Le Seigneur Et Ephraïm - Jacob Lorber

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  • Words: 2,047
  • Pages: 5
Ch 57: Le Seigneur et Ephraïm 1 : Quand les disciples, s'étant déclarés d'accord avec cet exposé de Pierre, Jean prit la Parole et expliqua à ses frères que Ma sollicitude prenait certes toujours soin que chaque individualité pût atteindre aussi sûrement que possible le but ultime, et que c'était cela, principalement, qui déterminait les voies que cette individualité devait suivre pour se développer jusqu'à l'être humain. Mais comme les hommes avaient tous des natures diverses, chaque âme était guidée d'une manière différente jusqu'à son plein développement, raison pour laquelle il n'était pas possible de fixer dans tous ses détails, mais seulement d'une manière générale, la loi universelle qui définissait les voies à suivre par les âmes en devenir, car Dieu seul connaissait le but ultime, et nul autre que lui, pas même la créature concernée, ne pouvait savoir clairement quelle position elle serait capable d'atteindre au service de Dieu. 2: Aussi, mes frères, avant tout savoir, cherchez à acquérir un véritable amour et une vraie humilité, afin que rien ne puisse empêcher le seigneur de vous guider ! N'ayez pas d'autre volonté que Son Amour, et vous accéderez à la plus haute connaissance, c'est-à-dire que vous élirez domicile dans le coeur de Dieu, où vous pourrez alors connaître toutes choses, non par vous-mêmes, mais parce que l'amour de Dieu dessillera vos yeux et vous les fera voir clairement ! 3: Comme les disciples débattaient de ces questions, il arriva qu'un grand vacarme se produisit à l'une des fenêtres de la grande salle. Les disicples coururent voir, et y trouvèrent,cramponé au rebord, un homme qui avait perdu l'équilibre tandis qu'il espionnait leurs propos. On le hissa à l'intérieur, puis on lui demanda avec amitié s'il ne s'était fait aucun mal, 4: Voyant autour de lui ces visages bienveillants, L'homme, ne tarda pas à répondre aimablement : Chers amis, je vois bien à présent que je me suis trompé sur votre compte, et c'est pourquoi je vous demande pardon de tout coeur de ce que mes paroles ont pu vous faire à votre insu ! Mais permettez que je vous en dise davantage sur ce qui m'a amené ici, et à cause de quoi j'ai faillit périr. 5: Je suis un habitant de la ville d'Ephrem, et depuis que vous êtes arrivés ici, je vous ai observés, faisant mille suppositions sur ce que vous pouviez manigancer entre ces murs et sur ce que vous étiez. Certains de mes parents et amis disaient que vous étiez des Esséniens qui pratiquaient la magie et avaient trouvé ici un fort bon endroit pour préparer une nouvelle conspiration contre le Romains à Jérusalem. Mais d'autres affirmaient que vous étiez certes des magiciens capables de bien des choses, comme la reconstruction si extraordinairement rapide de cette forteresse, mais que vos manières aimables et franches n'étaient pas celles de conspirateurs. 6: Quand à moi, je me moquais de ceux qui vous prenaient pour des magiciens, car je ne fais absolument aucun cas de ces choses-là et sais qu'il n'est rien sur terre qui ne soit tout à fait naturel, mais je me promettais bien de chercher à savoir par moi-même qui vous étiez. C'est ainsi que je suis souvent venu, la nuit faire le tour de cette demeure, au cas où je trouverais une occasion de satisfaire ma curiosité. Mais à chaque fois, une crainte singulière me retenait d'entrer chez vous. 7: Aujourd'hui, pourtant, ce désir est devenu si fort que j'ai voulu découvrir à tout prix votre secret, et j'ai donc pris des disposition,s pour pouvoir pénétrer dans cette maison. Seule la grande attention que vous prêtiez aux paroles de vos amis a empêché que je fusse découvert plus tôt, et j'étais moi-même si ému de vos propos que j'oubliais tout à fait l'intrus que j'étais, et que mon plus grand désir était de sauter à l'intérieur. Dans cet oubli de moi-même,

je ne prenait plus garde à ma fragile passerelle, et j'ai heurté par mégarde les cordes, qui se sont mises à descendre. Et j'aurais pu tomber moi aussi en essayant de les retenir, si vous n'étiez aussitôt accourus vers moi. 8: Je vous en prie, chers amis, pardonnez-moi ! 9: Pierre répondit : Qu'aurions-nous à te pardonner, ami? Nous savons fort bien que c'est moins la curiosité que l'esprit en toi qui t'a mené jusqu'à nous. Viens donc t'asseoir avec nous, restaure-toi et parlons ensemble comme il convient à des hommes droits et sincères ! Si tu veux savoir quoi que ce soit à notre sujet, nous te répondrons volontiers. 11: Apprenant que les Miens étaient des disciples du Nazaréen, qu'il connaissait bien, l'Habitant d'Ephrem demanda de Mes nouvelles et voulait même Me voir sans plus attendre. Blâmant son impétuosité Pierre lui dit qu'il devait prendre patience, parce qu'aucun d'entre eux ne savait si leur Maître lui accorderait cela. 12: L'homme d'Ephrem répondit hardiment: Amis, j'ai toujours pensé que lorsqu'il s'agissait d'aller au coeur d'une question, il fallait toujours remonter à la source du fleuve sans s'attarder à chercher par où il s'écoulait ! Je désirait depuis longtemps aussi connaître le Sauveur et l'entendre prononcer Lui-même les paroles qui , jusqu'ici, ne m'étaient parvenues que par des voies détournées. Si mon coeur soupire si fort après Lui, n'est-il pas compréhensible que je cherche de toutes les forces à l'approcher le plus tôt possible? ! Ordonnerais-tu à ton enfant de rester loin de toi, s'il voulait te serrer dans ses bras? Or, par l'Ecriture et à cause de bien des choses qui arrivent à présent, je sais parfaitement à qui j'ai affaire en Jésus de Nazareth. C'est donc bien en vérité, le sentiment profond que apprendrait quelque chose à son sujet qui m'a attiré ici, et c'est pourquoi tu dis vrai en affirmant que c'est l'esprit qui m'a poussé, et non la curiosité. 13: Mais s'il est bien vrai qu'il demeure ici, ce roi de Sion qu'annonçaient David et tous les Prophètes, Il ne voudra pas qu'un homme simple qui n'a rien d'autre à Lui offrir qu'un coeur rempli d'un très grand amour, frappe en vain à Sa porte en demandant qu'on le laisse entrer. Je crois connaître assez l'esprit suprême qui vit à présent dans le corps où il a élu domicile pour pouvoir dire qu'Il sait exactement ce qui ce passe ici, et qu'il m'attend pour mon offrande d'amour ! 14: Tout étonné, Pierre répondis: Ami, tu parles ici un langage auquel nos oreilles sont pour le moins peu accoutumées; car jamais encore nous n'avions entendu un homme parler ainsi du Seigneur sans le connaître ! Comment sais-tu si bien qui Il est véritablement? 15: L'homme d'Ephrem : Chacun ne devrait-il pas le comprendre sur le champ, s'il a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre?! Ces deux sortes d'organes sont encore en bonne condition, de même que ma raison et, bien sûr, mon coeur, car celui-ci parle un langage bien plus clair que celle-là, et c'est pourquoi j'ai toujours tenu mes sens en éveil, apprenant ainsi ce que les preuves les plus tangibles n'avaient pu apprendre à d'autres. 16: A-t-on donc toujours besoin de voir pour croire?? Faudrait-il toujours avoir vu les pays étrangers pour croire qu'ils existent? Non assurément ! Eh bien ami, c'est ainsi avec moi ! Ce que j'ai entendu m'a suffit pour que je puisse y croire, ayant bie examiné; je sais à présent qui chercher en votre Maître, et suis pleinement assuré de trouver en Lui ce que je cherchais e crois fermement y trouver. 17: Quand l'homme d'Ephrem eut achevé ces paroles, J'entrais dans la salle et l'apostrophai ainsi: Heureux ceux qui croient sans voir ! Soi donc le bienvenu, toi, le dernier de ceux qui ne seront venu à Moi que par Ma parole, et reste désormais auprès de Moi, afin que ta foi soit courronée ! Ton Nom est Ephraïm, et tu seras dorénavant pour Moi une colonne sur laquelle pourra s'appuyer l'édifice de Mon royaume. Et vous autres, prenez exemple sur celui-là, afin d'apprendre ce que veut dire vivre selon son coeur et n'obéir qu'à ce qu'il veut

et ressent ! 18: Alors, tout à fait submergé par ses sentiments, Ephraïm accourut vers Moi, et la scène qui s'ensuivit fut semblable à toutes celles, souvent décrites, où un enfant reconnaît son père avec amour et le salue avec la plus grande joie. 19: Quand cette scène fut terminée et que j'eus fortifié Ephraïm, J'expliquait aux disciples que celui qui venait d'être gagné était le dernier de ceux qui, venus de l'univers entier, étaient nés sur cette terre pour y témoigner de Mon passage et servir de soutien à Mon royaume, et qu'avec lui, le nombre était complet de ceux destinés à enseigner à Mon école de l'esprit, que le Fils de l'homme était venu bâtir et, par Son exemple, marquer de son sceau. 20: J'exhortais une nouvelle fois les disciples à se tenir fermement à tout ce qu'ils avaient vu et entendu, et à mettre à profit ce court laps de temps pour bien se fortifier en vue de l'avenir, afin de pouvoir toujours triompher d'eux-mêmes, et ainsi des autres hommes. étaient ici tout à fait libérés du regard des foules admiratives, qui croyaient souvent que Mes disciples devaient être au moins les égaux de leur maître et finiraient peut-être même par 1e surpasser, comme cela at:rive souvent' 14. Les habitants d'EPhrem ne se souciaient pour ainsi dire pas de nous' mais vaquaient paisiblement à leurs affaires, nô.ts pt"nunt pour une nouvelle secte juive comme il en nai::ait a:Sez souvent de Mon temps. I1s croraient que nous étions des disciples de Jean venus ià afin de se préparer en attendant 1a venue prochaine du ror aume de Dieu. Comme. en outre. i1s savaient et voyaient eux-mêmes que nous réparions l'ancienne forteresse. ils nous tenaient pour des originaux qu'il valalt mieux ne pas fréquenter si I'on ne voulait pas être gagné par leur bizarrerie. 15. C'est ainsi que ce lieu était véritablement celui qui convenait le mieux à l'édification intérieure ; car ceux qui M'y avaient suivi étaient depuis longtemps débarrassés de l'amour du monde extérieur, et il n'était plus nécessaire de les éprouver. Ceux qui avaient encore besoin d'apprendre en ce domaine, nous les avions iaissés derrière nous. 16. Cependant, il arriva encore en ce lieu divers événements qu'il importe de

raconter. afin que chacun apprenne comment doit se faire I'instruction, et combien des événements souvent insi,snifiants peuvent produire beaucoup à'effet pour purifier l'âme et fortifier la volonté. Ces événements sont rapportés ici. afin que vous sachiez ce que Jean entendait exactement par les mots << Il 1' séjournait avec ses disciples > (Jean 11' s4). Chapitre 48 Etat de 1'âme des disciPles 1. Un jour que Mes disciples (c'està-dire les Apôtres) étaient partis en excursion dans la montagne - Je le leur avais commandé Moi-même, afin que, même en Mon absence' leurs sens s'ouvrent à ce qui les entourait -, ils furent surpris par une violente averse alors qu'ils se trouvaient dans une gorge entre de hautes falaises. L'hiver àn Palestine se manifeste par de fortes pluies, certes moins dévastatrices qu'en Europe. Cependant, les eaux affluent très vite, et, dans les montagnes brûlées par le soleil de l'été, il ne tarde pas à se former de gros torrents qui p"uu"nt devenir dangereux pour les voyageurs, parce que des masses d'eau dévalent soudain avec une grande r iolence et que le sol rocheux ne peut les absorber, mais seulement les accumuler comme dans un réservoir. C'est "-l pourquoi il est dangereux de s'aventurer dans ces gorges à la saison où se produisent ces averses soudaines' car f imprudent surPris Par I'orage ne pourra pas lui échaPPer. i. C'est ainsi que les Miens' surpris par un orage au milieu d'une longue gotg", furent bientôt environnés de flots grondants qui leur interdisaient tant

d'avancer que de reculer. 3. C'eût été Ià une bonne occasion de montrer la force de leur foi, et, de fait' celle-ci tint bon tant que i'eau se contenta de battre le pied des rochers sur lesquels les disciples s'étaient réfugiés. Mais, quand l'eau monta sur les rochers et commença à les submerger, leur foi commença à sombrer el1e àussi, et ils éprouvèrent de plus en plu> vivement la crainte d'une mort misérable. Leurs âmes appelaient certes

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