PNR 51 : intégration et exclusion sociale par le travail intégration et exclusion sociale par le travail dans un environnement économique et social en mutation
Groupe de recherche Professeur François Hainard Pascale Gazareth Katia Iglesias Malika Wyss Résumé Alors que le travail occupe toujours une place essentielle dans les mécanismes de socialisation et d'intégration sociale, les transformations en cours engendrent une tension majeure entre la réalité sociale et les attributs intégrateurs attachés au travail. En effet, les phénomènes de précarisation de l'emploi et de dégradation desconditions de travail générés par les changements récents dans le domaine de l'économie remettent en question les références normatives et les cadres structurels de l'intégration par le travail. Dans ce contexte, notre objectif principal est d'appréhender les conséquences de l'ensemble de ces changements et de leurs interactions avec les mécanismes d'exclusion sociale. Considérant les phénomènes d'exclusion sociale sous leur aspect à la fois multidimensionnel et dynamique, il s'agit de dépasser une conception de l'intégration et de l'exclusion sociale qui distingue les individus qui ont un emploi (considérés de fait comme intégrés) et ceux qui n'ont en pas (les exclus). Nous postulons en effet que la déstructuration actuelle de l'emploi et des conditions de travail peut aboutir à la fragilisation et à la dévalorisation des individus au sein même du monde du travail et ainsi amorcer des mécanismes pouvant conduire à l'exclusion sociale. L'originalité de notre projet est liée d'une part, à une conception de l'intégration professionnelle qui tient compte des caractéristiques objectives et subjectives du travail et de l'emploi et, d'autre part, à sa mise en relation avec une approche multidimentionnelle de l'intégration sociale. Sur la base des données du Panel suisse de ménages, il s'agira dans un premier temps d'identifier les différentes formes d'intégration professionnelle et les catégories de la population suisse concernées par chacune de ces formes. Dans un deuxième temps, nous nous proposons de comprendre dans quelle mesure le type d'intégration professionnelle a une incidence sur les mécanismes d'intégration et d'exclusion sociale. Nous adopterons tout au long du travail une perspective genre systématique. En effet, étant donné qu'en matière d'emploi et de travail, les femmes continuent de représenter « l'incontournable mauvais genre », nous considérons que toute analyse qui ferait l'impasse sur les inégalités entre hommes et femmes n'aurait qu'une valeur explicative partielle. Il s'agira en plus, de documenter, à partir d'une étude longitudinale, la dynamique des processus d'intégration et d'exclusion sociale en lien avec l'évolution des situations d'intégration professionnelle. Les résultats escomptés auront non seulement une valeur heuristique mais aussi une utilité pratique évidente pour l'intervention : l'étude fournira, effectivement, des données originales sur les populations touchées par la précarité professionnelle et sociale. Source : Université de Neuchâtel, Institut de sociologie, Intégration et exclusion sociale par le travail http://www2.unine.ch/Jahia/site/socio/cache/offonce/pid/5635;jsessionid=1983153D86BFE64BB828FFE6 4518F736