Personne n'est dupe, la prétendue baisse du nombre de chômeurs indemnisés ou des allocataires de minima sociaux n'est pas due à une hausse subite des offres d'emplois mais à une politique mêlant radiations/suspensions d'allocations et boulots précaires imposés : Les contrats sous-payés comme les radiations immédiates se multiplient pour les récalcitrants qui n'acceptent pas un CDD de trois mois dans n'importe quel secteur ou un CDI à temps partiel pour le SMIC ou moins. Radiations aussi pour ceux qui rateraient le moindre rendez-vous dans une structure de contrôle, ANPE, centre d'insertion, Assedic et autres DDTE. Même si aucune de ces structures ne peut démontrer l'utilité de convocations répétitives, le plus souvent pour ne rien proposer et encore moins pour répondre aux demandes des concernés: pas de formation, pas d'aide aux déplacements, pas de garde d'enfant. Dans ces conditions, difficile de répondre aux rares offres d'emploi sérieuses. A la place, la mode est au travail gratuit, stages et Evaluations en Milieu de Travail à gogo, et à l'humiliation gratuite: recrutements par simulation, ou Mac Do et Monoprix vérifient nos aptitudes à l'aide d'hamburgers en pâte à modeler ou de faux cartons à porter, ou stages de "remotivation" de plusieurs semaines. Où il s'agit de comprendre qu'on ne trouve pas de boulot parce que notre CV est moche sans parler de notre coiffure qu'il faudrait revoir Et plus la personne chute dans la précarité, plus elle a de chance d'être contrôlée. Au delà du contrôle qui s'accroît sur toute la population, les cibles principales des départements, notamment à Paris, sont les RMIstes et les personnes touchant l'API. Les cibles du gouvernement sont les bénéficiaires de l'ASS. Les trois minima sociaux qui offrent à peine de quoi survivre à ceux qui en bénéficient. Ces mesures, au-delà de la simple baisse des chiffres qu'elles provoquent inéluctablement, tentent de nous faire intégrer et accepter la soumission à travers l’humiliation et la culpabilité.
- Soumission à l'Etat pour quelques euros lorsque nous sommes sans emploi, aux patrons pour ne pas retomber dans le contrôle social lorsque nous sommes en emploi. - Culpabilité face à la « France qui se lève tôt et qui travaille » pour gagner à peine quelques euros de plus que nous. - Humiliations répétées au guichet, mais aussi à domicile, puisque se multiplient les contrôles de la CAF, de la Sécu, destinés à vérifier que notre vie amoureuse ou notre mal de dos n'a rien de suspect.
Précaires en emploi ou non, contrôlons nous! La peur nous fait hésiter, on préfère se plier et attendre que l'orage passe en espérant que le fouet sera moins cinglant plutôt que d'affronter son patron, l'ANPE ou la CAF. Et pourtant, lorsque quelques précaires ont le courage et le temps de se réunir et d'intervenir ensemble, la peur change de camp, les radiations et les suspensions s'annulent, les dossiers ne traînent plus des mois. Les contrôles sont moins intrusifs et moins fréquents. Il ne tient donc qu'à chacun de nous de se réunir, de profiter du peu de temps que patrons et structures de contrôle social nous laissent pour lutter ensemble contre cette politique de contrôle qui envahit nos existences, et veut nous forcer à accepter tout et n'importe quoi sous peine de se retrouver à la rue.
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