Colloque
Quelles politiques de
JEUNESSE
Atelier 2
pour nos territoires ?
Une politique jeunesse sur une commune ou intercommunalité rurale : de l’analyse du territoire aux actions concrètes Animateur : Serge Rochefort, conseiller d’éducation populaire et de jeunesse à la DRDJS Rapporteur : Benoît Pépin, chargé de mission à la fédération du Calvados Familles Rurales Synthèse écrite : Jaufré Vannier, chargé de mission enfance jeunesse à la CAF Olivier Morin, professeur de sport à la DRDJS Témoignages : Michel Frémaux, président de la commission jeunesse du syndicat intercommunal des 4 che mins à Biéville-Beuville, Mathieu, Périer sur le Dan Jean-Louis Lhotellier, conseiller municipal à Evrecy Jacques Quesnot, vice-président de la CDC Entre Thue et Mue Thématique développée : Définition du champ dit rural Analyser son territoire Quels territoires pour un projet jeunesse Les acteurs pour conduire une politique jeunesse Pour introduire l’atelier, il a été question de définir le concept de “ruralité” et d’identifier ce qu’était une commune ou une intercommunalité rurale. Plusieurs définitions ont été envisagées mais aucune n’a réellement été satisfaisante. La définition de l’INSEE est d’ailleurs très parlante quant à ces difficultés de définir un territoire rural : “Une commune rurale est une commune n’appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines ». S’il est complexe de définir le « rural », il est beaucoup plus simple d’identifier les zones urbaines sur le département. L’illustration de la carte des infrastructures sportives le démontre bien : il est aisé de rapprocher les forts taux d’équipements aux communes urbaines de notre département. Il a également été question d’illustrer brièvement le contexte départemental : Avec 706 communes, le Calvados est un département très morcelé et hétérogène. Il est le 7ème département français en terme de nombre de communes, ce qui représente un paramètre important à prendre en considération dans la mise en œuvre de projets éducatifs (rappel que 25 % de la population du département a moins de 20 ans). 80 % des communes de notre département comptent moins de 1000 habitants. La mutualisation des moyens, des compétences et surtout des motivations politiques semble incontournable afin de développer des structures d’accueil pérennes et adaptées au contexte territorial. 3 axes seront abordés durant l’atelier : - Le diagnostic territorial (définition – initiative etc…) - Le « territoire idéal » pour un projet - Les acteurs d’un projet éducatif CAEN
Samedi 12 septembre 2009
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Quelles politiques de
JEUNESSE
Atelier 2
pour nos territoires ? ANALYSE DU TERRITOIRE
Le diagnostic territorial, première étape indispensable dans la mise en œuvre d’un projet, est à l’initiative : soit des élus municipaux ou intercommunaux souhaitant mettre en œuvre une offre de service sur leur territoire à destination des familles (volonté politique pour une égalité des citoyens, pour une continuité éducative etc…) soit de la population résidant sur un territoire et en demande d’une offre de service pouvant répondre à leurs besoins (volonté des citoyens) soit des associations déjà en place sur un territoire et souhaitant développer une nouvelle offre de service adaptée à la population Le diagnostic permet à une collectivité d’analyser notamment : sa population (caractéristiques démographiques), son offre de service déjà existante, ses moyens matériels (infrastructures par exemple), ses moyens humains (son personnel mais aussi les acteurs associatifs), Le diagnostic est également l’occasion de réunir toutes les « forces vives » d’un territoire afin de définir en commun un projet éducatif territorial. Le « travail ensemble », en associant un maximum d’acteurs, a pour objectif final de concevoir un projet adapté au contexte local : « Prendre en compte l’existant et identifier les manques ». L’une des plus grandes difficultés rencontrée par certains élus et exprimée durant l’atelier (notamment par des élus « récents dans la fonction »), est celle d’apprendre à connaître le territoire sur lequel ils exercent leur fonction afin d’identifier les problématiques existantes. Le diagnostic partagé semble être l’une des clefs principales pour contourner cette difficulté. Il a également été question de rappeler le caractère perpétuel d’un diagnostic. Un territoire évolue, et il semble indispensable d’en avoir une analyse permanente. Il faut, en tant qu’élu, savoir être à l’écoute des nouvelles populations qui arrivent sur un territoire, et adapter au maximum les services en place. QUEL TERRITOIRE ? Existe t-il une taille critique de territoire pour mettre en œuvre un projet éducatif ? 2 cas ont été abordés par les « élus ressources » de l’atelier : Exemple de Biéville-Beuville : A l’origine, la commune de Biéville a développé, avec le soutien d’une association locale, un centre de loisirs. Elle a ensuite été suivie par deux communes environnantes, ce qui a permis un développement du projet et le recrutement d’autres animateurs. Enfin, les communes adhérentes au projet ont créé récemment un SIVOM (3 animateurs pour 5000 hbts), actuellement gestionnaire du centre de loisirs. Exemple de Thue et Mue : A l’origine, il existait une association pilotée par la commune de Rots et quelques autres communes. Il a donc vite été question de proposer ce service à l’ensemble de l’intercommunalité lors de sa création en 2001 (transfert de la compétence jeunesse à l’intercom). Un diagnostic partagé (en collaboration avec les institutions) a été élaboré afin d’élargir le projet. La gestion est confiée à une association. CAEN
Samedi 12 septembre 2009
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pour nos territoires ?
Les points abordés suite à la présentation de ces deux cas de figure : difficulté pour les « grandes intercom » (CDC Thury – CDC Trois Rivières) de transférer la compétence jeunesse. Plus il y a de communes, plus il y a d’élus à convaincre. La petite enfance et la jeunesse ne sont pas encore des secteurs « prioritaires » au sein des conseils (à l’inverse de l’aménagement par exemple). importance du territoire certes, mais beaucoup d’élus et d’animateurs ont exprimé la difficulté de porter des projets au niveau communautaire. Il peut y avoir un manque de cohérence entre les collectivités adhérentes. Un coordinateur semble indispensable pour apporter du lien et de la cohérence à un projet de dimension intercommunale. difficultés budgétaires : les transferts de compétence impactent les budgets (transfert d’une compétence et donc du personnel). Il n’y a pas véritablement de taille critique et de profil type de territoire pour mettre en œuvre un projet. Dans beaucoup de cas, une commune « moteur » a lancé la réflexion et a été suivie par d’autres. La réussite et le développement du projet dépend des volontés de chaque collectivité. Afin que chaque collectivité puisse bénéficier d’un service de qualité, la mutualisation des moyens semble indispensable. QUELS ACTEURS ? Les acteurs cités durant l’atelier : - les institutions (CAF – DRDJS), aussi bien pour leur accompagnement au niveau du diagnostic territorial et de la mise en œuvre du projet, qu’au niveau des aides financières apportées, - les élus, de part leur décision politique et leur volonté de porter un projet, - le tissu associatif local, afin de non pas concurrencer des structures déjà existantes, mais bien compléter l’offre déjà en place, - les familles, les écoles, afin d’élargir au maximum la dimension éducative, - et enfin les animateurs en place : quelles évolutions personnelles et professionnelles pour eux afin de garantir une offre de qualité à destination des familles.
CAEN
Samedi 12 septembre 2009