1 LE MONDE INVISIBLE No l.
LE SOLEIL DU MONDE SPIRITUEL Car l'Eternel, notre Dieu est un Soleil. Ps. 84.12.
Conférence de G. E. REGAMEY, Pasteur suivi d'une Etude sur le même sujet par Ed. RICHER, Littérateur
PRIX: IO centimes
AGENCE DES PUBLICATIONS DE LA NOUVELLE ÉGLISE LAUSANNE - GENÈVE
1926
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a-t-il un Soleil dans le monde spirituel? A cette question, que nous désirons étudier non point pour satisfaire à un désir de vaine curiosité de l'esprit, mais afin d'en tirer quelque profit spirituel, plusieurs passages des Ecritures répondent affirmativement, Nous lisons en effet au livre des Psaumes (84. 11.) ces Paroles : Car Jéhovah Dieu est an soleil e't tan bouclier. fi nous est dit du Seigneur dans le même livre (104. 2.) qu'Il s'enveloppe de lumière comme Un vêtement. David en s'adressant à Lui dans sa prière, Lui dit : Car avec Toi, soureé, de vie ; dans Ta lumière nous voyons la lumière - (Ps. 36. 10.). Le prophète Esaïe invite ses compatriotes de la maison de Jacob à marcher à la lurni're de Jéhovah. (Esaïe 2. 4.). Tous ces passages et beaucoup d'autres encore nous rendent attentifs au fait que s'il existe une lumière naturelle dont nous pouvons jouir avec les yeux du corps matériel, il en existe une autre d'une nature et d'une essence supérieures, la lumière de l'âme, à la clarté de laquelle notre intelligence spirituelle Peut pénétrer dans le royaume des réalités éternelles. Cette lumière qui nous provient de Celui qui en est la source intarissable, de Celui que l'épitre de Jacques (1. 17.) appelle le Père des lumières, nous ne la discernons que très imparfaitement, restreints et limités que nous sommes par les entraves de notre corps de chair, Mais quand nous aurons été délivrés des liens et des bandeaux de la matière, quand par le Phénomène de la mort ou du dépouillement de notre corps charnel nous serons entrés, en pleiine jouissance des facultés de notre organisme spirituel, dans les sphères de la vie de l'Au-delà, nous jouirons alors des bienfaisants rayons de chaleur et de lumière du Soleil spirituel, Qu'est-ce que ce Soleil ? Emmanuel Swedenborg nous en parle dans Ses ouvrages : « Dans le ciel, nous dit-il, ne se
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montre ni le soleil du monde, ni rien de ce qui provient de ce soleil, parce que tout cela est naturel... Or le spirituel... est absolument distinct du naturel, et ils ne communiquent entre eux que par les correspondances... Mais, quoique dans le Ciel ne se montre ni le soleil du monde ni rien de ce qui en provient, toujours est-il que dans le ciel il y a un Soleil, il y a une Lumière et une Chaleur. ... Le Soleil du ciel est le Seigneur ; la lumière y est le Divin Vrai et la Chaleur le Divin Bien, procédant l'une et l'autre du Seigneur ; de cette origine proviennent toutes les choses qui existent et apparaissent dans les cieux... Si le Seigneur apparaît dans le ciel comme Soleil, c'est parce qu'Il est le Divin Amour par lequel existent toutes les choses spirituelles. C'est cet Amour qui brille comme Soleil. Que le Seigneur apparàisse dans le Ciel comme Soleil, -est nom seulement ce qui m'a été dit par les anges, mais c'est aussi ce qu'il m'a été donné de voir quelquefois. Le Seigneur apparaît comme Soleil.., devant la face des anges à une hauteur moyenne. C. E. 116-118. De la lumière du Ciel les anges ont l'intelligence, et de la chaleur ils ont l'affection du bien ; car les lumières qui se présentent à leur vue externe tirent leur origine de la Divine Sagesse du Seigneur, et les chaleurs qu'ils perçoivent aussi viennent du Divin Amour du Seigneur ; aussi les Esprits et les Anges. sont-ils d'autant plus près du Seigneur qu'ils sont davantage dans l'intelligence du Vrai et dans l'affection du Bien. A. C. 3339. La chaleur spirituelle, qui est le Divin Amour du Seigneur, agit dans la volonté de l'homme et le réchauffe, comme le fait la chaleur naturelle dans le corps. Cette chaleur spirituelle est véritablement une chaleur qui if ait Te bonheur du corps des anges par la chaleur, et en même temps le bonheur de leurs intérieurs par l'amour. A. C. 6032. » Swedenborg qui, au oours des vingt-cinq dernières années de sa vie, a joui du privilège de vivre aussi bien dans le monde spirituel que dans le monde naturel, a donc vu le Soleil de l'Au-delà, et, comme beaucoup d'hommes de Dieu de l'Ancien et du Nouveau Testaments, il affirme non seulement l'existence mais encore la merveilleuse influence de oe Soleil de_ .yk i première émanation de Diet-iflequel tinïvers, tant matériel que srpirituel, ësï u a l'astenoe. I1 nous décrit lis félations de oorresponTdances comme aussi les analogies qui existent
—3— entre le Soleil du Monde spirituel et celui du Monde naturel. Ces correspondances étaient connues de l'humanité des temps très anciens. C'est en vertu de la connaissance qu'ils en avaient, que les anciens Egyptiens, par exemple, avaient décoré les bas reliefs et les portes d'entrée de leurs temples de gravures symboliques représentant entr'autres les différents attributs de I'Etre suprême sous l'image du dieu Ra ou du dieu Soleil. A l'origine ils n'adoraient pas ces images qui ne leur servaient que de représentatifs des vertus et des qualités du Soleil spirituel ; mais dans la succession des temps, quand ils eurent perdu, par suite de leur déchéance spirituelle, la science des correspondances, ils adorèrent les images et les simulacres que s'étaient fabriqués leurs ancêtres. Le culte du Soleil naturel n'a pas d'autre origine. Le dernier des auteurs inspirés de l'Ancien Testament, le prophète Malachie, qui avait été en Egypte, y avait sans doute remarqué un grand nombre de ces images représentatives dont le peuple avait perdu la signification originelle, et c'est sans doute à l'une d'entre elles qu'il fait allusion au ch. 4, y. 2 de son livre. Le dieu soleil était généralement représenté par un disque de couleur rouge-feu avec des ailes étendues de deux côtés. Ce disque était surmonté de deux cornes de taureau, et deux serpents étaient enlacés à sa base. Par la science des correspondances que les révélations contenues dans les ouvrages d'an. Swedenborg nous permettent de reconstituer peu à peu, nous comprenons que le disque de feu représentait l'éclat du Soleil de l'Amour divin ; Ies deux cornes signifiaient sa puissance ou sa force ; les deux serpents symbolisaient cet amour se traduisant jusque sur le plan naturel de l'activité prudente et sage de l'intelligence chez l'homme qui marchait dans la lumière et la sagesse divines. Quant aux deux ailes, elles typi,fiaient l'•ction protectrice de la Divine Providence du Seigneur et la manifestation de son oeuvre saIvifique et rédemptrice. C'est en vertu de cette signification symbolique que Malachie, en parlant du jour, prochain pour lui, de la venue du Seigneur, de l'incarnation de la Lumière du monde (Jean 8. 12.) dans un corps nomme, a prophétisé au nom de Jéhovah ces paroles : « Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice, et la guérison sera sous ses ailes. » Il s'agit donc bien là d'une vérité très ancienne, d'une vérité
_ 4 _ qui faisait partie de l'Ancienne Parole écrite dans le style des correspondances et bien antérieure à l'Ancien Testament, Parole qui s'est perdue à partir de l'époque où les anciens eurent commencé à en falsifier les enseignements. C'est cette Ancienne Parole falsifiée qui a dû servir de base commune à toutes les religions un tant soit peu importantes de l'antiquité, ce qui nous explique pourquoi l'on découvre, sous le voile du symbolisme de l'Inde, de la Grèce et de Rome, pour ne parler que de ces contrées, des enseignements qui, s'ils varient quant à la forme, sont identiques quant au fond à ceux des onze premiers chapitres ide la Genèse qui eux aussi faisaient partie de l'Ancienne Parole écrite. Mais ces enseignements sont mélangés à beaucoup d'autres qui ne sont eux que le produit de l'imagination dépravée d'une humanité devenue, depuis les siècles de la chute, le jouet des puissances spirituelles infernales et malfaisantes. Il est donc tout ce qu'il y a de plus indiqué d'être très circonspect à l'endroit des enseignements de ces anciennes religions, qu'il ne faut pas envisager en bloc, ainsi que le font trop malheureusement de nos jours un grand nombre de professeurs de théosophie, comme étant l'expression de la Sagesse divine telle qu'elle aurait été révélée dans leS anciens temps. Rappelons-nous que les vérités divines sont éternelles et immuables dans leur essence et que si le Seigneur a dû les présenter au cours des âges en des formes toujours adaptées au degré de capacité de compréhension des hommes appelés à en bénéficier ,elles ont dû rester et elles resteront toujours les mêmes dans leur substance. Nous devons donc les retrouver dans la Parole de Dieu telle que nous la possédons actuellement. Que cette Parole que nous pouvons maintenant étudier dans son sens interne et spirituel au moyen de la science des correspondances en voie de reconstitution, nous serve donc de critère pour juger de la valeur que nous pouvons attribuer à tous les enseignements des religions antiques. Nous n'aurons pas de peine à reconnaître ainsi quels sont ceux d'entre eux qui font vraiment partie du trésor immuable des vérités divines. Mais fermons ici cette parenthèse dont le contenu n'a pas d'autre but que celui de nous servir d'avertissement. Au nombre de ces divines vérités figure celle qui fait l'objet de notre étude. Elle faisait partie de l'Ancienne Parole. Elle se retrouve symboliquement exprimée dans les vestiges sacrés
— 5 -d'un grand nombre de religions de l'antiquité. Mais elle nous est confirmée par notre usage actuel dans les livres de l'Anden et du Nouveau Testaments et Swedenborg, dans ses ouvrages théologiques, nous en parte encore Le Seigneur, le Divin Créateur de l'univers tant matériel que spirituel est un Soleil. Quels sont les bénéfices spirituels que nous pouvons retirer d'une pareille affirmation ? Ils sont nombreux, si nombreux que le temps et la place dont nous disposons pour nous en entretenir ne peut suffire à les énumérer. I. Comprenons bien tout d'abord qu'il ne s'agit pas ici d'une métaphore nu d'une simple figure de langage. Si le Seigneur ne ncus apparaît pas comme tel, a.0 cours de notre pélerinage terrestre, c'est qu'il existe un degré discret, c'est-àdire infranchissable, entre le naturel et le spirituel. Le monde spirituel est absolument invisible aux yeux de la chair. En règle générale nous ne pouvons que percevoir les choses tali le concernent au moyen de l'intelligence et de la volonté. Mais la perception que nous pouvons en avoir nous laisse une impression de certitude d'autant plus forte et d'autant plus bienfaisante que notre volonté ou notre cœur est devenu le réceptacle de l'amour du Seigneur et notre entendement celui de sa parfaite sagesse. Plus nous vivons près de Lui et pour Lui, plus nous l'aimons et plus nous aimons notre prochain comme nous-mêmes, plus nous trouvons de bonheur en un mot à pratiquer les enseignements de sa Parole de Vérité, plus aussi le Soleil de son Amour Divin nous réchauffe et nous éclaire dans l'homme intérieur, c'est-à-dire spirituel, Plus Il nous apparaît vraiment comme le Soleil vivifiant de l'âme qui s'épanouit à son contact divin. 2. Mais l arrive parfois que cet état d'amour et de sagesse nous exalte à un degré suffisamment élevé pour que les sens de notre organisme spirituel par lesquels nous réalisons sa présence, triomphent de ta résistance de notre vêtement de chair, ce qui nous procure alors le privilège d'entrer en extase et ide pouvoir contempler le monde spirituel dans• sa réalité glorieuse. C'est l'expérience bénie que firent les trois disciples qui suivirent le Seigneur sur la montagne de la Transfiguration (M•tth. 17.). Le Seigneur leur apparut alors tel qu'Il apparaît parfois aux habitants du morde spirituel, dans l'éclat infiniment glorieux d'une lumière incomprable. Leurs yeux :
—6— spirituels se sont ouverts et ils l'ont vu tel qu'Il était et tel qu'Il est en réalité-. Gardons-nous de supposer que, pour la circonstance, le Seigneur s'est enveloppé de lumière et que par conséquent un changement s'est produit dans sa nature. Le changement ne s'est effectué que dans la nature des disciples qui se trouvaient avec Lui. Ils ont vu le Seigneur tel qu'il est dans sa Divine Humanité, parce que leurs sens spirituels ont momentanément percé le voile de la matière et que leurs yeux spirituels ont pu plonger leurs regards dans l'océan de la lumière céleste. 3. La face du Seigneur ne s'est pa.s illuminée d'une clarté glorieuse inhabituelle. Elle brille toujours comme un Sdleil dont l'éclat est incommensurablement supérieur à celui de l'astre qui nous éclaire. La Parole de Dieu nous dit de Lui qu'il s'enveloppe de lumière comme d'un vêtement. C'est ainsi qu'Il apparaît de nos jours encore aux anges du ciel. Les trois disciples sur la montagne de la Transfiguration en ont fait la magnifique expérience. Tirons-en comme enseignement la certitude que le Christ des Evangiles était bien le Dieu incarné, la Sagesse ou la Parole divine faite chair, le Soleil levant qui nous a visités d'En-haut (Lue l-!8.). 4. 11 va sans dire que tel qu'il est en Lui-Même, le Seigneur ne peut pas être vu par qui que ce soit au monde. Il va sans dire que nous ne pouvons et ne pourrons jamais le voir que sous une forme qui soit accommodée à notre capacité de supporter sa présence. L'apôtre Jean, qui eut une seconde fois le privilège, dans un moment d'extase, au cours de sa mission sublime de Patmos, de Le contempler au milieu des sept chandeliers d'or (Ap. 1. 10.), tomba à ses pieds comme mort. Le Soleil d'amour qui a allumé tous les soleils qui foisonnent dans l'univers est un feu consumant dont l'ardeur anéantirait comme dans une leurnaise quiconque se trouverait en sa présence immédiate, Ici-bas, ce n'est donc habituellement qu'au travers de nombreuses atmosphères spirituelles que nous pouvons bénéficier de son contact divin. La chaleur de son amour et la lumière de sa sagesse doivent toujours être adaptées à la nature de nos organes spirituels par le moyen desquels nous pouvons réaliser sa présence ; ce qui revient à dire tout d'abord que si notre cœur ou notre volonté, si notre entendement ou notre intelligence spirituels ne sont pas préparés à le sentir en nous, sa présence nous demeure insensible. C'est le cas
—7— des incrédules 'ou des athées. L'aveugle, l'homme dont l'organe visuel 't'est pas ou n'est plus conformé pour bénéficier de la lumière, ne voit pas le soleil quand bien même il brille à ses côtés. Mais cela veut dire aussi que plus notre organe visuel spirituel sera susceptible de supporter la lumière de sa sagesse et plus notre organe volontaire sera sensible à l'influence de son amour, plus aussi nous serons en mesure de le voir dans une manifestation plus glorieuse de sa divine majesté. Cette pensée est de nature à nous encourager à nous laisser façonner de plus en plus à son image. Dans la mesure où notre volonté et notre entendement deviendront d'une manière plus parfaite les réceptacles de l'amour et de la sagesse du Seigneur, dans la mesure où nous nous habituerons à jouir de ses attouchements divins, nous bénéficierons de manifestations plus adequates de sa présence glorieuse. Efforçons-nous de gravir avec Lui la montagne de la Sainteté. Quand nous en aurons atteint le sommet, le Seigneur nous apparaîtra transfiguré et nous aurons, nous aussi, le privilège de voir le visage de sa Divine Humanité briller comme le Soleil dont Il s'enveloppe. 5. Le soleil du monde spirituel est la sphère d'amour et de sage-s-é7-tte -clraleur-- ter cre-iumière qui émane de sa personne divine. C'estfa Faisan -Potir laquelle les peintres religieux, dès les origines du christianisme, ont toujours représenté le Seigneur avec une auréole lumineuse autour du visage. Au premier abord il peut nous paraître étrange que l'amour et la vérité du Seigneur se manifestent en un soleil de chaleur et de lumière. Mais l'amour qui constitue l'essence absolue de la Divinité n'est pas le sentiment d'affection qui le manifeste et avec lequel on le confond généralement. Ce sentiment que nous percevons quand nous exerçons une affection est déjà l'effet de l'amour, de même d'ailleurs que le plaisir de la chaleur n'est pas la chaleur mais son effet seulement. D'après ce même principe, la vérité ne doit pas être confondue avec l'expression d'une pensée ou d'une idée. Elle en est la cause. Elle est la forme que l'amour assume en se manifestant. L'amour enge rel-a- vérité au la sagesse. Cette révélation nous permet de comprendre pourquoi le Christ, le Fils ou la manifestation de Dieu, c'est-à-dire du Père ou de l'Amour divin s'est appelé la Vérité (Jean 16. 6.). La vérité provient de l'amour. L'un et l'autre émanent du Seigneur et constituent, autour de sa personne infiniment glorieuse, comme une sphère
— 8 --d'où ils rayonnent pour remplir l'univers spirituel de la même manière que la chaleur et la lumière se répandent des soleils matériels dans l'univers ,matériel pénétrant qu'ils réchauffent et qu'ils éclairent. 6. C'est par l'i•strumentalité de ses soleils que Dieu est partout dans l'univers créé. Si les terres du monde matériel sont provenues ides soleils autour desquels elles gravitent, ces soleils eux-mêmes sont l'oeuvre, sur le pian matériel, du soleil spirituel dont ils traduisent les rayons d'amour et de sagesse en rayons de chaleur et de lumière naturelles ; il s'en suit donc que par cette chaleur et cette lumière naturelles, dont l'amour et la vérité sont l'essence intime et avec lesquelles elles entretiennent .des relations ide correspondance, Dieu est partout présent dans le monde matériel. Mais il est également partout présent dans le monde spirituel par son Soleil spirituel. Car le monde 'spirituel est provenu de ce soleil d'après les mêmes lois divines de création.eIl y a des terres spirituelles dans l'univers sp ►rituel et ces terres subsistent et sont maintenues par la farce d'attraction du Soleil de l'Amour divin de la même manière que notre terre est maintenue dans son orbite par la puissance d'attraction du soleil naturel. C'est donc bien par l'amour et par la vérité qui sont les essentiels de sa nature et qui se dégagent de Lui comme d'un foyer originel de chaleur et de vie spirituelles dans le monde spirituel dont notre âme fait partie, est de chaleur et de vie naturelles dans le monde naturel auquel nous appartenons par notre corps de chair, que l'on peut dire du Seigneur qu'Il est partout présent dans la nature qu'il a créée, et cela cependant sans lamais se confondre avec elle. 7. L'omniscience du Seigneur s'expli•ue de la même manière. Puisqu'il a tout créé par son soleil de vie et puisque par les --r-dliéns -de 'min Soleil spirituel et de ses solee na-turas il pénètre tort ce qui existe et subsiste, puisqu'Il est à des degrés divers, céleste, spirituel et naturel, dans tous les détails dont l'ensemble forme sa création universelle, Il connaît les substances, les formes, les qualités et les relations de tout ce qui existe et de tout ce dont II est la cause première. Il est omniscient parce qu'Il est omniprésent. II ne tombe pas un passereau à terre sans Lui. Partout nous voyons l'oeuvre de son activité créatrice, conservatrice, rédemptrice et, providentielle, laquelle fait concourir toutes choses, même les épreu-
_9 ves qui nous arrivent, au plus grand bien spirituel de ceux qui l'aiment 8. Omniscient, omniprésent, gardons-nous de ndée que ce divin Soleil de notre âme pourrait un jour ou l'autre nous ignorer ou s'éloigner de nous. C'est une pensée qui nous assaille parfois quand la souffrance physique ou morale nous étreint, quand nous passons par le deuil, les larmes et les tribulations. Rappelons-nous que, pas Plus que le soleil matériel qui brille toujours malgré les nuages qui nous le cachent, le soleil spirituel ne cesse jamais de déverser les chauds et les Purs rayons de son Amour et de sa Vérité dans nos âmes angoissées. S'il nous arrive de ne plus voir le soleil pendant la nuit ou de ne plus sentir sa bienfaisante chaleur pendant la saison froide comme nous la sentons en été, cela ne tient pas à l'astre des jours, mais seulement au !fait que la face de la terre sur laquelle nous nous trouvons s'est détournée de l'influence de ses rayons de chaleur et de lumière. Il en est de même de nos nuits spirituelles qui ne proviennent jamais du fait que le Soleil divin s'est éloigné de nous, mais du fait que nous nous sommes détournés de sa présence. Le Seigneur est toujours présent et toujours favorable. En discutant sur l'immutabilité de Dieu, un vieux chrétien disait un jour à un pasteur de la Nouvelle Eglise : « Si je ne pensais pas que, par mes prières, je puisse toucher le cœur de mon Père céleste, je ne prierais plus, » «Et moi, lui répondit le pasteur, si je ne savais pas que mes prières ont pour résultat de me changer moi-même et de me rendre toujours plus sensible sa présence, sa lumineuse sagesse et son ineffable amour, je ne prierais pas non plus. » Ce n'est pas le Seigneur qui nous prive de sa lumière ou qui doit nous en envoyer davantage ; c'est nous qui devons devenir plus réceptifs car sa chaleur et sa lumière spirituelles, son amour et sa sagesse, sont toujours à notre disposition. Il n'a pas d'autre désir que celui de faire luire sur nous sa face qui est un rassasiement de joie (Ps. 16. 11.). G". R.
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Du Soleil type Salut, astre incréé, sans déclin, sans aurore, toi qui te lèves dans les esprits à mesure que l'amour et la raison y établissent leur empire, c'est à ta clarté que s'évanouissent les vaines disputes des hommes ; les objets exposés à ta lumière brillent aussitôt à nos yeux de l'éclat de l'évidence. Ce sont tes rayons vivifiants qui ont consolé tant de fois le génie de sa cécité : les yeux du corps étaient fermés pour lui à la lumière du soleil matériel, mais la tienne, plus pure et plus éclatante, produisait devant lui un nouvel univers. Tu t'es fait voir à ces mortels favorisés du ciel qui ont eu la vue ouverte dans le monde des esprits ; leurs successeurs ayant cessé ide croire à ces rapports invisibles, t'ont considéré comme une création métaphysique, ils t'ont dépouillé de ta gloire pour la transférer sur cet astre matériel qui n'est que ton image et qui ne subsiste que par toi. Les adorations de l'univers, qui devaient sans cesse t'être adressées, ont déifié l'astre qui n'échauffe et n'éclaire que les productions de la nature. Les hommes ont remercié, par des cantiques d'amour, un objet qui n'avait pas l'amour, ils ont exalté la sagesse d'un corps brut qui n'avait ps l'•ntelligence des effets qu'il produit. L'homme t'a éloigné de sa pensée, le Sabéïstrie a pris la place du vrai culte, et l'adoration de la nature a été la seule religion des hommes dégénérés. Tu reparais aujourd'hui dans ta splendeur primitive, astre vivant, principe véritable de la création. Les nuages qui offusquaient l'esprit de l'homme vont se dissiper à ton approche, le ciel que tu nous révèles nous parait plus brillant de !a joie de ton retour sur la terre. Les objets matériels eux-mêmes, qui étaient autant •'énigmes, reprennent, avec "hêtre et la forme, la signification qu'ils avaient perdue. Lumière divine, toi qui, dans ton essence, es la vérité même, tu renfermes le seul trésor dont le coeur sage soit jaloux. Tu es le vêtement éblouissant de cette autre nature, qui sans toi serait cachée à notre raison ; avec toi elle prend un nouveau caractère, l'esprit qui la contemple avec le rayon de la vérité se débarrasse de l'obscurité désolante du doute pour éprouver à jamais la sérénité, la confiance et la joie. C'est toi qui fais que le livre immense de
— 11 — la création nous est ouvert, ta clarté secourable nous permet de lire dans ce livre sublime les vérités que l'oeil mortel n'y pourrait retrouver sans toi, Lumière de l'ange, tu es en même temps la lumière de l'homme qui, comme l'ange, est digne d'être éclairé par ta sagesse et enflammé par ton amour ToQut étant conforme ici-bas à ce qui existe la-haut, le soleil qui dorine Ià Vie au monde - a donc son image idanstià Soleil spirituel. Cette conséquence du système des .correspondances établit l'un des points fondamentaux de la doctrine théologique die la Nouvelle Jérusalem. II y a un soleil spirituel dans l'autre monde, dit Swedenborg, car je l'ai vu. Une telle manière de s'exprimer fait rentrer ce fait dans la théorie qui établit la possilAlité des visions, et comme il n'y a de méthode certaine de la vérité que les faits, nous allons recueillir les témoignages qui confirment l'assertion de Swedenborg sur cet article. Cette énumération a pour but de montrer que l'auteur n'a pas inventé ce qu'il rapporte, puisque d'autres !e confirment. •
Dans la mythologie la plias ancienne du monde, celle des Indiens, on trouve cette prière : «0 toii qui donnes !a subsistance au monde, montre-nous l'image du véritable soleil. » Un auteur qui a parfaitement étudié cette mythologie, M. le baron d'Eckstein, dit que ce soleil intellectuel!, •cnt le soleil matériel n'est que l'image, est une des formes de Héri, le Seigneur. Le même auteur, examinant l'origine du Sabéïsme, prétend que l'astrolàtre qui adore le soleil y considère l'incorporation de l'intelligence céleste. La substance est uel feu, diseril le Zend-avesta et les Oracles clialdaïques. Mais pour qu'on ne croie pas que c'est le feu matériel qu'ils ont en vue, ils ajoutent : Ce feu est intelleduel et ne peut être aperçu que des esprits purs. Les Perses entraient au soleil qu'ils adoraient le nom de Mitleas ; or, ce nom, dans la langue ancienne du pays, signifiait: Amour, Miséricorde. Il est clair qu'il y a ici autre chose que le culte de l'astre matériel. Hyde, dans son Histoire de la Religion des anciens Perses, dit positivement que ces peuples, en adorant le soleil, ne rendaient leurs hommages qu'au symbole, qui représentait l'astre incréé. L'astre du jour était pour eux un Shelrinna, c'est - à -dire un embleime. Plotin s'exprime ainsi « Tout ce qui apparait dans le monde sensible, existe réellement dans le monde intelligible. Dans ce dernier, il y a aussi un soleil. Cet astre mystique se trouve dans l'Écriture-Sainte, où il est appelé
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Soleil de Justice, et d'où il est passé comme métaphore chez nos poètes : Saki( mystérieux, flambeau d'une autre sphère, Prête à nos yeux mourants ta mystique lumière. Lieux ofi le vrai sale// éclaire d'autres cieux.
(Lamartine.) (Lamartine.)
La plupart des Fanas du soleil clans l'antiquité sont tirés de l'éclat extérieur de cet astre. Mais plusieurs sont évidemment relatifs â une puissance supérieure. Chez taus les Orientaux, il était appelé Bel, qui signifie Seigneur, Maitre. Dans l'Elysée, suivant Virgile, les dieux et les mânes heureux avaient leur soleil et leurs astres. «Comme en •issip:ant les ténèbres, continue le poète, vous manifestez la lumière des cieux, on vous appelle Phoebus, qui découvre les secrets de l'avenir.» H est bien évident ici que le poète parle des ténèbres de l'entendement, il est hien clair aussi que le soleil metér'iel ne peut en aucune manière découvrir les secrets ide l'avenir. Le soleil spirituel est manifestement désigné dans ces vers. Plus loin, le poète ne laisse plus de cloute. II appelle de soleil image du père, père lui-même ; accordez-nous ô père, de monter dans les assemblées éthérées de l'esprit: Da pater retfiereos mentis conscendere eoetus ; à moins de l'illusion que praluit un système formé d'avance, il est impossible de nier le rôle du soleil moral, car ce n'est pas l'astre qui fait mûrir les productions de la nature morte qui a le privilège d'élever l'âme dans les régions de l'esprit. C'est en raison de cette croyance, que Dieu, chez les anciens,. était considéré comme un être d'une nature ignée, quand ils disaient qu'il était une masse de feu. Deus eu et lux, dit Fierniés-Trismégiste. Ailleurs, il dit: Deus igue clique spiritus. Cette _lumière est, dit Saint-Jean, celle qui éclaire tout homme venunt en ce inonde. Selon Zénon, chef des Stokiens, l'âme divine était le feu. Pythagore, au rapport de Diogène de Laéroe, plaçait la substance de la divinité dans qe feu Ether. Parménide faisait circuler au-dessus de la sphère des fixes le feu Ether, qu'il 'appelait la couronne de lumière dant le feu était enveloppé. Cléante, disciple de Zénon, faisait comme lui le Dieu unique du feu Ether. Plutarque appelle ce feu, du nom significatif de feu artiste, comme si c'était Fui qui avait tout arrangé. Les Chaldéens, avant lui, dormaient à la divinité le nom de Our, feu-principe, feu-intelligent. Les mages adoraient dans le feu l'emblème de la divinité. Le feu, dit Anquetil, était l'objet le plus ordinaire et le plus Iran-
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pant du culte des Perses, Le feu matériel, dit cet écrivain, représente à leurs yeux, quoique imparfaitement, le feu original, qui anime tous les êtres, forme leurs rapports, et agit dès le commencement. Il y a un rapport intime de nature; entre Ormudz et le feu (Zend-avesta). Les Egyptiens supposaient leur grand dieu Osiris enveloppé de la lumière céleste qui brille dans le soleil. Les Guèbres descendant des anciens Parsis, sont persuadés, dit Chardin, que le soleil est la première et la plus grande des intelligences. Ici, on aperçoit la trace perdue des anciennes révélations qui avaient annoncé l'existence d'un soleil spirituel. Le culte du soleil que nous trouvons actuellement chez tant de peuples, paraît évidemment une altération de cette vérité première. C'est en raison de cette croyance, que le feu sacré, emblème du soleil vivificateur, était entretenu dans tous les temples chez tous les peuples de l'antiquité. Voilà assez d'autorités pour prouver que rien n'est ici de l'invention du nouveau prophète. Ce soleil, ajoute Swedenborg, n'est pas Dieu-même : il est seulement le procédant, ou pour mieux dire, la première -ài-lbstance manifestée. C'estlasobjere éarrinée de lui ét qui l'enviWiniié:A dette -clarté, l'esprit y aperçoit le Dieti-H–ofifinèTrantiqUité porfune est encore là pour attester le même fait. Appollon, dit Achille Tatius, était une divinité siégeant dans le soleil. Dans toute l'antiquité, Apollon et le soleil ont été considérés comme le même Dieu. Selon les anciens Indiens, Dieu était lumière, mais une lumière qui n'était point de la même nature que celle du soleil, cette lumière, disaient-ils, s'enveloppe d'un corps. C'est de cette tradition antique qu'est venu l'usage de représenter une auréole lumineuse autour de la tête de la divinité, ou simplement autour du triangle sacré qui en a été l'emblème. Ce soleil spirituel est la sphère ambiante qui s'exhale de Dieu et l'environne. Ceci est conforme à ce que . dit David dans les Psaumes (P8. CIV. 2.) : Jéhovah se couvre de lumière comme d'un vêtement ; Il a établi sa tente dans le soleil. Un autre prophète s'exprime ainsi : Ie soleil de justice se lèvera pour vous qui avez une crainte respectueuse pour mon nom, et vous trouverez votre salut sous ses ailes. (Malachie IV. 2.). Le prophète Zacharie voit le Rédempteur sous l'image du Soleil : a Le Soleil levant nous a visités d'en-haut, pour éclairer ceux qui étaient ensevelis dans l'ombre de la mort. Luc rappelle cette prophétie sous les mêmes termes, en faisant le récit de la nais-
— 14 — sance de Jésus-Christ (ch. I. 78-79.). Le livre de la Sagesse! fait parler ainsi les méchants dans l'enfer : le soleil de rintelligenee ne s'est point levé sur nous. Clément d'Alexandrie dit que le Verbe de Dieu est un soleil spirituel : sans la clarté de cet astre, ajoute-t-A, l'homme éclairé par la seule lumière naturelle, n'aurait aucun privilège au-dessus de la brute ce qui éclaire l'homme dès ici-bas, ne cesse pas de l'éclairer dans l'autre vie. Dans l'astre mystique de Clément, nous retrouvons le vrai soleil de Swedenborg. Selon Denis, l'aréopagiste, le soleil est l'image de la bonté .divine. Dieu, dit-il, est appelé lumière, parce qu'à l'instar do 'soleil, il éclaire les esprits et chasse de leur intelligence les ténèbres de l'ig•orance. Les Esseniens •chez les Juifs, regardaient le soleil comme une image &datante de la divinité, et se tournaient vers l'orient pour adresser leur prière à Dieu, dui demandant qu'en même temps qu'il faisait lever son soleil sur la terre, il répandit la lumière céleste dans leur âme. L'acte du culte, la forme de Ia prière, tout ici est frappant de ressemblance. Manès croyait l'essence divine une substance lumineuse. Ce n'est point, dit Beausobre, une lumière métaphysique, pour ainsi parler ; mais c'est une lumière véritable conetemA:dee dans le ciel par les esprits immortels. Dieu, dit un poète nourri de la lecture des livres sacrés, est la lumière, et de toute éternité il a établi sa demeure dans une clarté inaccessible (Paradis PO,rdir). Quand le Seigneur s'est transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean, son visage resplendissait comme le soleil. (Mati• XVII. 2.). La lumière de ce soleil est celle de la sagesse .spirit•elde par essence, c'est la clarté de l'âme. C'est d'elle seule que les bienheureux sont nourris, dit Fénelon. Voilà pourquoi les anges sont appelés anges de lumière. C'est ce qui fait aussi que JésusChrist s'est appelé lui-même la lumière du monde (Jean VIII. 1217M—ellareff- 7KZe-s'oreilis son essence est l'amour, c'est là ce Tetr céleste qui•eiolnas-e-lesu-Irs, ce feu sacre, invoqué par tous ceux qui brûlent d'un saint enthousiasme. C'est parce que la clarté de ce soleil intellectuel est la même pour tous les esprits, que l'intelligence humaine contient en elle-même le principe de tout ce qu'elle acquiert par l'expérience. Soit métaphoriquement, soit logiquement parlant, il y a une lumière universelle dont les rayons tombent sans .distinction sur tous les êtres faits pour la recevoir. Les di'stractions du moment nous empêchent quelquefois de remarquer son influence, mais elle
— 15 — ne nous a pas frappés en vain dans les instants du recueillement, nous reconnaissons cette lueur subite que nous n'avions pas assez bien aperçue auparavant ; c'est ce qui faisait dire avec tant de justice à Fontenelle, c'est-à-dire l'un des hommes doués •de l'esprit le plus subtil, qu'on croyait reconnaître une vérité la première lois nalls était annoncée. On peut ignorer qu'il existe dans le monde invisible un soleil type et source du nôtre ; cette ignorance ne sera point un obstacle au salut. Mais ce qu'il importe à tout homme die savoir, du moins à tous ceux qu'une demi-science pourrait égarer, c'est que le Sabéisme qui fait rentrer tous les cultes dans celui des astres, est l'altération visible d'une vérité intellectuelle audessus de l'expérience commune. Le soleil du monde immatériel, le vrai Dieu en manifestation spirituelle, voilà celui qu'a proclamé la révélation primitive (9, voilà celui qu'ont adoré les hommes avant que la chute les eût séparés du Créateur. Dans la suite des temps, privés des communications spirituelles qui leur auraient fait connaître les objets réels de la religion, sachant per la tradition que le soleil avait reçu les hommages de leurs ancêtres, ils ont adressé les leurs au feu matériel. La connaissance du soleil immatériel fait découvrir ainsi l'origine d'une erreur qu'on ne peut méconnaître avoir été préjudiciable au genre humain. Ainsi, le voilà produit comme une réalité, ce soleil spirituel que notre poésie connaissait comme une métaphore admirable. Cette lumière de l'esprit, dont s'éclairent les intelligences, existe donc, elle a donc un centre réel Ce n'est point un brillant météore inventé pour la décoration d'un ciel fantastique, c'est l'élément d'un état, d'un lieu où les affections proviennent d'une chaleur créatrice, où les pensées sont les fruits d'une lumière première. Elément commun des âmes, sans, lui, tout languit dans le froid de lia mort, dans l'horreur des ténèbres... Ce soleil vivifiant qui se lève sur l'horizon moral, c'est le centre d'où jaillissent ces torrents de lumière qui s'échappent ensuite de la lyre du poète, des lèvres du génie ; c'est le foyer éternel d'où s'échappent à grands flots ces amours ra;
!
(') Les hommes de la Très Ancienne Eglise (Adamique) étaient au bénéfice de cette révélation, et selon toute probabilité cette vérité faisait partie des enseignements de la première Parole Ecrite, antérieure à l'Ancien Testament. efe
— 16 — vissants qui, selon les sujets auxquels nous les appliquons, deviennent saints ou profanes. Tout ce qui a vie, tout ce qui cherche à aimer et à comprendre, ne peut le faire qu'en se plaçant én aspect de ce Soleil créateur. C'est de lui que descend la flamme qui échauffe les coeurs magnanimes, les affections dél1cieuses dont se nourrissent les coeurs tendres. On n'est froid que parce qu'on se refuse à son influence ; on ne diva.gue que parce qu'on tourne le dos à sa lumière. Il est tout ensemble l'enthousiasme qui transporte, l'inspiration qui émeut, la sagesse qui éclaire. Il communique les affections aux âmes qui demandent à aimer, la vérité à celles qui cherchent à s'instruire. On est d'autant plus éclairé qu'on attend tout de lui et ,qu'ori le cherche plus ardemment ; on est d'autant plus dans l'erreur, qu'on se replie uniquement sur soi-même pour y trouver la lumière. Ed. RICHER.
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