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Économiquement considéré comme le plus dynamique des pays du Maghreb, la Tunisie mise sur les nouveaux outils ! de communication pour rester compétitive. S'il est vrai que le technophile a l'impression de débarquer dans un désert numérique lorsqu'il arrive à Nabeul, province jumelée avec le Limousin où sera lancé, cet après-midi, l'une des phases des présélections mondiales du festival international du. Webdesign (WlF), il ne mettra pas longtemps à découvrir que les habitants ne sont pas moins mal lotis que ceux de certains de nos villages. Nabeul, capitale du Cap Bon, situé à l'Est du pays se distingue par la qualité de son agriculture et surtout par le dynamisme des promoteurs des nouvelles technologies. Ce n'est donc pas un hasard si la ville a satisfait aux critères des organisateurs du WlF. En attendant d'accueillir le conseiller régional Gérard Wandenbroucke, les autorités exposent leur atouts rassemblés dans la technopôle Elga~ zala de Tunis. Crée en 1997, ce pôle regroupe quelques grands noms des télécommunications et des start-up qui exploitent à fond la proximité avec la France, le partage de la même langue et les bas sa-
LesingénieursdeTelnetconcoiventleslogicielspermettant de relever" à distancelescompteursélectriques. laires. Ici, un ingénieur gagne entre 900 et 1500 dirhams, soit 600 à 1000 euros. Mohamed Yassine Jemai, directeur d'Offshore Interactive ne cache d'ailleurs pas ces avantages, même s'il insiste d'abord sur la réactivité de ses équipes. Ce franco-tunisien de 29 ans a quitté Paris en juillet 2004 pour créer une entreprise de développement de sites web qui sous-traite la production d'agences parisiennes. Il travaille pour quelques grandes marques qui segardent bien de dire que leurs sites ont été conçus ici. n signe d'ailleurs très rarement ses créations, ses clients souhaitant rester discret sUr le sujet. Pourtant certaines marques sont bien connues dans les rayons de rtosgrandes surfaces ou sur les frontons de certaines boutiques. Pour Mohamed, le pari est gagné à tel
point qu'il vient d'ouvrir une antenne commerciale en France. Si la technopôle de Tunis ne s'est pas encore rapprochée de celle de Limoges, alors qu'elle abrite aussi des entreprises de biotechnologies, elle a conclu des partenariats avec le sud de la France. Le fleuron de cette pépinière de talents, c'est Telnet, une entreprise en expansion économique régulière; qui, en 13 ans, a triplé le nombre de ses salariés qui s'élève à 310 et intervient dans 9 secteurs. Elle vient d'ailleurs de décrocher un sésame rare, puisque seulement 80 entreprises dans le monde le possèdent. Il s'agit de la plus haute certification de qualité décernée par les EtatsUnis: Ici, on conçoit des logiciels pour des applications diverses, mais aussi de nom-
breux modules embarqués destinés à rendre les termi. naux plus intelligents. Les clients sont Sagem, qui fàbrique notamment les compteurs électriques d'EDF. Ainsi, le logiciel permettant d'afficher votre consommation ou la puissance de votre installation a été conçu par les ingénieurs de Telnet,qui fournissent également des systèmes de reconnaissance d'empreintesdigitales à l'Allemagne ou à la France. A travers ces exemples, la Tunisie cherche à montrer qu'elle dispose d'armes efficacespour conquérir l'Europe sur un domaine jusqu'ici encore largement préservé, le service aux entreprises. Sur la cinquantaine de sociétés hébergées dans cette techno-. pôle, toutes ne sont pas forcément tournées vers l'Europe. Férid Baklouti,qui a vécu huit ans au Canada et dirige aujourd'hui Xtensus, confesse volontiers vouloir plutôt s'attaquer au m;;lrché africain, dont le potentiel est énorme, notamment avec l'émergence des nouvellestechnologies. A Nabeul, capitale de la céramique artisanale, ce sont les entreprises limousinesqui profitent, pour l'instant encore, du jumelage n JACQUES GRARE