques pas, tout en s'escusant à

- Permesso, Ah? « Permettez-moi, hein ? » BENEDETTO (Donna le feu vert, enthousiaste) - Avanti! « Je vous en prie ! » Et tous trois cassèrent leur chaise sur la tête d'un motard de leur choix, dont les motos continuèrent sans pilote et finirent par tomber sur le sol en faisant jaillir une gerbe d'étincelles, pour s'arrêter non loin de là... FLAG (Ordonna à ses collègues) - Andiamo! « Allons-y ! » Et s' escusa au patron: Chi vediamo! Habiamo molto lavoro chi fare... « On se voit ! On a du pain sur la planche... » BENEDETTO (Sourit, sonnant d'un coup sur la tête un des motards qui se relevait, et conclut constatant les dégâts: - Anche me.. . « A qui tu le dis... »

Réunion de Famille

e

Caïd, que l'explosion avait quelque peu sonné, fit un effort suprême

pour relever la

tête et observer la folle course poursuite dont ils étaient l'objet,

tout en conservant ses mains agrippés au cable, dont il essayait toujours de libérer son cou. LE CAID (Menaça) - Tu perds ton Temps, Garrett! Tu aurai dû accepter ma trève; maintenant, tu va me fâcher... LINDON (Chargeant ses Glocks de nouvelles grenades à tige, sourit) - ...Je ne fais que suivre ton propre conseil, Sharken: J'affrontes mon Destin! LE CAÏD (Conclut, avec un regard métallique) - Mouais! Qui est de crever comme un chien! Il emprisonna Lindon d'une prise de jambes autour du buste, au moment préçis où celui-ci allait faire feu sur deux autres hélicoptères, et dévia son coup en le déséquilibrant. Une des grenades -voltigeant dans l'air- vint tomber par la fente du plafond, sur le siège arrière de la limousine; et l'autre? Entre les jambes de Gina... Bhîma, apercevant la grenade dégoupillée, pâlit:

BHIMA (Blême, prononça) - Oh! Oh! Mauvaise idée, patron! Et il se jeta par la fenêtre au moment même où elle explosait, soulevant l'arrière de la limousine, qui retomba sur le toit, entraînant Lindon et le Caïd sous une formidable gerbe d'étincelles tout le long du Southwark Bridge, vers le carrefour que formait Cannon street, par laquelle transitait un Trailer allant à leur rencontre avec le feu vert... Gina, quant à elle, regardait la grenade sans voix. Or, celle-ci, par un mystèrieux hasard, resta silencieuse, jusqu'à ce qu'Albert -parvenant à la saisir par dessous le bras de Gina- la renvoya vers un motard qui s'était approché plus que les autres. Ce que voyant, ce dernier perdit le contrôle du volant et rentra dans une vitrine où la grenade se decida

finalement à exploser... Voyant la rencontre entre le trailer et

l'épave de la limousine inévitable, Lindon dégaina son épée et coupa le tendon de la jambe du Caïd, l'obligeant à lâcher prise, et se releva après un effort innoui: LINDON (annonca d'une voix forte) - Ça, c'est pour ma seconde femme: Susan! Et il transperça le coeur du Caïd au moment même ou le trailer défonçait de plein fouet le côté de la limousine, laquelle resta encastrée dans le pare-choc. Agrippé à l'épée, Lindon

suivit le corps du Caïd dans une courbe de 90º pour se retrouver

sous la remorque du trailer à égale distance entre les roues avnat et arrière qui les entrainait vers East-cheap Great Tower Street... Gina, remerçiant les dieux d'avoir sauvé si miraculeusement son futur mari, invita Bhîma -qui se relevait de sa chuteà s'agripper au sidecar, lequel, n'allait sûrement pas se formaliser d’un nouveau passager: GINA (S'exclama) - Accrochez-vous, amico! « l’amis ! » Jindal lui tendit le bras et Bhîma, riant histérique de se savoir encore en vie, s'y agrippa avec la dernière énergie. BHIMA (Remercia) - Merci! Oh, merci bien, petit patron! JINDAL (Repliqua enthousiaste) - C'est nous, monsieur! Vous conduisez comme un dieu!

BHIMA (Regardant vers Lindon, se défendit) - Avec des profs comme le patron, là! C'est la moindre des choses, je te le dis! SUN (Fier, encouragea) - Tiens bon, pa! La colline n'est pas loin! BHIMA (Comprennant, sourit) - C'est donc vous, sa petite famille? Ils acquiescèrent avec fierté. BHIMA (Tendit sa main à Sun avec un grand sourire) - Enchanté! Moi, c'est Bhîma! SUN (Jettant son dernier bout de plastique, lui tendit la main, tandis que Jindal faisait sauter un motard trop confiant) -

C'est un honneur, Bhîma! Elle, c'est maman Gina, et voici Djinn, Harrold,

Albert, Duncan et Jindal! Moi, c'est Sun! Suny pour les intimes... Entretemps, Jack, Snack et Flag s'amusaient comme des fous et -montés l'unsur une moto et les deux autres sur une deuxième- serraient un par un les retardataires entre eux, que finissait par désarçonner Flag à force de coups de casque sur la tête. Aussi, lorsque Putois -monté à l'arrière d'un motard en tête de ligne- se trouva à cours de munitions, quelle ne fut sa surprise lorsqu'il demanda par radio: PUTOIS (Portant sa main à son oreille, s'ecria) - Ici, Putois à Sauterelles: On est à court de munitions! Il entendit alors le grondement de deux motos le rejoindre des deux côtés, et une voix à l'accent italien s’éleva à sa droite: Flag (Ironique, repliqua en l'interpelant) - Eh! Poutois! Putois tourna son regard vers son voisin, pour constater avec effroi que des deux inconnus conduisant l'une de ses motos, l'un d'eux pointait le lance-obus en sa direction: Flag (Conclut avec le sourire) - En veux-tu, en voilà ! Prendí questo! « Prends ça ! » Il frappa à l'épaule de Snack, qui, à ce signal, détonna l'engin en même temps que Jack -à l'opposé-, faisant

littéralement exploser la motocyclette dont l'épave en flammes emporta ce qui restait de Putois et de son chauffeur dans le décors... S'étant aperçut du changement de trajectoire, les quatre hélicoptères restant entreprirent d'arrêter le camionneur en se disposant à l'avant, en face de sa cabine. Ce dernier, encore sous le choc du terrible impact, n’avait pas encore songé à diminuer de vitesse et tentait de regarder par le parebrise afin d'évaluer l’étendue de la catastrophe, lorsqu’il aperçut soudain les hélicoptères d'où on lui faisait signe de stopper.

Entretemps, Lindon -qui avait deviné la manoeuvre- trancha d’un coup

sec le conduit du liquide de frein qui passait sous la remorque juste au dessus d'eux et, le decrochant du plafond, vint le fourrer dans la bouche du Caïd. LINDON (Lui bouchant le nez, sentencia) - Ça, c'est pour ma seconde femme: Susan! Le liquide gonfla alors ses joues et lui sortit par les oreilles, crevant ses tympans. Ainsi, lorsque pompant la pédale du frein comme un aliéné, le pauvre chauffeur constata que la remorque l'entrainaît malgre lui, il fit désespérément signe aux pilotes d’écarter leurs engins. Pour toute réponse, quatre points laser

vinrent se regrouper sur son front et il reçut quatre

impacts de balles qui le projetèrent sur le dos de son siège, puis contre le volant, son pied droit s'enfonçant sur l'accélérateur. . .     

L'Ignorance de la Trahison.

ans le souterrain, le prêlat -antorche en main- conduisait son Altesse suivie des deux agents du MI6 dans les entrailles de la terre, tout en racontant son histoire: LE PRELAT (narra) -

...La légende conte que le géant Brân Mac Llyrr, blessé par une flêche

empoisonnée,

demanda qu'on lui trancha la tête et qu'on la transporta jusqu'à

un lieu connu de lui. Durant ce fabuleux trajet -qui dura 87 ans- la tête de Brân revela de nombreux mysteres et

connaissances du monde ancien, que les

druides qui l'accompagnaient gravèrent en leur fabuleuse mémoire. Là où Brân finalement se tût, sa tête fut enterrée -chef vers le sud- et fut fondée la ville de

Londres, car on disait que si une invasion venait à menacer Albion: la tête de Brân s'éveillerait pour l'en sauvegarder... On dit d'ailleurs qu'Arthur commit un jour l'imprudence de l'exhumer, ce qui permit la conquête saxonne. Il sourit moqueur: mais, ce ne sont là, bien entendu, que de stupides mythes païens, Altesse. . . ISABELLE (Le devisagea avec une pointe d'ironie) - Mythe ou réalité: toujours est-il que les descendants d'Arthur -suivant son voeux- firent construire ce souterrain, afin de ne plus jamais perdre cette protection, et que l'Eglise en a conservé l'accès secret... LE PRELAT (lui sourit, hyppocrite) -

C'est que le peuple oublie difficilement son histoire, your majesty... Sortant

une clé suspendue à son cou, il ouvrit une porte en fer forgé, munis d’un complexe mécanisme de serrure, et l’invita à passer: Altesse... ISABELLE (Le regarda, puis tourna son regard vers le seuil et observa) - ...Et quoi de mieux qu'un peuple orphelin de son passé, pour dominer son futur... LE PRELAT (acquiesca, s'escusant presque, et récita) -"Yeux qui ni voient: coeur qui ne sent", Altesse: l'âme est ainsi faite! Isabelle entra et découvrit admirative une vaste salle circulaire au plafond gigantesque en forme de dôme, au centre de laquelle trônait une imposante tête de pierre d'un géant au visage serein et aux nobles factions. ISABELLE (Profondémment émue, retint une larme tout en carressant pensive les contours de ses joues, hypnotysée, et prononça d'une voix intense ou se percevait la tristesse des siècles) - ...Je me demandes qu' est-ce qui, de la trahison ou de l' ignorance, laisse le plus l'âme réduite à l’esclavage ... LE PRELAT (Pensant tout haut. Les mains jointes, confessa) - Sans doute...l'ignorance de la trahison, your majesty... ISABELLE (Tourna un regard intrigué vers lui, surprise par tant de franchise, et acquiescant

après reflexion, elle conclut, solemnelle) - Sans doute. ..    

Une Recette explosive...

ous la remorque, Lindon aperçut soudain la colline pointer à l'horizon et sourit d'un air sadique, que l'ombre d'un hélicoptère -aparaissant au côté de la cabine-, muta en détermination. La voix de Sun à sa droite le distraya alors: SUN (l' interpella) - Pa! Ils vont prendre le volant! Lindon (Découvrant sa petite famille, sourit et s’exclama) - Suny! Salut les gars! LES GARRETT JUNIORS (firent le garde à vous) - Garretts aux ordres, sir! LINDON (Rendant leur salut, aperçut Gina et se défigura, s'escusant) -

Cara Gina! « Gina Chérie! » Pardonnes-moi, mais tu sais: les marriages

et

moi... GINA (Fondant à sa vue) - Amore mio! C'est déjà oublié! Mais, per favore! Finis-en avec ce monstre, qu'on rentre tous à la casa, si? LINDON (acquiesca) - Ça vient... (Il lui fait un clin d’oeil) Jolie Robe ! Il va falloir qu’on se marie plus souvent... GINA : (Souriant à l’indirecte) - Si ! Autant de fois que tu voudras, il mio amore ! LE CAÏD : (intervint alors, tournant la tête vers eux) - Si je gênes, n’hésitez pas à me le dire surtout ! (Il découvrit toute la bande)

Mais, que vois-je? Une vraie petite réunion de famille! Comme c'est touchant! Il s'adressa à

Gina: ne vous faites plus de soucis, mademoiselle: comme je suis

fatigué des separations, je vous ferai un prix de groupe pour une belle saison en enfer! LINDON (Pour toute objection, fit tourner l' épée dans sa chair, lui provoquant un hurlement) - Oh, toi: la ferme! BHIMA (Se montrant après un grand effort pour se maintenir debout en équilibre sur le side car, s'enquit) - On peut vous être utile à quelquechose, patron? LINDON (Heureux de le revoir vivant, lui sourit) - Bien sûr, brave Bhîma! Si vous pouviez me dégager de ses moustiques... SUN (intervint alors) - On est à court de feux d'artifices, pa! LINDON (Décrochant sa ceinture bourrée de D.5 qu'il leur envoya en voltigeant, répondit) - Il suffisait de demander ! Tiens! Voilà les renforts! Sun saisit la ceinture au vol et en décrochant une charge, il en calcula à voix basse la portée; SUN (Compta sur ses doigts) - 20 grammes: un camion, 8 gr.: une voiture, 2 gr :...un bonhomme! (Il coupa un petit cube de la taille d’un dé auquel il connecta les deux fils d’un mini détonateur, dont il programma la minuterie à 10 secondes) - Sus à la cabine, Gina! Presto! (Il passa le colis à Bhîma)- A vous de jouer, Tiger Woods! Et lorsqu'ils atteignirent la cabine que tentait d'agripper un agent du Caïd, suspendu à un cable depuis l’hélicoptère, Bhîma balança la charge par la fenêtre. Celle-ci traversa la cabine et, sortant par l'autre fenêtre, vint s'ecraser sur la poitrine de l'agent qui la saisit par reflexe et hurla avant l’explosion. Celle-ci, soufflant l'hélicoptère, le fit s'abattre contre un immeuble, rebondir contre la remorque et tomber sur l'hélice contre la route -ce que voyant- Lindon bascula vers sa droite se couvrant des meurtrières balles avec le corps du Caïd, que celles-ci vinrent meurtrir cruellement: LINDON

(Agrippé à son costume, s'approcha tête contre tête et le perçant du regard, prononça d'une voix guturale) - Ça, c'est pour Nidia, ma troisième femme! L'hélicoptère s'immobilisa en plein carrefour de Cannon street avec le London Bridge ou un jeep acheva de l'exploser en le colisionnant de plein fouet. Lindon d'un mouvement de bascule- remonta sur le corps du Caïd, qui secoua la tête comme s'il chassait un mauvais rêve: LE CAID (Menaça) - Ça vient, Garrett: Tu commences à me fâcher! LINDON (Lui mettant un coup de tête qui lui brisa le nez, ironisa) - Attends! Je vais t'aider... Initialement dispersés par l'onde de choc, les hélicoptères parvinrent à se regrouper et revinrent à l'assaut se dirigeant vers le side car, à l'avant du camion. Voyant la chose, Bhîma prit une dangereuse résolution: BHIMA (indiqua la colline à Gina) - Approchez-moi de la cabine, mademoiselle Gina! Le patron veut arriver làhaut! Vous, essayez de faire diversion! GINA (Fit oui de la tête, tout en entamant la manoeuvre) −Io

capito! « j’ai Compris ! »

A un mètre de la limousine, Bhîma bondit sur l'épave -cul par dessus tête- laquelle s'inclina périlleusement de son côté, l'obligeant à s'agripper d'une seule main au retroviseur de gauche, où il resta suspendu dans l'air, se balançant dans le vide... Tandis que ses frères l'encourageaient avec force exhortations, Sun, lui, noua une grosse charge plastique au bout de son ceinturon, dont il programma la minuterie à 16 secondes: SUN (Calculant à haute voix, conclut) - ...Une brochette d'hélicoptères: 25 grammes... Il s'adressa au groupe qui fêtait à présent la victoire de Bhîma sur la gravité et son entrée dans la cabine: à cinq, vous tendez tous les bras vers la gauche, les gars! Et leur faites signe de faire gaffe! 1, 2, 3, 4,...5! Tout le groupe tendit le bras, comme un seul homme, vers la gauche, Gina klaxonnant, éfrénée. Dans les trois hélicoptères -tournés à présent vers eux et volant

de travers afin de positionner leurs franc-tireurs en leur direction- les pilotes se distrayèrent, regardant dans la direction indiquée. Sun, profitant de la seconde d’inattention, fit voltiger la charge vers eux, après deux arcs de cercles, et observa comment le colis atterrisait sur le toit du second hélicoptère, au moment précis où les francs-tireurs dirigeaient leur mitrailleuse Rhein Metal en ouvrant le feu sur eux... La rafale se dirigea entre la D.C.A et le side car et en trancha la jonction alors que Sun comptabilisait: SUN (Conclut le compte à rebours) - 5, 4, 3, 2, 1...Zéro! L'explosion désintegra le second engin et projetta le premier d’entre eux contre la cabine -obligeant Bhîma à un virage forcé vers la gauche- alors que Gina, Albert et Jindal partaient propulsés vers un côté et Sun, Duncan et Harrold de l'autre. Le troisième hélicoptère, lui, fut soufflé par l'explosion formidable vers la crête de la colline, qu'il décapita en s'y pulvérisant, alors que le Trailer -entrainé par la force inertielle- tombait à la renverse, emportant grillage, Lindon et Caïd jusqu'au sommet, où la remorque s'immobilisa en équilibre sur l'orifice, laissant Lindon suspendu par son épée au buste d'un Caïd pendant au cable d'acier... -bran-

Brân Ab Llyrr

orsqu'Isabelle avait entendu le fracas de l’explosion -qui avait décapité le haut du dôme- son réflexe avait été de se jeter à l'ombre de la tête de Brân, recevant pour elle les blocs de pierre détachés. Harrod's et Démétrius s'étaient tout d'abord précipités pour la

secourir, mais, voyant la cascade de poussière et de roche se

diriger vers eux, ils s'étaient ravisés et -d'un bond en arrière- avaient esquivé tout juste l'avalanche. Le prélât, quant à lui, moins préparé qu'eux à la promptitude d'action, fille d'une expérience du vécu et de ses revers de fortune, avait attendu bras en croix et avec la béatitude du condamné- ce châtiment de son dieu vindicatif -pensa-t-il- pour avoir trop parlé... Toujours est-il que lorsque tous trois s'étaient relevés du sol, celui-ci avait tremblé à nouveau et une ombre gigantesque était venue obstruer à demi l'orifice récemment formé, alors que deux singulières silhouettes plongaient par ce dernier, pour rester miraculeusement suspendues à hauteur des yeux de Brân... Lindon, malgré la poussière qui flottait encore, reconnut le premier son altesse qu'éclairaient comme une divine apparition les rayons du soleil.

LINDON (N'en croyant pas ses yeux, s'étonna) - ....Isabelle?... Altesse ? Suis-je entrain de rêver? ISABELLE (Reconnaissant sa voix, clignota des yeux qu’elle plissa enfin pour le voir à travers les rayons qui l'éblouissaient) −Lindon

? Non, c'est bien moi, mais...que fais-tu...

Elle fronca les sourcils, en

découvrant le Caïd qui remuait: que faites-vous là-haut? LINDON (Dévisageant le Caïd qui essayait à nouveau de se libérer du cable lui serrant la gorge, puis son épée, lui traversant la poitrine; expliqua: −Mondieur

Sharken et moi-même avons décidé de mettre un terme à de nombreuses

années de... disons: "mutuelle méchanceté"... ISABELLE (S'appliquant à reconnaître ses traits, s'enquit) -...Est-ce l'énergumène qui vous prétendit mort, prétextant que mon marriage avec lui était votre dernière volonté? Lindon se hissa à hauteur du visage de son ennemi et l'interrogea à voix basse: - Enfoiré: t'as dis ça? LE CAÏD (Le visage boursoufflé, acquiesca et, ouvrant la bouche cyanotique, prononça avec difficulté: - ...Je... LINDON : (Accentuant la flexion, approcha son oreille de sa bouche et questionna) - Tu quoi? LE CAÏD (Lâchant subitement le cable, le saisit à la gorge et l'éleva dans les airs à l'aide d'un seul bras, ricanant) - Ça y est!... T'as réussi: tu m’a fâché... Et il lui donna deux formidables coups de poing de son bras libre qui le firent lâcher prise et rester suspendu à sa main. ISABELLE (Horripilée, s'écria) -

Lindon?! Que diable se passe-t-il? Cet homme ne meurt-il donc jamais?

Lindon tenta vainement d'articuler un mot, alors que tous deux basculaient dans les airs, impulsés par les coups du Caïd. Ce dernier ricana sauvagement à ces mots:

LE CAID (S'adressant à elle à sa place, répondit) - Neni, Altesse! Même la veuve éternelle ne me veut point pour mari! Il partit d'un ricanement sardonique dont l'echo fit frissonner la reine. Lindon, découvrant les yeux de Brân, revit la scène de maître Chong: MAITRE CHONG: - ...Mais, faux Bouddha pas vertueux... utiliser pouvoir contre le Tien Tao, la Voie Céleste: mauvais augure... Lindon daifú, lui, échapper sept fois de méchant Bouddha, lui destiné à enfermer démon sous Montagne Sacrée... Revenant à lui, Lindon contempla le dôme de pierre, songeur. LINDON (Du sang lui coulant par la comissure des lèvres, murmura) - ... La Montagne Sacrée... LE CAID (L'entendant, compléta) - Mouais... Elle est sacrément bien pour ton tombeau, Garrett... Il lui donna un violent coup de coude sur la tempe, auquel Lindon repliqua en enfonçant son épée jusqu'à la

garde, d’un brusque coup de pied, ce qui lui fit lâcher

prise un bref instant, suffisant pour que Lindon revienne à sa position de départ, suspendu au pommeau. LINDON (Tournant son regard vers la reine, prononça) - Isabelle... Il y a quelquechose que vous devez savoir... ISABELLE (Se méprit alors sur ses intentions et émue, nia d'un geste perturbé de la tête, tout en l’interrompant d'une voix lourde de sentiments) −Non!

Lindon, ne m'en dîtes rien... Vous allez vaincre cette chose! Sa voix s'affermit

à mesure qu'elle surmontait la situation: ...Et non l'inverse! Ne baissez pas les bras maintenant... LINDON (Se recria) - Mais, là est tout le problème! Ce scélérat a trompé de nombreux maîtres d'Orient par de fausses preuves d'ascétisme et de pureté, et a obtenu d’eux l'invulnérabilité physique! LE CAID (Intervint, légèrement préoccupé)

−Les

maudits chinois ont bien raison: On ne connaît un homme qu'après l'avoir

combattu; or, toi, Garrett: Tu commences à en connaître un peu trop long sur moi... Il lui fila un puissant coup de pied au visage, obligeant Lindon à dégainer l'épée de son buste dans sa chute. Mais, s'agrippant à l'aide d' une rapide prise de judo à l'une des jambes de Sharken, Lindon parvint à rester suspendu, tête à l'envers. ISABELLE (Porta la main à sa bouche, craignant pour sa vie) -Lindon! Que puis-je faire pour vous aider? Elle se tourna vers les de deux agents qui avaient jusqu'à présent observé la scène, abassourdis : - Harrod's! Démetrius! Bon sang, mais faites quelquechose! Sortant brusquement de leur ahurissement, les deux hommes empoignèrent leurs armes qu'ils chargèrent de concert et vidèrent sur le buste du Caïd, lequel reçut les balles avec un ricannement sardonique. HARROD'S (Hébêté, abaissa le canon fumant d'un geste lent et résigné, et constata) -

Inutile... Quelque force surnaturelle le protège... A ces mots, Lindon se

souvint du dialogue avec Bhîma : *********************** BHIMA: -

...Lorsqu'après lui avoir livré le secret de Pasûpatâ, le Sâddhu découvrit son

mensonge... LINDON: (Poursuivit, méditatif) - Il maudit Karna, en prophétisant qu'au moment de l'employer... BHIMA: (Esquiva une vieille dame, provoquant un terrible carambolage, féroce) - Il oublierai le Mântra! LINDON: (Compléta) - Et resterai vulnérable face à ses ennemis. . . *********************** Revenant à lui, il fixa à nouveau les yeux de Brân qui l'attiraient comme un aimant: LINDON (songea) - ...Une force surnaturelle... Son visage s'eclaira soudain: "les traditions se complètent" disait mon père... LE CAÏD

(Dont les orifices du buste finissaient de se refermer d'eux-même, ricana) −Mouais,

paix à son âme maudite! Et j'espères que vous vous complèterez en Enfer,

parce que tu vas bientôt le rejoindre! Il secoua sa jambe, mais Lindon, sentant sa prise se relâcher, traversa la cuisse de Sharken d'un puissant coup d'épée et vint s'y suspendre avec ses deux jambes, comme s'il se fut agit d'un trapèze de cirque: LINDON (Murmura songeur) - Ça, c'est pour Elise, ma quatrième femme.. . LE CAÏD : (Que la douleur abandonnait, baissa un regard ulcéré vers Lindon) −Tu

es pire qu'une puce dans l'oreille, Garrett!

Il essaya de saisir le pommeau de l'épée, mais en vain. LINDON (Tourna son visage vers la reine, après reflexion) - Isabelle... Il y a bien quelquechose que vous pouvez faire, et vous seule... ISABELLE (Une lueur d'espoir aux yeux, s’empressa de demander) - Qu’est-ce, Lindon? LINDON (Expliqua alors) - Si nous n'abbatons pas ce démon, rien ne pourra plus l'arrêter, et l'Angleterre est perdue... A ces mots, Isabelle se replia sur elle-même, se souvenant de la prophétie liant Brân Mac Llyrr au destin d'Albion. Comprennant alors ce que le destin attendait d'elle, elle contempla d’un regard perdu dans ses pensées toute la scène surréaliste, sous le ricanement moqueur de Sharken, et réunissant son courage, elle leva des yeux brillants vers la statue vénérable: ISABELLE (Conclut gravement) −Je

comprends...

Elle s'approcha de la tête de pierre qu'elle caressa d’une main et cloua son regard dans celui du géant qui lui sembla alors animé de vie: −...Brân

Ab Llyrr...

Elle plia un genoux à terre et à son étonnement prononça un étrange discours en langue ancienne inconnue d’elle :

−Une

humble descendante de ta glorieuse lignée, pure d’âme et de corps, implore

ton pardon: Saches qu' en son âme et conscience, elle n'eut jamais osé perturber ton vénérable sommeil, si une menace obscure, pesant sur ta race toute, ne l'eut contraint à le faire. Ta Fille t'appelles de toute son âme au secours de son peuple! Le lendemain d'Albion dépend de toi... Tienne est ma vie, si tel est ton voeux, mais montre ta puissance et que tremblent nos ennemis! −

« Une humble descendante de ta glorieuse lignée, pure d’âme et de corps, implore

ton pardon: Saches qu'en son âme et conscience, elle n'eut jamais osé perturber ton vénérable sommeil, si une menace obscure, pesant sur ta race toute, ne l'eut contraint à le faire. Ta Fille t'appelles de toute son âme au secours de son peuple! Le lendemain d'Albion dépend de toi... Tienne est ma vie, si tel est ton voeux, mais montre ta puissance et que tremblent nos ennemis! » Une larme coula de ses yeux brillants, et se détachant de son menton, vint éclabousser la pierre qui sembla frémir à son contact, mais demeura froide. Déterminée, Isabelle interpreta cette réponse selon son coeur et sourit tristement. Saisissant alors un stylet de sa blonde chevelure, elle le pointa sur sa poitrine qu'elle dénuda d'un geste digne, les yeux en larmes, et, toujours souriante elle clama d’une voix digne: −...Si −

tel est ton souhait: La vierge d’Albion t’offre sa vie : me voici!

«...Si tel est ton souhait: La vierge d’Albion t’offre sa vie : me voici! »

Elle dévisagea Lindon pour la dernière fois et murmura: - Adieu...Bien aimé... LINDON (S'ecria alors d'une voix implorante brisée) - Non! Isabelle! Isabelle, abaissant ses paupières se transperça la poitrine d'un geste sec. Des goutelettes de sang coulèrent bientôt le long du stylet et tombèrent sur la roche taillée. . . Alors, quelquechose qu’aucun d’entre les présents n’attendait eut lieu : un véritable frissonement parcourut la roche, et, tout à coup, deux yeux brillant comme des soleils d'or levèrent leurs lourdes paupières et une voix profonde comme une caverne retentit, faisant trembler toute la salle. BRAN (Regardant Isabelle qui -inexpliquablement- tenait encore sur ses jambes, s'enquit) −Vierge

d'Albion! Fière descendante de Niassa la Terrible: Quel mal menace

donc nos terres, que l'ardeur de ton sang n'ait pu vaincre? - «Vierge d'Albion! Fière descendante de Niassa la Terrible: Quel mal menace donc nos terres, que l'ardeur de ton sang n'ait pu vaincre?» ISABELLE (Rouvrit ses yeux comme par enchantement et répondit d'une voix étrange) - ...Le mal le plus terrible qui soit, Ô puissant fils de Llyrr! Le mirroir de la maîtrise,

Le reflet de la vieille connaissance, dôté de tout son pouvoir destructeur; Le rite singé dans ses moindres détails, mais au sens oublié... La parure du sacré, en des mains vulgaires de profane; L'Esprit remplacé par la Lettre, Le Mal masqué de vertu. . . - « ...Le mal le plus terrible qui soit, Ô puissant fils de Llyrr! Le mirroir de la maîtrise, Le reflet de la vieille connaissance, dôté de tout son pouvoir destructeur; Le rite singé dans ses moindres détails, mais au sens oublié... La parure du sacré, en des mains vulgaires de profane; L'Esprit remplacé par la Lettre, Le Mal masqué de vertu. . . »  Θ ΘΘ Θ 

La Malédiction de Pasûpatâ

rân leva alors son puissant regard vers Sharken, qui prétendit le soutenir de ses yeux moqueurs et amusés; mais, la brillance de ces deux étoiles d'or fut telle et d' un éclat si pur que le Caïd sentit -stupéfait- qu'elle pénétrait son âme, mise à nu et qu' il en perdait la vue. Aussi, doutant subitement de son invulnerabilité -face à la supériorité indiscutable de Brân- il se mit instinctivement en posture de sazen, formant un lotus et concentrant tout son esprit en un point au dessus de son front. De sorte qu'au bout d'un instant, une énergie rouge pourpre émana de son corps et de sombres nuages vinrent couvrir le soleil, formant un tourbillon vertigineux de la plus sombre obscurité au dessus d'une ville de Londres prise de panique... LINDON (Comprennant l'origine du phénomène, murmura: - Il invoque Pâsupatâ... Sharken

sépara effectivement ses lèvres crispées et des coups de tonnerre

retentirent dans un ciel sillonné d'eclairs et si saturé de charges électriques que des étincelles jaillissaient un peu partout dans le dôme pour y disparaître aussi spontanément. Brân souriait serènement au spectacle et n'avait cessé d'observer son auteur, comme un père contemplant un fils prodige, mais dévoyé. Soudain, Sharken ouvrit deux yeux de flammes, tandis que son corps subissait les 64 transformations allant du tigre au dragon; puis, reprennant sa forme initiale, il inspira fortement l'air -semblant vider le dôme de tout son oxygène- et entreprit de réciter la formule préliminaire: LE CAID (Prononca d'un ton solemnel: −

Jab Jab,

Dharmakar na

vinash unga,

me tab

tab avatar

longa! A ce moment là, serrant ses mains fortement l'une contre l'autre, il les éleva au ciel et

le tourbillon descendit sous un tonnerre formidable les rejoindre, et toute

l'énergie passa en lui. Mais, alors qu'il s'apprêtait à lâcher Pâsupatâ, il s'aperput qu'il en ignorait le mantra libérateur et balbutia perplexe creusant confusemment dans sa mémoire: pashi... pash... machna... machna. Et pâlit d'horreur -comprennant sa situation- s'écriant avec un hurlement d'horreur: NON!!! L'énergie accumulée, le consumant comme une braise ardente, il brâma de terreur -secoué par d'effroyables tremblements- que le rire franc de Brân, résonnant dans tout le dôme, couvrit subitement, assourdissant un Caïd semblable à une feuille morte qu'agitait une fabuleuse tempête, embrasé littéralement par ce volcan intérieur qu'il ne savait plus commander... Alors, Brân ouvrit grande sa bouche et l'énergie mystique du Caïd commenca sinueusement à se détacher de sa dépouille, formant un corps éthérique que Sharken tenta vainement de retenir du bout de ses doigts crispés, se débattant dans le vide. Mais en vain... Brân Ab Llyr refermait sa bouche sur celui-ci, et Sharken -hébété tout d'abord- ricanait d'un rire incrédule, tandis que Brân, ne le prennant plus en compte, baissait des yeux paternels vers sa fille et concluait d'une voix chaude: BRAN (Avec un sourire mystérieux, prononca: - Quelle triste dévoiement que la maîtrise incomplète... Son visage se figea en un sourire serein et ses paupières se refermèrent lentement sur des yeux dont l'eclat mourant sembla se détacher en volutes composées de millions d'etincelles qui vinrent caresser le visage d'Isabelle.

ISABELLE (les yeux brillants de larmes, s'inclina respectueusement: −Adieu,

père... Et merci!

Elle s'effondra sur le sol, un sourire aux lèvres... Un gémissement attira alors l'attention de Lindon qui, regardant vers le Caïd, s'apercut intrigué que le cable d'acier lacérait à présent sa gorge comme du fil à beurre. Comprennant alors, il eut une grimace: LINDON (s'exclama: - Ah ça, mon vieux! Tu ne partiras pas aussi gentiment! Et il s'apprêtait à trancher le cable, lorsqu'une voix qu'il connaissait retentit: MISHA (conseilla: - Je ne ferai pas cela, si j'étais toi... Lindon découvrit le thailandais tremblant sur des jambes au bandage ensanglanté et tenant la dépouille d'Isabelle d'une main ferme, et de l'autre un sabre recourbé sous son cou, prêt à l'emploi. Non loin de lui, se trouvaient deux silhouettes évanouies sur le sol... LINDON (fronça les sourcils: - Mïsha... Ton maître est perdu, et tu tiens un cadavre... MISHA (découveant le stylet traversant la poitrine de la rein, finit par sourire: - Qu'importe! Relâches-le! Vous, Occidentaux, tenez autant aux morts qu'aux vivants, et tu ne voudrai pas que la hâche en petits morceaux... LINDON (secoua la tête: −Tu

ne comprends pas, Mïsha: Regardes!

Se balançant alors vers l'avant, il s'agrippa au cou du Caïd qui suffoquait, et dégainant son épée de sa cuisse, il la lui montra ensanglantée: MISHA (pâlit à ce spectacle: - Bouddha saigner!... LINDON (lui expliqua: -

...Sharken a trahi ses maîtres et baffoué le Ciel; à présent, le ciel l'a

abandonné. . .

MISHA (se renfrogna à une idée: - Mîsha, lui, n'abandonneras pas son maître dans un mauvais moment... LINDON (dévisagea le Caïd: -

C'est tout à ton honneur, Mïsha! Mais, ton maître doit mourir: c'est

l'inexorable Loi du Sang... MISHA (acquiesca, grave: - Au moins, laisses-moi me battre pour lui... LINDON (réflechit un instant, songeant à la force de ces liens qui quelquefois pouvaient se tisser si fortement, bien qu'entre âmes qui ne se méritaient guère) −Fidèle

jusqu'à la mort... Admirable... (Il acquiesca) Soit!

Il se jeta dans le vide et -après une pirouette dans les airs- atteignit le sol, un genoux contre terre. Mîsha sourit avec reconnaissance et déposa respectueusement la dépouille d'Isabelle sur le sol; puis, faisant des moulinets avec son sabre, il prit une position de combat. Lindon brandit son épée rougie par le sang et lisant les Oghams s'ecria avec ardeur: −

Cumhail!

Et se précipitant sur lui, lui porta cinq coups consécutifs que Mïsha para sans difficulté, repliquant aussitôt avec fougue. Lindon, après plusieurs échanges, parvint à le blesser à l'épaule et Mïsha lui perça une cuisse. Entretemps, le Caïd, allègé du poid de son adversaire, s'était hissé -saisissant le cable d'acier et saignant de ses deux mains par l'effort innoui-et s'approchait lentement de l'orifice du dôme. Dans leur lutte acharnée, aucun des opposants ne s'en était aperçut et, autant Lindon que Mïsha-érissés à présent de plaies et nombreuses blessures et saignant abonbammentne reprennait son souffle que pour se jeter l'un contre l'autre que plus férocement. Le Caïd, lui, vennait d'atteindre le rebord du dôme, lorsque Mïsha -par un habile revers de sabre- parvint à désarmer Lindon de son épée, laquelle, voltigeant dans les airs, alla s'emprisonner par le pommeau entre deux pavés du sol, lame nue pointée vers le ciel. Alors, Mïsha, souriant satisfait, pris une nouvelle position d'attaque, que Lindon reconnut comme de décapitation et se positionna à son tour -garde haute- le front baigné de sueur ensanglantée. Mais soudain, une voix familière les distraya tous deux: SUN

(le visage sévère, sentencia: −Ça,

c'est pour ma Maman: Sun Li Tsuei!

Et Lindon et Mïsha n'eurent que le temps de le voir, filant un coup de pied magistral sur la figure d'un Caïd incrédule, qui, lâchant prise, tomba avec un hurlement de terreur folle exactement sur la pointe de l'épée de Lindon, où il resta fiché -transpercé de part et d'autre, bras et yeux grands ouverts... Un second cri suivit le premier, et Lindon n'eut que le reflexe de s'incliner évitant ainsi le coup de sabre mortel de son ennemi enragé, dont il saisit le col par l'arrière et -le déséquilibrant d'une prise de judo- le jeta contre son épée, où il vint se clouer à son tour, rejoignant son maître qui lâchait alors son dernier souffle... Ivre par l'effort et la tension suprême, Lindon, chancelant, regarda vers l'orifice du dôme et devisa entre brumes les membres de sa fière famille -que rejoignait un souriant Bhîma- le saluant avec des larmes de joie, auxquelles il répondit d'un sourire enfantin; et, s'approchant d'Isabelle, il finit par s'effondrer à ses côtés, sa main s'unissant à la sienne... Alors, et contre toute attente, Isabelle ouvrit tout à coup les yeux, inspirant avidemment l'air qui gonfla ses poumons. Sur sa poitrine, le stylet finissait de se dématérialiser en d'étranges volutes d'etoiles dorées que le souffle de la reine dispersa aux quatre coins. Et ce n'est qu'alors qu'elle pris conscience de la voix de Slibedy Harrods,

penché sur elle -évitant sa poitrine dénudée du regard- le front

plissé par l'inquiétude: SLIBEDY HARROD'S (Alégé par son réveil, s'exclama : - Oh! Dieu soit loué, Altesse! Vous êtes sauve! ISABELLE (comprennant la cause de sa gêne, cacha dignement son sein et fronçant les sourcils à ses mots, repliqua: −Et

votre dieu n'y est pour rien, croyez-moi!

Elle se releva et refusa l'aide que les deux agents lui prêtaient d'un geste: −Laissez-moi!

Je suis on ne peut mieux...

Et c'est alors qu'elle découvrit Lindon à ses côtés et pâlit: −

Lindon! HARROD'S (jettant un regard sans équivoque à Démetrius, s'éclaircit la gorge pour la rassurer: - Hum! Sir Lindon Garrett survivra, Altesse: Il n'a -fort heureusement- que des blessures non mortelles, faîtes-moi confiance !

ISABELLE (Agenouillée à ses côtés, leva un regard plein de gratitude vers la tête de Brân: −...Et

chacune d'elles a sauvé notre royaume, aidée de la force de nos

ancêtres...  Θ ΘΘ Θ 

La Reine et le Chevalier

t c'est ainsi comment, une semaine après, un Sir Lindon Garrett frais et dispos -malgré de nombreux bandages sous son impeccable costume- se retrouvait dans un jardin de la reine tout en fleur et vibrant de vie, accompagnant son Altesse, bras-dessus- bras-dessous, lors de sa promenade matinale: ISABELLE (Humant une rose blanche, rêveuse: −

Le docteur Pibwick dit que vous avez besoin de repos, sir. LINDON (souriant du coin des lèvres, repliqua: - Vous voir saine et sauve est mon plus grand repos, Your Majesty... ISABELLE (le dévisageant avec un sourire triste, s'enquit: - Et... Que prétendez-vous faire à présent? Vous... marier? LINDON (nia lentement de la tête, son regard perdu au loin: −Neni,

Altesse... Tout comme le jour a sa part d'obscurité dans l'ombre... (il

désigna leur ombre sur le sol) - De même, mon courage tremble-t-il à l’heure de tout compromis à caractère, disons... "indéfini"... ISABELLE (sourit charmante: −...J'aurai

souhaité que vous fussiez mon "Lord Protector"... −

LINDON (lui saisit la main, qui frémit à son contact: - Vous savez, Isabelle, que je le suis de toute mon âme; mais -de grâce-: ne l'emprisonnez pas, elle vous est d'autant plus utile libre, qu'enfermée, vous la verriez déperir à vue d'oeil... ISABELLE

(soupirant après un regard tendre, lui donna un profond baiser que Lindon reçut, frémissant à son tour: -...Je le sais, Lindon... Mais, vous avoir auprès de moi... LINDON (la dévisagea d'un regard franc, dénouant sa gorge pour dire: -...Notre union est impossible, Isabelle; j'ai tant de fois tenté de vous l'exprimer... ISABELLE (posa alors son index sur ses lèvres; - Ne dîtes rien, très cher... Brân -je ne sais comment- me l'a transmit: notre union va au delà de nos âmes, et est d'autant plus parfaite, que, nos deux missions étant aussi indispensables l'une à l'autre, celle-ci ne se consomme jamais... Lindon acquiesca fier et heureux d'être enfin si profondément compris, et il conclut, lui baisant la main avec vénération: LINDON: −la

Reine et le Chevalier...

Lord Miscally apparut alors avec son hiératisme habituel. Il souriait encore interieurement -et non sans quelque fierté- à la mémoire des hauts faits de la semaine précédente, privilégiant le moment -pour lui mémorable- où, le cherchant parmis les cadavres de la Cathédrale, un stupéfait Slibedy Harrod's l'avait retrouvé, fidèle à son poste, aux côtés d'une pile de cadavres d'agents du Caïd qu'il avait si bien trompé avec cette ruse -vieille comme le monde- du renard mort qui attend les poules... On avait fêté les retrouvailles chez Brannigan's, face à de très respectables Brods de bière brune Irlandaise, à 14h31 précices, comme convenu... Lord Miscally venait à present prévenir Sir Lindon Garrett -qu' il estimait par dessus tout- ainsi que son Altesse -dont les prouesses surnaturelles avaient acquises en lui une profondeur toute mystique- que la cérémonie de célébration se trouvait battant son plein et qu'on n'attendait qu'eux pour procéder aux remises de médailles. .. LORD MISCALLY (toussa diplomatiquement, comprennant la situation d'un coup d'oeil furtif: - Hum! Altesse! Tout est fin prêt. . . ISABELLE (apres un regard mi-allègre, mi-tranquilisé à Lindon, se tourna vers lui avec le sourire: −Nous

arrivons de ce pas...

Lord Miscally s'inclina joyeux et repartit d'un pas vigoureux. LINDON (s'eclaircit la gorge, incomode: - Altesse! Je ne sais si... Vous comprennez. . . Saisissant promptement le motif de son inquiétude, Isabelle le dévisagea maternelle: ISABELLE: - ...Je comprends... LINDON (scruta alors le mur le plus proche de son regard perçant: - Dîtes-moi... Majesté: c'est bien derrière ce mur ci que se trouve Bird Cage Walk? ISABELLE (sourit de son culot et regardant dans la direction indiquée, finit par reconnaître: - ...Si ma mémoire ne m'abuse...  Θ ΘΘ Θ 

Le Bouquet Final

ans

l'esplanade du Queen's Air Theater, un irréprochable banquet de

cérémonie, comptant avec la crème de l'Angleterre -Lords parvenus exclus- recevait une foule de célébrités venues du vaste monde afin de célébrer ce joyeux calme après la tempête qui avait si salutairement secoué les fondements du vieil Empire. La famille Garrett -qu'en ce moment présidait une fière Gina -accoutrée de ses meilleurs éperons, regardait anxieusement vers la porte principale, par où avait disparu Garrett père une heure avant... SUN (qui regardait la foule bariolée d'un mauvais oeil, s'enquit sceptique: - Vous croyez vraiment que pa viendra recevoir sa médaille? ALBERT (avec sa caractéristique grimace, haussa les épaules et déclama l’inquiétante observation suivante: −...Pa

dit toujours qu'il y a que les imbéciles pour perdre tant de courage pour si

peu de chose... A ces mots, Tous tournèrent leur visage stupéfaits vers lui, saisis par la même intuition... Et, lorsque Lord Miscally, après une enthousiaste présentation, les chercha du regard vers leurs chaises, il ne trouva personne. . .

Une fois atteinte la limousine blanche que lui ouvrait un souriant Jack

-

reconnaissable sous sa ridicule perruque et non moins grotesque moustache- Lindon s'épousseta le pardessus, retira d’un geste prompt l'ennuyeuse crâvate, qu'il jeta à l'interieur et prononça: LINDON (regardant le ciel bleu, s'enquit: - Belle matinée pour une promenade dans les docks, hein, Jack? JACK (souriant, répliqaa enthousiaste: - Seccuro, maestro! “Pour sûr, Maître!” Lindon pénétra dans la limousine où se trouvaient Snacke et Flag en élégante tenue de pages, qui le saluèrent inclinant la tête avec déférence: SNACK ET FLAG (dirent en choeur: - Maestro. .. LINDON (s'assit et leur rendant leur salut, il s'adressa au chauffeur: - Bhîma! Que dîtes-vous d'une famille à réscaper de l'ennui protocolaire et ensuite, d'une petite viande Mongolienne, du côté de chez maître Chong? BHIMA (descendant la vitre qui sépare le chauffeur de ses clients,et relevant sa casquette avec un grand sourire, s'exclama: - Ah ça, Patron! C'est tout un programe, je te le dis! Au coin de la Prince Albert Road, la limousine blanche s'immobilisa soudain et y grimpèrent six jeunes gens suivis d'une femme, dont un des talons de la chaussure avait périt dans l'escalade... Et lorsque la voiture démarra à nouveau, on entendit la voix de Sun qui prononçait: Sun (Interrogea: - Dit, pa? C'est vrai que la reine et toi... Ses cinq frères le censurèrent alors en choeur: - Sun!... Et tous éclatèrent d'un rire joyeux...

* FIN *

Christian Leonardo Talarico.

Les Aventures de Sir Lindon Garrett & Sons - Le Bouddha des Philippines INDEX: Tome 1: Premier Chapitre Chapitre Deuxième Chapitre Troisième Chapitre Quatrième Chapitre Cinquième Chapitre Sixième Chapitre Septième

Une Visite Inattendue Une Pizza pour trois Italiens Une Leçon de Chasse Particulière Petites Bouches et Grandes Gueules... Gueules... Bons Baisers sur la Tamise La Prophétie Du Côté de Chez Maître Chong

Chapitre Huitième Chapitre Neuvième Chapitre Dixième

Commandant Sun On Aura Tout Vu Pour qui Bat le Coeur d'une Reine

Tome 11 Premier Chapitre Chapitre Deuxième Chapitre Troisième

Chasse Nocturne Impondérable Tien Tao

Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre

Quatrième Cinquième Sixième Septième Huitième

Le Grand Chambardement La Force du Faible Le Cuore d'une Sicilienne Sicilienne La Preuve du Feu Les Gants Blancs du Foreign Office

Chapitre Neuvième Chapitre Dixième

Plan B La Dernière Volonté d'un Défunt Vivant

TOME 111 Chapitre Premier Chapitre deuxième Chapitre Troisième Chapitre Quatrième Chapitre Cinquième Chapitre Sixième Chapitre Septième Chapitre Huitième Chapitre Neuvième Chapitre Dixième

Pasüpata Méprises Méprises L'Affaire du Siècle Vendetta Que la Fête Commence A la croisée des Chemins Bouleversements Réunion de Famille L'Ignorance de la Trahison Une Recette Explosive

TOME 1V Capitre Premier Chapitre Deuxième Chapitre Troisième Chapitre Final

Brân Ab Llyrr La Malédiction de Pasûpata La Reine et le Chevalier Le Bouquet Final

*

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