Fevrier 2009

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FÉVRIER 2009 VOLUME 2 NO. 4

U n i t inérant s ur cinq est d’origine autochtone à Ottawa, alors que cette communauté, selon une étude récente de la firme Social Data Research LT D 1 , ne r eprésente qu’un faible 1 % de la population urbaine. Aux dires du directeur exécutif du Gignul Non-profit Housing Corporation, Mark Maracle, les résultats de la recherche sont clairs: la pauvreté et l’ajustement culturel sont au centre de la problématique. Selon l’étude, il existe de multiples organismes sociaux dans la région visant d’une part l’ensemble de la population et d e l’ autre, la communauté autochtone, voire deux clientèles démunies différentes. De nombreuses particularités défin i ss e nt la condition autochtone : cas fréquents de violence sexuelle et intergénérationnelle, perte d’attachement culturel, piètres conditions de santé, violences conjugales, et beaucoup plus. Ainsi, les associations dédiées uniquement aux Autochtones tirent leur légitimité des besoins particuliers de leur clientèle qui préf èr e des agences qui sont d a v an tage adaptées à leur condition, réduisant le risque de discrimination. « Les organismes bénéficient toutefois d’un financement largement insuffisant, de dire M. Maracle. Il est impossible de satisfaire convenablement aux besoins de l a c ommunauté avec les

Sommaire OC Transpo drivers return to work.......................................2 MBAC: En flagrant délit.....4 La course aux stages: À vos marques, prêts, partez!.........8 Les Jeux ridiques 2009........10

ressources disponibles. » Malgré les conclusions du rapport gouvernemental Bâtir un avenir meilleur aux enfants autochtones vivant en milieu urbain paru en 2001, qui constate qu’au moins la moitié de la population autochtone canadienne se situe présentement dans les villes, 90 % des ressources financières allouées à ce groupe s on t r é s er v ées à l’administration des réserves. De cette somme, une très faible proportion est allouée aux services sociau x o ff ert s au x Autochtones vivant en communautés urbaines. La recon n ai ss a nc e de s peuples autochtones en milieu urbain est au centre de la question du financement. Les deux paliers gouvernementaux s’en remettent au problème juridictionnel pour se détacher de leur responsabilité, une véritable « joute de ping-pong », souligne M. Maracle. Nul ne veut se résoudre à se préoccuper de la question des Autochtones hors réserves. Ainsi, ces derniers gliss ent « e nt r e l es mailles du système ». D’un point de vue juridique, le professeur de droit constitutionnel Sébastien Grammond soutient que le gouvernement fédéral tente depuis longtemps de restreindre la portée des politiques sociales adressées aux Autochtones2. « La classification et l a dé fi n i t io n d e peuples autochtones au Canada sont habituellement considérées comme le produit de facteurs historiques », explique le profess eur, c ib l an t ai n s i l a cause principale de la reconnaiss ance e xclus iv e d es bandes d’« Indiens » inscrits si tuées s u r l es r és er v es , c’est-à-dire les Premières Nations. Cep en d an t , u n amalgame d’autres peuples et communautés compose la population au t o ch to n e et aurait autant intérêt à recevoir des r es s o u r ces a fi n d’améliorer leur situation. Toutefoi s , « l e d r oi t à l’égalité pourrait insuffler

une plus grande justice dans la c l as s if i cat i on de s pe up le s autochtones », indique le professeur Grammond. En effet, la Cour suprême a récemment décidé, dans les arrêts Powley3 e t A rdoch A l gon quin F i r s t Nation 4 , que la classification historiquement imposée nécessite une m an œ u vr e d’ouverture afin de réduire sa portée manifestement discriminatoire. Le milieu juridique ne peut p as t ou t ef oi s à l u i s e ul d éclencher les réformes espérées. Le milieu politique est appelé à f ai re d av an t ag e pr euv e d’activisme.

1Social Data Research LTD. 2005. “Évaluation des services aux sans-abri autochtones à Ottawa et recommandation”. En ligne. 46 p. HYPERLINK "http://www.endhomelessnessottawa.ca/pdf/CCB % 2 0 A b o r i g i n a l - O c t 0 5 FR.pdf"http://www.endhomelessnessottawa.ca/pdf /CCB%20Aboriginal-Oct05-FR.pdf. Consulté le 15 novembre 2008. 2“Equality between Indigenous groups” 3R. c. Powley, [2003] 2 R.C.S. 207 4Ardoch Algonquin First Nation c. Canada (A.G.), [2004] 2 R.C.F. 108 (C.A.)

Photo: Sophie Juneau

Sophie Juneau [email protected]

Photo: Sophie Juneau

L’ITINÉRANCE AUTOCHTONE À OTTAWA UN PHÉNOMÈNE INQUIÉTANT

Le Flagrant Délit

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PROCÈS

Nouvelles

METTANT EN JEU L’EX-NUMÉRO

10

DU

GUY LAFLEUR RÉCLAME L’ARRÊT DES PROCÉDURES

Sophie Juneau [email protected]

Le joueur légendaire du Canadien de Montréal Guy Lafleur saura le 11 février si sa demande d’arrêt des procédures sera accueillie. Le juge Claude Parent, siégeant à la Cour du Québec, se prononcera sur l’accusation de mesures excessives exercées avec le consentement de la Couronne. L’an dernier, le joueur de hockey avait comparu devant la cour après avoir livré des témoignages contradictoires au procès de son fils Mark Lafleur, accusé d’agression sexuelle. La policière Françoise Fortin, avec l’accord de Me Lise Archambault, procureure de la Couronne, avait obtenu et exécuté un mandat d’arrestation fin janvier 2008 à l’endroit de M. Lafleur. Les avocats de ce dernier avaient aussitôt lancé une poursuite civile pour abus de procédures, exhortant le Service de police de la Ville de Montréal et le bureau du Procureur général du Québec à dédommager leur client pour une somme de 3,5 millions de dollars. Me Gene Assad, professeur de droit à l’Université d’Ottawa qui a déjà chaussé les souliers du procureur de la Couronne, explique la démarche préalable au mandat d’arrestation comme suit : « Le juge de paix, sur demande des forces policières, peut, selon le paragraphe 507(2) du Code criminel, décerner un tel mandat afin d’obliger l’accusé à comparaître. Une telle décision doit, cependant, se justifier par le paragraphe 515(10) du même code. » Ainsi, selon Me Assad, la Couronne aura le fardeau de démontrer que le

ATU LOCAL 279

THE CITIZENS SUFFER Sean McKinnon [email protected]

2 - LE FLAGRANT DÉLIT, FÉVRIER 2009

From December until just recently, the OC Transpo strike virtually crippled the city. At the time of writing the strike had reached Day 46. With increased traffic, people were constantly struggling to reach their destinations without public transportation. Amazingly, for nearly two months, the city and the Transit Union (ATU Local 279) were not able to come to any sort of an agreement and were unwilling to take their case to binding arbitration. Both sides convinced that they were right, they were unwilling to budge in the issues. The seemingly never-ending strike may now be over, but one thing is clear: the citizens of Ottawa paid the ultimate price. There were four contentious points at issue including wages, benefits, driver scheduling and contracting out, but the main issue continued to be scheduling. According to the city, the system in place at the time of the strike resulted in senior drivers obtaining easier routes, less work and full pay plus overtime, while the junior drivers were stuck putting in terrible

VS.

CANADIEN

mandat était nécessaire pour assurer la présence de l’accusé à sa comparution, pour veiller à la sécurité des citoyens ou pour maintenir la confiance du public envers l’administration de la justice. Or, de l’avis d’un des avocats de Lafleur, Me Louis Belleau, la personnalité publique qu’il incarne défait l’argument selon lequel sa détention a été effectuée dans le but d’assurer sa présence. Rien ne laissait croire que l’homme avait l’intention de s’enfuir. Au contraire, cet homme respecté ne possède aucun dossier judiciaire, rayant d’un trait la crainte à l’égard de la protection du public. Une comparution par voie de sommation aurait-elle été mieux appropriée selon les circonstances? Reste le motif relatif à la confiance du public. Cette approche semble primer dans les propos que Me Lori Weitzman, la procureure de la Couronne, a lancé aux médias. Selon elle, le choix de procédure reflète la sévérité de l’infraction « pure et grave » commise au procès du fils de l’accusé. Concernant l’usage dit ‘excessif’ du mandat d’arrestation, elle réplique que les policiers ont procédé avec respect et soin de la personne de l’accusé. Invité à commenter l’affaire, le président de l'Association des procureurs aux poursuites criminelles, Me Christian Leblanc, a refusé de se prononcer. Appuyant les dires d’un des avocats de Lafleur, Me Jean-Pierre Rancourt, sur l’usage odieux des procédures, Assad doute de la légitimité de ce « pétage publicitaire ». Selon lui, advenant que la Cour réprimande la Couronne, elle optera davantage pour une réparation en dommages exemplaires plutôt que pour l’arrêt total des procédures.

THE CITY

OF

working hours. Junior drivers were usually on the roads late at night and again in the early morning, a schedule that was dangerous to both drivers and passengers. As an incentive, the city offered a one-time payment of $2,500.00 to all union members to compensate for the desired scheduling changes. The union on the other hand, was firm in its belief that the city's proposal would allow split shifts to span 13.5 hours instead of 12, making for more dead time during the day and less time at home. ATU Local 279 was against the city dictating the drivers' days off. Furthermore, it felt that the assignment of several different routes in the same workday is a recipe for confusion. Finally, the extra payment wouldn't compensate for relinquishing control of scheduling. Given the state of our already dismal economy, the strike brought about an additional dose of grief, with an estimated daily cost of $8 million in lost sales and revenue for retail stores. In fact, the city itself was the only party not feeling the economic strain of the strike. While storeowners and business suffered, the city saved money and seemed like it was in no rush to resolve the issue.

OTTAWA

People suffered, finding it difficult to get to work, make it to class on time and generally get around. The elderly found themselves hitchhiking to long-awaited doctors’ appointments. In one unbelievable case, a woman walked 12 hours a day to save her job. With the recent winter weather conditions, people were left in extremely dangerous positions – all because of the failure to agree over scheduling issues. Residents bicycled through dreadful snowstorms and the total number of accidents rose by 50 per cent this year in the city of Ottawa alone, not including highways. And traffic was simply unbearable, with a normal 10-minute commute taking as long as 45 minutes. Although an agreement has been reached, the city and ATU Local 279 failed to realize that their inability to put their differences aside created havoc for the people of Ottawa. Throughout the strike it seemed like both parties forgot one simple fact: Ottawa’s citizens pay their salaries. It was about time that both the city and the union started thinking about the real stakeholders in a completely ridiculous situation.

Le Flagrant Délit

Nouvelles

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LOI SUR LA PROCRÉATION ASSISTÉE : UN DÉBAT

CONSTITUTIONNEL LOIN D’ÊTRE TERMINÉ

Catherine Blanchard [email protected]

La Loi sur la procréation assistée, adoptée par le Parlement fédéral le 29 mars 2004, a beaucoup fait jaser lorsque la Cour d’appel du Québec a déclaré inconstitutionnels 22 de ses articles dans sa décision du 19 juin dernier Québec (Procureur général) c. Canada (Procureur général). La Loi interdit et sanctionne certaines pratiques, comme le clonage. Bien que le premier objectif de la Loi entre dans la compétence criminelle du Parlement, le second vise à encadrer et réglementer les pratiques directement liées à la procréation assistée. Le gouvernement québécois a perçu cette initiative fédérale comme un empiétement déguisé sur son champ de compétence en matière de santé. C’est pourquoi la Cour d’appel a fait le bonheur de la province en concluant que « l'objectif du Parlement n'[était] pas de combattre une activité illicite, mais de remettre entre les mains du gouvernement fédéral le pouvoir de réglementer la procréation assistée. » L‘audition devant la Cour suprême est donc prévue pour le 24 avril prochain. Les procureurs généraux de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Nouveau‑Brunswick interviendront afin de défendre l’intérêt des législatures.

Tâche clé pour la Cour suprême En matière de santé, deux visions s’affrontent dans ce débat. Alors que Québec défend la santé d’un point de vue fondamentalement provincial, Ottawa agit en adoptant une vision ouverte sur le plan constitutionnel. Lorsqu’on regarde la jurisprudence, le fédéral s’est souvent servi de sa compétence en matière de paix, d’ordre et de bon gouvernement pour justifier ses actions dans le domaine de la santé. « Il serait utile que la Cour suprême se prononce sur ce principe pour trancher la vision doctrinale à propos de la santé », commente Giroux. « Mais ce qui est certain, c’est qu’on a besoin d’un signal clair de la Cour sur les compétences en matière de santé parce que l’ambiguïté sert bien mal l’intérêt des Canadiens. »

LE FLAGRANT DÉLIT, FÉVRIER 2009- 3

Riposte de Québec? Pendant ce temps, Québec a mis en chantier sa Loi sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée. En plus d’encadrer la procréation assistée, cette Loi souhaite aussi la financer en vue de remplir la promesse électorale qu’ont présentée les Libéraux lors de la campagne de 2008. Le ministre de la Santé prévoit faire le dépôt du projet de loi

révisé en mai 2009. Plusieurs se surprennent de cet empressement. Dans l’hypothèse où le débat constitutionnel n’avait pas eu lieu autour de la Loi fédérale, Québec aurait-il développé aussi rapidement son projet de loi? Certains juristes et politiciens voient dans le projet de loi une prise de position constitutionnelle du Québec, selon qui la santé est l’affaire des provinces. « Ce qui est clair, déclare Michelle Giroux, professeure agrégée à la Section de droit civil, c’est qu’il y a urgence d’agir. Le fédéral a décidé de faire quelque chose, mais ça n’a pas fait l’affaire. Par contre, personne n’agit. » Comme elle l’a mentionné dans une lettre d’opinion envoyée au Devoir, c’est « la dignité et l'intégrité des enfants conçus par procréation assistée, ainsi que des femmes ayant recours à ces pratiques » qui souffrent de ce vide juridique.

Le Flagrant Délit

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EXPOSITIONS FLAGRANT CHRONIQUE D’UN

Gabriel Bibeau-Picard [email protected]

Avec l’immanquable inscrip-

tion Flagrant délit à l’angle des rues Sussex et Murray, le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) annonce qu’il cherche à provoquer l’amateur d’art habitué aux relations passives entre le spectateur et l’œuvre. Créant un contraste intéressant, la salle avoisinante présente certains des plus impressionnants bustes du sculpteur baroque Florentino Bernini. En plus de partager la dénomination de ce distingué journal, la présente exposition d’art visuel contemporain du MBAC est animée d’un concept intéressant : la participation du spectateur. Par ses mouvements et ses actions, le visiteur contribue à transformer des objets inertes en moyens d’expression artistique, quit-

« LA ON

BERNINI

CONTRASTE ARTISTIQUE

tant ainsi le rôle purement exception près, les œuvres admiratif dans lequel il est présentées m’ont laissé insasouvent confiné. Bien que tisfait, voire indifférent. cette approche soit plutôt À l’inverse, l’exposition novatrice, mon bilan de l’exposition est très tiède : peut-être l’énoncé de la ligne directrice de l’exposition a-t-il suscité chez moi de trop hautes attentes, mais je dois constater que j’ai été déçu par l’exposition. Si certaines pièces sont intéressantes, la majorité d’entre elles semblent plutôt relever du Musée des sciences et de la technologie en raison de leur essence quasi-strictement interactive. J’ai apprécié la pièce d’ouverture, une robe métallique qui Gian Lorenzo Bernini s’irradie à mesure que le spectateur s’approche d’elle, des portraits sculptés de tandis que quelques vers Gian Lorenzo Bernini est passionnés s’illuminent sur renversante. Celle-ci présenle mur adjacent (Je veux que te en tout 27 sculptures de tu éprouves ce que je ressens marbre, de bronze et de por– Jana Sterbak). À cette phyre, ainsi que 23 peintures

COUR DU JARDINAGE

»

ou dessins sur papier s’inscrivant dans le courant baroque du XVIIe siècle. La qualité des œuvres présentées s’explique par un souci extrême du détail qui imprègne les bustes d’un réalisme saisissant. Au-delà du détail des vêtements pontificaux et des riches vêtements de ses modèles (notez particulièrement le col de dentelle du buste de Thomas Baker), c’est surtout l’aptitude du sculpteur à capter l’individualité et l’émotion des individus qui fait sa grandeur. Bernini saisit dans le marbre tout le sérieux du regard du pape Innocent X, dans son front soucieux, toute la magnifique suffisance de Louis XIV, et l’incroyable charme de Constanza Bonarelli. Ses peintures ne sont pas uniquement des représentations de sujets statiques, mais plutôt

l’expression d’un instant de la vie de ceux-ci; ainsi Bernini peint le cardinal Lelio Biscia comme s’il avait croqué son modèle au moment précis où celui-ci remarque la présence du maitre. Au-delà des œuvres, c’est la grandeur de la Rome baroque et de ses acteurs tels que les voyait Bernini que le visiteur découvre dans les 5 salles du MBAC. Le contraste entre ces deux expositions est frappant. Néanmoins, malgré la visée participative de l’exposition Flagrant délit, c’est en pénétrant l’univers intemporel des œuvres du Bernini que le public sera davantage interpellé.

Flagrant délit. La performance du spectateur: 17 octobre 2008 – 15 février 2009 Bernini et la naissance du portrait sculpté de style baroque: 28 novembre 2008 – 8 mars 2009

DIRAIT QUE LES ENCLAVES ONT TOUJOURS ÉTÉ POPULAIRES

POUR SE CLOISONNER!

George Balabanian [email protected]

4 - LE FLAGRANT DÉLIT, FÉVRIER 2009

DÉLIT ET

Bien sûr, ce n’est pas uniquement au lieu où résident un souverain et son entourage qu’on peut se délecter d’un espace ouvert ou d’un terrain sur lequel on cultive des végétaux utiles et d’ornement. Mais alors, quel est le lien entre la cour d’aujourd'hui, le tribunal, et les jardins ? Le lien se trouve étonnamment au niveau lexical. Dans les dialectes latins qui étaient parlés au Nord de la France, le terme francique *gard (apparenté avec l’anglo-saxon geard d’où yard et garden en anglais) a évincé le mot latin hortus dès le début de l’ère mérovingienne. En ancien français, on observe la forme diminutive de jart, jardin, qui comportait déjà la plupart des significations modernes à la fin du Moyen-Âge. Le latin hortus et le germanique *garda sont frères et dépendent de la même base indo-européenne *ghorto (enclos), de *gher, qui a aussi donné naissance à gorod (ville) en russe, khortos (grange ou foin) en grec ancien, harati (prendre ou surpasser) en sanscrit et gardas (boîte) en

lituanien. Même dans ces langues assez lointaines, l’idée d’entourer ou de clôturer semble toujours présente. De cette même racine est dérivée aussi le latin cohors (co-hortis), enclos ou basse-cour, qui a donné par sa forme simplifiée cortis, cort en ancien français. Ce terme s’est spécialisé rapidement – de « ferme, domaine rural », à « domaine seigneurial et royal », à « entourage du roi, assemblée de vassaux » ; d’où la cooccurrence tenir cort. De cela, nous vient à la fin du compte « cour de justice ». Dans le vocabulaire militaire romain, cohors signifiait « division du camp », ensuite « troupes cantonnées dans cette division » et dans ce sens, on a reçu cohorte. De plus, via l’italien, le français a reçu le mot cortège de corteggio (suite, escorte), courtiser de corteggiare (vivre à la cour, d’où l’expression faire la cour à une femme) et courtisan de cortigiano.

Pourtant, le mot cour n’a rien à voir avec l’adjectif court ou avec l’autre nom à saveur plutôt estudiantine cours. Exhorter non plus! Alors, prenez garde aux fausses étymologies !

Le Flagrant Délit

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FINDING THE ARTS AND CULTURE ECONOMIC ACTION PLAN

Mélissa Bourgeois [email protected]

CANADA’S

allocation. Local newspapers and magazines are promised their share as well. The 2009 budget devotes $30 million over the next two years to support various Canadian communities’ access to local small media. The Canada New Media Fund also benefits from the numbers. Administered by the Canadian Heritage fund, the budget confirms funding of $28.6 million over the next two years and $14.3 million annually. Surprisingly, this is the only indication confirmed by the 2009 Budget, as it recognizes the contribution of new media to Canadian culture. The largest amount of funding however, was given to the Canadian Television Fund, which

will receive $200 million in funding over the next two years. Erin Berube, of Anaid Productions, a small television production company, said she was relieved to learn that the Canadian Television Fund would still receive adequate funding under the new budget. There were fears that the Conservative government would drastically cut funding for the arts, crippling small production companies such as Anaid. The specific allocations and conditions to receive this funding have not yet been specified by the government. Understandably, during uncertain times of recession, arts and culture simply are not a priority in terms of thought and discussion. However, Canadian creativity in the arts and culture sector form a distinctive part of our common identities. Keeping the government accountable to this funding will prove to be a difficult, yet important role for those whose careers and interests lie within in arts and culture.

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On January 27, Stephen Harper’s Conservative government released Canada’s Economic Action Plan. The long-awaited budget was largely discussed. We are, after all facing possibly one of the worst global financial crises in a century. Not to mention that the fate of the Harper minority government depended heavily on the budget’s acceptance by the opposition. With the economic challenges ahead, it is easy to forget about the arts and some research is required to figure out where arts and culture fit into the mix. Emphasizing the role and importance of artistic institutions in the lives of Canadians, the Conservative Budget 2009 promised an overall $335 million to Canadian Culture. Within the $335 million, $60 million is being allocated to the Charity Heritage pro-

gram to support infrastructure international awards which will costs for community and cultu- recognize excellence in dance, ral heritage institutions. The music, art and dramatic arts. Montreal Jazz Festival, for The National Arts Training example, will benefit from this. Contribution Program will also The rather vague Canada get funding. They will receive Prizes for the Arts and an additional $20 million over Creativity, which encourage the next two years and new young artists from various art forms to compete for the title of most promising new artist and for cash awards, will also receive an unspecified amount of funding. The new young artist is to Montreal’s Place des Arts be publicly chosen by a distinguished panel of $13 million per year thereafter. established artists in each disci- This Program supports the pline. The same project is man- highest caliber artistic institudated to develop media-based tions in Canada in training curriculum guides for schools artists for professional careers. in Canada to enhance know- The École nationale du cirque, ledge about the arts. Along the National Ballet School and with this, $25 million will be the Royal Conservatory of provided for the creation of Music will benefit from this

IN

6 - LE FLAGRANT DÉLIT, FÉVRIER 2009

UNE FACULTÉ

Philippe Cordisco [email protected]

Les étudiants soucieux de l’enseignement dispensé peuvent se rassurer, le corps professoral de la Faculté de droit civil est en bonne santé. L’enthousiasme est unanime. À l’Université d’Ottawa, « on est gâtés », soutient sans hésiter la professeure Thériault. « Je me plaindrais le ventre plein », convient le professeur Panaccio. « Je suis très satisfait », s’exclame le professeur Robitaille. Tout va donc pour le mieux au pavillon Fauteux. Lorsqu’on entend un étudiant dire d’un professeur qu’il est incompétent ou encore que ce dernier ne fait que dire ce qui est déjà écrit dans le livre, il faut modérer les ardeurs. Il importe de rechercher l’expérience de l’enseignant. Est-ce un chargé de cours qui donne la matière pour la première fois? Dans ce type de cas, le doyen adjoint Thibault

LE

Vie Campus Le Flagrant Délit

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EN BONNE SANTÉ

appelle à la tolérance plutôt qu’au lancer de la première pierre. « On a tous droit à une deuxième chance, on s’améliore avec le temps. » La professeure Paradelle abonde dans le même sens. À ses yeux, avoir achevé la préparation d’un cours prend cinq ans. À ses débuts, elle se souvient qu’une heure d’enseignement lui demandait huit heures de préparation. Tout comme le bon vin, le pédagogue se bonifie avec l’âge. La professeure Paradelle souhaite que les étudiants soient indulgents envers les nouveaux enseignants et qu’on leur donne la possibilité de se répéter. « On prend les meilleurs, il s’agit de la réputation de la Faculté » soutient-elle.

Une situation encourageante Pour faire le travail pédagogique et améliorer le contenu des cours, il faut de la permanence. À partir de 2004, sous l’impulsion de l’ex-

doyenne Desrosiers, la Faculté a recruté intensément pour faire bondir le nombre de professeurs de près de 40%. Le vice-doyen aux études Belleau ne s’en cache pas, « pour les étudiants, c’est mieux des professeurs. » Cependant, dans certains domaines, l’Université engage des chargés de cours spécialisés. Pour soutenir l’affirmation de son collègue, le doyen adjoint Thibault compare la Faculté au reste de l’Université en quelques statistiques. Alors qu’en droit civil, la proportion de professeurs avoisine les 60%, la moyenne de l’Université se situe dans les 40%. Considérant que le salaire d’un chargé de cours peut coûter la moitié de celui d’un professeur, la logique budgétaire compte pour beaucoup. Le doyen par intérim Grammond admet que, dans le futur proche, « il faut s’attendre à une croissance plus modérée de l’embauche

NOTARIAT, POURQUOI PAS?

Elizabeth Lamarre, notaire Coordonnatrice à la maîtrise en droit notarial Section de droit civil – Université d’Ottawa

Lorsqu’on m’a demandé d’écrire un article sur le programme de notariat, je me suis dit qu’il pouvait être intéressant que je vous explique pourquoi je suis devenue notaire. Car si vous avez été présent à la Section de droit civil dans les derniers mois, vous avez sûrement vu ou assisté à une conférence, un 4 à 7 ou quelconque événement concernant le notariat. Je ne reprendrai donc pas le contenu de ces événements. Revenons aux faits. Pourquoi me suis-je dirigée vers le notariat? Aucun membre de ma famille, soit immédiate ou éloignée, n’est ou n’a été notaire. Je n’ai pas non plus débuté mes études de droit en pensant devenir notaire. Mais pourquoi ai-je fait ce choix? J’avais pourtant pris tous les cours de droit public en troisième année et j’ai même fait une maîtrise en droit constitutionnel, plus précisément en partage des compétences dans le domaine des valeurs mobilières. Avec cette maîtrise en poche et un emploi à temps partiel à la Commission des valeurs mobilières du Québec, je devais faire quelque chose de plus

le flagrant délit

concret. C’est à ce moment que je devais me diriger vers l’une des deux professions logiques après mes études de premier cycle en droit. Le Barreau me tentait plus ou moins. Tout d’abord, il y a presque 20 000 avocats au Québec. Je trouvais que pour faire une différence, c’était plus difficile. Et c’est à ce moment je rencontrai un ami et maintenant collègue qui me parla du notariat. Il me rassura en me disant qu’il y avait beaucoup de place en notariat pour des gens qui voulaient, comme moi, faire une différence. Je lui dis d’emblée que les ventes immobilières et les testaments ne semblaient pas ma voie de spécialisation. Il me dit que c’était une des avenues de la pratique, mais qu’il existait bien d’autres sphères de pratique comme, notamment, le droit commercial et corporatif, le droit fiscal, le droit des successions et le droit de la personne. Mais qu’avant tout le notariat est une question de perception. Il m’expliqua que le notaire n’a pas la même perception que l’avocat lorsqu’il agit dans un dossier. Il tente toujours de s’assurer que le résultat d’une transaction ou d’un dilemme entre deux clients est avantageux pour les deux. Que le notaire se doit

Maquettiste MERISSA LICHTSZTRAL

Section Vie Campus ALEX MERCIER

Rédacteur en chef adjoint GABRIEL QUERRY

Section Nouvelles NICOLAS DUBOIS

Section Sports RACHEL ABOURBIH

Graphiste RAPHAËL PAPICCIO

mécanismes de contrôle du corps professoral sont positifs. Évidemment, les enseignants ne peuvent pas plaire à tous les étudiants. Sans vouloir nommer personne, la professeure Paradelle se souvient avoir entendu des collègues être consternés par des évaluations qui font « tellement mal ». Comme le souligne la professeure Thériault, pour choisir la profession d’enseignant, il importe avant tout d’aimer le contact avec les étudiants et la liberté intellectuelle. « Les professeurs représentent les idées. L’aspect économique du métier préoccupe surtout les étudiants en licence », résume-t-elle. Maintenant que les doutes sur les ressources humaines sont atténués, il reste à voir comment se comportera la Faculté au niveau matériel. Combien de temps faudra-t-il pour remplacer les ampoules brûlées dans l’ensemble du pavillon ?

d’être impartial, comme un juge. Qu’il a un devoir de conseil, de par son titre de conseiller juridique mais qu’avant tout, le notaire est un juriste à part entière qui donne son opinion juridique, qui règle des conflits (non pas devant les tribunaux mais dans son bureau) et qui est présent lors de plusieurs événements de la vie de ses clients (mariage, achat d’une propriété, la planification du décès, la vie d’une entreprise, et le règlement des successions). C’est une relation de confiance que le client a avec son notaire. Et les dossiers du notaire ne sont jamais les mêmes et ne comportent jamais un seul domaine du droit. Que ce soit pour régler une succession impliquant des biens étrangers, pour mettre en place une fiducie familiale ou pour célébrer un mariage civil, le notaire est là. Donc, si vous aimez rédiger des contrats ou des actes, que vous souhaitez être le juriste que le client contacte sa vie durant et que vous souhaitez être avant tout un conseiller juridique et un officier public en même temps, pensez au notariat. Le programme de la maîtrise en droit notarial débute en mai prochain. Soyez des nôtres. Informez-vous sur le site de la Faculté.

Journal étudiant de la Faculté de droit Section de droit civil

Rédactrice en chef JODI LAZARE

Rédacteur en chef adjoint ALEX MERCIER

de professeurs. » Les étudiants amers sont donc invités à considérer l’ensemble des trois années de licence pour statuer de la qualité du corps professoral. Par le biais de l’évaluation de fin de session, la masse estudiantine fait preuve d’un très grand pouvoir. En effet, tous les intervenants rencontrés accordent beaucoup d’importance aux critiques constructives de leur cours. Comme le fait remarquer le professeur Panaccio, la qualité du corps étudiant est « très bonne », ce qui incite à prendre au sérieux les commentaires formulés. Avec grande humilité, le doyen adjoint Thibault a permis au Flagrant délit de consulter certaines de ces évaluations. Outre quelques critiques au sujet de la réverbération de sa voix, on peut y lire des commentaires élogieux de type « chapeau! » ou encore « merci pour la session! ». On peut en conclure que les

Arts et Culture MÉLISSA BOURGEOIS

Correcteurs GEORGE BALABANIAN HAYDEN BERNSTEIN MELANIE CHARBONNEAU OLIVIA YAHAUT

Pour nous contacter:

[email protected]

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Le Flagrant Délit

LE FLAGRANT DÉLIT, FÉVRIER 2009 - 7

Vie Campus Le Flagrant Délit

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LA

COURSE AUX STAGES

PETIT

GUIDE DE SURVIE

Jean-René Tremblay [email protected]

Tout le monde le sait, la licence en droit civil n’est pas une mince affaire. Travaux, lectures, étude, rédactions… Les autres Facultés de l’Université n’ont rien à nous envier! Ainsi, l’un des éléments qui fait partie intégrante de la carrière universitaire des étudiants de la Faculté est la course aux stages. Celle-ci s’adresse surtout aux étudiants de 2e et de 3e année voulant tenter leur chance dans une grande firme d’avocats ou de notaires. Étant donné que celle de cette année vient tout juste de prendre fin, il serait bien de décortiquer du début à la fin cet événement annuel.

Déroulement Le tout commence avec un simple curriculum vitae accompagné d’une lettre de demande. Cette dernière est une sorte de présentation écrite du candidat. Le relevé de notes est aussi un élément important du dossier. Ces documents forment la première impression qu’ont les cabinets sur l’étudiant. Il est donc très important de les soigner et d’y apporter beaucoup d’attention. Certains ateliers sont organisés par la Faculté pour bien s’y préparer. Par la suite, certains seront convoqués pour une entrevue. Selon Me Danny Lew, recruteur chez Heenan Blaikie Montréal, « l'entrevue permet tant au cabinet qu'au candidat d'évaluer leur compatibilité et leurs intérêts respectifs ». Lors de cette entrevue, certaines connaissances juridiques seront évaluées, mais on cherche surtout à identifier les intérêts du stagiaire potentiel (passions, caractère, forces et faiblesses). Considérant cela, il ne faut surtout pas penser qu’on a « réussi » ou

« raté » un entretien. C’est du moins l’opinion de Me Lew : « l’entrevue est fort révélatrice et constitue sans doute le meilleur barème d'évaluation de part et d'autre ». Julien Beaulieu, étudiant à la Section de droit civil, a justement réussi à décroché un stage dans une grande firme. Il affirme que le moment le plus énervant fut justement la première entrevue : « On ne sait jamais à quoi s'attendre, comment seront posées les questions et surtout quelles seront-elles ». Malgré le facteur stress, les avocats sont compréhensifs. « Il ne faut pas oublier que les avocats qui mènent l'entretien ont passé par le même processus il y a quelques années, poursuit Julien, il savent que c'est stressant et cherchent à découvrir la réelle personnalité des individus ».

Intéressés? Maintenant, pour les étudiants qui seraient intéressés par la chose, mais qui craignent ne pas avoir les compétences requises pour y participer, n’hésitez pas! Selon Me Lew, la qualité essentielle d’un bon stagiaire serait la passion pour le droit. Celle-ci insuffle une volonté de progresser et de se démarquer chez le stagiaire. Si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur la course, vous pouvez consulter le site du développement professionnel de la Faculté. En plus, la plupart des sites Internet des grandes firmes ont des sections détaillées destinées aux étudiants de droit. Dernièrement, vous pouvez participer à la semaine carrière annuelle de la Faculté qui se déroule généralement en janvier. Finalement, à tous les étudiants qui ont participé à la course de cette année, la meilleure des chances. À tous les autres, votre tour approche, pensez-y bien!

LE

PROGRAMME

CO-OP RÉVÉLÉ Gabrielle Côté [email protected]

Depuis deux ans, les étudiants de droit civil de l’Université peuvent avoir une réelle expérience professionnelle avant la fin de leur licence. En effet, le programme coopératif leur offre l’opportunité de passer deux sessions à travailler avec des juristes. Ainsi, en plus d’apprendre à appliquer des connaissances théoriques dans des situations concrètes, les étudiants de ce programme peuvent se faire une idée de la pratique en cabinet.

Processus Au cours de l’automne de leur deuxième année, les étudiants intéressés par le programme peuvent postuler s’ils répondent aux critères suivants. En plus d’avoir suivi tous leurs cours de 1re

et 2e année, d’être au moins résident permanent et d’être un étudiant inscrit à temps plein, ils doivent avoir maintenu une moyenne pondérée cumulative d’au moins 6.0 (B). Puis, en se basant surtout sur les résultats scolaires, le Bureau d’enseignement coopératif sélectionnera environ vingt étudiants. Cette année, vingt-deux étudiants de notre Faculté parmi la soixantaine qui a appliqué ont pu participer à cette expérience.

8 - LE FLAGRANT DÉLIT, FÉVRIER 2009

Les stages Le programme contient deux stages. Le premier aura lieu à l’automne de la 3 e année, tandis que le deuxième sera complété durant l’été suivant la 3e année. Il

est à noter que, pour ces étudiants, la licence se terminera après la session d’automne de leur 4 e année d’études.

Par: Raphael Papiccio

Quant aux stages en euxmêmes, Sochetra Nget, la coordinatrice du programme coop de droit, en affiche plusieurs et « fera tout pour que tous puisse trouver un stage qui leur plaît ». Les salaires hebdomadai-

res varient entre 300$ et 800$ pour les stages en sol canadien. Il est possible de faire son stage à l’étranger, mais ces opportunités peuvent ne pas être rémunérées. Alors, le stage peut devenir dispendieux avec les billets d’avion. Malgré les coûts impliqués, il est possible de vivre une expérience très satisfaisante, comme ce fut le cas pour les étudiants qui ont assisté un juge de la Cour civile de New York.

Commentaires Les opinions sur le programme varient. Certains ont été très satisfaits, d’autres moins. Il faut « mener ses propres recherches parallèlement au processus officiel, pour éviter de devoir se trouver un stage (et n'importe lequel) à la course dans les derniers jours de l'été », affirme Stéphanie Desrosiers, étudiante du programme coop. De cette façon, le stagiaire ne se retrouve pas à travailler dans un domaine qui ne l’intéresse pas. De plus, « dans le cadre de ce programme, il peut être beaucoup plus facile d'établir un contact avec certains employeurs », croit la jeune femme. Par conséquent, participer au programme peut faciliter la recherche d’un emploi. Par contre, comme le souligne Alex Mercier, un étudiant du programme, se trouver un emploi d’été dans une firme donne la plupart des avantages du programme coop sans pour autant ralentir sa progression. Malgré ce fait, le programme demeure un choix intéressant pour ceux qui souhaitent découvrir différents milieux juridiques et / ou confirmer des intérêts. D’ailleurs, Sochetra Nget affirme que « si cette opportunité s’était offerte à elle lorsqu’elle était étudiante de droit, elle l’aurait saisie ». Elle tient aussi à préciser que ça lui fait plaisir de rencontrer les étudiants de la Faculté et de répondre à leurs questions à propos de CV, lettres de présentation, entrevues et autres.

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Le Flagrant Délit

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Sports Le Flagrant Délit

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ULTIMATE LAW SCHOOL Rachel Abourbih [email protected]

Philippe Boisvert is a third-year Civil Law student who also holds an undergraduate degree from McGill University in economics and political science. He has been playing Ultimate Frisbee for the Gee-Gees for his entire law school career. I sat down with Philippe to discuss his experience studying law while simultaneously playing a varsity sport for the Gee-Gees. FD: How did you start playing Ultimate Frisbee? PB: I used to play intramurals at McGill, but only started playing competitive when I first started my law degree at Ottawa. I was looking for some sort of an extracurricular activity. I went to tryouts, had a good showing, made the team and it went from there.

FD: Many of us have heard about Ultimate Frisbee but don’t understand exactly what it is. Can you give us a quick summary of the rules? PB: Ultimate is a game that is played seven on seven and the goal is to pass the disc to a player in the opposite end zone, resulting in a goal. You can’t run with the disc and any form of incomplete throw (either an interception by the opposite team, or pass that falls on the ground) results in a turnover. If this happens, the other team gets possession and can attempt to score. It’s a very physically-demanding sport with lots of long runs, frequent changes of direction, high jumps and fierce battles to try to grab the disc. It can be understood as a mixture of football and basketball.

FD: How have you managed to play a competitive sport while studying and succeeding in your studies? PB: It can be tricky for time management purposes, especially in the fall, but it’s definitely possible to combine the two. It’s a little harder this year, because I’m doing the Laskin Moot Court Competition, but it’s still manageable. I missed a few practices, but the team understands.

LES « JEUX

FD: Do the professors understand your particular situation?

Philippe’s team finished ninth overall at the Canadian Eastern Championship in Montreal. The Flagrant Délit would like to wish Philippe and his team the best of luck for the upcoming season. Go Gee-Gees!

» 2009

SUCCÈS SUR TOUTE LA LIGNE

Philippe B. Coderre [email protected]

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FD: Do you have any tips or advice for students who are reluctant to do extra-curricular activities because of the workload in Civil Law? P.B: Extracurricular activities are essential if you want to remain sane. I find that playing Ultimate allows me to clear my mind from all the stress related to studying. When I play, I don’t think about anything else, and it is very refreshing especially when you’re engaged in an intense program such as law school. It’s also important to stay organised. It can be hard to juggle practices, workouts, classes and exams, but knowing your schedule well helps, and it’s important to make use of spare time. Philippe Boisvert (left) in full flight

C’est sous une température de moins cinquante-trois degrés Celsius que la délégation de 23 étudiants de l’Université d’Ottawa aux « Jeux ridiques » 2009 a su tirer son épingle du jeu. Ils ont marqué, à leur façon, la ville de Saskatoon. Chaque année, les Jeux ridiques regroupent les diverses facultés de droit du Canada et constituent, en ce sens, le plus gros rassemblement du genre au pays. L’activité met en vedette trois enjeux : les activités sportives, le concours de plaidoirie et la « Spirit cup ». Cette dernière est le trophée le plus prestigieux puisqu’il reconnaît les qualités sociales, éthiques et distrayantes de l’équipe gagnante. Soutenus par des partisans bruyants et déchaînés, les sportifs Ottaviens ont terminé en deuxième position dans trois disciplines, soit le hockey sur glace, le hockey cosom et le volley-ball. La Faculté peut également se réjouir de sa belle victoire au

concours de plaidoirie, volet franco- les principaux acteurs de ce succès, phone. mentionne Jenny Burdon, la vice-pré« Ce fut un moment mémorable, sidente aux affaires sportives. Je suis souligne Marie-Pier Dufresne- très fière de notre équipe qui a su Dallaire, l’une des deux plaideuses. démontrer un grand enthousiasme au C’était angoissant de plaider devant courant de la fin de semaine. Nos 23 un vrai juge, mais tout s’est bien délégués ont dû s’impliquer énormédéroulé. Ce fut, pour moi, le grand ment et ils ont relevé le défi avec couronnebrio. » ment de ma P l u s fin de tôt cette semaine. » année, les C’est touJ e u x t e f o i s ridiques l’esprit de avaient camaraderie été critidont a fait qués par preuve la quelques délégation étudiants qui a le plus de notre r e t e n u Faculté. l’attention. Délégation de la Section de droit civil Ils n’étaient Malgré la victoire de l’Université pas convaincus de la pertinence de McGill dans la course pour la Spirit financer des jeux où la boisson coule cup, l’Université d’Ottawa, selon les à flot. Mme Burdon ne partage pas rumeurs, aurait raté la première mar- cet avis. che du podium par seulement une « Ces Jeux sont nécessaires afin voix. d’entretenir la visibilité de notre « Les participants ont vraiment été Faculté, assure-t-elle. Ils nous ont Photo: Marie-Pier Dufresne-Dallaire

UN

RIDIQUES

PB: Yes and no. Ultimate is still a fringe sport and many teachers have never heard of it. I’ve had to miss up to one whole week of class for a tournament in Vancouver and it can be complicated to justify that many absences and catch up! I typically take more classes in the winter to clear up time in the fall.

permis de la représenter positivement. De plus, de nouveaux liens très serrés se sont formés entre les délégués, ce qui a pour effet de dynamiser l’ambiance qui règne au pavillon Fauteux. » Francis Roy, étudiant de troisième année, abonde dans le même sens. Il en était à sa troisième participation et il croit que c’est une fête incontournable pour quiconque veut créer des liens d’amitié avec ses collègues. « C’est une expérience inoubliable. Je la recommande à tout le monde, affirme-t-il. Cette compétition nous permet de développer un sentiment d’appartenance envers notre propre université. Les connexions qui se forment entre les étudiants de la délégation, ainsi qu’avec ceux des autres universités, seraient impossibles sans un événement de cette envergure. » Les Jeux ridiques 2010 pourraient avoir lieu dans l’est du pays. Si tel est le cas, l’Université d’Ottawa devrait voir son nombre de représentants augmenter de façon considérable.

Sports Le Flagrant Délit

MISE

À JOUR

Gabriel Archambault [email protected]

Bilan À la trêve du match des étoiles, nos Canadiens de Montréal totalisent 58 points et gravitent autour du quatrième rang dans l’Est. Accumulant 26 victoires et 11 défaites, dont six en bris d’égalité, le club est en meilleure position qu’il ne l’était à la saison précédente. Traduction de ces succès, Komisarek, Kovalev, Markov et Carey Price vont être de l’alignement au match des étoiles. Blessés La position du Canadien au classement général étonne plusieurs, vu la longue liste de blessés qui compte des atouts de premier plan : Laraque (dos), Price (cheville), Koivu (pied), Tanguay (épaule gauche), Higgins (main). Heureusement, la majorité de ceux-ci prévoient un retour d’ici le milieu du mois de février. On s’ennuie de Laraque Il faut évidemment saluer le travail de Lapierre, Kostopoulos et Bégin qui crée des ennuis chez l’adversaire à chaque partie grâce à leur belle intensité. Mais, on s’ennuie beaucoup de notre gros Laraque quand on est forcé à regarder Kostopoulos se faire éclater par des bagarreurs hors de sa classe. Il est temps

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: GO HABS GO!

que notre policier de 253 livres revienne!

Les nouveaux Dans les dernières semaines, de multiples nouveaux ont été rappelés de Hamilton pour combler les espaces laissés par les absences dans l’alignement. Notamment Matt D’Agostini, qui a neuf points, et Max Pacioretty, qui en a quatre. Quant à Chipchura et Stewart, ils sont déjà retournés à Hamilton.

Le cas de R. Obyrne Vous vous rappelez certainement le soir où Obyrne s’est proposé d’accorder l’égalité aux Islanders en marquant dans son but désert. Ce géant défenseur, qui a pourtant énormément de potentiel, n’a jamais pu gagner assez de confiance pour jouer dans la LNH. En raison de ses multiples erreurs fatales, il a été rétrogradé chez les Bulldogs de Hamilton où il espère rester loin des filets déserts. Vincent Lecavalier à Montréal? Les rumeurs d’un échange imminent concernant Vincent Lecavalier du Lightning de Tamba Bay ont fait fureur à la mi-janvier. Le Lightning, qui a des problèmes financiers, semblait vouloir se départir de Lecavalier avant que son entente avec l’équipe, d’une valeur d’un peu moins de 90 millions dollars US,

entre en effet à l’été 2009. Le directeur général du Lightning a néanmoins démenti la rumeur d’un échange immédiat, mais a confirmé la tenue de discussions d’échange avec plusieurs équipes, dont le Canadien de Montréal.

P.K. Subban, l’avenir du Canadien Lors de sa conférence de mi-saison, le directeur général du Canadien, Bob Gainey, a mentionné qu’il recherche encore l’aide d’un défenseur offensif pour propulser l’avantage numérique. Peut-être veut-il Vincent Lecavelier du Lightning de Tampa Bay s’en chercher un, mais il n’a qu’à regar- jour, Lang est le meilleur pointeur du der dans sa cour, à Hamilton. La perfor- Canadien et il continue son travail en mance de P.K. Subban aux champion- réveillant la performance des frères nats mondiaux du hockey junior a été Kostitsyn, qui jouent maintenant à ses excellente : elle a joué un rôle capital côtés au sein du deuxième trio. dans chaque victoire. Peut-être est-il trop jeune maintenant, mais attendez un Les Sénateurs en bataille pour le dernier rang an ou deux, il s’en vient. Les Sénateurs d’Ottawa n’ont pas réussi à avoir un aussi bon début de saison Lang réveille les frères Kostitsyn Le rôle de Robert Lang à Montréal au qu’il le désirait. La performance des début de la saison était d’être le centre joueurs et des gardiens a été déplorable. d’un troisième trio, pas plus. Pas très Le vétéran gardien Martin Gerber a jeune (38 ans), pas très connu, on ne même été rétrogradé à la ligue savait pas du tout à quoi s’attendre. À ce américaine.

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