Les Lieux Dans Nadja

  • June 2020
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LES LIEUX DANS NADJA Si la littérature romantique a souvent refusé la ville comme lieu de perdition (en cela s'inscrivant dans la suite de Rousseau), les écrivains surréalistes ont magnifié la ville et plus particulièrement Paris. Pensons au roman d'Aragon : le Paysan de Paris cité page 56 . Les surréalistes explorent la ville, en sondent les mystères (Mystère de Paris pourrait être un autre titre pour Nadja…) et ce n'est pas pour rien que Breton fait commencer l'énumération des rencontres annonciatrices à l'Hotel des Grands Hommes, puisque c'est là, avec Philippe Soupault qu'il rédige le texte fondateur du surréalisme : Les Champs magnétiques. (23) D'ailleurs, une autre évocation annonciatrice mérite d'être évoquée : celle de Nantes (où apparaît le nom de Paris) : "Nantes : peut être avec Paris la seule ville de France où j'ai l'impression qu'il peut m'arriver quelque chose qui en vaut la peine…. Où pour moi la cadence de la vie n'est pas la même qu'ailleurs, où un esprit d'aventure au-delà de toutes les aventures habite certains êtres." (32) La ville est le lieu des possibles, lieu érotique par excellence parce qu'y peut surgir la femme, la passante… comme le rappelle l'évocation par Nadja d'un épisode des Pas Perdus : "l'irrésistible appel qui nous porta, Aragon et moi, à revenir aux points mêmes où nous était apparue véritable sphinx sous les traits d'une charmante jeune femme allant d'un trottoir à l'autre interroger les passants…" 77 Les photographies de lieux, les toponymes multiples que l'on découvre, en feuilletant Nadja, sont autant d'indices que la double quête biographique pour Breton, amoureuse pour Nadja est étroitement liée aux lieux, aux génies des lieux. Voyons ce que sont ces lieux. Voyons si on peut en dresser, après l'inventaire, une typologie ; achevons le travail par une réflexion sur les fonctions, les rôles de ces lieux I INVENTAIRE Atelier Nadja 126 Aubes Avignon Bar (lieu de rendez-vous) Poissonnière 71 Batignolles (boulevard) Bois Charbons leur Boulevard Bonne Nouvelle déambulations 36 153 Boulevard Magenta 64 Centrale surréaliste épisode du gant bleu 57

chez Breton, rue Fontaine, où il reçoit plaque indicatrice (de?) 155 où Breton se rend avec X 155 angle rue Lafayette et faubourg avec un bar où Breton rencontre Nadja (106) magasins que Breton "devine" avant même apparition lieu favori de Breton pour ses où Nadja prétend aller se faire coiffer lieu de rencontre des surréalistes

Chaussée d'Antin où Breton rencontre Nadja par hasard (6/10) 76 Chéroy (rue) où est situé l'hôtel du Théâtre 94 Cinéma à la Porte Saint Denis où Breton voit l'Etreinte de la Pieuvre 36 Cinéma des Folies dramatiques où Breton voyait des films en compagnie de Vaché 39 Cinémas du Xème arrondissement que fréquente Breton 39 City hôtel hôtel de la place Dauphine où a logé Breton 81 Claridge hôtel où, sans doute, Nadja est sûre de rencontrer des "protecteurs" 91 Conciergerie station dans les déambulations du 6 octobre (Nadja ne veut la quitter) 85 Conservatoire de Renée Maubel lieu de rencontre avec Eluard 27 Dauphin bar où s'achèvent les errances nocturnes du 6 octobre Dauphine (Place) où vont, par "erreur", Breton et Nadja 79 Dorbon librairie avec uen affiche à main rouge 99 Electric Palace cinéma où Breton rencontre une femme nue 41 Faubourg Poissonnière (rue du) où errent Breton et Nadja (4/10) 70 Fontaine (rue) chez Breton "sommeil" de Desnos 32 Gare du Nord arrivée de Nadja à Paris ; près d'un bar 65 Hôtel des grands Hommes point de départ de la quête biographique 23 Hôtel du Théâtre où loge Nadja 94 Hôtel Henri IV situé place Dauphine 81 Ile Saint Louis où devaient se rendre Nadja et Breton le soir du 6 79 Italie d'où Aragon envoie la reproduction de la Profanation de l'hostie 94 La Haye aux Pays Bas où Nadja va chercher la cocaïne 91 Le Peletier station de métro par où passent Breton et Nadja le10 octobre Lille d'où vient Nadja 65 Lyon (gare de ) où le train "bondit" sans cesse 160 Magenta (boulevard) où se dresse le Sphinx hôtel (où a logé Nadja) 105 Malaquais (Quai) où Nadja et Breton dînent le soir du 10 octobre au restaurant Delaborde 97 Manoir d'Ango aboutissement de la quête ; écriture de Nadja 23 Marché aux puces de Saint Ouen rencontre avec Fanny Beznos 55 Marché aux puces de Saint Ouen trouvaille du demi cylindre blanc 56 Maubert (Place) statue d'Etienne Dolet génératrice de malaise 24

Mont Dore Mont Dore Nantes Palais de Justice Palais Royal Abrivard 102 Panthéon (Place du) Benjamin Péret 30 Porte Saint Denis Pourville bleu 59 Pourville police 59 Rue Lafayette première fois 63 Sable (île du) Saint George (rue) Saint Honoré (rue) du 6 octobre Saint Lazare (gare) octobre Saint-germain Seine (rue de) octobre 99 Seine 6 octobre 87 Statue de Rousseau malaise 30 Théâtre des Arts Théâtre des Deux Masques 153 Théâtre français homme 92 Théâtre Moderne Tuileries Varenne (rue de) Vésinet 107 Zimmer

où Nadja rêve d'aller se faire soigner 70 où Nadja veut se faire soigner rencontre avec l'ouvrière 32 tourne le dos à la place Dauphine, un souterrain en part 81 où Nadja rencontre Mme Aubryrencontre avec celle qui annonce belle porte inutile 36 153 non loin d'Ango, où réside la dame au gant où Aragon montre l'hôtel ou rouge se lit où Breton rencontre Nadja pour la où a disparu l'aviatrice américaine 161 où Breton rencontre Nadja qui avait omis un rendez-vous 90 où s'achèvent les errances nocturnes point de départ du voyage du 12 aboutissement (avec son château) du voyage nocturne du 12 octobre par où Nadja refuse de passer le 10 station dans les déambulations nocturnes du vue depuis son hôtel, génératrice de dans la rue où loge Nadja 78 où Breton va voir les "Détraqués" 41 où Nadja raconte avoir été abordée par un salle de théâtre fréquentée par Breton, passage de l'Opéra 40 et son jet d'eau ; station dans les déambulations du 6 octobre 87 où habite Mme Aubry-Abrivard 105 et sa foret où se promènent Breton et Nadja brasserie où Nadja a reçu des coups 114

On ne peut qu'être frappé par le grand nombre de lieux évoqués dans Nadja. On fera remarquer que n'ont été recensés des lieux que ceux qui portaient un nom propre, un toponymes, mais que le texte de Breton évoque également ce qu'on pourrait appeler des lieux "génériques". Il s'agit surtout

De la foret : foret où Breton imagine de rencontrer une femme nue page 40; le foret du poème de Jarry dans laquelle Nadja entre en pensée 72 Du château :pour évoquer la voix en écho de Nadja réclamant de breton qu'il écrive un roman sur elle 100; du château que Breton évoque implicitement 113 D'un parc : où apparaissent les deux femmes en noir du jeu d'imagination de Nadja 74 et dont on peut imaginer qu'il prolonge un château II

QUELLES TYPOLOGIES

Quelle organisations, quelles cohérences, quelles hiérarchies donner à ces lieux? a) parisiens ou pas Il est aisé de remarquer que la plupart des lieux évoqués sont "parisiens". Si l'on examine les autres, on remarque qu'ils sont nettement moins nombreux, qu'ils sont moins précis. Ils désignent des noms de ville et de pays : Lille, Lyon, Avignon, La Haye, l'Italie, Ango et Pourville, l'Alsace et Strasbourg. On se rend compte qu'ils s'organisent en trois grandes nébuleuses : le Nord, le Sud et l'Ouest et l'Est. Les lieux se dispersent aux quatre points cardinaux et du même coup, on se rend compte que Paris occupe une position centrale dans cette "toile" qui n'est pas sans évoquer la toile d'araignée : "c'est à adire la chose la plus scintillante et la pus gracieuse, n'était au coin ou dans les parages, l'araignée" La grande majorité d'entre eux concernent Paris et, dans Paris, une zone très précise. Si l'on suit sur un plan de Paris les déambulations de Breton, puis celles de Breton et de Nadja, on remarque qu'elles n'excèdent jamais -à la seule exception du voyage en train jusqu'au Vésinet- un double périmètre assez précis, assez serré -celui du Xème arrondissement : avec ses hauts lieux : Rue la Fayette, Boulevard Bonne Nouvelle et Boulevard Poissonnière, sans oublier la rue Fontaine -celui du 1er arrondissement : avec ses hauts lieux : Place Dauphine, Tuileries, ile Saint Louis… b) la rue avant tout Statistiquement, les rues (passages, rues, boulevards, places, trottoirs…) dominent. La rue est omniprésente. En tous les cas, ce n'est pas dans les lieux clos, dans toutes les prisons du corps et de l'esprit qui menacent les êtres, dans Nadja (prison du travail et de l'usine ; prison de

l'hôpital psychiatrique, prison de la raison et prison de la folie…), que la rencontre libératrice peut se faire la première apparition de Nadja se fait dans la rue, sur le trottoir, fait d'elle une fille des rues (mais avec toutes les connotations de liberté aérienne, de vent qui peuvent s'y attacher…) : "je veux dire… la créature toujours inspirée inspirante (motif clairement respiratoire et aérien) qui n'aimait qu'être dans la rue, pour elle seul champ d'expérience valable, dans la rue, à portée d'interrogation de tout être humain lancé sur une grande chimère" 113 Bien entendu, les rues, ouvrent des passages dans la ville, suggèrent des directions : "Nous tournons rue de Seine, Nadja résistant à aller plus loin en ligne droite." 99 mais, au lieu de céder à leur sens a priori, il faut les envisager comme une sorte d'espace sans repères a priori. La rue, si on la veut surréaliste, ne doit pas être parcourue par un marcheur mais par un errant. Le marcheur est celui qu'un emploi du temps, qu'un rôle social oblige à se déplacer avec un but : ainsi les piétons rencontrés par Breton le 4 octobre : "les bureaux, les ateliers commençaient à se vider, du haut en bas des maisons des portes se fermaient, des gens sur le trottoir…" 63. A cette marche fonctionnalisée, finalisée (rentrer chez soi, aller au travail), signe et symbole de la castration, de l'amputation, d'incomplétude, Breton oppose l'errance, le sans but : "sans but, je poursuivais ma route dans la direction de l'Opéra…" 63… L'errant véritable ne guide pas ses pas, n'oriente pas ses pas, il est guidé et dirigé par eux… une correction dans l'édition de 1962 nous apprend long : en 1928 : "Nous sortons du jardin et ne tardons pas à…" devient : "Au sortir du jardin nos pas nous conduisent.." 88. C'est Nadja également qui s'écrie en découvrant le titre de l'œuvre de Breton Les pas perdus : "Les Pas perdus, mais il n'y en a pas…" 72. Pas perdus désigne la salle où l'on tourne en rond dans les tribunaux en attendant l'annonce d'un verdict… Nadja corrige un "pas" n'est pas perdu, n'est jamais perdu.. Car un pas est à la fois ce qui désigne la marche en avant : "faire un pas" autant que le passage (le col en montagne ou le pas de calais) c) Privés publics Ecoutons Breton, dans les Pas Perdus : "Autrefois, je ne sortais de chez moi qu'après avoir dit un adieu définitif à tout ce qui s'y était accumulé de souvenirs enlaçants, à tout ce que je sentais prêt à s'y perpétuer de moi-même, La rue, que je croyais capable de livrer à ma vie ses surprenants détours, élément, j'y prenais comme la rue avec ses inquiétudes et ses regards, était mon véritable nulle part le vent de l'éventuel" Si l'on a bien entendu, Breton oppose le "chez moi" à la rue; l'espace privé à l'espace public et l'on entend aussi derrière les mots l'opposition entre contrainte et liberté : le participe "enlaçants" s'opposant au "vent de l'éventuel" Si l'on fait mentalement le tour des lieux mentionnés par Breton, on se rend compte que la plupart des lieux mentionnés font référence à un espace public.. Nadja se passe essentiellement dans des lieux ouverts à tous : théâtres, rues, hôtels, passages, cinémas, gares, trains…

Réentendons la remarque de Breton : "On peut en attendant être sur de me rencontrer dans Paris, de ne pas passer plus de trois jours sans me voir aller et venir vers la fin de l'après midi, Boulevard Bonne nOuvelle, entre l'imprimerie du matin et le boulevard de Strasbourg. Je ne sais pourquoi, c'est là que mes pas me portent, que je me rends presque toujours sans but déterminé, sans rien de décidant que cette donnée obscure, à savoir que c'est là que se passera cela" 36 En revanche, le récit n'évoque quasiment jamais les lieux privés : exemple du 5 octobre : après avoir rencontré Nadja, Breton écrit : "je la quitte à ma porte" 74 En une phrase qui marque l'entrée de breton dans un espace privé, son retour dans un espace privé qui est également un espace conjugal, le récit s'arrête et Nadja disparaît. Cette association de l'espace privé, de la conjugalité se retrouve plus d'une fois : "Je sors vers trois heures avec ma femme et une amie" 90. Il faudra attendre bien longtemps dans le cours du récit pour voir Breton évoquer une visite de Nadja, chez lui, dans son atelier : "Nadja est venue chez moi, dans mon atelier" 126 c)

Dehors dedans

Premier constat : le récit qui répond au titre Nadja se déroule dans des lieux qui s'organisent autour d'une opposition simple mais forte : celle de l'intérieur avec l'extérieur. Si on dresse une liste de ces lieux, on ne peut qu'être frappé par l'alternance, l'opposition, entre les scènes d'intérieur et celles d'extérieur. Dressons un catalogue de ces lieux Intérieurs -le manoir d'Ango et la hutte où Breton écrit Nadja -Les hôtels : ceux où ont logé Breton, Nadja -Les théâtres -les cinémas -les bars -des gares -les restaurants -l'atelier de Breton, rue Fontaine -l'hôpital psychiatrique où Nadja est enfermée Extérieurs -Nantes et le parc Procé -Le marché aux Puces de Saint-Ouen -Place Dauphine -Boulevards et rues de Paris -l'île du Sable mais très vite, on se rend compte que les lieux que l'on a rangés dans la première catégorie ne renvoient pas si nettement que cela à la clôture et à la fermeture. Si l'on met de cote l'hôpital psychiatrique, on se rend compte que tous les lieux sont des lieux de passage, de lieux de rencontre, des lieux, des lieux marqué par le provisoire, l'aléatoire, le

changement et donc, forcément, par la surprise, l'imprévu, le surprenant et le déconcertant. On se doute que Nadja ne pouvait se dérouler dans l'intimité rassurante de la chambre. Pour sa quête, Breton a besoin de lieux où le "vent" souffle, c'est à dire le "vent de l'éventuel". Les lieux -souvent associés- au spectacle de façon implicite, sont des lieux où il y à "voir" où l'œil, sans cesse en alerte ne peut manquer le spectacle qui s'y donne

*Paris theatral *toponymes Les lieux où ses propres pas, où les pas de Nadja mènent Breton ont -lieux parisiens et urbains oblige- des noms. Or, tout passage par un lieu est passage par un nom ou passage d'un nom ; toute rencontre dans un lieu est aussi rencontre d'un nom… En tous les cas, les noms peuvent immédiatement entrer dans le réseau des faits-glissades. Donnons en quelques exemples -boulevard Bonne Nouvelle : n'est-il pas le boulevard favori de Breton, son lieu de déambulation de prédilection… Mais son nom n'est-il pas déjà l'annonce de la bonne nouvelle -faubourg Poissonnière : le nom de ce boulevard où errent breton et Nadja le 4 octobre ne peut-il entrer dans une série aquatique et pisciforme dont témoignent ensuite l'île Saint Louis…. Et l'île du Sable et Avignon, son pont et le Rhône, les tuileries et son jet d'eau, la Rue Fontaine, la Seine et la rue de Seine, le Bar du Dauphin et la place Dauphine, les allusions à l'eau qui parsèment les "paroles sibyllines" de Nadja… -la rue Lafayette n'est-elle pas un nom qui évoque la liberté et la Révolution française (indiction que la photographie de la devanture de la librairie l'Humanité confirme ainsi que les lignes consacrées à Trotski 63, les remarques sur les Parisiens pas encore "prêts à faire la Révolution" 63 ou la remarque de la page 69 " : la plus ou moins longue mais la merveilleuse suite de pas qu'il est permis à l'homme de faire désenchaîné… Pour moi, ces pas sont tout… Ils finiront bien par dessiner une route et sur cette route qui sait si n'apparaîtra pas le moyen de désenchaîner ou d'aider à désenchaîner ceux qui n'ont pas pu suivre ? 69 ou encore les remarques de Breton à propos des journées de pillage dites" Sacco-Vanzetti" 153. En tous les cas, il faut garder à l'esprit que les déambulations de Breton ont pour finalité la liberté. Il s'agit de trouver la liberté par le moyen de la liberté, de faire souffler le vent de la liberté, de la Révolution, en donnant toutes ses chances, au hasard, à la rencontre libre et libératrice. -le Sphinx Hôtel, (105) nom de l'hôtel où Nadja est descendue à Paris : peut être Nadja a-t-elle souhaité trouver là de quoi la rassurer et lui laisser entendre qui elle était ; mais plus sûrement sphinx pour Breton ; en tous les cas, le nom de la bête fabuleuse (mi-animal mi-femme comme

cette image étrange de la maison de Pourville où un "tigre" laisse place à un "ange") se retrouve pour l'évocation de cette femme rencontrée par Aragon et Breton ("ce véritable sphinx apparu sous les traits d'une femme" 77), en laquelle Nadja se reconnaît, se retrouve; Sphinx qui ouvre tout le réseau de la quête du sens, de la quête de l'identité si importante pour Breton : ""l'événement dont chacun est en droit d'attendre la révélation du sens de sa propre vie, cet événement que peut-être je n'ai pas encore trouvé mais sur la voie duquel je me cherche…" 61..; Breton, comme un moderne Œdipe, ne rencontre-t-il pas Nadja à un carrefour… A ce réseau renvoie bien entendu la question qui ouvre le livre, question œdipienne :"je me révèlerai ce qu'entre tous les autres, je suis venu faire en ce monde et de quel message unique je suis porteur…" Nadja est celle qui devrait permettre de savoir dès l'instant où, comme Breton, on pense que "il se peut que la vie demande à etre déchiffrée comme un cryptogramme. Des escaliers secrets, des cadres dont les tableaux glissent rapidement…" 113 -La réclame Mazda (135) (qui laisse entendre le nom de Nadja) et qui ouvre une série lumineuse, électrique.;; qui évoque l'Electric Palace avec l'apparition d'une femme nue 41, qui évoque la nuit étincelante des Tuileries (6 octobre) ouvre le réseau capital de la voyance, de la lucidité, du reve et de la veille, des yeux fermés et des yeux ouverts, du réel et du surréel, En tous les cas, en passant en revue tous ces toponymes (mais on pourrait continuer à s'amuser…), on se rend compte que tous les réseaux ouverts par un nom propre sont des réseaux ambivalents. On ne peut évoquer la lumière sans la nuit; la liberté sans la contrainte et l'oppression, le sens sans la folie, l'eau sans le feu…. *densités *Paris en large et en épaisseur *Paris d'aujourd'hui et d'hier *

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