Écoutez cette musique en lisant : http://www.youtube.com/watch?v=NiTZizSOuwU --------------------------On dit que le cœur des femmes sont compliquées et indéchiffrable... C'est peut-être vrai. Moi-même je ne me comprends plus. Peut-être parce que j'ai fait l'erreur de t'avoir rencontré. Peut-être parce que j'ai fait l'erreur d'y croire. Peut-être parce que j'ai fait l'erreur de vouloir comprendre ton cœur comme quand on veut trouver la sortie d'un labyrinthe fermé. Peut-être parce que... vous êtes encore plus compliqués et indéchiffrable que nous... _/O°*~_~*°O\_/O°*~_~*°O\_/O°*~_~*°O\_ Ce jour-là... Je me souviendrais toujours de ce jour pluvieux, ce jour monotone où les gouttes de pluies s'abattaient violemment contre tout ce qui se trouvait devant son chemin, où on voyait des personnes courir sous cette pluie, mouillant le bas de leur pantalon en marchant dans une de ces nombreuses flaques boueuses, cherchant un abri le plus proche possible. J'étais entrée dans une cabine téléphonique pour m'abriter de ce torrent, en époussetant mes habits déjà complètement trempés et en m'ébouriffant les cheveux pour faire partir les dernières gouttes. Je m'étais appuyés contre la vitre de la cabine en attendant que le temps se calme, quand tu as ouvert soudainement la porte, mouillés de partout par les gouttes d'eaux. Tu faisais la même chose que j'avais fait il y a quelques minutes avant, sans remarquer ma présence. Quand tu avais fini, tu remarquais enfin la fille qui était devant toi. Je me souviens encore de ta réaction. Tu avais fait une tête si bizarre, je n'avais pas pu m'empêcher de rire. Et tu riais avec moi. On se parlait, comme si on se connaissait depuis longtemps. Pour la première fois, ce temps grisâtre me paraissait pleine de couleurs. On était pourtant resté des heures dans cet espace étroit, mais ils m'avaient parut être des secondes. Le temps s'était dégagé à mon insu, c'était le moment pour nous de nous séparer. Tu partais sans me donner aucune indication sur ton identité, et je n'avais rien fait pour le savoir car quelque chose en moi savait que j'allais te rencontrer une autre fois encore. Quelque chose de nouveau avait éclot en moi pendant ce court moment passé avec toi, quelque chose de bien, quelque chose qui laissait un sourire sur mon visage d'habitude terne. J'allais partir quand j'ai buté sur quelque chose. Tu étais parti en laissant ton sac avec moi. Je voulais te rattraper pour te prévenir, mais tu avais déjà disparu. C'était pour moi, comme une chance de pouvoir te revoir et te connaître plus. C'était le destin qui voulait qu'on se rencontre une nouvelle fois, c'est ce que je pensais. _/O°*~_~*°O\_/O°*~_~*°O\_/O°*~_~*°O\_ J'étais devant un vieil immeuble délavé, l'endroit que m'indiquait cette petite carte
blanche entre mes mains. J'entrais lentement par la porte aux vitres cassés, tenant fermement le sac qui me reliait encore à toi. Je me souviens encore de cette odeur marinée qui picotait mes narines, des murs d'un blanc qui ne l'était plus par manque de soin, de ces escaliers en bois qui grinçaient sous mes pas, de cette poussière sur les rampes quand je passais ma main dessus, de la porte mal fermé de ton appartement, de cette odeur d'huile et de peinture qui venait remplacer l'odeur qui me picotait encore, de toi qui étais concentré sur ton travail, de toi qui ne m'avais pas entendu, de toi si sérieux, passionné par ce que tu faisais, de toi qui avait remplacé toute ma vision. J'étais restée ainsi immobile pendant une durée que je n'avais pas calculée, comme emprisonnée dans une illusion. Je pense que j'aurais pu rester y longtemps si, par mégarde, je n'avais pas fait tomber le vase qui se trouvait derrière moi, et bien sûr, qui créa un grand bruit. Tu t'étais retourné étonné et avais remarqué la fille maladroite qui essayait de réparer ses bêtises. Tu riais comme la dernière fois qu'on s'était vu en me voyant ramasser maladroitement les bouts de verres éparpillés par terre. Tu as voulu m'aider, mais j'avais refusé car c'était de ma faute. Tu as insisté, mais mon entêtement avait fini par gagner. En ramassant les derniers bouts de verres précipitamment, je m'étais coupée et tu m'avais soigné patiemment. Tu étais si gentil et si chaleureux, j'avais honte d'avoir paru être une idiote devant toi. Peut-être que c'est à ce moment-là que j'ai remarqué mes sentiments pour toi. Je voulais te rembourser le vase que j'avais cassé, mais tu avais catégoriquement refusé, même mon entêtement n'avait pas pu te faire changer d'avis. Aucun de nous deux ne voulant s'avouer vaincu, tu m'as proposé de poser pour toi pour ta nouvelle peinture pour te rembourser. Après avoir résisté pendant un moment, j'ai finalement accepté seulement s'il devenait connu, au cas contraire je te rembourserais. Tu avais poussé un soupir en souriant. Je m'étais changée à ta demande, dans une somptueuse robe d'un blanc pur. Je me souviens des fleurs de lys éparpillés partout autour de moi et de la seule chaise en vieux bois de la pièce, de l'odeur flottant dans les airs qui rendait l'atmosphère encore plus agréable, de ton regard sérieux qui peignait sur la toile trait par trait. C'était pour moi un moment vraiment magique. J'étais comme dans un conte pour enfants. J'étais devenue Cendrillon, c'est ce que je pensais. A ce moment-là, plus rien n'existait pour moi, seulement toi. _/O°*~_~*°O\_/O°*~_~*°O\_/O°*~_~*°O\_ Les jours passés, je venais de temps en temps te voir, puis plus souvent, pour finalement prendre l'habitude d'y aller tous les jours en t'amenant ce dont tu avais besoin. Quand je venais chez toi, tu me peignais sur ta toile dans une nouvelle tenue chaque fois, dans une nouvelle atmosphère, mais c'était toujours chaleureux, tu avais toujours ce regard dans lequel j'étais absorbée. Malgré l'état de l'immeuble et des nombreux objets qui traînaient partout dans l'appartement, cet endroit était devenu mon petit paradis. Quelquefois, on sortait nous promener dans un parc en bas de chez toi, ou on faisait du vélo, moi assise derrière en criant quand on descendait les pentes.
On se partageait tout, tu savais tout sur moi, je savais tout sur toi. Ces moments étaient certainement les moments les plus merveilleux de ma vie. Tu étais devenu ce pour quoi je vivais. Je croyais sincèrement que tu avais les mêmes sentiments pour moi. Je croyais sincèrement que c'était avec toi que je passerais le reste de ma vie. Je croyais sincèrement en ce conte qu'était devenu ma vie pendant ces temps passés avec toi. Alors, pourquoi ce jour-là, quand je suis venue comme à mon habitude chez toi avec un sac remplit de différent amuses-bouches, quand j'étais entrée doucement dans ton appartement pour te faire une surprise, pourquoi est-ce qu'à ma place se trouvait une autre fille que moi sur tes genoux, te chuchotant des choses à ton oreille, semblant si proche de toi? Pourquoi est-ce que tu lui faisais ces sourires que je n'ai jamais pu recevoir? Pourquoi est-ce que tu ne remarquais jamais quand j'étais là? Pourquoi est-ce que... Tu as brisé mon conte? Mon monde magique s'était effondré en ces quelques secondes. Toutes mes espérances s'étaient évaporées, tout ce en quoi je croyais si fortement s'est cassé comme du verre qu'on a cassé, toutes les couleurs joyeuses qui enveloppaient mon monde sont parties en laissant place à du noir froid et effrayant. Je m'étais enfuie de cet enfer qui était auparavant mon paradis. Cette odeur agréable était maintenant infecte et me bloquait ma respiration, l'atmosphère chaleureuse était devenue tellement lourde que je me serais effondrée sous son poids, les murs semblaient se déformer pour m'emprisonner, les escaliers étaient devenus si long qu'il n'y avait plus de fin, chaque bruits ici sont comme un bombardement de canon juste à côté de mon ouïe, et la joyeuseté qui remplissait tout l'appartement que je venais de quitter était des pieux qu'on plante en moi. Je courais aussi vite que je pouvais, réalisant que ce que j'avais vécu n'était qu'une illusion dans laquelle je voulais m'enfuir. Quand je m'arrêtais, je criais aussi fort que je pouvais, les larmes coulaient en abondance en mouillant mes joues, et le ciel semblait vouloir exprimer ma tristesse par la pluie qui commençait à tomber. Je restais ainsi au milieu de la route, criant jusqu'à m'arracher la gorge, pleurant jusqu'à ne plus avoir d'eau dans mon corps, mais rien n'y faisait. Il commençait à pleuvoir en torrent, mes habits me collaient à la peau, des gouttes dégoulinaient de mon corps, je laissais à la pluie cacher mes larmes, je continuais de crier quand j'entendis un bruit. Je me retournais, mais tout ce que je vis c'était deux lumières blanches qui semblaient vouloir me libérer. Je pensais sincèrement finir ma vie avec toi, avec nos enfants et nos petits enfants. Je pensais vraiment que tu pouvais faire de ma vie un conte que même Cendrillon envierait. Je t'aimais du plus profond de mon coeur, tu auras été le premier et le dernier que j'aurais aimé, jamais je n'ai autant aimé quelqu'un. Je ne peux pas te souhaiter ton bonheur avec cette femme que j'ai vue avec toi, à ma place, comment je pourrais le souhaiter pour quelqu'un qui a volé le mien? Peut-être, dans un futur encore incertain, je pourrais vous le souhaiter. Il y a tellement de questions auxquelles je n'aurais jamais pu avoir de réponses, dont cette dernière : pourquoi, la dernière fois que j'ai pu ouvrir les yeux avant de sombrer, pourquoi ton visage était-il mouillé par des perles de larmes? Pourquoi est-ce que sur ton visage ta joyeuseté avait-elle disparut? Dis? Tu peux me répondre?
_/O°*~_~*°O\_/O°*~_~*°O\_/O°*~_~*°O\_ On dit que le cœur des femmes sont compliquées et indéchiffrable... C'est peut-être vrai. Moi-même je ne me comprends plus. Peut-être parce que j'ai fait l'erreur de t'avoir rencontré. Peut-être parce que j'ai fait l'erreur d'y croire. Peut-être parce que j'ai fait l'erreur de vouloir comprendre ton cœur comme quand on veut trouver la sortie d'un labyrinthe fermé. Peut-être parce que... vous êtes encore plus compliqués et indéchiffrable que nous... Ou parce que si on avait réponse à ces questions, on ne pourrait plus rêver d'un conte magique.