La Presse Belge En Parle

22 P DÉCOUVERTES

SAMEDI 10, DIMANCHE 11 ET LUNDI 12 MAI 2008

La dolce vita in bicicletta s’y dessinent. Au loin, le début de la chaîne des Apennins sonne comme une invita­ tion pour les grimpeurs. Un terrain où Marco Pantini, icône de toute la région (puisque originaire de Cese­ natico) et déifié encore aujourd’hui,

IIIII La région de Riccione

est le paradis du vélo ENVOYÉ SPÉCIAL EN ITALIE QUENTIN FINNÉ

RICCIONE t La légère brise ma­ tinale balaie la plage de Riccione, en bordure d’Adriatique. Prise d’assaut par les juillettistes et les aoûtiens, la large étendue de sable fin semble peiner à charmer les visiteurs de cette banlieue chic du grand Rimini en ce mois de mars. Aux premiers rayons d’un soleil déjà printanier, de légers clic­clac sonores rompent la quiétude d’une cité que l’on croirait pourtant encore endormie. Ce n’est, cette fois, pas encore le bruit de l’ouverture des transats, mais celui des pédales automatiques qui s’en­ clenchent au départ des innombra­ bles essaims de cyclistes s’apprêtant à butiner les splendeurs de l’arrière­ pays romagnol. Si le bord de mer et le bruit des vagues claquant sur les parois ro­ cheuses de la corniche reliant Catto­ lica à Pesaro constituent une mise en jambes idéale, les mollets se crispent bien davantage lorsque l’on bifur­ que pour pénétrer l’intérieur des ter­ res. Le mur de béton constitué par les hôtels du bord de mer fait place à d’ondulants champs d’oliviers et des pieds de vigne se laissant abreuver d’une lumière parfois aveuglante. Les effluves de la nature environ­ nante parfument la sortie d’un léger parfum d’aromates, comme si une assiette de pâtes façon romagnole vous avait été glissée sous le nez…

Le terrain d’entraînement de Marco Pantani

3x par semaine non-stop

à partir de

régale du cappuccino (servi avec ses mignardises) de chez Giacomini à Santarcangelo di Romagna, avant de mettre le cap sur la Gelateria Adler (Riccione) pour avaler une énième crème glacée assis sur un banc de la luxueuse et très prisée viale Cecca­ rini où les coups de sifflet un rien machos cla­ quent au passage des bella gnocca à la démarche

de mannequin. Plus tard, le soleil se couche autour d’un verre de lambrusco rosso sur une journée où l’on aurait aimé suspendre le temps. Q. F.

Le relief escarpé de l’arrière­pays romagnol : un régal pour les cyclistes. (D.R.)

Un hôtel entièrement dédié aux cyclistes IIIII L’hôtel Dory, à Riccione,

accueille 1.200 cyclistes chaque année RICCIONE t Alors que bon nombre des établissements envi­ ronnants semblent se complaire

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Les kilomètres et les côtes avalées défilent sans que l’on en prenne conscience et, là où un rictus de douleur devrait tout logiquement habiller les visages de notre petit pe­ loton, ce sont de larges sourires qui

s’infligeait les plus pénibles de ses entraînements. La légende du pirate est restée intacte pour une popula­ tion dont le vélo est, depuis long­ temps, la deuxième religion. Une fois descendu de machine, il fait bon suc­ comber aux charmes de la dolce vita. Installé en ter­ rasse, on se

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dans une certaine léthargie et fébri­ lement attendre le retour de la pleine saison, l’hôtel Dory grouille d’une étonnante activité pour un mois de mars et affiche même com­ plet. C’est que Stefano Giuliodori a su trouver le filon pour le faire vivre de février à juin et de septembre à la Toussaint. “J’étais à la recherche d’un concept permettant de garder l’hôtel ouvert en une saison pour le moins creuse sur la côte adriatique, raconte le direc­ teur de l’hôtel familial. C’est sur un sa­ lon réservé aux professionnels que j’ai découvert l’idée qu’avait développée une consœur autrichienne : un hôtel dédié entièrement aux cyclistes ! Après une petite visite dans cet éta­ blissement, j’ai vite pris conscience que la formule était parfaitement ap­ plicable à notre bâtiment. Notre arriè­ re­pays se prête à merveille à la prati­ que du vélo et tous les aména­ gements spécifiques liés à l’accueil de cyclistes étaient réalisables dans nos locaux.” Le temps d’imprimer quelques folders que, déjà, les premiers cyclos prenaient possession de l’hôtel Dory. “La peinture était à peine sèche que deux cyclistes suisses débar­ quaient. Je les ai espionnés toute la semaine afin de cerner au mieux les attentes de ce public quelque peu sin­ gulier.”

Le résultat est aujourd’hui remar­ quable. Quatre guides, prenant cha­ cun en charge un groupe d’une bonne vingtaine de sportifs regrou­ pés en fonction de leur niveau, aiguillent ainsi les visiteurs sur les petites routes romagnoles. Si les costauds ne décollent que rarement le nez du guidon, les membres du groupe villages et châteaux pren­ nent le temps de découvrir les vins et autres produits de bouche locaux. À côté de ce service, un atelier de réparation et un mécanicien à plein­

temps sont également disponibles pour les clients invités à se détendre dans le spa (bain bulles, hammam, sauna) de l’hôtel une fois le vélo dé­ posé dans un garage spécialement adapté au rangement des bicyclet­ tes. Pas étonnant donc que, chaque année, pas moins de 1.200 cyclistes franchissent la porte d’un établisse­ ment redevenant une pension fami­ liale le temps de l’été. Plus d’infos : www.hoteldory.it

Q. F.

800 Belges chaque année RICCIONE t La douceur du climat italien (en moyenne 10°C de plus qu’en Belgique à la même période) et la splendeur d’une région à la na­ ture encore préservée ne peuvent que faire tourner la tête de l’amateur de cyclisme. Tombé sous le charme, Jean Ghierche a décidé de faire con­ naître la beauté d’une contrée qu’il a définitivement adoptée. Fondateur de l’ASBL riccione bike, celui que beaucoup connaissent sous le nom de Monsieur Cyclo emmène désormais quelque 800 Belges sous le soleil de Riccione. “Nous proposons des formules tout compris (voyage en car et pen­ sion complète) à partir de 299 euros pour sept jours, expose Jean Ghierche. Dix séjours sont mis sur pied chaque année : quatre en mars, histoire de pré­ parer au mieux la saison, et six en octobre, pour profiter de la forme acquise durant les mois d’été. L’engouement est tel que nous avons même dû rajou­ ter un séjour de 8 jours (le 28 septembre)…” Plus d’infos et vidéos : www.riccionebikeasbl.com ou Jean Ghierche au 0495.82.48.17.

Q. F.

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