Snpdv-n3

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La lettre du secrétariat national à la politique de la ville

RAND PARIS NUMÉRO SPECIAL G

La lettre

Édito

N ° 3 • 2 6

N O V E M B R E

2 0 0 9

Grand Pari(s) ? Sarko préfère le gros gateau ! Le Préfet de la Region Ile-de-France entre en campagne

Marianne LOUIS, secrétaire nationale à la politique de la ville

Si un grand débat a eu lieu c’est bien celui du Grand Pari(s). Mais ne nous y trompons pas, le projet de loi que présentera Christian Blanc, secrétaire d’État chargé du Développement de la région capitale, le 24 novembre devant l’Assemblée nationale est loin très loin d’en être le «débouché». Au contraire il a tordu le cou à tout ce que le bouillonnement francilien a produit de conscience partagée et de solidarité. Tout avait commencé bien avant les envolées du Président de la République sur l’avenir de la Région capitale, avec le travail de fond engagé par la Région dans la préparation du SDRIF (Schéma Directeur de la Région Ile de France), et l’initiative de Paris et de sa petite couronne maintenant élargie à plus de 200 collectivités de banlieue, de créer «Paris Métropole», un syndicat mixte intercommunal d’études en matière, de politique du logement, de développement de l'attractivité économique, de solidarité financière entre les communes. Un peu largué dans ce mouvement porté par les collectivités territoriales, le président de la République s’est empressé de revenir dans le débat en ouvrant le temps des architectes : 10 équipes internationales, le haut patronage du Ministère de la Culture, une exposition iconoclaste à la Cité Chaillot. Libres de s’exprimer enfin sur le développement inégal de la métropole, à l’heure de Kyoto, les 10 équipes d’architectes, d’urbanistes, de sociologues, paysagistes, ont pris le parti de la parole libre, pour permettre à tous l «accès aux mêmes bonheurs urbains» et «réduire de 2 degrés la température et lutter contre le réchauffement climatique en plantant deux millions d’arbres».Tout y est : améliorer les transports domicile-travail, désenclaver les ghettos, faire du beau partout, penser l’avenir environnemental, lutter contre la spéculation qui chasse les salariés toujours plus loin des centres urbains, renforcer les équipements publics culturels… L’exposition a connu un succès populaire : plus de 200 000 visiteurs se sont pressés pour découvrir ces 10 futurs à 2050 de la métropole, les critiquer, les commenter et prolonger ainsi les débats du SDRIF. Dans le même temps, la Région et les départements franciliens élaboraient avec le STIF un plan de mobilisation d'urgence pour les transports : mise à niveau, nouvelles lignes de trams en banlieue, ponctualité…auquel, à ce jour, l’État ne s'est toujours pas engagé à contribuer. Le grand débat dessinait un avenir partagé, encore confus mais aux antipodes des ambitions sarkozystes. Plus personne sauf la clique présidentielle ne voulait voir se multiplier les expériences «nanterriennes» menées par l’EPAD pour l’extension de La Défense. «Une simple logique d’extension des tours de bureaux, la mise en place d’un personnel politique vassal en l’absence de tout portage citoyen. L’extension de la Défense sur Nanterre n’est pas une réponse à la crise économique et sociale, ni à la crise écologique et climatique, ni au rééquilibrage de la métropole francilienne, ni au déficit démocratique.» Pourtant, en se fixant comme but ultime d’«unir les zones attractives de la capitale», le projet Grand Paris de Christian Blanc, reproduira les mêmes travers. De l’impasse écologique, au déni démocratique, en passant par l’injustice sociale, tout y est même les milliards de la spéculation foncière. C’est un travail d’équipe que mène le clan Sarkozy : tandis que le Président charcute les modes de scrutins, les compétences des collectivités, le premier ministre assèche les finances locales

avec la réforme de la taxe professionnelle et Christian Blanc, propose la création d’une «Société du Grand Paris» chargée de réaliser un métro automatique souterrain de 130 km pour desservir les futurs pôles de spécialisation économique, en interconnexion avec les aéroports franciliens et le gares TGV, financée de façon toujours incomplète par les «droits d’entrées des collectivités locales» qui devraient «payer» pour avoir la possibilité de siéger au conseil de surveillance et les plus-values attendues de la spéculation foncière. En effet, la société du Grand Paris se verrait confier des pouvoirs d’expropriations foncières dans un périmètre conséquent autour des futures gares pour réaliser des plus-values sur la valorisation des terrains induite par leur proximité avec une nouvelle gare. Outre le fait que cette vision du «champs de patates», qui devient aussi rentable que la rue de la Paix pour peu qu’on y implante 3 hôtels et les 4 gares, est largement dépassée, il est maintenant évident que ce Grand Paris-là ne résoudra pas les problèmes rencontrés quotidiennement par les habitants de la Métropole qui veulent plus de logements, des transports et des équipements autour de chez eux.

Communiqué de Marie-Pierre de la Gontrie, première vice-présidente du conseil régional d'Île-de-France Monsieur Canepa, Préfet de la Région Ile de France a présenté à la presse la campagne de communication et le site internet dédié, consacré prétendument au grand Paris : « une grande idée qui a besoin des vôtres ». Cette campagne comprend un site internet permettant de solliciter les avis des franciliens sur tous les sujets concernant la région, et ce jusqu’à la date de l’élection de mars prochain. Cette communication comprend également une campagne de publicité dans les médias, y compris messages radios, et des forums publics dans tous les départements d’Ile-de-France.

En reliant deux quartiers d’affaires en eux, on ne résout rien de l’enfer des déplacements domicile-travail. Si en Ile de France 19 % des Français produisent 30 % de la valeur ajoutée nationale, c’est au prix d’un «temps harassant» et de la plus forte consommation nationale de neuroleptiques. Pas plus la qualité de vie des franciliens que l’enjeu environnemental ne touchent Christian Blanc. Mais le groupe UMP au conseil de Paris, lui propose déjà, la création d’un péage urbain aux portes de la capitale.

La ficelle est grosse. Comment ne pas y voir un engagement du gouvernement et du Préfet dans la campagne électorale en y consacrant un budget important pris sur les deniers publics. Le gouvernement et Madame Pecresse s’offrent ainsi une enquête auprès des franciliens de nature à aider la campagne de l’UMP.

Et la vacuité du projet ne s’arrête pas là. Même sur son prétendu «cœur de cible» l’attractivité économique, il est maintenant largement contesté. L’attractivité de «ghetto» porté par la juxtaposition des «vallées» hyperspécialisées et isolées les-unes des autres : ici l’optique, là l’image numérique, là-bas la biologie moléculaire, priverait la métropole «d’interfaces ». Aujourd’hui de nombreux économistes en appellent à contrario à une attractivité de «synthèses créatives».

Combien coûte cette campagne ? Qui la finance ? L’UMP, Madame Pécresse ou le gouvernement ? Pourquoi la lancer aujourd’hui et prévoir qu’elle dure jusqu’au lendemain des élections si ce n’est pour faire campagne ?

Alors pourquoi un projet qui ne répond pas aux besoins de franciliens, qui n’est pas porté par les élus locaux de droite et dont les qualités en terme de développement économique et de création réelle de richesses ? Par entêtement et aveuglement sans doute. Mais au détour, on ne peut aussi manquer de pointer que si un tel dispositif se mettait en place, combiné aux récentes évolutions de «transfert» du patrimoine du STIF vers la RATP (qui a déjà créé plusieurs filiales pour intervenir sur des marchés concurrentiels ou qui sortent de sa mission de service public) il pourrait constituer un jalon important dans la privatisation des transports franciliens, ou en tout cas de la partie la plus rentable. Ainsi la société industrielle et commerciale qui porterait le Grand 8 pourrait bénéficier de garanties et d'emprunts publics et pourrait ensuite être mise en bourse et cédée à des groupes industriels (comme tant d'autres entreprises depuis le début du quinquennat : GDF pour Suez, EDF pour Veolia,...) Et nous voilà bien loin de la métropole durable, mais tellement plus près de ce dont Sarkozy est capable.

Sources : - «Du local et du métropolitain : Paris, métropole multi-échelles» par Frédéric Gilli La vies des Idées [12-11-2008] - «Grand Paris : inverser le regard et les actes » par Perreau-Bezouille - Premier Adjoint de Nanterre –. Elunet.org. - «Le Grand Paris pour tous.» Paul Chemetov – Regards n°62, mai-juin 2009 - «Économie francilienne : et si Laurent Davezies cauchemardait ? Réponse à Laurent Davezies» par Ariane Azéma & Denis Tersen ; La vie des Idées [12-03-2008

Le site sera-t-il modéré ? Par qui ? Qui aura accès aux réponses et aux résultats de cette consultation géante ? Cette campagne figurera-t’elle au compte de campagne de Madame Pécresse ? La Région a mené un travail de terrain pendant 4 ans avec l’ensemble des partenaires locaux, institutionnels, économiques pour élaborer le SDRIF. Le gouvernement croit-il sérieusement que quelques semaines d’échanges sur un site internet lui permettra de prétendre au dialogue ou son incapacité à écouter les élus le contraint il à cette forme de débat ?

le secrétariat 3 moyens pour contacter ville la national à la politique de

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-socialiste.fr 1 - Par mail : ville@parti 45 56 77 97 2 - Par téléphone : 01 is 07 de Solférino 75333 Par 3 - Par courrier : 10 rue ialiste.fr tionsdeville.parti-soc Le blog : http://ques

Anne Hidalgo : "Le projet de loi sur le Grand Paris, une violence faite aux collectivités et aux habitants"

Prise de position de Jean-Yves Le Bouillonnec, député et président de Paris Métropole

Projet de loi Grand Paris : un débat tronqué? 24 novembre 2009 La discussion du projet de loi sur le Grand Paris débutera ce soir à 21h30 à l'Assemblée nationale par l'intervention du Secrétaire d'Etat chargé du développement de la Région capitale, M. Christian Blanc, qui sera suivie de la discussion générale durant laquelle j'interviendrai. L'occasion pour moi de rappeler au Gouvernement notre déception face à un texte qui marque un retour en arrière par rapport à la décentralisation, à l'image de ce qui s'est passé avec la réforme de la taxe professionnelle et de ce qui se prépare dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales. En se focalisant sur la construction d'un réseau de transports reliant les principaux pôles économiques de la région capitale, le projet de loi de Christian Blanc ne répond pas aux enjeux de la Métropole de demain. Pour répondre aux attentes des Franciliens, il aurait fallu commencer par conduire des politiques globales en matière de développement économique, d'habitat, d'emploi...

Publié le 08/10/2009 Par Paris Dépêches / Propos recueillis par David Larbre Le texte sur le Grand Paris (présenté mercredi 7 octobre en Conseil des ministres par le secrétaire d'état au Développement de la région capitale, Christian Blanc) confie à la Société du Grand Paris la maîtrise d'ouvrage de la construction du "réseau de transports publics". Anne Hidalgo, conseillère régionale sortante et 1ère adjointe au maire de Paris (en charge de l’urbanisme) dénonce un "scandale d’état". Paris dépêches : Le gouvernement vient d’adopter, en Conseil des ministres, son projet de loi sur le Grand Paris. Les élus, notamment de gauche, ont parlé de "coup d’état", de "déclaration de guerre". Est-ce la raison de votre présence comme tête de liste pour Paris aux élections régionales pour mener cette "guerre" ? Anne Hidalgo : La proposition de loi est un scandale. Avec Bertrand Delanoë et Jean-Paul Huchon, nous nous sommes engagés dès le départ pour le Grand Paris. Notamment en avril, avec la consultation des architectes initiée par Nicolas Sarkozy. Le président disait vouloir faire travailler tout le monde, ensemble, pour faire émerger le futur Grand Paris. Depuis ? Plus rien. Au mois d’août, nous avons reçu une mouture du projet de loi adopté hier. Pour ce texte, Bertrand Delanoë a été reçu une heure en tout et pour tout, par Christian Blanc. Dans ce projet, n’existe qu’une seule chose : la création de la Société du Grand Paris (SGP) qui devra mettre en œuvre le super-métro, très éloigné des zones denses de population, d’un coût de 35 milliards d’euros, à l’horizon 2035. Ce projet va pomper toutes les ressources des collectivités. Nous, les collectivités, nous n’en voulons pas !

Que reprochez-vous à ce projet de loi alors que vous défendez depuis plusieurs années le développement d’une grande métropole ?

Nous faisons face à une conception totalement autoritaire avec un danger en terme d’urbanisme. N’oublions pas les émeutes de 2005 liées aux conséquences de l’urbanisation menée par les gouvernements des années 60 et 70. C’est une violence faite aux collectivités. Dans cette société (SGP), les représentants de l’Etat seront majoritaires et les collectivités pourront y participer en payant un droit d’entrée. L’Etat lui, n’apportera pas un seul euro. Pour financer son super-métro, l’Etat va construire de nouvelles gares, autour desquelles le foncier est plus cher. Il nous explique que dans un périmètre d’1,5 km autour des gares futures ou existantes, la Société du Grand Paris pourra exproprier les terrains pour les revendre à prix d'or. Il compte bien sur cette plus-value pour financer les projets. C’est pourquoi nous parlons de spoliation. Tous les maires sont contre. Même Jean-François Copé a manifesté son trouble. Aujourd’hui, ce sont les maires qui dirigent les aménagements en concertation avec les populations concernées. Demain, ce ne sera plus le cas. Nous alertons contre cette méthode qui va raccourcir toutes les procédures de débats publics, ce qui est désastreux. N'en doutez pas, les projets d’aménagement des quartiers par les municipalités seront remis en cause. Vous savez, la droite à Paris ne veut pas de logements sociaux... Notre projet de 40 000 nouveaux programmes, elle n’en veut pas ! Elle n'aime que les bureaux et les appartements grand luxe.

Que comptez-vous faire contre ce projet de loi ? Nous allons alerter, mobiliser les collectivités, les populations. Nous allons mener la bataille. Ce qui se prépare là ne solutionne pas les problèmes de transport de notre métropole et ne nous prépare pas à l’après pétrole.

Ce projet de loi est loin d'être à la hauteur. Pour preuve, il ne garantit même pas le financement du futur réseau de transport public. A terme, c'est la rénovation du réseau existant qui est menacée face à l'absence d'engagement financier de l'Etat. La discussion qui s'ouvre ce soir devra permettre d'améliorer un texte qui n'est pas acceptable en l'état. A cet égard, la déclaration de la procédure d'urgence par le Gouvernement, malgré les protestations de l'ensemble des députés, est un bien mauvais signal. Si l'urgence devait être maintenue, l'Assemblée nationale n'aurait pas la possibilité de discuter une seconde fois ce texte après son passage au Sénat. C'est pourtant cette "navette législative" qui permet bien souvent d'améliorer les textes de loi. Certes, l'Etat a un rôle à jouer dans le développement de la région capitale. Pour autant, cela ne doit pas se faire au détriment des élus locaux et des habitants... LIRE LA SUITE : http://jylebouillonnec.typepad.fr/mon_weblog/2009/11/projet-de-loi-grand-paris-un-debattronque.html

Dans les fédérations : une initiative fédérale bienvenue... qui nous a été transmise par Frédéric Faravel, Secrétaire fédéral aux relations extérieures, et membre de la commission nationale Politique de la Ville.

Communiqué de presse commun des partis de gauche du Val-d'Oise sur le projet de Loi relatif au Grand Paris Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), Parti de Gauche (PG), Parti Communiste Français (PCF), Parti Radical de Gauche (PRG), Parti Socialiste (PS), Les Verts Mercredi 7 octobre 2009 a été présenté en Conseil des Ministres le projet de loi sur le Grand Paris. Fruit d'une volonté affirmée du Président de la République, ce projet de Loi met à mal tout à la fois l'avenir de la Région Île-de-France, mais également des principes démocratiques importants. Le Grand Paris s'oppose d'abord radicalement dans son contenu et dans les projets d'aménagement qu'il défend à l'orientation politique élaborée patiemment par le conseil régional depuis 2004 dans le Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF). Le projet de loi vise essentiellement à établir les moyens d'un réseau automatique de transport du Grand Paris en deuxième couronne, pour relier sept pôles de développement économique. Ce projet coûteux et à long terme, qui ne satisfera que quelques hommes d'affaires pressés de rejoindre l'un de ces pôles, se fera au détriment des projets dessinés par le syndicat des transports d'Île-de-France (STIF) et par le SDRIF qui répondent réellement aux besoin de la population. De plus, le projet de loi établit des modes de confiscation du foncier en Île-de-France dans les secteurs concernés par ce réseau automatique et audelà, pour favoriser les intérêts privés de grands groupes financiers et immobiliers. Le projet de loi du Grand Paris, associé au projet de loi de réforme des collectivités territoriales, implique un recul flagrant de la décentralisation et de la démocratie politique.

Les partis de gauche du Val-d'Oise appellent donc solennellement à son retrait.

➔promouvoir une nouvelle approche stratégique de transports au service du projet régional ;

A contrario, la majorité de gauche du conseil régional, après un long travail de concertation avec les Franciliens notamment au travers des associations et des corps intermédiaires, a permis grâce au SDRIF que se dessine une région socialement équitable, économiquement ambitieuse et écologiquement durable. Le SDRIF établit trois défis et cinq objectifs.

➔préserver, restaurer, valoriser les ressources naturelles et permettre l’accès à un environnement de qualité ; préserver les terrains agricoles pour développer une agriculture de proximité ;

Les trois défis sont de :

Nous exigeons le respect des lois de décentralisation et la consolidation du rôle stratégique de la Région, qui a prouvé depuis 6 ans qu'elle seule pouvait prétendre à être un « Grand Paris » concret et solidaire, ce qui passe évidemment par le maintien de son mode de scrutin actuel plus démocratique et représentatif.

➔Favoriser l’égalité sociale et territoriale et améliorer la cohésion sociale ; ➔Anticiper et répondre aux mutations, liées notamment au changement climatique et au renchérissement des énergies fossiles ; ➔Développer une Île-de-France dynamique maintenant son rayonnement mondial. Les cinq objectifs qui répondent à ces défis visent à : ➔offrir un logement à tous les Franciliens, avec l’objectif central : construire 60 000 logements par an pendant 25 ans et viser un taux de 30 % de logement locatif social à terme ; ➔accueillir l’emploi et stimuler l’activité économique, garantir le rayonnement international ;

➔doter la métropole d’équipements et de services de qualité.

Nous appelons les partis, élus, syndicats, associations à réfléchir ensemble avec nous à une véritable réforme des finances publiques locales dans le sens d'une plus grande équité fiscale et d'un dynamisme efficaces des recettes des collectivités. Nous refusons de valider des logiques qui visent à remplacer la démocratie par la « gouvernance ». Nous appelons à l'amélioration des procédures de consultation des habitants et nous travaillons à des propositions pour une plus grande association des citoyens aux politiques publiques.

BIBLIOGRAPHIE La Ville ou le Chaos, par Philippe Vignaud. Editions Non Lieu Tout se passe comme si les quartiers défavorisés, aujourd'hui nommés territoires défavorisés, étaient devenus nos nouvelles colonies, intérieures cette fois-ci. Si proches et pourtant tellement loin de nous... Les banlieues françaises occupent tristement le devant de la scène médiatique, le plus souvent sur fond de violence et de répression. Philippe Vignaud, architecte et urbaniste, en charge du renouvellement urbain d'une vingtaine de sites, analyse les blocages et l'évolution de ces quartiers depuis leur construction : progrès social, cantonnement des populations immigrées, désertion des classes moyennes, abandon, incohérence et pusilanimité des " politiques " de la ville. Opposé à la démolition symbolique et physique des immeubles au mépris de ceux qui les habitent, Philippe Vignaud lance un appel aux responsables politiques pour l'accueil dans la République de ses enfants oubliés, leur demandant d'avoir le courage d'initier un nouveau modèle du vivre ensemblea.

Paris métropole, formes et échelles du Grand Paris, par Philippe Panerai Éditions de la Villette Du président de la république au maire de Paris en passant par le président de la région Île-de-France, voilà trois strates du pouvoir, celui de l’état, des collectivités territoriales et de la municipalité parisienne qui, armées d’un nouveau secrétaire d’état, se portent au chevet de la capitale française pour décider de son avenir. Mais plus que des effets d’annonce, des luttes politiciennes ou de mirifiques grands projets architecturaux, le Grand Paris a besoin de se forger une identité et un destin communs. Pour servir cette ambition, il convient d’expliquer et d’analyser les aspects de cette métropole, c’est précisément à la tâche que ce livre s’assigne. Il traite de la forme de la ville en essayant de fournir des outils comme des repères pour décrire l’agglomération parisienne et imaginer son avenir au XXIe siècle au sein des grandes métropoles mondiales. Voilà longtemps que Paris a dépassé ses limites pour former une agglomération où se rassemblent des territoires divers coupés par des infrastructures de transports et des forêts, où les parties habitées coexistent avec des zones agricoles, des pôles d’emplois, des secteurs naturels, des plateformes logistiques. Le centre ancien, la Ville de Paris, ne représente plus que 5% du territoire urbanisé et deux millions d’habitants. Dorénavant, il doit composer avec d’autres réalités, en premier lieu les sept à huit millions de banlieusards. Le débat sur Paris et son agglomération est essentiel : quelle ville et pour qui ? Par quelles modalités associer les citoyens aux décisions qui les concernent ? Comment faire participer les acteurs économiques aux stratégies d’aménagement qui fixent le cadre du développement ? Cette discussion se nourrit des espoirs, des inquiétudes et des prises de conscience récentes sur l’environnement et la préservation des ressources, la densité et l’économie des sols, les modes de transport et le développement économique, le logement et l’emploi. Philippe Panerai est architecte et urbaniste. Son activité professionnelle se déploie selon trois grands champs : le grand territoire et la redéfinition des rapports ville/campagne, la forme de la ville et l’intégration des

grandes infrastructures, les mutations du tissu urbain, notamment celles des grands ensembles de logements sociaux. Ses travaux ont été maintes fois récompensés par le Prix Haussmann en 1981, le Grand Prix National d’Urbanisme en 1999, la Médaille d’Argent de l’Académie d’Architecture en 2007. Il s’est longtemps également consacré à l’enseignement et a abondamment publié dont Formes urbaines, de l’îlot à la barre, avec J. Castex et J. Ch. Depaule, traduction en italien, allemand, néerlandais, espagnol, serbo-croate, japonais et anglais ; Lecture d’une ville, Versailles, Le Moniteur, Paris, avec J. Castex et P. Celeste ; Éléments d’analyse urbaine, avec J.Ch. Depaule et M. Demorgon ; Projets urbains avec D. Mangin, traduction en espagnol.

Rencontre exceptionnelle de la commission nationale Politique de la Ville. À l’initiative de Marianne Louis, une trentaine de responsables fédéraux et professionnels de la ville ont visité l’exposition Grand Pari(s) au Palaos de Chaillot guidés par les explications de Philippe Vignaud et Philippe Panerai, architectes-urbanistes. Un débat sur les enjeux institutionnels de la loi sur le Grand Paris s’est ensuite engagé autour de Frédéric Gilli, économiste et géographe. Une journée riche d’enseignements.

Paris, métropole hors les murs, par Frédéric Gilli Éditions Sciences Po Les presses La question du « Grand Paris » ou de « Paris Métropole », au cœur des préoccupations des scientifiques et des techniciens, est aujourd'hui plus que jamais portée par les acteurs politiques. Cette prise de conscience est née des difficultés à construire dans la région suffisamment de logements ou de moyens de transports – aucune nouvelle ligne de métro ou de RER n’a été mise en chantier depuis dix ans alors que la population et les emplois ont continué de croître. De pragmatique, le débat a progressivement pris un tour très institutionnel pour se résumer parfois à un mécano politique et oublier les problèmes quotidiens. Or, les métropoles sont des objets qui échappent aux seuls élus. La gouvernance locale implique l’ensemble des acteurs démocratiques, économiques et sociaux et ce n’est pas simplement en changeant les découpages administratifs que l’on transformera réellement la région parisienne. Très pragmatique, ce livre fait le bilan de la situation francilienne, revient sur le pourquoi de la question du Grand Paris et sur la façon dont le débat est en train de s’organiser pour ensuite clarifier ce que gouverner veut dire dans une métropole et tout particulièrement à Paris, en déclinant cette explication sur les échelles régionales et locales. À la suite de plusieurs initiatives locales (conférence métropolitaine regroupant de nombreuses communes de proche couronne à l'initiative de la mairie de Paris, etc.) comme nationales (multiples allocutions présidentielles sur le sujet, etc.), le débat sur la redynamisation de la région parisienne a pris un tour très institutionnel et c'est aujourd'hui l’organisation politique de la région qui est en débat. Gelées pendant les élections municipales, les discussions vont reprendre très vivement à l'automne : schéma directeur de la région Île-de-France fin septembre, comité interministériel d’aménagement du territoire sur la région parisienne en novembre-décembre, résultat du concours d’architecture en janvier sans compter les propositions qui devraient découler de la conférence métropolitaine du 25 juin portant sur la gouvernance en Île-de-France. Le débat risque donc de devenir essentiellement institutionnel et le livre est l’occasion : 1) de rappeler ce qu’est la gouvernance dans une métropole et ce que l’on peut en attendre 2) de préciser les contraintes que le fonctionnement contemporain de la région parisienne fait peser sur la réorganisation des pouvoirs à l'échelle métropolitaine 3) d’analyser de manière critique les différentes propositions soumises au débat. Le livre doit servir de point de référence dans le débat qui s'ouvrira au dernier trimestre, à la fois pour les acteurs publics investis dans les discussions et pour les citoyens souhaitant s’intéresser au débat mais n’en maîtrisant pas les tenants et les aboutissants.

Grand Paris, l'occasion manquée ?, par Frédéric Gilli Point de vue publié dans Le Monde du 24 Novembre 2009. Frédéric Gilli est économiste et géographe Le président de la République, inaugurant l'exposition sur le Grand Pari(s) en avril, proposait un projet de civilisation. A l'aube du IIIe millénaire, Paris se découvrait "modèle de la métropole durable" et se trouvait une ambition. Il était temps : les transformations engagées par Paul Delouvrier ont produit des effets (RER, villes nouvelles...), mais leur souffle a passé. La métropole change sous l'effet de la mondialisation, des RER, des 35 heures, d'Internet ou des téléphones mobiles, mais les schémas directeurs persistent dans la gestion d'un système hérité des années 1950 et 1960, et l'enthousiasme s'effrite. Depuis 1980, seuls la ligne 14 ou le RER E ont été réalisés, et les transports en commun, comme les autoroutes, frisent la thrombose. Chaque année, le déficit de logements s'accroît de 30 000 unités. La région parisienne est devenue l'une des principales pouponnières d'Europe, mais elle ne peut pas accueillir les jeunes ménages, les étudiants ou les travailleurs. Cela pousse les habitants plus loin, là où les services publics et les équipements sont rares, les transports plus longs et en voiture, où les espaces naturels sont grignotés. Après des années de sous-investissement chronique, la métropole est tendue entre les exigences de son envergure planétaire et les contraintes quotidiennes dues à sa taille de mastodonte. Le sentiment d'urgence, alimenté par les crises économique et écologique, ouvre le jeu au début des années 2000. Ce fut d'abord la mobilisation des institutions et de la population pour réinventer un schéma directeur régional. Le schéma directeur de l'Ile-de-France (SDRIF), validé à l'unanimité au printemps, plaide désormais pour une métropole compacte : densification économique et résidentielle de la première couronne et intensification des transports collectifs dans toute la banlieue. Le plan transport s'appuie sur les métros, le RER et des tramways. En attendant l'écot de l'Etat pour boucler son financement, les études et certains travaux ont commencé. Ce fut ensuite Paris Métropole. Tournant la page de décennies de fâcheries, Paris se réconcilie avec sa banlieue. Les élus locaux se rencontrent dans une conférence métropolitaine qui devient syndicat mixte d'études le 10 juin. En écho, de puissantes communautés d'agglomérations émergent là où il n'y avait que des intérêts éparpillés : Saint-Denis, Montreuil, Boulogne, Evry, Cergy, voire demain Nanterre.

/opinions/article/2009/11/23/grand Lire la suite : http://www.lemonde.fr i_1270864_3232.html ic-gill freder e-paranque sion-m paris-l-occa