Nutrition Master 2008

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  • Words: 4,460
  • Pages: 110
Environnement et Santé dans les Pays en Développement

Ressources alimentaires, nutrition, malnutritions Dr Georges SOULA

remerciements à Joëlle LEVIE, ACF Bernard Maire, IRD 1

PLAN 1. Quelques concepts et définitions… 2. Ampleur de la faim dans le monde 3. Causes et conséquences de la malnutrition 4. Carences en protéines et énergie 5. Evaluation de l’état nutritionnel 6. Prise en charge de la MPE 7. Carences en fer, Vitamine A, iode

2

PLAN 1. Concepts et définitions… 2. Ampleur de la faim dans le monde 3. Causes et conséquences de la malnutrition 4. Carences en protéines et énergie 5. Evaluation de l’état nutritionnel 6. Prise en charge de la MPE 7. Carences en fer, Vitamine A, iode 3

L’alimentation, un facteur clé de la santé • nécessité quotidienne qui conditionne la survie, du premier au dernier jour de la vie, • doit couvrir l’ensemble des besoins nutritionnels individuels à partir de sources alimentaires variées, de nature très différente et de disponibilité variable • phase finale d’un processus plus ou moins complexe (chaîne alimentaire) alimentaire • se définit par de grands modèles de consommation alimentaire différents selon les sociétés • est un acte profondément social, social organisé au sein d’unités socio-économiques de consommation où s’harmonisent les pratiques alimentaires, la nature et la quantité/qualité des aliments consommés 4

5

Modèle de consommation alimentaire (1) Quantification de la consommation des aliments classés en 10 catégories agro nutritionnelles : – – – – – – – – – –

Céréales Racines et tubercules Légumes secs Fruits et légumes Huiles végétales Graisses animales Viandes et oeufs Produits laitiers Poissons et fruits de mer Sucre et miel 6

Modèle de consommation alimentaire (2) Selon leur richesse nutritionnelle, les aliments peuvent être regroupés comme suit : • Glucidiques A digestion lente : céréales, racines et tubercules. A digestion rapide : sucre et miel • Protidiques Légumes secs, viandes et oeufs, produits laitiers, poissons et fruits de mer. • Lipidiques Graisses animales, huiles végétales. • Riches en fibres, vitamines, minéraux Fruits et légumes.

7

Modèle de consommation alimentaire (3) modèle français

forte consommation relative de produits de l’élevage  population riche en revenu et en ressources alimentaires 8

Modèle de consommation alimentaire (4) modèle burkinabé

Modèle végétarien, à base de racines et de légumes secs  population pauvre en revenu et en ressources alimentaires. 9

Ressources alimentaires prédominantes en milieu tropical Afrique tropicale

Forêt : manioc, ignames Savane : céréales (mil, sorgho, riz) Sahel : élevage

Amérique latine

Céréales (maïs), légumineuses, élevage (sauf en forêt)

Asie

Céréales (riz), poissons

 Faiblesse des ressources en protéines 10

Pratiques alimentaires Où consomme-t-on ? Avec qui ? Comment sont répartis les aliments ? Selon quelles conduites alimentaires ?

• Approvisionnements et stockage • Préparation des repas • Organisation de la ration • Prises alimentaires • Rapports sociaux de consommation

La sécurité alimentaire : FAO « Les ménages sont en situation de sécurité alimentaire lorsqu'ils sont en mesure de se procurer la quantité nécessaire de produits alimentaires sains, divers, culturellement acceptables, acceptables et toute l'année pour que les membres de leur famille puissent mener une vie saine et active. » Facteurs concourant à la sécurité alimentaire : La disponibilité de la nourriture L’accès à une nourriture suffisante La stabilité des approvisionnements L’acceptabilité culturelle 12

« La production mondiale est aujourd’hui plus que suffisante pour nourrir convenablement 6 milliards d’êtres humains » FAO, Rapport mondial 2000 sur l’alimentation et l’agriculture

Mais « 800 millions de personnes souffrent toujours de la faim et des maladies liées à la sous-alimentation »

Donc,

faim dans le monde et sous-alimentation ne sont pas seulement des questions de production et de techniques mais aussi (et d’abord) des questions économiques, sociales et culturelles 13

Transitions alimentaires & nutritionnelles Économie de cueillette Ère des famines et des épidémies Récession des famines et des risques infectieux, plus de sécurité alimentaire, Changements de comportements Émergence des maladies chroniques liées à la suralimentation

14

Principaux changements démographiques, épidémiologiques et nutritionnels Transition

Transition

Transition

démographique

épidémiologique

nutritionnelle

Fécondité et mortalité élevées

Forte prévalence des maladies infectieuses

Réduction de la mortalité, pyramide des âges modifiée

Recession des épidémies amélioration des conditions d’hygiène

Fécondité réduite, vieillissement

Prédominance des maladies chroniques

Forte prévalence de cas de dénutrition

Récession des famines

Prédominance des maladies non transmissibles liées à l’alimentation

15

Quelques définitions… État nutritionnel : Équilibre entre besoins et apports, conditionné par l’environnement physique, biologique et culturel

Besoins nutritionnels : variables selon les individus (âge, sexe) et les périodes de la vie (enfance, grossesse, allaitement)

16

Aliments : Ce que l’on mange, composés de nutriments

Nutriments : Macronutriments : protéines, glucides lipides Micronutriments : vitamines et minéraux

Ration recommandée : 2000 à 2500 Kcal./personne/jour, dont 10 à 15% de protéines 30 à 35% de lipides 50 à 55% de glucides

17

Malnutrition : déséquilibre entre besoins physiologiques et apports nutritionnels (ou pertes excessives) par excès  pathologies de surcharge par défaut : – en protéine et énergie  MPE – spécifiques en fer, vitamine A, iode …

18

PLAN 1. Concepts et définitions

2. Ampleur de la faim dans le monde 3. Causes et conséquences de la malnutrition 4. Carences en protéines et énergie 5. Evaluation de l’état nutritionnel 6. Prise en charge de la MPE 7. Carences en fer, Vitamine A, iode

19

La faim dans le Monde Fléau mondial : 800 millions de personnes souffrent de la faim (2001, FAO)

Si la faim est présente dans tous les pays du Monde, certaines régions rencontrent de plus grandes difficultés… 20

Évolution et projection de la malnutrition chronique dans quatre régions du Monde, 1969 – 2010 500

En millions

400

1969-1971 1979-1981 1990-1992 2010

300

200

Source : F.A.O.

100

0 Afrique subsaharienne

Asie de l’Est

Asie du Sud

Amérique latine et Caraïbes

21

La sous-alimentation dans le Monde

22

En Afrique…

23

En Asie…

24

En Europe…

25

PLAN 1.

Concepts et définitions

2.

Ampleur de la faim dans le monde

3. Causes et conséquences de la malnutrition 4.

Carences en protéines et énergie

5.

Evaluation de l’état nutritionnel

6.

Prise en charge de la MPE

7.

Carences en fer, Vitamine A, iode

26

Causes fréquentes de malnutrition ► Environnementales – Faibles ressources alimentaires (Sahel) – Aléas climatiques : sécheresse ou saison sèche prolongée avec épuisement partiel des récoltes  soudure difficile, famine – Catastrophes naturelles (inondations) – Sociopolitique : conflit armé et population déplacée – Habitat insalubre, faibles ressources en eau potable

27

Causes fréquentes de malnutrition (2) ►Socioculturelles – Interdits alimentaires (bœuf, porc, œufs…) – Modalité du sevrage : allaitement maternel exclusif et prolongé (12-18 mois) puis sevrage brutal

►Sanitaires – Epidémies (rougeole +++) ou infections répétées (gastro-entérite aiguë +++) – Couverture sanitaire limitée, accès aux soins difficile

28

État nutritionnel de l’enfant Apports alimentaires

Sécurité alimentaire du ménage

- production alimentaire - Revenu des ménages

État de santé

Attention aux problèmes des mères

- autonomie et contrôle des ressources par les mères - statut physique et mental des mères - connaissance et croyances des mères

Déterminants immédiats

Environnement sanitaire

- eau potable - services de santé - hygiène publique - protection de l’environnement

Déterminants sous-jacents

Pauvreté Structure politique et économique Environnement socioculturel

Ressources naturelles, technologiques, humaines

Déterminants fondamentaux 29 Source : Unicef / IFPRI

Contribution des déterminants sous-jacents à la réduction des malnutritions du jeune enfant dans les PED, 1970-95 Environnement sanitaire

Statut des femmes

19%

26%

12%

Disponibilités alimentaires nationales

43%

Améliorer le statut et l’éducation des femmes réduit de 55% les déterminants sousjacents de la malnutrition

Éducation des femmes

Source : IFPRI, 1999

30

Groupes les plus vulnérables ► Victimes de conflits et catastrophes naturelles ; ► Personnes dépendantes, dépendantes vivant seules ou dans des grandes familles à faibles revenus, surtout : – femmes enceintes et allaitantes (jeunes primipares ou grandes multipares) – enfants de moins de cinq ans, particulièrement lors du sevrage – personnes âgées

► Populations marginales dans les zones urbaines ; ► Travailleurs migrants et leurs familles ; ► Groupes sociaux à risque (minorités ethniques, familles analphabètes). 31

Conséquences de la malnutrition Toutes les fonctions physiologiques et les organes subissent les conséquences de la malnutrition. ► surmortalité, séquelles

► développement physique et intellectuel compromis ► système immunitaire fragilisé 

CERCLE VICIEUX

INFECTIONS MALNUTRITION 32

Distribution de 11 millions de décès chez les enfants de moins de 5 ans dans les PED

Infections respiratoires aiguës ( IRA ) 26.9 %

IRA - paludisme

1.6 %

paludisme

6.2 %

5.2 % IRA - rougeole 2.4 % rougeole 1.9 % diarrhée - rougeole

Malnutrition 54 %

autres 33 %

22.8 %

diarrhée

Source :D. Pelletier & OMS 33

PLAN 1. Concepts et définitions 2. Ampleur de la faim dans le monde 3. Causes et conséquences de la malnutrition

4. Carences en protéines et énergie 5. Evaluation de l’état nutritionnel 6. Prise en charge de la MPE 7. Carences en fer, Vitamine A, iode

34

Carences en protéines et énergie • Formes aigues selon la prédominance de la carence : − en protéine Kwashiorkor ; enfant (kwashi) rouge (orkor) en langue Ashanti du Ghana. − en énergie  Marasme − formes mixtes (kwashiorkor marasmique)

• Forme chronique  Retard de croissance staturale

35

Kwashiorkor

36

37

Marasme ou émaciation

38

39

40

Malnutrition chronique  retard de croissance Ces paires d’enfants ont le même âge Forme la plus fréquente de malnutrition de l’enfant dans le monde 1 enfant sur 3 dans le Monde 40 % dans les PED

41

Évolution temporelle de la MPE

temps

Enfant Normal

MPE aiguë

MPE mixte

MPE chronique

émaciation

transition

retard croissance

42

PLAN 1. Concepts et définitions 2. Ampleur de la faim dans le monde 3. Causes et conséquences de la malnutrition 4. Carences en protéines et énergie

5. Evaluation de l’état nutritionnel 6. Prise en charge de la MPE 7. Carences en fer, Vitamine A, iode

43

Classification anthropométrique • MPE aigue (wasting) : – Déficit pondéral : maigreur ou émaciation – Consécutif à agression (infections, sevrage brutal, famine) – Précoce, entre 1 an et 2 ans.

• MPE chronique (stunting) : – Déficit statural – Consécutif à malnutrition aiguë prolongée – Plus tardive, entre 3 et 5 ans

44

Enquête anthropométrique nutritionnelle Objectifs • Mesurer la prévalence de la malnutrition protéino-énergétique (MPE) • Identifier des groupes à risque • disposer de données : – pour orienter des interventions ; – pour évaluer leur impact.

45

Population cible... Enfants âgés de 6 à 59 mois groupe le plus vulnérable : – à une carence d’apport dans les situations d’urgence ; – par l’effet du sevrage et des infections

Les < 6 mois sont protégés par allaitement 46

Les données à recueillir... • • • • • • •

âge sexe poids obligatoires taille œdèmes périmètre brachial selon le contexte autres informations … 47

L’âge • permet des comparaisons avec les normes anthropométrique NCHS/OMS (ou nouvelles normes OMS depuis 2005) • précision au mois près :

– date de naissance (document état civil) – ou estimation par : • calendrier des événements locaux ; • comparaison avec enfant ayant acte naissance ; • formule dentaire entre 6 et 24 mois (peu commode) nombre de dents + 6 = âge en mois ± 1

 biais classique âge approximatif arrondi à 12, 18, 24, 36 mois ... 48

Mesures biaisées de l ’âge

6

12

18

24

30

36

42

48

54

60

Attraction sur les âges arrondis 1 an, 1 an ½ , 2 ans… 49

Le poids • enfant déshabillé • peson à ressort de type Salter, capacité 25 Kg, gradué en 100 g • Tarer l’appareil avant chaque séance

Biais classique  arrondir la mesure par excès ou par défaut

50

Exemple de mesures biaisées du poids

5

6

7

8

9

10

Poids en Kg 51

mesures NON biaisées du poids

5

6

7

8

9

10

Poids en Kg

52

La taille • • • •

enfant pieds nus mesure allongée avant 2 ans ou 85 cm (toise spéciale) mesure debout à partir de 2 ans précision au millimètre près

 Biais classique  arrondir la mesure par excès ou par défaut

53

Mesure de la taille couchée (enfants < 85 cm) Délicate, Sous-estimation fréquente

54

Les œdèmes



forme grave de malnutrition aiguë

• persistance d’un creux après pression (3 sec) au niveau des crêtes tibiales ou du dos du pied (signe du godet) • bilatéraux, bilatéraux contexte clinique de Kwashiorkor • en présence d’oedèmes, ne pas tenir compte du poids (surestimé)

55

Signe du godet 56

Le périmètre brachial • Doit être ≥ 135 mm entre 12 et 59 mois • Corrélé à un risque accru de mortalité si < 110 • Mesure avec mètre ruban, à mi-hauteur épaule – coude • Dépistage rapide en urgence (screening) • Seuils de MPE (pas de consensus) – ≥ 135  enfant normal – 134 - 125 mm  à risque de MPE – 124 - 110 mm  MPE modérée – < 110 mm  MPE grave

57

58

59

d’autres informations... • Pour identifier des groupes à risque : – profil de la mère (âge, parité, niveau d’instruction, etc.)

– modalités de sevrage, antécédents infectieux, statut vaccinal – caractéristiques socio-économiques, etc.

60

Que calculer avec ces données ? des indices par comparaison avec les normes NCHS/OMS ou nouvelles normes OMS

– poids pour taille – taille pour âge

et des indicateurs en utilisant des seuils

malnutrition aiguë malnutrition chronique

61

Les indices anthropométriques 2 types d’indice • Poids observé par rapport à la norme de taille (P-T) • Taille observée par rapport à la norme de l’âge (T-A)

Une comparaison écart-type (z-score )

62

L’indice poids pour la taille • Indice de malnutrition aiguë • • • •

 maigreur ou émaciation (wasting) indice de choix dans enquêtes anthropométriques en situation de crise données objectives (poids et taille uniquement) surestimé en cas d’œdème sous-estimé en cas de déshydratation sévère

63

L’indice taille pour l’âge • Indice de malnutrition chronique  retard de croissance staturale (stunting) • survenue plus tardive par effets cumulés de carences, infections • Âge parfois estimé (source d’erreur fréquente) • ne différencie pas : retard de croissance staturale isolé ou associé à une perte de poids (émaciation)  il faut combiner les 2 indices Poids-taille et Taille-âge pour un diagnostic complet 64

Comparaison aux normes OMS écart-type (z-score) Principe : différence entre valeur observée et valeur médiane de la norme, rapportée à l'écart-type de la médiane de cette norme.

(0 = sujet « normal ») Calcul : Mesure observée - valeur médiane de la norme Ecart-type de la médiane de la norme

65

Comparaison en écart-type (z-score) exemple chiffré Enfant observé

Norme OMS

Médiane (écart-type)

Sexe : masculin Age : 36 mois Poids : 11,2 Poids pour 13,9 (1,0) kgCalcul des indices taille : kg : Taille : 94 cmTaille 96,5 (3,5) cm= (11,2 -pour  Indice P-T 13,9) / 1,0 = - 2,7 âge : cm  Indice T-A = (94,0 - 96,5) / 3,5 = - 0,71

66

67

Les indicateurs...

Seuil d’un indice au dessous duquel le sujet est considéré comme malnutri

68

Les indicateurs Seuil d’un indice au dessous duquel un individu est considéré comme malnutri

Indicateurs en écart-type globale grave – aiguë (P-T) <-2 <-3 – chronique (T-A) <-2 <-3 – mixte P-T et T-A < - 2 <-3 Si oedèmes, malnutrition aigue grave quel que soit indice P-T Si malnutrition aiguë grave, prise en charge en urgence

Au niveau collectif, problème nutritionnel grave si : – malnutrition globale (P-T < -2 ET) de plus de 10% à 15%, 15%

– taux de mortalité > 1/10.000/jour (enfants < 5 ans) Ce type de situation justifie une intervention immédiate.

69

malnutrition aigue et chronique (z-score) Normal

Malnutrition légère

.

non

Malnutrition modérée

Malnutrition sévère

Malnutrition globale

Oedèmes symétriques

non

non

Poids-pourTaille

+2 à -1

-1 à -2

-2 à -3

<-3

Taille-pourAge

+2 à -1

-1 à -2

-2 à -3

<-3

OUI

(malnutrition oedémateuse)

70

Classification de Waterloo

71

Chez l’adulte : indice de Quételet, ou IMC (Indice de Masse Corporelle), ou BMI (Body Mass Index)

P/T² (P = poids en kg, T = taille en mètre). • valeur normale chez l'adulte : – 20 à 25 chez l'homme – 19 à 24 chez la femme

• Seuil de dénutrition : – < 18,5 kg/m² chez l'adulte, – < 20 kg/m² chez la personne âgée de 65 ans ou plus.

• Limites du poids idéal : ex femme de 1,63 m – inférieure = 19 x (1,63)² = 50 kg – supérieure = 24 x (1,63)² = 64 kg. 72

PLAN 1. Alimentation, transition nutritionnelle, sécurité alimentaires, quelques définitions… 2.

Ampleur de la faim dans le monde

3.

Causes et conséquences de la malnutrition

4.

Carences en protéines et énergie

5.

Evaluation de l’état nutritionnel

6. Prise en charge de la MPE 7.

Carences en fer, Vitamine A, iode

73

Les 3 phases de la prise en charge 1. Traitement initial

Jours 1 à 7

2. Réhabilitation

Semaines 2 à 6

3. Suivi

Semaines 7 à 26

74

Principes de la prise en charge Activités

Traitement initial Jours 1-2

Jours 3-7

Réhabilitation

Suivi

Semaine 2-6

Sem 7-26

Traiter ou prévenir hypoglycémie, hypothermie, déshydratation Traiter infections Corriger déséquilibre électrolytes Corriger carences en micromutriments

<---------------sans fer---------------><-------avec fer-------->

Débuter la ré nutrition Augmenter les rations pour corriger la perte de poids Stimuler le développement sensoriel et psychique Préparer la sortie 75

Régimes diététiques (1) En cas de malnutrition sévère : infections, déshydratation et déséquilibre électrolytique

dysfonctionnement hépatique et intestinal

intolérance aux rations en protéine, lipides et sodium Régime allégé dans ces nutriments 75 kcal/kg/jour

Augmentation progressive jusqu’à la reprise de l’appétit

puis régime enrichi avec 100 kcal/kg/jour 76

Régimes diététiques (2) En cas de malnutrition modérée : • régime enrichi d’emblée avec 100 kcal/100 ml • Poursuivre l’allaitement maternel

77

Régimes diététiques (3) Préparation des aliments de renutrition

F-75 et F-100

_________________________________________________________________ Ingredient

Quantité __________________________________

F-75 F-100 ________________________________________________________ Lait écrémé en poudre

25 g

80 g

Sucre

70 g

50 g

Farine de céréale

35 g



Huile végétale

27 g

60 g

Sels minéraux

20 ml

20 ml

Vitamines

140mg

140 mg

+ Eau

+ 1000 ml

+ 1000 ml

_________________________________________________________________ 78

Lait thérapeutique F100

Lait thérapeutique F75

Nécessite une préparation rigoureuse avec eau potable Impossible à distribuer tel quel aux familles

79

Régimes diététiques : un produit "miracle"

Nouvelle génération de produits thérapeutiques prêts à l'emploi

(Ready to Use Therapeutic Food ou RUTF) a considérablement accru les possibilités d’interventions car : - simples à utiliser, - grande majorité des enfants malnutris traités à domicile, domicile sous la surveillance de leur mère, et non plus à l’hôpital

80

81

82

PLAN 1.

Concepts et définitions

2.

Ampleur de la faim dans le monde

3.

Causes et conséquences de la malnutrition

4.

Carences en protéines et énergie

5.

Evaluation de l’état nutritionnel

6.

Prise en charge de la MPE

7. Carences en fer, Vitamine A, iode

83

La faim « cachée » … version tropicale de la partie émergée de l’iceberg

84

Carences en micronutriments… un problème de santé publique pour les PED  Carence en fer (2,5 milliards de personnes)  Carence en iode (500 millions)  Carence en vitamine A (250 millions d’enfants)  Carence en zinc  Autres carences (?) : vit. B12, riboflavine, folate, E.. Souvent concomitantes et interdépendantes

85

Carences en fer ► La plus répandue dans le monde 2 milliards cinq cent millions (1/3 de la population) ► Surtout les femmes enceintes et les enfants ► Quantités de fer alimentaire insuffisantes pour couvrir les besoins

86

Prévalence par pays de l’anémie chez la femme enceinte

0-9%

30-39%

1019%

40-49%

6065%

50-59%

2029%

Prévalences les plus élevées : Asie du Sud-est et Afrique Sub-saharienne87

Principales causes ► Pertes excessives • Hémorragies chroniques (génitales et digestives) • Parasitoses (ankylostomose, trichocéphalose) ► Besoins accrus • Grossesse et allaitement (x4 des besoins journaliers) ► Apports insuffisants • en fer héminique (viandes et produits animaux) • non héminique (céréales, légumineuses et légumes vert)

88

Conséquences de la carence en fer Diminution : Capacité physique et productivité Performances cognitives Immunocompétence Augmentation : Morbidité infectieuse

89

Conséquences de la carence en fer Femmes enceintes Anémies sévères: 20 % des décès maternels Augmentent risques de :  Morbidité et mortalité fœtale  Prématurité  Faible poids de naissance

90

Conséquences de la carence en fer

Pâleur palmaire et conjonctivale chez un enfant âgé de 3 ans

Pâleur linguale chez une femme enceinte

91

Traitements ► Diversification alimentaire • Aliments d’origine animale (œufs, lait) • Légumineuses (haricot Niébé, Soumbala)

► Supplémentation • Sulfate de fer = 200 mg de fer ferreux = 65 mg de fer élément • Enfants : 3 à 6 mg/Kg de fer élément en 2 à 3 prises • Femme enceinte : 120 à 180 mg en 2 à 3 prises + acide folique

► Traitement étiologique des pertes excessives • Gynécologique • Antiparasitaire : mébendazole 100 mg (Vermox) • Etc…

92

Carence en vitamine A ou rétinol ► Deux cent cinquante millions d’enfants carencés, la plupart en Afrique et dans les pays pauvres d’Asie ► Rôle important de la Vit A dans l’intégrité des épithéliums et les défenses immunitaires :  lésions oculaires (cornée et conjonctives)  muqueuses bronchique et digestive (IRA, GEA)  fragilisation vis-à-vis des infections

93

Carence en vitamine A ou rétinol ►Symptômes : ► Cécité nocturne : incapacité de voir sous faible éclairage ► Signe de la tache de Bitot : Tâches blanches ou jaunes d'aspect épidermique qui se développent autour du globe oculaire et rendent l’œil sec

►Infections plus fréquentes et plus graves

94

Carence en vitamine A ou rétinol ► Traitement par solution huileuse (Avibon, Arovit) • Enfant <1 an : 100.000 UI à J1, J2, J28 • Enfant ≥1 an : 200.000 UI à J1, J2, J28 • Femme enceinte : à discuter selon lésions oculaires car risque tératogène

► Prévention  régime enrichi en vitamine A • Jaune d’œufs, lait, beurre, foie • Carotte, épinard, papaye, huile de palme, mangue 95

Troubles dus à la Carence en Iode (TCI) ► Ampleur :  Un milliard six cent millions de personnes vivent en zone de carence en iode, essentiellement dans les PED

► Causes :  insuffisance d’apport alimentaire en iode +++  consommation d'aliments dits goitrigènes qui inhibent l'absorption ou l'utilisation de l'iode ou ont une activité antithyroïdienne (chou, graines de colza ou de moutarde, manioc, navets…)

► Conséquences :  Goitre,  crétinisme,  retard mental chez l’enfant,  insuffisance de la fonction de reproduction,  diminution du taux de survie des enfants,  stagnation socio-économique

96

Troubles dus à la Carence en Iode ► Endémie goitreuse liée à une faible teneur du sol en iode et provenance des denrées alimentaires ► zones montagneuses : la fonte des glaciers entraîne l’iode du sol sous-jacent ► fonds des vallées montagneuses et zones non montagneuses : nature du sol très pauvre en iode et peu d’échanges alimentaires

► population vulnérable : ► enfants jusqu’à 10 ans chez le garçon, maximum à la puberté chez la fille, ► femmes jeunes, grossesses ► sex ratio : 4 filles / 1 garçon

97

Troubles dus à la Carence en Iode Cartographie de l’endémie goitreuse

98

Troubles dus à la Carence en Iode Le goitre ou hypertrophie de la thyroïde est la manifestation la plus fréquente et la plus évidente de la carence en iode Classification simplifiée des goitres selon l'OMS/UNICEF/ICCIDD Degré

Taille de la thyroïde

0

Pas de goitre visible ou palpable

1

Masse palpable, non visible en position normale, se déplaçant vers le haut à la déglutition. Parfois palpation de nodules même sans masse visible

2

Gonflement du cou visible en position normale et volume augmenté à la palpation

Source : OMS, 1994

99

Goitres chez des enfants des hauts plateaux Ukinga en République-Unie de Tanzanie 100

Goitre chez une adolescente avec cicatrices de scarifications où ont été appliqués des remèdes traditionnels 101

Troubles dus à la Carence en Iode Hypothyroïdie ou diminution de la sécrétion des hormones thyroïdiennes assurant le métabolisme de base et la croissance (diagnostic par dosages hormonaux (thyroxine, TSH) ► ►

traits plus grossiers, peau sèche, visage bouffi prise de poids, ► pouls lent ► sujet léthargique ►

► ►

Chez l’adulte

Chez l’enfant

Retard mental et ralentissement de la croissance

102

Retard mental chez un enfant de mère goitreuse

103

Troubles dus à la Carence en Iode Le crétinisme endémique (TCI pendant la grossesse) ► dès les premiers mois de la vie ou dès la naissance si la mère a subi une carence en iode pendant sa grossesse ► Souvent enfant normal à la naissance mais croissance et acquisitions ralenties ► Dans la forme typique : peau épaisse, traits grossiers, grosse langue proéminente et strabisme, surdimutité, petite taille et retard mental (enfant incapable de marcher seul à l'âge de 2 ans, de parler ou de comprendre des ordres simples à 3 ans) ► retard mental et nanisme ne sont pas réversibles avec le traitement. On peut seulement éviter l'aggravation, mais pas corriger les dégâts survenus pendant la grossesse 104

Troubles dus à la Carence en Iode

La conséquence la plus grave au niveau des communautés touchées par la carence en iode n'est pas tellement le goitre endémique ou le crétinisme flagrant et relativement rare, mais l'incapacité d'un grand nombre de personnes à atteindre leur plein potentiel physique et mental bien qu'elles n'aient pas l'aspect caractéristique des crétins.

105

Troubles dus à la Carence en Iode Gravité et signification des TCI en termes de santé publique

Gravité a

0 = absent; + = faible; ++ = modéré; +++ = grave.

Source: adapté de OMS, 1994.

106

Troubles dus à la Carence en Iode Traitement ►Goitre simple 6 mg d'iodure de potassium ou du Lugol bon marché et disponible partout 1 goutte/jour, soit 6 mg d'iode pendant 10 jours puis 1 goutte/semaine

► Gros goitre nodulaire Exérèse chirurgicale si compression trachée

►hypothyroïdie : extraits thyroïdiens ou thyroxine

107

Troubles dus à la Carence en Iode Prévention ►

Méthodes d’enrichissement à l’iode :

du sel alimentaire : iodure de potassium, iodate de potassium, de l’eau (Rhodifuse Iode : iodure de potassium), d’autres véhicules (par exemple le pain : iodure de potassium).



Méthodes de supplémentation médicamenteuse

huile iodée (Lipiodol UF) : forme injectable, forme orale (1 ml pour 1 ou 2 ans) iode du Lugol (Lugol) : iode oral, une goutte de la solution iode tous les 30 jours (attention à la thyrotoxicose chez le sujet âgé)

108

Troubles dus à la Carence en Iode

" La carence en iode est si facile à prévenir que c'est un crime de permettre qu'un seul enfant naisse handicapé mental pour cette raison ". H.R. Labrouisse, directeur de l'UNICEF en 1978

Et pourtant ce crime persiste…

109

Merci pour votre attention…

110

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