Conseil Metropolitain

  • August 2019
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POUR UN CONSEIL METROPOLITAIN DES TRANSPORTS En quelques mois, la Gironde a connu une succession de débats sur plusieurs grands projets d’infrastructures de transports : le grand contournement autoroutier de Bordeaux, les lignes à grande vitesse Bordeaux/Toulouse et Sud Europe Atlantique, la poursuite de la mise à 2x3 voies de la rocade, le projet de pont Bacalan-Bastide ou encore l’Autoroute Bordeaux/Pau. De notre point de vue, cette avalanche de projets intervient dans un cadre qui ne saurait aller dans le bon sens et ne prend pas en compte le développement de tous les modes comme les TER, les tram train ou la ligne de ceinture. Ces projets n’ont en effet pas toujours fait l’objet d’un débat réellement démocratique. Leur seule légitimité provient souvent des quelques élus qui les ont portés à bras le corps et de statistiques ou de rapports souvent commandités par les promoteurs de ces infrastructures eux-mêmes. De plus, ils témoignent d’une absence d’analyse et de vision à long terme, alors même que la préservation de notre environnement futur dépend de nos choix présents en matière de transports. Ce qui pouvait se justifier il y a quelques décennies encore au regard des habitudes d’aménagement doit être revu dès maintenant sous peine d’accentuer plus encore la pression de l’homme sur son environnement. Pourtant, on continue à privilégier le tout-routier dans la plupart des scénari envisagés en amont de ces projets. Dans le cas du grand contournement de Bordeaux par exemple, les prévisionnistes, partant du principe que le doublement du trafic poids lourds est inéluctable, annoncent 16 000 camions par jour à Biriatou à l’horizon 2020 : la construction d’une autoroute de près de 100 km est ainsi justifiée par ses promoteurs comme une nécessaire anticipation de la croissance du trafic de marchandises. L’offre précède la demande. Concernant la LGV, il est clair également, sans entrer dans le détail du débat, que l’idéologie du tout TGV prime sur une réflexion en amont au sujet de l’utilisation pleine et entière des équipements existants. Dans ce contexte, les débats que ces grands projets d’infrastructures de transport suscitent en Gironde révèlent un malaise profond entre d’un côté les représentants de l’Etat, les décideurs économiques et une partie de la « classe politique locale », dite « les grand élus », et de l’autre les populations directement concernées et une frange non négligeable de citoyens, d’associations et de politiques. Si le « nimby » est un pourvoyeur naturel d’opposants à ce type de projets, il est cependant frappant d’observer la réflexion citoyenne qui accompagne ces débats salutaires. Dans toutes les communes, les réunions font salle comble, et cette mobilisation s’observe également via l’outil Internet et les blogs qui permettent réactivité et information quasi instantanée des citoyens : la démocratie participative s’installe d’ellemême. C’est pourquoi il convient aujourd’hui de ne pas laisser ces débats s’enliser dans une guerre fratricide sur notre territoire et d’élargir la réflexion. L’accent doit être résolument mis sur une maîtrise du trafic poids lourds et de la circulation automobile couplée avec le développement des modes de transports les plus respectueux de l’environnement : modes doux et transports collectifs pour les personnes, ferroutage et autoroutes de la mer pour le trafic marchandises. Il faut agir dès maintenant sur les infrastructures existantes en développant notamment certains aménagements comme l’interdiction du trafic poids lourds aux heures de pointe, la création de zones refuges, la limitation de la vitesse à 90 km/h, comme à Nantes et Toulouse afin d’optimiser le trafic et la

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sécurité, l’utilisation de la bande d’arrêt d’urgence et de la troisième voie pour des trafics spéciaux (voitures à occupants multiples, transports collectifs ou convois de poids lourds). Mais de telles mesures, pour être acceptées, doivent être accompagnées d’une réponse institutionnelle locale à la hauteur du défi que constitue la problématique des déplacements dans son ensemble. Il n’existe en effet aujourd’hui aucune instance de régulation et de réflexion entre les différentes autorités organisatrices des transports en Gironde. La région s’occupe des TER, le Conseil Général des transports interurbains, la CUB du transport collectif urbain, la SNCF est un Etat à lui tout seul et l’Etat transfère ses compétences sur les routes départementales mais intervient dans tous les projets. A l’image du SYSDAU, le territoire a besoin d’être organisé en matière de transports. C’est pourquoi il est urgent de constituer un Conseil métropolitain des transports et des déplacements, le concept de « métropole » s’entendant sur un axe qui irait de Libourne à Arcachon. Ce conseil métropolitain, outil d’analyse et de réflexion, pourrait jouer à terme le rôle d’un syndicat mixte qui aurait autorité pour élaborer une politique des déplacements et des transports collectifs, et pour élargir le versement transport des entreprises à un périmètre plus large que celui de la CUB. On pourrait imaginer parmi ses premières initiatives possibles la création d’une carte orange, le déploiement du réseau TER, la mise en place d’un tram-train et d’un système de co-voiturage à grande échelle. Le succès du Tramway impose par ailleurs de réfléchir dès aujourd’hui à des extensions au-delà de la 3ème phase. Dans le contexte actuel et face aux enjeux écologiques à venir, il est primordial de s’interroger sur la réalité de la problématique des déplacements et des transports dans sa globalité et d’avoir une stratégie qui favorise le report modal vers les transports collectifs. Les Verts appelle dans un premier temps à la mise en place d’un large débat sur les transports et les déplacements, tous modes confondus, y compris les circulations douces. Ce débat doit servir à engager l’ensemble des autorités organisatrices sur la voie d’un Conseil Métropolitain des Transports. Les Verts lancent cet appel aux Présidents du Conseil Régional, Général, de la CUB, à l’ensemble des parlementaires de la Gironde et aux services de l’Etat concernés. GERARD CHAUSSET

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